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La gare de triage de Woippy
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N° 917 - 20 octobre 1963

Le triage de Woippy
Une réalisation à l’échelle du chemin de fer moderne


En service depuis le mois de mai dernier, le triage a été récemment présenté aux personnalités officielles de la Moselle à la Presse et aux radios et télévisions par M. Max Martin, directeur de la région de l'Est, et MM. Fonlupt, chef du service de la Voie et des Bâtiments, et Nicolas, chef de la division commerciale représentant le chef du service de l'Exploitation.
Parmi les personnalités, on notait en particulier, MM. Laporte, préfet de la Moselle ; Mondon, député-maire de Metz ; Driant, sénateur, président du Conseil général ; Préfol, inspecteur général de l'Économie nationale ; de Cointet, président de la Chambre de commerce et d'industrie ; Robert, président de la Chambre syndicale de la sidérurgie.
C'est M. Descadeillas, chef de l'arrondissement de l'Exploitation de Metz qui, au cours de la visite, donna les explications nécessaires.
Ce triage forme, avec ses 114 hectares, ses différents faisceaux et ses installations techniques et sociales, un ensemble remarquable. Il traite déjà quotidiennement 1500 wagons (pointe de 1800) et en mai 1964, après la mise en service de la deuxième partie du faisceau de débranchement, 3 000 wagons (pointe de 3 500).
Pourquoi un nouveau triage à Woippy ?
Cette réalisation correspond à l'importance prise par l'arrondissement S.N.C.F. de Metz. La zone d'action de cet arrondissement s'étend sur le département de la Moselle (moins la région de Sarrebourg), la partie nord de la Meurthe-et-Moselle (régions de Longwy et de Briey) et l'extrême nord-est de la Meuse (Baroncourt-Ecouviez-Montmédy), soit, approximativement, le département de la Moselle d'avant 1870.
On connaît la richesse minière de cette région - qui, de ce fait, possède une grosse industrie sidérurgique. En outre, elle a de nombreuses gares-frontières par lesquelles s'échange un important trafic avec la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne.
Dans cette région, continuellement en expansion, on s'en doute, la nécessité d'accroître les moyens ferroviaires a été ressentie dès le début du siècle. Dans les années qui ont suivi la dernière guerre, la progression du trafic a conduit à envisager l'augmentation de la capacité des triages.
C'est ainsi qu'en 1962, le nombre des wagons chargés sur l'arrondissement (ou entrés chargés aux gares-frontières) s'est élevé à 2 400 000, soit environ le 1/6 du trafic total de la S.N.C.F., représentant un tonnage de 77 millions de tonnes (environ 1/3 du tonnage transporté sur l'ensemble de la S.N.C.F.).
Si une partie importante de ce trafic (environ 60 %) est acheminée par trains complets (minerai-charbon, produits métallurgiques), le reste, assuré par wagons isolés, est encore considérable.
Pour traiter ces wagons isolés, l'arrondissement disposait de 3 triages Metz-Sablon, Conflans-Jarny et Florange.
Les deux premiers sont des triages bien équipés, mais la situation du premier ne permettait aucune augmentation de capacité et le second n'aurait pu être amélioré qu'au prix de travaux très importants. Quant à Florange, de conception ancienne, sa modernisation aurait été trop coûteuse et sa situation interdisait pratiquement toute extension.

120 KILOMÈTRES DE VOIES
330 aiguillages

Le triage de Woippy s'étend sur une longueur de 5.200 km et atteint en largeur 370 m. On verra, sur le schéma ci-joint, la disposition générale du triage et le nombre de voies des faisceaux.
Voici des précisions sur les 5 postes :
Poste I : Type PRS installé dans le bâtiment central, il commande directement toutes les liaisons situées sur voies principales. Sa zone d'action s'étend sur 8 kilomètres de la bifurcation côté Metz à celle de l'entrée de Maizières-lès-Metz.
Poste A et Poste B : Ils comprennent une table enclenchée et une table de leviers libres.
Poste D : Il comprend une table à leviers d'itinéraires simples et des leviers individuels ; des manettes libres permettant la manœuvre électrique individuelle des aiguilles de tête des faisceaux.
- un combinateur à billes pour la commande automatique des aiguilles du faisceau de débranchement et une table géographique pour la manœuvre manuelle de ces aiguilles ;
- une table de commande des freins de voie type Westinghouse (1 frein pour chacun des 6 pinceaux).
Poste F : Une table à leviers d'itinéraire simple et des leviers individuels ; - des manettes libres pour la manœuvre électrique individuelle des aiguilles de tête du faisceau d'attente au départ ;
- deux tables géographiques de manettes libres pour la manœuvre individuelle électrique des aiguilles de tête des faisceaux de formation et de débranchement ;
- une table de commande des freins de voie type Saxby (1 frein pour chacun des 3 pinceaux).

ANNONCES ET TRANSMISSIONS
Les annonces sont faites soit par haut-parleur, pour les faisceaux de réception, de formation et d'attente au départ, soit par le dispositif de la boucle inductive à basse fréquence type « Redal » pour le faisceau de débranchement, chaque enrayeur étant doté d'un récepteur portatif de petites dimensions.
Les relations entre les bosses de débranchement, les postes et les machines de manœuvres sont assurées par liaisons radiotéléphoniques bilatérales.
La transmission rapide des documents entre les différents chantiers du triage est réalisée par liaisons pneumatiques. En outre, une batterie de téléimprimeurs, reliée au réseau S.N.C.F., permet la transmission des messages de composition des trains.

UNE PETITE VILLE
Un tel triage, situé assez loin des agglomérations, devait, on s'en doute, nécessiter la construction de ce qu'on appelle maintenant un complexe social. D'abord la cantine, permettant de servir 120 repas simultanément, puis un bâtiment pour célibataires de 71 chambres à deux lits, réfectoires et salle de détente, un foyer pour les agents de conduite, comportant également cuisine, réfectoire et 45 chambres à un lit.
Dès à présent, les agents apprécient particulièrement la façon dont ces locaux ont été conçus, aménagés et décorés. Soit dit en passant : le même souci a présidé à la conception des bureaux et locaux de service qui sont clairs et spacieux.
Enfin, et surtout, le programme prévoit la construction de 400 logements : 27 logements de 5 pièces et 375 logements de 3 et 4 pièces. Ce qui implantera, en pleine nature, entre les gares de Woippy et de Maizières-lès-Metz, une véritable petite ville.


Vue aérienne du triage de Woippy en construction. (Ph. Gérard)


Visite d'un poste par les représentants du département et de la Presse.
(Ph. Républicain Lorrain)



M. Max Martin présentant le triage de Woippy. (Ph. RL)


Les officiels devant les freins de voie du poste D. (Ph. RL)

M. Descadeillas présentant le P.R.S. à M. Laporte, préfet de la Moselle.
(Ph. RL)

Vue du faisceau de réception et du poste B depuis le passage supérieur C.R.6. (Photo Lirot)

Le Poste F. (Photo Pilloux)

Effet de téléobjectif au cours de la pose des poteaux. (Ph. Pilloux)

Le bâtiment central, qui abrite le poste de commandement Traction,
le P.R.S. et les services administratifs et techniques. (Ph. Piot)

Le P.C.T. (Ph. Lirot)


Le P.R.S. (Ph. Lirot)

Une partie de la salle des téléscripteurs. (Ph. Lirot)


Vue sur les faisceaux de débranchement et de formation, le poste D et, au premier plan, la butte de triage. (Ph. Piot)

La cantine. Vue extérieure. (Ph. lirot)

La cantine. Elle pourra servir 120 repas simultanés. (Ph. Lirot)


Le bâtiment des célibataires (la salle de repos est au bas, à gauche). (Ph. Lirot)

Le foyer du bâtiment des célibataires. (Ph. Lirot)

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