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Mardi 10 novembre 1953 (Républicain Lorrain)

Le nouveau moulin de Woippy inauguré hier, fournit déjà 200 quintaux de farine par jour
...et les messins pourront prétendre sous peu à un pain d’excellente qualité

En présence de quelques personnalités de la meunerie et de la boulangerie, la presse a été conviée, hier, à une visite du nouveau moulin Rausch, qui dresse sa haute stature toute neuve à Woippy, au bord de la route nationale Metz-Thionville.
Etaient présents : MM. Petitjean, président de la corporation des boulangers de la Moselle ; Markus, directeur de l’O.N.I.C. (office national interprofessionnel des céréales) ; Marpach, directeur de l’Union meunière de la Moselle ; Victor Rausch, directeur général du moulin et son fils Jean-Marie, directeur technique, fraîchement sorti de l’Ecole française de meunerie. Ce moulin, qui compte parmi les plus moderne de France a une histoire. Une histoire de guerre.
En 1944, M. Rausch qui exploitait un moulin à Frauenberg, près de Sarreguemines, a vu son installation détruite. Comme il y avait trois moulins dans cette région et que, d’autre part, le besoin d’un moulin se faisait durement sentir dans la région de Metz, autorisation fut donnée à M. Rausch de reconstruire à Woippy.
C’est ainsi que, depuis une dizaine de jours, le moulin Rausch fournit une qualité exceptionnelle de farine à de nombreux boulangers messins et de la banlieue, grâce à sa technique entièrement nouvelle de fabrication et à ses installations modernes.
Un surveillant suffit
Avant la mise en route du moulin Rausch, les boulangers messins étaient approvisionnés en farine par des meuneries du Nord et de Strasbourg. La qualité de la farine livrée était certes excellente, mais avec les nouveaux procédés dont est équipé le moulin de Woippy, on peut être sûr que l’élément de base servant à la fabrication du pain est absolument sans reproche, sain et présentant toutes les garanties réclamées par la ménagère et le corps médical.
dans cet établissement, dont l’immeuble est formé par un rez-de-chaussée et quatre étages, tout et automatique. Le personnel est extrêmement réduit et seul un surveillant a pour mission de veiller sur le tableau électrique qui indique la bonne marche des machines et des 38 moteurs que comporte l’installation. Les travaux ont débuté en 1948. Il a donc fallu cinq années avant que le premier sachet de farine de « sorte ».
Aujourd’hui, le moulin fournit 200 quintaux par 24 heures.
Du neuf
Toutes les différentes opérations auxquelles est soumis le blé sont faites par une soufflerie qui véhicule le produit brut dans les nombreuses machines qui ont pour but de le réduire en farine : nettoyeuse, plisseuse, décortiqueuse, broyeuse, séparateurs d’impuretés, calibreuse, trieuse, tamiseur, mélangeur, etc.
Plusieurs de ces opérations, comparables en sorte au laminage d’un lingot d’acier, sont répétées plusieurs fois.
L’aspirateur d’air, qui propulse les produits dans les tubes aboutissant aux machines, débite 54 000 litres d’air à la minute. Fini le vieux principe des vis sans fin élévatrices : le blé, les déchets, la moulure, la semoule, la farine, canalisés et emportés par le vent, courent dans les tuyaux, dont une partie (à l’arrivée dans la machine) est vitrée pour permettre à l’œil d’en vérifier le bon fonctionnement.
Du pain meilleur
Le moulin de Woippy ne peut certes pas approvisionner, avec ses 200 quintaux-24 heures, tous les boulangers de la place de Metz et de la banlieue. Mais cette quantité, qui vient remplacer celle livrée jusqu’à présent par des moulins du Nord, est nettement supérieure par sa qualité.
Le blé de Lorraine, traité sur place, est en effet jugé beaucoup plus riche que les blés du Nord. Le moulin de Woippy tourne depuis dix jours. Il en est donc à la période d’essais, mais déjà on songe à y ajouter un laboratoire et un service d’emballage qui permettra une vente directe de farine par l’intermédiaire des commerçants de Metz.
Ainsi, Metz a son moulin et beaucoup de Messins ignoraient certainement qu’une telle entreprise manquait jusqu’à présent dans la région. La mal a trouvé son remède et la qualité du pain proposé aux citadins ne pourra, très bientôt, qu’y gagner. (LL)

Une vue générale du moulin qui se dresse à la sortie de Metz, sur la gauche, en direction de Thionville.

Cette laveuse automatique fonctionnera dans une huitaine de jours.

Dans ces tuyaux, le blé ou ses dérivés sont aspirés de bas en haut, et retombent en chute libre de haut en bas pour être dirigés vers les différentes machines qui concourent à la fabrication de la farine.

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