raconte-moi-woippy Retour menu

 Lorry-lès-Metz 

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1870 - 1918 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Gazette de Lorraine (GdL)
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
Metzer Zeitung (MZ)
 
 
Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy,
des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

Choix de groupe d'années : | 1838-49 | 1850-59 | 1860-1869 | > 1918 |

Années 1870 - 1918

Jeudi 3 juillet 1879
Travaux communaux, commune de Lorry-lès-Metz.
Réfection de 600 mètres de caniveaux. Le dimanche 6 juillet 1879, à 3 heures de l'après-midi, dans la salle de la mairie de Lorry, il sera procédé à l'adjudication de 600 mètres de caniveaux à refaire dans la partie sud du village. L'importance des travaux s'élève, d'après devis, à environ 2000 marks. Les amateurs pourront prendre connaissance du devis chez le Maire de la commune, tous les jours de onze heures à midi. Lorry-lès-Metz, le 28 juin 1879.
Le Maire, L. Marchal. L'agent voyer cantonal, Gürtler. (GdL)

Samedi 15 janvier 1887
Lorry-lès-Metz. Un volé qui a de la chance, c'est M. Ruzié. Il a y quelque temps, on lui dérobait une somme de 1 500 francs environ. Le lendemain, on retrouvait sous la porte d'un aubergiste de la localité une pièce de 100 fr. et deux pièces de 50 fr. en or, dont le filou s'était débarrassé pour ne pas se trahir, ces pièces étant fort rares. L'un de ces jours derniers, M. Ruzié est inopinément rentré en possession du restant de son argent. Un individu soupçonné d'avoir commis le vol, avait été cité devant le juge d'instruction à Metz et gardé à la disposition de ce magistrat. Le lendemain, le père de cet individu arriva à Metz et vint remettre au juge un sac renfermant le reste de la somme volée à M. Ruzié et que le sieur Périn-Houguet avait trouvé ce matin devant sa porte. Maintenant comment ce sac est-il venu échouer en cet endroit ? C'est ce que la justice cherche à éclaircir en ce moment. L'individu soupçonné a été maintenu en état d'arrestation. (GdL)

Mercredi 26 janvier 1887
Lorry-lès-Metz. Nous annoncions dernièrement qu'un jeune homme de cette localité, soupçonné d'avoir commis un vol au préjudice de M. Ruzié, avait été interrogé par le juge d'instruction à Metz et mis en état d'arrestation. Il nous revient aujourd'hui que ce jeune homme, M. François Thouvenin, menuisier, vient d'être remis en liberté, l'enquête ayant établi sa complète innocence. Le véritable voleur court encore, mais on ne désespère pas de le découvrir. (GdL).

Mardi 19 avril 1887
Un bien triste accident est arrivé vendredi à Lorry-lès-Metz. Une petite fille s'amusait à faire du feu dans un de ces fourneaux en tôle que l'on trouve chez les marchands de jouets. Tout-à-coup le feu prit à ses vêtements et elle aurait sûrement été brûlée vive sans la présence d'esprit de plusieurs personnes présentes. Elle a reçu de fortes brûlures, son état est très grave. (LL)

Samedi 23 avril 1887
Lorry-lès-Metz. M. l'abbé Iseler, curé à Lorry-lès-Metz, a été nommé président de la Société de secours mutuels de cette commune. (GdL)

Mardi 7 juin 1887
Comice agricole de Metz. Voici le résultat des élections qui viennent d'avoir lieu conformément au § 19 des statuts, pour les membres qui doivent compléter les bureaux des diverses subdivisions cantonales :
I- Woippy. Caissiers : MM. Heid, propriétaire et maire au Ban-St-Martin ; Boda Louis, propriétaire cordonnier à Woippy ; secrétaires : MM. Alexandre, instituteur à Lorry-lès-Metz ; Walch, instituteur à Norroy-le-Veneur ; assesseurs pour l'agriculture : MM. Huet, propriétaire et maire à Amanvillers ; Lapointe, fermier à St-Eloy ; pour la viticulture : MM. Claude, propriétaire et maire à Norroy-le-veneur ; Schiffer, propriétaire à Fèves.
II- Marange. (…) (GdL)

Jeudi 21 mars 1889
Le mineur Adam Rupp, de Woippy, a porté plainte contre Jean Hammes, de Lorry, pour diffamation. Ce dernier avait raconté dans un bistrot, que Rupp était atteint d'une maladie contagieuse et qu'il avait été licencié de son travail pour cela. 5 marks d'amende et 1 jour de prison. (MZ)

Dimanche 25 août 1889
A l'occasion de la visite de l'Empereur et de l'Impératrice à Metz, les représentants de l'arrondissement de Metz-Campagne ont été présentés à l'Empereur par M. Gundlach, directeur de l'arrondissement. Vers 6 heures et demie, c'était le tour à MM. Marchal, de Lorry, et Pierret, de Woippy. Mlle Pierret, de Woippy, a offert des mirabelles. (LM)

Dimanche 7 juin 1903
Lorry-lès-Metz. (Une affaire mystérieuse) On nous écrit : « Ces jours derniers, un petit sac renfermant de la poudre blanche avait été déposé le long d'une haie dans la ruelle. Pendant une petite conversation entre deux propriétaires, l'un alluma sa pipe et jeta l'allumette sur le sac de poudre qui fit explosion. L'un d'eux eut les sourcils et la barbe brûlés ; ses habits prirent feu aussi, ce qui lui occasionné quelques brûlures au bras et à la jambe. Heureusement elles sont sans conséquence ; mais, par qui cette poudre blanche a-t-elle été déposée là, (LL)

Vendredi 31 juillet 1903
Lorry-lès-Metz : On nous écrit : « Nous avons le malheur d'avoir comme hôte un vieux sanglier qui ne néglige pas se visites aux champs de pois et de pommes de terre ; il les prolonge même jusque dans les jardins touchant aux habitations. Presque chaque habitant pourrait faire une réclamation pour les dégâts causés par cet hôte malfaisant. Aussi ce fut une joie en voyant, dimanche, M. Jungmann revenir avec un sanglier.
Ce jeune sanglier, qui pesait 120 livres, n'avait pas moins de huit à dix litres de seigle dans l'estomac. On peut ainsi se faire une idée des dégâts occasionnés par un sanglier.
En remerciant M. J., nous espérons qu'il nous débarrassera aussi bientôt du vieux solitaire. Plusieurs qui ont goûté à la sauce ». (LM)

Dimanche 25 février 1906
Lorry-Vigneulles. On nous écrit le 22 février. Les jeunes gens de Lorry-Vigneulles ont l’honneur d’inviter la jeunesse de Metz et des environs à assister au bal qui sera donné le 25 courant chez M. Frisch, débitant, et le mardi 27 courant chez M. Borthinnes. Rafraîchissements de premier ordre. Les « retardataires » seront reconduits à domicile en automobile.

Vendredi 27 avril 1906
Lorry-lès-Metz. Mardi soir, vers 6 heures, un vélocipédiste qui traversait le village à une allure très rapide a renversé une fillette de quatre ans du mon de Jacquemoth. On s’est mis à la poursuite de l’individu, mais il avait une trop grande avance. L’enfant porte de sérieuses blessures à la tête. (GdL)

Dimanche 27 mai 1906
Lorry-Vigneulles. On nous écrit le 24 mai. Les jeunes gens de Lorry-Vigneulles se font un plaisir d’inviter la jeunesse d’alentour à venir se divertir un brin avec eux à la fête patronale qui aura lieu les dimanches lundi et mardi 27, 28 et 29 courant. L’orchestre du bal sera dirigé par M. Pepos, le musicien bien connu dans tous le pays messin. D’autres divertissements ne feront pas défaut, le jeu de mouton surtout rencontrer bien des amateurs. L’on trouvera des consommations de premier choix chez M. Frisch, aubergiste, ainsi que chez les autres débitants.
Lorry-Vigneulles compte un très grand nombre de jeunes filles et MM. les célibataires pourront faire chez nous un choix qu’ils ne regretteront certes jamais.
En route donc pour Lorry-vigneulles ! Tout permet d’espérer d’ailleurs que le Ciel se mettra lui aussi de la partie pour embellir notre fête dont le renom du reste n’est plus à faire.
Un copain. A.A.

Vendredi 2 juin 1906
Lorry-lès-Metz. M. Auguste Leroy, natif de Lorry, chef du service à la bibliothèque nationale de Paris, récemment promu officier d’Académie, vient de recevoir de la Société d’encouragement au bien, la médaille d’honneur pour dévouement à l’humanité. Les parents et amis qu’il compte ici, se réjouissent de ces distinctions.

Jeudi 28 juin 1906
Lorry-lès-Metz. Un commerçant de Metz nommé Sch. avait acheté la récolte des arbres fruitiers qui bordent la route de Lorry. Dans le nombre se trouvaient quelques centaines de cerisiers qui promettaient beaucoup, mais la semaine dernière quand il s’est agi de cueillir les fruits, M. Sch. fut désagréablement surpris en voyant que d’autres s’étaient chargés de cette besogne. Les voleurs avaient dépouillé pas moins de 150 arbres. (GdL)

Samedi 8 décembre 1906
Lorry-lès-Metz. Le Lorrain rapporte qu’une tentative de vol a été commise, dans la nuit de mardi à mercredi, chez M. Schneider, propriétaire. Deux individus ont pénétré dans la maison par un soupirail. Ils ont cependant été dérangés dans leur besogne par M. Schneider, que le bruit avait éveillé et qui les mit en fuite. Les malfaiteurs n’ont pas été reconnus, on croit toutefois qu’ils font partie d’une bande qui opère la nuit et se réfugie le jour dans les bois.

Vendredi 3 mai 1907
Club Vosgien. La section messine du Club Vosgien d’embellissement vient de faire parvenir à ses membres le plan des excursions de l’année courante. La première excursion dite : « des fleurs », aura lieu le dimanche 5 mai prochain. Le départ en est fixé à 2 h. 30 de la grande gare, 2 h. 42 à Devant-les-Ponts, pour Woippy. Tournée par Saulny et Vigneulles jusqu’à Lorry, où l’on prendra quelques rafraîchissements. Retour à Metz par la Bonne-Fontaine. Durée de l’excursion, deux heures et demie. (GdL)

Dimanche 2 juin 1907
Lorry-lès-Metz (Exploit cynégétique). Ce matin au lever du soleil a eu lieu l’ouverture de la chasse aux chevreuils. Dès l’aube, M. Wuillaume a eu la chance d’abattre un super brocart, trois cors. Nos félicitations. (LL)

Dimanche 9 juin 1907
Lorry-lès-Metz (Accident). Hier soir, vers 15 heures, le laitier de la ferme St-Georges conduisait le lait à Metz, lorsqu'en descendant la côte de Lorry, le cheval s'emballa. Le conducteur, ne pouvant maîtriser la bête, sauta à bas de la voiture et tomba si malheureusement, que celle-ci lui passa sur une jambe. Le cheval, continuant sa course, traversa le village ventre à terre et vint s'abattre contre un poteau télégraphique de la route où on a pu enfin le maîtriser. Le blessé, après avoir reçu un pansement provisoire sur place, a été transporté à la ferme. Le cheval ne s'est fait aucun mal. (LL)

Mercredi 3 juillet 1907
Pays de Metz (Etat du vignoble et du commerce des vins). Du Journal agricole :
Les vignes du val de Metz, à partir de la côte de Dase, jusqu’à Jussy, Saulny, Plappeville, Lorry-Vigneulles, Devant-les-Ponts, Longeville, Scy-Chazelles, Rozérieulles et Sainte-Ruffine, Jussy, Lessy et Vaux sont actuellement aussi belles que possible ; elles fleurissent partout. Malheureusement la température avec ses lubies n’est justement pas très favorable à la floraison. Les nuits sont parfois très fraîches et pendant le jour nous ne pouvons dire que nous avons eu jusqu’ici un vrai temps d’été. La température a même été parfois très proche de la gelée pendant la semaine écoulée. Pour le développement du mildiou ce temps n’a pas été bien dangereux jusqu’ici, de sorte que ceux qui auront sulfaté pour la première fois déjà, pourront se regarder comme étant bien protégés ; seulement ils ne devront pas oublier de répéter ce sulfatage, trois semaines environ après le premier, et le cas échéant le faire même avant ; par les journées dangereuses viendront maintenant seulement. L’invasion n’est pas empêchée, mais bel et bien remise, que nos vignerons se tiennent bien avertis. (LL)

Dimanche 7 juillet 1907
La grêle.
Hier soir, un peu après cinq heures, le ciel s'est assombri ; le vent a soufflé avec violence et nous avons eu à Metz un orage assez court d'ailleurs, marqué par quelques coups de tonnerre et une forte ondée.
Ce matin nous apprenons que cet orage a été un véritable désastre pour le Pays-Haut où la grêle a fait d'énormes ravages. La grêle est tombée drue pendant plusieurs minutes. Les récoltes, seigles et blés, les pommes de terre et les légumes dans les jardins sont hachées. Un meunier arrivé à la suite de l'orage à Metz avait encore sur la bâche de sa voiture de grandes quantités de grêlons.
La grêle paraît avoir surtout éprouvé les localités de Saint-Privat, Amanvillers, Malancourt, Saulny ; on en a eu aussi à Lorry, Plesnois, Norroy, Woippy, Scy, etc. A Lorry on a pesé un grêlon qui accusait le poids de 110 grammes.
Ce matin, les personnes de ces régions venues au marché, racontent le désastre irréparable occasionné en quelques minutes par cet orage.
Aux environs du fort « Kaiserin », les grêlons avaient la grosseur de noix et même de petits œufs. Des ouvriers qui venaient de quitter le chantier vers 6 heures du soir, ont été blessés assez sérieusement par les grêlons. De nombreuses vitres de la caserne de la compagnie qui tient garnison pris du fort et de la cantine voisine ont été brisées. Deux heures après l'orage, on pouvait encore voir dans les fossés une couche de grêlons d'une épaisseur de 20 à 30 centimètres. On s'imagine ce qu'ont été les dégâts dans ces conditions. Les populations sont consternées. (LL)

Jeudi 11 juillet 1907
Environs de Metz (Encore l’orage du 5 juillet). On nous écrit :
« Venant du sud-ouest, il a fait ses ravages d’abord sur Mars-la-Tour, la ferme de Corps près de Saint-Marcel, Rezonville et le fort Kaiserin, les fermes de La Folie et de Leipzig ; passant au-dessus de la vallée de Monvaux, il s’est abattu sur le plateau d'Amanvillers et Lorry, ravageant les fermes Saint-Vincent et Saint-Maurice ; de là, il a gagné le fort de Saulny, pour redescendre sur Plesnois, Villers, annexe de Norroy, jusqu’à la Moselle, attaquant une partie du ban de Maizières et de La Maxe.
Sur toute cette ligne, large de un à deux kilomètres, le fléau a passé terrible. Les dégâts occasionnés de chaque côté de cette bande sont moins considérables, quoique réels, mais dans les fermes de Saint-Vincent et Saint-Maurice en particulier, il ne reste rien de toutes les récoltes qui n'avaient peut-être jamais tant promis.
Cela n'a duré que sept à huit minutes ; les glaçons, chassés en ouragan, s'entrechoquaient avec des sifflements effrayants, hachaient tout et formaient une couche de glace de 10 à 15 centimètres d’épaisseur.
J’ai cru périr, disait un charretier qui se trouvait sur la route, mes chevaux ruaient et se cabraient, j'étais moi-même criblé de coups qui me faisaient crier de douleur et le lendemain, j’en étais encore tout courbaturé. Je n'ai jamais eu peur, me disait un autre, mais cette fois j'ai cru ma fin arrivée et j'ai fait ma prière.
C’est une désolation pour les fermiers ; sur 75 hectares, il n’y a pas une corbeille de blé à Retirer, impossible même de distinguer et de reconnaître les différentes espèces de récoltes, le plateau est comme un désert. Les alouettes et autres oiseaux ont disparu ; on retrouve quantité de lièvres et de perdreaux qui ont péri.
Dans les vignes de Norroy et de Plesnois, les dégâts sont aussi considérables.
De la foudre et de la grêle, délivrez-nous, Seigneur !
P.-S. - Quelques-uns des sinistrés sont assurés contre la grêle, ils seront loin de recevoir l'équivalent de leurs pertes ; d'autres ne le sont pas ; il est trop facile de le leur reprocher ; le fermage, les contributions, les prestations, les syndicats et autres assurances, sont aussi une grêle d’une autre façon.
Le gouvernement viendra-t-il au secours de ces pauvres malheureux ? » (LL)

Dimanche 21 juillet 1907
Lorry-lès-Metz (Décoré de la légion d’honneur). On nous écrit :
« A l’occasion du 14 juillet, une famille d'ouvriers de Lorry-lès-Metz, vient de voir un de ses membres, l'objet d'une distinction bien méritée en France.
Charles Nicolas, engagé à la légion étrangère, fit partie de la colonne Monteil, au sud-africain et fut attaché quelque temps à la mission Marchant. En son temps, le Lorrain a reproduit une de ses lettres, qui a fait le tour des journaux, parce qu'elle donnait des nouvelles de cette mission, à un moment, où on la considérait comme perdue.
Rentré en France, il devint adjudant dans un régiment de ligne à Neufchâteau. Il vient d'être décoré de la légion d'honneur, et va prendre sa retraite comme économe de l'hospice de cette ville. »
Nous adressons nos sincères félicitations à sa famille qui habite Lorry-lès-Metz. (LL)

Mercredi 11 septembre 1907
Lorry-lès-Metz (La saison des vols de choux). Voici la saison des vols de choux qui recommence comme les années précédentes. Deux vols assez importants ont été commis. Les maraudeurs mettent à profit l’heure des offices le dimanche. Ils ne sont d’ailleurs pas difficiles : ils choisissent les plus beaux choux, ils coupent le cœur et laissent le pied. C’est très simple. Les maraîchers auraient tort de se plaindre, n’est-ce pas ? (LL)

Samedi 12 octobre 1907
Les vendanges dans le vignoble messin.
(…) A Lorry-lès-Metz et à Saulny, la récolte est moins belle qu’ailleurs, la grêle ayant causé de grands ravages. (…) (LL)

Samedi 14 décembre 1907
Double assassinat à Lorry-lès-Metz
Jeudi, 12 décembre.
Un crime horrible a été commis pendant la nuit dernière, et deux personnes ont été trouvées ce matin, assassinées dans la cave de la maison qu'elles habitaient.
Ce sont M. Auguste Donnet, propriétaire, âgé de 64 ans, veuf depuis le mois de février dernier, et Mme Anne Wagner, sa mère, âgée de 88 ans, qui habitait avec lui.
La fille de M. Donnet est mariée à Lorry et demeure non loin de la maison paternelle. Les petits-enfants, venant comme tous les jours saluer le grand-père, trouvèrent ce matin la porte fermée et revinrent prévenir leur mère. Les voisins s'étonnaient aussi de ne point voir, comme d’habitude, les habitants de cette maison vaquer à leur besogne ordinaire du matin. Vers neuf heures, ils pénétrèrent par la porte du jardin, derrière la maison et par la cour y attenant. Après avoir ouvert la porte de la rue, on appelle, on cherche dans les chambres, les lits n'ont pas été occupés, les armoires sont toutes ouvertes, les vêtements fouillés, plus tard, on y retrouve quelques traces de sang, les tiroirs du secrétaire sont jetés par terre, une serrure est forcée, et la marque de pesées se constate sur le bois.
Dans la cuisine, donnant sur une cour derrière la maison, la marmite est sur le fourneau dans laquelle se trouve le souper ; la salade est préparée sur la table, les assiettes y sont intactes, les propriétaires ont donc disparu avant le repas du soir, au moment où ils le préparaient.
Dans les chambres du premier étage, les commodes sont ouvertes, tout a été fouillé ; sur le plancher devant une commode, deux taches sont épatées, on dirait du sang.
Un vol a été commis évidemment, mais que sont devenus les propriétaires ? La cave est le seul endroit que l'on n'ait pas encore visité ; ce n'est qu'un cellier se trouvant entre la chambre d'habitation au rez-de-chaussée et la cuisine ; la porte en est fermée à clé, on l'ouvre, et à la lueur d'une lanterne, on aperçoit tout d'abord le cadavre de la grand’mère, étendue sur le dos, presque contre la marche, la tête est toute ensanglantée, avec une large blessure au cou ; à droite, les pieds touchant presque le corps de sa mère, M. Donnet est dans la même position, autour de la main droite, un mouchoir se trouve enroulé ; de la main gauche, il tient encore une petite lanterne ; le cou a été percé de part en part, et par une blessure très large, le sang a formé une mare.
Le vol a été évidemment le mobile du crime, tout d'abord on avait cru à la disparition des titres et livrets de caisse d'épargne, mais ils ont été retrouvés, parmi les papiers qui étaient sortis des tiroirs ; seul, l'argent monnayé a été enlevé. On peut supposer que le ou les voleurs n'ont trouvé qu'une somme de cinq à six cents marks. Ils ont dédaigné une montre en or et un porte-monnaie de dépenses courantes, contenant deux à trois marks, mais ils ont fouillé partout, jusque sous une pendule dont le globe a été déplacé sur la cheminée.
Comment ont-ils pu s'introduire dans la maison et y commettre leur crime à cette heure de la soirée ? On ne peut encore faire que des suppositions, mais elles ont leur vraisemblance.
La veille, au matin, M. Donnet avait constaté qu'on avait cherché à s'introduire chez lui par la porte du jardin donnant dans la petite cour intérieure, une planche en avait été sciée, quelques pfennigs étaient par terre, près de cette porte, mais elle était restée fermée en dedans, de sorte qu'il supposa que le voleur n'avait pu pénétrer. Dans la journée, il était inquiet et manifesta ses craintes ; avec son gendre, il avait pris des précautions pour bien assurer la fermeture de toutes les portes, et il enfermait probablement le loup dans la bergerie.
On suppose que le voleur (et ses complices, s'il en a), sûrement au courant des habitudes de la maison, s'y est introduit la nuit précédente, et, après avoir refermé la porte du jardin pour détourner les soupçons, s'est tenu caché toute la journée, ou dans le grenier, ou dans la cave obscure, derrière les foudres ou les tonneaux.
Après le départ de son gendre et de sa fille, qui étaient encore chez lui à six heures et demie du soir, M. Donnet sera entré à la cave, pour y chercher la boisson du souper, et il aura été d'abord surpris et assassiné. Sa mère aura trouvé son absence trop prolongée, ou bien malgré sa surdité, elle aura entendu du bruit et sera venue apporter du secours, mais l'assassin aura eu facilement raison de cette personne âgée et elle a eu le même sort.
Quelle scène affreuse dans cette cave, très étroite du reste !
Après le crime, l'assassin a enfermé les cadavres, laissant la clef sur la porte de la cave, il a pu de suite se livrer à ses recherches et fouiller toute la maison, pour sortir tranquillement par la porte du jardin qui donne sur un pré et sur la route de Vigneulles.
On comprend facilement combien la population a été émotionnée par la découverte des cadavres et atterrée de l'audace et du sang-froid avec lesquels le crime a été commis.
M. Donnet était conseiller municipal, excellent homme, un peu affaibli par la fatigue et le chagrin que lui ont occasionnés la maladie et la mort de sa femme, il n'a pu opposer grande résistance à son agresseur, qui l'a, du reste, surpris dans la presque obscurité de la cave.
Sa mère était étonnante de forces et de courage avec ses 88 ans ; tous les jours de l'année, elle était occupée au travail des champs. Au printemps dernier, elle avait souffert de rhumatismes noueux, mais elle s'en était guérie, et dimanche dernier, revenant de l'église où elle avait encore communié, elle disait à ses voisines qu'elle avait remercié le bon Dieu de lui avoir donné une si belle vieillesse.
La gendarmerie a été prévenue par téléphone, aussitôt après la découverte des cadavres. C'est M. le médecin d'arrondissement qui est arrivé le premier sur les lieux, suivi peu après du procureur impérial. Ils viennent faire les constatations légales, mais l'autopsie ne se fera que demain matin. D'après les dernières nouvelles, six coups de couteau ont été donnés à M. Donnet et sept à sa mère.
Les recherches faites dans la maison ont prouvé que le meurtrier s'est tenu sur le grenier, caché dans le foin, où l’on a retrouvé des déchets de poires, restes de son repas. Il était probablement seul et de grande taille, on a retrouvé des traces de ses pas dans le jardin, à son entrée et à sa sortie. En attendant l'autopsie, les cadavres viennent d'être photographiés par M. Hermestroff.
Il est à souhaiter et nous espérons que la police parviendra à retrouver le coupable.
- - -
P.S. La police de sûreté a arrêté hier au Colosseum un jeune homme de 18 ans, nommé Léon Thouvenin, - dit Emile, - originaire d’Ancy, qui avait été jusqu'au mois d'octobre dernier au service de la famille Wuillaume-Donnet et sur lequel pesaient des soupçons. Thouvenin a fait des aveux. Il a déclaré avoir battu M et Mme Donnet à l'aide d'un tisonnier, puis il les a achevés avec un tiers-point. Au moment de son arrestation Thouvenin était en possession d'une somme de 800 marks.
Thouvenin a été conduit ce matin sous bonne escorte à Lorry-lès-Metz où il sera confronté avec les cadavres de ses victimes.
Les soupçons s'étaient d'abord portés sur autre domestique, nommé F., originaire de Lorry, qui était autrefois au service de la famille Donnet ; hier soir il avait été arrêté et conduit à Lorry où on le tenait à disposition de la police. A minuit est arrivée la nouvelle que le véritable assassin avait été découvert. F. fut aussitôt mis en liberté.
La population de Lorry se doutait d'ailleurs que le véritable coupable était plutôt le domestique qui était en dernier lieu chez le gendre de la victime.

DERNIÈRES INFORMATIONS
Metz, le 13 décembre.
L'assassinat de Lorry lès Metz. - On nous téléphone de Lorry, ce matin, 10 heures, que Thouvenin, mis en présence des corps de ses victimes, a renouvelé ses aveux. Au sortir de la maison Donnet, il a eu une attitude cynique, affectant un air gouailleur vis-à-vis de la foule.
On cherche actuellement la lime avec laquelle il a achevé ses victimes.
L'autopsie médico-légale a lieu par les soins de M. le Dr Koester, médecin d'arrondissement.

Dimanche 15 décembre 1907
Le crime de Lorry-lès-Metz
Nous avons donné hier tous les détails que nous avons pu recueillir sur ce terrible double assassinat à Lorry-lès-Metz, qui a jeté la consternation dans tout le pays de Metz. Depuis, l'arrestation du meurtrier et ses aveux n'ont fait que corroborer en grande partie, ce que nous avions rapporté hier. C'est mardi soir qu'il s'était introduit dans le grenier de la maison de ses victimes, pour achever son crime le soir suivant. M. Donnet a reçu le premier le coup fatal, porté au cou. Sa mère a été achevée à coups de talons de botte, que le misérable lui a assénés à la figure, fracassant en partie la mâchoire inférieure.
Hier matin vers neuf heures, deux landaus fermés ont amené à Lorry le parquet, les médecins légistes MM. le Dr Koester et Eyles, des agents de la police secrète et le meurtrier Léon Thouvenin, conduit menottes aux mains. Au physique le meurtrier présente un aspect assez banal. De taille assez petite, pouvant mesurer 1m. 55, Thouvenin assez malingre, fait l'impression d'un être chétif et c'est en vain qu'on cherche dans ses traits, les indices pathologiques de l'homme criminel de Cesare Lombroso.
En apparence, l'assassin fait preuve de la plus grande indifférence, et quand il quitte la voiture son regard cynique semble narguer la foule exaspérée des habitants qui entourent la maison Donnet. L'indignation générale se fait jour en cris injurieux à l'adresse du criminel et un grand gaillard de vigneron ne peut s'empêcher de lui lancer un coup de poing en pleine figure. Un brigadier de gendarmerie et trois agents de la police secrète ont toutes les peines du monde pour le préserver de la fureur publique. Il disparaît avec ses gardiens dans la maison du crime et maintenant a lieu la confrontation avec les cadavres de ses deux victimes. Elle n'amène pas beaucoup de nouveaux détails. Thouvenin réitère ses aveux et indique les différentes scènes du sombre drame qui s'est déroulé dans le cellier. De repentir point. On repart en voiture pour arriver à l'endroit où Thouvenin dit avoir jeté une lime qui lui a servi à forcer les tiroirs du secrétaire et un couteau à virole, avec lequel il a perpétré le méfait. Le meurtrier a en effet quitté la maison par une porte de derrière du côté du jardin, il a passé par les champs et les jardins et n'a rejoint la route de Devant-les-Ponts que près de la redoute. Là se trouvent des champs plantés d'arbres fruitiers et c'est dans l'un d'eux que Thouvenin prétend avoir jeté le couteau.
Le meurtrier est conduit lentement à travers les deux champs les plus proches, appartenant à MM. Hullot et Wuillaume, ce dernier, gendre de M. Donnet ; mais on n'arrive à aucun résultat. Les champs sont fraîchement labourés, il a plu abondamment hier au soir et ces averses ont facilement pu enterrer le couteau sous une couche de terre. Le meurtrier observe toujours le même mutisme apparent, seule sa bouche fait continuellement des mouvements de mastication, comme pourrait le faire un homme qui a le palais complètement desséché. Entre-temps on a tous les loisirs pour observer le meurtrier. Son visage est blême et c'est d'une voix singulièrement rauque qu'il fournit des explications sur l'endroit présumé. Les invectives du public, lancées en rude patois lorrain, le laissent absolument froid. On remarque que l'assassin porte un complet noir tout neuf et des souliers idem, qu'il a dû acheter hier avec une partie de l'argent volé.
Mais il faut procéder autrement si l'on veut arriver à un résultat. La jeunesse de l'école, une quarantaine de bambins, tous très polis, saluant les étrangers d'un gentil coup de casquette, sont amenés sur les abords des champs et sont alignés en une seule file. Les mioches se donnent la main et sur un signe de l'instituteur, dirigeant les opérations, tous partent lentement, le dos courbé et le nez baissé vers le sol. Les braves enfants prennent leur tâche au sérieux et parcourent lentement le champ. Si la situation n'était pas aussi grave, ce sérieux pourrait faire sourire.
Mais voici la note gaie. Un des gamins en a assez de cette promenade fatigante à travers les terres détrempées, il essaie de prendre la clé des champs, c'est le cas de le dire, mais une taloche vigoureuse le ramène au devoir et c'est en se frottant frénétiquement la joue qu'il continue ses investigations.
Tout à coup un cri de surprise part d'un champ voisin qui n'a pas encore été visité et M. Germain Génot, vigneron à Lorry, revient vers M. Bethmann, chef de la police secrète, et rapporte le fameux couteau à virole à manche noir. Sur la lame, longue d'une dizaine de centimètres, se trouvent encore des gouttes de sang coagulé.
M. Bethmann le présente à Thouvenin qui le reconnaît comme étant celui avec lequel il a porté les différents coups à ses victimes. C'est la principale pièce à conviction, mais la lime reste introuvable. Vers onze heures du matin, le meurtrier est reconduit à sa voiture et le triste personnage quitte la localité au milieu des huées générales.
- - -
Nous avons cherché à avoir des renseignements à Ancy sur les antécédents de Thouvenin, qui, comme nous l'avons dit, est l'aîné de plusieurs enfants. Sa mère, veuve sans aucune fortune, est en condition. Son père est mort l'année dernière. La famille habite Le Marien.
A l'école, Thouvenin était un élève très médiocre. Précédemment déjà il s'était fait remarquer par plusieurs vols. L'an dernier il avait volé une bicyclette à Pont-à-Mousson. Puis il a été condamné à huit jours de prison pour coups et blessures. Dans ces derniers temps, après qu'il eût quitté son service à Lorry-lès-Metz, il avait fait de courtes apparitions à Ancy qu'il quitta mardi par le train de 2 heures.
Thouvenin est né le 9 décembre 1889 ; il avait donc 18 ans et deux jours au moment où il a commis le crime. Grâce à cette circonstance, il passera aux assises.

Mardi 17 décembre 1907
Lorry-lès-Metz. - (Double assassinat)
Les obsèques des deux victimes de l'assassin Thouvenin ont eu lieu samedi, à 11 heures du matin, au milieu d'une participation excessivement nombreuse de la population de Lorry-lès-Metz et d'habitants des environs. Le cercueil de M. Donnet était porté par des hommes, celui de Madame Wagner, sa mère, par six femmes. L'église de Lorry était bondée d'assistants. Les deux corps ont été inhumés dans une fosse commune creusée contre le mur de l'église.
Thouvenin a de nouveau été conduit samedi sur le théâtre du crime. Il a fait des déclarations qui se trouvent être sur de nombreux points en contradiction avec ses premiers aveux, notamment en ce qui touche son entrée dans la maison, les circonstances qui ont accompagné le crime. L'instruction se continuera aujourd'hui.
Le bruit avait couru que Thouvenin s'était suicidé en prison. Cette nouvelle est entièrement fausse. Toutes les mesures ont été prises pour prévenir une tentative de suicide. Thouvenin est interné dans une cellule de sûreté et est l'objet d'une surveillance très active.

Mercredi 18 décembre 1907
Lorry-lès-Metz. - (Double assassinat)
La contagion du mauvais exemple vient de se révéler d'une manière caractéristique à propos du double assassinat commis par Thouvenin.
Une découverte faite dans les poches de ses vieux habits, prouve surabondamment, dit le Messin, que Thouvenin était hanté à l'idée de tuer. En effet, on a trouvé dans ses poches toute une série d'illustrations de crimes découpées dans les journaux français. Trois de ces descriptions illustrées ont une analogie frappante avec la manière de « procéder » de l'assassin.
Ce n'est pas la première fois que des assassins se sont laissés entraîner au crime après avoir repu leur imagination de récits circonstanciés d'affaires criminelles et de gravures représentant des scènes de meurtre.

Choix de groupe d'années : | 1838-49 | 1850-59 | 1860-1869 | > 1918 |

| Retour menu : Villages environnants | Haut de page |

raconte-moi-woippy Retour menu