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Léon-Pierre KOPP (1900 - 1964 )
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M. Léon-Pierre KOPP est décédé le 22 juillet 1964,
ses obsèques ont lieu le vendredi 24 juillet.

Documents de presse

Journal Le Lorrain, Jeudi 23 juillet 1964

M. Pierre KOPP, de Woippy n’est plus

C'est avec consternation que l’on apprendra la brutale disparition survenue à la suite d'une douloureuse maladie, de Monsieur Pierre Kopp, âgé de soixante-quatre ans, sympathiquement connu dans les sociétés patriotiques de la région, et en particulier dans son village de Woippy, où il occupait de multiples fonctions au sein des groupements locaux.
M. Pierre Kopp était considéré comme l’un des principaux artisans de la libération du camp de Woippy, en 1944, ce qui lui valut d'être traqué par la Gestapo dans les derniers moments de la guerre. Il fut, d’autre part, l’âme de la plupart des associations de Woippy et il figurait au sein de tous les comités d’organisation des festivités qui eurent lieu dans sa commune. Son nom était associé, en premier lieu, à la célèbre fête des Fraises de Woippy.
Trésorier de l’Union de Woippy, de la section locale du Souvenir Français et du Syndicat d’initiative, membre de la Commission des fêtes intercommunale, porte-drapeau du Souvenir Français et de l’Association des médaillés de la Reconnaissance Française du département de la Moselle, membre du comité de la fête de la Mirabelle, M. Kopp cumulait les fonctions avec une compétence qui n’avait de comparable que son enthousiasme et son esprit d'entreprise.
Le disparu était titulaire de nombreuses décorations dont la croix du Combattant de la Grande Guerre et celle de la guerre de 1939-45, la médaille de la Reconnaissance Française, la médaille commémorative de la Libération de Metz, la médaille d’honneur du Travail, le mérite de l’U.N.C. et du Souvenir Français.
La mort de M. Kopp laissera un vide irréparable et son souvenir n'est pas près de s'effacer au sein de la population de Woippy.
En cette douloureuse circonstance, nous adressons à la veuve de M. Pierre Kopp, à ses enfants ainsi qu’à toute sa famille nos très sincères condoléances.

* * *
Aux porte-drapeau des associations patriotiques

Les porte-drapeau de toutes les associations de Woippy sont priés d’assister à la réunion de ce soir, à 20 heures, au café Albarède, au cours de laquelle des instructions leur seront communiquées sur le déroulement des obsèques de leur camarade, M. Pierre Kopp, qui auront lieu en l’église paroissiale, le vendredi 24 juillet. La société de musique « L’Union » ainsi que les autres associations locales sont invitées à participer à cette réunion.

Journal Le Lorrain, Samedi 25 juillet 1964

WOIPPY - Les obsèques de Pierre Kopp

Hier, à 10 heures, en l’église de Woippy, avaient lieu les obsèques de M. Pierre Kopp, âgé de 64 ans.
Membre de nombreuses sociétés, grand organisateur de fêtes à Woippy, Pierre Kopp était très apprécié dans la région. C'est dire que de nombreux amis avaient tenu à accompagner le défunt pour un dernier adieu.
Avant la messe, M. Raymond Mondon, député-maire de Metz, avait tenu à présenter en personne ses condoléances à la veuve et aux amis du défunt. Puis, à l’issue de la messe, célébrée par l’abbé Château, un long cortège suivit le fourgon mortuaire chargé de couronnes. On remarquait, outre la famille, M. Debs, maire, entouré du conseil municipal, de nombreuses délégations du Souvenir Français, une délégation de l’Union de Woippy, dirigée par M. Thiriet, ainsi que de nombreux amis.
Au cimetière, après quelques mots de l'abbé Château, M. Sechehaye, président de la société de musique « L’Union de Woippy », fit l’éloge du défunt :
Jusqu’aux derniers jours de sa vie, épuisé, sachant sa fin prochaine, il avait fait preuve de tant de dévouement que sa mort ne peut laisser insensible ceux qui l'ont connu... ».
M. Sechehaye rappela encore le rôle de Pierre Kopp au sein du Souvenir Français, du Syndicat d'Initiative, de la commission des fêtes, et de l'Union de Woippy. Après avoir évoqué le sportif que fut Pierre Kopp, ainsi que son rôle pendant l’occupation, il termina par un vibrant « salut, Pierre Kopp... ».
Puis c’est M. Fritsch, secrétaire général et délégué départemental des Médaillés de la reconnaissance française, qui prend la parole pour vanter les mérites du défunt. M. Fritsch narre particulièrement l’épisode de la libération du camp de prisonniers, dont Pierre Kopp « fut un des principaux artisans... »
Nous renouvelons nos sincères condoléances.


Journal Le Républicain Lorrain, Samedi 25 juillet 1964

CARNET DE LA VILLE

Une foule émue a suivi les obsèques de M. Pierre KOPP, de Woippy
En l'église paroissiale de Woippy ont été célébrées, hier matin, les obsèques de M. Pierre KOPP. Elles turent suivies par une foule considérable d'amis et de relations venus rendre un dernier hommage au défunt, très connu dans toute la région et unanimement estimé.
La messe de requiem fut dite par M. l'abbé Chateau, curé de la paroisse, tandis qu'une dizaine de drapeaux, représentant les différentes Associations patriotiques de la région, entouraient le catafalque.
On remarquait, parmi la nombreuse assistance, la présence de M. Mondon, député-maire de Metz ; Debs, maire de Woippy, entouré de son conseil ; Sechehaye, président de l'Union de Woippy et ancien maire de la localité ; tous les membres du Comité de l'Union ; Gircourt, maire de Plesnois ; Cathelin, délégué général du Souvenir Français ; Goerens, président de la section de Metz ; Henri, président de la section locale, ainsi que de nombreuses délégations patriotiques, etc.
A la sortie de l'église, le cortège se forma pour se diriger vers le petit cimetière où devait avoir lieu l'inhumation. Là, en face du cercueil recouvert du drap du Souvenir Français, sur lequel était posée une stèle de l'Union nationale des anciens combattants, M. l'abbé Chateau prononça l'absoute.
Il appartint alors à M. Séchehaye de rendre un dernier hommage à celui qui, Messin d'origine, devint, par son mariage en 1924 avec Mlle Jeanne Charette, un véritable enfant de Woippy :
« Jusqu'au dernier mois de sa vie, épuisé, sachant sa mort prochaine, il avait fait preuve de tant de dévouement désintéressé que sa disparition ne peut laisser insensible tous ceux qui l'ont connu.
IL consacrait les heures libres de son temps à des tâches pénibles, rendant aux uns et aux autres d'incessants services bénévoles. Toujours prêt à se rendre aux réunions des comités des sociétés de Woippy, dont il était membre actif.
Membre actif, ou animateur zélé, il fut trésorier du Souvenir Français, du Syndicat d'Initiative, de la Commission des fêtes et, plus particulièrement, de l'Union de Woippy.
Sportif ardent, plusieurs fois champion de la course de 1.500 m de la Moselle, il s'était attaché à la société. Il fut moniteur adjoint d'éducation physique, etc.»
Le président rappela ensuite la part active prise par M. Kopp aux festivités telles la Fête des fraises, la fête patronale, les soirées théâtrales, les bals...
M. Raymond Fritsch, secrétaire général des Médaillés de la Renaissance Française, devait présenter le côté patriotique et foncièrement français de M. Pierre Kopp. Il évoqua 1940, son refus de travailler pour l'armée allemande et l'acceptation d'un emploi dans une entreprise de construction, ce qui lui permit d'assister à la formation du fameux camp de Woippy. Il entra ainsi en contact direct avec nombre d'internés politiques.
« Ardent patriote, il était considéré comme l'un des principaux artisans de la libération du camp où 540 détenus retrouvèrent la liberté, ce qui lui valut d'être traqué par la Gestapo et incarcéré à la maison d'arrêt de Metz.
C'est en regard de ces services rendus à la France que lui fut décernée, entre autres décorations, la médaille de la Reconnaissance française. »
Nous renouvelons nos sincères condoléances à la famille douloureusement éprouvée.

En haut : M. Sechehaye prononçant l'éloge funèbre devant la famille du défunt. En bas, à gauche : M. FRITSCH, au cours de son allocution ; à droite : les membres des sociétés de Woippy pendant l'absoute donnée par M. l'abbé Chateau, curé de la paroisse.

Eloge funèbre prononcée par M. Paul Sechehaye,
ancien maire de Woippy et président de l'Union de Woippy

Pierre KOPP dont tous ses concitoyens et de très nombreux amis déplorent bien tristement le décès en ce jour, était né le 8 novembre 1900 à Metz.
Par son mariage le 23 février 1924 à Woippy avec Mlle Jeanne CHARETTE, d’une famille honorablement connue, il était devenu un enfant sympathique de cette Cité des Fraises qui lui doit beaucoup.
Jusqu’aux derniers mois de sa vie, épuisé, sachant sa mort prochaine, il avait fait preuve de tant de dévouement désintéressé, que sa disparition ne peut laisser insensible tous ceux qui l’ont connu. Travailleur consciencieux dans les fonctions qui lui ont été confiées, il était scrupuleusement ponctuel pour les devoirs de sa profession et d'une activité qui fut particulièrement appréciée par les Chefs militaires de l’Etablissement Régional de Matériel de Metz.
Sans relâche, il consacrait les heures libres de son temps à des taches pénibles encore, dans son foyer, aux champs, rendant aux uns et aux autres d’incessants services bénévoles. Toujours prêt à se rendre aux réunions des Comités des sociétés de Woippy dont il était Membre actif - Oh combien !- ou l'un des animateurs zélés ; il fut trésorier du Souvenir Français, du Syndicat d’Initiatives, de la Commission des Fêtes, et plus particulièrement, de l'Union de Woippy.
Sportif ardent, plusieurs fois champion de la course de 1500 m de Moselle, il s'était attaché à la société. Il fut Moniteur adjoint d' Education physique et de gymnastique, dont les sections d'Adultes et de Pupilles prenaient part, avec succès, aux Concours de Lorraine, d'Alsace, à Paris, et même ailleurs en France.
Porte-Drapeau du Souvenir Français et Médaillé de la Reconnaissance Française en Moselle, toujours prêt à seconder les efforts des Anciens Combattants, des Engagés Volontaires, des Malgré-Nous, des Déportés, du Progrès, du Football-Club, de la Coopérative des producteurs de Fraises, et de tous les gens vraiment actifs de Woippy ; Pierre KOPP apportait à tous, non seulement un concours apprécié, mais l'aide d’une expérience et d'une activité incomparables.
Pour la Fête Nationale, la Fête des Fraises, la Fête Patronale, les anniversaires des victoires de France et des combats sur le territoire de Woippy, pour tous les festivals, les bals, les soirées théâtrales, les manifestations agricoles, les Congrès, il multipliait les démarches indispensables, rappelait aux organisateurs ce qu'il fallait faire pour maintenir les traditions auxquelles il était très attaché ; jusqu' au moment, où, drapeaux repliés, lampions éteints, matériel remis en place, presque toujours par ses soins, il venait modestement, sans se faire valoir, présenter les résultats matériels appréciables de son dur labeur, à ceux qui lui avaient fait confiance.
Toujours très impressionné par les manifestations patriotiques, il se consacra avec courage à des tâches bien inattendues quand les heures sombres de l'occupation furent venues ; les expulsés du pays apprenant au loin qu'il était employé au camp de prisonniers du village, ne se trompèrent pas un seul instant sur le rôle qu'il y jouait, au péril de sa vie ! De fait, les victimes des représailles nazies qu’il secourut et réconforta avec une habileté inouïe, auxquels il ouvrit les portes du camps, dés qu'il fut assuré qu'ils pouvaient s'enfuir sans trop de risques, ont témoigné à l'unanimité, avec chaleur, de son dévouement pour eux.
La Médaille de la Reconnaissance Française, de la Libération de Metz, venant s'ajouter à la Médaille d'Honneur du Travail qu'il avait acquise avec celles qui commémoraient la Grande Guerre et la dernière, puis celle du Combattant volontaire de la Résistance, celles du Mérite de l'Union Nationale des Combattants et celle du Souvenir Français, furent donc bien attribuées à juste titre à notre ami ; quoiqu'il n’ait jamais rien demandé en aucune circonstance, comme récompense d’aucune sorte !
Il fut toute sa vie un ardent travailleur et un honnête homme à tous points de vue ; un de ceux auxquels Dieu a promis : « Paix aux hommes de bonne volonté ! ». Il l’aura pour son dernier repos, nous en sommes, Madame, et Vous, ses enfants, pour lesquels i1 s’est donné tant de mal, vous n’ignorez pas qu’il la bien méritée.
Avec vous, nous conserverons son souvenir ; et nos condoléances, en cet instant pénible, sont des plus sincèrement émues. Puissent-elles vous aider quelque peu à supporter votre douleur qui est aussi la nôtre ! Adieu Pierre KOPP !

(Archives de l'Union de Woippy, année 1964)


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