Courrier Service (Républicain Lorrain)

Jeudi 13 mars 2008

Mort énigmatique

" J'aimerais beaucoup être éclairé sur la tragique disparition du général Leclerc. "
R. C., Moyeuvre-Grande

Le vendredi 28 novembre 1947, en tant qu'inspecteur général des forces armées en Algérie, le général Leclerc fait un voyage en avion. Celui-ci doit le mener d'Oran, d'où il est parti à 10 h 30, à Colomb-Béchar. Tout près de cette ville, l'appareil est pris dans une tempête de sable et, vers midi, c'est la catastrophe.
Un article paru à l'époque dans la revue France Illustration établissait que l'avion personnel du général, le « Tailly », volait en rase-mottes à proximité de la voie ferrée Méditerranée-Niger. Pour éviter un piton sableux de 80 m de haut, le pilote vira sur l'aile et c'est en reprenant sa route que l'avion vint s'encastrer contre le remblai de la voie ferrée en passant sous la ligne téléphonique.
L'appareil arracha rails et traverses sur 25 m et les débris furent dispersés sur 40 m alors que la queue se planta dans la butte. Un camion militaire était en panne à une centaine de mètres de l'endroit du crash et son conducteur fut le seul témoin de l'accident.
D'après le manifeste d'embarquement, quatre navigateurs formaient l'équipage, sept officiers de l'état-major du général avaient pris place à bord, ce qui représentait douze hommes au total. Or, on retrouva treize corps dans les débris de l'appareil. Les corps étant déchiquetés, le treizième homme n'a jamais pu être identifié. Sa présence suggéra un complot ou un attentat mais l'armée de l'Air conclut à l'accident.
Le général Leclerc avait 45 ans. Un monument a été édifié en son honneur sur le lieu de l'accident, à 60 km de Béchar. Cinq ans plus tard, il était élevé au rang de maréchal de France à titre posthume.



Mardi 25 mars 2008

Précisions de lecteurs

Mort énigmatique

Un témoignage de M. Vermot-Desroches de Yutz vient compléter notre réponse du 13 mars relative aux circonstances de la mort du général Leclerc.
« En 1947, j'accomplissais mon service militaire au 4e BCP stationné à Aumale (Algérie). Le 30 novembre de cette même année, le bataillon a été dirigé sur Alger en vue de l'embarquement sur le croiseur Emile-Bertin où se trouvait déjà le 15le RI pour un retour d'urgence en métropole (graves conflits sociopolitiques). Installés sur le pont, nous avons pu constater la présence de treize cercueils disposés côte à côte sur la partie haute du port et recouverts d'un linceul aux couleurs nationales.
Douze de ces cercueils ont été embarqués sur le croiseur par six hommes du 151e RI, après une cérémonie militaire avec musique de la légion étrangère, Marseillaise et Sonnerie aux morts. Cependant, un cercueil (également drapé de tricolore) est resté sur le quai.
Ainsi, l'hypothèse d'une victime de la catastrophe qui ne faisait partie ni de l'équipage ni des passagers de l'avion est confirmée : clandestin ou personne au sol tuée par la chute de l'avion, mystère...
Le croiseur a ensuite repris la mer en direction de Toulon où les corps ont été débarqués. Le premier, celui du général, a été déposé sur le plateau d'un blindé militaire en présence de Madame Leclerc de Hauteclocque et de ses enfants.
Après une brève cérémonie, le véhicule a quitté les quais avec la famille à son bord. »