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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1908 - 1909 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin LM)
Gazette de Lorraine (GdL)
La Patriote Lorrain (PL) Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy,
des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)
Les articles de journaux de langue allemande (MZ, ZL et BZ) ont été collationnés et traduits par M. Jean Schmitt, président de l'association "Montigny autrefois".

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  Dernière mise à jour : 9 novembre 2011

Année 1908

Dimanche 23 février 1908
Mercredi 19 février 1908
Woippy. (Adjudications).
Samedi dernier a eu lieu au bureau de la section de construction Metz V l’adjudication de travaux re renforcement de la chaussée à la gare de Woippy et des routes d’accès et des rampes pour le passage au-dessus du niveau au kilomètre 164, 328 et de la construction des perrons.
Les soumissions suivantes ont été faites pour le renforcement des routes : Schnitzel, 14 707 M. ; Nitzsche, 14 033 M. ; G. Endres, 15 147 M. ; Jean Becker, à Coblence, 15 313 M. ; Gérardin, 15 481 M. ; Schönbach, 15 813 M. ; Leister, 18 264 M. ; les héritiers Flugge, 29 783 M., et Lieser et Bastgen, 32 301 M.
Pour la construction des perrons ont été présentées les soumissions qui suivent : Jean Becker, à Coblence, 4 446 M. ; Nitzsche, 4 529 M. ; Schnitzler, 4 612 M. ; Schönbach, 4 715 M. ; Fabrique lorraine de béton, 4 780 M. ; Lieser et Bastgen, 5 385 M. ; G. Enders, 5 481 M. ; Martini, à Metz, 6 136 M. ; Schiller, à Saint-Remy, 6 253 M. ; et les héritiers Flugge, 9 652 M. (LL)

Mercredi 26 février 1908
Metz-campagne.
Les opérations de recrutement dans l’arrondissement de Metz-campagne pour l’année courante auront lieu dans l’ordre suivant :
(…)
Mardi, le 24 mars, à 9 heures du matin, à Metz (Hôtel de la Cigogne, rue de l’Esplanade), pour les communes de Ban-Saint-Martin, Sablon, Woippy.
(…)
Sont invités à se présenter aux jours et lieux indiqués et à l’heure fixée :
1° Tous les jeunes gens nés en 1888, en résidence présentement dans l’une des communes de l’arrondissement de Metz-campagne ;
2° Tous les jeunes gens nés les années précédentes, en résidence dans l’une des communes de l’arrondissement de Metz-campagne, au sujet desquels il n’a pas encore été statué définitivement lors des révisions antérieures ou qui par suite de n’importe quelle circonstance ne se sont pas encore présentés devant une commission de recrutement. (LL)

Dimanche 1er mars 1908
Mercredi 18 mars 1908
Devant-les-Ponts.
Par suite des travaux de construction d’un passage au-dessus du niveau du chemin de fer près de la gare de Devant-les-Ponts, la partie du chemin de La Ronde située entre les routes d’arrondissement numéro 6 et numéro 7 sera complètement fermée à toute circulation à partir du 15 mars courant jusqu’à nouvel ordre.
Le passage à niveau situé près du km 162,3 (près de la salle d’attente) avec les routes s’y rattachant servira de compensation pour la circulation des voitures. (LM)

Vendredi 20 mars 1908
Déraillement.
Un accident d’une certaine importance s’est produit hier matin sur le glacis de la porte de France, dans la direction du futur viaduc destiné à remplacer le passage à niveau. Ce viaduc est terminé quant aux travaux de maçonnerie. Il reste à élever le remblai qui fournira l’assise de la route donnant accès au viaduc. Les matériaux nécessaires à cet effet sont amenés de Woippy par un chemin de fer à voie étroite. Hier matin, un train de ballast composé d’une locomotive et d’une demi-douzaine de wagonnets a déraillé en passant sur un pont provisoire en pente de ce côté de la route qui conduit à la gare de Devant-les-Ponts. D’après une version, les rails auraient été rendus glissants par suite de la gelée et le train n’aurait pu être arrêté à temps. Il est plus que probable que le pont provisoire en bois s’est effondré sous le poids. La locomotive est tombée en bas du talus et s’est couchée sur le côté. Les wagonnets ont été plus ou moins démolis. En somme les dégâts ne paraissent pas considérables. (LL)

Devant-les-Ponts. Accident de chemin de fer.
L’accident de Devant-les-Ponts, brièvement signalé hier, qui se borne à des dégâts matériels, est arrivé vers 6 heures du matin, sur la rampe d’accès du passage au-dessus de la route menant à la gare. C’est le nouveau passage qui doit remplacer le passage à niveau appelé à disparaître. On est en ce moment occupé à faire les remblais de cette nouvelle route avec de la terre rapportée de Woippy par un petit chemin de fer Decauville.
A l’heure que nous venons d’indiquer plus haut, un train de ballast était précisément arrivé de Woippy avec des wagonnets chargés de terre que les wagonnets devaient verser à même le talus en formation. A un moment donné, le poids des wagonnets déjà sur la pente entraîna la locomotive sans que le machiniste pût serrer le frein.
En même temps, un craquement se fit entendre, la voie construite sur des piliers s’affaissa, tandis que les wagonnets culbutèrent les uns sur les autres.
Les dégâts matériels sont évalués à 4 000 mark. Le machiniste avait juste eu le temps de sauter à bas de la locomotive qui alla s’effondrer à 4 mètres en contrebas du talus. (LM)


A la porte de France à Metz
Un pont provisoire s'écroule sous le poids d'un train de ballast (le 18 mars 1908) - (Photogr. Jacobi)

Mercredi 1er avril 1908
Woippy. (Transfert de la station de chemin de fer).
Au 1er avril la halte de Woippy, à la borne kilométrique 165, 290 de la ligne de Metz à Thionville sera supprimée et une nouvelle halte établie au kilomètre 164, 490. La nouvelle halte sera rapprochée de 800 mètres du village de Devant-les-Ponts. (LL)

Dimanche 5 avril 1908
Bureaux de poste auxiliaires.

Au 1er avril prochain, des bureaux de poste auxiliaire seront ouverts à … La Maxe, circonscription postale de Woippy, … (PL)

Mardi 7 avril 1908
Woippy. (Accident).
Près de Bellevue, on procède en ce moment à la construction d’un fortin. Hier après-midi, des enfants s’amusaient sur les chantiers à mettre des wagonnets en mouvement. Soudain, l’un de ceux-ci se renversa sur un bambin de neuf ans, le petit Weisberg, dont le père, ouvrier, habite Bellevue. A la vue de l’accident, les enfants prirent la fuite abandonnant leur petit camarade. Il ne fut trouvé que plus tard par des passants et transporté à l’hôpital Bonsecours à Metz où on constata que le petit malheureux avait les deux jambes fracturées. (LL)

Mardi 14 avril 1908
Pays messin. (Culture de la betterave).
Au sujet de la nouvelle concernant la reprise de la culture de la betterave sucrière dans nos pays, le Messin rappelle que des fabriques de sucre ont existé à Talange, à Basse-Yutz et à Beauregard, ainsi qu’à Champigneulles et à Pont-à-Mousson. Le plus près de Metz, à Talange, c’était M. Jacques-Victor de Franchessin qui y créa une fabrique de sucre de betterave, la première usine de ce genre établie dans le département de la Moselle. Il dut, nous dit Nérée Quépat, vaincre de grandes difficultés, l’industrie était nouvelle, les procédures peu connues et ce n’est qu’après plusieurs années d’expériences que l’établissement commença à prospérer ; en outre, la culture de la betterave excitait de grandes défiances, et c’est à grand peine qu’il parvint à l’introduire chez les cultivateurs de la région. La situation de l’industrie était devenue précaire vers 1860 ; il eût fallu d’ailleurs renouveler complètement l’outillage pour l’adapter à de nouveaux procédés de fabrication ; dans ces conditions M. de Franchessin préféra fermer son usine.
Il y avait pour le service des sucres trois commis, dont un chef de poste, établis à Ennery. Trois autres étaient à Talange, dont un était également chef de poste. A Basse-Yutz, où il y avait la fabrique Guillemard, il y avait deux commis. La sucrerie Brice, à Champigneulles, occupait, en 1862, 14 ouvriers ; celle de la veuve André, née Baudot, à Pont-à-Mousson, en avait 50. La fabrique commencée en novembre 1829 à Beauregard, appartenait à M. Jean Poulmaire, qui avait déjà la brasserie et tannerie les plus importantes du département de la Moselle. Il employait les machines et suivait les procédés de fabrication de Crespel-Delin, d’Arras.
La nouvelle tentative en vue de l’introduction de l’industrie sucrière en Lorraine réussira-t-elle ? Beaucoup en doutent. D’après un bruit qui nous revient les achats de terrains dans la vallée de la Moselle n’auraient aucun rapport avec la culture de la betterave sucrière. (LL)

Samedi 25 avril 1908
Woippy. (Tentative de vol à l’église).
Dans la nuit du mercredi à jeudi, de mauvais drôles ont tenté de s’introduire dans l’église de Woippy et ont fracturé deux portes. Leurs efforts cependant sont resté infructueux. De fortes barres de fer disposées à l’intérieur défendaient l’accès de l’église et les malfaiteurs en ont été pour leurs frais. (LL)

Mercredi 29 avril 1908
Woippy. (Accident mortel).
Un ouvrier italien, occupé à des travaux de réparation de la voie ferrée près de Woippy, a été surpris samedi matin vers sept heurs par le train 794 et projeté violemment de côté. Il a reçu de si graves blessures à la tête qu’il est mort quelques heures après l’accident. (LL)

Dimanche 10 mai 1908
Jeudi 21 mai 1908
Woippy. (Gare à vendre).
On nous écrit :
C’est de la nouvelle gare qu’il s'agit. Elle doit être à vendre, car elle n’a aucune utilité. Voyez plutôt. Un voyageur se présente ce matin après avoir fait un kilomètre de détour, puisque nous n’avons pas de chemin direct pour aller à la gare, pas plus que de gaz ni d’électricité (c’est le progrès à Woippy). Il demande un billet pour Strasbourg avec retour.
- Nous n’avons pas de retour Strasbourg, répond, fort poliment d’ailleurs m’employé de service.
Eh bien ! donnez-moi un supplément pour train-poste, je n’aurais pas le temps à Metz d’aller en chercher un, et vous savez qu’il en faut, sinon…
- Ach ! leider, nous n’en avons pas.
- Enfin soit. Mais alors veuillez bien envoyer ce paquet en petite vitesse.
- Ah ! il faut aller à Devant-les-Ponts ; ici nous ne prenons rien pour la petite vitesse.
Le voyageur se résigne et, comme il va à un enterrement, il ne lui convient pas de faire des réflexions. Il regarde sa montre ; dix minutes de retard. Comme il en a 25 à attendre à Metz, il n’enverra pas la dépêche qu’il devait envoyer et tout sera dit. Voilà 20, 30 minutes de retard, il demande à un employé si cela va durer longtemps encore. Personne n’en sait rien. Tout à coup le train-poste sort du brouillard et brûle la politesse à tous les voyageurs. S’il plaît à Dieu, le train ordinaire venant de Thionville arrivera encore aujourd’hui à Metz, mais il n’est plus question pour personne d’aller assister, voire même à un enterrement sur la ligne de Metz-Strasbourg.
P.S. - Au moment où j’écris ces lignes, on m’assure que les très nombreux ouvriers qui travaillent tous les dimanches sur la voie à l’ancienne gare de Woippy, ont arrêté le train en question et qu’ils ne le laisseront partir que le jour où l’administration se décidera à ne plus les faire travailler le dimanche. En ce cas, bravo les ouvriers, au risque de mécontenter le voyageur Metz-Strasbourg. (LL)

Samedi 23 mai 1908
Le charançon des Fraises

Une véritable calamité s'est abattue sur les plantations de fraises de Woippy et des environs, et à l'heure qu'il est, le dommage occasionné par ce fléau est déjà évalué, pour la banlieue de Woippy seule, à plus de 10 000 M. L'ennemi que je tiens à signaler ici est un petit scarabée de la famille des charançons ou rynchtes, d'un noir brillant. La petite bête, de tout au plus 2 millimètres 2 dixièmes, pratique pour sa ponte un très petit trou dans les bourgeons, et fait ensuite une blessure à la tige qui bientôt se fane et se couche. Les bourgeons ne s'ouvrent plus, et si l'insecte se multiplie par trop, une grande partie de la récolte est ainsi détruite, avant même que les plantations n'arrivent à fleurir ou les fleurs à se nouer. Un autre insecte de la même famille, et long de 5 millimètres, s'attaque seulement aux feuilles. Mais les dimensions de tous deux ne permettent pas de les confondre ensemble. Ceux que nous avons vus étaient le petit charançon qui porte nom Anthonomus Rubi, ou anthonome du framboisier ; car cette petite bête s'attaque aussi à cet arbuste.
Comme l'on voit, il s'est établi chez nous, sur une plantation plus précieuse que les framboises, et les fraisiéristes sont dans l'anxiété. Je voudrais bien maintenant leur indiquer un moyen de combattre ce nouvel ennemi ; malheureusement il n'existe jusqu’à ce jour aucun moyen d'atteindre ce but, et tout ce que l'on peut faire, c'est d'essayer les différents insecticides que nous avons déjà à plusieurs reprises recommandés pour combattre la vermine des arbres fruitiers. Comme tous les scarabées ou coléoptères, ce charançon est admirablement protégé contre tout insecticide par la dureté de ses élytres cornées, qui sont au surplus garnies encore d'un duvet empêchant l'adhésion de tout remède liquide ou en poudre. Nous rappelons donc aux fraisiéristes des environs de Metz l'insecticide à base de quassia amara, que nous avons indiqué dans notre article sur la vermine des arbres fruitiers, dans les colonnes de ce journal même, il y a quinze jours ou trois semaines. Mais pour éviter de longues recherches, nous en renouvelons la recette. Prenez 7 kg 1/2 de copeaux de cassia amara, faites bouillir dans 50 litres d'eau ; laissez macérer pendant vingt-quatre heures cette décoction, puis décantez. Prenez encore 12 kg 1/2 de savon neutre ou de savon noir (mieux vaut le savon neutre), faites dissoudre dans 50 litres d'eau.
Pour l'employer, prenez 1 litre de solution de savon et 1 litre de décoction de quassia que vous mettrez dans 8 litres d'eau. Nous recommandons de faire des essais avec cet insecticide. On pourrait encore essayer de l'émulsion Riby qu'on emploie contre les altises de la vigne en Algérie : eau 100 litres ; savon 500 grammes et pétrole 1 litre. Nous recommandons encore : 100 litres d'eau, 500 grammes de savon et 1 litre de jus de tabac riche en nicotine. L'on trouvera toutes ces matières chimiques dans chaque bonne droguerie de la ville. Nous recommandons encore aux fraisiéristes qui voudraient tenter la lutte de couper tous les bourgeons piqués dans lesquels les femelles ont déposé leurs œufs, pour les détruire par le feu. De cette manière, on empêche au moins la génération future de ces insectes de naître et de se multiplier.
Pour compléter nos indications, citons encore aux fraisiéristes du Pays messin l'emploi du Carbolineum soluble, émulsion insecticide préparée par la fabrique Avenarius, appliquée sur les plants en pulvérisation avec les pulvérisateurs à bras en usage dans la viticulture. Comme il s'agit d'organes verts et délicats à préserver, il ne faudra prendre la solution qu'à un demi pour cent, c'est-à-dire sur 100 kg d'eau (1 hectolitre) 500 gr d'émulsion Avenarius, afin de ne pas les brûler par le produit chimique en question. Seulement nous recommandons pour ces essais la plus grande circonspection et de ne les faire qu'en toutes petites dimensions, afin de ne pas se faire trop de mal en cas de non réussite, et puis aussi pour ne pas exposer les fruits à contracter peut-être un mauvais goût de goudron, ce qui serait possible. Ce seraient les premiers essais opérés avec ce produit sur des plants de fraises ; la précaution s'impose donc dans ce cas ; en effet, que servirait-il de conserver même beaucoup de fruits, si ceux-ci devaient devenir impropres à la consommation ?
A tous ceux qui voudraient faire des essais, nous recommandons encore d'avoir recours aux bons conseils du directeur de la succursale de la Station agronomique de Colmar à Metz, M. le Dr Roessler, place Saint-Simplice, n° 16, qui s'est déjà occupé de cet ennemi de nos belles cultures de fraises et qui se mettra obligeamment à leur service. Il va sans dire que nous-mêmes serons toujours prêt, de notre côté, à les seconder de toutes nos forces.
Ce que nous constatons ici pour les fraises arrive bien dans toute culture spéciale occupant les mêmes terrains pendant une série d’années consécutives ? Les ennemis spéciaux s'y multiplient avec le temps, jusqu’à devenir tout à coup des fléaux et de vraies calamités économiques. L’on a déjà vu qu’en certains cas, où tous les moyens essayés ont refusé d’agir avec efficacité, l’on a été bel et bien obligé de cesser toutes cultures en question au moins dans le confins, et de faire de nouvelles plantations dans des terrains assez éloignés et encore vierges de ces cultures. Espérons toutefois que nos fraisiéristes de la banlieue messine réussiront à combattre l’ennemi avec succès. Il y aurait alors encore à faire des essais pour combattre les larves de l'insecte, pendant leur séjour en terre, par des injections de sulfure de carbone pendant l'hiver ou avant le réveil de la végétation. Mais ici la difficulté serait encore de trouver la quantité utile pour atteindre ce but sans détruire les plans de fraisiers. Tout est donc sous ce rapport encore à faire. Nous ne connaissons point d'expériences pouvant nous guider.
La Compagnie du Reflorit recommande son produit comme un excellent insecticide. Nous souhaiterions qu'il en fût réellement ainsi ; mais les renseignements que nous en avons reçus dans ces derniers temps, de connaissances et amis d'Alsace qui l'ont essayé, ne nous permettent pas d'en espérer beaucoup. En tous cas, nous recommandons de faire tous les essais, tant avec nos propres recettes qu'avec le Reflorit, seulement en toutes petites quantités, pour ne pas s'exposer à de plus grands dégâts encore.
Dr A. HERTZOG

Dimanche 1er juin 1908
Vendredi 4 juin 1908
Orage et grêle.
L’orage accompagné de grêle qui s’est déchaîné dans la nuit d’avant-hier, a occasionné des ravages considérables à Woippy, La Maxe, Plappeville et Lorry. La récolte des fraises et des arbres fruitiers est perdue, car à certains endroits tout a été anéanti. C’est un véritable désastre pour les localités éprouvées, la culture des fraises étant la seule ressource de nombreux habitants de ces villages. (LM)

Samedi 6 juin 1908
Woippy.
Le courrier de Metz à Woippy sera supprimé dès l’ouverture de la nouvelle gare aux voyageurs de Metz parce qu’un bureau de 2e classe fonctionnera dès lors à la nouvelle gare de Woippy. (LL)

Samedi 13 juin 1908
Environs de Metz.
M. le Dr Hertzog écrit le 1er juin au « Journal agricole » :
« La vigne est très belle à Plappeville et aux environs, il y a du raisin pour faire une récolte. Il n’y a pour le moment aucune maladie, pas de mildiou, seulement quelques soufflures sur les feuilles, lesquelles disparaîtront d’ici peu ; ce sont des boursouflures occasionnées par une petite gale de la vigne, l’Erinose, qui ne fait jamais de dégâts perceptibles. L’arrosage est commencé, on a trouvé quelques cigariers. Quant aux arbres, ils sont beaux, surtout ceux qui avaient été glués il y a deux ans. Il y a beaucoup de cerises. Quant à la mirabelle, il a plus de mirabelles franches (Metz) que de fausses, principalement la fausse est piquée par un ver qui s’introduit dans l’amande du noyau et après le fruit tombe. Quant aux pommiers, des pommes printanières il y en aura, elles sont nouées ; pour les pommes tardives il faut encore attendre quelque temps. Cela était écrit, quand le même jour un violent orage se déchargea sur le Val de Metz, rive gauche de la Moselle, entre 11 heures et 2 heures de la nuit.
La côte de Dalle, banlieue de Devant-les-Ponts, les parties hautes de la banlieue de Plappeville, les bans de Lorry, Tignomont, Vigneulles, Saulny, Woippy et même Norroy-le-Veneur, ont été fortement touchés par la grêle. Les arbres fruitiers avec les plus belles promesses de récoltes, les champs de fraises à la veille d’une cueillette abondante, et les vignes montrant de belles et nombreuses formances ont été au deux tiers hachées par la grêle. Il est réellement étonnant de voir depuis quelques années déjà les grêles dans le Val de Metz suivre toujours le même trajet : sortir par la trouée de Lessy, avancer vers Plappeville et se déverser sur ces belles côtes en y faisant de bien grands ravages jusque dans la plaine mosellane vers La Maxe. L’an dernier, en 1906 et à chaque autre coup de grêle, jusqu’en 1895, toujours ces graves orages ont pris le même chemin. Bien curieuse coïncidence en effet. A notre avis cela est à attribuer à la dénudation systématique du sommet des collines qui bornent le Val de Metz à l’Ouest et devraient par conséquent protéger ces vastes banlieues.
Sur chaque colline de cette région à partir du Saint-Quentin par-dessus Plappeville et jusqu’à Saulny, une chaîne ininterrompue de forts, tout récemment construits, a dénudé les cimes de leurs forêts protectrices. Voici la cause des fréquents orages qui dévastent depuis quelques vingt ans seulement cette partie du Val de Metz. Dans la banlieue de Woippy l’on a découvert le peronospora en arrosant les vignes. Lors d’une visite à la côte de Dalle je n’en ai pu trouver ; mais le fait est que nous l’avons aussi déjà au pays messin, et nos vignerons feront bien de se dépêcher avant le sulfatage. » (GdL)

Jeudi 18 juin 1908
Enfant retrouvé.
Un enfant de quatre ans, fils d’un serre-frein nommé Peimel, domicilié au Sablon, qui s’était égaré dimanche dernier, a été retrouvé à Woippy. L’enfant a été ramené hier à ses parents qui étaient dans la plus grande inquiétude. (LM)

Mercredi 24 juin 1908
Environs de Metz. – (Etat des emblavures).
Du Journal agricole.
Si des autres cantons de l’arrondissement de Metz, les rapports sur l'état des emblavures notaient qu’à la suite des dernières pluies persistantes de la présente saison, les céréales et tréflières ou luzernières ont souffert surtout dans les sols par trop forts ou compacts, il n’en est pas ainsi pour le canton de Metz, avec ses terrains plus ou moins perméables, et partant plus secs, des deux côtés de la Moselle. Ici les céréales et les soles herbagères, les fruits sarclés et les cultures maraîchères du canton, les vignes et les vergers ont plutôt profité de cette température riche en humidité, et l'on ne peut dire qu'il s'y trouve des marsages jaunissants ou des trèfles et luzernes pourrissant sur pied. Les parcs non plus n'ont pas souffert d'inondation, à peu d'exceptions près. Les céréales sans aucune exception, tant d'automne que printanières, sont belles et promettent de beaux rendements.
Les premières coupes de trèfle et de luzerne ont bien rendu, et les andains épais de foin recouvrent pour le moment les prairies récemment fauchées. Malheureusement les derniers orages qui se sont abattus sur la région depuis la floraison des arbres fruitiers ont fortement réduit les espérances ; les endroits favorisés par un bon rendement probable sont à l’heure actuelle faciles à énumérer. La vermine aussi a fait des siennes de nouveau, surtout dans les endroits où la lutte contre ces ennuis n’est pas encore entrée dans les habitudes de la pratique culturale, ce qui sont encore toujours la majorité ; les mirabelles et les prunes ont été gâtées par la piqûre de la mouche tenthrède des pruniers et il y a des banlieue où le rendement en est presque anéanti. En tout cas l’on peut dire que cette année encore la récolte en fruits du canton de Metz ne sera pas considérable.
Les jachères ont bien été cultivées jusqu’ici ; les pommes de terre et les betteraves sont très belles à peu d’exceptions près et promettent une belle récolte, si le temps les favorise jusque là. Les fraisiers de Woippy ont été ravagés fortement par la disette des fraises et la grêle y a fait aussi de gros dégâts, d’autant plus sensibles qu’on y était à la veille de la cueillette, qui actuellement bat son plein. La campagne des fraises est ouverte actuellement ; déjà on ne les paye plus en détail que 35 pf. la livre, ce qui représente un prix de gros de 15 à 20 pf. Les asperges n’ont pas si bien rendu que l’an dernier ; la fraîcheur du printemps 1908 n’a pas été favorable à leur croissance et à la multiplication des tarillons ; la campagne des asperges touche à sa fin. Les prix de détail en sont actuellement de 45 à 50 pf. et ces prix ne s’éloignent pas beaucoup des prix de gros. (LL)

Jeudi 25 juin 1908
Les fraises.
Nous sommes en pleine saison des fraises, de ces fraises des bois et de pleine terre qui font si vite oublier celles de saveur relative produites sous verre. Ces fruits délicieux, vernissés par le soleil et parfumés par la rosée, abondent sur le marché. Chaque matin, la banlieue, Woippy en particulier, Devant-les-Ponts, Lorry-lès-Metz, nous en envoient de grandes cargaisons. Mais la plus grande partie prend la voie du chemin de fer : les fraises du pays de Metz sont appréciées au loin : à Sarrebruck, Francfort, Cologne, Strasbourg. On connaît le mode d’expédition. Les fraises fraîchement cueillies sont déposées délicatement dans de légers paniers à anse contenant de 8 à 10 livres ; les fruits sont recouverts d'une fine gaze et des deux côté de l'anse une planchette empêche que les fraises ne soient aplaties. Les paniers sont placés par rangs superposés sur des voitures à large plate-forme et transportées sans retard à la gare d'où on les expédie par grande vitesse vers leur lieu de destination. De la sorte, des fraises cueillies la veille à Metz peuvent déjà figurer le lendemain sur les marchés des grandes villes de l'ouest de l'Allemagne.
Les fraises donnent ainsi lieu à un trafic important. C'est à Woippy surtout qu'elles prospèrent et quand la récolte est bonne, elle devient une grande source de recettes pour toute la commune.
En France, le pays du soleil par excellence et par conséquent de la fraise, ceux qui cultivent le fruit exquis pour l'exportation se rencontrent surtout dans trois régions agricoles en Vaucluse, en Bretagne et dans le Sud-Ouest. Monteux, en Vaucluse, pourrait s'appeler la patrie des fraises, car celles-ci font sa parure, son parfum et sa fortune. Elles sauvèrent le pays de la misère en 1870. Depuis, elles y ont prospéré à tel point que leur culture occupent le quart du territoire.
Plus de trois mille personnes sont chaque année, pendant le mois de mai et la première quinzaine de juin employées à la cueillette des fruits. Le grand acheteur et mangeur des fraises de Monteux, c'est Paris qui en reçoit bon an mal an près d'un million de kilogrammes, mais Londres retient aussi une partie de la production des fruits les plus précoces du Midi. Comme les fraises de Montauban et de Brest sont également mûres avant celles d'Angleterre et de Hollande, elles sont aussi expédiées par des vapeurs très rapides qui les transportent dans la grande ville des bords de la Tamise.
Puisque nous venons de citer la métropole britannique disons que, pour les fraises demi-hâtives et tardives, Covent Garden, le grand marché londonien, s'approvisionne en Angleterre même. Il y a d'abord comme fournisseurs les cultivateurs du Hampshire, dont les champs magnifiques s'étendent depuis Southampton jusque Fareham. Il y a ensuite les fraisiéristes du Devonshire, des Cornouailles et du pays de Kent. Il y a enfin l'Essex, un pays dont on parle rarement- parce qu'il traverse une crise agricole - mais qui offre, cependant, des ressources aux horticulteurs avisés. C'est ainsi qu'à Tiptree Heath, près de Kelvedon, il existe depuis un quart de siècle, une grande ferme à fraises occupant un nombreux personnel et convertissant en confiture, sur place, plus de 150 tonnes de fruits. (LL)

Samedi 27 juin 1908
Environs de Metz.
- (Les conséquences de la pluie.) On nous écrit :
« Major plus vieux ! pourquoi as-tu été si pluvieux dans tes pronostics ! Si tu savais quels dégâts les pluies de ces derniers jours ont encore occasionnés ! Dans les contrées épargnées par la grêle, la récolte était si belle ! les arbres ployaient sous les fruits, les fraisiers étaient en plein rapport ; ailleurs, la belle végétation avait réparé jusqu'à un certain point, les dégâts des orages, on se consolait encore, mais les pluies de la semaine ont crevassé toutes les cerises, qui ont perdu leur saveur et pourrissent sur l'arbre ; les fraises que l'on cueillait sous l'averse et dans la boue, se conservent à peine quelques heures. Avant-hier les dépêches se succédaient aux emballeurs : « Pas de cerises aujourd'hui ! toutes sont arrivées avariées » - « les fraises expédiées pourries, arrêtez achats ! »
Vienne donc le beau temps pour permettre de glaner les dernières fraises. Quant aux cerises, on ne peut plus les utiliser qu'en les mettant en tonneau pour l'eau-de-vie. Des acheteurs les prennent à 4 pfennigs la livre. Et la vigne, qui promettait tant, souffre beaucoup aussi !
Plus vieux Major, du beau temps, s'il vous plaît, pour juillet !! X » (LL)

Mardi 30 juin 1980
Maizières-lès-Metz.
Un singulier incident s’est produit ces jours-ci dans cette localité. L’agent de police R., ayant remarqué qu’une automobile traversait le village sans la plaque réglementaire, a voulu l’arrêter. Malgré son appel, le sportsman a continué d’avancer sur son véhicule, si bien que l’agent de police, pour ne pas être écrasé, a dû tirer son coupe-choux. L’agent de police s’est rendu le même soir à Metz, où il a appris que l’automobile appartenait à M. Kühne, marchand de bicyclettes à Woippy. Il sera poursuivi pour détournements d’impôts. (GdL)

Vendredi 3 juillet 1908
Les élections municipales dans le département.

Woippy. Inscrits, 290 ; votants, 247.
Ont été élus au 1er tour de scrutin : MM. Hennequin Eugène, maire, 193 voix ; Mangenot Cadet, 188 ; Evrard Charles, 162 ; Mangenot-Neu, 154 ; Paulin Auguste, 148 ; Bogenez François, 141. (LL)

Mercredi 8 juillet 1908
Woippy.
Au deuxième tour de scrutin ont été élus : MM. Mangenot Alfred, 136 voix ; Natier Julien, 130 ; Röper Auguste, 118 ; Paulin Louis, 113 ; Mangenot Auguste, 102 ; Stef Joseph, 99. (LL)

Mercredi 15 juillet 1908
Woippy. (Fugue d’un gamin de 14 ans).
Samedi dernier, dans le courant de l’après-midi, la police de Thionville arrêtait un gamin de 14 ans qui vagabondait depuis quelques jours dans la ville. Interrogé par un agent, le gaillard déclara être domicilié à Sierck. Finalement il avoua se nommer Amédée Huber et avoir quitté se parents qui sont établis à Woippy. Depuis son arrivée à Thionville, il avait passé les nuits dans le hall des locomotives à la gare. Le père de ce jeune garnement fut avisé par téléphone et les parents arrivèrent le même soir pour chercher le fugitif. Celui-ci était en possession d’une bicyclette qu’il avait enlevée clandestinement à un camarade d’école. Les parents ont pris l’engagement de remettre le vélo à son propriétaire. Le jeune Huber va être interné dans une maison de correction. (LL)

Jeudi 16 juillet 1908
La vente des fruits par voie syndicale

La coopération et la mutualité en agriculture ont fini par intéresser aussi nos cultivateurs lorrains qui étaient longtemps restés indifférents au mouvement syndical, inauguré il y a longtemps déjà par la création d’un syndicat pour la vente des fraises et autres fruits du village de Woippy et circonvoisins. Malheureusement ce syndicat depuis plus de cinq années ne donne plus signe de vie, et ne rend pas le services qu’on en attendait. Dans le vignoble alsacien, rhénan et de la Moselle il existe des syndicats pour la vente des vins, qui passent actuellement par un moment de crise terrible, même le syndicat central des coopératives vinicoles du Rhin à Eltville vient de sombrer, à la suite des malversations d’un directeur malhonnête et entièrement inepte comme commerçant. C’est là en effet le principal échec qui menace beaucoup les coopératives de production et de vente.
Mais y aurait pourtant moyen d’éviter souvent cet écueil en évitant de placer directement les produits des syndiqués à la consommation et de vendre les fruits ou les vins à l’adjudication, comme le font en Bourgogne, les syndicats de vente du cassis, créés dans une région située au nord-est de Dijon, la ville renommée par sa liqueur du même nom. Ces syndicats s’étendent aux localités de Santenay, Ancey, Beaume-la-Roche et Malain. Dans ces syndicats l’on groupe un stock de marchandises susceptibles de tenter les commerçants et acheteurs en gros. Une offre de 50 000 kilos et plus pour un seul marché, au lieu de ventes multiples, insignifiantes et isolées, attire un ou plusieurs industriels. Les syndicats de trois localités, Malain, Ancey et Lantenay réunissent pour la vente par adjudication des lots de 20 à 50 000 kilos.
C'est sur ce procédé de la vente par adjudication que je voudrais attirer l’attention ds coopérateurs et mutualistes de Woippy et environs, dans l'espoir que ce procédé peu coûteux, puise donner une impulsion salutaire à leur syndicat pour qu'il se débarrasse enfin de la torpeur qui l'immobilise toujours encore. De cette façon pas de frais de magasin, pas de frais d'emballage, ni de recherche des débouchés. Le marché est conclu avec le plus offrant, qui est généralement un courtier chargé d’acheter pour le compte de maisons étrangères.
En 1907, les syndicats sus nommés écoulaient leur production de cassis à raison de 39 fr. les 100 kilos, tandis que les non-syndiqués trouvaient à peine preneur au prix de 20 à 29 francs. C’est sur ces bases d'une saine pratique et de la plus grande épargne de frais, que j’aimerais voir s’organiser dans notre pays messin, si riche en fruits et cultures spéciales, des syndicats pour la vente et le bon fonctionnement de leurs produits. De pareils syndicats, en ne faisant point la vente en détail, ne seraient point des concurrents au commerce, bien au contraire ils pourraient marcher la main dans la main, avec le commerce, et ils procureraient de la marchandise bien traitée, soignée et même triée s'il le fallait, au profit des deux parties, tout en éloignant les négociants et intermédiaires d’une honnêteté souvent douteuse, évitant les risques des variations trop fréquentes des prix, dans le procédé ordinaire de la vente libre et isolée. On supprimerait aussi les pertes de temps inévitables pour aller aux marchés. Ces marchés de Metz d’ailleurs ne sont de longtemps plus les sources de l'approvisionnement du consommateur.
A 5 heures du matin, tous les producteurs sont déjà rentrés, ont tout vendu, et ce n’est pas à cette heure matinale que nos ménagères viennent faire leurs achats. Quand celles-ci viennent de 8 à 10 heures, elles ne trouvent déjà plus devant elles que les revendeurs.
Les syndicats de vente peuvent opposer une vive résistance aux spéculateurs à la baisse, à condition toutefois que tous les syndiqués se conforment strictement aux statuts et règlements ce qui souvent n'est pas le cas ; en garantissant bonne et constante qualité ainsi que l'uniformité des produits par des procédés semblables de culture, de cueillette ou de fabrication ; en faisant aussi des fournitures régulières et en réservant leur production au syndicat pour le prix que celui-ci aura garanti.
Malheureusement beaucoup de syndicats ont lutté contre l'égoïsme de leur membres. Puisse l’avenir nous amener la formation de nombreuses associations coopératives de ce genre, basées sur des principes énoncés ci-dessus, dans l’intérêt de notre beau paye et de ses habitants. Dr. Hg. (LL)

Samedi 8 août 1908
Mardi 4 août 1908
Chemins de fer.
M. le Président de la Lorraine publie l’avis suivant : Mercredi, le 5 août courant, aura lieu la réception officielle des travaux pour le changement des lignes de chemin de fer près de Metz ainsi que pour la construction d’une 3e et 4e voie sur la ligne de Woippy à Hagondange.
A cet effet la commission inspectera lesdits travaux en partant à 9 heures du matin par train spécial de la gare (ancienne) de Metz.
Les personnes qui auraient des réclamations à faire concernant les travaux sus-indiqués devront les présenter à la commission aux gares respectives ou les lui faire parvenir par l’entremise du maire de la commune ou du directeur d’arrondissement ou du Président de police à Metz.
Les demandes d’indemnités pour terrains cédés, soumises à la procédure d’expropriation, ne peuvent pas être prises en considération.
Metz, le 1er août 1908. Le Président de la Lorraine, P. D. HEITZ. (LL)

Jeudi 13 août 1908
Voyages d’instruction sur la nouvelle ligne Metz-Woippy.

Pour familiariser le personnel de la gare, des trains et des manœuvres avec les installations et innovations techniques employées à l’entrée de la gare de Metz et sur la nouvelle voie de Metz à Woippy, l’administration a ordonné de véritables voyages d’instruction. Ils ont lieu pendant le jour et pendant la nuit. Chaque voyage se fait sous la direction d’un chef de gare et de deux sous-chefs. Ils s’étendent sur la nouvelle ligne qui contourne Metz à l’est jusqu’à la gare de Woippy et près de chaque poste de signaux, près de chaque sémaphore ou bifurcation, le train stoppe et les supérieurs fournissent des explications très claires sur le fonctionnement et le but de ces installations. Tous les aiguilleurs, employés chargés des manœuvres et le personnel des trains disponible doivent prendre part à ces voyages, même les mécaniciens et les chauffeurs peuvent y être astreins. Le personnel des postes s’initie actuellement aux installations existantes à la nouvelle gare pour le transport des colis et aux différents quais et bureaux. (LL)

Mercredi 19 août 1908
L'inauguration de la nouvelle gare de Metz : - clic -

Jeudi 20 août 1908
Curage des ruisseaux à Devant-les-Ponts.
Les propriétaires ou fermiers riverains des ruisseaux indiqués ci-dessous et qui traversent le territoire de la commune de Metz-Devant-les-Ponts sont tenus, d’après le règlement de curage du 4 décembre 1877, de faire opérer le curage de ces cours d’eau entre les anciens bords et jusqu’à la semelle naturelle desdits cours d’eau d’ici au 15 octobre 1908.
1- Le ruisseau de la Bonne-Fontaine (en partie avec Woippy). 2- Le ruisseau de Woippy : a) du village de Woippy à la route du village ; b) de la route à Saint-Eloy ; c) de Saint-Eloy à la Moselle. 3- Le fossé sur le chemin de La Maxe. 4- Le fossé Galeux et le Trou-Pilate. 5- Le fossé du grand Borchet. 6- Le fossé de la Patrotte. 7- Le fossé de la Buitte. 8- Le fossé des Frières.
A l’expiration du délai fixé, les travaux qui n’auront pas été faits suivant le règlement, seront entrepris aux frais des propriétaires qui n’auraient pas observé le présent avis.
Le règlement de curage du 4 décembre 1877 est déposé à la Mairie, où les intéressés peuvent en prendre connaissance pendant la durée du délai de curage. (LL)

Jeudi 24 septembre 1908
Passage dangereux.
Dimanche, vers sept heures et demie du soir, un négociant de Metz, en traversant en automobile Maison-Neuve, sur la route de Thionville, reçut en plein visage une pierre lancée avec violence par un gamin qui jouait sur la route. Pour un peu, l’automobiliste, qui fut grièvement blessé à l’oreille, allait être atteint à la tempe, et cette fois, le coup eût certainement été mortel. Le médecin n’a constaté heureusement aucune lésion interne, mais l’état du blessé exige néanmoins de grands soins. Prévenu de l’exploit de ce gamin, le père, au lieu de lui infliger une punition exemplaire, menaça d’en faire autant, si l’automobiliste ne s’éloignait pas au plus vite. La police, mise au courant de l’incident, va ouvrir une enquête, car ce n’est pas la première fois que pareil fait de passe à cet endroit. Il est temps de prendre des mesures pour mettre fin à ces abus. (GdL)

Dimanche 27 septembre 1908
Horaire des courriers.
Voici l’horaire d’hiver qui entre en vigueur à partir du 1er octobre pour les courriers partant de Metz et transportant des envois postaux.
Metz – Woippy – Norroy-le-Veneur.
ALLER RETOUR
Départ de Metz I (place St-Martin) 6 h. 35 4 h. 30 Départ de Norroy-le-Veneur 8 h. 05 6 h. 00
Départ de Woippy 7 h. 10 5 h. 05 Départ de Woippy 8 h. 50 6 h. 43
Arrivée à Norroy-le-Veneur 8 h. 00 5 h. 25 Arrivée à Metz I (place St-Martin) 9 h. 20 7 h. 15


Jeudi 15 octobre 1908
Belle-Vue (près Metz).

Le commerçant ambulant L. vient de l’échapper belle. Ayant arrêté sa voiture remplie d’étoffes et d’articles de confection devant une maison du village où il était entré pour affaires, il ne fut pas peu désagréablement surpris en constatant à son retour qu’il manquait un assez gros lot de pantalons tout flambant neufs. Des voisins avaient vu s’arrêter près de la voiture deux espèces de chemineaux qui s’étaient éloignés dans la direction de Maizières, et ils en firent part au marchand ; deux jeunes gens sautèrent aussitôt à vélo et, après quelques tours de pédales, rejoignirent les deux larrons ; mais ceux-ci voyant le coup manqué, lâchèrent le ballot volé et filèrent, aussi vite que possible, à travers champs. Le marchand, rentré en possession de sa marchandise et ne demandant que cela, paya une bonne rasade et se promit d’ouvrir l’œil désormais ou de fermer sa voiture. (GdL)

Vendredi 16 octobre 1908
Nominations de maires et d’adjoints.

Ont été nommés maires et adjoints :
(…) Woippy : Eugène Hennequin et Auguste Rœper. (LL)

Mardi 20 octobre 1908
Hier dimanche, entre midi et une heure, quelques minutes avant le passage du train Ostende-Bâle, un pont au-dessus de la voie de chemin de fer, entre Maizières et Woippy, s’est effondré, probablement par suite de la trop grande charge du fer. Le train a eu ainsi un arrêt de deux heures à la gare de Maizières. (GdL)

Maizières. – (Accident de chemin de fer). On nous écrit :
« Entre Maizières et Saint-Remy on construit actuellement sur la voie du chemin de fer de Metz à Thionville un pont destiné à supprimer un passage à niveau. Hier dimanche des ouvriers étaient occupés à établir un pont volant, quand vers une heure de l’après-midi le tout s’est écroulé avec fracas. Les ouvriers avaient pu se garer à temps, un seul a été blessé. Le rapide Ostende-Bâle, qui arrivait au même instant, a pu stopper à 600 mètres de distance.
La voie était complètement obstruée, et sans la présence d’esprit du mécanicien un déraillement était inévitable. Un train spécial a amené de Rombas une équipe d’ouvriers qui ont aussitôt commencé à déblayer la voie. Celle-ci n’était libre qu’à cinq heures du soir. »
P.-S. – Ce n’était pas un pont provisoire, mais le pont lui-même que des ouvriers de la maison Charon de Devant-les-Ponts, étaient occupés à monter au kilomètre 169,5 qui s’est effondré hier. La seconde des deux pièces de fer de 23 mètres de longueur qui supporte le tablier devait être mise en place, lorsque par suite de la rupture d’un câble, cette pièce tomba sur la voie entraînant dans sa chute la première qui était déjà posée. Quatre voies se trouvaient obstruées. A trois heures l’une des voies état libre pour le service. Le dégagement des autres était terminé à 7 heures du soir. (LL)

Dimanche 25 octobre 1908
Un pont qui s’écroule.
Entre Maizières et Saint-Remy on construit actuellement sur la voie de chemin de fer de Metz à Thionville un pont destiné à supprimer un passage à niveau.
Dimanche, à une heure de l’après-midi, pendant que les ouvriers travaillaient à la pose du tablier, la seconde des deux pièces de fer de 23 mètres de longueur qui supportent le tablier devait être mise en place, lorsque par suite de la rupture d’un câble, cette pièce tomba sur la voie entraînant dans sa chute la première qui était déjà posée. Les ouvriers avaient pu se garer à temps, un seul a été blessé. Le rapide Ostende-Bâle, qui arrivait au même instant, a pu stopper à 600 mètres de distance.
La voie était complètement obstruée, et sans la présence d’esprit d’un mécanicien, un déraillement était inévitable. Un train spécial a amené de Rombas une équipe d’ouvriers qui ont aussitôt commencé à déblayer la voie. Celle-ci n’était libre qu’à cinq heures du soir. (PL)

Mardi 27 octobre 1908
On nous écrit :

Les habitants de Woippy étaient en liesse hier, à l’occasion de la bénédiction de leurs nouvelles cloches. Grâce à la munificence de généreux donateurs, du Conseil municipal et des habitants, le svelte clocher de l’église de Woippy, qui est une perle d’art gothique, due au cerveau génial de notre regretté architecte messin Remy Jacquemin, va enfin recevoir des hôtes dignes de lui.
Les anciennes cloches provenant encore de la vieille église, et datant de plus d’un siècle, étaient trop petites et en partie fêlées ou faussées, et le vœu caressé successivement par plusieurs curés, ainsi que par les habitants, depuis longtemps déjà, s’est enfin réalisé ; tout vient à point à qui sait attendre.
Le jeu se compose de trois grosses cloches, do (dièse), ré (dièse) et mi (dièse) : la plus grosse, « Rose », pèse 1700 kilos, la seconde, « Marie », 1200, et la troisième, « Marie-Adeline », 900 kilos et sortent des célèbres ateliers Farnier, de Robécourt (Vosges), qui a fourni, bien que son offre soit la plus basse, un travail d’un son très pur et d’un fini parfait.
Parrains et marraines étaient : pour la grosse cloche, M. l’abbé Pierret et Mme Arnould ; pour la seconde, M. René Paquet et Mme Boda, et pour la troisième M. Victor Keller et Mme Edouard Henrion. M. l’abbé Pelt, vicaire général, présidait la cérémonie, assisté de M. l’abbé Amann, archiprêtre, curé de Saint-Vincent, et de M. l’abbé Laurent, archiprêtre, curé de Gorze, entouré d’une belle couronne de prêtres.
M. l’abbé Keller, curé de Vionville, un enfant de la paroisse, a prononcé le sermon de circonstance, sermon d’une haute élévation d’idées ; il a rappelé le but et les différentes fonctions des cloches et a retracé d’une façon touchante leur rôle ; depuis notre berceau jusqu’à notre tombe ; elles résonnent, toujours fidèles avec leur même son, mais avec des sentiments combien différents! tantôt faisant vibrer dans nos cœurs la joie et l’allégresse, tantôt mettant un baume sur nos douleurs. Ah! qu’il est doux, en effet, après une longue absence du toit natal, d’entendre les joyaux tintements des cloches de notre enfance, comme si elles saluaient notre retour au pays bien-aimé. C’est la voix du vallon, l’appel d’une sœur douce et tendre, ou encore la voix lointaine d’une mère chérie, combien regrettée ; quel beau thème pour un sermon et comme M. l’abbé Keller l’a magistralement développé.
La bénédiction des cloches terminée, les bénédictions matérielles, sous forme de dragées suivirent ; la manne dans le désert n’est sans doute pas tombée plus dru que les dragées ce jour-là et celui qui n’en a pas garni ses poches, c’est qu’il ne l’a pas voulu. Parrains et marraines avaient dû réquisitionner les réserves de nos fabricants de dragées. N’oublions pas la vaillante fanfare de Woippy, qui, sous la direction de M. Boda, a contribué à rehausser l’éclat de la cérémonie et qui s’est imposée à l’admiration des assistants, par sa belle tenue et par une excellente exécution musicale.
Pour finir, nous demanderions encore un tout petit sacrifice, que l’on donne bientôt une sœur à l’unique touche de notre horloge ; en levant le regard vers elle, j’ai cru remarquer que cette bonne vieille « toquante » avait l’air triste et désolé. Comment, elle, la fidèle compagne des cloches avait-elle pu être oubliée en un si beau jour, vraiment j’en avais le cœur navré. Edm. S. (CdM)

Jeudi 29 octobre 1908
Woippy. (Bénédiction de cloches). On nous écrit :

Dimanche soir, c’était grand événement, grande joie et grande fête à Woippy.
M. Pelt, vicaire général, bénissait solennellement trois nouvelles cloches : Rose, du poids de 1800 kilos, Marie, 1200 kilos, et Marie-Adeline, 900 kilos, toutes trois sorties des ateliers de M. Farnier, des Vosges. Deux anciennes cloches demeurent à leur poste d’honneur et fraternisent au mieux avec leur nouvelles sœurs.
Elles sont dues à l’initiative hardie et à l’activité indomptable du zélé pasteur, à la générosité des habitants de Woippy, qui tous ont voulu spontanément y contribuer dans la mesure de leurs moyens. Honneur à tous ! On signale cependant comme principaux donateurs : un jeune abbé dévoué à sa paroisse natale, un érudit qui n’oublie pas les œuvres sociales et religieuses, une dame dont le nom est synonyme de charité, et une antique et chrétienne famille de Woippy. Ne disons pas les noms pour ne pas blesser les modesties.
Mme Eugène Mangenot et Mlle Maria Paulin furent les gracieuses et charmantes quêteuses de ce jour.
Le sermon de circonstance fut donné par M. l’abbé Keller, curé de Vionville. L’orateur expliqua très habilement la mission de la cloche, qui est de charmer les cœurs, d’instruire les esprits et d’entraîner les volontés. Faut-il ajouter que l’orateur a lui-même donné l’exemple et qu’il a su au mieux plaire, instruire et toucher ?
La fanfare, composée de 32 jeunes gens et dirigée par un maître, M. Joseph Boda, a jeté, sous les voûtes de l’église, sur la place et dans les rues, ses notes joyeuses et triomphales.
Que dire du spectacle réjouissant, amusant, consolant qui a suivi la cérémonie religieuse ? Quelle foule sur la place, autour de l’église et autour du presbytère ! Quelle grêle de dragées! Quel intéressant tohu-bohu !
On dit que c’est par centaines de kilos que les délicieux bonbons ont couvert le sol d’abord et rempli les poches ensuite. Allez, et demandez-en des nouvelles au bon peuple de Woippy !
Les enfants et les petits-enfants de ceux d’aujourd’hui rediront la fête mémorable et inoubliable du 25 octobre 1908. Un ancien. (LL) (PL)

Vendredi 13 novembre 1908
La Grange-aux-Dames.
– (Exhumation de victimes de la guerre de 1870).
L’administration militaire a fait procéder hier à l’exhumation de plusieurs soldats français, tombés dans la journée du 7 octobre 1870, et inhumés sur les bords de la Moselle, près de la Grange-aux-Dames. Deux ouvriers, gardiens des tombes, étaient chargés de cette lugubre besogne et à midi ils avaient mis à jour des ossements d’une artilleur de la garde. (LL)

Samedi 14 novembre 1908
Nos morts de 1870.
(Une exhumation inutile ?).
Sur la rive gauche de la Moselle, à quelques centaines de mètres de la ferme La Grange-aux-Dames, onze soldats français, dont trois sergents-majors des voltigeurs de la garde, tombés le 27 septembre 1870 à l'affaire des Grandes-Tappes et de La Maxe, dormaient leur dernier sommeil. Les premières années qui avaient suivi la guerre, leur modeste tombe était surmontée de la traditionnelle croix blanche. Mais un jour, à la suite d'une crue de la Moselle, la petite croix blanche eut à subir les assauts de la débâcle, elle fut brisée par les glaçons et emportée à la dérive. Quand les eaux baissèrent, le tombeau était nivelé, aucune trace ne décelait l'emplacement où se trouvaient les restes de nos héros. Et les choses restèrent ainsi un bon tiers de siècle.
Au printemps dernier, une correspondance adressée au Lorrain signalait cet état de choses et rappelait cette tombe au souvenir. Dans sa brochure « La Lorraine et ses champs de bataille », M. Jean y fait également allusion en ces termes :
« A environ 200 mètres de la Grange-aux-Dames, à proximité de la Moselle, tombe sans croix : 3 sergents-majors et 1 sergent des voltigeurs de la garde, 4 chasseurs à cheval et 3 chasseurs d’Afrique. (Monument projeté par le Souvenir Français) ».
Or, à la suite de notre article, le Souvenir français projetait de tirer ces héros de l'oubli et de leur ériger un monument digne d'eux.
Mais voici qu'une surprenante nouvelle nous parvenait mercredi matin. L'administration militaire, nous annonçait-on, faisait procéder à l'exhumation de ces soldats français. Si invraisemblable que la nouvelle paraissait, on sait que S. M. l’Empereur a exprimé à maintes reprises le désir formel qu'on ne touchât aux morts de 1870 qu'en cas de force majeure, (c'était le cas pour Mey) elle n'en était malheureusement que trop exacte, ainsi qu'une note parue dans notre édition d'hier l'annonçait.
Et voici, d'après les renseignements que nous avons puisés, de quelle manière les choses se sont passées : Mercredi matin, M, le capitaine Steinkopf, du gouvernement militaire, et deux ouvriers, arrivaient à la Grange-aux-Dames et se faisaient montrer l'emplacement où reposaient les morts. Les ouvriers, un terrassier et le surveillant des tombes militaires, se mirent immédiatement à l'œuvre, et le soir, ils avaient mis à jour trois corps, sans doute les trois voltigeurs de la garde. A la nuit tombante, les restes furent recouverts d'une légère couche de terre, et le lendemain on les inhumait à nouveau sur le même emplacement. Lorsque la fosse fut comblée, on plaça sur le monticule une nouvelle croix blanche qui, à l'heure actuelle, ne porte pas encore d'inscription.
On se demande quelle était l'intention de l'administration militaire en faisant procéder à cette exhumation. Celle-ci, à notre avis, n'avait aucune raison d'être, du moment qu'un témoin oculaire indiquait l'endroit exact ou gisaient les guerriers ; cette besogne inutile nous paraît d'autant plus évidente, que l'on a enterré les restes à l'endroit même où ils se trouvaient. Enfin, si l'intention était de recueillir les ossements, pourquoi ne pas avoir recherché toutes les victimes au nombre de onze d'après le même témoin oculaire, et ne pas avoir placé leur tombe plus haut, à l'abri des caprices des eaux ?
Nous ne voulons pas croire, ainsi que l'on serait tenté de le faire, que l'exhumation ait été entreprise pour répondre à un but de curiosité ; ce serait une profanation inqualifiable. Encore moins voulons-nous supposer que ce soit pour évincer le Souvenir français, dont on connaissait les projets, et mettre cette Œuvre dans l’impossibilité de les exécuter ; ce serait une maladresse dont nos morts de 1870 seraient les seules victimes.
Le nom de M. le capitaine Steinkopf, qui surveillait l'opération, nous est un garant que les choses se sont passées avec dignité. Néanmoins les convenances exigeaient que le Souvenir français fût informé à temps afin qu'il déléguât officiellement un de ses membres qui aurait représenté les parents des victimes anonymes.
Quoi qu'il en soit, il n'y avait pas, selon nous, nécessité de remuer ces cendres humaines et nous attendons des explications qui, nous l'espérons, viendront détruire l'impression fâcheuse que cette exhumation a produite en ville. (LL)

Samedi 15 novembre 1908
La Maxe.
– (Echos de 1870).
Le Lorrain a parlé hier de l’exhumation de soldats français tombés en 1870 à La Maxe. Cette affaire est peu connue ; les historiens en ont peu parlé, et cependant les habitants, ceux qui se souviennent, en gardent un terrifiant souvenir.
Le 27 septembre 1870, l’armée française, bloquée dans Metz depuis le 18 août, tentait une sortie sur les Grandes-Tappes et la Maxe, dans le but de se ravitailler. L’affaire réussit, les Allemands furent délogés du village que les Français quittèrent après avoir emporté une grande quantité de fourrage et de vivres. Vers 11 heures du soir, les patrouilles prussiennes s’aventuraient dans le village évacué et bientôt un fort détachement de Prussiens les suivaient. Ceux-ci faisaient évacuer les maisons et y mettaient le feu. Le village fut détruit de fond en comble. Un père qui voulut sauver son enfant dans le berceau fut frappé à coups de crosse, mais il s’élança malgré tout dans les flammes et parvint à sauver son enfant.
Les Allemands reconnurent plus tard qu’ils s’étaient mépris sur les intentions de cet homme. Les habitants de La Maxe furent emmenés jusqu’à Richemont où ils furent abandonnés à leur propre sort. Lorsqu’ils revinrent dans leur village, après la capitulation, ils ne retrouvèrent qu’un amas de ruines et de décombres. On aura une idée de ce que fut pour les habitants de La Maxe cet hiver de 1870-71, lorsqu’on songera que sur une population de trois cents âmes, on eut à enregistrer cinquante et un décès. (LL)

Mardi 17 novembre 1908
Metz.
Conseil municipal, séance du 13 novembre.
(…) Indemnité à la commune de Woippy. La commune de Woippy réclame une indemnité de 500 M et une redevance annuelle de 25 M pour l’utilisation des chemins communaux lors de la pose des tuyaux de la conduite d’eau. La dépense est votée. (LL)

Année 1909 Retour haut de page

Dimanche 24 janvier 1909
La société de musique « La Lyre », de Woippy, invite la jeunesse des environs au bal qui aura lieu dimanche prochain à l’occasion de la fête de l’Empereur. (LM)

Mardi 9 mars 1909
Exposition d’aviculture dans la halle de gymnastique à Metz.

Parmi les prix décernés, nous relevons pour Woippy :
M. Tonnelier, Prix d’honneur pour une « Rhode d’Islande », et troisième prix pour une « Bresse noire ».
M. Dresler, un prix pour un couple d’« orpingtons fauves ». (LL)

Jeudi 14 avril 1909
Accident mortel.
– Ces jours derniers, le brosseur du lieutenant Helwig, du 9e dragons, qui était monté sur un cheval fougueux, fit une chute à proximité de Woippy. Projeté contre un arbre, on le releva très grièvement blessé. Samedi dernier, il succombait à ses blessures. (LL)

Dimanche 18 avril 1909
Woippy. Décès.
– Un ancien commissaire de police de Colmar, M. Dresler, vient de mourir dans cette localité.
En relatant son décès, le « Nouvelliste d’Alsace-Lorraine » dit que le défunt ne laisse que des bons souvenirs à Colmar. Aimable, avenant, toujours prêt à rendre service, il n’avait pas de ses fonctions cette perception étroite qu’on tant de politique. M. Dresler était souffrant depuis plusieurs années, et c’est avec un courage et une bonne humeur extraordinaire qu’il supportait les atteintes d’un mal douloureux qui ne pardonne pas. (LM)

Vendredi 23 avril 1909
DU PAYS MESSIN. On nous écrit :

« La campagne électorale dans l’arrondissement de Metz-campagne va se trouver en présence de quatre candidatures.
Aux deux candidats, MM. Mosser, maire d’Amanvillers, et Bertrand, maire de Marange-Silvange, présentés et acceptés dans une réunion tenue à l’Hôtel de la Ville de Lyon par le comité électoral du parti lorrain indépendant, voici maintenant un groupe de propriétaires ruraux qui présente deux concurrents : MM. Victor Marchal, propriétaire et maire à Roncourt, et Michel Bastien, propriétaire aux Petites-Tappes, qui se réclament également du même Parti lorrain.
On aurait l’embarras du choix, si les quatre candidats étaient de valeur égale.
Mais ici ne paraît pas être le cas, d’après les raisons qui ont décidé le comité électoral à jeter leur dévolu sur MM. Mosser et Bertrand.
Sans vouloir en rien diminuer la bonne volonté de MM. Bastien et Marchal, sans vouloir non plus douter de leur expérience agricole, ni de leur connaissance des intérêts ruraux, il a semblé à ces messieurs du comité électoral que MM. Mosser et Bertrand sont plus à même de les défendre efficacement dans les bureaux et les assemblées.
M. Mosser a donné des preuves et de son esprit d’initiative en prenant en mains le projet de conduite d’eau du Pays-Haut, et de son infatigable énergie pour secouer les lenteurs bureaucratiques et forcer la réalisation de cette grandiose entreprise qui va amener la prospérité dans les communes intéressées. Or, ce que M. Mosser a fait, à titre particulier, donne une idée de ce qu’il s’efforcera de faire dans l’intérêt des électeurs qui l’auront chargé d’un mandat.
Sa situation de fortune a permis à M. Mosser de nombreux sacrifices de temps et d’argent pour réaliser la conduite d’eau en question. C’est dire qu’il recommencera les mêmes sacrifices pour la défense des intérêts de ses commettants à mesure que ceux-ci auront besoin de son intervention.
Quant à M. Bertrand, son activité pourra surtout s’exercer pour la défense des intérêts viticoles, dont la situation laisse à désirer. Il a, du reste, déjà fait des démarches pour faire entrer les vignobles de Marange, Semécourt, Fèves, dans le rayon du territoire contaminé, afin qu’on puisse les réorganiser comme ceux de la région messine.
Tel que nous le connaissons, actif et dévoué, M. Bertrand, comme M. Mosser, ne se lassera pas tant qu’il n’aura pas obtenu pour l’industrie viticole les mesures que réclame sa situation. » (LM)

Mardi 27 avril 1909
La floraison des arbres fruitiers.

Le Pays messin, et en particulier cette région sur la rive gauche de la Moselle entre Châtel-Saint-Germain et Norroy-le-Veneur, que l’on pourrait surnommer le verger de Metz, présente en ce moment un aspect ravissant. Quand on reste enfermé toute la semaine à l’intérieur de la cité, on finit par ne plus se rendre compte du merveilleux travail qui s’effectue dans la nature. On se contente de jeter un coup d’œil furtif sur les tilleuls, les marronniers et les plates-bandes de l’Esplanade. Mais ce qui est autrement attrayant, c’est le spectacle de ces milliers de cerisiers, mirabelliers, et autres arbres fruitiers dans tout leur épanouissement de printemps. Quand on suit, en particulier, la chaussée qui va de Woippy à Norroy, on a devant soi le plus admirable décor que l’on puisse rêver. Les cerises de ces parages sont renommées ; l’administration des ponts-et-chaussées a eu la bonne idée de planter des cerisiers le long de la route et ces arbres ont pris un développement extraordinaire. Ils diffèrent sensiblement des cerisiers des verges par leurs longues branches aux rameaux flexibles. De quelque côté que se porte le regard, c’est un enchantement. Les branches ne constituent que de longues grappes de fleurs d’une blancheur idéale. Déjà le vent, qui apporte des bouffées d’air chargé de l’arôme le plus fin, commence à emporter au loin les pétales des coroles qui parfois jonchent le sol comme une neige fraîchement tombée.
Ce spectacle, bien fait pour élever le cœur vers le Créateur, ne dure que peu de temps. Que les amis de la nature se hâtent donc d’aller en jouir. De nombreux citadins ont s’ailleurs voulu l’admirer ; hier dimanche après-midi, on rencontrait de nombreux promeneurs s’extasiant à la vue de ces merveilles de la floraison. On songe involontairement aux fêtes qu’organisent les Japonais lors de la floraison des cerisiers.
La population de nos campagnes n’est pas insensible non plus au charme de cette parure du printemps. Si les indices ne sont pas trompeurs, il y aura cette année des fruits en abondance. Il est vrai qu’il ne faut pas se hâter de vouloir prophétiser. La lune rousse et les saints de glace pourraient anéantir bien des espérances. Ensuite, il y a les dégâts de la vermine à appréhender bien que les chenilles ne paraissent pas devoir être aussi à redouter que depuis une série d’années. Presque tous les arbres ont été munis de bandes de glu, qui constituent encore la protection la plus efficace contre les ravages de la vermine.
A Woippy, le pays renommé pour ses fraises, on travaille avec ardeur dans les champs de fraises ; dès à présent on constate la présence d’un insecte qui, depuis quelque temps, occasionne beaucoup de dégâts dans les fraisières. (LL)
Dimanche 9 mai 1909

Dimanche 2 mai 1909
CANTON DE METZ-CAMPAGNE
Elections pour le Conseil d’arrondissement. – Voici les chiffres officiels des élections pour le Conseil d’arrondissement qui ont eu lieu le 25 avril dans le canton de Metz-campagne :
Electeurs inscrits : 8.500 ; Votants : 3.408.
MM. le Dr Mosser : 1.894 voix, élu ; Bertrand : 1.920 voix, élu ; Bastien : 1.363 voix ; Marchal : 1.361 voix. Divers, 25 voix. (LM)

Jeudi 27 mai 1909
Mardi 5 juin 1909
On nous écrit :
« Samedi, au bureau de la section de constructions 5 à Metz, a eu lieu l’adjudication des travaux et fourniture pour la construction des halles de perron et des passages au-dessus du perron de la gare de Woippy.
Le lot 1 comprend les travaux de terrassement, maçonnerie, cimentage et asphaltage, le lot 2 les travaux de menuiserie et de charpente. (Suit la liste des soumissions). (LM)

Mercredi 9 juin 1909
Hier, lundi, à cinq heures du soir, a eu lieu, à la mairie de Woippy, l’adjudication des travaux de construction d’une conduite d’eau pour la localité de Woippy. (Suit la liste des soumissions). (LM)

Jeudi 24 juin 1909
Les fraises.
– On nous écrit : « La saison des fraises commence, et elle promet d’être fructueuse. La gelée avait anéanti une partie des fraises hâtives, mais la pluie des dernières semaines a sauvé le gros de la récolte. Le charançon des fraises « la petite bête », n’a reparu que pour rappeler son passage de l’an dernier, sans faire de dégâts sérieux. Bref, l’année sera bonne. Ce qui contribue surtout, c’est l’arrivée de six marchands de Berlin qui offrent un prix vraiment rémunérateur.
Jusqu’alors nous n’avions eu comme débouché que l’Alsace-Lorraine, le Luxembourg, Paris, Sarrebruck et quelques centres industriels, et par le fait, la concurrence n’était pas toujours suffisante, mais les gens de la capitale ne lésinent pas, et, pour offrir toutes fraîches à leurs concitoyens les excellentes fraises lorraines, ils font partir directement de la gare de Woippy des wagons spéciaux, parfaitement aménagés pour un transport délicat et rapide. De la sorte, les fraises, arrivant en bon état à Berlin, peuvent y être vendues un bon prix et par suite être bien payées ici. Aujourd’hui encore, elles se vendent 40 pfennigs la livre à Woippy, 42 à Lorry et Norroy, ce qui permet de faire une recette de 60 à 80 Mark par jour dans la plupart des familles.
Tout le monde y trouve son profit, même les représentants de la justice qui viennent aider certains ménages, probablement trop encombrés, à faire la cueillette. Enfin, nous pouvons rendre grâce à Dieu qui nous a servis à souhait cette année ». (LL)

Dimanche 27 juin 1909
Dimanche aura lieu à Woippy la fête des fraises. A cette occasion grand bal chez M. Hennequin, aubergiste. (LM)

Mardi 29 juin 1909
Repos dominical
. – On se plaint beaucoup du sans-gêne vraiment sans bornes, avec lequel on méprise la loi et les commandements sur le repos dominical. C’est ainsi que tout l’hiver on a travaillé les dimanches comme les autres jours, à la conduite d’eau. Ensuite, ce fut aux passages à niveau et en ce moment encore dans les sablières on extrait du sable pour la construction des rampes. Dimanche dernier plus de trente ouvriers étaient occupés à ces travaux au grand scandale de tous. Qui est responsable ? En somme il y a violation flagrante de la loi et pourquoi n’intervient-on pas ? (LL)

Samedi 10 juillet 1909
A l’occasion de la clôture de la récolte des fraises, un bal sera donné demain dimanche, 11 du courant, dans la salle de M. Hennequin, aubergiste.
Nous espérons que les jeunes filles venues des environs pour la cueillette emporteront un bon souvenir de cette soirée. Un qui y sera. (CdM)
Dimanche 18 juillet 1909

Samedi 24 juillet 1909
Conduite d’eau. – On nous écrit : « Nous allons avoir l’eau. Après les pourparlers sans fin, on est arrivé à comprendre que l’eau est une excellente chose. Nous avions espéré avoir le gaz en même temps. Il paraît que le projet est tombé à l’eau ! C’eût été pourtant si facile de profiter de la conduite d’eau pour installer du même coup les tuyaux à gaz. Mais non, nous n’aurons rien et il sera dit que le gaz, qui arrivé à 1500 mètres du village de Woippy, et le courant d’électricité Rombas-Metz, qui traverse notre ban en entier, ne seront pas pour nous, et cela, parce qu’à Woippy, on ne comprend pas l’utilité de ces choses là ! » (LL)

Samedi 7 août 1909
Vandalisme.
– Sur la route d’arrondissement numéro 8, entre Woippy et Bellevue, le 26 juillet dernier, vingt-deux arbres fruitiers ont été détruits par malice, d’une part aux pousses, d’autre part aux racines. Il sera alloué à ceux qui dénonceront les auteurs de ce vandalisme, de façon qu’ils puissent être munis judiciairement, une récompense jusqu’à 40 mark. Signé von Lœper. (LL) (LM)

Primé à Nancy. On nous écrit : « Notre compatriote, M. Tonnelier, de Woippy, avait exposé à Nancy un lot de volailles de diverses espèces. Nous apprenons avec plaisir qu’il vient d’obtenir, en fait de prix, une médaille d’argent, deux médailles de bronze et un diplôme de médaille d’argent. (LM)
Dimanche 5 septembre 1909

Vendredi 20 août 1909
Accident.
– Un soldat qui prenait un bain, samedi soir, dans l’étang formé par les eaux de pluie près de Saint-Remy (commune de Woippy), s’est noyé accidentellement. (LM)

Jeudi 7 octobre 1909
On nous écrit :
« Par un journal de Metz, j’apprends que nous avons un nommé Gazeau dans notre commune ; ayant consulté les registres, je n’ai pas vu ce nom. Pour moi, je crois que ce nommé Gazeau a pris un nom d’emprunt.
Pourquoi ne pas signer son nom véritable ? Avez-vous peur ? Gaz-eau ? Oh ! quelle trouvaille !
M. Gazeau se plaint de payer depuis le 1er avril pour l’eau et le gaz.
Vous avez payé les pfennigs additionnels pour faire une conduite d’eau, avant que d’avoir l’eau. Maintenant que la conduite est faite vous avez l’eau, et même un des premiers, cependant, je crois que vous êtes un des derniers qui aient signé.
Pour le gaz, oui, la Compagnie s’est offerte à l’amener gratuitement, nous étions tous d’accord par un oui, excepté par l’agent de la compagnie.
Si en haut lieu on n’est pas pressé, nous le regrettons, surtout que, si nous avions le gaz, les fuites qui se pratiquent la nuit pour l’étranger seraient plus faciles à trouver.
M. Gazeau, au lieu de vous occuper des conseillers qui font de leur mieux, vous feriez bien de vous prendre par le bout du nez. Les conseillers. » (LM)

Mardi 12 octobre
Le tramway électrique de Metz à Rombas.

On nous écrit : « Il est grandement question d'établir un tramway électrique entre Metz et Rombas.
Deux projets sont à l'étude.
Les partisans du premier prônent la voie directe, on utiliserait simplement la grand-route Metz-Maizières-Thionville. Ce serait moins coûteux assurément, et les frais de premier établissement ne se chiffreraient pas aussi haut. Voilà un avantage, mais c'est l'unique.
Le second projet se montre plus soucieux de l'intérêt général ; le tram desservirait une foule de villages : Woippy, Plesnois, Norroy, Fèves, Semécourt, Marange, Pierrevillers, en un mot le coin de la Lorraine, qu'on peut appeler à bon droit le jardin du marché de Metz. Notez en regard que la route de Metz à Maizières est passablement déserte, et ne traverse sur son parcours (10 kilomètres au moins) qu'une seule localité, le hameau de St-Remy ; si donc il y a surcroît de dépenses pour la ligne Metz-Norroy-Marange, il sera largement compensé par les revenus de l'exploitation. Pour qui sait calculer, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Et d'ailleurs, je le répète, l'intérêt général doit primer tout autre, même à défaut d'autres considérations, il doit faire pencher en notre faveur, le plateau de la balance.
Nous avons envoyé cette année deux membres nouveaux au Conseil d'arrondissement, MM. Mosser et Bertrand ; nous sortons de renouveler le mandat de M. Tischmacher au Conseil général ; j'en appelle à leur zèle. Qu'ils plaident en notre faveur et soutiennent notre juste cause ; ce faisant, ils auront bien mérité de la chose publique et s'attireront une durable reconnaissance, d'autre part Maizières ne leur en saura pas mauvais gré ; quand on dispose de dix huit trains et plus dans chacune des deux directions par jour, on aurait bien mauvaise grâce à jalouser les communes des environs entièrement déshéritées sous ce rapport. M. Tischmacher sait, du reste, que la plupart de ces communes sont rattachées à Rombas sous le rapport administratif perception, cadastre, administration forestière ; il importe donc qu'elles soient reliées à leur centre d'affaires.
Que Messieurs les Maires enfin ne restent pas indifférents et les bras croisés devant cette grave question : qu'ils se voient, qu'ils s'unissent, qu'ils fassent valoir leurs doléances, qu'ils s'agitent. On n'obtient rien en tenant les pieds sur les chenets et en restant bouche close ; même une bonne cause a besoin d'être défendue pour réussir. Vos rivaux travaillent et se remuent, songez-y. Que M. le Maire se joigne à ses collègues. Woippy aussi est menacé d’être laissé un peu à l'écart ; et ce n'est pas une des moindres singularités du projet Metz-Maizières que de brûler tout d'abord la commune la plus importante. Encore une fois, Messieurs les Maires, c'est pour vous une question capitale ; j'évite soigneusement toute exagération, sans quoi je dirais : une question de vie ou de mort.
C’est, me dit-on, du Conseil municipal de Metz que dépend en dernier ressort la solution de cette question. S’il en est ainsi, abouchez-vous avec Messieurs les conseillers de la cité ; nos intérêts sont, les leurs en somme ; priez-les de s'enquérir sur place ; promettez-leur un concours effectif, une subvention des terrains ; ce sont des avances qui seront bientôt récupérées.
La facilité des communications développe le goût, le besoin des voyages ; c'est un fait d'expérience. Le tramway Metz-Norroy-Marange fera plus que ses frais, il donnera bientôt autant et plus qu'un autre des bénéfices ; la contrée qu'il parcourra est riche et productive.
Il existe à Metz une société d'embellissement, Verschönerungsverein ; il y a quelque temps elle faisait une excursion à Norroy et ses alentours ; tous ses membres, une centaine tout près, sont repartis enchantés, et la Metzer Zeitung, qui donnait le lendemain la relation de leur voyage ne tarissait pas en éloges sur la beauté des sites entrevus.
Ce n'est pas le rôle d'un chemin de fer secondaire, d'un tram électrique, de suivre des routes impériales, mais bien, autant que possible, les chemins ordinaires et jusqu'aux chemins ruraux ; témoins à nos portes, ceux de Luxembourg à Mondorf, de Thionville à Mondorf, et dans de moindres proportions, de Maizières à Bronvaux. (LL)

Vendredi 2 octobre 1909
On nous écrit :
« Toujours le mauvais temps ! C’est Clairet qui vient de l’annoncer dans un journal de Metz. Il dit que les hirondelles sont parties à l’étranger, ce dont je ne m’étais pas encore aperçu. Mais il a raison, ce Clairet, on n’en voit plus.
Il ne reste que quelques jeunes coucous, probablement égarés, ne sachant pas le chemin ; il faut se résigner à passer un hiver peut-être très dur, avec les pierrots.
Sachez, Clairet, que, pour les pierrots, l’hiver n’est rien, et que ces pauvres coucous non acclimatés, avec leurs fins becs, ne pourront subvenir à leurs besoins. Je conseille donc aux gens du pays d’imiter un usage charitable, qui consiste à répandre des miettes autour de la maison. En récompense, vous aurez, au printemps, le plaisir d’entendre roucouler ces gentils coucous.
Vous dites que trois conseillers ont pris l’eau, et que les autres espèrent l’avoir gratuitement pour services rendus.
Peut-être que si c’était Clairet qui tienne le gouvernail de notre commune, lui-même essaierait de l’avoir gratuitement ; parce que le proverbe dit qu’on ne juge les autres que par soi-même.
Père Clairet, vous dites qu’il y a des robinets dans une maison communale, et point dans l’autre ; vous vous trompez ; on voit bien que vous ne voyagez que la nuit. Moi, je prétends qu’il y a dans la cave du vin peut-être meilleur que chez Clairet, de l’eau au premier et des robinets dans le jardin ; il suffit de les tourner pour avoir de l’eau.
Clairet a aperçu par-ci, par-là, des conduites à gaz, remplies de fluide liquide ; il se trompe ; je crois que, le jour où il a vu ces cors, il avait plutôt absorbé une bonne dose de clairet, ce qui lui faisait prendre des vessies pour des lanternes, parce que ces cors sont à air comprimé, et s’il veut s’en rendre compte, il n’a qu’à s’adresser à la mairie, mettre son nez à un bout. On lui soufflera à l’autre. Eau-100-Gaz. » (LM)

Jeudi 4 novembre 1909
DU PAYS INDUSTRIEL

On nous écrit : « Depuis quelques mois, le canevas du tramway électrique de la vallée de la Fentsch est tombé en désuétude.
On en attribue principalement la cause à la crise métallurgique que traverse en ce moment le pays et qui, cependant, est en voie d’amélioration. Si l’on peut ajouter foi à certains bruits, les actes relatifs à cette entreprise des plus utiles étant agréés des autorités compétentes, les travaux pourraient commencer incessamment. Jusqu’ici, rien ne laisse cependant prévoir la réalisation de ce projet. Cette question du tramway est soulevée actuellement dans toute la vallée de l’Orne, où toute la population verrait avec plaisir un tramway électrique allant de Metz à Rombas, et qui doit desservir les villages de Woippy, Semécourt, Marange, etc.
On parle aussi d’un autre projet à l’étude, celui d’utiliser la grand-route de Metz à Maizières. Il nous semble que le premier projet répond mieux à l’intérêt général, dès l’instant que les villages précités, qui sont, pour ainsi dire, le jardin du marché de Metz, sont privés de toute correspondance. Le tramway électrique de Fontoy-Thionville serait naturellement d’une grande importance pour toute la vallée de la Fentsch, mais pour lui en donner encore davantage, il faudrait relier celle-ci avec la vallée de l’Orne, en établissant une bifurcation à Schrémange ou à Florange. Par cette disposition, les villages de Morlange, Rémelange, Fameck, Budange, Vitry et Beuvange, qui sont également des jardins de certaines villes de la contrée, ne seraient pas laissés à l’écart. Cette combinaison, qui n’est pas à dédaigner, serait largement compensée par les revenus de l’exploitation ; cela ne fait pas l’ombre d’un doute, et de plus, l’intérêt général doit primer tout autre, même à défaut d’autres considérations. Avec une installation de ce genre, tout le pays industriel des arrondissements de Metz et de Thionville, qui rapporte énormément de revenus à l’Etat, aurait de plus larges facilités de voyager. Nous comptons sur l’appui de nos dévoués représentants au Reichstag et au Landesausschuss pour mener le projet à bonne fin. Un pour tous. » (LM)

Mardi 23 novembre 1909
Question de chemin de fer.
– On nous écrit : « Nous apprenons de bonne source que le tramway électrique de Metz à Rombas est une affaire décidée et que l’inauguration de la ligne aura probablement lieu dans le courant de l’année prochaine, ceci grâce à l’entente entre les municipalités intéressées.
Il est à remarquer que la vallée de l’Orne est plus favorisée que celle de la Fentsch, car les démarches faites jusqu’à ce jour pour son tramway laissent entrevoir qu’elles n’ont pas été couronnées de succès. Ainsi, la vallée de l’Orne possède des trains directs pour Metz, tandis que, pour la vallée de la Fentsch, qui est pourtant une mine d’or, les mêmes avantages n’ont pas été jugés nécessaires.
Cette question de tramway Fontoy-Thionville serait déjà longtemps liquidée, si elle avait été appuyée par le même esprit d’initiative que la question des communications ferrées de la vallée de l’Orne.
En attendant cette liquidation, la population peut chanter… si ce n’est pas à Pâques, ce sera à la Trinité ou après.
Il paraît, du reste, qu’un tramway électrique à Hayange serait superflu, puisqu’on peut tout avoir dans cette ville ; c’est ce que disait il y a quelques mois une feuille mensuelle paraissant à Hayange : « Alles ist in Hayingen zu haben », et, certes, aussi le devis de certains (commerçants ou propriétaires), tandis que l’ouvrier pourrait, si le tramway existait, vivre à meilleur compte à la campagne.
Enfin, le fait est que chacun saurait, par ce froid, qui deviendra de plus en plus intense, profiter du tramway électrique pour retourner dans ses pénates.
A bon entendeur, salut. » (LM)

Jeudi 2 décembre 1909
Saint-Remy, annexe de Woippy.
– (Recommandé à la Société protectrice des animaux). On nous écrit :
« Un marchand de chevaux de Metz avait acheté un vieux cheval à la campagne. Son commis conduisait le pégase fourbu, probablement à la boucherie, quand arrivé près de Ladonchamps, la pauvre bête tomba épuisée, sur la route, et ne pouvait plus se relever. L’histoire ne dit pas ce qu’elle eut à souffrir en ce moment, mais son conducteur ne pouvant la traîner plus loin, l’abandonna à son malheureux sort. Le lendemain, le vieux cheval était encore là, au milieu de la route, mais en se débattant il avait labouré la terre autour de lui, il s’était mordu et rongé les jambes, et une couche de givre recouvrait son cadavre.
Petits propriétaires, n’essayez pas d’en faire autant avec vos vieilles bêtes ! » (LL)

Dimanche 5 décembre 1909
C’est le… catholique qui commence !

Ces jours derniers mourait à Woippy un tout petit enfant, né de parents protestants, mais baptisé à l’église catholique de par la volonté des parents.
Néanmoins ceux-ci demandent un enterrement protestant, et le fossoyeur commence la fosse dans l’endroit du cimetière, très convenablement, du reste, réservé à cette confession. Deux pasteurs arrivent, exhibent un papier qu’ils disent un ordre du Directeur d’arrondissement et signifient au fossoyeur de combler la fosse commencée et d’en faire une autre dans l’endroit qu’ils désignent, au beau milieu du cimetière, dans une place occupée déjà, par des familles catholiques. – Ah ça, non, par exemple !... – Eh bien, il sera, en tout cas, inhumé au milieu des catholiques ! Autrement vous aurez à faire à nous ! – Et de fait l’enfant est enterré dans une place plus modeste, au milieu des catholiques. Très bien, puisqu’il a reçu le baptême catholique… Mais alors, Messieurs les pasteurs, quelles réflexions nous pourrions nous permettre sur le petit papier du directeur d’arrondissement et sur chacune des circonstances du fait que nous signalons ?... Seulement, c’est toujours le catholique qui commence !... (PL)

Mercredi 8 décembre 1909
Banlieue de Metz.
– (C’est le catholique qui a commencé.)
On nous écrit, le 6 décembre : « La Metzer, paraît-il, s’est offusquée de ce que j’ai signalé un enterrement fait par le pasteur protestant au cimetière de Woippy. Elle veut bien m’attribuer un sentiment malhonnête, pour ne pas dire davantage. Et de quelle plus grande amabilité serait-elle capable ?
Ce que j’ai dit était bien inoffensif, puisque je demandais simplement si l’on n’accusait pas les catholiques d’avoir troublé la paix confessionnelle !
La Metzer n’y a pas manqué et, du haut de sa chaire, elle nous fait savoir que nous sommes en Allemagne, elle nous rappelle au respect de la loi, elle nous enjoint d’avoir à changer notre mentalité pour adopter la sienne, et elle ne se taira pas tant qu’il n’en sera pas ainsi ! Puisqu’elle est en train, qu’elle fasse donc une pe loi pour nous imposer le protestantisme !
Eh ! bien, oui, Metzer, je reconnais volontiers que, dans mon article, il s’est glissé une petite erreur. Ce n’est pas un enfant baptisé catholique, mais un petit protestant de deux ans, qui a été enterré par un pasteur dans le cimetière catholique. La confusion s’explique, parce que le petit cercueil sortait est sorti d’une maison où se trouve un enfant baptisé catholique, et que l’existence d’une autre famille protestante y était ignorée presque de tout le monde.
Mais le cas n’en est plus grave, bonne Metzer. Nous étions heureux de recevoir au milieu de nous un enfant baptisé catholique, même allemand ; nous étions conséquents avec nos principes ; ne vous en déplaise, nous aurions mis des gants et nous ne l’aurions pas relégué dans le coin où la bonne gazette voudrait voir tous les Lorrains. A la rigueur, nous aurions prié notre curé d’indemniser le pasteur qui l’avait remplacé.
Or c’est un enfant protestant (la Metzer tient à le dire), qui a été enterré par le pasteur, au milieu des catholiques ; et je vous l’avais bien dit, c’est nous qui troublons la paix confessionnelle.
D’abord, Metzer, vous avancez une chose absolument fausse, quand vous dites qu’il n’y a pas de partie réservée aux protestants dans le cimetière de Woippy. Cette partie existe, à laquelle on accède par les deux grandes portes ; de temps immémorial, les protestants du village ont voulu y être enterrés, il y a là des familles très honorables, sans comparaison, qui s’y trouvent bien et vous leur faites injure en ne voulant pas de leur compagnie.
De ce fait, jamais la paix confessionnelle n’a été troublée au village, et nous avons le droit de considérer comme une provocation l’exigence que vous soutenez.
On a trompé la Direction du Cercle, si on lui a fait croire qu’il n’y avait pas de place réservée aux protestants. Mais que vient faire la Direction en cette affaire ? La loi municipale est-elle lettre morte et le Maire n’est-il bon qu’à enregistrer les injonctions qu’on lui envoie par dépêche ?
L’ordre a été donné ! Il faut enterrer dans le rang ! Mais ces rangs sont inconnus dans nos villages ; chaque famille a sa tombe et son enterrement, comme nous disons, où l’on aime à se trouver avec les siens ; une famille catholique évitera même, autant que possible, de disposer de l’enterrement …. catholique.
Ce sentiment n’est-il pas respectable, et s’il y a des décrets ou des interprétations contraires, que la Metzer appelle des lois, au-dessus de ces interprétations, il y a des convenances, des sentiments de délicatesse, que la Gazette ne peut pas comprendre, - tant pis pour elle – ils sont dans nos cœurs et nos traditions. Si l’on veut les froisser, qu’on ne dise pas du moins que nous commençons, et ce n’est pas nous qui troublons la paix confessionnelle.
De fait encore, dans le cas présent, en ordonnant de combler la fosse déjà commencée, n’exigeait-on pas la plus belle place du cimetière, dans la grande allée, sur des tombeaux de famille, dont la plupart sont des concessions à perpétuité.
On s’est contenté ensuite de la première place venue, au milieu des catholiques, fût-elle moins convenable que celle de la partie réservée. Il fallait montrer que nous sommes en Allemagne et que pour un Allemand de Neustadt, installé depuis un mois seulement à Woippy, on pourra, sans qu’il nous soit permis de dire un mot, mobiliser presque la force armée, et fouler aux pieds nos sentiments et les traditions d’un village tranquille, où depuis des siècles protestants et catholiques n’ont jamais eu aucun démêlé confessionnel.
Mais, ne l’oublions pas, c’est nous qui commençons toujours à troubler la paix !
C’est tout ce que je voulais dire à la Metzer.
- Ah, pardon ! elle demande si aimablement dans quelle bizarre disposition je me trouvais pour voir deux pasteurs et dédoubler le sien.
Eh ! Voilà ! il y avait au cimetière deux messieurs très bien mis, que je ne connaissais pas. Comme ils se ressemblaient, discutaient tous deux, en montrant le petit papier dépêché, et rivalisaient d’amabilités, je n’ai pas voulu déplaire à celui que j’aurais traité de sacristain, et dans ma naïveté de paysan, j’ai cru bien faire de donner à tous les deux le titre de pasteurs. Si j’ai offensé l’un ou l’autre, la Metzer voudra bien lui faire agréer toutes mes excuses. Le la salue bien, elle-même !
Un Lorrain de Lorraine. » (LL)

Dimanche 12 décembre 1909
La « Metzer Zeitung » et l’affaire du cimetière de Woippy.
– N’ayant rien de sensé à répondre à notre article qui mettait au point l’incident du cimetière de Woippy, la Metzer bafouille. Elle cherche à s’esquiver en consacrant une trentaine de ligne à des redites qui n’ont absolument rien à voir avec la question de Woippy. Ne lui en déplaise, nous lui répétons : Nous sommes en Alsace-Lorraine et nous prétendons nous en tenir à nos coutumes et à nos lois. Est-ce que les séparations confessionnelles n’existent pas légalement dans la plupart des cimetières ? La Metzer croit être spirituelle en hochant la tête à propos du dernier article de notre correspondant de Woippy. Cette façon puérile de se tirer d’affaire témoigne de bien peu de ressources dans ce pauvre cher branlant. On se tire d’embarras comme on peut n’est-ce pas, Metzer Zeitung ? (LL)

Samedi 15 décembre 1909
Le tramway de Metz à Rombas.
– A l’ordre du jour de la séance que tient le Conseil municipal aujourd’hui figure l’importante question de l’itinéraire de la ligne de tramway projetée entre Metz et Rombas. Deux tracés sont possibles : l’un par la grande route Maizières à Hagondange, le second par Devant-les-Ponts, Woippy, Norroy, Semécourt, Marange, Pierrevillers. Le premier a l’avantage de présenter une voie en palier, le second, plus accidenté, desservirait par contre un grand nombre de localités.
Les maires de 14 communes intéressées se sont réunis avant-hier mercredi à la Direction d’arrondissement de Metz-campagne pour prendre position vis-à-vis du projet ; 11 d’entre eux se sont prononcés pour le tracé par Woippy, Norroy. Les communes fourniraient des subventions en rapport avec le chiffre de leurs habitants et là où la ligne devrait décrire un crochet, on mettrait le terrain gratuitement à la disposition du constructeur. On a fait valoir des arguments très sérieux en faveur de cet itinéraire, qui est appuyé par M. Tischmacher, conseiller général, député du Landesausschuss, et par M. le Directeur de l’arrondissement de Metz-campagne. On fait remarquer en particulier que les habitants de Maizières, Hagondange, Talange, etc., sont habitués à prendre le train, alors que ceux des localités sur le versant de la colline sont privés de communications.
La parole est à nos édiles.
Au sujet de la réunion dont nous venons de parler, nous recevons encore ce matin la correspondance suivante :
« Le 15 décembre a eu lieu à la Direction de Metz-campagne une assemblée des maires des communes entre Metz et Rombas, qui ont un intérêt à la construction d’un tramway entre Metz et Rombas. Pendant que d’un côté les maires de Maizières et Talange demandaient avec insistance, que la ligne soit tracée sur la route impériale de Metz à Maizières et que les maires de La Maxe, Hagondange et Hauconcourt déclaraient n’avoir aucun intérêt particulier à ce tramway, vu que le chemin de fer suffisait pour les besoins de leurs communes, surtout si l’administration des chemins de fer introduit des voitures automobiles ; les maires de Woippy, Lorry, Saulny, Plesois, Norroy, Fèves, Bronvaux, Marange, Semécourt et Pierrevillers déclaraient, que la population de leurs communes si éloignées des grandes voies de communication, verraient avec une vive satisfaction la création d’une meilleure communication avec Metz par l’établissement d’un tramway et qu’elles seraient même prêtes à donner de fortes subventions matérielles si la ligne de tramway était établie de façon à ce que les habitants puissent s’en servir. Un tracé par la route impériale ou par l’ancienne des Romains n’aurait pour eux aucune valeur ; il n’aurait de l’importance pour eux, que s’il était établi sur la route d’arrondissement et ce de manière, qu’il touche aussi les communes de Lorry, Plesnois et Norroy.
Les maires de ce groupe de communes ont demandé que l’Etat ou le Landesausschuss n’accordent de subvention pour l’établissement du tramway, qu’à la condition que la ligne du tramway ne soit pas établie le long du chemin de fer, mais bien de manière qu’elle ouvre à la circulation toute la contrée dans le pays montagneux situé entre la haut-plateau et la partie basse de la Moselle.
D’après l’avis des maires de Plesnois et de Norroy, les Conseils municipaux de ces communes, en dehors d’autre subvention matérielle, céderaient en cas de besoin gratuitement le terrain nécessaire à un élargissement de la route d’arrondissement.
Le maire de Stahlheim n’a pris parti ni pour l’un ou l’autre des tracés, tandis que le maire de Rombas a déclaré que la commune de Rombas était probablement prête à sacrifier une forte somme en cas où la ligne, en passant par Semécourt, traverserait la ville de Rombas.
Les subventions pécuniaires, que les maires ont laissé espérer, se monteraient à 90.000 M. » (LL)

Vendredi 24 décembre 1909
Séance du Conseil municipal de Metz du 22 décembre
(extrait)
Le tracé du tramway de Metz à Rombas. – Le Conseil a approuvé en principe la construction d’un tramway de Metz à Rombas. Au début on projetait de faire passer la ligne par Semécourt. Mais de nombreuses difficultés s’y sont opposées : difficultés de terrain, passage au-dessus de la ligne d’Etat à Rombas. On s’est demandé s’il ne serait pas préférable de faire passer la ligne par l’ancienne chaussée romaine. Toutefois il ne serait pas possible de construire une ligne sur cette chaussée. Il ne resterait que la route impériale n° 17 permettant d’établir une ligne de tramway sans difficulté. L’exploitation serait-elle profitable à la Ville ? La chose paraît douteuse. M. le Maire donne lecture d’un rapport de M. l’Ingénieur des travaux publics de l’arrondissement de Metz-campagne qui expose les conditions d’exploitation d’une ligne construite sur la route impériale. Ce rapport a été transmis à M. le Maire par M. le Préfet du département.
La commission du Conseil s’est prononcée en faveur du tracé sur la route impériale de Metz à Maizières et Hagondange.
Dans l’intervalle les maires d’une série de communes ont examiné la question ; la résolution qu’ils ont adoptée est connue ; nous l’avons reproduite.
M. le Maire a soumis cette résolution à M. le Directeur du tramway qui a exprimé l’avis que la construction d’une ligne par Semécourt entraînerait des frais considérables : terrassements, ponts, etc. La dépense au surplus serait d’au moins 200.000 M. La ligne devrait contourner des maisons. Les frais d’entretien seraient élevés. Le plus grand obstacle serait le passage à établir à Rombas, d’où nouvelle dépense de 300.000 M. Les voitures motrices devraient être munies de moteurs très puissants. A tous les égards, le Directeur du tramway estime que cette ligne par Semécourt n’est pas conseillée.
La ville de Metz dépenserait un capital de 1.500.000 M à deux millions dont elle ne retirerait aucun avantage. La subvention de 90.000 marks promise par les communes ne serait d’aucune importance.
M. le Maire ajoute que la population le long de la ligne Maizières-Hagondange augmentera notablement, de grandes colonies ouvrières devant être créées sur les terrains appartenant à M. Thyssen. L’administration municipale partage l’avis que le tracé par Maizières-Hagondange est de beaucoup le plus avantageux.
La discussion est ouverte.
M. Jung pense que le Conseil ne devrait pas prendre une décision définitive sans s’entourer de tous les renseignements nécessaires, l’entreprise est considérable. Il ne faut pas oublier les trains qui circulent entre Hagondange, Rombas et Metz. Le public préfèrera voyager dans des wagons chauffés des chemins de fer plutôt que d’utiliser les cars non chauffés. Enfin l’administration des chemins de fer a l’intention d’introduire des trains à moteurs électriques, d’où nouvelle concurrence. Je doute, dit M. Jung, que la ligne soit d’un grand rendement.
La ligne par Semécourt serait coûteuse ; je n’en suis pas partisan non plus. Les communes intéressées pourraient-elles garantir un minimum de recettes ? Le pays devrait accorder une subvention de 15.000 M par kilomètre. Nous devrions avoir au moins la certitude que nous ne mettrons pas d’argent au bout. Pendant les dernières années nous avons construit beaucoup de lignes d’une exploitation onéreuse.
M. Obrecht propose que la question soit renvoyée à une commission spéciale. La concurrence des chemins de fer est très sérieuse. M. Obrecht voudrait recommander la construction de la ligne jusqu’à Marange ; de là on ferait obliquer la ligne par Maizières.
M. Dufour (s’exprime en français). – Cette ligne ne peut être construite que si elle dessert les villages non reliés au chemin de fer. En établissant la ligne sur la chaussée de Maizières, nous n’avons pas de recettes à prévoir.
Les communes du coteau offrent de mettre le terrain à notre disposition. Il ne faut pas compter sur la colonie future près de Hagondange. Nous avons de l’autre côté une colonie qui existe, celle de Ternel. Les carrières de Jaumont occupent beaucoup d’ouvriers qui utiliseront le tramway passant par Semécourt. Entre Marange et Rombas la route est bonne. Que l’on fasse un devis que l’on soumettrait aux différentes communes en les invitant à contribuer aux dépenses ; toutes ces communes s’empresseront de prendre la différence à leur charge, et alors la ligne de tramway fera de l’argent. Les habitants de ces villages profiteront de la ligne. Je m’oppose absolument à la ligne par la route impériale.
M. le Maire répond aux objections de M. Dufour. L’essentiel est pour nous d’amener à Metz un public capable d’y faire des achats. La population des villages du coteau est bien moins importante que celle de Stahlheim, de Hagondange et de Maizières. La population des localités industrielles a plus d’argent à dépenser que les populations essentiellement rurales.
La concurrence des chemins de fer n’est pas aussi redoutable qu’on le dit.
M. Weissmann pense que le seul tracé pratique est celui par Maizières et Hagondange. Il faut prendre en considération les populations d’Ay, Ennery et autres localités de la région. M. Weissmann est de l’avis de M. Jung qui met le Conseil en garde contre la construction d’une ligne d’un faible rendement ; mais le seul tracé qui puisse entrer ligne de compte, c’est celui qui passe par la route impériale.
M. Leiser est absolument partisan du tracé que propose l’administration municipale.
M. Dufour. – M. le Maire fait valoir qu’il faut amener la population de Stahlheim à Metz. Or Stahlheim se trouve entre Rombas et Hagondange. Les habitants peuvent donc tout aussi bien prendre le train à Rombas qu’à Hagondange. Quant à la population d’Ennery et d’Ay, il s’agit d’une population de cultivateurs qui viennent d’ordinaire à Metz avec leurs voitures.
M. Dufour recommande de nouveau de faire établir un devis. Le trajet est plus court par Semécourt que par Maizières.
M. Pascaly se rallie à l’opinion de M. Dufour et propose l’ajournement.
M. Guenser exprime la crainte que les recettes de suffiront pas à couvrir les frais généraux.
M. Pris, directeur du tramway, s’étend sur la concurrence des chemins de fer. Cette concurrence n’est pas si redoutable, comme on peut le voir ailleurs, entre Cologne et Bonn par exemple. Le but de notre ligne est de créer une communication rapide et aussi directe que possible entre Metz et Rombas. Les cars devront être confortables et chauffés. On peut évaluer les recettes annuelles à 300.000 M ; on pourrait donc faire facilement face aux dépenses.
Nous avons d’abord songé à Semécourt, mais les frais seraient trop considérables. Puis nous avons envisagé la route romaine pour donner une vitesse plus grande aux trains ; nous avons également dû abandonner ce projet. La construction sur la chaussée serait facile ; nous pourrions faire facilement concurrence au chemin de fer puisque nous transportons directement les voyageurs de Metz à Rombas. Les trains à moteurs que l’administration des chemins de fer veut introduire, ne sont qu’un essai. Lorsqu’une ligne de tramway sera établie, l’administration des chemins de fer réduira le service des voyageurs entre Metz et Moyeuvre.
M. Hoof dit que lorsqu’on construit un chemin de fer on envisage en premier lieu son rendement probable. Il voudrait que l’on soumît au Conseil une évaluation approximative du rendement de la nouvelle ligne.
M. Weismann exprime la crainte que Thionville ne prenne les devants et ne cherche à attirer vers elle le mouvement des voyageurs de la vallée de l’Orne. Il recommande de prendre une décision sans tarder. Le commerce messin a tout intérêt à voir le projet réalisé, afin d’éviter tout exode de la région de l’Orne vers Thionville. La ligne de Semécourt n’aura d’intérêt que pour les villages et non pas pour la ville, car avant comme après, ceux-ci sont obligés de venir à Metz.
M. Seilert opine dans le même sens. La population agricole est très stable tandis qu’il n’en est pas de même de la population industrielle. Le paysan est économe par nature et ne se livre à aucune dépense déplacée, tandis qu’il n’en est pas de même chez l’ouvrier industriel, qui ne possède rien, touche des salaires élevés et est par conséquent obligé de tout acheter pour ses besoins.
M. le Maire est du même avis. L’avenir réside dans la partie industrielle, et c’est de ce côté qu’il faut tourner ses regards.
M. Donnevert dit que par sa situation géographique Metz est acculé dans un angle et cette situation contrarie énormément son développement. Dans les campagnes, la population n’augmente pas sensiblement, tandis qu’il en est tout autrement dans les centres industriels.
Les projets en question me sont indifférents dit M. Kolping, j’opinerai pour celui dont on m’aura démontré le meilleur rendement. M. le Maire répond que ces évaluations seront présentées en temps et lieu ; il ne s’agit aujourd’hui que de prendre une décision afin de soumettre un projet aux autorités, et arriver bon premier.
M. Dufour se prononce encore une fois pour la ligne Semécourt avec embranchement de Rombas aux nouvelles usines du bois de Boulange. Les villages traversés, dit-il, sont habités par un grand nombre d’ouvriers d’usines.
M. Jung dit que tout ce qu’il vient d’entendre modifie son point de vue. Il faut abandonner Semécourt pour Maizières.
On procède au vote. Une première motion tendant au renvoi à la commission est repoussée.
Le projet Obrecht est également repoussé, et le projet de l’administration (Maizières) adopté par 20 voix contre 6. (LL)

Mardi 28 décembre 1909
Le fisc victorieux.
– Sous ce titre, le « Nouvelliste d’Alsace-Lorraine » publie sur l’affaire Baugenez, dont nous avons déjà parlé à différentes reprises, un article auquel nous empruntons ces détails :
« Le Landesausschuss s’est occupé, en 1906, d’une affaire qui avait fait quelque bruit dans la pays messin. Le soir du 27 février 1905, un cultivateur de Woippy, nommé Baugenez, rentrait paisiblement chez lui, en suivant un chemin qui contourne certain terrain militaire. Une sentinelle, préposée à la garde d’un hangar qui s’élève sur le terrain du fisc, héla Baugenez et lança le classique : « Halt ! Wer da ! ». Le cultivateur de Woippy, affligé d’une surdité marquée, n’entendit pas et le soldat fit usage de son Mauser ; Baugenez tomba, frappé de deux balles. Quelques heures après, il expirait. On pouvait croire que cette affaire aurait des suites graves pour le fisc et que ce dernier serait notamment astreint à verser une forte indemnité à la veuve de la victime. A cette époque, c’est M. Tischmacher, député de Rombas, qui se fit, au Landesausschuss, l’interprète chaleureux de l’émotion que l’incident avait soulevé dans le pays. Le ministère donna au parlement assurance que l’affaire serait réglée. Elle vient de l’être, et voici comment : Mme Baugenez avait réclamé 28.000 mark de dommages-intérêts, et le tribunal de première instance prononça une sentence aux termes de laquelle la plaignante recevrait une rente de 1.200 mark pour une durée de vingt années. Le fisc interjeta appel et la Cour de Colmar ramena la pension à 400 m. A son tour, Mme Baugenez porta l’affaire devant la cour de Leipzig, laquelle vient de se prononcer en faveur du fisc. » (LM)

Jeudi 30 décembre 1909
Metz-campagne.
– (Enquête au sujet d’expropriations)
Le dépôt d’artillerie de Metz à l’intention d’acquérir des parcelles de terrain de 2 mètres carrés chaque dans 66 pièces de terre situées sur les bans d’Amanvillers, Ars-sur-Moselle, Châtel-Saint-Germain, Jussy, Norroy-le-Veneur, Plesnois, Rozérieulles, Saulny, Vaux et Woippy. Les listes contenant l’indication exacte des pièces de terre en question sont déposées à la Direction d’arrondissement, où les intéressés peuvent en prendre connaissance. En outre, les propriétaires des terrains en question seront avisés du projet d’acquisition.
Les propriétaires de ces terrains ainsi que les tierces personnes intéressées, qui ont un préjudice quelconque par suite de l’expropriation de ces parcelles de terre, sont invités par la présente à déclarer à la Direction, dans les 14 jours suivant la publication de cet avis, l’indemnité qu’il réclament, faute de quoi ils perdraient leurs droits de réclamation. (LL)

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