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La Maison Neuve

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Archives départementales de la Moselle, 351 U 36.

Description de la Maison Neuve, extrait du cahier des charges du 13 décembre 1823 :

Plusieurs corps de bâtiment, appelés la Maison Neuve situés sur le ban de la commune de Woippy à l'angle du chemin qui conduit audit village et faisant face sur la grande route de Metz à Thionville, en avant desquels et sur toute leur longueur est un petit jardin d'environ sept mètres de largeur divisé en plusieurs parties par des haies vives, fermé du côté de la route par un mur dans lequel sont percés diverses portes avec barrières correspondant avec celles d'entrées des corps de bâtiment.

On entre dans la cour qui sépare les corps de bâtiment par deux grandes portes cochères ; cette cour a 20 mètres de largeur sur 18 mètres de longueur ; elle est séparée du jardin par un mur dans lequel est une grande porte à claire voie. On trouve dans cette cour entre les deux portes d'entrée, un colombier et au-dessous une poulerie sous un comble couvert en ardoise ; vis-à-vis deux loges à chiens construites en maçonnerie dans un angle, à droite 2 cabinets d'aisance, à gauche une pompe et une pierre à eau.

Le bâtiment à droite de la cour faisant l'angle du chemin de Woippy et de la route de Thionvillle a 15 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur. Il renferme 2 écuries, l'une pour 5 et l'autre pour 6 chevaux, au-dessus desquelles sont les solives en bois de sapin pour supporter un plancher, un cellier, une belle cave voûtée garnie de ses chantiers, un faux grenier au-dessus, une petite serre ayant 2 fentres et la porte d'entrée sur le jardin à l'angle du chemin de Woippy sur lequel elle a son entrée ; une grande chambre à four, dont l'aire est cimentée, éclairée par trois fentres du côté de la route de Thionville et une sur le chemin, toutes garnies de volets ; derrière cette chambre, un cabinet dont l'aire est, partie cimentée, partie en planches, dans lequel est une pierre à évier ; en fin, derrière, un petit cellier, au-dessus de ces chambres et cabinet, un grenier, le tout sous un mme comble de charpente en sapin couvert en tuiles creuses.

Le bâtiment à gauche de la cour sert à l'habitation. Il se compose, au rez-de-chaussée d'une allée pavée en dalles, à droite de celle-ci, d'une chambre à coucher avec alcôve, cheminée, boiserie à hauteur d'appui, plafond ayant sur la cour deux fentres garnies de barreaux et de volets, d'un cabinet éclairé par une fentre sur la cour, plafonné, lambrisé à hauteur d'appui, dans lequel est une alcôve et derrière un banze servant de garde robes, enfin d'une chambre à feu ayant sur la cour deux fentres avec volets et barreaux comme les précédentes, boiserie à hauteur d‘appui et plafond du mme côté de l'allée, et, derrière ces pièces sus-décrites, d'une cuisine pavée en dalles dans laquelle est placé l'escalier qui conduit aux étages, prenant jour par une fentres sur un hallier ; ensuite d'une chambre à four ayant, pour l'éclairer sur le jardin, une fentre avec barreaux dans laquelle sous la cheminée est une chaudière emmurée ; en fin, à gauche de la cuisine et de la chambre à four est un bouge et une laiterie sous le hallier, sur lequel ils prennent jour à gauche de l'allée d'une cuisine avec fourneau, pierre à évier, une fentre sur le petit jardin du devant et une autre moins grande sur la cour. Ensuite d'une chambre dite le poële, plafonnée dans laquelle est un fourneau en fonte, une armoire à deux ouvrants au-dessus de la plaque de fonte de la cheminée de la cuisine, et, en face des croisées, un plaquart à deux ouvrants dans le mur, éclairé par une fentre, ensuite, d'une chambre à feu ayant deux fentres prenant jour comme celle de la chambre précédente sur le petit jardin du devant ; toutes les fentres sont défendues par des barreaux et garnies de contrevents.

L'étage au-dessus de ces pièces auquel on parvient par un escalier en bois placé dans la cuisine, est composé à l'arrivée de l'escalier d'une espèce de chambre à coucher où se trouve trois alcôves et l'escalier à échelle de meunier qui conduit aux greniers, d'un cabinet au-dessus de la chambre à four, d'un corridor à gauche duquel sont les porte d'entrée de deux chambres à cheminée et d'une petite chambre avec alcôve ayant toutes vue sur la cour, à droite celles de deux chambres à feu et d'une autre chambre à coucher prenant toutes les trois jour du côté de la route. Au-dessus règnent divers greniers, dont l'aire des uns est cimentée et des autres planchés, sous un comble de charpentes en sapin couvert, partie en tuiles creuses, partie en ardoises.

A l'extrémité de l'allée du rez-de-chaussée est un hallier ayant grande porte d'entrée sur la route, dans lequel se trouve à côté de ladite porte une poulerie, au fond est un cabinet fermé par des cloisons en planches de sapin à côté des écuries à porcs; au-dessus, une soupente pour placer les futailles, bois, etc.
A la suite du hallier sont les écuries pour chevaux, vaches, etc, derrière lesquelles est une grande cave voûtée ayant son entrée sous le hallier ; au-dessus des écuries et cave sont des greniers à fourrage sous un comble de charpente en sapin couvert en tuiles creuses ainsi que le hallier, en suite des écuries est un porche ayant sa porte d'entrée sur la route et une sur le jardin.
A droite de ce porche est l'entrée d'un autre bâtiment nouvellement construit, renfermant un moulin à manège pour moudre l'orge, une très belle brasserie dont l'aire est pavée, partie en dalles de Servigny et partie en pierres de roche, dans laquelle sont deux cuves pour mettre la bière en fermentation, deux autres pour préparer les matières, toutes en bois de chne cerclées en fer, un grand rafraîchisseur en madrier de sapin contenant environ cent trente hottes ou cinquante-deux hectos cinquante six litres, trois chaudières en rosette avec robinets en cuivre, contenant l'une cent vingt hottes ou quarante-huit hectos cinquante deux litres, l'autre quatre-vingt dix hottes ou trente-six hectos trente-neuf litres et la troisième vingt-cinq hottes ou onze hectolitres, une pompe à côté desdites chaudières et une autre dans un angle près le germoir, deux alambics, un magasin à houille voûté sous les chaudières, un grand germoir voûté dont l'aire et les murs au pourtour sont cimentés, dans lequel est un bassin en maçonnerie bien cimenté pour faire tremper l'orge ; au-dessus du germoir un grenier dont l'aire est cimentée et où se trouve la touraille qui a sa chauffe dans la brasserie ; au-dessus du moulin à manège, un autre grenier faisant suite au précedent éclairé ainsi que celui-ci sur le jardin et sur la brasserie, au-dessus du tout règne un très grand grenier prenant jour par dix-sept fentres sur le jardin et sur la route de Thionville, sous un comble de charpente en bois de chne et de sapin, couvert, les pentes en tuiles creuses, les croupes en ardoises. On parvient à ces divers greniers par un escalier en bois placé au fond du porche.

Derrière et à gauche de tous ces bâtiments est un jardin, entouré de murs garnis de treillages et d'espaliers, divisé en deux parties par un petit mur à hauteur d'appui ; l'une de ces parties, celle derrière la brasserie et les autres bâtiments, jusqu'à la cour contenant trente-deux ares quatre-vingt dix huit centiares et dans laquelle est un petit bois anglais, une butte, une pompe, une pierre à eau ; une partie est partagée en huit carreaux dont trois plantés de vignes, les autres entourés d'arbres fruitiers à deux tiges; l'autre partie contenant treize ares seize centiares est partagée en deux carreaux entourés aussi d'arbres fruitiers ; on y trouve sous un comble couvert en ardoises un rucher et près la serre une pompe.

Cette maison, la brasserie, jardins, aisances et dépendances sont estimés quinze mille francs cy 15 000 frs.

Transcription : M. René MOGNON


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