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L'ancienne chapelle (1793-1964)


Commune et paroisse de Woippy

Monsieur le Préfet

Il existait avant la révolution une chapelle à Woippy jugée absolument nécessaire parce que l’église paroissiale est éloignée de 10 minutes du village. Cette chapelle fut accordée à M. Barreau moyennant qu’il ferait un bâtiment ailleurs en remplacement. Ce bâtiment existe à la disposition de la commune qui vient de prendre une délibération d’en faire une salle d’école et une salle de réunion pour le conseil municipal. J’ai l’honneur de prier Monsieur le Préfet d’empêcher que ce bâtiment ait la destination dont je viens de parler et d’en faire au contraire une chapelle puisqu’elle est en remplacement de l’ancienne chapelle jugée si nécessaire à l’exercice du culte. Il ne reviendra pour la paroisse de plus grands avantages ceux d’entendre la messe chaque jour, d’être secouru à temps dans leurs maladies, etc.
Je suis, Monsieur le Préfet, avec le respect le plus sincère, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le 14 février 1807. (Joseph) Aveline, curé desservant de Woippy




2 ° Concernant une chapelle
Il y avait à Woippy une chapelle sous l’invocation de St Proté, qu’avait fait construire du fruit de ses épargnes, M. l’abbé Duperrier, chanoine de la Cathédrale de Metz.
Le terrain sur lequel était construite cette chapelle, étant nécessaire à l’agrandissement d’un bâtiment d’un particulier, il proposa à la commune de lui céder cette chapelle à charge de lui en faire reconstruire une autre et de la même dimension. La commune a cru devoir y consentir et le particulier en reconstruisant une autre chapelle, a rempli fidèlement son engagement.
Dans le cours de la révolution, cette chapelle a été soumissionnée par un habitant de Woippy mais il ne peut produire le titre d’acquisition ni la quittance de l’argent qu’il a déboursé, d’ailleurs pour lever toute difficulté à cet égard, le particulier cède à la fabrique généreusement tous ses droits.
Mr le Maire de Woippy prétend que cette chapelle parce qu’elle a été reconstruite sur un terrain appartenant à la commune, est de droit à sa disposition et plein de cette prétention, il a présenté à Mr le Préfet une pétition pour être autorisé à convertir cette chapelle, dans une salle de réunion pour son conseil et la tenue de ses audiences et Mr le Préfet n’a pas cru devoir y souscrire. Mr le Maire mécontent que sa pétition a été si mal accueillie a conçu le projet de la faire incessamment démolir.
Le desservant et les fabriciens, invoquent au contraire le décret du 30 ami 1806, qui déclare que les églises et presbytères qui par suite de l’organisation ecclésiastique seront supprimés, font partie des biens restitués aux fabriques et sont réunis à celles des cures ou succursales dans l’arrondissement desquels ils sont situés.
Mr le Maire ne nous paraît pas fondé à revendiquer la dite chapelle comme bien de commune, parce qu’elle est sur une portion de son terrain, puisque la loi la, en prononçant la réunion, ne fait aucune différences de terrain et que la plupart des églises supprimées et réunies aux fabriques, étaient construites sur des terrains appartenant aux communes.
En conséquence le desservant et les fabriciens de l’église de Woippy supplient Messieurs les vicaires généraux et les membres du Conseil de Monseigneur l’Evêque de vouloir bien, si toutefois ils jugent notre réclamation fondée, d’écrire à Mr le Maire de Woippy, pour l’inviter à renoncer à son projet de démolition de ladite chapelle et en remettre les clés à qui de droit.
Fait à Woippy le 30 novembre 1810.
Stéphani, desservant de Woippy, Nicolas Pierret, D . Paulin, Nicolas Boucheré.    (ADM / 29 J 683)

Séance extraordinaire du conseil de fabrique de Woippy du 19 septembre 1822.
« ... Vu l’extrait d’un testament reçu par Me Dilschneider, notaire à Metz, le 12 juin 1822, par lequel Mr l’abbé Stéphani, en son vivant ancien curé de Woippy, et mort chanoine honoraire de l’église cathédrale de Metz, fait don à notre paroisse d’une somme de cent francs ... »



Woippy le 6 7bre 1854   (7bre = septembre)
 
Monsieur le vicaire général,

J'ai l'honneur de vous envoyer en réponse aux renseignements que vous me demandez, de la part de Monseigneur l'évêque sur la chapelle sise près de la nouvelle église de Woippy. Ceux que j'ai trouvés inscrits sur le livre des délibérations de la fabrique, et y relatés par Mr. Dechez, alors curé de cette paroisse. Tous ceux que j’ai pu recueillir ailleurs sont obscurs et incertains.
Extrait du registre des délibérations de la fabrique de Woippy :
Des informations prises près de personnes dignes de foi qui ont été témoins des événements, il résulte ce qui suit de l'origine de la chapelle :
Mr. Sellier, bourgeois de Metz, maître de la propriété qui appartient aujourd'hui à Mr. Cunin, la loua à Mr. Dupérier, chanoine de la cathédrale de Metz, et Mr. Dupérier désirant avoir une chapelle particulière près de son château, demanda et obtint du propriétaire un terrain pour en faire construire une. La chapelle fut bâtie et subsista jusqu'en 1789, époque où Mr. Dupérier et Mr. Sellier partirent en émigration.
Alors, le District révolutionnaire s'empara du bien de Mr. Sellier et la commune de la chapelle de Mr. Dupérier.
Le bien de Mr. Sellier fut vendu au Sr Barreau, notaire à Metz, qui le soumissionna, et la chapelle resta à la commune.
Mr. Barreau ayant besoin d'un local pour y loger son jardinier et trouvant ladite chapelle contigüe à son château propre à cette fin, proposa à la commune de la lui céder moyennant que lui (Barreau) en ferait bâtir une autre semblable, sur un terrain qu'elle lui donnerait et assignerait. La commune ayant accepté la condition, le Sr. Barreau fit bâtir une nouvelle chapelle sur une place publique, devant l'ancienne maison de Cure (et telle est la chapelle aujourd’hui existante).
Quant à l’ancienne chapelle, elle fut convertie en maison qu’occupe aujourd’hui (1854) le jardinier de Mr Gillo.
La nouvelle chapelle ne fut achevée qu'en 1793. Un prêtre intrus y dit la Ste messe pendant un an. Elle fut retirée au culte pour devenir salle d'école pendant 8 ans et lieu de réunion aux conseillers municipaux. De 1802 à 1819, elle resta fermée et ce fut à cette dernière date que Mr. Poulmaire, maire de Woippy conçut et exécuta le projet de la rehausser pour y établir au 1er une salle d'école. Mais le rez de chaussée, où la chapelle, n'était point rendue au culte, elle servait de remise aux voisins.
En 1821, Monseigneur Jeauffret engagea fortement Mr. le curé de Woippy à faire son possible pour faire réparer le sanctuaire et y faire placer les choses nécessaires au culte. Cela étant fait, elle fut bénie le 21 juin et dédiée à St Jean-Baptiste.
Depuis le rehaussement de cette chapelle, fait par la commune en 1819, la salle du 1er a toujours été occupée par la dite commune, soit pour y tenir l'école, où les réunions du conseil municipal.
À dater de la consécration de la nouvelle église, il n'y a plus eu d'exercices de religion dans la chapelle et tout le mobilier religieux a été retiré.
Tels sont les renseignements qu'il est en mon pouvoir de vous donner sur la chapelle en question.
J'ai l'honneur d’être avec un grand respect, Monsieur le Vicaire Général votre très humble et très obéissant serviteur.
Adam, desservant de Woippy.   (ADM / 29 J 683)




Plan de l'ancienne chapelle exécuté en 1875 par un architecte de Metz, M. Cordier.



Quelques vues de cette ancienne chapelle
 


La récolte des fraises dans les années 1930.
 

Le conseil municipal en 1935.


La chapelle vue après la démolition des maisons de la rue de l'Eglise vers 1948-49, toutes les pierres ont été mises en tas, puis après leur enlèvement.


Rassemblement devant la mairie vers 1950.

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