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  Dernière mise à jour : 9 octobre 2015

Le Rucher
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Dimanche 17 janvier 1999 : Présentation du Rucher
(Journal Républicain Lorrain)

Le Rucher : du général Gibon à Catherine Welfringer
Pierre Brasme nous invite, pour achever notre découverte du vieux Woippy, à une promenade dans le quartier du Rucher, qui fait la liaison entre Nachy et les Quatre-Bornes.
Si la rue du Rucher doit son nom à un ancien manoir devenu au XIXe siècle une villa propriété de l'historien René Paquet d' Hauteroche et où mourut en 1870 le général Gibon, une rue adjacente conserve le souvenir d'une résistante et déportée woippycienne : Catherine Welfringer.
Du manoir à la villa
Seigneur de Woippy, le Chapitre de la cathédrale de Metz y possédait avant la Révolution huit trescens (ou métairies), dont l'un dénommé Le Rucher (ou Ruxe ou Ruxel). Ce domaine se composait d'une maison seigneuriale, d'une petite chapelle et de différents bâtiments, le tout entouré d'un fossé que l'on franchissait par un pont-levis donnant accès à des jardins et à des prés.
En 1662, le chanoine trescencier en est l'abbé Charles Janvier, aumônier chapelain de la reine-mère Anne d'Autriche. La Révolution ayant confisqué les biens du clergé, le Rucher passe successivement, à partir de 1791, aux mains des familles Francin (la sœur de l'évêque constitutionnel de Metz), Melin, Bouchotte (député de Metz en 1830), Bertrand et Belon. En 1849, la propriété est achetée à cette dernière par Claude-Joseph-Henri Paquet d'Hauteroche, père de notre premier historien local, qui construit à son emplacement une élégante villa et transforme les jardins.
Le Rucher devient alors l'une des plus belles propriétés du pays messin. Composé d'un bâtiment principal à deux ailes sur deux niveaux, et de bâtiments annexes (serre, kiosque, cuverie), il s'agit d'une maison de maître richement meublée et décorée : un inventaire de 1916 fait état d'une centaine de tableaux et de reproductions.
En septembre 1870, durant le blocus de Metz, c'est au Rucher que le général Gibon installe son quartier-général. Il y meurt le 19 octobre, des suites des blessures reçues le 7 lors du combat de Bellevue.

Hommage à une résistante
Le 31 mai 1974, à la demande des propriétaires du lotissement du Rucher, le conseil municipal de Woippy décide de donner à une voie perpendiculaire à la rue le nom de Catherine Welfringer, rendant ainsi hommage à une résistante et déportée woippycienne. À la mort de René Paquet en 1926, Adrien et Catherine Welfringer (née Rouchel et originaire de Novéant) achètent le Rucher, dont la famille est d'ailleurs toujours propriétaire.
Dès juin 1940, Catherine adhère à un réseau de résistance spécialisé dans l'évasion de jeunes Lorrains réfractaires, de prisonniers français évadés et de Juifs, alors nombreux à Metz.
Dénoncée, elle est arrêtée en août 1943, et internée à la prison de femmes de Metz avec sa fille Blanche, qui participait avec elle aux activités du réseau.
Après plusieurs mois, toutes deux sont déportées au camp de femmes de Ravensbrück, où selon des témoignages d'anciennes déportées Catherine a une conduite admirable de solidarité et de charité. En août 1945, les deux femmes sont rapatriées en France dans un état désespéré mais survivent. Catherine Welfringer meurt le 27 mars 1961.
Avec la rue du Rucher s'achève notre promenade à travers les rues du vieux Woippy. Rendez-vous le mois prochain pour une découverte de la route de Thionville.


Le domaine du Rucher avant la révolution

(Source : René Paquet, Histoire du village de Woippy, 1878, Metz, pages 95-99)

Les biens que le Chapitre de la cathédrale possédait à Woippy étaient, à l'exception des bois, divisés en trescens.
On donnait le nom de trescens à un domaine consistant en une maison avec ses dépendances et en terres, prés, vignes, vergers, dont la contenance variait suivant le trescens.
Quand un trescens devenait vacant par suite de la mort ou de la renonciation du titulaire, le Chapitre s'assemblait, mettait le trescens en adjudication et l'abandonnait à celui de ses membres qui en avait offert le prix le plus élevé.
Les membres du Chapitre avaient seuls le droit de prendre part à ces enchères.
Le trescensier payait chaque année au procureur fiscal du Chapitre le prix convenu.
D'autre part, il se trouvait vis-à-vis du Chapitre dans la même situation que l'usufruitier vis-à-vis du nu-propriétaire.
Il devait notamment veiller au bon entretien des maisons et terres qui formaient son trescens et les maintenir dans leur état primitif. Les trescensiers affermaient généralement leurs domaines, en ayant soin de se réserver certains avantages, tels par exemple que celui de prélever les fruits et légumes nécessaires à leur consommation, celui d'habiter une partie des bâtiments.
Il y avait à Woippy huit trescens, savoir : le Rucher, la Haute-Maison, la métairie en Vaux, la métairie dite des Baudoches, celle dite sous la fontaine, et enfin trois autres dont j'ignore les noms.
Un des plus importants était celui du Rucher : il se composait d'une maison généralement nommée le château ou maison seigneuriale, d'une petite chapelle, de granges, caves, écuries, laiterie, chambre à four, colombier ; le tout entouré d'un fossé de vingt-cinq pieds de large que l'on traversait sur un pont-levis qui, au dix-septième siècle, donnait accès dans l’intérieur des bâtiments.
Le domaine extérieur comprenait un jardin séparé seulement de la maison par un fossé, des terres, prés, vignes, vergers dont le dénombrement se trouve dans une pièce de 1662 que je reproduis à la fin de ce volume.
M. Edouard Sauer m’a communiqué différentes pièces qui me permettent de donner quelques renseignements sur les trescenciers qui ont successivement occupé le Rucher.
La plus ancienne de ces pièces ne remonte malheureusement qu'à l'année 1621.
A cette date, le trescensier du Rucher était Nicolas Howard (1 - Voir ci-dessous pièces justificatives), coustre de la cathédrale qui avait succédé à Claude Jacob.
Il conserva pour fermier le sieur J. Peltre, qui cultivait déjà les terres du vivant de son prédécesseur.
En 1662, le Rucher passa entre les mains de messire Charles Janvier (2), aumônier, chapelain ordinaire de la reine-mère et chanoine de la cathédrale. Il reçut la propriété en mauvais état et consacra à son amélioration des sommes assez considérables (3).
Nous ne connaissons pas ses successeurs immédiats.
De 1746 à 1779, le Rucher fut détenu par le chanoine D’Hirckeim (4)
Il eut pour successeur le chanoine Vernier, sous l’administration duquel on fit au château diverses réparations dont le détail se trouve dans un devis (5) que je crois devoir publier malgré son peu d'intérêt. M. Vernier conserva probablement ce trescens jusqu’à la Révolution.
Lors de la vente des biens du Chapitre, quelques-unes des terres du Rucher furent achetées par mademoiselle Francin, sœur de l'évêque constitutionnel de Metz, qui lui-même avait acquis la maison habitée actuellement par M. Berveiller (Voir page menu : "Route de Briey", à l'époque maison en face du château)
Le Rucher appartint ensuite à M. Mélain, puis à M. Bouchotte (Voir page menu : "Rue de Nachy"), auxquels succédèrent, en qualité de propriétaires, MM. Bertrand, Belon et enfin Claude-Joseph-Henri Paquet (Voir page menu : "Biographie woippycienne : René Paquet") qui acquit ce domaine en 1849, l'agrandit, transforma complètement les jardins et éleva une élégante villa sur l'emplacement des anciens bâtiments.
Le Rucher, qui compte parmi les plus agréables propriétés de plaisance du pays messin, est possédé maintenant par Madame veuve Paquet, née d’Hauteroche.

Pièces justificatives - orthographe d'époque respectée (Archives du Chapitre de la cathédrale. – G. 817) :

(1)
LE RUXE DE WAPPY
LAISSÉ EN TRESCENS A NICOLAS HOWARD COUSTRE ET CHANOINE DE L'ÉGLISE DE METZ POUR SA VIE DURANT.

Le .... 1611, après le trespas de feu M. Claude Jacob (que Dieu absolve) jadis chanoine de Metz qui tenoit en trescens de Messieurs de la dite Église la maison du Ruxe à Wappy et ses dépendances, fut vendu au plus offrant en plain Chapitre ladite maison avec ses dépendances et escheu et octroyée à Nicolas Howard chanoine et coustre de la dite église pour la somme de huict vingt cinq livres messin payables chacun an et aultant de présent et trouvay pour caution le sieur Berault La Roche chanoine qui fut accepté par Messieurs.
Et fut vendue ladite maison et appendances avec droit de visite et promit le sieur J. Peltre qui tenoit ledit trescens soub ledit sieur Jacob et ce en plain chapitre, satisfaire à tout ce qui seroit trouvé nécessaire à reparer par ladite visite qui fut faicte par les ouvriers jurés de l'ordonnance des sieurs maisonniers, le huitiesme febvrier audit an 1611 ; réduite par escript et signée desdits ouvriers jurés, signifiée audit sieur Peltre et coppie d'ycelle à luy laissée.
Les despendances dudit Ruxe.
La maison comme elle se contient avec les deux jardins l'ung en fruictz, l'aultre en parterre de costé et d'aultre d'ycelle, le tout entouré de fossés à eau avec palissade.
Un prey au devant de la dite maison tout vis-à-vis, fermé de bonnes hayes tout à l'entour, toutes ruynées pour le présent pour n'avoir esté entretenues de passé et ledit prey labouré et plain de gravier et le fault remettre en nature de prey à la prochaine année, iceluy prey contenant trois journaulx ou trois faulchées quarante verges.
Item ung aultre grand prey contournant le précédant et tirant vers Metz, contenant neuf faulchées ung quart, fossoyé tout à l'entour et entorré de testes de saulx, lesquelles les fermiers dudit sieur Peltre ont tonzes et couppées avant le temps, sentant qu'ilz debvoient sortir d'ycelle maison et sont gastées pour longtemps ; et les fossés de l'entour dudit prey sont tous remplis et ne sont comprins les fossés ni hayes à l'inconvénient susdit.
Le grand jardin fruitier derrier la dite maison où sont beaucoup de vieux arbres de peu de valeur contenant cinq journaux moins un quarteron ; fermé de vives hayes à l'entour, lesquelles par la négligence de ceux qui le tenoient sont ruynées et gastées pour la pluspart et ne peuvent être remises en estat qu'avec grands frais.

(2)
BAIL DE LA MAISON SEIGNEURIALLE DU RUCHÉ DE WOIPPY ET DÉPENDANCES PAR M. JANVIER, PASSÉ LE 22 NOVEMBRE 1662.
Par devant l'amant soubsigné présentz les tesmoins bas nommez est comparu messire Charles Janvier aulmosnier chapelain ordinaire de la Royne mère et chanoine de l'église cathédralle de Metz, seigneur du Ruxel de Woippy,
Lequel a reconnu avoir laissé et admodié, laisse et admodie par les présentes pour le terme et espace de neuf années consécutives à commencer au jour de Saint-Martin dernier passé et à finir à pareil jour les dites neuf années révolues à Demenge Toussin cordonnier demeurant au Pont des morts et Jeanne Didier sa femme par la licence de son mari, présents et acceptant la maison seigneurialle communément appellée le Ruxel située au village de Woippy avec les usuaires devant et derrier, l'enclos des fossez, la pièce de terre labourable qui est au devant de la dite maison fermée de hayes et le grand jardin au derrier de la dite maison contenant quatre journaulx trois quarterons non compris les hayes dont il est enclos, les représentantz Jeannois René dit Barthel, vivante, femme du sieur De Paulo d'une part et le grand chemin d'aultre, avec les appartenances et dépendances de la dite maison, à la réserve toutefois de la chambre haulte de la salle joignante la chapelle et le colombier, comme aussy la moitié des fruictz des arbres fruictiers qui sont ez terres et jardins dépendantz du présent laix, lesquels fruictz les dits preneurs ne pourront cueillir qu'au préalable ils n'en ayent adverty le dit sieur laisseur deux ou trois jours auparavant, ou que ce ne soit de son commandement ; jouiront aussy les dits preneurs pendant les années du présent bail du parterre joignant la dite maison du costé vers Metz, ensemble de l'aultre petit jardin qui est à l'aultre costé de la dite maison et du treiche (terre en friche) qui autrefois estoit en nature de saulcy soubz la liberté toutefois de pouvoir par le dit sieur laisseur prendre des légumes et herbages lorsqu'il ira au dict Voippy, se réserve aussy ledit sieur laisseur les granges, grangettes et estables pour s'en servir communément avec lesdits preneurs estant sur les lieux, comme aussy se réserve ledit sieur laisseur le poisson des fossez dependantz de la dite maison, sans que lesdits preneurs y puissent pescher à la ligne ou autrement, en outre a ledit sieur laisseur laissé et admodié aux dits preneurs ce acceptant la quantité de seize mouées de vignes ou environ scituées au dit lieu de Voippy avec une pièce de terre contenant trois quarterons et les croues qui en dépendent, ainsy et comme le nommé Christophe Vigneulle vigneron demeurant au dit Voippy l'a tenu cy devant en suite du bail qui luy en avoit esté faict par deffunt messire Henry de Haraucourt grand doyen de la dite église cathédralle de Metz et comme il appartient à présent au dict sieur laisseur en qualité de trescensier de la dite église par octroy à luy faict en Chapitre depuis le deceds dudit sieur grand doyen. Ce présent bail faict aux dits preneurs à charge et condition des dites seize mouées de vignes bien faire labourer, pescheler, avigner, provigner, fumer, cultiver et façonner de tous points à droit coup et saison, nettoier les arbres fruictiers qui sont ez par terres et jardins dépendantz du présent laix, entretenir les hayes, relever les fossez, cultiver et labourer les terres labourables, pour rendre et laisser le tout en bon estat à la fin et revolution des années du présent bail à dire d'expertz et ne pourront les dits preneurs coupper aucuns arbres fruictiers ny en arracher des morts que par l'exprez consentement dudit sieur laisseur et lorsque ledit sieur trouvera bon d'en faire coupper ou arracher aucuns, le bois en provenant se partagera par moitié, et seront tenus les dits preneurs de planter des tocques au lieu et place desdits arbres arrachés ou couppés du consentement des parties au cas que ledit sieur laisseur le trouve bon, seront en outre lesdits preneurs tenus de bien et soigneusement entretenir et maintenir les hayes qui entourent lesdits héritages et qui dépendent du présent laix sans permettre qu'on y fasse dommage ny qu'on y prist chemin à travers, et ne pourront lesdits preneurs associer aucune famille avec eux pour résider en ladite maison seigneurialle sinon du gré et consentement dudit sieur laisseur, et seront yceux preneurs tenus d'avoir soing et esgard à ladite maison seigneurialle, fossez et appartenances d'ycelle, à ce que rien ne deperisse faulte d'entretenement, pour incontinant qu'ils recognoistront quelques deffaultz en advenir ledit sieur laisseur pour y pourvoir, et toutefois et quantes il plaira au dit sieur laisseur aller au dit Voippy ou y envoier personne de sa part, lesdits preneurs se¬ront tenus de tenir les portes ouvertes a quelle heure que ce soit ou puisse entre et demeurera libre au dit sieur laisseur faire visiter les vignes et aultres heritages qui dépendent du présent laix pour en recognoistre l'estat pour en cas de malfaçons ou deteriorations estre reparées incessamment aux frais des dits preneurs, et outre les conditions cy dessus les dits preneurs seront tenus de paier audit sieur laisseur en cette ville de Metz au jour et terme de Saint-Martin d'hyver la somme de cinquante escus messins de loyer annuel, dont le premier paiement com¬mencera audit jour de Saint-Martin de l'année prochaine que l'on comptera mil six cent soixante trois, le tout à peine que manquant par les dits preneurs de satisfaire à l'une ou l'aultre des conditions susdites, d'entre privez du présent bail si bon semble au dit sieur laisseur sans aultre formalité de justice et sans préjudice de ce qui sera deub de loyer des choses susdites et des dommages et intérest que pourroit prétendre ledit sieur laisseur pour les malfaçons des vignes et détériorations desdits héritages, et pour sureté du paiement dudit loyer annuel et satisfaction des aultres clauses, charges et conditions cy dessus déclarées, iceux preneurs en ont obligez tous leurs biens meubles et immeubles presentz et futurs en tous uz solidairement l'ung pour l'aultre et ung seul pour le tout sans division, ordre de droit et de discussion renonceantz aux dits droits et à tous reliefs, bénéfices et privilèges faisans au contre des présentes, et au moien de ce que dessus le dit sieur laisseur a promis la garentie des années du présent bail qui a esté passé à Metz le vingt deuxiesme novembre mil six cent soixante deux, presentz le sieur Jacques Rulland jeune demeurant à Metz et le sieur Jean Godeffroy secrétaire de ladite église, tesmoins qui ont signé avec ledit sieur laisseur, ledit preneur et l'amant soubscript, ladite Jeanne Didier ayant déclaré ne sçavoir escrire de ce requise.
Bertrand.
Pour coppie extraite des minuttes de M. Louis Bertrand amant de Saint-Ferroy.

(3)
MÉMOIRE DES AMÉLIORATIONS FAICTES AU CHASTEAU DU RUCHÉ DE VOIPY PAR LE SIEUR, JANVIER TRESCENSIER.
Mémoire des améliorations faictes au chasteau du Ruché de Voipy par le sieur Janvier trescensier depuis l'année 1662 qu'il en est adjudicataire comme aussy des payements faicts à Messieurs pour son canon, des despens faicts au procès qu'il a soustenu pendant cinq années et enfin du revenu qu'il a touché de son trescens pendant les années de la jouissance.
Premièrement ayant trouvé un grand pré qui est de dix faulchées ou environ tout à faict abandonné, ses fossez comblés, des chemins par toute son estendue à pied, à cheval et avec chareaux, a esté obligé pour en faire profict de faire curer et vuyder les fossez dudit pré, de les faire estopouer (boucher, combler les fissures par lesquelles l’eau se perd), faire arracher les espynes qui en occupoient une partie et planter des arbres en plusieurs endroits dudit pré, laquelle despense luy revient à deux cent cinquante frans, 250 f,
plus les experts qui visitèrent en l’an 1662 n'ayant rien ordonné pour la grange, il avoit esté obligé d'y faire accommoder une bergerie, une estable à vache et une escurie, fourny à ce subject les poutres, planches, travées, cloud, sable et chaux et façon d'ouvriers pour 350 f ;
plus dans l'espérance qu'il avoit de l'eau dans ses fossez a faict faire un pont levy, la façon duquel couste trente escus et le bois et façon du charpentier cent frans pour ce. . 250 f ;
pour avoir faict accomoder dans la cour dudit chasteau une palissade de traverses de bois de chesne, fourny des portes avec leurs ferrures, pour ce cent cinquante frans.. 150 f ;
pour avoir réparé le colombier qui estoit abandonné et le peupler de pygeons qui sont à présent au nombre de plus de cent paires, pour ce, cent cinquante francs.. 150 f ;
pour avoir faict dresser un jardin nouveau, fourny tant dans iceluy qu'ailleurs dans l'enclos deux cent arbres, defriché et arraché de vieux arbres, pour ce, 300 f ;
pour avoir faict raccommoder les poutres de la salle, pour ce, cinquante frans.. 50 f.
Somme quinze cent frans.

Mémoire de l'argent fourny à Messieurs du Chapitre pour le canon dudit trescens.
Premièrement quoique n'aye donné en 1662 d'aultre chose, à part pourtant à Messieurs pour présence à cause de l'adjudication cinq cent soixante frans.. 560 f, plus pour les années 1663, 64, 65 et 66 pour chascune pour le canon cinq cent soixante frans, somme pour les quatre années, 2240 f.
Somme totalle d'argent fourny à Messieurs, deux mille cinq cent frans, pour a plaidé pendant quatre années et plus, à quoy il a encore emploié plus de 500 f.
Somme totalle d'améliorations, paiements faicts au Chapitre et frais de procès : quatre mille huict cent frans messins.
Estat véritable de ce que le dit Janvier trescensier jouissant de son trescens depuis quatre années entières en a retiré :
Pour ce qui est des prez les ayant trouvé en 1663 dans l'abandon – 40 f.
En 1664 il les loua à M. Morelle 200 f
En 1665 les loua à M. Double, pour 175 f
En 1666 à cause des grandes chaleurs n'en a recueilli que trois cent de foin, pour ce 60 f.
Somme : quatre cent septante et cinq frans.
Pour les vignes, les ayant trouvé toutes [en] friches, il a emploié deux ans à les remettre sans rien faire ou bien peu et les deux années suivantes a touché environ pour tout quatre charreaux de vin vallant bon an mal an trois cent frans – 300 f,
Plus pour quelques biens affermez au maire de Voipy pour les années de la jouissance 50 f.
Somme totalle : huict ou neuf cent frans en tout.
L'estat cy dessus a esté attaché à la requeste dudit Janvier et présenté en Chapitre le vingt quatre novembre 1666, afin que Messieurs y ayant esgard eussent à décharger ledit Janvier des fossez, à modérer le canon de son trescens à quatre cent frans.
JANVIER

(4)
DÉCLARATION FAITE PAR LA JUSTICE DE WOIPPY DES TERRES, PREZ, VIGNES DÉPENDANS DU TRESCENS ET MAISON DITTE LE RUCHÉ TENU PAR MONSIEUR D'HYRCKEIM. 28 JANVIER 1746.
L'an 1746 le 28 janvier sur les réquisitions à nous faites par messire Henri d'Hyrckeim prestre, chanoine de l'église cathédralle de Metz de luy donner un estat et déclarations des maison, jardins, prés, terres et vignes qui dépendent du trescens qu'il possède dans le ban et finage de Woippy et d'affirmer que nous l'instruirons de tous les endroits et dépendances dudit trescens, nous maire et gens de justice de la seigneurie de Woippy accompagnés des deux plus anciens habitants de la ditte seigneurie et du fermier actuel dudit trescens avons procédé comme il s'ensuit ; premièrement
MAISON
Il dépend dudit trescens une maison entourée de fossés, appellée le petit chateau du Ruché où il y a une cour au levant entourée de murailles avec une porte cochère, deux petits jardins à côté entourés de hayes vives, ladite maison couverte de tuilles creuses et consiste en une salle, chambre haute et basse, cuisine tant à l'orient qu'à l'occident, une petite chapelle élevée sur pilliers couverte d'ardoise, d'une grange, escurie, cave vouttée, laitrie, chambre à four avec un puix.
  Jardins à arbres contenant deux jours quarante cinq devent la maison cy dessus et un jardin contenant deux cent vingt cinq verges, attenant à l'orrient et au midy au possesseur, au nord aux terres de la metterie de M. De Goisse apprésent M. De Candal et au couchant au chemin de Metz ; derrier la maison est un jardin contenant cinq cent quarante verges, le possesseur à l'orrient et au couchant, les héritiers de Laurent Boury au midy et au nord les chemins communaux, plus un petit jardin appellé le Saucy contenant quattre vingt verges, attenant à l'orrient, au nord et au couchant au possesseur et au midy au jardin des héritiers de deffunt Laurent Boury.
  Une pièce de pré contenant neuf fauchées appellée le pré du Ruché, entourée de fossés, M. Geoffroy conseiller au Parlement au midy, plusieurs aboutissant à l'orrient, le possesseur au nord et le chemin des vignes au couchant.
  Terres labourables contenant huit jours seize verges et une pièce de terres labourables lieu dit le haut jardin contenant treize cent vingt verges, le jardin du possesseur à l'orrient, le chemin et le [mot illisible] à l'occident, les héritiers de Laurent Boury au midy et les chemins communaux au nord.
  Une autre pièce de terre appellée la Crocotte ou bas jardin, contenant neuf cent trente quattre verges, le fossé des terres dessoubs le Ruché à l'orrient, le chemin des vignes à l'occident, le possesseur au midy et au nord, avec un canton de terre de la metterie de M. De Goisse aussy au nord.
  Plus trois cillons soubs le Ruché contenant quattre cent cinq verges, attenant au midy aux terres du Chapitre dépendant de la metterie des Baudoches possédée par M. De Mareil, au nord aux terres du trescens de la maison Charles Fontaine possédée par M. Le Picard, aboutissant à l'orrient au chemin de Metz, au couchant au possesseur. Plus une autre pièce de terre lieu dit en la fin [d'enmy ?] contenant cinq cent vingt verges, attenant à l'orrient aux terres des héritiers de la veuve Boureille, à l'occident aux terres du trescens de la haute-maison possédée par M. de Caudal, aboutissant au nord aux terres de M. Geoffroy et au midy au chemin de Metz.
Vignes contenant vingt et une mouées.
  Une pièce de vigne de deux mouées ditte en Haute Chavée, attenant à l'orrient aux héritiers du sieur Viard, à l'occident au sieur Thiva boulanger à Metz, aboutissant au midy aux héritiers du sieur Holandre et au nord au sieur Maire bourgeois de Metz.
  Une pièce de trois mouées ditte en Basse Chavée, attenant au midy au sieur Thiva, à l'orrient et au nord aux sentiers communs et au couchant à M Matthieu Geoffroy.
  Une autre pièce en Basse Chavée contenant quattre mouées, attenant à l'orrient et au midy aux sentiers communs, au nord à Jean Brussaux le jeune de Lorry et à Dominique Bonnet de Metz, aboutissant au couchant au sieur Oblet, bourgeois de Metz.
  Une autre pièce de quattre mouées, attenant à l'orrient à M. Dairiconrt, au couchant à Denis Goujeon, aboutissant au nord au sieur Thiva et au midy aux chemins communaux.
  Une autre pièce contenant deux mouées ditte sur l'atre, joignant au midy à M. Saint-Clair, au nord à Firmin Boury et à l'orrient et occident aux chemins communaux.
  Finalement une pièce contenant six mouées ditte ès Bigotte, attenant au midy au sieur Morré, bourgeois de Metz et au nord aux pères de la Trinitez, aboutissant au levent et au couchant aux chemins communaux.
Sur quoy nous maire et gens de justice de la seigneurie de Woippy, à nos honneurs et conscience, de la déclaration desdits biens et héritages dépendent du trescens du Ruché possédé par messire d'Hyrckeim, avons fait rédiger le présent procès verbal, par nostre greffier ordinaire, pour servir et valloir à telle fin que de raison et l’avons sous signé le jour, mois et an que dessus.
Denis Goujon, lieutenant de maire, Marque de François Mangenot, Jean Poulain, maire, Boucheré Greffier, Jean Virion, Jean Bérard, Controlé à Metz le 31 juin 1746
Reçu douze sols
Pierre.

Pour lever toutes difficultés, je crois qu'il est à propos que Monsieur le doyen engage le Chapitre à décider qu'il se contente de reçevoir de la succession de M. d'Hyrckeim les murs de la maison et des jardins de Woippy, avec les pentes, surplombages et poussées qu'ils ont pris et que le trescensier ne sera pas tenu de rendre les objets en meilleur état, sauf à entretenir le tout suyvant l'usage.
Vernier, ce 3 may 1779.

(5)
L'an mil sept cent soixante dix neuf, le neuf avril et jours suivants, en conséquence des pouvoirs par écrit de messieurs de Veronne et Bertin prêtres licenciés et chanoines de l'église cathédrale de cette ville, je Alexandre Dufresne, architecte, géomètre et inspecteur général des Eaux et Forêts du département de Metz, me suis transporté au village de Woippy pour visitter et constater les réparations à faire pour mettre en bon état la maison dite le Rucher, appartenant à messieurs du Chapitre noble de la ditte cathédrale, ainsi que voir, visitter et estimer les réparations à faire aux vignes annexées à la ditte maison, et ce à l'assistance de François Hocquart habitant et propriétaire au village de Plappeville, ou étant et sous l'indication du vigneron cultivant la métairie du Rucher, j'ai visitté, examiné et reconnu ce qui suit savoir
LA MAISON ET SES DÉPENDANCES.
1° Le fossé qui entoure tous les bâtiments et jardins est en forte partie comblé, mais par une conclusion de messieurs dudit Chapitre du 30 janvier dernier, il a été résolu que ce fossé resterait dans l'état où il est et qu'a l'avenir les trescensiers ne seroient plus obligés à son escurement ; d'après quoi, il ne reste plus pour perfectionner le fossé dont il s'agit que de réparer le mur de droite et de gauche du déchargeoir des eaux de ce même fossé et dans l'état où il était originairement seulement, ce qui demande trois toises de maçonnerie neuve à rétablir sur les anciennes fondations, la vieille pierre à....? la maçonnerie à....? et reposer font ensemble la somme de vingt huit livres seize sols, ci 28 livres 16 sols
L'on observe sur cet article que les premiers experts avoient estimé la maçonnerie à 83 li 4 s parcequ'ils étendoient le mur qui en fait l'objet bien loin au delà de la construction actuelle, ne faisant pas attention qu'un bailliste n'est obligé qu'à l'entretien des choses qui lui sont laissées ; et non de les étendre par de nouvelles œuvres. On observe en outre que d'après la conclusion de mes dits sieurs du Chapitre à l'égard des fossés, le déchargeoir devient inutile, lequel on peut abandonner au trescensier actuel pour disposer des matériaux à son profit et l'indemniser de la démolition s'il le juge à propos.
2° Les crépis du pont assis à l'entrée de la maison sont presque tous tombés et soufflés ; il faudra les refaire à neuf après avoir piqué jusqu'au vif le mortier de ce pont ; il faudra encore refaire les joints des pierres des parapets et reposer celles qui y manquent et qui se trouvent tombées dans le fossé ; cet objet comprend vingt quatre toises de crépis à faire à vingt sols l'une, font ensemble y compris les joints et pose de pierre, la somme de vingt six livres, ci 26 1i
3° Il faut remplacer trente neuf toises de crépis aux murs intérieurs et extérieurs de la grande cour, cinq toises au mur qui soutient le grand escalier et celuy en pignon qui s'élève au dessus ; sept toises aux murs intérieurs et extérieurs de la petite cour, cinq toises à l'intérieur du pignon du mur des écuries du côté du jardin, le tout après que les anciens crépis auront été piqués à vif et que l'on aura bien balayé la poussière et lavé les murs à plusieurs reprises avec de l'eau où il aura été délayé de la chaux, à vingt sols l'une, font ensemble la somme de cinquante six livres, ci 56 1i
4° Il faut remanier le guichet de la grande porte d'entrée et y remplacer deux planches qui sont cassées ainsi qu'appliquer des battes sur la grande porte au pourtour dudit guichet pour l’arêter, estimé la somme de deux livres dix sols, ci 2 li 10 s
5° Il faut remplacer le seuil en pierre de taille à la porte de l'entrée principale du vigneron et fournir à cette même porte une entrée et une clef à la serrure, estimé ensemble quatre livres, ci 4 li
6° Il faut encore fournir une partie de seuil en pierre de taille à la place de celle qui est usée à la porte du milieu de l'allée du vigneron, estimé trente sols, ci 30 s
7° Il paraît qu'anciennement une partie de l'allée du vigneron a été couverte en ciment rouge, par quelques petits vestiges qui y sont encore, mais comme cette construction est très deffectueuse à raison des réparations journalières qu'elle entraîne après elle, et que d'ailleurs, on a négligé depuis très longtemps de l'entretenir, l'expert soussigné estime qu'il vaut beaucoup mieux laisser cette partie d'allée en terre, elle sera plus durable et rendra le même service, et l'on sera quitte d'y remédier journellement ; dans ce cas, il faudra la recharger de terre bien paitrie avec l'ancienne et l'unir à la surface, ce que l'on estime trois livres, ci 3 1i
8° Il faut remplacer en pierre de taille neuve les deux jambages contenant douze pieds courant, de la porte de l'allée sur le derrière, le vollant de cette porte ainsi que sa ferrure sont hors d'état de servir ; ainsi il faudra remplacer le tout à neuf observant de faire le vollant en bois de chêne, estimé ensemble vingt sept livres, ci 27 1i
9° Il y a une fenêtre sur chaque porte des deux bouts de l'allée auxquelles il n'y a ni verre ni chassis, quoiqu'il y ait des marques qu'il y en a eu anciennement. C'est pourquoi il faudra y en fournir de neufs estimés quatre livres, ci 4 1i
10° Dans la cuisine prenant son entrée sur la cour, il faut y remplacer le contre-cœur de la cheminée en pierre de taille et le foyer en brique avec plusieurs parties de crépis, estimé ensemble huit livres treize sols quatre deniers, ci 8 1i 13 s 4 d
11° Le plancher par terre de la chambre du vigneron est pourri, il faut le refaire à neuf tant en planches de sapin que gites sur l'étendue de six toises à raison de quatre livres dix sols l'une, font ensemble vingt sept livres, ci 27 1i
12° Il faut rétablir le pavé sous la pierre à évier de cette chambre, reposer le foyer en briques, raccommoder le contre-cœur de la cheminée ainsi que plusieurs parties des endroits des murs et remettre un bout de pierre au jambage de sa porte ; on refera encore à neuf en planche de sapin le vollet de l'armoire en mur, a côté de la cheminée, le tout estimé quatorze livres dix huit sols, ci 14 1i 18 s
13° Il faut refaire à neuf en planches de sapin le vollant de la porte de la cave, ainsi que remplacer la serrure et les bandes qui toutes sont hors d'état de servir, estimé ensemble la somme de dix livres dix sols, ci 10 1i 10 S
14° Le plancher de la petite chambre prenant jour sur la petite cour est pourri ; il faut le refaire à neuf sur l'étendue de trois toises un tiers ; le foyer de la cheminée sera rétabli en briques et le cintre d'âtre avec le contre-cœur seront raccommodés, estimés ensemble la somme de vingt deux livres, ci 22 li
15° La décharge sous la chapelle sert de bucherie pour l'appartement du maître et il parait que très anciennement le plein pied était fait en ciment rouge, par quelques vestiges qu'il en reste, mais comme cette pièce ne sert qu'à déposer du bois ou autres choses semblables, l'expert soussigné estime qu'il est de l'intérêt de toutes les parties de laisser le plein pied en terre comme il est actuellement, c'est pourquoi il ne sera rien estimé pour ce ; il faudra seulement fournir à cette pièce un vollant de porte neuf en bois de sapin avec une entrée et clef de serrure, un crampon à la couverte de la porte qui est cassée, on mettra aussi sa vitre en plomb neuf estimé ensemble sept livres cinq sols, ci 7 1i. 5 s
16° Il faut remplacer par un vollant neuf en bois de chêne le vollant de porte de la chambre à four en y rappliquant les anciennes ferrures excepté une entrée de serrure et clef qu'il faudra fournir. Le four sera raccommodé, c'est à dire qu'il faudra refaire sa hotte et la soutenir par un manteau de pierre de taille avec console, reconstruire le mur de devant depuis la bouche jusqu'au haut et raccommoder les lézardes qui s'y trouvent en y mettant de bons liens de pierre, l'on remaniera encore son âtre et l'on y fournira les briques nécessaires. La couverture de cette chambre sera remaniée et l'on y remplacera trois chevrons et environ dix planches qui sont en partie pourries ; estimé tous les articles ensemble la somme de cinquante trois livres quatorze sols, ci. 53 1i 14 s
17° Le pavé de la petite cour de derrière est hors d'état de servir ; il faudra le remplacer par six toises de pavé neuf estimé 24 livres, ci 24 1i
18° Il faut remanier le vollant de la porte qui communique de cette cour aux vignes et y remplacer les planches nécessaires, une serrure et un levier de loquet ; il faut encore remanier l'autre vollant de la porte qui communique de cette même cour au jardin en la rebarrant et y remettant un éperon, ainsi que réparer l'engonnière? de la bande inférieure, estimés ensemble neuf livres, ci ....9 1i
19° Aux latrines, il faut rempiéter l'angle du mur a côté de la porte, estimé une livre quinze sols, ci…1 li 15 s
20° Il y a dix marches de pierre à l'escalier tournant qui sont fort usées, et pour les raccommoder, il faudra les tailler de façon à y poser commodément et y fixer des marches en planches de chêne solidement arrêtées, estimé sept livres, ci… 7 li
21° A l'appartement du maître il faut appliquer des couvres en mortier portant où il en est besoin, aux planchers des chambres de cet étage et réparer plusieurs parties d'enduits, estimé quarante huit sols, ci… 2 li 8 s
22° Les planches de redoublement du grenier au dessus du corps de logis manquent en totalité et le ciment d'entre les planchers est absolument corrompu ; c'est pourquoi ce ciment sera remplacé par un neuf; le tout couvert d'un redoublement en planches de sapin, produisant en tout trente sept toises et demi à quatre livres quinze sols l'une, font ensemble la somme de cent soixante dix huit livres deux sols six deniers, ci… 178 li 2 s 6 d
On observe sur cet article 22 que le plancher dont il est question ne pouvant servir qu'à garantir les froids et les gouttières à l'appartement du dessous, il est assez inutile de faire un plancher de redoublement, mais seulement un ciment blanc à la place de celuy qui est corrompu le tout couvert d'un enduit au ciment rouge, et dans ce cas, la toise quarrée sera estimée vingt cinq sols, de façon que cet article sera réduit à quarante six livres dix sept sols six deniers.
23° A la couverture sur le grenier précédent la panne de flanc près le mur du côté de l'entrée est rompue et il s'en trouve une autre dans le flanc opposé qui est toute de vers-moulue, la première de 21 pieds de longueur et la seconde de 34 pieds, l'une et l'autre de 7 à 8 pouces de gros ; il faudra les soulager par des neuves que l'on ajustera à côté de celles à remplacer, et avoir soin de mettre une pierre de taille incrustée dans la cheminée pour supporter un bout de la première panne ditte, observant que l'on peut faire ce remplacement sans rien déranger à la couverture qui est bonne dans tout le surplus ; on remplacera encore à la lucarne une traverse et quelques ardoises qui y manquent, cet article estimé pour fourniture et main d'œuvre vingt cinq livres, ci… 25 li
24° Les panneaux de menuiserie du devant et des côté de l'autel, dans la chapelle, manquent. Il faudra les remplacer par des neufs qui sont estimés vingt quatre livres y compris la ferrure du vollet qu'il faudra y faire ; la couverture en ardoise de cette chapelle parait deffectueuse ; il faudra la remanier et y remplacer les ardoises et bois qui y seront nécessaires. L'on refera aussi à neuf les arrétiers en fer blanc comme ils étaient, ce qui exige trente six feuilles de fer blanc à dix sols l'une, mises en œuvre, et huit toises de remaniement à six livres l'une à cause des anciennes ardoises et lattes, font ensemble tout cet article, la somme de quatre vingt dix livres, ci… 90 li
25° L'aire de la grange est enfoncée dans plusieurs endroits, il faudra pour l'unir et mettre en bon état environ six voitures de terre pour malgamer et paitrir avec l'ancienne, estimé, fourniture et main d'œuvre, onze livres, ci… 11 li
26° Le pied du mur du fond de cette grange et des écuries est deffectueux du côté du jardin ; il faudra le renfermir et crépir avec du mortier de ciment pour empêcher les filtrations sur la longueur de vingt huit pieds et trois pieds de hauteur, ce qui produit deux toises un tiers, à trois livres l'une, font ensemble sept livres, ci… 7 li
27° Parties des murs au dessus du grenier sur les écuries et de ceux à l'intérieur des mêmes écuries sont dégradées et dégarnies de mortier : il faudra les renfermir et crépir sur l'étendue de quatorze toises et demi à vingt quatre sols l'une, font ensemble dix sept livres huit sols, ci… 17 li 8 s
28° La cheneau en bois placée au dessus de la porte de la grange est hors d'état de servir, on la remplacera par une neuve estimée trois livres, ci… 3 li
29° Enfin il y a quelques chevrons dont l'extrémité sous la gouterote est en très petite partie pourrie, mais tout le surplus est bon, ce qui ne peut pas faire un objet de réparation pour le présent. Il y a encore quelques planches de gouterotes à remplacer que j'estime pour fourniture et main d'œuvre, tant des planches que couverture la somme de huit livres, ci… 8 li
LES VIGNES.
Une pièce d'environ quatre mouées lieu dit au Claute ?, Joseph Rémiotte d'une part et Antoine Boury d'autre, dans laquelle il manque cent trente cinq plants, neuf paquets d'échalats pour ces mêmes plants et sept paquets pour garnir les seps (sic) qui n'en ont point et remplacer les mauvais ; estimé trois sols le plant à cause de la non jouissance et six sols le paquet d'échalats communs font ensemble vingt cinq livres onze sols, observant qu'il y a une croue au bout de cette vigne qui ne parait pas avoir jamais été plantée en vigne, laquelle porte des cerisiers de plus de quarante ans d'age, ci… 25 li 11 s
Une autre pièce contenant environ huit mouées lieu dit en la Bigotte, Jean Chieff d'une part et les Trinitaires d'autre, dans laquelle il manque cent quatre vingt quinze plants, treize paquets d'échalats pour ces mêmes plants, estimés comme ci devant, font ensemble la somme de trente trois livres treize sols, ci… 33 li 13 s
Une autre pièce contenant environ deux mouées lieu dit sur l'âtre, M. de Saint-Blaise d'une part et Jean Boury d'autre, dans laquelle il faut cent soixante dix neuf plants, tant pour repeupler cette vigne que les extrémités qui sont dégarnies par négligence, ensemble douze paquets d'échalats pour lesdits plants et trois paquets pour ceux qui n'en ont pas et remplacer les mauvais, ce qui produit la somme de trente et une livres sept sols, ci.. ; 31 li 7 s
Une autre pièce contenant environ deux mouées lieu dit en les hautes-chavées, M. Barbier d'une part et Mme George d'autre, dans laquelle il faut cent quatre vingt dix plants, douze paquets et demi d'échalats pour les mêmes plants et un paquet et demi pour les seps où il en manque et remplacer ceux qui sont hors d'état de servir, ce qui produit la somme de trente deux livres quatorze sols, ci… 32 li 14 s
Une autre pièce d'environ huit mouées, lieu dit dans les basses chavées, Antoine Boury d'une part et Madame George, dans laquelle il faut fournir six cent cinq plants tant pour repeupler cette pièce que garnir les bas et les côtés dégarnis par négligence, et quarante paquets d'échalats, ensemble relever le fossé qui se trouve dans cette vigne, estimé douze livres dix huit sols, ce qui produit en tout cent quinze livres treize sols, ci… 115 li 13 s
Observations.
Il y a des monticules à l'extrémité de quelques pièces de vigne dont la terre pourrait être mise avantageusement sur les pièces où elles sont placées, mais l'on n'a pas cru devoir estimer ce transport parceque les vignes dont il s'agit ont paru assez bien terrées et que cet objet est une amélioration qui ne peut concerner que le bailliste actuel. Quant au fumier on n'a pas cru devoir non plus en estimer pour les mêmes vignes, 1° parcequ'il n'est pas évident que la terre ne soit assez grasse ; 2° parceque l'on ignore si le bailliste précédent n'en a pas fait mettre autant qu'il en fallait ; 3° parcequ'il n'y a pas de loi qui ordonne de mettre ou ne pas mettre du fumier dans les vignes et que cela dépend de la qualité ou quantité de vin que le possesseur veut avoir.
LES TERRES.
Il y en a quatre pièces contenant environ neuf journaux et demi lesquelles nous ont paru être très bien entretenues et cultivées.
Les réparations de la maison et dépendances se portent à la somme de six cent quatre vingt livres neufs sols dix deniers, ci… 680 li 9 s 10 d
celles des vignes se portent à deux cent trente huit livres dix huit sols, ci… 238 li 18 s
Total des réparations… 919 li 7 s 10 d
De tout quoi nous avons dressé le présent procès verbal le plus équitablement qu'il nous a été possible, promettant d'en affirmer la sincérité toute et quante fois nous en serons requis, et auquel nous avons emploié tant en voiages, visittes que rédaction, savoir, moi Dufresne trois jours et demy et dix sols que j'ai paié à un expert qui a été chercher à Plapeville François Hocquart pour venir en cette ville, lequel a emploié tant en voiage à Metz que visitte desdites vignes trois vacations à trente sols l'une, font quatre livres dix sols que moi rédacteur ai paié audit François Hocquart, le tout faisant trente cinq livres.
A Metz, le treize avril mil sept cent soixante et dix neuf.
DUFRESNE.   François HOCQUART.
Et. Maire

Et le treize avril de la ditte année, l'expert soussigné a retourné à Woippy pour visitter et reconnaître la situation des murs des bâtiments et cour, ainsi que faire la reconnaissance de l'état du prez dépendant dudit trescens et du fossé qui l'entoure, et j'ai remarqué que le mur de face du corps de logis a plusieurs parties en talud et d'autres en surplomb depuis trois, quatre à cinq pouces, lesquelles n'empêchent pas la solidité de ce mur qui durera encore très longtemps. Au mur de derrière, il y a encore des taluds considérables mais qui sont occasionnés par l'épaisseur du mur que l'on a laissé plus fort dans le bas qu'à l'étage, et ce, dans la construction de manière que bien loin d'affaiblir le mur, ils le fortifient ; les murs des pignons sont à peu près dans le même cas, le mur qui sépare la grande cour du petit jardin surplombe de six à sept pouces, ce qui n'empêche pas qu'il ne soit solide à durer longtemps. Quant au prez, j'ai remarqué qu'il y avait environ trois cent toises de fossés à relever et réparer que j'estime un sol six deniers la toise, font ensemble vingt deux livres dix sols, ci… 22 li 10 s
J'ai remarqué que sur ce pré il y avait quantité de taupières anciennes et nouvelles pour abattre lesquelles il faudrait envi¬ron douze ,jours de manœuvre, rapporté pour mémoire.
Clos à Metz ledit jour treize avril ditte année mil sept cent soixante et dix neuf.
DUFRESNE

EXTRAIT DES REGISTRES DU CHAPITRE DE L'ÉGLISE
CATHÉDRALE DE METZ
Du 5 may 1779, dans un Chapitre expressément commandé, M. le Princier absent,
M. le Doyen a dit que M. Vernier chanoine adjudicataire du trescens dit le Ruché à Woippy avec qui il estoit comme exécuteur testamentaire de feu M. d'Hyrckeim chanoine qui possédait ce trescens, d'après la décision de deux de Messieurs pris pour arbitres et le procès verbal de visitte dudit Dufresne architecte expert, du 13 avril dernier, les difficultés qui s'étoient élevées entre eux au sujet des réparations dudit trescens, l'avait prié par un billet du trois du présent mois dont il a donné lecture, d'engager le Chapitre à décider qu'il se contentera de reçevoir de la succession de mondit sieur deffunt les murs de la maison et des jardins dudit trescens avec les pentes, surplombs et poussées qu'ils ont pris, et qu'en sa qualité de trescensier, il ne sera pas tenu de rendre ces objets en meilleur état, sauf à entretenir le tout suivant l'usage, ce que Messieurs, vu le dit procès verbal duquel il résulte que lesdits surplombs et les taluds desdits murs n'empêchent pas leur solidité, ont déclaré consentir et agréer pour le bien de la paix et l'arrangement amiable de cette affaire sans préjudicier aux droits du Chapitre quant à l'entretien et réparation desdits objets et autres dépendances dudit trescens suivant l'usage ordinaire, et ordonné que ledit billet ensemble ledit procès verbal de visitte seront remis dans la liasse des déclarations du trescens.



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