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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1910 - 1911 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin LM)
Gazette de Lorraine (GdL)
La Patriote Lorrain (PL)
Courrier de Metz (CdM)
Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy,
des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)
Les articles de journaux de langue allemande (MZ, ZL et BZ) ont été collationnés et traduits par M. Jean Schmitt, président de l'association "Montigny autrefois".

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Sélection :
| 1911 |
| Groupe d'années précédentes (1908-09) | Groupe d'années suivantes (1912-13) |

Année 1910

Samedi 1er janvier 1910
METZ-CAMPAGNE
Enquête au sujet d’expropriations.
– Le dépôt d’artillerie de Metz à l’intention d’acquérir des parcelles de terrain de 2 mètres carrés chacune, dans 46 pièces de terre situées sur les bans d’Amanvillers, Ars-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Jussy, Norroy-le-Veneur, Plesnois, Rozérieulles, Saulny, Vaux et Woippy. Les listes contenant l’indication exacte des pièces de terre en question sont déposées à la direction d’arrondissement, où les intéressés peuvent en prendre connaissance. En outre, les propriétaires des terrains en question seront avisés du projet d’acquisition.
Les propriétaires de ces terrains, ainsi que les tierces personnes intéressées, qui ont un préjudice quelconque par suite de l’expropriation de ces parcelles de terre, sont invités par la présente à déclarer à la direction, dans les 14 jours suivant la publication de cet avis, l’indemnité qu’ils réclament, faute de quoi ils perdraient leurs droits de réclamation. (LM)

Jeudi 20 janvier 1910
(Nos compatriotes dans l’armée française).
On nous écrit :
« M. Paul Matha, capitaine au 14e d’artillerie à Tarbes, vint d’être promu au garde de chef d’escadron au 34e d’artillerie à Angoulême. M. Matha et un enfant de Woippy et n’est âgé que de 45 ans. » (LL)

Mercredi 26 janvier 1910
(Nécrologie).
– De Nice on annonce la mort, à la suite d’une courte maladie, du colonel d’artillerie en retraite Cossins de Belvalle. Le défunt était né à Woippy, le 1er octobre 1842. Sorti de l’Ecole polytechnique en 1864, il était, en 1870, lieutenant au régiment monté d’artillerie de la garde impériale et prit part à la bataille de Rezonville. L’année suivante, il assista au second siège de Paris contre la Commune ; sa conduite, pendant la bataille des rues et notamment à la prise de Montmartre et des Buttes-Chaumont, lui valut une citation à l’ordre, la croix de la Légion d’honneur et les galons de capitaine. Chef d’escadron en 1885, officier d’ordonnance du général Davout d’Auerstædt, alors membre du Conseil supérieur de la guerre ; lieutenant-colonel en 1892, colonel en 1897 et directeur à Dunkerque, puis à Bayonne, il prit sa retraite en 1902. Le colonel de Belvalle avait épousé une demoiselle d’Aurelle de Paladines, parente de l’illustre général vainqueur de Coulmiers. (LL)

Lundi 31 janvier 1910
Accident de chasse.
– En voulant tirer un lièvre, un garde forestier de la localité s’est arraché deux doigts avec le chien de son fusil. (LL)

Mercredi 23 février 1910
(Les fraises).
– On nous écrit :
« Une intéressante réunion des producteurs de fraises a eu lieu dimanche dans la salle du Cercle catholique de Woippy. Provoquée par l’officier de vente des Halles de Berlin, M. Plaumann, qui, à diverses reprises, avait sollicité notre curé de s’intéresser à la formation d’un syndicat pour la vente des fraises, convoquée par le bureau de l’Union populaire, cette réunion avait attiré un très grand nombre d’hommes de Woippy et des environs. Outre les deux représentants de M. Plaumann, MM. Trapp et Sauter, trois grands marchands de fraises de Berlin se trouvaient là. Nous n’avions jamais vu de séance plus mouvementée, et nous avons pu voir combien on estime nos fraises sur la table des Berlinois.
Tout d’abord M. le Curé fait l’historique de la question et expose les avantages du syndicat en question. Les fraises fraiches vendues au nom des producteurs sur les marchés de Berlin, Dresde, Hambourg, Francfort, etc. L’officier des Halles ne serait que l’intermédiaire qui procéderait à la vente aux enchères et remettrait aux producteurs le prix intégral obtenu, déduction faite des frais de transport et de commission par le vendeur officiel. Tous les jours le prix serait notifié télégraphiquement aux producteurs et, afin de parer à toute éventualité, M. Plaumann déposerait une caution de cent mille marks entre les mains du syndicat.
Après cette entrée en matière, M. Trapp exposa brièvement mais clairement la nécessité des syndicats à notre époque, et spécialement la nécessité d’un syndicat pour la vente des fraises. Il est interrompu par ses concurrents berlinois, qui, tout en reconnaissant que la maison Plaumann est, dans la branche, la plus solide de la capitale, estiment que l’avantage serait pour l’entremetteur de vente et non pour le producteur. A quoi M. Sauter répond en excellent français que, s’il y a avantage pour M. Plaumann, il y a avantage surtout pour le producteur ; la meilleure preuve en est, dit-il, que les commerçants de Berlin font tous les efforts possibles pour empêcher la création du syndicat. Son discours inspire confiance à nos gens que l’expérience a rendus prudents et qui ne tiennent pas à s’engager à l’aventure. Nous entendons ensuite des réflexions de tout genre que le président de la réunion, M. Trinel, qui, lui aussi, a montré le pour et le contre du syndicat, a fort à faire pour donner la parole à tous ces braves qui veulent profiter de l’occasion pour dire leur fait à certains marchands. La grosse caisse de la Fanfare est mise à contribution pour obtenir le silence, ce a quoi d’ailleurs, tout le monde consent de fort bonne grâce. C’est que, au fond, il s’agit d’une question capitale, non seulement pour Woippy, mais aussi, dans une certaine mesure, pour Lorry, Saulny, Semécourt, Plesnois. Quand on pense que dans le seul village de Semécourt on a vendu pour 60.000 M. de fraises l’an dernier, et à Woippy pour 300.000 M., on voit de suite qu’il ne s’agit pas d’une bagatelle.
Bref, que sortira-t-il de cette séance ? Nous ne le saurons que dans une seconde réunion fixée aux premiers jours d’avril, alors que les intéressés, ayant eu le temps de réfléchir, pourront prendre une décision en connaissance de cause. Quelle que soit cette décision, nous sommes heureux de voir que sur les bords de la Sprée on se dispute littéralement les fruits du pays de Metz, et c’est de bon augure pour l’avenir. » (LL)

Vendredi 25 février 1910
ARRONDISSEMENT DE METZ-CAMPAGNE

Les opérations de recrutement dans l’arrondissement de Metz-campagne pour l’année courante auront lieu dans l’ordre suivant :
(…)
Jeudi 3 mars, à 8h. 30 du matin, à Maizières, pour les communes de : Fèves, Hagondange, Hauconcourt, Maxe, Maizières, Norroy-le-Veneur, Plesnois, Pierrevillers, Semécourt, Talange, Marange-Silvange, Woippy.
(…)
Sont invités à se présenter aux jours et lieux indiqués et à heure fixée :
Tous les jeunes gens nés en 1890, qui résident ou séjournent actuellement dans l’une des communes de l’arrondissement de Metz-campagne.
Tous les jeunes gens nés les années précédentes, en résidence dans l’une des communes de l’arrondissement de Metz-campagne, eu sujet desquels il n’a pas encore été statué définitivement lors des révisions antérieures ou qui par suite de n’importe quelle circonstance ne se sont pas encore présentés devant une commission de recrutement.
Quiconque se trouvera en possession de papiers militaires devra les présenter. (LL) (LM)

Jeudi 7 avril 1910
Nouvelle boucherie.
– La « Metzer Zeitung » annonce que pour éviter les frais d’abatage perçus à Metz, M. Hensgen aurait l’intention de construire une nouvelle boucherie à Woippy. (LM)

Mardi 12 avril 1910
Devant-les-Ponts. – (Au nouvel octroi).
On nous écrit :
« C’était une brave femme de Woippy, qui apportait hier le dîner de son mari, ouvrier maçon, employé dans une bâtisse à Devant-les-Ponts.
Passant devant la nouvelle installation de l’octroi, elle la considérait en amateur, quand l’octroyen s’approche du panier et veut le visiter :
« Mais c’est le dîner de mon homme !
– « Wass », et il soulève le couvercle… le litre ordinaire s’y trouvait… Zahlen, Protokoll !
– « Penses-tu ! » lui dit-elle, en esquivant un de ses gestes les moins élégants. Et l’employé veut saisir le litre, mais la moutarde du panier était forte, elle monte au nez de la femme qui plus prompte, le lui arrache des mains et le lui lance à la figure : « Va te faire soigner et laisse-moi tranquille. »
Et quand les cultivateurs des environs iront ensemencer, dans la zone, leurs champs de blé ou d’avoine, gare à la quantité de chaux et de vitriol qu’ils mélangeront à la semence, pour la jeter au nez de celui qui viendra percevoir les droits !!!
Et ce n’est que le commencement, car la baraque de l’octroi n’est pas encore terminée ! Et l’on dit, je ne puis contrôler les chiffres, qu’il y aura cinquante-huit baraques semblables dans le périmètre de la ville, au lieu de ceux qui existaient autrefois.
Quelle économie !! Au moins, cette fois-ci, tous les Feldwebel de Prusse en disponibilité, trouveront une place, et attendront tranquillement dans les petites baraques une bonne retraite de la ville. (LL)

Mercredi 13 avril 1910
Un syndicat des fraises à Woippy.
– La « Metzer Zeitung » annonce que, dans une réunion qui a eu lieu dimanche dernier dans cette localité, on s’est occupé de la création d’un syndicat pour la vente des fraises. Le président de la Lorraine, invité à cette réunion, s’était fait représenter par M. de Lœper, directeur d’arrondissement. M. le Dr Hertzog, professeur d’agriculture, a prononcé un discours pour exposer les avantages que présente la création d’un syndicat pour la vente des fraises. Il a annoncé que la maison Plaumann, de Berlin, est toute disposée à s’approvisionner près du syndicat de Woippy. En voyant qu’une certaine hostilité règne dans l’assemblée contre cette maison, M. Hertzog ajoute que chacun restera libre de vendre ses produits à qui lui semblera.
M. le curé donne lecture de lettres émanant de commerçants et de banques, qui se prononcent tous en faveur de cette maison. M. Hennequin ne partage pas cet avis et cherche à prouver par des chiffres que le marché de Woippy a surtout été favorisé par la maison Lehmann. M. le directeur d’arrondissement a pris à son tour la parole pour mettre fin à une discussion assez vive entre plusieurs orateurs et le représentant de la maison Plaumann. Finalement, on décide la création d’un syndicat pour lequel on a recueilli 30 adhérents. (LM)

Jeudi 14 avril 1910
Un nouveau syndicat fraisier à Woippy.
– C’est dimanche 10 avril, dans l’après-dîner, vraie petite fête à Woippy, grande réunion de cultivateurs fraisiers de la localité et des environs, qui étaient accourus pour former un nouveau syndicat, dans le but de s’occuper de la vente des fraises. La réunion eut lieu dans la salle du Cercle, sous la présidence de M. de Lœper, directeur d’arrondissement, auquel la fanfare de Woippy avait réservé l’agréable surprise d’une réception solennelle aux abords du riant village. M. le Directeur d’arrondissement était venu comme représentant de M. le comte de Zeppelin-Aschhausen, président de la Lorraine, qui avait été invité à honorer de sa présence la réunion à laquelle des hommes zélés et portés pour le bien-être des cultivateurs fraisiers, avaient décidé d’organiser dans le but d’améliorer leur situation matérielle, en recherchant des débouchés plus assurés et plus rémunérateurs pour leurs produits. M. le Président de la Lorraine, qui s’intéresse personnellement beaucoup à la belle culture spéciale du Pays messin, a été empêché de donner suite à l’invitation et avait chargé M. le Directeur d’arrondissement de Lœper de le représenter à cette assemblée.
C'est lui qui présida ensuite l'assemblée à laquellle assistaient le représentant de M. le Conseiller ministériel Lichtenberg, de Strasbourg, directeur de la Fédération des Syndicats ruraux d’Alsace-Lorraine, M. Leonhardt, M. Hertzog, professeur d’agriculture, et le directeur de la succursale de la Station d'essais de Colmar à Metz, M. le Dr Rœssler, ainsi que le directeur de l’Union régionale des syndicats agricoles du Pays messin, M. Brocard, de Marieulles.
La séance fut ouverte par une courte allocution de bienvenue à l’adresse de nombreux assistants par M. le Président, qui examina toute la satisfaction qu'il ressentait de pouvoir en ce jour assister à une si importante réunion, à laquelle il souhaita toute réussite, sur le but si utile que les convocateurs de l'assemblée se proposaient. Il accorda ensuite la parole à M. Trissal, qui avait provoqué l’utile entreprise. Il donna d’abord lecture de la lettre obligeante de M. le Président de la Lorraine, dans laquelle l’éminent fonctionnaire exprimait ses regrets de ne pas pouvoir assister à la réunion, et assurait l’assemblée de tout son haut intérêt pour la bonne chose qu’elle proposait d'accomplir. Après avoir relaté ce qui s’était fait à la première réunion préparatoire et depuis, M. Trissel céda la parole à M. Hertzog, professeur d’agriculture à Metz, pour exposer l’utilité et le but du syndicat fraisier, ainsi que son organisation. L’assemblée écouta avec le plus grand intérêt l’exposé du conférencier.
Après des débats assez vifs au cours desquels l’on examina le pour et le contre, le président clôtura les discussions en posant aux assistants la question de l’opportunité de créer un syndicat dans le but de vendre et de placer avantageusement les fraises de Woippy et des environs et en priant ceux qui étaient pour l’affirmative de se lever.
Après avoir constaté que la majeure partie de l’assemblée n’était point portée pour le syndicat, le président leva la séance et pria ceux qui s’étaient déclarés partisans de l'organisation projetée de rester plus longtemps. Ce qui se fit. L’assemblée constituée fut tenue aussitôt. Après un discours de M. Brocard, de Marieulles, pour recommander aux cultivateurs de Woippy et environs de se grouper comme l’avaient déjà fait leurs confrères de Marieulles, de Fey et autres villages de la région ; après un exposé de M. le Curé de Woippy sur la façon dont le syndicat chercherait à résoudre l’importante question du débouché par des relations d`affaires suivies avec une grande maison de commissionnaires aux halles de Berlin et autres grandes villes, les statuts furent lus article par article et approuvés par les membres fondateurs présents. Après lectures des statuts l’on procéda à la signature de l’acte de constitution du syndicat, au bas duquel furent apposées 34 signatures. Nous pensons que d’autres signatures suivront. Après cette formalité l’on décida sur proposition du président M. von Lœsser, de se réunir en nouvelle assemblée générale samedi 23 avril à 8 heures du soir pour procéder à l’élection du bureau et du conseil de surveillance, ce qui permettra au nouveau syndicat de fonctionner dès le commencement de la prochaine campagne des fraises.
Au son de la vaillante fanfare de Woippy, les assistants se quittèrent satisfaits de la bonne besogne accomplie ce jour. Nous souhaitons pleine et entière prospérité au nouveau syndicat, qui dans cette organisation et sous cette forme nouvelle, comme association à responsabilité limitée aura plus de force et de moyens pour faire le bien qu'il se propose, et de convaincre ceux qui hésitent encore. (LL)

Mardi 19 avril 1910
Le hannetonnage.
– En cas de l’apparition des hannetons en grande quantité, MM. les maires sont priés de vouloir bien prendre immédiatement les mesures nécessaires pour la destruction de ces insectes nuisibles.
Les enfants des écoles conviennent fort bien pour ramasser les hannetons. On étend des toiles sous les arbres que l’on secoue pendant les heures matinales, pour les en faire tomber les hannetons engourdis. Pour stimuler les enfants, on pourrait leur accorder une récompense. Une somme de 5 à 10 pfennigs pour la remise d’un litre de hannetons (également une livre) serait suffisante. Le meilleur moyen pour faire périr les hannetons est de les échauder avec de l’eau bouillante, ensuite, on les jette dans une fosse où on les mélange, par couches, avec de la chaux vive. (LL)

Samedi 30 avril 1910
Le 1er mai est un grand anniversaire pour la paroisse de Woippy.

Il y a soixante ans, le 1er mai 1850, qu’eut lieu la consécration de l’église de Woippy. Les populations des villages voisins s’étaient réunies en foule pour assister à cette imposante cérémonie.
Le style de l’église de Woippy est l’ogival primitif à lancette, époque la plus pure du 13e siècle ; sa coupe est celle des anciennes basiliques, elle est remarquable par l’élégance de ses formes, par l’heureuse harmonie de ses lignes, par la sage distribution des ornements et surtout par sa parfaite unité. Le portail est surmonté d’une tour composée d’un corps carré et d’une flèche entourée de quatre pyramides à jour ; la tour est accompagnée de deux tourelles qui renferment les escaliers. La face antérieure de la tour est percée, au-dessus du portail, d’une charmante rose qui appartient à l’époque de transition, ainsi que la croix qui couronne le portail. L’intérieur de l’église offre une nef principale et deux bas-côtés ; la nef, qui forme avec le transept une croix latine, est séparée des bas-côtés par des groupes de colonnes couronnées de chapiteaux richement sculptés qui soutiennent une voûte en pierre coupée par des nervures ornées à leur intersection de clés sculptées d’un dessin varié. Le chœur, de forme polygonale, se compose d’un avant-chœur avec bas-côtés, et du sanctuaire, où se trouve le maître-autel qui, à lui seul, est un véritable petit monument qui contribue puissamment à la décoration intérieure de l’édifice. Les quatre piliers du fond du chœur sont ornés des figures des quatre évangélistes supportés sur de riches culs-de-lampe et couronnés de dais du 13e siècle.
L’église de Woippy fait le plus grand honneur à son architecte, M. Gautiez, qui a doté le pays messin de plusieurs monuments du moyen-âge, et à MM. Sturel, entrepreneurs. Cette église est due à la munificence d’une âme pieuse, Mlle Marcus, fille d’un ancien pharmacien de Metz.
Les habitants de la commune de Woippy, pour témoigner leur reconnaissance à Mlle Marcus, décidèrent le 14 mai 1850, qu’à l'avenir ils célèbreraient leur fête patronale le deuxième dimanche de juillet, époque qui concorde avec la fête du Sacré-Cœur, sous l’invocation duquel se trouve placée la nouvelle église de Woippy. En cette première année 1850, ils la célébrèrent déjà avec pompe et munificence. (LM)

Mardi 24 mai 1910
Suicide.
– Dimanche, dans l’après-midi, on a retiré de la sablière située sur la route de Thionville, près de Woippy, le corps du sieur Jules Evrard, surnommé le « caporal ». Evrard avait disparu depuis mardi dernier de son domicile ; il était marié et père de six enfants. On ignore les raisons qui l’ont poussé au suicide. Il était âgé d’environ 48 ans. (LM)

Mercredi 25 mai 1910
(Une mort édifiante).
On nous écrit :
« On a enterré aujourd’hui, au milieu d’un grand concours d’assistants et spécialement de tous les membres de la société catholique Saint-Etienne, un jeune homme de seize ans, Henri Munier. La mère, gravement malade depuis plus d’un an, son frère, atteint d’une maladie que ne laisse pas que des inquiéter, des épreuves multiples, tout donnait à cet enterrement un caractère particulier de tristesse. Le défunt était un de nos servants d’église. Intelligent, d’une physionomie éveillée et sympathique, il remplissait à l’autel les fonctions d’enfant de chœur avec une rare distinction. Ses camarades ont voulu faire pour lui ce qu’il avait fait pour les autres, et c’était vraiment édifiant de voir, dans la belle tenue de la société Saint-Etienne, ces grands et distingués jeunes gens de dix-sept ans servir à cet enterrement avec la perfection et la dignité qu’ils y mettent chaque dimanche. Qu’il repose en paix ! En ce temps de désordre pour la jeunesse, sa mort a été celle des prédestinés et elle nous fait espérer que là-haut, il sera du nombre de ceux qui servent à l’autel du ciel et qu’un jour il viendra à la rencontre de ceux à qui il a servi la messe avec tant de piété et de savoir-faire. (LL)

Lundi 6 juin 1910
RECOLTE DES FRAISES

La récolte des fraises a commencé officiellement lundi dernier à Woippy. Le prix de la livre est de 35 pf. offerts et donnés par les marchands de Berlin. L’an dernier, il était de 40 pf. Si beaucoup d’autres marchands se présentent, il y a lieu d’espérer qu’il montera, cette année aussi, à 40 pf. La récolte est superbe.

Mardi 7 juin 1910
Saint-Rémy, près Woippy. (Accident).
On nous écrit :
« Ce matin, les gens de Saint-Rémy sortaient de la messe à la chapelle de Ladonchamps, quand, arrivés sur la grand’ route, ils eurent à se garer d’une Société de cyclistes qui couraient à grande vitesse. Une femme d’une cinquantaine d’années ne put y parvenir, elle fut renversée et dut être relevée, la figure tout ensanglantée, le nez fendu. On la reconduisit en voiture à Saint-Rémy, mais le cycliste, sans s’en préoccuper le moins du monde, avait enfourché sa bécane et filait. Quelle était cette Société ? On ne le sait, mais la police doit le savoir, et le cycliste si peu délicat avait au bras un brassard portant le n° 3. » (LL)

Samedi 11 juin 1910
Metz-campagne.
– Au concours officiel pour bêtes à cornes ayant eu lieu cette année le 18 mai à Metz et le 20 mai à Solgne, les cultivateurs ci-après nommés ont eu les prix suivants :
Pour taureaux :
2e Bastien L., Woippy, un 2e prix de 50 M.
Pour vaches :
2e Bastien L., Woippy, un 2e prix de 40 M.
Pour génisses :
1er Bastien L., Woippy, un 2e prix de 30 M.

Woippy. – (Barrages de routes). Le nouveau passage au-dessus du chemin de fer, au point kilométrique 165, 436 sur la ligne de Metz à Thionville - près de Woippy - étant terminé, ainsi que les rampes y appartenant, cette partie transférée de la route d’arrondissement 6a à la route d’Etat n° 17 est livrée à la circulation publique et le vieux passage à niveau près de l’ancienne gare de Woippy a été barré à partir du 10 du mois courant. (LL)

Lundi 13 juin 1910
L’OCTROI SUR LES FRAISES

Parmi les droits les plus inopportuns du nouveau tarif, celui de 4 M. les 100 kilos de fraises est un de ceux qui produit le plus vif mécontentement. C’est même à peu près le seul produit que l’on soit à même d’enregistrer. Déjà à Woippy, où la culture de la fraise se fait sur une grande échelle, comme l’on sait, fonctionne un syndicat qui centralise dans cette localité le mouvement des transactions. Les acheteurs s’y rendent de toutes les contrées d’Allemagne, achètent sur place et expédient en grande vitesse à leurs agents. C’est une excellente affaire pour Woippy, mais une moins bonne pour la ville de Metz. C’et non seulement une recette entrevue qui nous passe devant le nez, mais le fruit devient plus rare, et l’habitant de Metz voit ce fruit délicieux renchérir, et celui qu’on offre est de qualité moindre, de saveur atténuée ou nulle. La raison en est que les maraîchers de la banlieue et des environs, Devant-les-Ponts, Lorry, Plappeville, etc., sont obligés de décharger à la bascule municipale les paniers emplis avec des précautions infimes et placés sur des voitures spéciales avec un art consommé, afin d’éviter toute altération pendant le transport. Toutes ces précautions sont rendues inutiles par le transbordement qu’il faut opérer à l’octroi, dans un laps de temps relativement court, car le vendeur ne peut pas perdre de vue l’heure de l’ouverture du marché qui est facteur de la plus haute importance.
L’essai de Woippy a trop bien réussi pour ne pas tenter les villages environnants. Si l’on n’y prend garde, pour la saison prochaine, la fraise aura complètement disparu du marché de Metz, et l’amateur de fraises, c’est-à-dire toute la population de Metz, se verra obligé de faire venir de Francfort, Berlin ou de plus loin encore ce fruit succulent que ses environs fertiles produisent à foison.
La fraise est un article qu’il importe de rayer au plus tôt de nos tarifs. (LM)

Samedi 23 juin 1910
Les fêtes

La Société de musique « La Lyre », de Woippy, a l’honneur d’inviter les jeunes gens des environs, à venir se divertir à la fête d’été, qui aura lieu dimanche, 24 juillet.
Il y aura des divertissements, tels que : jeu de mouton, tir, tombola, etc. Les Sociétés invitées à cette fête donneront un concert choisi. (LM)

Lundi 4 juillet 1910
On nous écrit :

« La saison des fraises s’avance. La quantité est toujours grande ; mais la qualité a souffert des pluies continuelles qui sont venues influencer très défavorablement la cueillette et la vente. Les cueilleurs ont eu beaucoup à souffrir des averses et la qualité du fruit n’est plus celle des premiers jours. Aussi les prix ont-ils baissé parce que le transport au loin est devenu impossible. De 35 pf. la livre à Woippy, les prix sont descendus à 14, 12, 10 et même 8 pf. Suivant qualité. Il y a eu un jour où 35 wagons ont été expédiés de Woippy même. Les grands acheteurs de Metz, font conduire leurs récoltes à Metz même, d’où les expéditions sont plus faciles.
Maintenant les expéditions à Woippy montent encore à 15 wagons et plus pour Sarrebruck, Luxembourg, Trèves et même Munich. Deux wagons des premiers jours sont arrivés en bon état à Berlin, où les fraises ont été cédées à 30 et 32 pf. la livre. Il n’y a donc pas eu de bénéfice. Le syndicat de Saulny fait vendre ses récoltes à Sarrebruck pour 20 pf. et moins. Si le temps se mettait au beau, on cueillerait encore bien une bonne quinzaine.
Les champs de fraises à Woippy sont loin de diminuer ; la culture de l’excellent fruit y va toujours en augmentant. Aujourd’hui plus des trois quarts de la population de Woippy s’occupent de cette culture, signe qu’elle est rémunératrice. » (LM)

Lundi 11 juillet 1910
On nous écrit le 10 juillet :

« Je viens, au nom de tous les planteurs de fraises de Woippy et des environs, qui ne font plus partie du Syndicat, protestent contre certains détails d’un article de Woippy, paru dans vos colonnes à la date du 4 courant.
Je l’aurais fait plus tôt, mais, en ce moment, nous avons tout autre chose à faire qu’à lire les journaux, de sorte que mon attention n’a pas été attirée sur votre article qu’hier par une correspondance de Munich, qui nous reprochait le grand écart existant entre nos prix d’achat ici et le prix auquel nous livrons là-bas. Nos preneurs de là-bas avaient lu, en effet, dans un journal allemand, la reproduction de votre article « inde irae ».
Il y est dit que les prix sont descendus à 14, 12, 10 et même 8 pf. Ce sont ces trois derniers prix qui ont constitué dans le commerce de la branche la pierre de scandale que nous prions d’écarter au plus vite.
Votre correspondant a volontairement ou non, trompé les commerçants du dehors sur la véritable situation ; il a jeté le soupçon sur notre loyauté, et nous a occasionné par là un préjudice considérable.
Je vous prie donc d’insérer, - ce que nous affirmons tous sur notre parole d’honnêtes gens, - qu’il n’y a pas eu de fraises vendues à moins der 14 pf. la livre, et encore à ce prix, ce n’étaient que des fraises « déqueutées », destinées à la fabrication de la marmelade.
Aujourd’hui encore, le prix minimum de ces mêmes fraises est de 16 pf., et, il n’y en a pas à demi.
Les intermédiaires du pays de Sarrebruck ont, eux aussi, reçu là-bas des reproches de leurs acheteurs et se demandent quel but a bien pu viser l’auteur de cette correspondance.
Nous vous prions donc tous, Monsieur le Rédacteur, producteurs et entremetteurs, dans l’intérêt de notre commerce et de notre bonne renommée, de vouloir insérer la présente rectification dans le plus prochain numéro de votre journal, ce dont vous remercie, au nom de tous les intéressés.
HENNEQUIN, Café du Commerce. » (LM) (CdM)

Vendredi 15 juillet 1910
(Félicitations)
– On nous écrit le 11 juillet :
« La présente lettre s’adresse par voie de publicité à notre compatriote, M. Hennequin, au Café du Commerce.
C’est avec un grand plaisir, Monsieur et cher concitoyen, que je viens de lire l’article du Courrier, signé de votre main.
Par ces quelques lignes vous avez fait rentrer dans le porte-monnaie des planteurs non syndiqués une somme qui se compose de 2 à 7 pfennig par livre de fraises ; ce qui, par le temps qui court, représente un profit net qui n’est pas à dédaigner.
Bravo ! Bravo ! Vous méritez des éloges sérieux.
J’apprends aussi avec plaisir qu’hier au soir vous avez été élu président des planteurs non syndiqués et qu’à cette occasion il y a eu grande fête dans votre établissement.
Je saisis donc cette occasion, Monsieur et cher collègue, pour vous présenter mes sincères félicitations, ainsi que mes hommages distingués.
E . TRINEL, propriétaire à Woippy. »

(Le marché aux fraises) – D’autre part on nous écrit le 14 juillet :
« C’est demain, paraît-il, que vient devant le conseil municipal de Metz, la pétition faite jadis par une douzaine de communes à l’effet d’obtenir du département l’autorisation de créer un marché aux fraises et aux fruits dans notre localité.
La Présidence a donc pris la pétition au sérieux puisqu’elle l’a renvoyée au conseil de Metz, pour qu’il en délibère. De quelles observations elle l’a accompagnée, nous l’ignorons, mais ce que nous savons bien, c’est que les inconvénients qui ont été énumérés dans la pétition, se sont fait sentir d’une façon plu sou moins sérieuse, et que, si les marchands du dehors n’étaient pas venus, et n’avaient pas fait la plupart de leurs expéditions par la gare de Woippy, nous aurions eu, avec les formalités de l’octroi, des misères à n’en plus finir.
De fait, sinon le droit, le marché des fraises se fait déjà, pour la plupart de la récolte, à Woippy ; car c’est là que s’installent les commerçants du dehors, c’est là que viennent amener leurs produits en gros, tous les producteurs des environs. Cette année naturellement, à cause de l’impôt de 4 pfennig par kilo, nous avons tâché d’en amener le moins possible à Metz, l’année prochaine, nous accentuerons encore nos efforts de ce côté, de sorte que, soit avec ou sans autorisation formelle de la Présidence, le marché s’installera chez nous, par la force des choses, c’est-à-dire que, par la faute du conseil municipal de Metz, une branche d’activité qui aurait mis beaucoup d’animation et rapporté beaucoup d’argent au commerce messin, se tiendra de plus en plus à l’écart du chef-lieu, et se confinera sur d’autres places situées en dehors des limites de l’octroi.
Dans l’ordre du jour du conseil, la tenue de ce marché occupe le numéro 18 et au 19 on trouve une demande de l’administration gouvernementale, tendant à la suppression de l’article 89 du tarif de l’octroi, qui concerne les jouets.
Quelle sera l’attitude de ces Messieurs ? Je ne puis la préjuger ; mais ce que je sais parfaitement, c’est qu’ils feraient bien, dans l’intérêt du commerce messin, de reconnaître leur erreur, et de rapporter l’article du tarif qui nous concerne, comme peut-être ils vont le faire sur l’avis du gouvernement à propos des jouets.
Errare humanum est. Il est toujours permis de se tromper, mais ce qui ne l’est pas, c’est de persévérer dans son erreur. En tout cas, si cela va mal pour cette fois au conseil de Metz, nous autres, paysans, nous ne nous tiendrons pas pour battus, et nous y reviendrons. Il y va de nos intérêts. Chacun pour soi, et Dieu pour tous.
Un paysan de Woippy. » (CdM)

Samedi 16 juillet 1910
Conseil municipal de Metz, séance du 15 juillet.

Marché aux fraises et aux fruits à Woippy.
La commune de Woippy a demandé l’autorisation d’organiser un marché aux fraises et aux fruits. Il a été établi que plusieurs communes prendraient part à ce marché qui causerait un grave préjudice au marché aux fruits de Metz.
Le Conseil municipal décide qu’il y a lieu de s’opposer à ce projet.
M. Holl dit que les intéressés de Woippy et de Lorry renonceraient volontiers à ce marché si on leur montrait plus de prévenance quant aux emplacements qu’on leur donne.
C’est là une réclamation toute nouvelle, répond M. le Maire. La ville donnera volontiers suite aux désirs qu’on voudrait lui exposer.
La véritable difficulté, fait remarquer M. Fendt, est la question de l’octroi.
M. le Maire objecte que les grands commerçants de Berlin préfèrent acheter directement chez les producteurs. (LL)

Jeudi 21 juillet 1910
Mardi dernier a été célébré en l’église de Woippy le mariage de M. Henri Maire, propriétaire du café des Roches, avec Mlle Isabelle Legris. De nombreux amis des jeunes époux prenaient part à la cérémonie qui a été rehaussée par le chant d’un Messin bien connu avec accompagnement de violons.
Nous présentons au jeune couple nos sincères félicitations ainsi que nos meilleurs souhaits de prospérité. (CdM)

Lundi 8 août 1910
Avis officiel.
– A l’effet d’exécuter des travaux de goudronnage, la route d’Etat numéro 17 (Metz à Luxembourg) sera barrée pendant une durée de trois semaines entre Maison-Neuve et Maison-Rouge, commune de Woippy, pour voitures, automobiles, cavaliers et troupes en marche.
La circulation aura lieu par les passages au-dessus du chemin de fer, près de Maison-Neuve et Maison-Rouge. (LM)

Vendredi 19 août 1910
Gravelotte.
Le « Souvenir Français ».
– On nous écrit : « Gravelotte !... Quand j’entends prononcer ce nom à jamais historique, il me semble entendre l’écho répété comme il y a quarante ans, le tonnerre du canon, la fusillade des mousquetons, le cliquetis des sabres ! Je vois nos fantassins gravir les escarpes, l’artillerie se planter sur les crêtes, la cavalerie s’ébranler dans des chevauchées sublimes !... C’est un rêve, de tout cela que reste-t-il ? Rien. Sinon les hécatombes des victimes éparses dans la plaine ; une petite croix blanche seule nous rappelle à notre souvenir !
C’est sur ces humbles tumulus que viennent, en ce quarantième anniversaire de gloire pour les uns, de douleur pour les autres, se recueillir les vétérans d'Allemagne et de France. Ils viennent revoir ces plaines labourées par la mitraille, ces sillons arrosés de sang, ces maisons renversées par le bombardement.
Ils viennent de si loin, ces vétérans, pour rendre l’hommage suprême de leur admiration, de leur reconnaissance, de leur souvenir, à leurs camarades morts pour la patrie.
Les habitants de Gravelotte, eux aussi, n’ont pas voulu laisser passer cette date, qui leur rappelle tant de tristesse, tant de douleur, tant d’angoisse, sans penser à leurs frères morts en défendant le sol natal. C’est pour cela, qu’avant-hier, ils s’étaient tous réunis dans l’église de Gravelotte, sous les auspices du « Souvenir Français ». De longtemps on ne vit pareille assistance défiler devant le magnifique catafalque que tout le monde connaît et admire.

Mercredi 24 août 1910 (CdM)


Le bâtiment vers 1900 avant l'installation du magasin Fritz Pasquay


La magasin Fritz Pasquay


Le bâtiment après 1925 (Mairie - Ecole de garçons)

et aujourd'hui, 2010.

Vendredi 26 août1910
(Le R. P. Boucheré)
– On écrit au « Lorrain » :
« Les habitants de Woippy se préparent à fêter dignement le retour, après quarante et un ans d’absence, d’un de leur compatriotes, le R. P. Boucheré, missionnaire apostolique. Après quarante années passées dans les pays les plus reculés de la Chine – Sé-Tchouen méridional – le Père Boucheré vient se reposer quelques mois dans son pays natal, pour s’en retourner au printemps, continuer à semer la parole de Dieu et à catéchiser ses chers petits Chinois.
L’admirable dévouement et le sublime sacrifice de ces braves soldats du Christ, qui exposent leur vie à tout instant et qui d’avance sacrifient leur santé pour la patrie commune de tous les hommes de bien, nous en imposent autrement que la vaillance tant et si longtemps fêtée de guerriers d’occasion, et nous sommes fiers de compter parmi nos concitoyens un certain nombre d’hommes de cette trempe. » (CdM)
Biographie du R. P. Boucheré : - clic -

Samedi 27 août 1910
Woippy.
– C’est dimanche et lundi prochains, 28 et 29 courant, la fête patronale à Woippy. Par le beau temps qui règne, elle ne peut manquer d’offrir beaucoup d’agréments. Il y aura toutes sortes d’honnêtes divertissements : tirs, carrousel, jeu de mouton, ainsi que des consommations de premier choix chez tous les débitants.
Avis donc à la jeunesse de Metz et de tout le voisinage à aller dans ce beau pays des fraise. La jeunesse dorée.

Vendredi 2 septembre 1910
Le marché à Woippy.
– Nos lecteurs se souviennent de la campagne menée par certaines communes du Nord-Ouest de Metz, en suite de l’impôt d’octroi mis sur les fraises, à l’effet d’obtenir l’autorisation de créer un marché aux fruits dans la commune de Woippy.
Le Courrier possédant dans ces communes un bon nombre d’abonnés, se mit de leur côté et soutint ferme leurs revendications.
Les délibérations de ces communes au nombre de dix, échelonnées de long du coteau depuis Plappeville jusqu’à Pierrevillers, furent envoyées à la mairie de Metz, et le conseil de cette ville eut à en délibérer dans une de ses dernières séances.
Comme il fallait s’y attendre le maire de Metz prit position contre la demande des communes, ce en quoi, il fut, comme toujours, soutenu par notre trop docile conseil municipal. Cependant il paraît que le dispositif de la délibération n’a pas autrement touché l’autorité départementale, laquelle vient de faire droit à la requête des demandeurs et de leur envoyer la décision voici la traduction :
Décision
Vu les délibérations des conseils municipaux de Woippy, Norroy-le-Veneur, Marange-Silvange, Plappeville, Fèves, Lorry-lès-Metz, Pierrevillers, Semécourt, Saulny, Plesnois et Metz ;
Vu l’avis du Comice agricole de l’arrondissement du 4. 6. 1910, considérant que l’établissement d’un marché aux fruits à Woippy, est d’un grand avantage pour les producteurs, et que, en regard du dit avantage, il ne saurait être accordé une importante déterminante aux objections élevées parle conseil municipal de Metz, j’approuve en vertu des §§ 65 et 70 du code industriel, du § 50 de l’avis d’exécution du 27.12.1888 et du § 20 al. 3 du règlement d’introduction du 24.12.1888, la tenue journalière d’un marché aux fruits sur la place du marché de la commune de Woippy, à partir du 1er juin jusqu’au 1er novembre de chaque année.
Metz, le 8 août 1910.
Le président du département,
Signé : Comte Zeppelin-Aschhausen.

Voilà donc qui est entendu et convenu. Grâce aux procédés de notre administration municipale, le commerce des fruits au lieu de se tenir à Metz et d’y accélérer le marché des affaires, va peu à peu dévier vers le dehors du rayon de l’octroi. Il ne viendra plus à Metz que ce qui y sera spécialement commandé.
Les communes vont maintenant élaborer un règlement pour le marché qu’elles soumettront aussi à l’approbation de l’autorité supérieure et tout sera certainement en règle pour le 1er juin 1911. (CdM)

Lundi 5 septembre 1910
(Evasion).
– Un prisonnier du nom de Jean Braun, né à Novéant en 1872, qui était occupé ces jours derniers avec plusieurs détenus de la prison départementale à des travaux près de Saint-Eloy, a réussi à s’échapper revêtu de l’uniforme de la prison. (CdM)

Samedi 8 octobre 1910
Annonce.
ADJUDICATION VOLONTAIRE
par suite de décès
du Château de Thury
avec vaste terrain de culture y attenant, situé à Thury, commune de La Maxe, près Metz. Le mercredi 12 octobre 1910, à 2 heures de l’après-midi, à La Maxe, chez M. Wagner, aubergiste.
En cas d’offres suffisantes, on traitera de gré à gré avant l’adjudication.

Avis mortuaire
Monsieur Clément MAYOT, rentier à Woippy, est décédé le 7 octobre 1910 dans sa 63e année. Domicile : 1, rue de Briey.

Mardi 11 octobre 1910
(Souvenir Français)
– Dimanche, le Souvenir Français a fait célébrer à Woippy un service à la mémoire de soldats français tombés en 1870 et enterrés dans le cimetière de la localité. Une foule très nombreuse était accourue de Metz et des villages des environs.
Sur l’ordre du gouvernement, le drapeau tricolore, qui recouvrait précédemment le catafalque dans les cérémonies analogues, avait été supprimé, de même que le ruban tricolore dont le Souvenir français cravatait les couronnes.
Pendant le service, M. l’abbé Laurent, curé-archiprêtre de Gorze, a prononcé une vibrante allocution pour défendre l’œuvre du Souvenir français contre les attaques des organes allemands. Il a exhorté l’assistance à garder fidèlement la mémoire des braves soldats français.
Le clergé, à la tête de l’assistance, s’est rendu ensuite au cimetière où une couronne a été déposée sur la tombe du général français Gibon enterré à Woippy.
Au moment de se séparer, M. Jean, dit près du monument ces quelques mots : « Au général Gibon et aux soldats français enterrés dans ce cimetière, les Lorrains adressent un souvenir reconnaissant : Honneur et Patrie ! ». (CdM)

Jeudi 12 octobre 1910
Dimanche après-midi, le Souvenir Français a fait célébrer, à Woippy, près de Metz, un service funèbre à la mémoire des soldats français enterrés en 1870, dans cette localité.
La foule était nombreuse.
La drap tricolore, qui recouvrait habituellement la catafalque, a été supprimé sur ordre du gouvernement.
L’abbé Laurent a prononcé une vibrante allocution, défendant l’œuvre du Souvenir Français contre les attaques des journaux chauvins d’Allemagne.
L’assistance s’est rendue ensuite au cimetière, où une couronne a été déposée sur la tombe du général Gibon.
Au nom des Lorrains, M. Jean, délégué du Souvenir Français, a adressé un hommage reconnaissant aux soldats français tombés pour la défense du pays. (LM)

Lundi 10 octobre 1910
(Souvenir Français).
– Rarement nous avons assisté à une cérémonie du Souvenir Français plu simple et plus émotionnante que celle dont il nous a été donné d’être témoin hier après-midi à Woippy. Les derviches hurleurs du chauvinisme allemand peuvent être satisfaits : il n’y avait hier ni catafalque tricolore, ni trophée, ni cartouches, ni ruban tricolore à la couronne du Souvenir Français, ni discours d’aucune sorte au cimetière. La population était accourue très nombreuse à l’appel du Souvenir Français. Au lieu des cartouches et des trophées, le catafalque, recouvert du drap noir et blanc, était entouré de cierges et de fleurs blanches. Appuyé contre le catafalque, la couronne de perles très simple du Souvenir Français, ne porte que des ceux mots : Le Souvenir Français. Aucune cravate tricolore n’y est attachée.
Les vêpres ont été chantées et l’absoute donnée par M. l’abbé Lhuillier, curé de Woippy. Une quête fructueuse a été faite par Mlle Nicolas. Après les vêpres, M. l’abbé Laurent, archiprêtre de Gorze, ancien curé de Woippy, est monté en chaire et a prononcé une allocution vibrante, d’une envolée vraiment superbe. Après avoir défini et défendu l’œuvre du Souvenir Français, qui est la croisade de souvenir et de prière, M. l’abbé Laurent a développé le trois points suivants : Souvenons-nous de la vaillance des soldats français morts sur les champs de bataille, pour les honorer ; souvenons-nous de leur dévouement et de leur mort pour les remercier, et souvenons-nous d’eux pour soulager et délivrer leurs âmes. Cette allocution a fait une impression bien profonde sur toute l’assistance. Quand l’absoute est donnée, le clergé quitte les ornements sacerdotaux et se rend au cimetière, accompagné de M. Jean, délégué général du Souvenir Français. Derrière suit toute la paroisse, hommes et femmes sans former toutefois de cortège. Au cimetière, où se trouvent plusieurs tombes d’officiers et soldats français la couronne est déposée sur l’une d’elles, puis toute l’assistance récite à haute voix un Pater et un Ave. La même prière est récitée devant le monument du général Gibon, qui fut blessé le 15 septembre et qui succomba le 19 septembre 1870. Il est inhumé au cimetière de Woippy. Au moment de se séparer, M. Jean, dit près du monument ces quelques mots : « Au général Gibon et aux soldats français enterrés dans ce cimetière, les Lorrains adressent un souvenir reconnaissant : Honneur et Patrie ! » (LL)

Mardi 11 octobre 1910
Elections au Conseil général

Résultats pour le Canton de Metz-Campagne
  Votants B e r t r a n d M i e t h e
Amanvilliers
Augny
Ban-Saint-Martin
Borny
Bronvaux
Chieulles
Fèves
Hagondange
Hauconcourt
Longeville
Lorry-lès-Metz
Maizières
Malancourt
Marange-Silvange
La Maxe
Mey
Montigny-lès-Metz
Montois-la-Montagne
Moulins
106
81
56
89
34
15
80
107
97
142
107
348
62
212
75
15
812
142
60
(54)
(44)
(14)
(47)
(21)
(11)
(54)
(32)
(30)
(45)
(30)
(65)
(36)
(172)
(45)
(10)
(262)
(36)
(19)
80
78
27
75
22
9
62
47
40
72
73
84
41
176
72
13
386
70
42
(15)
(7)
(22)
(8)
(8)
(1)
(15)
(28)
(47)
(46)
(40)
(221)
(6)
(20)
(3)
(1)
(307)
(46)
(9)
26
3
29
14
12
6
18
60
57
70
34
264
21
36
3
2
426
72
18
Norroy-le-Veneur
Pierrevillers
Plappeville
Plesnois
Rombas
Roncourt
Sablon
Saint-Julien
Ste-Marie-aux-Chênes
Saint-Privat
Saulny
Scy-Chazelles
Semécourt
Stahlheim (Amnéville)
Talange
Vallières
Vantoux
Vany
Woippy
102
125
80
50
741
25
591
69
145
110
53
66
51
434
68
57
54
23
  185  
(72)
(67)
(38)
(30)
(173)
(2)
(204)
(39)
(32)
(65)
(29)
(41)
(27)
(2)
(34)
(16)
(27)
(9)
(108)
100
104
65
42
322
14
276
61
34
87
43
55
38
8
42
42
40
16
  143  
(7)
(10)
(7)
(4)
(318)
(18)
(220)
(10)
(77)
(17)
(10)
(13)
(8)
(219)
(19)
(8)
(13)
(2)
(24)
2
21
15
8
419
11
315
8
111
23
10
11
13
426
26
15
14
7
  42  
  5669   3001   2668
- 333 voix de majorité.
Les chiffrres entre parenthèses représentent les résultats du premier tour de scrutin et permettent d'apprécier la vigueur de la lutte pour le second tour. (CdM)
- Rappelons qu'au premier tour de scrutin, sur un total de 4392 votants, avaient obtenus : M. Bertrand 2035 voix, M. Miethe 1831 voix et le socialiste Reinhard 516 voix. (LL)

Jeudi 13 octobre 1910
Les cérémonies commémoratives organisées samedi dernier à Trèves et dimanche à Woippy, par les soins du Souvenir Français, ainsi que l’anniversaire de la journée du 18 août célébré le le 9 octobre à Batilly par la municipalité de cette localité, fournissent l’occasion à la Strassburger Post de placer quelques propos haineux et vexatoires. C’est le métier de ce triste journal d’entendre ainsi la conciliation. Il enregistre rageusement le fait que le Lorrain s’est fait représenter dans ces différentes circonstances. Eh ! Oui, nous avons de notre rôle de narrateur une conception autrement consciencieuse que les écrivassiers de la feuille pangermanique qui, sans avoir le souci de connaître l’opinion publique, écrivent à huis clos des articles tendancieux. Si la Strassburger Post avait le moindre sentiment d’équité, elle reconnaîtrait que la manière d’agir du président de la Fédération des Sociétés de vétérans à Trèves manquait de courtoisie et de prévenance. Le Souvenir Français est une société qui a sa raison d’être, qui est hautement appréciée, même dans beaucoup de sphères allemandes. Mais il est profondément regrettable que certains esprits obtus s’obstinent à lui contester le droit d’honorer à sa manière les morts français de 1870.
Que dirait la Post si, en France, on aurait de pareils procédés à l’égard des Allemands qui vont rendre hommage à leurs morts ?
Qu’est-ce que la Strassburger Post a à redire à la cérémonie de Woippy ?
Que peut lui importer celle de Batilly ? Les Français sont là chez eux et n’ont pas à recevoir d’ordres de la part des gallophobes de Strasbourg. (LL)

Samedi 15 octobre 1910
La Maxe

Le château de Thury a été acheté au prix de 20.000 M. par M. de Ladonchamps. (LM)

Lundi 24 octobre 1910
(Accident)
– On nous écrit le 23 octobre :
« Hier matin, le sieur Winckel conduisait à Metz une voiture de pommes de terre attelée de deux chevaux. Une femme qu’il rattrapa en route lui demanda de monter avec lui sur la voiture. Mal lui en prit.
Peu après, l’attelage arriva vers le rouleau qui fonctionnait auprès de Maison-Neuve. Les chevaux prirent peur et s’emportèrent ; ils lancèrent la voiture contre l’angle d’une maison, et la femme fut projetée dans le fossé où elle resta comme assommée.
On la releva et on vit qu’elle avait une jambe cassée à plusieurs endroits. On la reconduisit en voiture à Saint-Rémy où elle reçut les soins d’un médecin de Metz. » (CdM)

Mercredi 26 octobre 1910
Avis mortuaire

Monsieur Joseph JANIN, Peintre-verrier à Nancy, décédé à Raon-L’Etape, le lundi 24 octobre, dans sa 59e année. Le service se fera à Raon le jeudi 27 octobre, à 8 heures et demie du matin pour être inhumé à Woippy (Lorraine), le vendredi 28 octobre.

Vendredi 28 octobre 1910
(Nécrologie).
– On nous écrit :
« M. Janin, peintre-verrier, qui vient de mourir à Raon-L’Etape à l’âge de 58 ans, était un enfant de Woippy ; à la suite de beaucoup de nos compatriotes, M. Janin avait quitté le pays après la guerre pour aller habiter Nancy où son talent d’artiste en vitraux, joint à son excellent caractère, a vite établi sa réputation dans toute la Lorraine ; les vitraux de Woippy, de Sarrebourg, mais principalement ceux de la nouvelle église du Sacré-Cœur de Nancy, témoignent de son remarquable savoir-faire ; M. Janin couronnait ces qualités naturelles par une foi profonde et une pratique sérieuse de sa religion. Nous présentons nos respectueuses condoléances à Mme Janin, sa compagne si dévouée. » (LL)

Samedi 29 octobre 1910
Woippy.

Décès. – M. Janin, peintre verrier, qui vient de mourir à Raon-L’Etape, à l’âge de 58 ans, était originaire de cette localité. Les vitraux de Woippy, de Sarrebourg et de la nouvelle église du Sacré-Cœur de Nancy sont l’œuvre de cet artiste, dont le talent est très apprécié dans toute la Lorraine. (LM)

Mercredi 2 novembre 1910
L’escroc, qui a réussi, ces jours derniers, à faire des dupes à Queuleu en leur promettant monts et merveilles, a recommencé son truc dans une famille de Woippy. Il a promis au père de famille une place de régisseur de ferme et de garde-chasse et a trouvé moyen, de cette façon, de se faire héberger et nourrir pendant plusieurs jours. Il a décampé ensuite pour faire de nouvelles dupes ailleurs jusqu’à ce que la police me pince une bonne fois. (LM)

Samedi 12 novembre 1910
(Cambrioleurs d’église).
– On nous écrit :
« Les exploits de ces messieurs les voleurs vont-ils recommencer dans notre contrée ? Dans la nuit de dimanche dernier à lundi, les troncs de l’église on été fracturés et le contenu en a été enlevé, mais le butin devait être maigre. On n’a constaté aucune effraction des portes, le voleurs ont dû se cacher la veille et se laisser enfermer dans l’église pour en sortir le lendemain après l’Angélus. » (LL)

Lundi 5 décembre 1910
« Kriegerverein » et « Souvenir Français ».
– L’organe des « Kriegerverein » d’Alsace-Lorraine, qui a titre Elsass-Lothringischen Krieger-Verbandsblatt, publie la note suivante dans son dernier numéro :
Après que l’attitude du « Souvenir Français » lors des fêtes commémoratives sur les champs de bataille en deçà et en delà de la frontière a prouvé que cette Société est en opposition avec nos statuts (art. 1, nos b et c), nous demandons aux comités départementaux et particulier d’obtenir que ceux de leurs membres qui sont en même temps membres du « Souvenir Français » sortent de la Fédération.
La Post approuve naturellement cette décision et compte bien qu’elle ne portera pas grand préjudice au chiffre des « guerriers ». Qu’aurait dit la Post si le Souvenir Français avait pris cette initiative ?
Le « Souvenir Français ne s’en portera d’ailleurs pas plus mal pour cela. (LL)

Année 1911 Retour haut de page

Samedi 21 janvier 1911 (LL)
Samedi 28 janvier 1911 (LL)

Samedi 11 mars 1911
Les opérations de recrutement dans l'arrondissement de Metz-campagne pour l'année courante auront lieu dans l'ordre suivant :

Vendredi 17 mars, à 8 h. 15 du matin, à Maizières, pour les communes de Fèves, Hagondange, Hauconcourt, La Maxe, Maizières, Norroy-le-Veneur, Plesnois, Pierrevillers, Semécourt, Talange, Marange-Silvange, Woippy.
Sont invités à se présenter aux jours et lieux indiqués et à l'heure fixée :
1. Tous les jeunes gens nés en 1891, qui résident ou séjournent actuellement dans l'une des communes de l'arrondissement de Metz-campagne.
2. Tous les jeunes gens nés les années précédentes, en résidence dans l'une des communes de l'arrondissement de Metz-campagne, au sujet desquels il n'a pas encore été statué définitivement lors des révisions antérieures ou qui par suite de n'importe quelle circonstance ne sont pas encore présentés devant une commission de recrutement.
Quiconque se trouvera en possession de papiers militaires devra les présenter. (LL)

Jeudi 30 mars 1911
Jolie propriété sise à Woippy, 7 minutes de la gare, avec remises et écuries à louer de suite en entier ou en partie.
S'adresser à Me T. Welter, notaire à Metz, rue des Clercs, 17. (LM)

Mercredi 6 avril 1911
(La mort d'un chemineau).
- Dans la matinée de samedi, un chemineau d'environ 35 ans arrivait de Seichamps (arrondissement de Nancy), faisait le tour des cafés en se livrant à de nombreuses libations. Vers 3 heures, l'inconnu qui manifestait hautement l'intention d'en finir avec la vie, tenta de mettre fin à ses jours en se tranchant l'artère de la main gauche. Vers 9 heures du soir, il demandait abri au maire qui le conduisit au violon municipal ; or, dimanche, vers 4 heures du matin, une épaisse fumée sortant du réduit, on y pénétra et on trouva le chemineau couvert de brûlures et ayant cessé de vivre. La gendarmerie de Nancy n'a pu établir l'identité du mort. Dans les poches, on a trouvé un morceau de papier sur lequel il avait écrit ces mots : « Je viens de coucher avec Losi, à la Maison-Rouge, près Metz ; j'en finis avec la vie. » Ces indications étaient écrites en langue allemande ; les chaussures du chemineau portaient également une marque allemande. (LL)

Mercredi 12 avril 1911
Les armes à feu.
- Au « Point-du-jour », près de Woippy, un jeune écolier de 11 ans voulait montrer à ses camarades le maniement d'un revolver chargé, quand le coup partit et atteignit au front un jeune garçon de 13 ans ; le malheureux ne tarda pas à expirer. (LM)

Mercredi 19 avril 1911
(Bénédiction du drapeau du Cercle catholique).
On nous écrit :
« Dix Sociétés de musique : Courcelles-Chaussy, Gandrange, Gravelotte, Jeunes-Ouvriers, Maizières, Saint-Julien, Uckange, Vallières, Cercle catholique Hayange, Cercle catholique Saint-Eucaire répondaient avec une gaieté de cœur au rendez-vous du Cercle Saint-Etienne de Woippy, qui fêtait la bénédiction de son drapeau.
La petite fête est des plus belles. Ce qui domine surtout et ce qu'on admire, habitants de Woippy et promeneurs venus en grand nombre, c'est le caractère religieux et le bon ordre que les organisateurs de la fête ont su mettre et garder jusqu'à la fin.
La bénédiction du drapeau se fait le matin à la messe solennelle devant une assistance nombreuse. M. le chanoine Louis par des paroles aussi fermes que paternelles rappelle aux membres du cercle la dignité de faire partie d'un cercle catholique mais aussi les devoirs qui leur incombent.
A une heure a lieu à la gare la réception des sociétés étrangères. On se dirige vers le presbytère pour le vin d'honneur, puis au kiosque préparé pour la circonstance. La société Saint-Etienne par une sonnerie salue son drapeau. L'organisateur de la fête remet le drapeau au président du cercle et recommande à ses membres de ne le souiller jamais, de le respecter toujours. Il parle en vrai catholique. Le président - c'est M. l'abbé Lhuillier - remercie tous les assistants de leur participation à sa petite fête et par des paroles qui sortent du cœur il rappelle à ses membres qu'ils font partie d'un cercle catholique, qu'ils doivent toujours faire honneur à leur drapeau et qu'ils doivent imiter saint Etienne, leur patron, le modèle du jeune homme courageux luttant et mourant pour sa foi. Les Jeunes-ouvriers, parrain pour la bénédiction, exécutent de leur mieux un morceau de bon goût. On joue deux morceaux d'ensemble qui sont bien exécutés. Chaque société joue à tour de rôle morceaux choisis et morceaux d'opéra. La fête se termine le soir pr une retraite aux flambeaux. Chacun s'en est retourné content. Honneur au cercle Saint-Etienne de Woippy et qu'il fasse toujours honneur à son drapeau. » (LL)

Samedi 20 mai 1911
Les fraises.

Ce fruit exquis, une spécialité du pays messin, commence à faire son apparition dans quelques fruiteries. Ces premières fraises cultivées sur couches sont d'autant plus recherchées par les gourmets qu'elles sont encore fort rares en ce moment. Les fraises servies au dîner de l'empereur à la présidence de Metz, étaient un produit de notre pays et ont été fournies par la maison de primeurs Yunck, rue Vincentrue. (LM)

Samedi 3 juin 1911 (LL)
Mardi 30 mai 1911
L'expédition des fraises et les chemins de fer.

En 1910, à l'occasion des expéditions de fraises dans la contrée de Metz, la Direction des chemins de fer a fait certaines expériences en vue d'assurer un meilleur transport de ces fruits précieux. Sur la base de ces expériences, la Direction des chemins de fer a communiqué un mémoire très judicieux au Ministère, concernant la fourniture des wagons, les soins d'emballage, le montant du port et l'établissement d'un horaire spécial selon les besoins de la cueillette. En même temps, la Direction générale des chemins de fer a porté son horaire de cet été à la connaissance des intéressés par l'affichage aux bureaux d'expédition de Metz (gare centrale) et de Woippy. Elle fait remarquer que le chemin de fer ne peut donner aucune garantie que les expéditions auront lieu par les trains réguliers. (LM)

Jeudi 8 juin 1911
Envois de fraises par le chemin de fer

Extrait du « Journal agricole d'Alsace-Lorraine »
En 1910, à l'occasion de transports de fraises dans la contrée de Metz, la direction des chemins de fer a fait des expériences, sur la base desquelles elle a établi les communications suivantes qu'elle a fait parvenir au ministère :
1° Concernant la fourniture des wagons.
Pour assurer l'arrivée des fraises en pleine fraîcheur et en bon état pendant l'été, nous avons reconnu la nécessité de mettre à la disposition des expéditeurs des wagons munis de moyens de ventilation suffisants. Ces wagons, désirés par les intéressés, étaient les wagons dits « wagons à moutons » (voiture Ve), dont les parois à jour permettent un rafraîchissement suffisant des fruits pendant le transport. Cependant, les expéditeurs n'ont fait usage de ces wagons que dans une mesure restreinte, car les fraises expédiées sans emballage dans des paniers ouverts perdaient de leur valeur, durant le trajet, par suite de la poussière et de la suie qui pénétrait, et étaient trop exposées aux atteintes de personnes non autorisées. Les expéditeurs préféraient les wagons de marchandises ordinaires et simplement couverts. On pourvoyait à l'entrée de l'air en ouvrant les soupapes. Du côté de l'administration des chemins de fer, rien ne s'opposait à ce qu'en partie on laissât les portes des voitures ouvertes.
Cependant, ces deux choses sont laissées au risque des expéditeurs, qui ont à le reconnaître formellement par écrit dans la lettre de voiture. Il semble que la ventilation reconnue possible par ces moyens ait suffi, l'année dernière, car aucune plainte n'a été faite concernant une arrivée défectueuse des fraises à la station de destination. En général, il est nécessaire que les expéditeurs fassent connaître à l'expédition des marchandises, jusqu'à l'heure de midi, la quantité à expédier, qui doit être livrée le jour suivant, avec déclaration de la destination, afin que les wagons nécessaires puissent être mis à temps à leur disposition.
2° Concernant l'emballage.
Le plus grand nombre des intéressés s'est contenté de mettre les fraises cueillies dans de paniers, que l'on mettait complètement découvert en wagon. En France, il est coutume, depuis des années, de charger les petits paniers, environ quatre par quatre, dans de petites caisses légères, grillées, nommées harasses, et de les couvrir avec de la gaze ou du papier. Cet emballage empêche la poussière et la suie d'entrer et rend les vols difficiles. Les inconvénients qui s'opposaient à l'usage des voitures grillées (voitures Ve) sont ainsi écartés. Ces harasses ont environ 62 cm de longueur, 42 cm de largeur et 20 cm de hauteur ; elles se composent de simples lattes de plâtrier à très bon marché et coûtent de 20 à 30 pf la pièce. Comme les paniers à fraises ont généralement 40 cm de longueur, 15 cm de largeur et de 15 à 19 cm de hauteur, on peut placer quatre paniers en travers dans une harasse. Par l'usage de harasses, le chargement des colis expédiés par les trains de voyageurs se fait plus facilement et plus rapidement. Une augmentation du prix de l'envoi ne découle pas de l'emploi des harasses, puisque les paniers coûtent également 20 à 30 pf pièce, et qu'ils souffrent moins par l'emploi des caisses grillées que par le mode d'expédition actuel. Nous ne pouvons que recommander aux expéditeurs de se procurer des harasses pour l'envoi des fraises.
3° Concernant le transport.
Nous avons transporté les envois de fraises par tous les trains disponibles, et nous avons, avec les commissions des chemins de fer, combiné un horaire avantageux pour l'expédition, afin que les envois arrivent dans le moins de temps possible à la halle du marché central de Berlin. L'année dernière, probablement à cause du temps humide qui agissait défavorablement sur la fraîcheur des fraises, les envois pour Berlin étaient si peu nombreux que cet horaire n'a pu entrer en vigueur. Avant la saison de 1911, nous prendrons encore un arrangement avec l'administration des chemins de fer de Prusse.
4° Concernant le port
Nous remarquons qu'en 1910, le port pour les envois de fraises a été calculé régulièrement par colis. Si les intéressés emploient les harasses, comme nous le leur recommandons, nous pourrons charger, en nous servant du deuxième étage de voitures Ve, une telle quantité de fraises, à notre avis de 4 à 6.000 kilos, que le port pourra être calculé à prix réduit. L'économie qui en résulte n'est pas insignifiante. Par exemple, pour la ligne Metz-Strasbourg (155 km) le prix de grande vitesse des fraises se monte aux chiffres suivants :
3.000 kg : 54,00 M  62,00 M
3.440 kg : 61,90 M  62,00 M
3.450 kg : 62,10 M  62,00 M
4.000 kg : 72,00 M  62,00 M
5.000 kg : 90,00 M  62,00 M
Si l'expéditeur n'a pas assez de marchandises un jour pour faire usage de cette réduction de port, il peut s'associer à un ou plusieurs expéditeurs fournissant au même endroit, afin d'arriver à la quantité requise. On peut recommander la même chose aux expéditeurs qui envoient une quantité inférieure à 1.500 kilos à la même destination, car c'est à partir de cette limite minimum qu'un wagon spécial permettant l'expédition sans déchargement avant la station d'arrivée pourra être mis à leur disposition. Or, il résulte du tableau ci-dessus que, pour ces wagons, le transport se comptant par colis revient, dans une certaine mesure, meilleur marché.
Postscriptum
La direction générale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine vient de nous informer qu'elle a porté son horaire de cet été à la connaissance des intéressés par l'affichage aux bureaux d'expédition de Metz (gare centrale) et de Woippy. Elle fait remarquer que le chemin de fer ne peut donner aucune garantie que les expéditions auront lieu par les trains réguliers. (LM)

Lundi 12 juin 1911
Marché aux fraises.

Le Syndicat de Woippy a commencé son envoi de fraises pour Berlin. Le 27 juin, les fraises valaient 20 à 25 pf la livre. Il y a beaucoup d'acheteurs étrangers dans la campagne messine, dont trois de Berlin.
Une correspondance du Dr Hertzog au « Journal agricole », dit que les poires ne tiendront pas cette année ce que promettait la floraison ; les mirabelles sont malheureusement fortement piquées par la tenthrède, surtout la mirabelle de Nancy ; celle de Metz résiste mieux ; les mirabelles sont actuellement aussi visitées par le papillon de la pyrale des pruniers (Grapholitha fissirana). Pour combattre ces deux insectes, l'on fait bien de ramasser les fruits tombés qui logent le ver ou la larve des insectes. L'on trouve aussi par-ci par-là sur les poiriers le peritelus griseus ou péritèle gris, un charançon qui s'attaque aux bourgeons pendant la nuit et les détruit en grand nombre ; mais on ne le trouve que sur les arbres taillés, donc pas sur les hauts vents ; c'est la grisette des jardiniers. Les larves vivent dans le sol, non sur l'arbre.
Recueillir l'insecte est le seul moyen de le combattre à cette époque. Entourer les arbres, pour l'empêcher d'y monter, d'une bande-piège gaufrée. (LM)

Mardi 11 juillet 1911
Vandalisme.
- Le 22 juin de cette année, un jeune tilleul a été cassé sur la route d'arrondissement numéro 17 b, près du kilomètre 0,580 aux environs de Woippy. Il est assuré à ceux qui dénonceront les auteurs de telle façon, qu'ils soient punis judiciairement, une récompense jusqu'à concurrence de 40 mark. (LM)

Samedi 22 juillet 1911
La Société de musique la « Lyre » de Woippy a l'honneur d'inviter les jeunes gens de Metz et des environs à la fête d'été qui aura lieu demain dimanche 23 juillet courant. (LM)

Samedi 29 juillet 1911 (LL)
Mercredi 26 juillet 1911
(Les méfaits de la foudre).
- On nous écrit :
« Pendant l'orage de lundi soir, la foudre a tué trois vaches dans les parcs de la ferme de Sainte-Agathe, près de Woippy. Cette ferme est exploitée par Mme veuve Schmitt ». (LL)

Jeudi 10 août 1911
Vache écrasée.
- Une automobile militaire a écrasé, lundi soir, sur la route de Woippy, une vache appartenant à un ouvrier du chemin de fer, nommé Weber.
D'après la « Metzer Zeitung », l'auto n'aurait pas été munie d'une lanterne. (LM)

Jeudi 5 octobre 1911
Saint-Remy. - (Incendie).
On nous écrit :
« Cette nuit, le feu s'est déclaré dans la maison de M. Chopp, journalier à Saint-Rémy, près de Woippy. En un clin d'œil la maison était détruite de fond en comble. Avec bien de la peine les habitants qui reposaient ont pu se sauver et sauver aussi deux vaches de l'étable. Par contre trois porcs gras ont péri dans les flammes. Le défaut de pompe à incendie a rendu les travaux plus difficiles. On ignore la cause du sinistre. » (LL)

Jeudi 12 octobre 1911
On nous écrit :
« C'est en grand nombre que, comme les années précédentes, la population a répondu dimanche dernier à l'appel du « Souvenir français » pour assister au service commémoratif célébré à la mémoire des soldats français morts en 1870.
La cérémonie religieuse terminée, les membres de l'œuvre se rendirent au cimetière où plusieurs couronnes et gerbes de fleurs furent déposées sur les nombreuses tombes militaires. La couronne destinée au général Gibon était portée par un vieux vétéran qui servit au 21e de ligne, sous les ordres du colonel Gibon ; c'était vraiment émotionnant d'entendre ce vieux brave parler de son colonel comme d'un père.
Après la visite au cimetière, une réunion privée réunissait à la salle Galleron les membres de l'œuvre. » (LM)

Mardi 24 octobre 1911
Les élections à la deuxième Chambre du Landtag d'Alsace-Lorraine du 22 octobre 1911.
Circonscription de Montigny-Sablon :
  Dr. RECH STEINMETZ SCHULTZ
Amanvillers
Augny
Ban Saint-Martin
Bronvaux
Fèves
Longeville
Lorry-lès-Metz
La Maxe
Montigny
Moulins
Norroy-le-Veneur
Plesnois
Plappeville
Sablon
Saint-Privat-la-Montagne
Saulny
Scy
Semécourt
Woippy
31
40
43
10
16
89
51
58
516
37
38
20
28
841
32
24
58
16
   72   
34
32
66
12
21
62
40
15
818
27
34
22
21
602
27
43
14
26
   91   
21
21
5
6
21
26
9
10
232
23
24
7
37
170
39
10
21
24
   44   
Total : 2021 1991 750

Lundi 30 octobre 1911
Les élections à la seconde Chambre du Landtag d'Alsace-Lorraine.
(Deuxième tour de scrutin, 29 octobre 1911)
Circonscription de Montigny-Sablon :

  Dr REICH STEINMETZ
Amanvillers
Augny
Ban Saint-Martin
Bronvaux
Fèves
Longeville
Lorry-lès-Metz
La Maxe
Montigny
Moulins
Norroy-le-Veneur
Plesnois
Plappeville
Sablon
Saint-Privat-la-Montagne
Saulny
Scy
Semécourt
Woippy
45
51
55
7
17
97
b2
b0
b70
41
39
12
31
913
37
25
58
17
  101  
62
60
92
23
48
91
67
19
1091
84
66
45
54
827
90
55
52
33
  151  
Total : 2241 3006

Mardi 14 novembre 1911
(Dans la boue ; on réclame des cantonniers.)
On nous écrit :
« Depuis une année et plus, il a été défendu aux cantonniers d'approprier quoi que ce soit dans le village. Devant le bureau de poste et tout le long du trottoir qui traverse le village, la boue a 15 à 20 centimètres de hauteur ; tous les petits aqueducs de ce trottoir sont bouchés et forment des étangs. Dans la rue de Briey, il y a un lieu de dépôt qui n'a pas été nettoyé depuis 15 mois ; les propriétaires sont obligés de faire des pontons, pour passer au-dessus des mares d'eau stagnante qui s'y trouvent et qui sont devenues un centre d'infections pendant tout l'été ; pour éviter des maladies dangereuses et au nom de la salubrité publique, il serait temps de remédier à cet état de choses.
On dit dans le village que cette négligence existe par suite de l'entêtement d'un agent qui a perdu plusieurs procès contre des propriétaires de la banlieue. » X (LL)

Jeudi 16 novembre 1911
(Nécrologie).
On nous écrit :
« Le cercle catholique Saint-Etienne et Woippy tout entier viennent de faire des funérailles, comme on en voit rarement, à un jeune ouvrier, André Seingnert. Foudroyé par le courant électrique, samedi à Maizières, où il travaillait, il est mort sans avoir pu pousser un soupir, mais ceux qui le connaissaient intimement savent qu'un chrétien de sa trempe n'a rien à redouter d'une mort aussi subite. D'un extérieur sympathique, spirituel, dévoué, fidèle dans son amitié, il édifiait sans bruit toute la paroisse par une vie de piété admirable dans un jeune homme de 24 ans. Sa place à l'église, qu'il a sanctifiée par sa communion de chaque dimanche, par l'assistance à tous les offices, sans en excepter une prière du soir, sa place nous dira longtemps qu'il a été le modèle du jeune homme chrétien. C'était la pensée qui venait à l'esprit de tous en voyant M. le chanoine Louis, président des Cercles du diocèse, couronner par sa présence le magnifique démonstration de sympathie de toute la paroisse autour de ce cercueil. Puissent toutes les larmes, qui ont coulé sur cette tombe, adoucir la douleur de ses parents dont il était le soutien. Après avoir été pour eux un bon fils, après avoir travaillé pour la nombreuse famille dont il était l'aîné, il voulait l'an prochain conduire à l'autel une jeune fille digne de lui. Dieu en a jugé autrement ; qu'il lui donne le repos éternel. » (LL)

Vendredi 17 novembre 1911
Décès.
- Mardi ont été célébrées au milieu d'une grande affluence les obsèques d'un jeune ouvrier M. André Seingnert qui a été foudroyé samedi à Maizières par le courant électrique. (LM)

Mercredi 22 novembre 1911
(Cambriolage).
On nous téléphone ce matin que des voleurs se sont introduits, la dernière nuit, chez M. Charles Keller, cultivateur à St-Eloy, et ont enlevé les saucissons et les jambons d'un gros porc récemment abattu. Pour pénétrer dans l'immeuble, les voleurs, opérant d'une façon bien moderne, ont enlevé une partie de la toiture, et, le coup fait, sortirent par la porte qu'ils forcèrent avec une barre de fer. Le cambriolage a eu lieu après minuit, malgré les chiens qui ont donné de la voix.
Au reste, depuis plusieurs semaines, une bande de rodeurs semble avoir jeté son dévolu sur La Maxe, où presque tous les jours on signale des vols de lapins et de poules. (LL)

Lundi 27 novembre 1911
Incident d'obsèques.
- Dans la matinée de samedi dernier, a eu lieu l'enterrement d'un habitant de la localité, Antoine Kopp, maçon de son métier. Une grande assistance assistait à la cérémonie. Sur la demande que le défunt avait faite, avant de mourir, d'être enterré en musique, la musique du Kriegerverein se trouvait sur les lieux. Quand le curé s'en aperçut, il déclara que la musique ne pourrait pas jouer. Mais celle-ci ayant passé outre, le curé se retira et les obsèques se poursuivirent sans le concours du prêtre. (LM)

Samedi 2 décembre 1911
(La musique aux enterrements d'anciens militaires).
La Metzer Zeitung et le Messin ont publié une correspondance identique blâmant M. le Curé de Woippy de n'avoir pas voulu tolérer de la musique pendant l'enterrement d'un membre du Kriegerverein. Ces journaux ont tout simplement prouvé par là qu'ils ignorent les règlements en vigueur et auxquels le clergé de Woippy s'est strictement conformé. Celui qui n'a pas observé ce règlement, c'est le président du Kriegerverein qui a donné l'ordre à la musique militaire de jouer dans le cortège. (LL)

Lundi 4 décembre 1911
Dernièrement, une note paraissait dans divers journaux allemands (on devine lesquels) et dans le Messin, en termes à peu près identiques. Il s'agissait de l'enterrement d'un vétéran, qui avait demandé d'être enterré avec la musique militaire. Or, disait-on, le curé déclara que la musique ne devait pas jouer ; et comme cependant elle se mit à jouer, il s'en retourna et l'enterrement se fit sans lui.
Ainsi présentée, cette relation tend à rendre odieuse la conduite du clergé. Ce qui est odieux en réalité, c'est la prétention qu'eut le chef de la Société des vétérans de vouloir régler une cérémonie religieuse à sa fantaisie. Voici comment les choses se sont passées. Lors de la levée du corps, le vicaire fit observer au chef de musique qu'il ne fallait jouer que pendant qu'on sortirait le cercueil. Néanmoins, elle joua jusqu'à l'arrivée à l'église. Pendant la messe d'enterrement, le curé alla trouver le chef de musique et lui dit qu'il ne fallait jouer qu'au cimetière, quand les prières liturgiques seraient achevées, ainsi que le veut le règlement ; le chef de musique y consentit courtoisement. Mais lorsque le cortège quitta l'église pour se rendre au cimetière, le chef des vétérans donna à la musique l'ordre de jouer ; elle dut obéir ; c'est alors que le curé, voyant pour la seconde fois qu'on ne tenait pas compte des prescriptions, rentra à l'église. A-t-il manqué à l'amour du prochain, comme le lui reprochent les journaux susdits ? - et ceux-ci n'ont-ils pas accueilli un peu légèrement un écrit faussé ? (CdM)

Vendredi 8 décembre 1911
Le train ordinaire 404 avec deuxièmes, troisièmes et quatrièmes classes, qui quitte Thionville à 1 heure 41 de l'après-midi et Woippy à 2 heures 16 arrive à Metz à 2 heures 29, est très fréquenté et, la plupart du temps, surchargé. Dimanche dernier, à Woippy, il n'a pas pu prendre de voyageurs et plus de trente personnes ont dû s'en retourner chez elles ou attendre un train plus tardif ou partir à pied pour Metz. Voilà une situation indigne d'une administration des chemins de fer d'Empire et qui n'est pas tolérable plus longtemps. La station de Woippy aurait dû, il y a longtemps, réclamer plus de voitures pour ce train. En outre, elle pourrait être un peu plus polie et avenante pour le public mécontent. (LM)

Vendredi 9 décembre 1911
(Les inondations et leurs suites).
On nous écrit :
Enfin c'est fait ; l'appel de la presse a été écouté et nos braves cantonniers ont mis tout en ordre. Mais pourquoi n'en est-il pas toujours ainsi ? Il nous semble que les administrations, soit des communes, soit des ponts et chaussées, ne sont pas dispensés de l'arrêté préfectoral concernant l'entretien des routes auquel tout propriétaire est tenu.
Tout est bien qui finit bien ; mais permettez-moi de continuer et d'exposer la série de nos plaintes légitimes. Aux mois de janvier, février et juin 1910 et aussi dans les années antérieures, nous avons eu des inondations, et plus de 50 propriétaires ont subi des pertes très sensibles. Les uns ont réclamé à l'administration communale ; il leur fut répondu : « Mettez un parapluie au-dessus de vos champs ! » D'autres se sont adressés à l'administration des chemins de fer, faisant valoir que le pont qui traverse la voie était trop bas et trop petit. Réponse : ledit pont est comme il doit être. D'autres enfin ont eu recours directement au gouvernement qui vient de leur accorder une subvention. D'où, bien entendu, des contents et des mécontents.
Vu la bonne intention du gouvernement, il nous semble qu'à l'avenir il pourrait contenter tous ceux qui ont à souffrir de ces inondations si fréquentes en faisant quelque travaux peu coûteux. En dehors du pont du chemin de fer (passage du ruisseau à Bonne-Fontaine) trop petit et trop bas, le pont de la route de Woippy est particulièrement insuffisant. Les tuyaux mesurent environ 80 cm à 1 m de diamètre, mais il s'y trouve très souvent jusqu'à 40 cm de vase, ce qui réduit de moitié la place pour le passage de l'eau. Et sous ce pont doivent passer quatre ruisseaux, dont chacun, d'après l'ordonnance officielle, comporte 70 cm de fond, 1 m 20 de largeur et 1 m 20 de profondeur. Ces ponts ont été construits il y a plus de 60 ans et ne répondent plus aux besoins actuels. Depuis les travaux militaires, déboisement des côtes, construction des magasins, batteries et surtout des routes de guerre, l'eau nous arrive subitement des côtes et avec une force incroyable. Nous portons ceci à la connaissance de l'administration en espérant bientôt les améliorations nécessaires. (LL)

Lundi 11 décembre 1911
A force de réclamations, les cantonniers ont fini par recevoir l'ordre de rendre abordable nos routes boueuses. Mais ce n'est pas fini, de beaucoup, de mettre ordre à tout ce qui cloche. Voilà les pluies qui reviennent, donc aussi la possibilité des inondations ; l'an dernier, on en a beaucoup pâti. Mais, pensez-vous, cela ne dépend pas des services publics ? La pluie, non ; mais l'écoulement des eaux ? Que penseraient les Messins si leurs ingénieurs voulaient faire passer la Moselle entre deux quais rapprochés à une dizaine de mètres ? Que ces ingénieurs mériteraient d'être renvoyés à l'école primaire ! Or, entendez ; le pont de la route de Woippy offre aux eaux un passage de moins d'un mètre de diamètre ; quatre ruisseaux y déversent leurs eaux, et selon l'ordonnance officielle chacun de ces quatre ruisseaux a 0,70 de largeur au fond, 1 m 20 de largeur à la surface, 1 m 20 de profondeur. Donc, en cas de pluie un peu forte et prolongée, c'est l'inondation obligatoire et officielle. - C'est comme cela ! (CdM)

Mercredi 20 décembre 1911
On apprend que le sieur Eugène Humbert, qui avait quitté notre localité, son village natal, au courant de l'été dernier, vient d'être retrouvé à l'état de cadavre en pleine décomposition dans le bois de Facq, situé entre Pont-à-Mousson et Morville-sur-Seille. (CdM)


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