| Retour page précédente |

La vigne située en Dalle appartenant à Pierre Doublet
(Accord du 18 octobre 1683)


Résumé :
Le chanoine Pierre Doublet possédait une vigne de neuf mouées au lieu-dit en Dalle.
Pierre Gobert en était l'amodiateur.
Ce dernier l'avait louée à bail à Nicolas Maréchal. A la fin du bail, deux experts, MM. Simon Hannès et Mathieu Pierret, étaient chargés (comme en fin de tout bail) d'expertiser le bien.
En cas de défaut constaté (mauvaise gestion, mauvais entretien, etc.) le bien se trouvait déprécié et le preneur devait donc réparation, soit en argent, soit en nature.
Dans l'accord ci-dessous, le preneur, Nicolas Maréchal, doit payer quinze escalins pour trois quarterons d'échalas manquants et quatre escalins pour trois quarterons de plantes manquants. En outre, comme les nouveaux plants ne donneront pas de fruits pendant les trois prochaines années, Nicolas Maréchal promet de payer trois hottes de vin rouge ou clairet lors des trois prochaines vendanges.
- en Dalle : lieu-dit situé sur le côté droit de la route menant à Plappeville.
- mouée : environ 4,43 ares
- quarteron : le quart
- escalin (ou escarlin) : ancienne monnaie des Pays-Bas. Voir après l'accord ci-dessous, la copie d'un atour de Metz en 1339 concernant la monnaie.
- hotte : environ 42 à 43 litres
------------
« Accord du 18 8bre 1683
Aujourd’hui dix-huitième d’octobre mil six cent quatre-vingt-trois sont comparus par devant mes notaires dits royaux au bailliage de Metz, soussignés, Simon Hannès, vigneron, demeurant au village de Woippy, et Mathieu Pierret, demeurant au lieu-dit à La Ronde, nommés par Nicolas Maréchal, aussi vigneron demeurant audit lieu de La Ronde, au nom et comme ayant façonné et tenu à métairie neuf mouées de vignes située en Dalle appartenant à Monsieur Pierre Doublet, chanoine et chancelier de l’Eglise cathédrale de Metz d’une part, et par Pierre Gobert, vigneron, demeurant audit village de Woippy, # auquel lesdites neuf mouées de vignes ont été laissées à métairie par mondit Pierre Doublet d’autre part, pour visiter à l’amiable lesdites neuf mouées de vignes et reconnaître les malfaçons qui s’y rencontrent ; lesquels dits Simon Hannès et Mathieu Pierret, experts, ont dit et déclaré avoir vu et reconnu lesdites neuf mouées de vignes, en avoir preuve qui leur ont montrées par lesdits Nicolas Maréchal et Pierre Gobert, et qu’après les avoir vues et visitées, ils ont reconnu y manquant trois quarterons d’échalas et trois quarterons de plantes, lesquels trois quarterons d’échalas, lesdits experts ont estimé quinze escalins, et pour les trois quarterons de plantes qui y manquent quatre escalins, et d’autant que lesdits trois quarterons de plantes ne porteront point de fruits pendant trois ans, lesdits experts ont estimé que lesdits trois quarterons de plantes devraient rapporter par chacune desdites trois années trois hottes de vin ; auquel rapport ledit Nicolas Maréchal aussi présent, s’est soumis et promis de payer dans le jour de st Martin prochain audit Pierre Gobert, présent et acceptant, quatre escalins pour lesdits trois quarterons de plantes, et quinze escalins pour lesdits trois quarterons d’échalas, comme aussi de payer par chacune desdites trois premières années au cours des vendanges, trois hottes de bon vin rouge ou clairet, en considération de ce que lesdits trois quarterons de plantes ne porteront point de fruits pendant lesdites trois premières années ; de tout quoi ledit Gobert s’est contenté et moyennant à revenu desdites neuf mouées de vignes comme étant en bon état et promis le sieur, y rendre à la fin des années de son bail qui lui en a été fait par mondit Pierre Doublet, obligeant à tout égard dessus-dit, lesdits Nicolas Maréchal et Pierre Gobert, chacun en droit, soit tous les biens meubles et immeubles présents et futurs et promirent en outre de n’aller ni venir au contraire directement ou indirectement. Fait et passé à Metz lesdits jour mois et an. Et à ce jour tous sous marqués ne sachant écrire de ce enquit. »



Au sujet des escalins : Histoire de Metz, Dom Jean FRANCOIS et dom Nicolas TABOUILLOT, Editions du Palais Royal, Paris, 1974, Tome IV, pages 88-89.



| Retour page précédente |