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  Dernière mise à jour : 9 février 2013

Histoire du cinéma à Metz

( 3 )

Toute l'année 1908 :
- La première salle de cinéma à Metz, le « cinématographe Hirdt », rue Serpenoise
- Fin 1908 : ouverture d'une deuxième salle de cinématographe, rue des Augustins (Café du Tunnel)




(Metzer Zeitung)
Mercredi 1er janvier 1908
Das „Moderne Tonbild-Theater“, das kurz vor des Weihnachtszeit in des Römerstraße (Haus Baudinet) eröffnet wurde, giebt kinematographische Vorführungen in Verbindung mit dem Grammophon, wodurch wir ein „mechanisches Theater“ erhalten, wie es vollendeter wohl kaum gedacht werden kann. Die Vorstellungen beginnen täglich nachmittags um 2 Uhr und dauern bis abends 11 Uhr, so zwar, daß in etwa einstündigen Serien die Vorstellungen sich wiederholen, so dass man jederzeit den Darbietungen folgen kann, bis die Serie wieder von vorn beginnt. Die vorgeführten Bilder bieten stets das neueste vom Welttheater, sind stets hochinteressant und so ausgewählt, daß auch der Jugend nur Empfehlenswertes gezeigt wird. Der elegant eingerichtete Zuschauerraum enthält gegen 300 Sitzplätze und erfreut sich eines regen Besuches, und bildet so eine neue hübsche Sehenswürdigkeit für Metz.


Le Messin, 15 janvier 1908
Samedi 11 janvier 1908
Cinématographe Hirdt. Cet établissement installé depuis quelques temps rue Serpenoise attire chaque jour un nombreux public à ses diverses représentations. Le programme de mercredi renfermaient des numéros vraiment sensationnels, notamment la série de scènes à bord du vaisseau de guerre français « Jeanne d’Arc » et les vues magnifiques du bois de Boulogne qui donnent bien l’idée de la vie élégante à Paris. La partie de chant est également très bien remplie et surpasse tout ce qui a été donné jusqu’ici sur ce terrain. La direction a établi maintenant des heures fixes pour les représentations qui commencent à partir de 5 heures de l’après-midi. La dernière a lieu à 9 heures du soir. Les mercredis et samedi, représentations à prix réduits. (Le Messin)


Vendredi 17 janvier 1908
Hirdt’s Kinematograph, das moderne Tonbild-Theater in der Römerstraße 43/45 erfreute sich auch in dieser Woche eines zahlreichen Besuches. Die dargebotenen Bilderserien fanden ungeteilten Beifall. Besonders hervorzuheben ist, das die Programme recht abwechslungsreich zusammengestellt sind und Jedermann auf seine Rechnung kommt. Das Programm wird jeden Mittwoch gewechselt. Nunmehr werden an Wochentagen um 5, ½ 7, 8 und 9 Uhr, an Sonnend Festtagen um 3, 4, 5, 6, 7, 8 und 9 Uhr Vorstellungen gegeben. Eine lobenswerte Einrichtung sind die jeden Mittwoch und Samstag um 5 Uhr stattfindenden Familien-Vorstellungen, zu welchen ermäßigte Eintrittspreise für Gross und Klein eingeführt wurden. Der Besuch des Hirth’schen Theater ist jedenfalls bestens zu empfehlen und steht zu erwarten, dass das Unternehmen, welches für ständig in Metz etabliert wurde, jedenfalls den Erfolg haben wird, den es verdienst.


Metzer Zeitung, Jeudi 23 janvier 1908

Le Messin, 24 janvier 1908

Quelques programmes :

Du 22 au 28 janvier :
- Le petit globe trotter
- Bourrasque à la côte
- L’école de cavalerie de Saumur (exercices d’équitation en 1907)
- Le chasseur myope
- Le couple amoureux (avec parlé)
- Les deux orphelins
- Un homme à tout faire
- Au Brésil
- Les jeunes vagabonds (avec parlé)
- Les lubies de Madame
- La planche.

Du 29 janvier au 4 février :
- Schulknaben als Vogeldiebe
- Des falsche Krüppel
- Rotkäppchen
- Die Kiste
- Ritter Blaubart
- Rollende Fässer
- Der Hund in seinen Leistungen
- Wir wollen keine Dienstboten mehr
- Grisetten-Chor aus „Lustige Witwe“ (Tonbild)
- Rennen der Betrunkenen.

Du 5 au 11 février :
- König der Lüfte. (Der erste Aufstieg des Graf Zeppelin’schen lenkbaren Luftschiffes im Beisein Sr Kais. Hoheit des Kronprinzen Friedrich Wilhelm, Sr. Kais. Hoheit Erzherzog Leopold Salvator von Österreich, etc., etc.)
- Auf den Leim gegangen. (Komisch)
- Drama von Sevilla. (Die Tragödie eines Stierkämpfers)
- Kasernenhof-Szene. (Tonbild)
- Der gezwungene Cake-walk. (Komisch)
- Des Hammelfuss. (Nach dem bekannten franz. Märchen. Prachtvoll koloriertes)
- Ausstattungsbild. Entzückende Ballete. Verwandlungen und Zauberscenen)
- Willst du mein Cousinchen sein? (Duett aus der Ausstattungsrevue „Der Teufel lacht dazu“ vom Metropol-Theater in Berlin. Fritzi Massary und Carl Bender).
- Der Zimmerputzer oder Blinder Eifer schadet nur. (Hoch komisch)
- Gute Nacht. (Kinematographisches Schlussbild)
  Du 26 février au 3 mars :
- Straußenzucht in Nizza. (Herrliche Naturaufnahme)
- Der kleine Zauberer. (Komisch)
- Arie des Fides aus „Prophet“. (Tonbild)
- Warum aus der Hochzeit nichts wurde. (Komisch)
- In Japan, Blitzfahrten auf dem Ozufluß.
- Der Magnet-Gürtel. (Komisch)
- Edelmütige Vergeltung. (Drama)
- Das Sumpfhuhn. (Tonbild)
- Der geschickte Schneidermeister. (Komisch)
- Lehrzeit des Luftschiffers. (Komisch)

5 mars :
- „Ein Walzertraum“. Scenen aus dieser Succesoperette von Oskar Strauss und zwar mit Fritz Werner und der Original-Besetzung des k. u. k. priv. Carltheaters in Wien.

Du 18 au 24 mars :
- Zaubersiegel, hoch fein koloriert.
- Tochter des Reeders, spannendes Drama.
- Die Macht einer Tenorstimme, hochkomisch.
- Sport in Chamonix, herrliche Naturaufnahme.
- Zwei schlaue Schutzleute, komisch.
- Kavallerie-Schule in Torre di quinto, staunenerregende Reitkunststücke.
- Es war einfach eine Unbesonnenheit, komisch.

29 mars :
- Kritik nach der Parade. Tonbild.
- Die Geige des Virtuosen. Drama.
- Das malerische Japan. Herrliche Naturaufnahme.
- Auf dem Deck des Omnibus. Hochkomisch.
- Die Löwenbraut. Tilly Bébé und ihre wilden Zöglinge. Sensations-Aufnahme.
- Zwei Pechvögel.
- Die schöne Kontoristin. Sehr komisch.
- Ballsirenen-Walzer aus „Die lustige Witwe“. Tonbild.
- Die Macht des Geschickes, von Verdi, gesungen von Caruso u. Scotti. Tonbild.
- Der Clown als Zauberkünstler. Komisch Trick. Koloriert.
- Bamboula, des Hausdiener. Komisch.
- Räuber während der Französischen Revolution.
- Im heiligen Lande Jerusalem. Naturaufnahme.
- Der Troubadour. Koloriert Trickfilm.
- Schwieriges Zahnziehen. Komisch.


Le Messin, 22 mars 1908
Mercredi 18 mars 1908
Cinématographe Hirdt. – Le nouveau programme qui comporte « Valse des poupées » ; « Le chemin de fer suspendu de Barmen-Elberfeld », « Bergère et cartomancienne », une charmante scène « le fils du diable » ; une magnifique féérie et une quantité d’autres numéros très amusants est suivi avec attention par le public. Toutes les représentations données pendant la journée d’hier ont fait salle comble. (Le Messin)

Samedi 21 mars 1908
Caruso au cinématographe. – Le nouveau programme du cinématographe Hirdt renferme cette fois une attraction de tout premier ordre n tant qu’il nous procure l’occasion d’entendre le célèbre ténor Caruso et son partenaire Scotti. Le propriétaire de cet établissement ne recule pas devant les plus grands sacrifices pour nous donner des spectacles intéressants, c’est pourquoi le public fera bien de profiter de l’occasion. (Le Messin)

Dimanche 29 mars 1908
Cinématographe. – Au grand Cinématographe Hirdt, rue Serpenoise, 43-45, on marche d’un numéro sensationnel à un autre numéro sensationnel. Après le numéro Caruso qui, à la demande d’un grand nombre de visiteurs, continue à figurer encore cette semaine au programme, voici venir la célèbre dompteuse Tilly Bébé avec ses dix magnifiques lions, tableau qu’aucun cinématographe n’a encore exhibé jusqu’à présent et qui provoquera d’autant plus d’intérêt que nous aurons l’occasion de surprendre les rois du règne animal dans leur intimité avec la fameuse Tilly Bébé. Cette Tilly Bébé est une ancienne caissière viennoise qui, par amour pour le monde des animaux, s’est faite dompteuse et jouit aujourd’hui, comme telle, d’une grande réputation. A partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus, les jours de semaine, que deux représentations, la première de 5 h. à 6 h. ½ avec prix réduit pour toutes les places, et la seconde de 8 h. à 10 h. du soir, soit deux heures entières. Les dimanches et jours de fête, il y a des représentations à 3 h., 5 h., 7 h. et 9 h. Chacune d’elles est d’une durée de deux heures. (Gazette de Lorraine)

La foire de Mai, place Mazelle

Gazette de Lorraine, samedi 2 mai 1908

Le Lorrain, dimanche 3 mai 1908


Le Lorrain, 12 mai 1908
Jeudi 7 mai 1908
Le cinématographe Hirdt. Cet établissement, luxueusement installé à Metz, rue Serpenoise, donne maintenant ses représentations sur le champ de foire. Le programme, composé avec le plus grand soin, varie chaque jour. Comme les années précédentes, le public afflue dans cet établissement où on peut passer une heure vraiment agréable et amusante. On ne saurait assez recommander au public la visite du cinématographe Hirdt, qui produit entre autres des événements d’actualité du plus haut intérêt. (Le Messin)

Mercredi 13 mai 1908
Le cinématographe Hirdt. Déjà si aimé du public, tant à cause du choix de ses sujets qu’à cause de la perfection de son jeu, il va l’être encore davantage, car il doit nous servir cette semaine du nouveau, de l’inédit, ce qu’il y a de plus réussi dans ce domaine.
La Passion d’Oberammergau a enthousiasmé ceux qui y ont assisté ; les tableaux vivants de cet hiver au terminus ont arraché des larmes à ceux qui les ont contemplés.
La vie de Jésus, au cinématographe Hirdt, se déroulant sur la toile, du berceau jusqu’au sépulcre, de l’étable jusqu’au ciel, laissera à ceux qui l’auront vue, un souvenir à jamais ineffaçable. Pour la fixer sur les plaques, il n’a pas fallu moins de 200.000 tableaux. Le coût de la reproduction dépasse 500.000 francs. N’est-ce pas, que cela vaut la peine d’être vu ! (Le Messin)
Mercredi 20 mai 1908
A la foire. – Le cinématographe Hirdt donne les après-midi la vie tout entière de Jésus, en splendides tableaux coloriés. Les scènes les plus intéressantes et les plus difficiles à reproduire y sont cependant représentées avec un grand caractère de justesse et de vraie vraisemblance. Telles par exemple celle de la Transfiguration et celle de la Résurrection, etc. Jamais aucun théâtre ne les a imitées avec autant de perfection. Les amateurs feront donc bien de s’y rendre dès qu’ils auront à la foire une heure de disponible. (Le Lorrain)

Pendant la foire, Henrich Hirdt a fermé sa salle rue Serpenoise afin de la moderniser.

Dimanche 17 mai 1908
Cinématographe Hirdt. Ce soir, à 8 heures et demie, aura lieu, dans l’établissement de la rue Serpenoise, la répétition générale d’un programme extraordinaire qui sera donné demain à l’occasion de la réouverture de cet établissement. (Le Messin)

Mardi 19 mai 1908
Le cinématographe Hirdt qui depuis plusieurs mois est installé d’une façon permanente dans l’immeuble Baudinet, rue Serpenoise, et qui a déjà su gagner toutes les sympathies du public messin, avait suspendu ses représentations dès le début de la foire, mais va les reprendre dès le courant de cette semaine. Cette nouvelle, nous n’en doutons pas, sera accueillie avec autant plus de plaisir que pendant ces quinze jours la direction n’a pas été inactive Tout a été restauré et aménagé à neuf, la ventilation a été améliorée, et la salle offre maintenant un aspect fort coquet et du dernier confortable. Samedi dernier, les autorités et la presse ont été invitées à une soirée exceptionnelle, composée de plus de vingt numéros choisis, aussi instructifs que divertissants, la plupart accompagnée de chant, musique et danse, donnant l’illusion de la réalité. Ce même programme devra être donné dimanche prochain à 11 heures, en matinée. Nul doute qu’après la foire on appréciera doublement cette innovation de M. Hirdt dans notre ville et l’on s’empressera d’aller passer de temps en temps une agréable soirée dans son établissement. (Le Messin)

Mercredi 20 mai 1908
Das Tonbild-Theater, das während der Maimesse geschlossen war, wird nach grünlicher Renovierung morgen nachmittag 5 Uhr seine Vorstellungen wieder beginnen. Auf nächsten Sonntag vormittag halb 11 Uhr ist eine Matinee angesagt. Vergangenen Samstag abend hatte die Direktion zu einer Generalprobe eingeladen, und recht zahlreich war dieser freundlichen wurde mit einem Menuett aus der Rokokozeit eröffnet. Die acht Paare erscheinen in ihren eleganten Toiletten lebensgroß auf dem Bilde. Außer diesem Tanz aus Urväterzeit sehen wir noch spanische und oberbayerische Tänze, wobei durch die begleitende Musik ein recht lebhaftes Bild geschaffen wird. Einen geradezu ohrenbetäubenden Lärm vollführen die Reger bei ihren Tänzen. Erheiternd wirkt das Scherzo des Bühnen-Orchesters und der Vortrag der „lustigen Feuerwehr“. Auch die bekannten Melodien aus der Operette „Ein Walzertraum“ und sonst allerhand Lustiges kommt zu Gehör. Den Beschluß bilden herrliche Ansichten von der Riviera, von Ganua usw. Wir können den Besuch dieser Matinee nur bestens empfehlen. (Metzer Zeitung)


Metzer Zeitung, 20 mai 1908

Le Messin, 21 mai 1908

Mardi 26 mai 1908
Cinématographe Hirdt. Le programme actuel organisé pour la réouverture de cet établissement est vraiment du plus haut intérêt. Les scènes comiques alternent avec des paysages ravissants et des fééries merveilleuses. Maintenant que la foire est terminée, nous reverrons chaque soir la même affluence que par le passé, car le cinématographe Hirdt nous procure constamment l’occasion de passer deux heures bien agréables.
La direction emploie tous les moyens pour tenir compte des desiderata du public dans la plus large mesure. Nous voulons espérer qu’elle obtiendra toujours le succès auquel elle a droit. (Le Messin)

Mardi 2 juin 1908
Le cinématographe Hirdt. Le charmant programme de la semaine touche à sa fin. Plus que deux jours. Qu’on se hâte donc, car au cinématographe Hirdt on passe des heures vraiment agréables. Ces projections sont d’une réalité à s’y méprendre au point que les spectateurs applaudissent sans le vouloir. Et cette course vertigineuse et fantastique d’un train conduit par le diable ! Ça vous donne des frissons ; sans compter tous les autres numéros aussi divertissants qu’instructifs. (Le Messin)

Suite aux modifications apportées à la salle par Henrich Hirdt, une plainte est déposée par le propriétaire des lieux,
M. Baudinet, et la salle est fermée courant juin.
En attendant le règlement du conflit, Hirdt fait venir à Metz l'un de ses établissements cinématographiques
et l'installe devant la gare, l'ouverture du "The Royal Bio" a lieu le 14 juin. Il restera à Metz jusqu'au 13 juillet.
Pour les mois de juillet, août et septembre, "The Royal Bio" effectuera ses projections au Colosseum.

Jeudi 18 juin 1908
The Royal Bio. Qui ne voudrait aller rendre visite à cet établissement cinématographique luxueusement installé devant la gare centrale. L’extérieur, loin d’avoir l’aspect d’une baraque de foire, est d’une grande, belle salle de théâtre, richement aménagée, éclairage électrique, fauteuils drapés de velours. Les représentations, agrémentées par un orchestre spécial, durent deux longues heures. Nous ne nous arrêtons pas aux différents numéros, le programme variant tous les jours. Quoi cependant de plus instructif qu’un voyage aux mines de diamants ou une excursion en Sicile. Ces vues sont rendues par au moins une dizaine de tableaux et durent un bon quart d’heure. Les tableaux dramatiques alternent avec les scènes les plus comiques comme : « La Voix de sa fille », « la Gaieté au Collège », « le premier Baiser », « Baby au Mont-de-piété », etc., etc. Ce théâtre ne restant que peu de temps dans notre ville, le public fera bien d’en profiter dès maintenant. (Le Messin)

Mardi 30 juin 1908
Colosseum et cinématographe. Le cinématographe Hirdt (The Royal Bio) dont les représentations ont toujours obtenu un beau succès, va donner des spectacles au Colosseum à partir du 1er juillet. La direction de ces deux établissements s’est entendue pour organiser des représentations variées du plus haut intérêt qui pourront assurément donner pleine et entière satisfaction au public. Pendant le mois de juillet nous aurons en matinée des spectacles cinématographiques à prix réduits avec un programme composé spécialement pour les familles et le soir nouvelles productions amusantes et instructives. A partir du 1er août, les productions cinématographiques alterneront avec celles de la troupe des variétés ce qui rendra le spectacle doublement attrayant. La première représentation mixte aura lieu le 4 juillet à 4 heures de l’après-midi. La direction a conçu le projet de consacrer les après-midi du mercredi et du samedi à des représentations de famille avec un programme spécial qui sera certainement très goûté. (Le Messin)


Le Messin, 3 juillet

Le Lorrain, 9 juillet

Le Lorrain, 9 juillet 1908

Le Messin, 12 juiller 1908

Gazette de Lorraine, 11 août 1908

Le Lorrain, 15 août 1908

Le Lorrain, 13 septembre 1908

Le Lorrain, 4 octobre 1908

En octobre, il n'y a plus aucune représentation cinématographique à Metz. Mais après arrangement entre les
parties Baudinet-Hirdt, le cinématographe Hirdt rouvre le 1er novembre.


Gazette de Lorraine, 1er novembre 1908


Le Lorrain, 8 novembre 1908
Dimanche 1er novembre 1908
Cinématographe Hirdt. – La réouverture de cet établissement si avantageusement connu aura lieu demain dimanche, dans l’ancien local, rue Serpenoise, 43-45 (maison Baudinet). Les représentations commenceront à 3 h. de l’après-midi et seront continuées sans interruption jusqu’à 11 h. du soir. Le programme ne comprend que des numéros de premier ordre, dont aucun n’a encore été produit à Metz. Il est donc à prévoir que ces représentations attireront comme autrefois un public nombreux. (Gazette de Lorraine)

Mercredi 4 novembre 1908
Cinématographe. – Ainsi qu’il était à prévoir, le Cinématographe Hirdt a exercé dimanche, lors de sa réouverture, son ancienne force d’attraction. Les représentations, qui ont commencé à 3 heures, ont constamment fait salle comble, et il faut dire que tous ceux qui y ont assisté se sont montrés très satisfaits de l’exécution du programme, qui ne renfermait que des numéros complètement nouveaux pour Metz. (Gazette de Lorraine)

Mercredi 4 novembre 1908
Le cinématographe Hirdt. – Le cinématographe Hirdt a repris hier le cours de ses représentations si attrayantes, qui ont eu lieu à partir de l’après-midi devant une salle comble. Les numéros produits ont obtenu l’approbation générale du public, car ils étaient présentés pour la première fois à Metz. Le programme est renouvelé tous les samedis. Nous ne pouvons que recommander aux amateurs de se rendre compte « de visu » de l’heureuse composition du programme. (Le Messin)

10 novembre 1908
Le cinématographe Hirdt donne chaque jour des représentations que le public suit avec une attention soutenue. La direction cherche autant que possible à satisfaire tout le monde en variant son programme qui renferme des attractions uniques appelées à obtenir chaque fois un brillant succès. (Le Messin)

Les programmes

Du samedi 28 novembre au 4 décembre :
Le vieil instituteur. Superbe tableau, merveilleux drame.
Nombreuse famille. Très humoristique.
Scènes de villages. Superbes tableaux naturels.
Un adorateur bizarre. Du plus haut comique.
Biscuits tels que maman les fait. Scène remarquable.
Le bonheur du pêcheur. Scène comique.
Exercices modernes des pompiers de Paris. Epreuves originales uniques, d’une perfection incomparable.
Histoire de la fille d’un pêcheur. Drame, séduction, duel, réconciliation.
Les allumettes ensorcelées. Du plus haut comique.

Du samedi 5 décembre au 11 décembre :
Cercle magique. Merveilleuses images coloriées.
Devoir pénible. Drame captivant.
Harmonie de l’orchestre policier. Scène comique.
Au pays du soleil de minuit. Inoubliable scène naturelle.
L’Arlésienne. Grand drame cinématographie. Première épreuve artistique prise à Arles même, avec le concours des acteurs de l’Odéon, théâtre de Paris.
Voyage du comte Zeppelin avec le prince de la couronne dans le nouveau ballon dirigeable à Donaueschingen, où il est salué par l’Empereur. Seule épreuve originale existante.
Incognito. Humoristique au plus haut point.

Du samedi 12 décembre au 18 décembre :
Les œufs merveilleux. Superbe tableau magique.
L’ange gardien de l’enfant. Drame captivant.
A la recherche d’aventures. Scène comique.
Gendarme à cheval. Intéressante épreuve d’après nature.
L’Assassinat du duc de Guise, de Henri Lavedan, représentée par les sociétaires de la Comédie Française à Paris.
Le parapluie récalcitrant. A mourir de rire.
Les brigands de la banque, dévoilés par le célèbre détective Nic-Karter. Ce tableau est la reproduction naturelle d’un des plus récents procès sensationnels à New-York.
Riez donc. Scène comique.

Gazette de Lorraine, 4 décembre 1908

Gazette de Lorraine, 12 décembre 1908
Du samedi 19 décembre au 25 décembre :
Le bonhomme Noël. Le Noël du petit ramoneur.
La peur du choléra. Très comique.
Un voyage à Constantinople. Reproductions ravissantes d'après nature.
Sang espagnol. Chef-d’œuvre dramatique.
Les frères Holzbach. Numéro de variété, tout le monde rit.
La cocarde. Drame intéressant.
La catastrophe (minière) de Hamm (en Westphalie). L'arrivée du prince Eifel. Les obsèques des victimes.
 25 décembre :
Seulement jusqu’à vendredi inclusivement le programme très intéressant entre autres : Bonhomme de Noël et la catastrophe de la mine de Radbod.
A partir du 2e jour de Noël jusqu’au 1er janvier inclusivement, nouveau programme :
Le cauchemar. Féérie.
L’armurier. Drame saisissant.
Le diable pincé. Scène comique.
Un beau-père sévère. Drame.
Ironie du malfaiteur. Comique.
Dénichement dans les falaises anglaises. Splendides scènes prises d’après nature.
Le galant soldat de la garde. Scène comique.

Quelques articles de journaux

Jeudi 3 décembre 1908
Cinématographe Hirdt. – Depuis sa réouverture, cet établissement jouit d’une faveur de plus en plus marquée près du public qui suit avec attention les différents programmes. Celui de cette semaine s’impose surtout à notre attention par la diversité des sujets qui représentent une quantité d’attractions remarquables. Les exercices des pompiers de Paris et une quantité de scènes comiques sont surtout très goûtés. Quiconque veut passer une heure agréable, n’aura pas à regretter une visite dans cet établissement. (Le Messin)

Jeudi 10 décembre 1908
Les drames au cinématographe. – Quand on compare les débuts du cinématographe avec ce qu'il est aujourd'hui, on s'étonne à juste titre des progrès réalisés au cours de ces dernières années. Chaque jour encore se développent ces entreprises aussi amusantes qu'instructives. On assiste surtout avec un réel plaisir que des hommes aient eu l'idée de transformer le cinématographe en une institution d'éducation sociale et d'en faire une sorte de théâtre où l'on produira les ouvrages des dramaturges les plus renommés.
Cette innovation est l'œuvre de la maison Pathé Frères, à Paris, qui vient de monter de nombreuses pièces de théâtre. Pour donner plus d'intérêt à ses représentations, elle est parvenue à s'assurer le concours des artistes de tout premier ordre.
Le cinématographe Hirdt installé dans la rue Serpenoise, qui ne recule devant aucun sacrifice pour donner des programmes nouveaux et sensationnels, a traité avec la maison Pathé pour reproduire ici des œuvres de son riche répertoire. Un des morceaux les plus captivants de ce répertoire, c'est l'Arlésienne, d'Alphonse Daudet, que l'on joue en ce moment dans l'établissement de M. Hirdt. Cette pièce a été prise sur place à Arles, avec le concours des meilleurs artistes du théâtre de l'Odéon à Paris.
Ajoutons que les autres numéros du programme sont également dignes d'intérêt, c'est pourquoi il ne faut pas négliger l'occasion qui vous est offerte de passer une heure agréable dans cet établissement. (Le Lorrain)

Mercredi 16 décembre 1908
Cinématographe Hirdt. – Le nouveau programme ne le cède en rien au précédent comme intérêt et surtout comme numéros sensationnels. Nous ne saurions assez engager nos lecteurs à visiter cet établissement qui s’efforce de plus en plus à contenter le public. (Gazette de Lorraine)

Dimanche 20 décembre 1908
Au cinématographe Hirdt. – Le programme de cette semaine avec l’assassinat du duc de Guise a obtenu un très grand succès. Ce soir et les jours suivants nouveau programme aussi varié et intéressant que le premier. (GdL)

Jeudi 31 décembre 1908
Cinématographe Hirdt. – Pendant les jours de fête, grande affluence dans cet établissement, qui s’efforce de plus en plus à gagner les faveurs du public. Le programme actuel comporte quelques numéros sensationnels qui sont vraiment d’une gaieté folle. D’autres plus sérieux sont également très goûtés. Vu les commodités que présente l’organisation des représentations, personne ne devrait négliger de les suivre chaque semaine. (GdL)



Dimanche 19 janvier 1908
Le cinématographe, son histoire, ses succès

S'il faut en juger par la vogue dont jouit cette intention moderne, le cinématographe a été créé pour l'amusement des foules, et ce but semble le seul qui ait été poursuivi dans les patientes recherches qui aboutirent à cette production merveilleuse.
La reproduction graphique des phases d'un mouvement a cependant précédé, et de longue date, l'intention du cinéma, qui remonte seulement à une douzaine d'années. L'étude des mouvements de la vie animale a passionné, au cours du siècle dernier, les physiciens et les physiologistes. Le perfectionnement des procédés photographiques donnant la possibilité de fixer en une minime fraction de seconde, une image éphémère, a été la cause initiale des succès de la chronophotographie.
En 1865 déjà alors cependant que le procédé au collodion était seul connu pour la préparation des plaques sensibles, deux physiologistes, MM. Onimus et Martin, se livraient avec succès à de savantes études des mouvements organiques humains.
Peu après, Muybridge, de San-Francisco, abordait l'élude générale de la locomotion animale, et publiait des albums restés célèbres.
L'apparition, en 1878, de la plaque photographique au gélatino-bromure, allait donner un nouvel élan à la science basée sur l'étude du mouvement, et cela se conçoit, si l'on songe qu'il devenait désormais possible de fixer des attitudes ne durant même qu'un deux dixième de seconde ! Marey, le célèbre physiologiste, étudia, vers cette époque, le vol des oiseaux, à l'aide d'un appareil de son invention, qu'il dénomma le fusil photographique. On avait connu, peu de temps avant, le revolver astronomique de Janssens, fixant sur un disque sensibilisé le mouvement de certaines planètes.
Tout ceci était évidemment fort intéressant, mais il devait y avoir mieux encore. Il fallait arriver, après avoir décomposé en une succession rapide de poses, les diverses phases d'un mouvement, à reconstituer celui-ci dans son ensemble, en une série de projections.
Ce problème, ainsi défini, reposait sur une observation purement physique, à savoir, que la rétine de l'œil retient un minime instant l'image qui l'a impressionnée, alors même que cette image a disparu. Il importait donc, pour résoudre le problème, de donner à la rétine une série d'impressions rapides, destinées à se confondre en raison du phénomène expliqué.
Le physicien belge, Jacques Platteau, avait mis celui-ci à profit dans la conception d'un appareil démonstratif, appelé zootrope. Ceci nous reporte à 1831 ; les images employées pour produire le mouvement étaient des dessins. Marey et Demeny perfectionnèrent le zootrope, en ce sens qu’ils mirent en usage des épreuves photographiques. Raynaud, physicien français, parvint ensuite, à l'aide de son praxinoscope, a projeter des mouvements.
Marey et Demeny emploient, en 1888, un appareil utilisant des bandes souples pour les impressions photographiques, avec obturateur masquant automatiquement l’objectif pendant le déplacement de la pellicule et découvrant celui-ci à chaque arrêt.
Nous étions près de connaître le cinématographe, dans son type actuel. C'est en 1895 qu'il apparaît, conçu par MM. Lumière frères, de Lyon.
Il n'a subi depuis que des modifications de détail ; le principe est resté ce qu'il était au début. Disons, cependant, que l'appareil unique permettant la prise de la vue, le tirage des bandes positives et la projection cinématographique, a été remplacée par trois types d'appareils affectés chacun à l'une des opérations précitées.
Nous n'entrerons pas dans la description technique de cette merveilleuse invention qui donne une illusion si parfaite de la vie animée. Chacun sait que ce résultat est atteint par l'emploi de bandes ou films, posant une longue succession d'images photographiques, lesquelles sont amenées dans le foyer de l'objectif, pour s'y arrêter un temps infiniment court, de quoi impressionner notre rétine. La préparation des films et le fonctionnement de l'appareil appartient au domaine de la science et de la mécanique de précision et sont le résultat de patientes recherches.
Ce qu'il convient de noter, c'est la vogue inouïe qu'obtiennent partout les spectacles cinématographiques.
Il n'est point de fêtes foraines sans cinémas.
Les grandes villes comptent de multiples théâtres cinématographiques, non compris les interprètes obligés des music-halls. Il y a, paraît-il, plus de deux cents théâtres de ce genre à Berlin, à Londres et à Paris ! Bruxelles en compte près de vingt. Le cinématographe est le plus grand succès scientifique de l'époque : il constitue l'amusement par excellence des foules. La publicité s'en est emparée ; la science en fait son profit pour elle-même. Et à côté de cela a pris naissance une industrie des plus importantes et des plus prospères, celle des fournitures cinématographiques, appareils et accessoires. La vente des films, principalement, donne lieu à un trafic énorme. Certaines maisons françaises, par exemple, sont outillées pour produire cent mille mètres de bande par jour. Un rien, quoi ! Lorsque nous disons produire, nous entendons tirer et fournir les films positifs, décalques des négatifs obtenus par des spécialistes, soit à l'atelier, soit en plein air. Si les scènes d'actualité : revues de troupes, défilés de cortèges, etc., exigent peu de préparation, il n'en est pas de même des scènes fantaisistes ou truquées, qui nécessitent une longue et minutieuse étude. Les établissements outillés pour la circonstance disposent d'un théâtre machiné et d'un personnel nombreux d'artistes et de figurants. Les scènes de plein air, lorsqu'elles appartiennent au domaine de la fantaisie, exigent aussi la mise en œuvre de multiples éléments. On conçoit que la confection de la bande originale, ou négatif, soit coûteuse. On cite des originaux qui ont coûté plus de vingt mille francs. Quant aux films positifs, vendus pour la projection cinématographique, leur prix varie aujourd’hui de un à deux francs par mètre courant. (Le Lorrain)



Cinémas ambulants lors de fêtes locales (Sablon et Montigny)

Metzer Zeitung, 30 août 1908

Metzer Zeitung, 13 septembre 1908

Fin 1908, une deuxième (petite) salle de projections cinématographiques est ouverte rue des Augustins,
près de la nouvelle gare.

Le Messin, jeudi 31 décembre 1908
A la fin de l'année 1908, Lucien Boistaux, propriétaire du café du Tunnel, nouvellement construit rue des Augustins, effectue des projections cinématographiques dans sa salle de débit.
Avant d'aménager sa salle pour effectuer des projections, il organisait déjà souvent en fin de semaine de grands concerts vocaux avec le concours de célèbres artistes parisiens ou bruxellois, par exemple le Courrier de Metz du dimanche 19 juillet 1908 :
Concert chantant « Au Tunnel ». - M. Boistaux Lucien, propriétaire du café du Tunnel, près de la nouvelle gare, nous informe qu'il organise comme d'habitude pour dimanche prochain, un grand concert vocal avec le concours de célèbres artistes. Entrée libre. Débit de l'excellente bière de Schiltigheim « Au Pêcheur ».

Sur youtube, voir "Birth of cinema" (naissance du cinéma) : Les frères Lumière, Méliès, etc... : - clic -

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