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La route de Lorry
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 Les obus du fort Déroulède 


Mercredi 1er mars 1961
LE FORT DEROULÈDE EST DANGEREUX

Il est instamment recommandé aux parents d’interdire à leurs enfants de pénétrer dans l’enceinte du fort Déroulède (route de Lorry) où ils risquent dangereusement leur vie étant donné la présence d’explosifs et de pièges qui en interdisent l’accès. (Le Lorrain)

Mardi 29 septembre 1970
Des munitions stockées dans le fort Déroulède

La préfecture communique : « Il a été constaté que les accès au fort Déroulède étaient utilisées comme décharge publique.
Cet ouvrage faisant partir du domaine de l’Etat et devant être utilisé à brève échéance pour stocker des munitions récupérées, il est interdit, sous peine de contravention, de déposer des ordures à proximité et d’y pénétrer.
Il est recommandé aux parents de ne pas laisser leurs enfants jouer dans l’enceinte de l’ouvrage, en raison du danger auquel ceux-ci seraient exposés. (RL)


2001-2002
(Articles du Républicain Lorrain)

Vendredi 27 avril 2001
METZ. - Depuis des décennies, quelque quinze tonnes d'obus de la première Guerre mondiale dorment dans un fort à Woippy. Comme à Vimy ? « Pas tout à fait », tempère le maire de la ville, François Grosdidier. « Le dépôt dont je viens d'apprendre l'existence est parfaitement bien organisé. Les obus sont placés dans des alvéoles étanches, et le fort est très protégé et régulièrement surveillé. »
Provenant de différents champs de batailles de la région, les obus réunis à Woippy sont placés sous la responsabilité de la Sécurité civile, c'est-à-dire de la préfecture de la Moselle, qui en a organisé la protection. Bernadette Malgorn, préfet du département, s'est d'ailleurs rendue sur place en toute discrétion pendant la campagne des élections municipales, pour s'assurer que la situation n'a rien de comparable avec l'urgence constatée à Vimy.
Si le maire de Woippy ne voit pas dans ce stock d'obus à gaz suffocants un véritable motif de panique, il n'entend pas pour autant laisser la situation s'éterniser. « Ce qui est anormal, c'est que ce dépôt soit installé dans une zone urbaine. » Le fort Déroulède, qui abrite cet arsenal, est situé route de Lorry, pas très loin en vérité du centre ville de Woippy. « J'ai donc demandé au préfet d'envisager son transfert hors de l'agglomération, pas dans le cadre d'une mesure d'urgence, mais pas non plus en attendant des années ! », poursuit François Grosdidier. Le conseil municipal doit d'ailleurs se prononcer vendredi prochain sur une motion en ce sens destinée au ministère de l'Intérieur.
D'ici là, la mission nationale de déminage aura peut-être pu donner plus de précisions quant à l'échéance d'un transfert, dont on ne pourra de toute façon pas faire l'économie. « Si on nous parle de quelques semaines ou quelques mois, ça ira », assure le maire de Woippy. « Si c'est quelques années, ça ne me semble plus raisonnable ! » A terme, les obus de Woippy comme ceux de Vimy seront détruits dans l'unité de traitement que l'Etat doit mettre en œuvre, mais qui ne sera pas opérationnelle avant plusieurs années. Dans l'intervalle, François Grosdidier est prêt à ferrailler pour qu'ils soient entreposés dans un lieu moins fréquenté, « à Suippes ou ailleurs... On ne manque pas de forts isolés dans la région ! »   B. M.

Samedi 5 mai 2001

Le conseil municipal a adopté hier soir une motion pour demander le transfert des obus au gaz moutarde stockés au fort Déroulède... Une occasion de s'inquiéter de l'ensemble des risques sanitaires qui concernent la commune et l'agglomération.

« Nous ne sommes pas la poubelle de l'agglomération, de la France et de l'Europe ! » Les élus woippiciens ont manifesté autant leur indignation que leur inquiétude en adoptant à l'unanimité, hier soir, la « motion » demandant au gouvernement de faire transférer le stock de bombes au gaz entreposé au fort Déroulède (RL du 27 avril). Majorité et opposition se sont rejointes sans difficulté pour voter le texte proposé par le maire, François Grosdidier, qui a donné aux pouvoirs publics un délai d'un mois pour réagir.
Le contentieux est désormais connu. En 1971, un arrêté interministériel a affecté au ministère de l'Intérieur, « à titre définitif », le fort Déroulède pour le « stockage des engins récupérés par le service de déminage ». Depuis, cet ensemble fortifié de sept hectares a vu s'accumuler dans ses soutes quinze tonnes de munitions chimiques, chargées au gaz moutarde, et quatre tonnes de munitions « classiques » datant de la Première Guerre mondiale.
Selon les explications de la préfecture, rapportées par le maire, ce stockage n'a jamais été vraiment caché, même s'il n'a bénéficié que d'une publicité fort restreinte. En 1997, il a été déclaré à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, qui siège à La Haye, et a subi une inspection officielle l'année suivante.
« II n'y a pas de péril imminent », reconnaît François Grosdidier, qui n'en maintient pas moins que le simple « bon sens » commande qu'un tel arsenal soit entreposé sous bonne garde « hors de toute agglomération »... à Suippes, par exemple, « qui sera précisément le lieu d'implantation de l'usine de destruction des armes chimiques » dont la mise en œuvre est prévue pour 2007.
Déchets nucléaires et wagons indéterminés
Dans l'opposition, seul René Leucart a apporté la réplique au maire. En agitant un certain nombre de chiffons rouges. Les bombes du fort Déroulède sont une menace pour les Woippiciens, estime-t-il ; mais d'autres risques dégradent l'image et la sécurité de la ville : un site de déchets nucléaires signalé par l'ANDRA (Agence nationale des déchets radioactifs), notamment, ainsi que le risque de voir s'ajouter au stock actuel de bombes à gaz celles de Mars-la-Tour et le passage quotidien à la gare de triage de 2 500 wagons « dont le chargement est souvent inconnu... jusqu'au jour où ! »
Autant de points noirs qui justifieraient, selon René Leucart, que le maire recoure à l'usage de tous ses pouvoirs pour contraindre le gouvernement à agir. Une motion, soit ; mais « c'est un peu dans la demi-mesure », regrette l'élu de gauche.
Au passage, François Grosdidier a profité du dialogue pour qualifier d'« indignes d'un membre du gouvernement » les commentaires émis par le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants Jean-Pierre Masseret, « qui a cru devoir dire que je créais un climat de psychose ». Cela dit, le maire s'est rallié à l'idée d'un « groupe de travail pluraliste » qui devra étudier toutes les sources de risques pour la santé publique à Woippy. Quant à l'objet du débat, les bombes du fort Déroulède, François Grosdidier entend bien obtenir une réponse positive du gouvernement dans un délai d'un mois.
A défaut, « je saisirai l'ensemble des communes de l'agglomération et de la vallée de l'Orne, toutes concernées par un risque qui ne s'arrêterait pas aux limites administratives », a indiqué le maire.
Hier soir, à la préfecture, on ne donnait pas d'indication sur les intentions du gouvernement, en se bornant à préciser que la motion des élus sera transmise rapidement au ministère de l'Intérieur.   B. M.
Illustration non reproduite ici : même photo que ci-dessus avec la légende : Le conseil municipal « ne se satisfait pas des engagements de renforcement des dispositifs de sécurité » au fort Déroulède.

Obus au gaz de Woippy :
les élus saisissent le gouvernement

METZ. - A l'unanimité, le conseil municipal de Woippy a adopté hier soir une motion demandant au gouvernement le transfert des armes chimiques entreposées sur le ban de la commune « en un lieu de stockage hors agglomération ». Le maire, François Grosdidier, avait annoncé son intention de saisir le gouvernement après avoir découvert l'existence de 15 t d'obus au gaz moutarde dans un ancien fort allemand proche du centre ville (RL du 27-4). Majorité et opposition ont voté la motion, que le conseiller municipal René Leucart (gauche) a cependant jugée « un peu dans la demi-mesure ». M. Grosdidier a précisé qu'en cas de réponse négative ou d'absence de réponse, il saisirait du dossier ses collègues de l’agglomération messine et de la vallée de l'Orne.
Selon la Préfecture de la Moselle, le stockage de ces obus a été décidé en 1971, et déclaré en 1997 à l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques qui siège à La Haye. Les bombes devraient rester en place jusqu'à la mise en œuvre d'une usine de traitement, prévue en 2007, alors que les élus de Woippy considèrent que le risque d'une fuite, « aussi minime soit-il, ne peut être pris au cœur d’une agglomération de 200 000 habitants ».

Vendredi 11 mai 2001
Gaz moutarde : le PCF appuie la motion municipale

Les communistes de Woippy apportent leur soutien à la motion adoptée par le conseil municipal du mardi 4 mai demandant le transport rapide et en lieux surs des obus au gaz moutarde entreposés au fort Déroulède (RL du 5-5).
« C'est avec raison que les Woippyciens s'inquiètent du maintien sur le territoire de la commune du dépôt d'armes chimiques datant de la lère Guerre mondiale, installé au Fort Déroulède, non loin des habitations de Woippy, Saulny, Lorry-lès-Metz et Metz-Devant-les-Ponts », estime la section du PCF, dans un communiqué. « Soucieux de la sécurité des habitants de l'agglomération messine, les communistes de Woippy exigent des pouvoirs publics une solution rapide quant au déménagement de ces stocks. Le camp militaire de Suippes, prévu à cet effet, pourrait être la destination souhaitable. » « Notre région a eu à déplorer trop de victimes au cours des guerres pour que d'autres s'y rajoutent, aujourd'hui, en temps de paix », conclut le communiqué du PCF.

Mercredi 16 mai 2001
Obus du fort Déroulède : transfert « à l'étude » par le gouvernement
Le gouvernement « étudie dès maintenant la possibilité de procéder, de manière programmée, au transfert, dans les meilleurs délais, d'une partie des munitions entreposées » au fort Déroulède, a indiqué hier le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant.
Interrogé lors de la séance des questions orales à l'Assemblée nationale par le député Gérard Terrier (PS), le ministre n'a toutefois pas précisé ces « délais », mais a expliqué la procédure suivie pour renforcer la sécurité actuelle du site : « Depuis le début de l'année, une étude a été commandée à cet effet à un industriel. Cette étude vise à préciser la nature du risque et les mesures de sécurité complémentaires à prendre. » D'« importants travaux » sont déci dés, selon le ministre, et « les premières mesures seront opérationnelles avant l'été ».
Dans sa question, le député Gérard Terrier a repris la sollicitation du conseil municipal de Woippy, qui a demandé à l'unanimité le transfert « hors de toute agglomération » des quinze tonnes d'obus au gaz moutarde entreposés au fort Déroulède.
M. Terrier précise cependant que « la situation de Woippy n'a rien de comparable avec l'urgence constatée à Vimy », en reconnaissant la sécurité du stockage et sa protection. « Toutefois, ajoute-t-il dans un message adressé au maire, je souhaite absolument qu'aucun risque sanitaire ne soit encouru par les habitants de Woippy et des communes voisines. »
François Grosdidier maire de Woippy, réagit
Ayant eu, hier soir, connaissance du contenu de la réponse du ministre de l'Intérieur, François Grosdidier, maire de Woippy, apporte ici sa propre réaction : « La réponse du ministre de l'Intérieur m'inquiète plus qu'elle me rassure. Étudier le transfert d'une partie des armes chimiques, c'est bien le moins, mais ce n'est même pas le minimum. Cela signifie qu'une partie restera et c'est confirmé par la seule annonce certaine : celle du renforcement de la sécurité du fort Déroulède.
« Ces armes chimiques seront traitées à Suippes en 2008, 2010 ou 2020. Mais elles le seront. Plus tard se fera le transfert sur site, plus il sera risqué. Quant au risque pendant le stockage, aussi minime soit-il, il ne doit pas être pris au cœur de l'Agglomération messine. Le camp de Suippes est loin de toute habitation et il est sous la protection de l'Armée. « Le bon sens et le principe de précaution s'effacent devant une difficulté entre les ministères de la Défense et de l'Intérieur...
« C'est la solution redoutée qu'a esquissée le ministre de l'Intérieur. Il faut que l'Agglomération entière se mobilise pour demander un arbitrage au Premier ministre. »

Samedi 2 juin 2001

Particulièrement animée, la séance du conseil municipal de jeudi soir comportait 25 points d'inégale importance à l'ordre du jour. Le dépôt de munitions du fort Déroulède en a occupé une large partie. On n'est pas loin de la mobilisation générale.

Il était fort tard lorsque le maire, François Grosdidier, a levé la séance du conseil municipal de ce jeudi 31 mai. A l'ordre du jour figurait la constitution d'une commission spéciale d'information sur les risques pouvant exister sur le territoire communal.
Premiers visés, les obus au gaz moutarde entreposés dans le fort Déroulède. Cette commission, que préside le maire, se compose de neuf membres élus, sept pour la majorité, deux pour l'opposition. Pour expliquer à ses collègues l'état d'avance ment de cet « empoisonnant » dossier, le propos est amer mais ferme : « Ni le ministère de l'Intérieur, ni la Préfecture n'ont donné de réponse officielle à notre motion du mois dernier. Le ministre de l'Intérieur s'engage seulement à étudier le transfert éventuel d'une partie des armes chimiques. Une réponse donnée au député de la circonscription qui m'inquiète plus qu'elle ne me rassure. C'est proprement inacceptable. Nous demandons le transfert intégral des armes chimiques.
Dans l'immédiat, j'ai confié à Me Corinne Lepage la défense de nos intérêts sur le plan juridique, cette activité est en totale contradiction avec le droit des sols de la commune. S'il ne se passe rien cet été, il faudra, à la rentrée, mobiliser davantage la population. J'adresse un courrier à l'ensemble des maires de l'agglomération messine et de la vallée de l'Orne pour leur demander d'être solitaires de notre commune. »
Un avertissement immédiatement relayé - et soutenu plus radicalement encore - par M. René Leucart : « On ne peut accepter ce site, pas plus que tout autre. On ne peut accepter le seul principe de la sécurisation. On en est au stade de demander le retrait, il ne faut pas céder. Tout cela relève de la seule responsabilité des pouvoirs publics, je ne voudrais pas qu'elle soit partagée, l'actualité laisse toujours place à l'indifférence. L'image de notre ville est déjà déplorable, faisons en sorte de ne pas en rajouter. »
Après cet échange de propos consensuels - comment aurait-il pu en être autrement -, les conseillers ont élu les membres des commissions des impôts directs, de l'aéroport de Metz-Frescaty et des conseils d'administration des collèges Jules-Ferry et Pierre-Mendès-France.

Mercredi 27 juin 2001

Une alerte au phosphore a mobilisé un important dispositif de sécurité au fort Déroulède à Woippy. « Incident mineur », selon la préfecture, et goutte d'eau qui fait déborder le vase pour le maire, François Grosdidier.

Après Vimy (Pas-de-Calais), Le Châtelet-sur-Retourne (Ardennes) et Mars-la-Tour, Woippy et son dépôt de munitions avaient défrayé l'actualité, il y a quelques semaines et provoqué débats entre les collectivités locales et l'Etat. L'« incident », selon le terme utilisé par la préfecture, qui s'est produit hier après-midi au fort Déroulède, risque de raviver les tensions. Vers le milieu de l'après-midi, un fonctionnaire préfectoral travaillant sur le site du dépôt de munitions de Woippy constate que de la fumée s'échappe d'une bombe incendiaire de la seconde guerre mondiale, stockée au cœur de cette ancienne fortification allemande, qui jouxte le centre de la commune.
Immédiatement, un plan d'urgence est mis en œuvre, qui implique une dizaine de pompiers avec une cellule de dépollution, la police, qui installe un périmètre de sécurité, et l'équipe de déminage de la préfecture.
Devant l'entrée du dépôt, un barrage interdit l'accès, vers 16 h. Peu d'informations filtrent. Le véhicule de dépollution des pompiers est à l'arrêt, sur l'accotement de cette route qui relie le fort à la ville, au-dessus de l'église. L'intervention dure.
Selon les informations transmises plus tard par Jean-François Raffy, directeur de cabinet du préfet, qui arrive sur les lieux vers 17 h 15, l'incident serait « mineur ». « Il s'agit de résidus de phosphore contenus dans une grosse bombe incendiaire neutralisée qui sert justement de contenant à des munitions au phosphore en cours de traitement à Bitche. Cette bombe était située loin des autres munitions. Nous n'avons pas eu d'inquiétude, par exemple, pour les munitions chimiques », commente-t-il, serein.
« Dysfonctionnement »
En fin d'après-midi, le dispositif est peu à peu levé. Les pompiers ont concentré leurs efforts sur une munition qui n'a pas explosé. Elle a été copieusement aspergée d'eau et une enveloppe humide lui a servi de confinement. Toutes les investigations ont été menées en concertation avec les spécialistes du déminage, renforcés de deux membres vers 17 h 20. Le tout dans la plus grande discrétion. Quid des risques ? « Nous travaillons actuellement au renforcement des mesures de sécurité autour du dépôt. Les munitions chimiques (gaz moutarde) sont à l'abri dans les alvéoles et les munitions classiques sont peu à peu démilitarisées à Bitche », confie le directeur de cabinet du préfet.
François Grosdidier, maire de Woippy, ne l’entend pas du tout de cette oreille, lui qui mène la fronde pour que les munitions quittent le fort au plus vite : « Il n’y aurait jamais dû y avoir de reste de phosphore. Un certain danger existe bel et bien. Je crois savoir que la bombe incriminée n’était pas confinée dans une alvéole. On ne peut faire qu’un constat de dysfonctionnement. » Le débat est rouvert.    A. M.

Jeudi 28 juin 2001
Compte-rendu du conseil municipal (extrait)
Le conseil municipal est unanime pour envisager toutes les pressions contre le maintien du stock d'obus du fort Déroulède.
Tous contre les obus
Reste l'actualité du fort Déroulède et de ses obus chimiques. Après l'incident constaté avant-hier (notre précédente édition), l'ensemble du conseil semble particulièrement déterminé à obtenir le transfert des armes de la première guerre vers le camp militaire de Suippes.
François Grosdidier, qui a confirmé avoir pris contact avec l'avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, ne dispose pourtant d'« aucune information » ; il est au contraire saisi d'un projet de « sécurisation » du site woippycien, ce qui lui fait craindre que les choses ne s'éternisent. Face à cette situation, il ne recourra pas aux « coups d'épée dans l'eau » suggérés par René Leucart (un improbable arrêté municipal interdisant le stockage). « Mais nous aurons recours à tous les moyens de pression autorisés par un Etat démocratique fortement médiatisé », assure-t-il. Ce qui commence par la pétition et pourrait se poursuivre par la. manifestation. Aucun doute, en tout cas : les Woippyciens n'en resteront pas là !   B. M.

Samedi 30 juin 2001
Une motion pour le départ des obus chimiques de Woippy

Le conseil régional a voté une motion demandant l'évacuation des obus chimiques, datant pour l'essentiel de la Première Guerre mondiale, stockés au fort Déroulède de Woippy. Cette requête est adressée au Premier ministre et aux ministres de l'Intérieur et de la Défense. La Région revendique aussi le renforcement de la sécurité du fort, notamment par une présence humaine permanente. Cette motion, votée à l'unanimité, a été proposée par les conseillers régionaux François Grosdidier (Moselle Debout) et René Leucart (Gauche plurielle), respectivement maire et conseiller municipal d'opposition de... Woippy.

Dimanche 1er juillet 2001
Obus

Pour protester contre le transfert à Woippy d'obus provenant, notamment, de Mars-laTour, le conseiller municipal René Leucart tient la solution miracle : il faut que le maire interdise, par arrêté, la circulation sur le ban communal de tout véhicule transportant des armes chimiques. Voilà une bonne idée, répond (en substance) François Grosdidier... sauf qu'elle fournirait au gouvernement le meilleur des prétextes pour ne pas évacuer rapidement le dépôt, ce qui reste le but de la manœuvre. A force de vouloir trop en faire, Leucart finira par se taire exploser tout seul.

Mercredi 4 juillet 2001
Extrait d'un interwiem du maire, François Grosdidier, par le R.L. (extrait)
R.L. - Votre début de mandat est marqué par l'« affaire des obus du fort Déroulède ». Le dossier évolue-t-il ?
F.G.- « Oui... mais pas dans le bon sens ! Le préfet me demande mon avis pour l'abattage de quelques arbres, le renforcement de la clôture, la mise en place d'un projet pour renforcer la sécurité du site, etc. Ce qui prouverait que le risque d'accident ou d'acte criminel n'est pas si improbable qu'on nous le dit. S'il faut agir d'urgence, d'accord ; mais nous exigeons dans un délai raisonnable le transfert des obus chimiques au camp militaire de Suippes. On ne peut pas laisser un tel risque dans une agglomération de centaines de milliers d'habitants ! « Je crois comprendre que le transfert à Suippes provoque des dissensions entre les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Ce n'est pas à nous de régler ça... Si nous n'obtenons pas satisfaction, nous agirons en justice et nous multiplierons les pressions. En tout cas, je ne céderai pas là-dessus. » Propos recueillis par Bernard Maillard.

Samedi 7 juillet 2001
Contre les obus de Woippy

A son tour, le conseil municipal de Metz a rejoint le camp des partisans de l'évacuation « sans délai » des armes chimiques stockées au fort Deroulède, sur le ban de la commune de Woippy. Deux enjeux peuvent être mis en avant : la sécurité des populations, bien entendu ; mais aussi, d'un point de vue plus politique, une jolie pierre à jeter dans le jardin de l’Etat.
Le texte du rapport présenté hier à l'assemblée messine par le premier adjoint André Nazeyrollas est, à cet égard, explicite : « En dépit des informations fournies par la préfecture tendant à écarter tout risque imminent majeur », précise-t-il, histoire de bien souligner une certaine méfiance face aux dires des fonctionnaires...
Concrètement, les élus messins demandent aux « ministres compétents » d'agir pour que les obus stockés à Woippy soient transférés ailleurs - sous entendu : au camp militaire de Suippes-. D'autres conseils municipaux du secteur ont aussi manifesté leur intention de saisir le gouvernement, et le conseil régional a adopté une motion dans le même sens.
Cette « démarche salutaire », selon le mot d'Yvon Ghezzi (majorité municipale), a « agréablement surpris » Marie-Anne Isler-Béguin (Les verts). Le vote a été acquis à l’unanimité.

Vendredi 20 juillet 2001
MARLY. Conseil : soutien à Woippy contre les armes chimiques

Les compétences du district ont été revues et une motion adoptée pour soutenir Woippy.
Suite à la demande du conseil municipal de Woippy, les conseillers marliens soutiennent, à l'unanimité, son action auprès du ministre de l'Intérieur au sujet du dépôt de munitions chimiques datant de la première guerre mondiale au fort Déroulède. Il est demandé de les transférer en un lieu de stockage hors agglomération et de créer un centre de stockage unique au camp de Suippes où sera implantée la future usine de destruction de ces armes.

Mardi 24 juillet 2001

Lorsque, début mai, le conseil municipal de Woippy votait une motion demandant au ministère de l'intérieur le transfert des 15 tonnes d'obus chimiques entreposés au fort Déroulède, il pensait se faire entendre tant la solution de Suippes paraissait facile et évidente. Peine perdue ! « Deux mois plus tard, le ministre n'a même pas dénié accuser réception de la délibération du conseil municipal. Il est toujours silencieux sur les résultats de son « étude de dangers » qui semble bien plus longue à valider que prévu. Les ministères de l'Intérieur et de la Défense ne paraissent pas s'entendre sur cette affaire tandis que le premier ministre est muet et s'abstient de tout arbitrage et de toute décision budgétaire » souligne avec amertume le maire François Grosdidier.
Dans la dernière livraison de « Woippy magazine », la municipalité appelle les habitants de Woippy et, plus largement ceux des communes avoisinantes et de l'agglomération messine à se mobiliser pour s'opposer « à la pérennisation du dépôt d'armes chimiques en pleine agglomération » et demander « son transfert au camp de Suippes » en signant une pétition à adresser à la mairie de Woippy.
On notera par ailleurs que la quasi-totalité des conseils municipaux des communes voisines ainsi que le Conseil régional de Lorraine se sont associés à cette démarche qui ne manquera par d'alimenter les gazettes en septembre si, d'ici la, la situation ne s'est pas débloquée.

Jeudi 27 septembre 2001

Sur le front du fort Déroulède à Woippy, rien ne bouge. Malgré la demande pressante de la municipalité en faveur de l'évacuation de sobus chimiques, ceux-ci demeurent au cœur de l'agglomération. Le maire interpelle le ministre de l'intérieur, Daniel Vaillant.

METZ.- La moutarde vient de monter au nez du maire de Woippy. La présence avérée et maintes fois dénoncée d'obus au phosgène, à l'ypérite et au gaz « moutarde » au cceur de l'agglomération, dans le fort Déroulède, vient de pousser François Grosdidier à adresser une lettre incisive au ministre de l'Intérieur : « Depuis vingt-et-une semaines, la délibération du conseil municipal est entre vos mains et nous n'avons obtenu aucune réponse de votre part. Pas même un accusé de réception. Cela traduit de la part de l'Etat à l'égard d'une commune la plus grande désinvolture ». Sur le fond, le maire s'inquiète car pour l'instant, rien n'a été entrepris pour débarrasser les lieux de ces 17 t d'armes très dangereuses : « Qu'adviendrait-il si une organisation terroriste s'avisait de s'intéresser à ce stock ? ».
Dérangeant
Dans la semaine qui a suivii la délibération du 4 mai dernier, le maire a été informé qu'il allait recevoir les conclusions d'une étude de danger réalisée sur le site. « Il m'a été dit que l'organisme privé, qui en était chargé, avait communiqué les résultats et qu'ils étaient en attente de validation au ministère de l'Intérieur. Rien n'a été validé. Serait-ce à ce point dérangeant ? ». Une seconde information a été fournie au maire concernant des travaux de sécurisation du site de Woippy, entraînant un coût substantiel de 4 MF.
« Cela prouve que l'on est loin de la sécurité optimale que l'on me disait garantie » s'étonne François Grosdidier. Parce qu'il estime, jusqu'à présent avoir fait preuve du plus grand calme dans cette affaire, François Grosdidier interpelle le ministre : « La désinvolture dont vous avez fait preuve et l'irresponsabilité qui paraît évidente à la lumière de la récente actualité, m'amènent à vous demander avec vigueur, une réponse convenable sur la forme et satisfaisante sur le fond ». Woippy semble déterminée à faire son « fort Chabrol » pour lever la menace.    M. G.

Déroulède sera fermé
« Le gouvernement a donné son accord pour la fermeture du fort Déroulède », indique-t-on à la préfecture de Région. D'ailleurs, dès juillet dernier, s'est déroulé un premier enlèvement d'obus. « Le maire a été informé par le préfet du dispositif programmé » poursuit Jean-François Raffy, directeur de cabinet du préfet. Il n'en demeure pas moins que la suite du transfert des obus passe par les résultats d'une étude : « La cohabitation entre le stockage et la future usine de destruction des gaz « Séquoia » doit être avérée ».
L'usine en question doit s'installer à Suippes à proximité des anciens silos à missiles « Hadès » voués à abriter les anciennes armes collectées sur les champs de bataille. De la compatibilité stockage-usine dépend le feu vert au transport des obus de Woippy. « Ensuite, des précautions devront être prises pour opérer le transfert en toute sécurité ». Les travaux de sécurisation du fort Déroulède « ne doivent en aucun cas s'analyser comme une volonté de maintenir le stockage. Il s'agit bien de sécuriser en attendant le déplacement des obus ». Sur le total de 17 tonnes d'obus, la masse chimique dangereuse est limitée à 1,6 t.

Mardi 2 octobre 2001

L' extension du cimetière « bloquée » par les obus
La guerre des communiqués se poursuit entre le maire de Woippy, François Grosdidier, et le député de la circonscription, Gerard Terrier. Revenant une nouvelle fois sur l’incertitude relative à l'avenir du dépôt d’obus du Fort Déroulède, le maire a révélé hier que la préfecture bloquerait depuis le mois de juin l'enquête publique pour l'extension du cimetière voisin.
« En raison de la présence d’armes chimiques, on dit sans l'écrire qu’il n’est pas opportun d’autoriser une déclaration d’utilité publique pouvant augmenter la fréquentation à proximité du site », affirme François Grosdidier, qui y voit « une interprétation extensive de la directive Seveso, alors même que ce fort n'a fait l'objet d’aucune procédure de site classé ».

Mercredi 3 octobre 2001

Gérard Terrier confirme la fermeture du dépôt d'obus
Gérard Terrier a pris connaissance « avec une certaine perplexité des termes du courrier que le jeune maire de Woippy a adressé au Ministre de l'intérieur Daniel Vaillant. » Dans notre édition du 27 septembre, François Grosdidier se plaignait de l'immobilisme de I'Etat sur le problème des obus stockés au Fort Déroulède.
Gérard Terrier dément et assure avoir obtenu l'assurance ministérielle du « transfert hors de toute agglomération des obus entreposés ».
« Suite à mon intervention, poursuit Gérard Terrier, l'évacuation des munitions chimiques a été décidée et immédiatement d'importants travaux de sécurité ont été engages pour accroître la sécurité du site. » Dans son communiqué le député indique qu'une « première série de munitions, les plus sensibles, a fait l'objet d'un transfert au mois de juillet (…) Dans l'attente de la poursuite des transferts qui auront lieu après la production d'études de sécurité commandées à un expert ( ...) le ministère a débloque 4 millions de francs afin de renforcer immédiatement la sécurité du site au titre du principe de précaution. » Et de conclure : « La réalisation de l'ensemble de ces opérations s'effectue de façon programmée avec comme préoccupation permanente de garantir à la population un niveau maximum de sécurité. »

Samedi 3 novembre 2001
Politique
Obus de Woippy : pas d'évolution
Au mois de juillet, le conseil municipal de Metz avait adopté une motion protestant contre la présence d'obus chimiques au Fort-Déroulède, à Woippy. Le ministre de l'Intérieur vient d'adresser au maire une réponse dans laquelle il ne fait que répéter les éléments déjà transmis au maire de Woippy, en soulignant que « ce dépôt a vocation à être fermé après transfert des munitions ». Le ministre ne précise pas l'échéance de ce transfert, mais ajoute que 4 MF (609 796 €) ont été « réservés » pour d'« importants travaux de sécurité ».

Mercredi 26 décembre 2001

METZ. - Au-delà de la poudrière politique qu'ils représentent, les obus chimiques stockés au fort Déroulède de Woippy constituent un vrai casse tête pour les autorités.
En attendant la création de l'usine de destruction des gaz « Séquoia » promise à voir le jour au camp militaire de Champagne de Suippes, il n'est en effet pas imaginable de déplacer la masse critique des munitions incriminées.
A la faveur de la récente réunion du comité de zone de défense est, cette question des obus de la Grande guerre a une nouvelle fois été abordée.
Après les travaux de sécurisation du fort déjà réalisés afin d'éviter les intrusions, tout un dispositif de prévention a été installé. Une alarme est reliée au commissariat de police, tandis que des détecteurs de gaz ont été installés.
Les munitions dont les parois étaient les plus minces et qui pouvaient présenter un risque d'émanation ont été évacuées, mais pour le reste, soit 1,6 tonne, il va bien falloir trouver une solution.
Radiographie
« Dans un premier temps, nous allons installer une machine à lever le doute » a expliqué le préfet délégué à la sécurité et à la défense. Car si certains obus ont clairement été répertoriés comme porteurs de toxiques, parmi la masse des 17 tonnes stockés là, tout n'a pas été discriminé. La fameuse « machine à lever le doute », qui devrait commencer à travailler dans les prochains mois, servira à radiographier une à une les armes pour s'assurer de ce qu'elles contiennent.
Ce n'est donc qu'une fois l'ensemble du stock chimique cerné et le tri accompli, qu'un transfert pourra être imaginé. Car sans attendre la construction de l'usine « Séquoia », il semble désormais bien être question de sortir les fameux obus de l'agglomération. Reste à prospecter pour trouver un site loin de toute habitation où implanter un centre de transit, avant de pouvoir un jour détruire.
La zone de défense s'emploie à résoudre cette épineuse question en ayant pour but de « sortir de là », c'est-à-dire à quitter l'agglomération messine. Le gouvernement a d'ailleurs donné son accord pour la fermeture de Déroulède, mais il n'est pas si simple de trouver un lieu de dégagement pour ces armes qui ne cessent d'être rendues par les terres martyrisées du Nord-est de la France.    M. G.

Mardi 21 mars 2002

Ce mardi marque une nouvelle étape pour le dossier des obus « chimiques stockés au fort Déroulède. Selon une information délivrée par la préfecture au maire de Woippy et au député de la circonscription, une équipe de démineurs spécialement équipée doit commencer à radiographier et à trier tous les obus, avant le transfert à Suippes (Marne) des obus au phosgène. Les obus à l'ypérite et à l'arsine devraient être transportés vers une autre destination, non précisée. Enfin, les obus à charge conventionnelle rejoindront le site de Ressaincourt, près de Saint-Jure.
Pendant cette expertise, le stock reste toutefois en place, ce qui maintient l'imposition de mesures de sécurité. Dans ce cadre, la municipalité vient d'être avisée du refus de la direction départementale de l'Equipement (DDE) de valider un permis de construire dans le lotissement du Rucher.
Le maire, qui rappelle que le permis de lotir a été accordé en janvier 2001 et qu'un permis de construire dans le même lotissement a été approuvé le 18 avril dernier, a décidé de ne pas tenir compte de l'avis de la DDE et d'accorder ce nouveau permis « contre l'avis de l'Etat ». Il s'est parallèlement adressé au nouveau ministre de l'Intérieur pour demander qu'une décision officielle entérine le départ définitif des obus stockés à Woippy.

Jeudi 6 juin 2002
METZ. - Moins de trois mois après l'ouverture d'un site de transit et de stockage d'obus chimiques au sud de Metz, à Ressaincourt, les opérations de tri du stock de munitions présent dans les soutes du Fort Déroulède, à Woippy, ont débuté le 21 mai dernier. Une « machine à lever le doute » selon l'expression de Jean-François Raffy, directeur de cabinet du préfet de la Moselle, a en effet commencé à radiographier les quelque 17 tonnes d'obus chimiques chargés au gaz moutarde et une dizaine de spécialistes du service de déminage de Metz trient consciencieusement les étuis. « Cette opération permet de vérifier l'état de ces munitions et surtout de confirmer ce que l'on savait déjà grâce à un gros travail d'identification conduit par les démineurs depuis plusieurs années, notamment avec leurs homologues allemands », explique encore Jean-François Raffy.
Les obus de Woippy sont de deux types les uns ne contiennent qu'une charge explosive limitée, qui sert à libérer le gaz ; d'autres recèlent une charge explosive plus importante. « Mais nous avons déjà découvert aussi que certains obus sont vides. »
Cette opération de tri de grande envergure est classée secret défense et se déroule à l'abri des regards. « Le risque d'explosion est quasi nul », estime M. Raffy. « Le risque de fuite éventuelle d'un obus est également pris en compte : des pompiers sont présents en permanence sur le chantier pour le cas où... Mais sachez bien que ce travail s'effectue à l'abri, dans les soutes à munitions, et que l'on est, en outre, en présence d'un gaz lourd, qui reste au niveau du sol », rassure le directeur de cabinet du préfet.
Une moto-pompe et deux sapeurs, équipés de lances à incendie en queue de carpe qui permettent une aspersion large, sont prêts à disperser une éventuelle fuite de gaz.
Une fois le tri achevé, les obus du Fort Déroulède seront évacués, notamment vers le site de Ressaincourt qui abrite depuis la mi-avril neuf tonnes d'obus chimiques, « déménagés » de Bogny-sur-Meuse, dans les Ardennes.

Vendredi 20 décembre 2002
Sans déchaîner les passions, le dernier conseil municipal de l'année a soulevé quelques questions de gros et petits sous, après une bonne nouvelle : l'évacuation des obus chimiques du Fort déroulède.

Le dernier conseil municipal de l'année s'est ouvert sur une communication du maire, François Grosdidier. « Depuis cet après-midi, il n'y a plus un seul obus chimique au Fort Déroulède. Leur transfert s'est opéré en toute discrétion conformément aux mesures de sécurité et ce, grâce à la décision du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy et l'arbitrage du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. »
Le Fort Déroulède désormais recadré à ses activités classiques de déminage, la séance a pu s'ouvrir. (...)


Woippy: il n'y a plus d'obus chimiques
François Grosdidier, député-maire de Woippy, l'a officiellement annoncé hier soir au conseil municipal : il n'y a plus d'obus chimiques au fort Déroulède. Les deux derniers transferts effectués dans le plus grand secret les 12 et 19 décembre ont mis un terme à une présence qui inquiétait les habitants et animait la vie politique municipale.
Une partie des 17,7 tonnes d'obus a été transportée vers Suippes, l'autre vers Ressaincourt. L'orientation s'est faite suite à un tri minutieuxx entamé cet été à grand renfort de technologie et de spécialistes. Les obus dits chimiques sont allés vers Suippes, ceux à charge conventionnelle sont accueillis à Ressaincourt. La décision d'évacuer le fort Déroulède, décidée sous le gouvernement Lionel Jospin, a été confirmée par celui de Jean-Pierre Raffarin. « Nous devons beaucoup à l'intervention du ministre des Affaires Etrangères » insistait hier soir François Grosdidier.


A cette époque, l'accès du fort et de ses abords a été sécurisé,
une palissade grillagée ceinture complètement l'ouvrage.


 

Côté sud longeant le cimetière paysager

Côte est

Côté nord

Côté sud, longeant la route de Lorry

Côté ouest, vers Lorry-lès-Metz

L'entrée du fort, route de Lorry

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