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Les forts de Woippy et petites anecdotes
( Articles de presse )


Jeudi 29 août 1872
Travaux de fortification à Metz.
On lit dans l'Allgemeine Militärzeitung du 17 août : (…) On entreprendra au printemps prochain la construction du fort des Bordes, entre Queuleu et Saint-Julien. Il est aussi question de mettre en état de défense les hauteurs de Woippy, afin de commander plus directement la vallée de la Moselle en aval de Metz, et de flanquer efficacement le fort de Plappeville.
Quant aux anciens forts, on continue sans relâche à les perfectionner. (…) (MoMo)

Jeudi 30 janvier 1873
Nous apprenons que dans le courant de cette année on commencera la construction d'un nouveau fort à Woippy, au nord-ouest de Metz. (MoMo)

Mardi 29 avril 1873
D'après des décisions récentes, l'autorité militaire a renoncé à construire un fort près de Woippy, pour protéger la vallée de la Moselle du nord ; des difficultés de terrain extraordinaires s'y opposent. On a repris le projet d'élever des tours blindées. (MoMo)

Samedi 10 octobre 1874
L'Allgemeine Zeitung publie une lettre de Metz dans laquelle il est dit que la garnison de cette forteresse est sur le point d'être augmentée. Les nouvelles casernes de Bellecroix seront prêtes l'an prochain, et jusque là la caserne de cavalerie établie sur l'ancienne propriété des jésuites, à la Ronde, lui sera assignée. Les travaux des vieux forts progressent et s'achèvent graduellement, et il serait question d'ériger un nouveau fort sur la plaine de Woippy, au nord-ouest. Les anciens forts ayant été réparés, il n'y a plus lieu, malheureusement, comme ce fut le cas pour Strasbourg, de les éloigner de la ville. La cathédrale qui occupe le point central, est à 3 500 mètres seulement de Saint-Quentin, à 4 500 de Plappeville, à 3 000 de Saint-Julien, à 3 300 de Queuleu et à 4 900 mètres de Saint Privat, alors que l'artillerie moderne porte à 8 000 mètres de distance. Quoique les forts soient couverts par le camp retranché, la ville ne serait pas à l'abri d'un bombardement de la part d'un ennemi établi à Queuleu ou à tout autre point éloigné de 1 000 mètres des forts. (MoMo)

Samedi 26 décembre 1874
Les Forts. Par la construction déjà entamée du fort de Woippy, il sera fait un nouveau pas dans le sens du développement et de la consolidation de la place de Metz.

Les forts occupent actuellement une circonférence de 24 kilomètres, laquelle englobe un grand nombre de communes et de maisons de campagne. L'ouvrage le plus formidable est l'ancien fort Saint-Quentin (appelé maintenant fort Frédéric-Charles), situé dans une position dominante sur le mont Saint-Quentin, même à une distance de 3 500 mètres de la Cathédrale de Metz. Comme le fort Saint-Quentin n'était fait que pour l'emploi d'un petit nombre de bouches à feu et que ce côté défectueux de l'ouvrage a été constaté lors du dernier siège et prouvé du reste par les pertes minimes que l'armée prussienne a eu à subir, le génie allemand l'a fortifié par une défense supplémentaire (le fort Manstein), établi à l'ouest et relié avec le premier par des retranchements et des remparts. Plus au nord se trouve le fort Alvensleben (autrefois celui de Plappeville). En passant ensuite sur la rive droite on rencontre le fort particulièrement connu sous le nom de Saint-Julien (à présent Manteuffel) qui fut construit en 1867, en même temps que celui de Saint-Quentin, et qui formait avec ce dernier une des principales positions des Français. De ce point jusqu'au centre de la ville il y a une distance de 3 000 mètres, tandis qu'entre le fort Saint-Julien et celui de Plappeville il se trouve 6 500 mètres d'intervalle, soit plus d'une lieue et demie. C'est cet intervalle qui devra être défendu et dominé par le feu du nouveau fort Woippy dont nous avons parlé au début.

Au sud de Saint-Julien est situé le fort Queuleu (maintenant Gœben), 3 300 mètres de la cathédrale ; ce dernier est de tous les ouvrages avancés celui qui a le plus d'étendue, mais il a paru trop eloigné du fort Saint-Julien : c'est pourquoi on a décidé de renforcer l'intervalle par l'achèvement du fort Zustrow, dont les travaux sont depuis longtemps commencés. C'est le fort Saint-Privat (prince Auguste de Wurtemberg) qui termine cette ceinture de fortifications détachées ; il se trouve juste à 4 kilomètres de la Cathédrale et à 4 200 mètres du fort Queuleu et du fort Saint-Quentin.
Le principal avantage que présente la nouvelle ligne de circonvallation, c'est que non seulement elle a été considérablement agrandie, mais -ce qui est très important- qu'elle doit procurer à la défense un terrain bien plus favorable pour déployer l'armée en cas de sortie. (Journal d'Alsace) (MoMo)

Vendredi 12 février 1875
L'administration du génie militaire procède à l'expropriation des parcelles de terrain que réclame la création du nouveau fort détaché de Woippy, destiné à remplacer le fort St-Eloy, projeté par le génie militaire français et qui figure comme existant sur les cartes allemandes. (CdMo)

Mardi 16 novembre 1875

On écrit de Metz à l' Avenir militaire : Les travaux du fort Woippy ne sont point encore commencés. On y amène en ce moment les matériaux nécessaires et on prend toutes les dispositions pour pousser avec vigueur la construction de ce fort. Pendant l'hiver on ne fera probablement que des travaux de terrassement. (CdMo)

7 octobre 1876
On demande pour travailler au fort de Woippy, 50 à 100 bons ouvriers terrassiers. Prix de l'heure : 30 à 40 pfennigs. G. Weiss, entrepreneur. (ZL)

Mardi 5 décembre 1876
Les travaux des forts non achevés, près de Woippy et sur le Saint-Quentin, lit-on dans la Nouvelle Presse de Francfort , ont été poussés avec une grande activité dans ces dernières semaines. Pour avancer les constructions avant l'irruption des grands froids, on a augmenté le nombre des ouvriers. Il en résulte que le fort de Woippy (seul fort qui ne porte pas de dénomination particulière) sera achevé au point de pouvoir être mis en état de défense. Au fort Manstein, on pose en ce moment, la grande tour cuirassée en fonte garnie par M. Gruson, de Buckau (Magdebourg). On a l'intention d'établir de ces tours dans plusieurs autres forts. Pendant qu'on termine les ouvrages de fortification, on arme les forts d'énormes canons en acier fondu et on remplit les magasins de provisions de bouche qu'on tire, en grande partie, de la fabrique de conserves de Mayence. (CdMo)

Samedi 20 janvier 1877
Vente aux enchères au fort de Woippy de 4 chevaux de premières forces, 4 tombereaux, une baraque en planches couverte en tuiles. Appartenant à M. Jean-Claude Monnier, tâcheron à Woippy.
Le mercredi 24 janvier 1877, à midi, au fort de Woippy, il sera, par M. Masson, huissier à Metz, procédé à la vente des articles sus-désignés. Au comptant et 5 p.0/0.
Nota : Les paiements se feront entre les mains de M. Collignon, agréé au tribunal de commerce de Metz. (MoMo)

Jeudi 8 mars 1877
Deux ouvriers employés à la construction du fort de Woippy s'étant approchés malheureusement de wagonnets en marche, furent renversés sous les roues et leur attelage et eurent tous deux les jambes broyées. L'un d'eux sera probablement amputé. (CdMo)

La Gazette annonce que deux ouvriers employés à la construction du fort de Woippy viennent d’être victimes de leur imprévoyance d’une façon bien lamentable. Occupés au transport de pierres, ils s’approchèrent malheureusement de si près des wagonnets en marche qu’ils furent renversés sous les roues de leur attelage et eurent tous deux les jambes broyées.
On parle d’amputer la jambe droite à l’un de ces deux malheureux qui dont dû être d’urgence transportés à l’hôpital. (MoMo)

1er juin 1877
Le fort de Woippy a reçuu officiellement le nom de Fort Kameke par ordonnance impériale du 8 mai 1877 et datée de Metz. (ZL)

Dimanche 3 juin 1877
Le fort de Woippy portera désormais le nom de « Fort Kameke ». L'ordre du cabinet publié sous la date du 8 mai dernier fait ressortir que l'empereur a pris cette décision pour donner au ministre de la guerre un témoignage de son estime et de sa reconnaissance toute particulière. (CdMo)

Mardi 5 juin 1877
Pendant son séjour à Metz, l’empereur a rendu, à la date du 8 mai, l’ordonnance suivante : « Je décide, par la présente, que le nouveau fort de Woippy à Metz, portera à l’avenir le nom de « Fort Kameke ». J’en ai prévenu immédiatement le ministre de la guerre, auquel je désire donner, par cette détermination, un témoignage de ma haute estime et de ma considération. Le ministre de la guerre est chargé de l’exécution de la présente ordonnance ». (MoMo)

Mardi 10 juillet 1877
Metz. La Gazette dit qu’après que notre ville a été entourée d’une ceinture de forts dont le dernier, celui de Woippy, est sur le point d’être terminé, on songe aux moyens les plus faciles de relier ces forts entre eux d’une part, et avec le grand champ de manœuvres d’autre part. (…) (MoMo)

Mardi 11 septembre 1877
Etude de M. Fendt, huissier, rue des Jardins, 6, à Metz.
Vente volontaire le jeudi 20 septembre 1877, à dix heures du matin, au fort de Woippy, près Metz, M. Fendt vendra aux enchères à la requête de M. Weiss, entrepreneur à Woippy, 50 chevaux de trait de première force et 7 voitures à quatre roues en bon état. Au comptant et 5 p. 100. (MoMo),

16 septembre 1877
Vente le 20 septembre au plus offrant à 10 heures au fort de Woippy par l'entrepreneur Weiss de 50 jeunes chevaux forts, de race néerlandaise, ainsi que sept chariots à 4 roues en bon état. Paiement comptant. (ZL)

Samedi 22 septembre 1877
Il paraît qu’après l’achèvement du fort de Woippy on procédera à la construction d’un nouveau fortin près de la ferme de Saint-Eloy, entre Woippy et la Moselle. La Gazette ajoute que ce serait pour ainsi dire le dernier anneau de la chaîne. (MoMo)

Samedi 27 avril 1878
D'après les dernières dispositions arrêtées pour l'armement des principales places fortes, les nouvelles fortifications de Cologne, de Strasbourg et d'Ingolstadt seront renforcées, sur les points les plus exposés, par des tours blindées. A Metz, le fort Kameke (fort de Woippy) sera muni encore dans le courant de cette année de deux tours de ce genre. Ce nouveau système de défense est considéré comme particulièrement important pour le fort en question, parce que ce dernier ne s'élève pas, comme tous les autres forts autour de Metz, sur une hauteur dominant toute la contrée environnante. L'achèvement du fort de Woippy forme la conclusion de l'ensemble des travaux de fortification de la place de Metz. Il n'est pas encore décidé si les principales forteresses de la frontière est de l'Allemagne seront également pourvues de tours blindées. Ces tours sont de deux espèces, selon qu'elles servent à la défense des ouvrages de terre ferme ou à celle des côtes. Les premières coûtent 200 000 marks, les autres 300 000 marks. Les unes et les autres consistent en 6 ou 8 grandes plaques ou cuirasses, solidement réunies entre elles par l'agencement réciproque de leurs bords, sans l'emploi de boulons ou d'autres intermédiaires ; ces plaques résistent aux plus gros projectiles. Les tours elles-même sont armées de deux pièces de canon du plus fort calibre, qui, pour les tours de terre ferme, sont de 15 ou de 17 centimètres, et, pour les tours côtières, de 26 ou de 28 centimètres. Le mouvement de rotation des tours est produit de main d'homme à l'aide d'un moteur mécanique d'une construction très pratique. Les tours cuirassées, fabriquées dans l'établissement métallurgique de M. Gruson, à Buckau près Magdebourg, ont été adoptées aussi à l'étranger ; la Belgique, l'Autriche-Hongrie, l'Italie et même la Suisse, vont incessamment en faire l'application dans leurs fortifications de terre ou de mer. (GdL)

Dimanche 28 avril 1878
Le fort Kameke (fort de Woippy) sera armé dans le courant de cette année de deux tours cuirassées armées chacune de deux pièces de gros calibre. Ces tours dont les cuirasses résistent au feu de grosses pièces d'artillerie peuvent être animées d'un mouvement de rotation sur elles-mêmes à l'aide d'un moteur mécanique. (CdMo)

Samedi 11 mai 1878
La ceinture de fortifications qui entoure notre ville et dont les travaux ont été poursuivis sans interruption depuis 1871, sera terminée dès que le fort intermédiaire entre les forts de Saint-Julien et de Woippy, qui doit s'élever au milieu de la plaine, non loin de la ferme Saint-Eloy, aura été construit. Nous apprenons que les travaux de terrassement pour ce nouveau fort vont bientôt être entrepris, avant même que ceux du fort de Woippy soient complètement achevés. A ce dernier fort, les travaux de maçonnerie ainsi que l'érection des deux tours blindées sont terminés ; l'achèvement des remparts va occuper encore une centaine d'ouvriers terrassiers. Derrière Lorry, on continue activement à aplanir le plateau qui masque le fort de Plappeville et à y niveler le terrain. Jusqu'ici, 500 à 600 ouvriers étaient employés à cette besogne, mais leur nombre va être réduit peu à peu en raison de l'avancement des travaux. Enfin, on a commencé derrière Woippy, Tignomont et Lessy plusieurs batteries avancées dont l'établissement occupera encore cette année-ci notre nombreuse population ouvrière qui a, en partie, souffert l'hiver passé par suite du manque de travail. (GdL) (CdMo, 16 mai)

Vendredi 9 mai 1879
Le fort Kameke près de Woippy n'a en ce moment qu'un poste de quelques hommes, il doit cependant recevoir sous peu une garnison régulière. (ZL)

9 septembre 1879
Vente à l'amiable de matériel de construction en parfait état, lundi le 15 et mardi le 16 septembre à 10 heures par l'entrepreneur Weiss à Woippy : voitures de toutes sortes, pour le transport de pierres, tombereaux, brouettes, un machine à mortier, des échafaudages, de bois, des poutres, des planches, deux forges complètes, des outils… Lundi, la vente se fera au fort Kameke à Woippy, le mardi sur le lieu de construction derrière Lorry, sur la route d'Amanvillers. (ZL)

13 septembre 1879
Sont expropriés les propriétaires de terrains suivants (les terrains seront utilisés pour la construction de fortifications) :
- Mlle Anne Catherine Euphonie Cuvelier, nonne au couvent de la visitation à Metz, représentée par M. Terminaux, propriétaire à Metz : terrain de 2 303 m² au lieudit « pierre devant la mairie », section St-Eloy, valeur d'expert : 41 700 marks.
- Marie Aloyse Prosper Keller, mésoyer à St-Eloy, 2 303 m² au même lieudit, valeur d'expert : 14 400 marks.
- Pierre Constant, fermier à la ferme de St-Eloy, 2 303 m² au même lieudit, prix d'expert : 62 marks. (ZL)

Vendredi 9 avril 1880
Les travaux du petit fort de Saint-Eloy, entre Woippy et Metz, se poursuivent avec activité. Un petit chemin de fer conduit les matériaux de la route à l'emplacement du fort. On nous dit que le maire de Maizières-lès-Metz est chargé de la fourniture de toutes les pierres nécessaires à ce travail. (CdMo)

Mardi 27 avril 1880
Le retour de la bonne saison a fait reprendre les travaux au nouveau fort Saint-Eloy. Les fossés et les fondements ayant été terminés l'an passé, on exécute aujourd'hui principalement des ouvrages de maçonnerie. Conformément aux principes de la stratégie moderne, le nouveau fort situé à égale distance entre le fort Kameke et le fort Manteuffel et à trois quarts d'heure de la ville de Metz, ne recevra, d'après le Mercure de Souabe , malgré son étendue assez considérable, qu'une hauteur relativement faible. Les ouvrages de fortification étant situés sur un terrain plat, se distinguent à peine d'une distance de 3 à 4 kilomètres, et ne présentent à l'ennemi qu'un point de mire insuffisant, tandis que l'artillerie du nouveau fort peut balayer le terrain environnant avec la plus grande facilité. De même qu'au fort Kameke, le côté principal du nouveau fort sera renforcé au moyen de deux tours cuirassées sur pivot mobile en fonte durcie et armées de pièces du plus gros calibre. Ces tours, qui depuis peu sont également utilisées pour la défense des côtes, sont pourvues à l'intérieur d'un mécanisme qui permet à un seul homme de les faire jouer sur leur pivot. (CdMo)

25 juin 1880
Les travaux au fort St-Eloy vont bon train. Comme au fort Kameke, le front de ce fort sera pourvu de deux tourelles blindées mobiles provenant de la fabrique de Grusau, de Buckau, Magdebourg. (ZL)

Dimanche 1er août 1880
Les travaux du nouveau fort que l'on construit près de Saint-Eloy sont poussés avec vigueur et selon toute probabilité il pourra être procédé à son armement dans les premiers jours de l'année prochaine. A la suite des expériences faites au fort Kameke, et qui ont produit des résultats favorables, il serait question de pourvoir le nouveau fort également de tours blindées mobiles, et armées de pièces du plus gros calibre. (CdMo)

8 septembre 1881
Lors de la relève de la sentinelle de St-Eloy, hier soir, vers 11 heures, celle-ci ne se trouvait plus à sa place. Après des recherches, on l'a retrouvée évanouie et sanglante à terre. Le soldat et revenu à lui et a raconté ce qui lui était arrivé, lors de son transport au bureau de garde. Il avait surpris en flagrant délit de vol de bois deux personnes qui semblaient être des ouvriers. L'un s'est échappé, l'autre a été arrêté. Le premier surpris le soldat par derrière et l'assomma par un coup sur la tête. Il reçut en plus plusieurs coups de couteau ainsi que des coups de pied. Le blessé fut transporté par cacolet au lazaret de la garnison. (MZ)

16 septembre 1882
Sur ordonnance impériale, le nouveau fort près de la ferme St-Eloy, dénommé fort St-Eloy prendra le nom de Fort Hindersin. C'est le nom d'un général allemand d'infanterie. (ZL)

7 août 1884
Le tocsin a sonné hier soir vers 1 heure annonçant un incendie dans le village. De suite, les pompiers de la 5 ème compagnie du 8 ème régiment d'artillerie rhénan, stationné au fort Kameke, sous la direction des lieutenants en second Oxe et Jacobs, étaient sur place. Grâce aux soldats, le feu a été rapidement éteint. Les canonniers Fische, Muller, Keilhauer et Miebach n'ont pas hésité à entrer dans la maison en feu pour sauver quelques meubles et affaires. Les habitants de Woippy sont reconnaissants à ces courageux soldats pour toute l'aide qu'ils ont apportée à cette occasion. (MZ)

Dimanche 8 novembre 1885
Un sous-officier de 8ème d'artillerie en garnison au fort de Woippy s'est suicidé dans la nuit de mercredi à jeudi, à l'aide d'un revolver. On ignore la cause de cet acte de désespoir. (LL)

6 janvier 1887
Le maître artificier Julius Masson, de Woippy, était occupé, au fort Manstein, avec le compagnon forgeron Léo Michot, à procéder à des explosions. Ils utilisèrent à cet effet des bâtons de dynamite. Ils les posèrent près de la forge pour les ramollir. Soudain, ce fut l'explosion. Masson fut déchiqueté en morceaux, l'autre fut grièvement blessé. Masson était maître artificier depuis près de 10 ans sans qu'aucun accident lui soit arrivé. Le malheureux laisse une veuve et 5 enfants. (MZ)

Jeudi 3 mars 1887
Woippy. On nous écrit le 28 février : Les grands froids du mois de février viennent enfin d'être adoucis, depuis la Saint-Mathias. Le saint a, d'après le dicton populaire, brisé sa glace. Aussi nos populations accueillent-elles avec plaisir ce changement atmosphérique pour vaquer à leurs travaux des champs. La taille des vignes étant déjà effectuée, dans plusieurs endroits le labour est commencé.
La classe ouvrière est occupée au remaniement extérieur des forts de Metz. La nouvelle de la reprise des travaux, en cette saison d‘hiver, où toute occupation est ordinairement suspendue, a été vivement acclamée par de nombreux pères de famille. Plus de quatre cents ouvriers trouvent de l'occupation en ce moment au fort Kameke et environ un millier aux forts de Plappeville et du Saint-Quentin. La plupart d'entre eux sont originaires des provinces voisins et se trouvent fort embarrassés quant au logement et à la pension. Leur salaire se monte de 30 à 40 pfennig par heure de travail peu fatigant. Les ouvriers étant trop serrés, c'est une vraie gêne entre eux. Aussi une grande partie viennent d'être renvoyés hier. C'était un véritable carnaval dans notre localité. Le départ et le jour de la paie ont occasionné un va-et-vient continuel qui a duré jusqu'à une heure du matin. Les voituriers et les cultivateurs trouvent eux aussi bon emploi. Le transport des matériaux et du déblayement leur rapporte par jour jusqu'à 8 marks par cheval.
C'est donc un heureux hiver pour les ouvriers qui savent mettre à profit le gain de leurs bonnes journées. (GdL)

14 septembre 1888
Le 22 août, l'ouvrier Peter Pauli, de Woippy, travaillait au fort Kameke où il s'est disputé avec un camarade de travail. Le comptable Ruhle a voulu les séparer lorsque Pauli lui porta deux coups de couteau : l'un au bras gauche, l'autre à la jambe gauche. Avec des circonstances atténuantes, Pauli a écopé de 3 semaines de prison. (MZ)

Samedi 16 novembre 1889
Inspection annuelle des rayons des forts extérieurs. La visite du fort de Woippy aura lieu le 2 décembre. (LM)

1er mai 1891
Dans la nuit du samedi à dimanche, un adjudant du fort Kameke s'est secrètement éloigné de son lieu de stationnement. La femme Pierson a retrouvé ses vêtements dans un bois, près d'un étang. On se demande si l'homme s'est jeté à l'eau ou si, après avoir revêtu des vêtements civils, il a fait croire à un suicide. On ignore la raison de cet acte. (MZ)

Samedi 2 mai 1891
Woippy. On nous écrit le 26 avril : Dans la nuit de samedi à dimanche, un sergent-major de la garnison du fort de Woippy a pris la poudre d'escampette sans laisser son adresse. On a retrouvé ses effets aujourd'hui, dans le bois de Mme Pierson, sur le bord de l'étang. On se demande s'il s'est jeté à l'eau ou s'il a jeté là ses effets, après s'être revêtu d'habits civils, pour dépister les recherches qu'on pourrait faire. Les commentaires vont leur train sur les raisons de sa disparition. (LL)

17 juin 1892
Expropriation de terrains à Woippy pour la construction d'ouvrages militaires. 4,60 ares de terre au lieu-dit « Les 7 prés », Adrian Gand de Lille et Mme Poulmaire née Gand. 12,02 ares de terre au lieu-dit « Les 4 jours », Dr. Husson. (ZL)

31 août 1893
Une douzaine de gars de Woippy ont agressé un sous-officier se rendant tranquillement au fort Kameke. Ils le frappèrent à coups de bâtons et lui jetèrent des pierres. Ils lui firent une plaie profonde à la tête. De plus, ils lui ont pris sa baïonnette, le mettant dans l'impossibilité de se défendre. Plainte a été déposée. (MZ)

Mercredi 20 septembre 1893
Les maraudeurs abondent aux environs de la ville. (Entre autres) Plusieurs militaires du Fort de Woippy ont aussi été surpris dans les vignes, et ils ont été relâchés après avoir transigé avec les propriétaires. (LL)

6 juillet 1894
Hier soir, un soldat du Fort Kameke à Woippy, en revenant de Metz où il avait effectué des achats de cuir pour le compte de sa compagnie, a été victime d'un coup de feu tiré par deux individus. Le soldat, grièvement blessé est tombé à terre où ses deux agresseurs l'ont encore malmené. Le soldat a été transféré au lazaret et l'on soupçonne deux ouvriers d'être les auteurs de cette agression. (MZ)

Mardi 30 juin 1896
Le bruit courait hier à Metz qu'un sous-officier de dragon aurait été tué par un habitant de Woippy. L'affaire est beaucoup moins grave. Voici à quoi elle se réduit. Lundi dernier, M. Winkel, propriétaire, surprit dans un champ de fraises le sous-officier Kneiffel et l'interpella. Le militaire tira son sabre, mais M. Winkel lui asséna un coup de gourdin sur la tête ; le sous-officier eut une assez large blessure, mais est aujourd'hui rétabli. L'affaire passera au tribunal le mercredi 9 septembre prochain. M. Emile Winkel sera condamné à 30 marks d'amende ou 10 jours de prison. (LL)

4 mars 1897
Ce mardi matin, on a trouvé sur le passage à niveau le corps mutilé d'un sous-officier du 145e régiment qui avait été écrasé par un convoi de chemin de fer. On ne sait s'il y a eu suicide ou accident. (LL)

30 mai 1897
Woippy comptait en 1870, 705 habitants, aujourd'hui, en 1897 : 717. Les 12 habitants en plus proviennent des familles militaires du fort Kameke. (MZ)

6 août 1897
Une manœuvre militaire d'un nouveau genre vient d'avoir lieu dans les environs de Metz. Il s'agissait de savoir le temps nécessaire à l'abattage, le dépeçage et la cuisson d'une bête tuée en rase campagne. L'essai a été fait par la 3 ème compagnie du 98 ème d'infanterie. Après une longue marche, le bataillon s'arrêtait aux environs de Woippy; un bœuf amené de Metz fut abattu, dépecé et désossé en un quart d'heure. La viande fut partagée ; le mode de cuisson était laissé à l'appréciation des sergents. Une heure plus tard, le bataillon faisait un immense pique-nique ; les uns mangeaient le pot-au-feu, d'autres du bœuf mode, des beefsteack, etc, etc. Au bout de deux heures, tout était « consommé », la peau et les os vendus, la vaisselle rincée et le bataillon se remettait en marche. (LM)

24 novembre 1897
François Kratz, journalier à Woippy, accusé d'avoir prêté à un soldat du 3ème régiment d'artillerie qui voulait déserter des habits civils et de lui avoir montré le chemin de la frontière, est acquitté faute de preuves suffisantes.

5 janvier 1898
Suicide. Un sous-officier du 8 ème régiment d'infanterie bavaroise avait disparu depuis environ quinze jours. On a retrouvé son cadavre dans un bois, non loin de Woippy. Pour des motifs encore inconnus, le malheureux s'est tiré une balle dans la tête. (LM)

29 juillet 1898
Quelques escadrons du 9ème dragons se trouvent actuellement dans les environs de St-Eloy près du village de Woippy dont un à Maison-Neuve. Les chevaux ont été mis à la campagne pour se remettre d'une épidémie qui avait sévi parmi eux. Hier soir, 60 jeunes chevaux de l'escadron de Maison neuve ont soudainement pris la fuite. Les soldats se sont mis à leur recherche et en ont capturé un certain nombre. Encore tard dans la nuit, de temps à autre, on a ramené un fuyard. On ne sait pas si tous les chevaux ont été retrouvés. (ZL)

31 juillet 1898
(Chevaux en fuite). L'influenza s'étant déclarée parmi les chevaux du 9 e régiment de dragons, les escadrons ont été cantonnés entre Woippy et Saint-Eloy. Mercredi soir, environ 60 jeunes chevaux se sont subitement emballés. Les cavaliers se sont mis à la poursuite des chevaux et ont réussi à en rattraper le plus grand nombre. (LL)

Samedi 8 juillet 1899
Il y a quelques jours, un colonel inspecteur des télégraphes de l'administration militaire se trouvant en tournée d'inspection au fort Kameke se fit mettre en communication avec le fort Menteuffel (St-Julien) pour voir si le télégraphiste de service au dernier fort se trouvait à son poste. Après avoir décliné ses qualités et titres, le colonel attendit une réponse. La réponse arriva, mais provoqua plutôt l'étonnement de l'inspecteur. Le mince filet de papier se déroulant avec lenteur reproduisait ces mots "Ici général Haesseler" puis après un court intervalle les signes continuaient "Sale recrue, comment oses-tu te permettre de déranger et de t'entretenir avec un vieux soldat !". Le colonel trouvant la méprise de son goût insista pour que le soldat ne soit pas puni, mais malgré ses insistances, le capitaine infligea trois jours de salle de police au télégraphiste. (LM)

5 novembre 1901
On a trouvé à la lisière du bois de Woippy, le cadavre de l'adjudant Rothhelfer de la 12 ème compagnie du 2 ème régiment bavarois d'artillerie à pied, stationné au fort Kameke. Il s'était suicidé avec son pistolet de service en se tirant une balle dans la bouche. Il avait 19 ans de service, laisse une veuve avec 6 enfants et un septième est en route. On ne connaît pas le mobile de ce geste funeste. (MZ)

6 novembre 1901
On a trouvé, hier matin, à la lisière de la forêt des Woippy à Saulny, le cadavre d'un sergent-major du 2 ème régiment d'artillerie bavaroise. On avait constaté sa disparition depuis une quinzaine de jours. Il a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la bouche te une autre dans la poitrine. Le défunt a dix-neuf ans de service et laisse une veuve et six enfants ; on attend bientôt le septième. L'enterrement a eu lieu hier. On ignore les motifs de ce suicide. (LM)

11 avril 1903
Hier, vers 10 heures, à la station de Woippy, un escadron du 13 ème régiment de dragons faisait de l'exercice. Un caporal à cheval qui se rendait dans le village fit brusquement demi-tour après avoir passé le passage à niveau. Le cheval se prit les pattes dans la barrière descendue et resta coincé avec une de ses pattes arrières dans ladite barrière. En sa débattant, il arracha la barrière et la traîna sur les voies. Un train de marchandises arriva, écrasa la barrière et le cheval. Lors du choc, le cavalier sortit de selle et fut projeté dans le fossé, sans grand dommage. Quant au cheval, il fut totalement broyé par le train. (MZ) Ce matin, vers 10 heures, un escadron du 13 ème dragons se trouvait en service de campagne à la station de Woippy. Un caporal à cheval qui traversait le passage à niveau, fit brusquement demi-tour et sauta par-dessus la barrière baissée. Le cheval resta coincé avec ses pattes de derrière et en même temps arriva un train de marchandises de Thionville. Le train écrasa littéralement l'animal mais sous le choc, le cavalier fut projeté de sa selle et tomba de côté, sans dommage. Le train a pu s'arrêter presque instantanément. (ZL)

15 avril 1903
Cheval tué par un train. On nous écrit, le 11 avril : « Vers midi, un dragon du 9 ème régiment passait à cheval près de la station de Woippy. En tendant le sifflet d'un train de marchandises qui venait de Maizières, le cheval s'emballa, et sans que le cavalier pût arriver à la maintenir, il vint buter contre la barrière fermée du passage à niveau de la station. Le choc fut si violent que la barrière fut renversée et brisée, le cheval s'abattait sur les débris et le cavalier était projeté à quelques mètres plus loin sur la seconde voie. Au même moment, le train arrivait sur la première, le cheval eut la tête littéralement tranchée et le corps ouvert par les roues de la locomotive, tandis que le cavalier, projeté plus loin, n'eut que le talon d'une botte coupé, et quelques égratignures occasionnées par la chute. Il paraît que le cheval avait, au régiment, une mauvaise réputation ; autre circonstance, on dit que c'est la second cheval que ce cavalier voit tuer sous lui. » (LL)

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