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  Dernière mise à jour : 9 avril 2020

Joseph BÉMER
Curé de Woippy de 1952 à 1968

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   L'abbé Joseph Bémer est né à Metzervisse, le 24 mars 1898. Ordonné prêtre le 13 juillet 1924, il est nommé vicaire à Metz Sainte-Ségolène quelques jours plus tard. La paroisse de Nébing lui est confiée en 1930 puis celle de Vitry-sur-Orne en 1936.
En novembre 1940, il est expulé et trouve refuge à Nérac dans le Lot-et-Garonne. Sitôt la Libération, il est de retour à Vitry et arrive à Woippy en juillet 1952 lors du départ à la retraite de l'abbé Guénot.
L'abbé Bémer prend sa retraite en août 1968 et décède le 12 février 1977. Il est inhumé à Vitry-sur-Orne.

Ci-dessous, la copie du procès-verbal de l'installation de l'abbé Bémer à la cure de Woippy, le 1er août 1952.


Les écrits relatifs à l'état de la caisse, aux placements et aux valeurs mobiliaires de sont pas reproduits ici.
Quant au presbytère :
La remise en état est indispensable, la municipalité veut bien avec le concours de l' M. R. U. se charger des réfections qui s'imposent.



 
   Lorsque l’abbé Joseph Bémer arrive à Woippy en août 1952, il a 54 ans. L’église, qui a considérablement souffert pendant la libération de Woippy, a tout juste été réparée pour fêter son centenaire en mai 1950. Tout reste donc encore à faire : la rénovation du chauffage, la réfection des marches de l’entrée de l’église et une partie du dallage, le plancher sous les bancs, la restauration des orgues, les nouveaux vitraux (clic), la construction d’un lieu de culte aux Quatre-Bornes, la grotte devant l’église et le remplacement de sainte Bernadette détruite pendant la guerre, la réparation de la sonnerie des cloches, une nouvelle horloge au clocher, le maître-autel, la restauration des stations du chemin de croix.
L’abbé Bémer s’acquittera parfaitement de toutes ces tâches et en outre, quelques années avant de prendre sa retraite en 1968, il étudiera l’érection d’une chapelle à Saint-Eloy.


* * * * *

L'éphéméride avec quelques articles de presse et documents

Samedi 5 août 1952 (LL)
Cordiale réception du nouveau curé
Dimanche, devant le presbytère s'étaient rassemblés avec le conseil municipal, le personnel enseignant et les enfants des écoles et un grand nombre de paroissiens, drapeaux des sociétés en tête, encadrés des sapeurs-pompiers.
Dès que M. l'abbé Bémer entrant en fonctions comme curé descendit les premières marches, M. Ferdinand Jungling, maire, le salua respectueusement au nom de la population. Le nouveau pasteur ayant aimablement répondu, un cortège se forma pour le conduire à l'église.
Mais à l'entrée de la cour, M. l'abbé Bémer tint à déposer devant le monument aux morts une superbe plante qui lui avait été offerte, rappelant en une très brève allocution nos devoirs à l'égard de nos compatriotes morts au champ d'honneur.

Lundi 11 mai 1953 (LL)

En haut : L'abbé BEMER devant le monument aux morts.
En bas : Le groupe des quatre gracieuses Lorraines qui dignement vont fleurir de gerbes cravatées de tricolore le pied du monument.

Très simplement, mais dignement, Woippy a célébré Jeanne d'Arc et l'Armistice
WOIPPY a célébré hier, simplement mais très dignement, les fêtes jumelées de Jeanne d'Arc et de la Libération.
   Dès 9 h. 30, la foule rassemblée suivait silencieusement en cortège les personnalités locales et les drapeaux représentant les Engagés Volontaires, les Malgré-Nous, les Anciens Combattants, les Déportés, le Souvenir Français et le corps des sapeurs-pompiers.
   Lentement, pour honorer ce grand jour d'armistice, et le caractère sacré de cette libération, le cortège se rendit à l'église paroissiale, où la messe de Requiem fut célébrée par l'abbé Bémer, curé de Woippy, dont le sermon circonstancié rappela bien des souffrances que connurent tous ceux, de 1914-18 ou de 1939-45, qui donnèrent leur vie à la France.
   Vers 11 h. 15, enfants des écoles, garçons à droite, fillettes à gauche, vinrent se ranger devant le monument aux morts, que bénit l'abbé Bémer et que fleurirent quatre gracieuses Lorraines en costume.
   Après une courte allocution de M. Billotte, président de la section des Engagés Volontaires, qui réclama la pieuse minute de silence, les garçons, sous la direction de leur directeur d'école, M. Copeaux, entamèrent une « Marseillaise », qui fut admirablement interprétée.
   Au vin d'honneur qui suivit et fut servi dans une salle de la mairie, M. Thiriet, président de la section des « Malgré-Nous », rappela l’idée générale de cette journée, et fut suivit, dans ce sens, par M. Jungling, maire de Woippy, et Billotte.
   Bien des années ont passé depuis le 8 mai 1945, mais Woippy se souvient encore. Que les sections patriotiques de cette commune soient félicitées pour leur initiative. Woippy a voulu honorer, comme devraient le faire des centres plus importants, ses enfants morts pour la France, Jeanne d'Arc et un « Cessez le feu » qui marqua la fin d'un douloureux cauchemar.

Dimanche 19 juillet 1953 : La Chorale en excursion à la Cascade du Nideck.

Debouts, du bas vers le haut :
Jean Bott - Francette Bello - Gérard Zahm - Andrée Simon - Paul Schwartz - Michel Hallinger - Simone Robert - Maurice Kreyenborg - Georgette Kautz - ? - ? - Jean Portenseigne - Marcel Bott - Annie Schlouppe - deux visages en partie cachés - Madame Bott - Paul Bazin - Gérard Bémer - Mme Portenseigne.
Accroupis :
Pierrette Kopp - Geneviève Kuntz - Liliane Bertrand - Paul Copeaux - Claudette Tribout - André Lamort - Yvonne Bihr - Devant : Micheline Gadelle - Mélanie Henné.

Mercredi 8 décembre 1954
Un acte de barbarie réparé
Dimanche dernier, les Woippyciens ont assisté à une émouvante cérémonie. On sait qu'en 1940, une compagnie de SS (Schutzstaffel - section de protection) apercevant la statue de sainte Bernadette devant la grotte, la prirent pour celle de Jeanne d’Arc. Ils l’enlevèrent de son socle et la poussèrent à coup de pieds à travers les rues du village et la décapitèrent.
Après la guerre, sous l’impulsion de l’abbé Bémer, curé de Woippy, et grâce à la générosité des fidèles, une nouvelle statue fut achetée. Le premier dimanche de décembre 1954, elle fut bénie au début de la messe par l’ancien curé de Woippy, l’abbé Guénot, assisté de l’abbé Bémer et du R. P. Mathieu, professeur à Saint-Clément. À l’issue de la messe, les pompiers qui fêtaient la Sainte-Barbe, leur patronne, déposèrent la statue sur sa stèle devant une assistance émue qui entonna spontanément un vibrant Magnificat.

Remarque de raconte-moi-woippy : la statue de sainte Bernadettte est visible sur les photographies de communions en 1941 et 1942. (?)


Devant le presbytère vers 1955.
L'abbé Bémer en présence de Mgr Heintz, évêque de Metz.
A gauche, M. Ferdinand Jungling, maire de Woippy.

Lundi 4 février 1957
Intéressante conférence dans la cité des fraises
La population de la cité des fraises avait hier après-midi également l'occasion d'assister à une conférence donnée par le R. P. Perrin, professeur au Collège Saint-Clément sur « L'épanouissement de l'enfant et le mensonge ». L'on y nota la présence de M. l'abbé Bémer, curé de Woippy, accompagné de son vicaire, l'abbé Heintz ; MM. Copeaux, directeur d'école et président de la section locale de la « Famille Lorraine », entouré des membres de son comité ; Jungling, maire , Hoch, receveur des P.T.T. dans la localité ; les membres du comité de la Ligue féminine d'Action catholique, etc...

Samedi 4 avril 1959 (LL)
Informations religieuses - Nominations ecclésiastiques
(...) M. l'abbé Fristot Jean (clic), nouveau prêtre, est nommé vicaire à Woippy.

Jeudi 2 août 1962 (RL)
   S.E. Mgr Schmitt, évêque de Metz, vient de publier une ordonnance épiscopale autorisant et réglementant le port de l'habit noir, dit de « clergymann », comme tenue de ville pour les prêtres du diocèse.
L'évêque de Metz constate tout d'abord que les conditions de vie actuelles et les exigences nouvelles de l'apostolat ont amené la plupart des évêques de France à modifier les prescriptions coutumières concernant l'habit ecclésiastique. Cette modification n'a d'autre but que de faciliter la mission d'évangélisation confiée.
Puis Mgr Schmitt, après avoir rappelé aux prêtres que la soutane reste l'habit liturgique des clercs, et que le port de celle-ci reste strictement obligatoire pour tous les actes culturels, précise l'autorisation donnée aux prêtres de porter désormais en ville l'habit de « clergymann », sobre de coupe et sombre de couleur, depuis toujours autorisé dans le diocèse comme tenue de voyage.
Mais Mgr Schmitt met ensuite les prêtres du diocèse en garde contre les répercussions psychologiques que cet assouplissement de la tenue pourrait avoir auprès des fidèles : « Dans nos campagnes en particuliers, l'abandon de la soutane risquerait de choquer la population. »
Et l'ordonnance conclut en ces termes : « Il ne sera pas donné à cette adaptation extérieures plus d'importance qu'elle n'en mérite. Cette modification sera considérée comme un signe de l'exigence qui incombe aux prêtres d'être chaque jours plus près des hommes et davantage à leur service ».
Ces prescriptions entrent en vigueur à partir du jour de promulgation de l'ordonnance épiscopale, c'est-à-dire le 1er août.

Mardi 26 mai 1964
Dimanche prochain, à l'occasion de la Fête-Dieu, et en étroite collaboration entre le curé et les paroissiens de la cité SNCF, paroisse Ste-Catherine Labourée, rue Henri-de-Ladonchamps, route de Rombas, la grand-messe paroissiale de la Fête-Dieu sera célébrée en plein air au milieu de la cité proprement dite. Tous les paroissiens de la cité des fraises assisteront à l'office, qui aura lieu dimanche, à 10 h., et sera rehaussée par le concours de la société de musique « L'Union ».

Samedi 30 mai 1964
L'Union prêtera son concours demain dimanche, à l'occasion de la Fête-Dieu, à la grand-messe célébrée en plein air à la cité S.N.C.F., route de Rombas. Les musiciens de rassembleront au siège (ancienne mairie) pour le départ en musique fixé à 9 h. 30.

Lundi 1er juin 1964
Messe en plein air dans la nouvelle cité SNCF
En même temps qu'arrivent les locataires dans les immeubles de la nouvelle cité S.N.C.F., construite pour les agents de la gare de triage de Woippy, naît une nouvelle paroisse déjà dédiée à Sainte Catherine Labourée. C'est sur la place centrale de la cité, au milieu des bâtiments dont beaucoup sont encore en cours de construction qu'une messe en plein air a été dite pour l'ensemble de la cité des fraises. La nouvelle paroisse ne possède pas encore son lieu de culte mais la Fête-Dieu de 1964 a préfiguré, par le nombre des fidèles qui ont suivi la messe, l'image de ce nouveau et populeux quartier de Woippy.

Mardi 1er septembre 1964 (RL)
Un article où il est question du remembrement des paroisses : - clic -

Vendredi 2 août 1968 (RL)
M. l'abbé Bémer, curé de la paroisse de centre ville prenant sa retraite et M. l'abbé Scotto, vicaire résident de Saint-Eloi étant nommé à Châtel-Saint-Germain, les deux paroisses seront desservies par une équipe sacerdotale de quatre prêtres : MM. les abbés Schwartz, Saintot, Wolff, Réveille. Ces mutations seront effectives le 1er septembre.

Mardi 13 août 1968 (RL)
Les adieux de la paroisse à M. l'abbé Bémer
M. l'abbé Bémer, curé de la localité depuis 1952, quittera Woippy à la fin de ce mois.
Le Conseil de fabrique, les dames de l'Action catholique et la chorale ont tenu à lui offrir des souvenirs lors de son départ. Ils invitent les paroisiens à se joindre à eux dimanche prochain 18 août, à la sortie de la grand-messe vers 11 heures, devant la grotte, pour cette cérémonie d'adieux.

Samedi 17 août 1968 (RL)
M. l'abbé Bémer, depuis 1962, quitte la paroisse à compter du 1er septembre pour jouir d'une paisible retraite.
Les différents mouvements paroissiaux (conseil de fabrique, action catholique, chorale) organisent à cette occasion une cérémonie d'adieux afin de lui remettre un cadeau demain dimanche, vers 11 heures, à la sortie de la grand-messe, devant la grotte.
Tous les paroissiens se feront un devoir d'y assister.

Mardi 20 août 1968 (RL)
À Woippy : les paroissiens font leur adieux à M. l’abbé BÉMER, leur curé durant 16 années.
   Stoïques, sous une pluie battante, les nombreux fidèles de l'église de Woippy, qui avaient assisté à la messe solennelle de 10 heures, se sont groupés en fin de matinée devant, la grotte de Notre-Dame-de-Lourdes pour s'associer à la cérémonie d'adieux à leur curé, organisée par les responsables des associations paroissiales.
On notait la présence de MM. Debs, maire de la commune, de ses adjoints et de la plupart des conseillers municipaux ; Thiriet, président du conseil de fabrique ; Mme Séchehaye, présidente de l'A C G F ; MM. Billotte, président de l'U N C et des engagés volontaires anciens combattants ; Séchehaye, ancien maire, président des associations patriotiques ; Copeaux, directeur de la chorale ; ainsi que de nombreux responsables de sociétés.
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   Après avoir remercié le maire et son conseil, ainsi que les personnalités et les paroissiens, de leur présence, M. Thiriet, se tournant vers M. l'abbé Bémer, évoqua les liens d'attachement qui unissent depuis de nombreuses années les paroissiens de Woippy à leur curé : « pour votre église vous avez donné le meilleur de vous-même, sans ménagement de vos forces et de votre santé. Votre nom restera attaché à d'importants travaux de restauration : le chauffage, la sonnerie des cloches, les orgues, les installations d'éclairage, le maître-autel et les vitraux, notamment ».
   M. Thiriet parla ensuite de la réalisation d'un lieu de culte aux Quatre-Bornes dédié à sainte Bernadette, avant de se faire l'interprète de tous, pour adresser un chaleureux merci à celui qui fut curé de Woippy durant 16 années. Un livre souvenir fut alors remis à M. l'abbé Bémer, au nom du conseil de fabrique.
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   Après que M. Copeaux eut rappelé ce que le curé avait fait pour la chorale. Mme Sechehaye retraça le chemin parcouru depuis 1952, année où M. l'abbé Joseph Bémer prit la charge de la paroisse. Sous son initiative naquirent les associations paroissiales, tandis que vieillards, adultes dans la peine, et enfants, faisaient l'objet d'une particulière sollicitude.
Au nom de tous les paroissiens un magnifique Thiam, représentant l'église de Woippy, fut ensuite remis au curé, ainsi qu'un ouvrage offert par la chorale.
   M. l'abbé Bémer rappelle que ses rapports avec la paroisse de Woippy dataient de 56 ans, lorsque, jeune, il venait seconder l'abbé Bigerel, et avant qu’il ne soit désigné à son premier poste, à Sainte-Ségolène. Il se félicita d’avoir constaté un véritable esprit de famille autour de sa personne : « Nous étions plus que des amis, nous étions des frères ». Il se promit de célébrer la messe chaque matin, à son domicile de Queuleu, devant l’image de l’église qui venait de lui être offerte, en pensant à tous ses paroissiens de Woippy. Il rappela enfin qu’il avait, au cours de son ministère, conduit au cimetière 500 défunts et qu’il avait baptisé 1000 enfants.
Les paroissiens avant de se séparer chantèrent en chœur, le chant de l’ « Au revoir ».


Mardi 15 février 1977 (RL)
NÉCROLOGIE :
M. l’abbé Joseph BÉMER, ancien curé de la paroisse.

   Ses anciens paroissiens apprendront avec regret le décès, survenu samedi à Metz, où il s'était retiré rue de Raigecourt, de M. l'abbé Joseph BÉMER.
Le défunt se trouvait à un peu plus d'un mois de son 79e anniversaire : il était né en effet le 24 mars 1898 à Metzervisse. Ayant ressenti la vocation, il se prépara à la vie pastorale et fut ordonné prêtre le 13 juillet 1924 à Metz. Quelques jours plus tard il faisait ses premières armes sacerdotales comme vicaire à Metz-Sainte-Ségolène. Six années plus tard la paroisse de Nébing lui était confiée, puis en juillet 1936, celle de Vitry-sur-Orne. Il se trouvait à ce poste lorsqu'éclata la guerre. Expulsé le 15 novembre 1940, M. l'abbé BÉMER chercha refuge à Nérac, dans le Lot-et-Garonne. Il retrouva sa paroisse sitôt après la Libération et y demeura jusqu'en juillet 1953, date à laquelle il fut nommé curé de Woippy : il le demeura jusqu'au 31 août 1968, époque à laquelle il prit sa retraite.
M. l'abbé BÉMER, durant ces seize années, se dévoua corps et âme pour sa paroisse et son nom reste attaché à d'importants travaux de rénovation de l'église : chauffage, sonnerie des cloches, orgues, éclairage, maître-autel et vitraux. Sur son initiative naquirent les associations paroissiales, tandis que vieillards, adultes dans la peine et enfants faisaient l'objet de sa part d'une particulière sollicitude. Il fut également à l'origine de la réalisation d'un nouveau lieu de culte aux Quatre-Bornes : la chapelle dédiée à sainte Bernadette. Au cours de son ministère à Woippy, il conduisit 500 défunts au cimetière et baptisa 1.000 nouveau-nés.
Les obsèques auront lieu demain, mercredi, à 16 heures, en l'église de Vitry-sur-Orne.
Un car sera mis à la disposition des fidèles de Woippy, désireux de venir adresser un dernier adieu à leur vieux curé.
À la famille du disparu, nous présentons nos sincères condoléances.


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