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Histoires de Woippy

Extrait du Guide Municipal Officiel 1980 - 1981, n° 1 - WOIPPY
Le Village Hier
(sans nom d'auteur)

La fondation de WOIPPY remonte probablement à l'époque gallo-romaine. Elle se fit en bordure de la voie romaine reliant Metz à Trèves. Ensuite, comme tout l'ensemble de la région, le hameau dut subir l'invasion des Alamans, des Huns et des Francs et fut rattaché à la dynastie saxonne vers 925.

Une lettre du Pape CALIXTE II en date du 9 Avril 1123 mentionne pour la première fois WOIPPY. Cette lettre confirmait la donation des domaines de WOIPPY et de Lorry-lès-Metz au chapitre de Metz qui en fut le véritable « Maître» jusqu'à la Révolution.
De cette époque remonte la procession du « GRAOULI » , sorte de dragon ailé, symbolisant la victoire du christianisme sur le paganisme. Seul le Maire de WOIPPY avait l'honneur de porter cet emblème pendant les fêtes de Saint Marc et des Rogations qui se déroulaient à Metz. Ce « GRAOULI » figure depuis dans les armoiries de la ville.

Aucun document connu ne cite Woippy durant deux siècles. Le contexte historique du pays messin laisse supposer que le village connût les marchandages, rivalités, alliances et guerres entre les Ducs de Lorraine, les Empereurs d'Allemagne, les Rois de France et la République Messine.

Le 30 septembre 1324 au cours d'un conflit armé entre le Duc de Lorraine FERRI IV, son allié le Comte de BAR et la République Messine, le village est pillé et incendié. Le même sort lui est réservé le 13 avril 1443, au cours de démêlés entre la Cité de Metz et ROBERT, sire de Commercy. A cette époque le village comptait moins de deux cents habitants.
Après une période de paix assez longue, entrecoupée par un pillage en 1475, WOIPPY est de nouveau rasé en 1551 par le Duc de Guise, appliquant la politique de la « terre brûlée » dans son plan de défense de Metz contre l'Empereur Charles-Quint. Seuls furent épargnés, à la demande du Chapitre de Metz, le CHATEAU (du XIIIe siècle) et la HAUTE-MAISON (milieu du XVe siècle).

En ce temps les superstitions et croyances aux sortilèges, maléfices et possessions étaient très répandues parmi les habitants de la campagne messine et WOIPPY, par son Tribunal Spécial, composé du Maire de Justice et des Échevins du Village, a le privilège peu enviable de compter dans ses annales la condamnation au bûcher de plusieurs personnes accusées de commerce avec le Diable.

La superstition alliée à l'ignorance générale de l'époque furent à l'origine de l'émeute du tabac qui conduisit en 1628 les habitants de WOIPPY et environs à saccager toutes les plantations existantes : cette plante était rendue responsable des mauvaises récoltes de céréales et de vin à la suite d'un été pluvieux.

WOIPPY eut à souffrir, durant la Guerre de Trente Ans principalement des troupes mercenaires employées par l'un et l'autre camp et en 1636 le village repoussa l'incursion d'une de ces bandes. Pendant la Guerre de « Dévolution » entre la France et l'Espagne, une troupe de cavalerie espagnole, le jeudi 29 mars 1667 mit à feu le village. Des habitants courageux se réfugièrent à la HAUTE-MAISON et continrent tous les assauts. Parmi eux citons Jean THOMAS, Woirin LAPIED, François MANGENOT.
Le village fut à nouveau pillé en 1678 par les troupes françaises lors de leur passage.

Faute d'archives connues, l'histoire générale de WOIPPY reste ensuite dans l'ombre jusqu'en 1789.
L'on sait seulement qu'en 1696 la population était d'environ 450 habitants dont 7 laboureurs et 51 vignerons. Ce dernier chiffre laisse supposer que la vigne s'étendait sur une grande partie du banc communal.
La révolution amena la confiscation des biens du clergé. Les domaines appartenant au Chapitre de Metz furent vendus aux enchères et furent achetés par les habitants de la commune.

En 1867 THURY fut séparé de WOIPPY et érigé en commune qui prit le nom de La MAXE.

Le phylloxera ravagea les vignobles dans la seconde moitié du 19e siècle. En 1868, les frères VION acclimatèrent des pieds de fraise ramenés de Bretagne et rapidement la culture fraisière s'étendit pour atteindre 360 hectares entre 1925 et 1933.

Après la Guerre de 1870, au cours de laquelle WOIPPY abrita des troupes françaises qui s'illustrèrent à LADONCHAMPS et BELLEVUE, le village connut l'occupation allemande. L'armistice de 1918 ramena l'Alsace et la Lorraine à la France. A cette date WOIPPY comptait environ 1500 habitants. En 1939, à la veille de la 2e Guerre Mondiale 2.204 habitants.

Durant cette guerre, le village fut très éprouvé. De nombreux habitants furent déportés et 40% de ses habitations furent détruites.

Après 1945 des industries nombreuses et variées, attirées par la situation géographique, s'implantèrent et contribuèrent à la prospérité de la Cité. Celle-ci comptait bientôt 4.000 habitants, puis 8.200 en 1966, 13.307 en 1975 et environ 15.000 en 1977. Cette évolution brutale a complètement bouleversé la physionomie de WOIPPY. De vocation agricole durant dix-neuf siècles, la commune est devenue essentiellement une ville industrielle comptant plusieurs milliers d'emplois ainsi qu'une cité-dortoir aux portes de Metz. Village maintes fois convoité et pillé par le passé, WOIPPY à l'époque actuelle se trouve confronté à des problèmes démographiques et économiques que la commune devra résoudre, tout en conservant son identité.

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