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Le XVIIIe Congrès international des œuvres eucharistiques
tenu à Metz du 6 au 11 août 1907

Les Congrès eucharistiques se composaient de deux parties bien distinctes : les manifestations publiques et les réunions d’études
L’objet principal des travaux du Congrès de Metz, vers lequel tout devait converger, était la sainte communion, et spécialement la communion fréquente (quotidienne), d’après le Décret pontifical du 20 décembre 1905.
Le but de toutes les études devait être de rechercher les moyens pratiques de réaliser les désirs de l’Eglise au sujet de la fréquente communion.
Les rapports pouvaient être rédigés en langue française ou allemande, ils devaient être simples, précis et pratiques, et accompagnés d’un court résumé ne pouvant comporter que 1000 ou 1200 mots au plus. C’est ce résumé qui devait être lu en séance afin de laisser le temps nécessaire à la discussion.
Si le rapport était admis par la Commission, il était publié dans le compte-rendu du Congrès. Les séances avaient lieu dans les salles de l’Hôtel Terminus et au Hall de Gymnastique. Les études furent scindées en deux sections : générale (étude du Décret pontifical sur la communion quotidienne et Oeuvres eucharistiques) et particulières (sections de jeunesse, des dames, et sacerdotale).

* * *

Woippy et le XVIIIe Congrès

L’abbé L’Huillier, curé de Woippy de 1902 à 1912, participa à la section de jeunesse. La première séance de cette section jeunesse eut lieu le mercredi 7 août l’après-midi. Voici in-extenso le rapport qu’il a présenté sur les

Moyens de conserver et de développer chez les jeunes gens des paroisses
la pratique de la dévotion eucharistique après la première communion.

« Une des plus grandes préoccupations religieuses de notre époque, c'est assurément de conserver et de développer chez les jeunes gens la pratique de la dévotion eucharistique. S'il est vrai, d'une part, que le jeune homme, quand il aura vieilli, ne s'écartera pas de la voie de ses jeunes ans, s'il est vrai, d'autre part, que l'Eucharistie est le centre de toute vie surnaturelle, on ne peut trop pousser les jeunes gens à connaître et à aimer la dévotion eucharistique.
Disons de suite que c'est une question si difficile à résoudre pratiquement qu'il y aurait de quoi décourager même les plus courageux, si le souverain pontife Pie X, interprète autorisé de Jésus-Christ, ne nous disait que non-seulement c'est possible, mais qu'il faut l'entreprendre et y travailler résolument.
Jeunes gens, mes chers amis, ne croyez pas que cette grave question ne concerne que les prêtres ; elle vous concerne vous aussi, car vous n'êtes pas seulement le terme de leur activité, vous devez être encore et surtout leurs coopérateurs.
Pour plus de clarté, partageons le temps de la jeunesse en deux époques : les années qui suivent immédiatement la première communion et pendant lesquelles les jeunes gens assistent au catéchisme de persévérance, puis le temps qui va de la Persévérance jusqu'au mariage.

I

La durée de la Persévérance varie avec les paroisses. Dans la partie allemande de notre diocèse, les jeunes gens y restent jusqu'à 16 et 18 ans, voire même, en certains endroits, jusqu'au service militaire. Dans beaucoup de paroisses de la partie française, et notamment en ville, ils n'y restent guère que jusqu'à la première communion suivante.

PREMIER MOYEN : Prolonger le temps de la Persévérance.
C'est là un point capital vis-à-vis de la dévotion eucharistique et spécialement vis-à-vis de la sainte communion qui est le centre et l'élément essentiel de cette dévotion, car aussi longtemps que ces jeunes adolescents sont en contact avec le prêtre, il y a entre eux et lui des rapports nécessairement heureux, à un âge aussi critique. Il faut donc commencer par obtenir des enfants qu'ils restent au catéchisme de persévérance jusqu'à quinze et seize ans. La chose, si difficile qu'elle paraisse, n'est pourtant pas impossible, puisqu'elle existe dans des paroisses qui, notoirement, ne sont pas très chrétiennes. Assurément, il en manquera quelques-uns parmi les plus grands, là surtout où les parents ne comprennent pas les véritables intérêts de leurs enfants, mais peu importe, il faut aller de l'avant. Là où il n'y avait jusqu'alors qu'une année de Persévérance, il sera facile d'en ajouter une seconde, les enfants fréquentant l'école jusqu'à quatorze ans. Puis, lorsque l'habitude de cette seconde année sera prise, le curé demandera une troisième année. S'il rend son catéchisme intéressant, s'il représente souvent aux enfants et aux parents surtout, la nécessité de la Persévérance, s'il gagne à sa cause les plus influents d'entre eux et si, au besoin, il va trouver les parents chez eux, il arrivera à faire passer dans les usages de la paroisse cette troisième année, peut être même une quatrième.

DEUXIÈME MOYEN : Avoir un règlement pour la communion des enfants.
Ceci étant bien établi, il est de la plus haute importance d'avoir un jour fixé pour la communion des enfants de la Persévérance. Avant le décret de Pie X, les curés étaient heureux quand ils avaient obtenu de tous leurs petits jeunes gens la fidélité à communier une fois par mois, en dehors des grandes fêtes de l'année. Ceci ne peut plus suffire, évidemment, et, pour arriver progressivement à la communion fréquente, telle que le Saint-Père la désire même pour les enfants (ad sacram mensam... semel admissi, ab ejus frequenti participatione prohiberi non debent, sed potius eos ad id hortari, reprobata praxi contraria alicubi vigente) il faut partir de la communion fréquente tous les quinze jours, le premier et le troisième dimanche du mois, par exemple. Mais que cette communion de la quinzaine soit chose sacrée sur laquelle le prêtre ne transigera jamais sans raison sérieuse, sinon ce sera peu à peu la défection, et le succès sera compromis. Dans une paroisse de langue française, le curé fit un jour à la grand'messe une observation au sujet de cinq jeunes gens de quinze et seize ans qui, se trouvant trop grands pour communier tous les mois, s’étaient donné le mot et avaient fait grève le matin. Vers neuf heures du soir arrivaient au presbytère quatre des grévistes, demandant à se confesser pour communier le lendemain. C'est une preuve que beaucoup de jeunes gens et de parents ont encore de la bonne volonté quand on sait leur faire comprendre leur devoir.
Pour assurer le succès de cette communion de règle tous les quinze jours, il est nécessaire qu'elle soit annoncée le dimanche précédent, non pas au catéchisme, mais au prône, afin que les parents soient avertis. Et quand arrivera le samedi, le confesseur devra se mettre réellement à la disposition de ses jeunes pénitents, c'est-à-dire – puisque nous parlons exclusivement des jeunes gens - qu'il devra être à l'église le soir, à une heure indiquée d'avance, pour ceux qui vont travailler à l'atelier ou à la campagne et qui ne peuvent pas facilement venir l'après-midi. Il est surtout nécessaire, si on veut arriver à un résultat, de donner aux retardataires l'occasion de se confesser le dimanche matin. Ceci est de rigueur, quelles que puissent être les fatigues qui attendent le prêtre le dimanche.
Nos jeunes gens peuvent être empêchés le samedi soir, ou bien ils ne voudront pas faire toilette deux fois, enfin il y en a toujours qui attendent au dernier moment pour se décider. Il faut compter avec tout cela et les prendre tels qu'ils sont, mais il sera bien rare que s’ils voient chez le prêtre un vrai dévouement, ils n'apportent pas à peu le concours de toute leur bonne volonté. En définitive il y a chez la plupart des jeunes gens quelque chose de bon, le tout est d'en profiter.

TROISIÈME MOYEN : Aider les jeunes gens à communier saintement.
Quant, à la communion elle-même, disons tout d'abord que les enfants ne peuvent pas, en général, s'y disposer saintement quand ils sont abandonnés à eux-mêmes. Le Saint-Père ne demande, il est vrai, que des dispositions suivant les forces, les facultés, la condition, les devoirs d'état de ceux qui communient, mais il est bon néanmoins, je dirai même qu'il est nécessaire, dans ces communions générales, de faire la préparation et l'action de grâces en commun. Il y a à cela l'avantage de faire prendre aux jeunes gens l'habitude d'une préparation sérieuse, et puis, combien d'enfants qui, obligés de communier par le règlement, ne feraient qu'une communion sinon mauvaise, du moins bien indifférente, s'ils n'étaient stimulés par la parole du prêtre ! Il ne faut donc pas se contenter de faire réciter les actes, mais – que la communion ait lieu à la messe, ce qui est préférable, ou qu'elle ait lieu en dehors de la messe, comme cela se pratique dans les petites paroisses - il est nécessaire d'exciter dans l'âme des jeunes communiants une foi vive en la présence de Jésus-Christ dans la petite hostie qu'ils vont recevoir, et un ardent amour envers le Dieu qui les a tant aimés et qui va se donner à eux. Qu'on chante un cantique, qu’on joue un morceau d'harmonium, tout cela est excellent. Je dirai même que le prêtre ne fera pas une chose indifférente si, en prononçant les paroles misereatur, ecce agnus Dei, il exprime, par la manière dont il les prononce, la foi qui l'anime lui-même.
Après la communion, l'action de grâces en commun. Quand les enfants auront regagné leurs places avec cet ordre parfait qui est la condition première du recueillement, le prêtre leur suggérera les sentiments de circonstance - l'adoration avec les anges qui les entourent, la reconnaissance, l'amour, comme Marie Madeleine aux pieds de Jésus-Christ, comme saint Jean, à la dernière cène. Puis viendront les actes à haute voix, une fervente prière pour leur salut éternel et celui de leurs parents, l'indication des résolutions à prendre et à offrir à Notre-Seigneur. Que le prêtre ait bien soin, entre chaque pensée qu'il énoncera, de laisser aux enfants le temps de produire eux-mêmes les sentiments et les actes qu'il leur suggère. Enfin, on terminera par un cantique suivi de quelques invocations à la Mère de la persévérance, et le prêtre les congédiera, non sans leur avoir recommandé de redire encore pendant les offices les actes après la communion.
La communion ainsi faite laissera dans l'âme des jeunes gens la meilleure impression et fera revivre le charme indéfinissable qui les avait subjugués au jour béni de leur première communion.
Ce point est donc acquis, mais cela ne suffit pas. Il y a dans l'année des fêtes qu'un vrai chrétien ne passe pas sans les sanctifier par la sainte communion ; j'ai nommé les Quarante-Heures, la Pentecôte, le Sacré-cœur, l'Assomption, la Toussaint, Noël. Il ne sera pas difficile d'amener, ces jours-là, nos jeunes gens à la Table sainte, en entourant d'ailleurs cette communion des mêmes soins que celle de la quinzaine, d'autant plus qu'alors il y aura foule et que pour beaucoup ce sera une excellente occasion de réapprendre à bien communier. Les moins fervents ne feront assurément pas plus, mais il y a toujours des âmes d'élite qui pourront s'élever plus haut. C'est au confesseur à discerner ces âmes privilégiées et à exciter leur bonne volonté dans les entretiens tête à tête qu'il a avec eux. Et à ce sujet, qu'il me soit permis de signaler un point plus important qu'on ne le croit généralement, c'est de conserver pour servir à l'autel, les petits jeunes gens les plus intelligents. Outre qu'il est vraiment beau de voir servir à l'autel, quand ils sont bien formés, des jeunes gens de seize ans, il y a cet avantage que le prêtre conserve avec eux des rapports plus fréquents et plus intimes. Il les voit souvent, il a occasion de leur parler et de se les attacher davantage. C'est un petit moyen, peut être, mais rien n'est petit quand il s'agit d'amener les âmes à Jésus-Christ.
Voilà ce qui paraît être le plus pratique pour les jeunes gens de douze à seize ans. Pourra-t-on l'obtenir partout ? Il serait difficile de le dire, mais on peut l'espérer pour un grand nombre de paroisses.

II

Pour les jeunes gens proprement dits, de seize ans au mariage, la pratique de la dévotion eucharistique et en particulier de la communion qui, encore une fois, en est l'élément principal, est une tâche singulièrement difficile, puisque, en somme, mes chers amis, tout dépend de votre bonne volonté. Ceux qui ont écrit sur la question, comme le P. Cros et le P. Lambert, parlent de cette élite qu'on rencontre dans les collèges chrétiens, mais on se demande, en les lisant, ce qu'ils diraient, s'ils avaient expérimenté leurs théories dans les paroisses.

PREMIER MOYEN : Ne jamais se décourager.
Quoiqu'il en soit, le moyen par excellence, c'est de ne point se décourager, ni le jeune homme, en voyant les difficultés qui surgiront pour lui, ni le prêtre, en constatant les échecs, les insuccès, les déboires de toutes sortes qui se multiplieront sous ses pas. Le jeune homme trouvera un puissant stimulant dans cette pensée, qu'arrivé au mariage, il pourra parcourir du regard les années de sa jeunesse sans avoir à en rougir ; et le prêtre, est-ce qu'en voyant à la Table sainte ces beaux et bons jeunes gens, objet de toute son affection et de tout son zèle, est-ce qu'il n'oubliera pas les sacrifices qu'il aura dû faire, les amertumes et les ingratitudes dont il aura été l'objet ?
Ce courage qui est ici le point de départ, le jeune homme doit le montrer vis-à-vis du respect humain, l'ennemi mortel de la communion. Dans les paroisses, surtout à la campagne, tout se remarque, et lorsqu'un jeune homme s'approche fréquemment de la Table sainte, il ne peut échapper aux railleries et aux sarcasmes de ses camarades. Puisqu'un homme prévenu en vaut deux, le prêtre doit l'avertir et lui montrer combien vaines sont les attaques auxquelles il sera en butte et combien il lui sera facile d'en triompher par sa seule persévérance, sans avoir mot à dire. Nous connaissons une paroisse où le curé avait trouvé deux excellents enfants de seize et dix-neuf ans qui, par la fermeté de leur caractère et les bonnes dispositions de leur cœur, paraissaient devoir être les instruments de la Providence pour amener les autres à la communion. On ne peut se figurer ce qu'ils eurent à souffrir de la part de leurs camarades et même de la part d'un grand nombre de paroissiens qui, décidément, ne pouvaient pas supporter que quelques jeunes gens fissent mieux que les autres. Ils tinrent bon et peu à peu, renforcés par quelques autres que leur exemple entraînait, ils arrivèrent à ce résultat, modeste tant qu'on voudra, mais bien consolant, d'amener à leur suite, aux grandes fêtes, un bon nombre de leurs camarades qui jusque là s'étaient contentés du devoir pascal.
Donc, commençons par gagner à notre cause quelques jeunes gens honnêtes, choisis, s'il se peut, parmi les plus influents. On en trouve partout qui ont au cœur des fibres qu'on peut faire vibrer. Le prêtre les fera venir, dépensant généreusement pour cela son temps, son cœur et même ses ressources. S'il peut organiser une petite retraite au moment de Pâques, ce sera un premier jalon qui lui permettra de les réunir ensuite de temps en temps.

DEUXIÈME MOYEN : Profiter d'une grande fête pour rompre la glace.
Mais là où il faudra surtout se mettre en campagne, ce sera à l’occasion d'une grande fête, comme la Toussaint : le dimanche précédent, à la messe, le curé invitera tout spécialement les jeunes gens, leur disant qu'il sera à l'église le soir, après les travaux, qu'il les attend et qu'il sera heureux de mettre à leur service tout son cœur et tout son dévouement. Après cette invitation, il cherchera, pendant la semaine, l'occasion de dire en particulier ou de faire dire aux plus influents qu’il compte sur eux pour donner l'exemple aux autres et qu'ils lui feront un plaisir sensible en répondant à son appel.
Celui qui s'attendrait à réussir pleinement, de suite, montrerait qu'il n'a aucune expérience des hommes et s'exposerait à être victime d'une amère déception, mais quel que soit le résultat, il faudra recommencer la tentative et à coup sûr il en viendra. Sachant qu'ils seront accueillis avec toute la tendresse d'un cœur de prêtre, ils finiront par se laisser gagner et, à la longue, on les verra venir aux grandes fêtes. Ce premier pas franchi, il ne sera plus difficile d'aller de l'avant et de doubler l'année suivante le nombre des communions. C'est ainsi qu'avançant toujours, il y aura un petit noyau de jeunes gens résolus qui iront communier tous les mois, tous les quinze jours et même plus souvent encore. On cite des paroisses où trois ou quatre jeunes gens communient presque tous les jours.
Je ne sais pas si on peut obtenir davantage vis-à-vis de l'ensemble de la jeunesse, mais en tout cas, si le prêtre est constamment, le soir surtout, à leur disposition, s'ils savent qu'ils peuvent aller se confesser sans craindre d'être jamais rebutés, si, dans les entretiens que le prêtre a avec eux, il souffle dans leur âme l'amour qu'il a lui-même pour Jésus-Christ, si, dans la confession, il les prépare à faire une fervente communion, leur suggérant d'avance ce qu'ils auront à dire à Notre-Seigneur, il est impossible qu'il n'y ait pas bientôt un groupe plus ou moins considérable de jeunes gens dévoués jusqu'au fond de l'âme au Dieu de l'Eucharistie.
Messieurs, si la jeunesse communie fréquemment, plus n'est besoin de nous occuper des autres pratiques de la dévotion eucharistique, l'assistance à la messe et les visites au Saint-Sacrement. Le jeune homme qui communie souvent ne manquera jamais à la messe du dimanche. On le verra même y assister en semaine durant l'hiver ou quand le travail chôme. Il sera exact, dans la mesure du possible, à faire à Notre-Seigneur cette excellente visite qu'on lui fait en assistant aux saluts du Saint-Sacrement, le dimanche et les jours de la semaine qui le comportent.
En terminant, j'exprime le vœu, bien ardent, certes, que tous les jeunes gens qui sont ici aujourd'hui remportent du Congrès l'inébranlable résolution d'être à l'avenir les apôtres de la communion fréquente, par leur exemple, avant tout, et ensuite, en usant de l'influence qu'ils ont sur leurs camarades, pour les entraîner à leur suite. Que les parents surtout, sans lesquels nous ne pouvons rien, soutiennent le prêtre ; qu'ils marchent la main dans la main avec lui pour cette grande et belle cause de la transformation de tous ces chers jeunes gens par la communion fréquente. »

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Une seule observation est faite sur ce travail : un assistant propose, pour amener à la communion fréquente, d'inviter les jeunes gens à communier le premier vendredi du mois.
Les conclusions pratiques de cette séance sont résumées dans les vœux suivants :

Le XVIIIe Congrès eucharistique international émet le vœu :
1° Que dès la première communion on travaille à faire aimer aux jeunes gens, à la campagne comme dans les villes, la communion fréquente et quotidienne ; et qu'on la facilite spécialement à la jeunesse ouvrière dans les cercles et les patronages ;
2° Que l'on procure autant que possible aux jeunes gens des œuvres le bienfait d'une retraite fermée, avant d'entrer à la caserne ; et que, dans toutes les villes de garnison, les aumôniers militaires enseignent aux soldats que leur zèle peut atteindre la doctrine de la fréquente communion ; qu'ils excitent chez eux le désir de communier autant que leur situation le permet, et qu'ils s'entendent avec eux pour leur faciliter la communion.

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L’affluence des congressistes aux réunions de l’après-midi était énorme, aussi, cette première séance de la section jeunesse ne pouvant pas se tenir dans la petite salle du deuxième étage de l’Hôtel Terminus, l’assemblée se transporta dans la grande salle libre du premier étage réservée aux réunions en langue allemande et dans laquelle, l’après-midi, l’assemblée générale était prévue. La réunion ne devait donc pas excéder cinquante-cinq minutes, il n’était plus possible que les quatre intervenants prévus puissent présenter leur rapport, de ce fait, elle fut écourtée.
Entre trois ecclésiastiques et un laïc, le choix fut rapide… Ce dernier ne présenta pas son rapport sur « La nécessité de la communion fréquente pour les jeunes gens : jeunesse des écoles, jeunesse des ateliers », mais il est inclus dans le Compte-rendu du XVIIIe Congrès aux pages 497-500. L’auteur de ce rapport était M. Henri Thiébaut, jeune homme de Woippy. Voici le dernier paragraphe de son rapport :
« Mes chers camarades, je suis peu habitué à manier la parole, mais convaincu jusqu’au plus profond de mon âme, que hors de l’amour de Jésus-Christ il n’est pas d’adolescence sérieuse ni féconde, pas de jeunesse laborieuse, permettez-moi d’émettre le vœu que les jeunes gens – vous d’abord qui êtes ici, et tous nos camardes de Lorraine – apprécient davantage la nécessité pour nous de la communion fréquente et qu’ils aillent de l’avant pour rompre courageusement avec les vieux préjugés qui pendant si longtemps nous ont retenus à l’écart de la table sainte ».

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