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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1900 - 1901 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin LM)
Gazette de Lorraine (GdL)
Courrier de Metz (CdM)
Zeitung für Lothringen (ZL)
Metzer Zeitung (MZ)
Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)
Les articles de journaux de langue allemande (MZ, ZL et BZ) ont été collationnés et traduits par M. Jean Schmitt, président de l'association "Montigny autrefois".

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Sélection :
| 1901 |
| Groupe d'années précédentes (1897-99) | Groupe d'années suivantes (1902-03) |

Année 1900

Jeudi 11 janvier 1900
Téléphone. Les bureaux de télégraphe de Woippy et de Norroy-le-Veneur sont admis à communiquer avec les abonnés du réseau téléphonique de Metz. La taxe pour une conversation ordinaire de 3 minutes est de 25 pfennig. (LL)

Jeudi 1er février 1900
Samedi dernier, la société des Vétérans de Woippy a fêté l’anniversaire du Kaiser dans la salle Hennequin. Un concert a suivi le discours du camarade G . président. Des tableaux vivants, une pièce de théâtre ont recueilli des applaudissements nourris. On a remarqué spécialement le service rapide de la cuisine et de la cave. (MZ)

Vendredi 2 février 1900
Nous apprenons que Woippy aura sa station de chemin de fer. Les travaux commenceront au printemps. La ligne et le trajet Maizières - Devant-les-Ponts a 11 kilomètres de longueur et elle avait besoin d’une station intermédiaire qui profitera aux habitants de Woippy, Lorry, Saulny et d’autres villages. La station sera érigée à Maison Rouge. Elle servira aussi aux 400 ouvriers qui travaillent à l’usine chimique de M. Alfred Traus et qui habitent à Metz. Ils doivent faire chaque jour 10 kilomètres à pied pour se rendre à leur travail. (ZL)

Samedi 3 février 1900
Maison-Rouge près de Woippy : Nouvelle halte.
L’administration des Chemins de fer vient de décider, à la date d’hier, la création d’une halte à la Maison-Rouge. Le terrain est acheté et la construction des divers bâtiments de la halte seront terminés avant la fin de l’année ce qui permettra la mise en exploitation à une date relativement prochaine. La halte offrira l’organisation d’une petite gare avec hall pour l’expédition des marchandises. Les bâtiments de la nouvelle halte s’élèveront vis-à-vis la Fabrique lorraine de conserves alimentaires de M. Traus.
La création de cette halte est réclamée depuis longtemps par diverses voies. Elle sera fort bien accueillie dans la région et amènera certainement un développement rapide de l’industrie. En effet, pour un grand nombre des localités que desservira la halte de Maison-Rouge, jusqu’ici, les communications avec Metz présentaient de réelles difficultés. (LM)

Samedi 10 février 1900
Un journal de Strasbourg parle de Woippy et de sa fabrique chimique « qui emploierait 400 ouvriers ». Or, à Woippy, il n’existe qu’une fabrique de conserves qui emploie 50 ouvrières. (MZ)

Mercredi 14 février 1900
Mme Rœpert a installé une maternité privée à Woippy, au 34 rue de l’Eglise. Discrétion assurée (ZL)

Samedi 17 février 1900
La Chambre correctionnelle, dans sa dernière audience, a rendu le jugement suivant : le Tribunal des échevins, dans son audience du 14 février, avait condamné la femme Reiter, née Marie Maguet, de Woippy, à 5 marks d’amende, du chef d’avoir offensé la femme Renauld. Son appel contre cette sentence est rejetée. (LM)

Dimanche 4 mars 1900
Lorry-lès-Metz. Un jeune homme de Lorry conduisant une voiture de pierre à bâtir. Près du fort de Woippy, il tomba si malheureusement en voulant passer sur un tas de pierre de la route, que les roues de la voiture chargée lui passèrent sur les jambes. Le blessé a été de suite transporté à l’hôpital Bon Secours où il a succombé jeudi. (LM)

Vendredi 16 mars 1900
Tribunal des échevins, audience du 13 mars. Pour avoir injurié le sergent de police Boucheré, à Woippy, le nommé Hermann Brenner, ouvrier, encourt une amende de 5 marks ou un jour d’arrêts. (LM)

Mercredi 21 mars 1900
On nous écrit : « Nous venons vous demander l’hospitalité dans les colonnes de votre inestimable journal pour une réponse à un article du Journal agricole de Metz, daté du 10 mars courant, n° 911, intitulé « Culture des fraises », dans lequel il est dit : En engageant il y a trois ans, au nom du Comice agricole de Metz, dans une conférence à Woippy, les fraisiéristes de ladite localité et des environs à se syndiquer pour la vente de leurs fruits, nous avions de la peine à les convaincre des avantages qu’ils pourraient retirer d’une institution pareille « bien conduite ». Les opinions qui se faisaient jour parmi les habitants et qui se formulaient dans les réunions au cabaret allaient même jusqu’à prétendre entre autres que ce qu’on proposait était tenté dans le but de pouvoir augmenter les contributions.
A cet article, nous, les planteurs de fraises répondons ceci : 1° De notre mémoire, il n’y a pas eu à Woippy de conférence « an nom du Comice agricole de Metz » sur la question de nous syndiquer ; il y a eu, il y a deux ans une seule réunion dans laquelle on nous a offert des
Paniers à acheter à bon compte à condition d’en prendre une grande quantité mais il ne nous a été indiqué aucun moyen de placement de nos fruits.
Les réunions qui ont eu lieu depuis deux ans entre les planteurs pour la formation d’un syndicat ont été présidées par des personnes de la localité même, personnes intelligentes et prudentes et en qui nous avons toute confiance, et nous sommes persuadés qu’elles continueront à conduire cette institution au mieux de nos intérêts. Nous en avons déjà fait l’expérience et nous leur devons de chaleureux et sincères remerciements.
Quant à l’auteur de l’article du Journal agricole qui se pique d’honneur de nous avoir éclairés et d’avoir pris beaucoup de peine pour nous convaincre , nous lui répondons qu’il se fait une douce illusion et que malgré toutes ses bonnes intentions il ne nous a nullement éclairés ;
2° Aucune réunion n’a été tenue au cabaret, toutes les réunions tenues avant et depuis la formation du Syndicat ont eu lieu, et avec l’assentiment de Monsieur le Maire, à la mairie ;
3° Jamais personne à Woippy n’a cru ou supposé qu’un Syndicat aurait pour but ou pour effet de faire augmenter les contributions ; probablement, l’auteur de l’article aura pris cela sous son bonnet et en aura lâché le courant avec intention, courant mal placé et qui n’est jamais entré dans la tête des 180 planteurs syndiqués. (LM)

Dimanche 25 mars 1900
Thury. On nous écrit :
« Le Messin, dans son numéro du 21 mars courant, publie un article des planteurs de fraises de Woippy, en réponse au Journal agricole de Metz, du 10 mars courant, n° 6 (et non 911), dans lequel ces messieurs prétendent entre autres que, « de mémoire »,
1° il n’y a jamais eu, à Woippy, de conférence, an nom du Comice agricole de Metz sur la question de se syndiquer pour la vente de leur fruits ;
2° qu’aucune réunion n’a été tenue au cabaret et, finalement entrant dans une colère bleue, qualifient de perfide ce qui a été dit au sujet de ces réunions de cabaret ».
L’article de votre estimable et intéressant journal me vise personnellement et est de nature à nuire à l’autorité de la feuille dont j’ai l’honneur d’être le rédacteur. Veuillez donc, je vous prie, m’entendre à mon tour pour édifier vos lecteurs qui ne seraient pas dans le cas de lire la réponse du Journal agricole, en même temps pour donner un démenti formel aux assertions de ces honorables messieurs qui paraissent avoir la cervelle bien rebelle pour prétendre qu’il n’y a pas eu, à Woippy, de conférence au nom du Comice agricole de Metz pour la création d’un syndicat. Si ceux qui écrivent au nom de tous les planteurs prétendent ne s’être pas embarqués sans biscuit, je crois qu’ils auront le temps de le digérer en lisant ce que j’affirme par ce qui suit :
C’était au commencement du mois de mai 1897, que, encouragé par le président du Comice agricole de Metz, M. le conseiller intime de régence et directeur d’arrondissement Gundlach, soucieux de l’avenir de l’horticulture messine, et après m’être entendu au préalable avec M. le maire de Woippy, pour que, les convocations aux intéressés se fassent, suivant l’usage local, à temps, je me suis rendu un dimanche, après vêpres, à la mairie de Woippy, en compagnie du conférencier M. Gruenhalt, pour faire, devant une salle comble, un appel aux fraisiéristes en les engageant à profiter de l’institution du Comptoir lorrain de fruits du Comice agricole, et à se syndiquer pour le placement plus avantageux de leurs fruits. Cette assemblée était présidée par M. le maire Ladaique, et les renseignements qui nous furent fournis par des personnes que l’on doit admettre être honorables et dignes de foi, telles qu’entre autres M. le conseiller municipal Eugène Mangenot, nous donnèrent les chiffres pour nous baser sur les bénéfices réels que les fraisiéristes pourraient tirer d’un placement direct sans intermédiaires autres que le Comptoir du Comice offrant ses service gratuitement.
Ensuite, j’ai fait ressortir les avantages qu’un syndicat pareil pourrait encore retirer en entrant en rapport plu sou moins intime avec le Comice agricole (art. 15 de ses statuts), c’est-à-dire qu’en se plaçant sous son patronage, d’être sûr d’en être subventionné le cas échéant.
Quant à cette réunion, dans laquelle j’aurais offert un emballage à bon compte, ce n’était, en réalité, qu’un pourparler avec quelques planteurs.
Vouloir démentir ces faits est un procédé, j’en suis convaincu, que tout honnête homme à Woippy réprouvera, et si je prétends me piquer d’honneur d’avoir éclairé les fraisiéristes et d’avoir pris, en 1897 déjà, l’initiative de la formation d’un syndicat qui ne s’est constitué qu’en 1899, je crois par ce que le Journal agricole relate dans son numéro 6, ne pas me livrer à des commentaires malveillants et mensongers.
En réfléchissant un peu, ceux qui se permettent d’écrire au nom de tous les planteurs de fraises reconnaîtront certes qu’ils sont allés beaucoup trop loin !
Veuille agréer, etc… Erasmi, agronome. Agent-rédacteur du Comice agricole de Metz.
Inutile d’ajouter que nous insérons l’article ci-dessus en vertu du droit de réponse que possède, comme tout lecteur, M. Erasmi, mai sen lui laissant la complète responsabilité des assertions et des idées émises. (LM)

Mardi 3 avril 1900
Woippy. On nous écrit :
« Monsieur Erasmi, « agronome », agent rédacteur du Comice agricole de Metz, nous attaquait dans son journal du 10 mars dernier.
Nous lui avons riposté avec politesse et nous avons mis les choses au point.
Décidés à nous défendre jusqu’au bout, nous venons vous demander l’hospitalité dans votre journal pour lui répondre une seconde fois.
Aujourd’hui, Monsieur Erasmi prend des airs indignés, et pour répondre à notre colère bleue il entre dans une colère verte, mais en somme il bat en retraite.
Il avait affirmé trois choses, et il en lâche deux.
1° Il avait affirmé « aimablement », que le Syndicat de planteurs de fraises tenait se réunions au « cabaret ». Nous avons opposé à cette assertion un formel démenti et nous le maintenons. Sur ce point, M. Erasmi capitule, il le faut bien du reste, nous le mettons au défi de prouver son dire.
2° Il avait affirmé qu’on avait lancé le bruit que le Syndicat par lui proposé avait pour but de faire augmenter les contributions. Nous en avons ri et nous avons répliqué qu’il avait trouvé la chose sous sa calotte ou sous son bonnet. Ici, encore, M. Erasmi capitule, et il n’en parle même plus.
3° Enfin (voici que M. Erasmi paraît bien fort), il maintient solennellement qu’une conférence, an nom du Comité agricole de Metz, avait été tenue à Woippy, devant une salle comble, pour lancer l’idée d’un Syndicat de fraisiéristes qui passerait par le comptoir des fruits du Comice.
Oh ! Monsieur Erasmi, voici que nous capitulons à notre tour. Nous voici, pauvres Boers aux pieds de Chamberlain.
En effet, après avoir beaucoup réfléchi, il nous revient qu’une conférence a été tenue, si vous appelez conférence le discours muet du conférencier Gruenhalt « qui n’a pas ouvert la bouche » par la raison bien simple qu’il ne sait sans doute pas le français et qu’il avait devant lui un auditoire ignorant la langue allemande, et si cela peut vous faire plaisir, nous ajouterons que son discours muet a été couvert par les tonnerres d’applaudissements des 15 ou 20 curieux présents. Nous ne parlons pas et nous ne discutons pas les quelques paroles que vous avez pu nous dire.
En passant, une petite observation :
Pourquoi Monsieur Erasmi lui-même vient-il vendre ses fraises à Woippy, pourquoi ne les fait-il point passer par le comptoir des fruit ?
Et maintenant Monsieur Erasmi, comme vous continuez à vous faire croire à vous-même que vous nous avez éclairés et que vous vous en « piquez d’honneur », nous vous laissons à votre douce illusion.
En finissant, permettez-nous de vous remercier publiquement pour les éminents services que vous avez rendus et que vous rendez encore à l’agriculture « qui ne se souvient de vos savantes conférences agricoles ». A l’horticulture, « le Syndicat de Woippy » en est la preuve. Merci des leçons et surtout de l’exemple. Un groupe de planteurs. » (LM)

Vendredi 27 avril 1900
Tribunal correctionnel du 25 avril.
Les journaliers Joseph Simon, Nicolas Charrette, André Charaux et le maçon Joseph Gendarme, tous demeurant à Woippy, avaient été condamnés par le tribunal des échevins d’Ars chacun à une amende de 320 marks du chef d’avoir dérobé dans la forêt communale de Châtel-St-Germain, 157 petits merisiers, d’une valeur de 20 marks, et, dans un bois particulier, 148 petits arbres de la même espèce représentant également une valeur de 210 marks. En outre, le tribunal les a condamnés au paiement d’une somme de 40 marks, représentant la valeur des arbres enlevés. Contre ce jugement, les quatre accusés ont formé appel qui a pour résultat qu’ils sont acquittés du chef du second délit, tandis que la condamnation pour vol au préjudice de la commune de Châtel-St-Germain est confirmée. L’amende est donc réduite à 160 marks et l’indemnité à payer pour la valeur des jeunes arbres est fixée à 20 marks. (LL)

Vendredi 27 avril 1900
Postes.
A dater du 1er mai, l’horaire de courriers en voiture pour le service des voyageurs circulant entre Metz et les diverses localités du pays est fixé comme suit :
Metz-Woippy-Norroy-le-Veneur.
Départs de Metz à 6 h 35 du matin, midi et 4 h 20 du soir, de Woippy à 7 h 10, midi 30 et 4 h 55 ; arrivées à Norroy-le-Veneur à 8 h et à 5 h 45.
Départ de Norroy-le-Veneur à 8 h 5 du matin et à 5 h 50 du soir, de Woippy à 8 h 20, midi 40 et 6 h 35 ; arrivées à Metz à 9 h 20 du matin, 1 h 10 et 7 h 5. (LM)

Mardi 8 mai 1900
Foire de mai. Le beau temps avait amené hier une foule considérable à la foire de Metz. Durant toute la journée, on se portait littéralement place de la Comédie.
Un seul incident à signaler : un jeune homme de Woippy est tombé de l’une des balançoires installées au Jardin d’Amour. Il a reçu les premiers soins à l’hôpital d’où il a été transporté à son domicile. Son état semble assez grave. (LM)

Mercredi 9 mai 1900
Cour d’assises de la Lorraine. Dans sa première audience du 7 mai, la Cour s’est occupée de l’affaire suivante :
Le nommé Alexandre-Nicolas Pennerat, journalier, âgé de 40 ans, marié, né à Boulay, demeurant à Metz, est accusé d’avoir, le 31 janvier dernier, sur la route entre Devant-les-Ponts et Woippy, tenter de violer la nommée Marguerite S., âgée de 15 ans, de Woippy. Le prévenu n’en était pas à son coup d’essai. Il a déjà purgé deux condamnations pour attentats du même genre dont l’une à deux ans de prison, subie à l’âge de 14 ans et l’autre à huit ans de réclusion, prononcée contre lui pendant son service militaire. Aujourd’hui, les débats ont eu lieu à huis clos. Le jury déclare le prévenu coupable de l’attentat aux mœurs dont il est accusé, sans lui accorder des circonstances atténuantes. Se basant sur ce verdict des jurés, la Cour condamne P. à six ans de réclusion et à la privation de ses droits civiques pour une durée de dix ans.
Ministère public : Me Wirz, procureur. Défenseur : Me Forêt, avocat-avoué. (LM)

Jeudi 10 mai 1900
- Le feu en forêt. L’autre semaine, le feu s’est déclaré dans les bois de Bolmont près de l’étang de Norroy. Après bien des efforts, bien des peines, on réussit à l’éteindre ou plutôt à l’arrêter. On croit à l’imprudence d’un fumeur. (LL)

- Tombé d’une balançoire. Au sujet d’un accident déjà signalé, on nous écrit : Dimanche dernier, le jeune Alfred Charrette, âgé de 23ans, en se divertissant sur les balançoires du champ de foire à Metz, a été pris de vertiges et précipité dans le vide. On le releva à demi-mort, et on dut le ramener en voiture dans sa famille. Pauvre jeune homme ! il souffre horriblement ! Toutefois aucun membre, aucun organe essentiel ne paraît endommagé ; le médecin espère le sauver. Cet accident justifie une fois de plus les judicieuses observations que faisait dernièrement votre estimé journal à propos de ces fameuses balançoires. X. (LL)

Jeudi 24 mai 1900
La gelée du 20 mai. Les colonnes des journaux relatent les différents dégâts dans le pays messin, voici pour Woippy :
Vignes : Sur le plateaux élevés, il y a peu de dégâts. Dans les bas fonds, et près des cours d’eau, c’est une vraie calamité. Les treilles sont généralement intactes. Au total : moitié de la récolte déjà perdue. Détail curieux : tel cep est détruit, le voisin est intact, le troisième est partie malade, partie valide.
Fraises : Les premières fleuries sont gelées, en certains endroits seulement. Mais d’autres viendront qui remplaceront les défuntes et feront oublier le mal. Cerises, mirabelles et autres fruits : dégâts insignifiants. Les vignerons qui ne sont que vignerons sont plus à plaindre que nous. (LL)

Dimanche 1er juillet 1900
Une belle chasse à Woippy. Hier matin, M. de Ladonchamps était informé par son jardinier que le jardin avait été ravagé par des sangliers. Des couches avaient été bouleversées, des plates-bandes étaient retournées. Comme le jardin et le parc attenant sont entourés d’une grille, M. de Ladonchamps organisa immédiatement une battue. Au bout d’une heure il fut assez heureux d’abattre deux jeunes sangliers de 60 livres environ. (LL)

Mardi 17 juillet 1900
Mercredi le 25 juillet à 11 heures 1/2, chambre 9 de l’Inspection, soumission des travaux pour la construction d’un appartement de fonction à la station de Woippy. (ZL)

Jeudi 9 août 1900
On construit actuellement la station de chemin de fer de Woippy. Elle sera érigée à l’angle formé par les routes de Woippy à Clouange. Les propriétaires des terrains versèrent 3 000 marks avec garantie prise par la commune. (ZL)

Samedi 11 août 1900
Woippy. La nouvelle gare.
Les habitants de Woippy sont assurés d’une halte ou d’une gare. Les particuliers ont souscrit une somme de 3000 marks, que la commune a garantis : en ce moment on recueille l’argent ; les travaux du reste sont commencés. La nouvelle gare sera au passage à niveau de la Maison Rouge à l’angle des routes de Woippy et de Clouange. Les travaux, disions-nous, sont commencés depuis six semaines; on a commencé par bâtir... les cabinets. Et depuis ils sèchent! C’est le cas de dire que naturellement le reste viendra. (LL)

Dimanche 2 septembre 1900
Woippy. Oh les vandales! Sous ce titre on nous écrit ce matin :
« Hier vendredi c’était grande rumeur et grande émotion dans tout Woippy ; il y avait du village au cimetière, et du cimetière au village, procession ininterrompue de curieux affairés et consternés. Que s’était-il passé? Le voici :
Dans le courant de la journée, ou peut-être pendant la nuit, des malfaiteurs audacieux et sacrilèges s’étaient introduits au cimetière, et y avaient commis des actes de vandalisme abominables. Ils s’étaient attaqués de préférence aux plus belles couronnes mortuaires, ils en avaient brisé les globes, et en avaient enlevé les croix et statuettes, en métal nickelé, argenté... enfin tout ce qui semblait avoir quelque valeur.
Parfois au lieu de briser le globe que recouvrait le Christ, ils avaient ouvert les couronnes en soulevant la feuille de tôle qui les soutient en arrière, et en avaient arraché l’objet convoité. Des débris de globes, de croix, de statuettes gisent çà et là sur le sol. Une vingtaine de couronnes sont gravement endommagées.
Est-on en présence d’un acte de haine antireligieuse, ou plutôt n’a-t-on pas affaire à de misérables vagabonds qui veulent faire argent de tout ?
La police a de suite été prévenue. Espérons qu’elle saura retrouver les traces de ces voleurs d’un genre aussi nouveau qu’exécrable ». (LM)

Mercredi 12 septembre 1900
Chemin de fer électrique.
Le comité pour la construction d’un chemin de fer électrique de Metz à Woippy, Rombas et Moyeuvre-Grande, et de Moyeuvre-Grande par Rombas et Fameck à Thionville, avec un embranchement de Rombas sur Hagondange, a tenu vendredi au Luxhof une longue séance dans laquelle il a été rendu compte des mesures prises jusqu’à présent et décidé d’élaborer un mémoire où seront consignés les avantages de ces nouvelles voies de communication. Ce mémoire terminé, on convoquera à Metz, une réunion publique à laquelle seront conviés les représentants des communes intéressées, afin de discuter les voies et moyens de mener l’entreprise à bonne fin. Le Comité a déjà reçu des propositions de la part de plusieurs Sociétés d’électricité. (GdL)

Mercredi 12 septembre 1900
Accident ce matin au passage à niveau de Woippy. Lorsque la femme du garde barrière Bourgeois voulu enlever sa petite fille des voies du chemin de fer sur lesquelles elle jouait, un train express passant à grande vitesse l’a happée et tuée sur le coup. La fillette n’est que légèrement blessée. (MZ)

Jeudi 13 septembre 1900
Suite à l’accident d’hier, le Dr. Schuster de Maizières-lès-Metz s’est déplacé à Woippy pour constater le décès de Mme Bourgeois. La fillette de 1 an ½ n’a que des éraflures et une jambe cassée. L’enfant après soins, a été transportée à Ste-Blandine à Metz. Mme Bourgeois avait 31 ans et laisse 5 enfants dont l’aînée à 7 ans. (MZ)

Vendredi 14 septembre 1900
Broyée par un train. Un terrible accident s’est produit hier matin près du passage à niveau de Woippy. La femme de M. Bourgeois, garde-barrière, voulant éloigner son petit enfant de la voie, a été saisie par le train rapide et tuée sur le coup. L’enfant n’a reçu qu’une blessure insignifiante. (LM)

Vendredi 14 septembre 1900
Un terrible accident s’est produit hier matin près du passage à niveau de Woippy. La femme de M. Bourgeois, garde-barrière, voulant éloigner son petit enfant de la voie, a été saisie par le train rapide et tuée sur le coup. L’enfant n’a reçu qu’une blessure insignifiante. (LL)

Jeudi 27 septembre 1900
Le choléra! Nous ne l’avons pas mais nous en sommes sérieusement menacés.
Le fameux ruisseau de Woippy, pour lequel, depuis 7 ans et plus, la commune a engagé contre M. Weis un colossal procès, est, en ce moment où j’écris, un bourbier infect. Il s’en dégage des odeurs pestilentielles! Les riverains sont obligés de fermer leurs fenêtres, et les passants doivent se boucher le nez... les canards barbotent dans ledit ruisseau, mais pas à leur aise... les laveuses y lavent, mais il faut voir leurs mains et leur linge; les animaux y boivent mais en frémissant. Si un incendie éclatait, c’est avec des tombereaux de terre qu’on aviserait à l’étouffer.
« Bouchez votre ruisseau! » me disait quelqu’un tout à l’heure. « Facile à dire, Monsieur, mais quand un orage éclatera, quand une trombe d’eau descendra de Saulny, nous serons inondés à hauteur du premier étage ».
« Alors plaidez! » « C’est ce que nous faisons... jusqu’au bout, puisque nous sommes... à Leipzig »
Savez-vous, lecteurs, que le ruisseau de Woippy est alimenté par deux sources : l’une venant de Lorry, des terres de M. Weis, l’autre de Saulny. M. Weis retient la source de Lorry et on nous dit: « La source de Saulny vous suffit ». très bien, mais voici que M. Weis fait remonter au fort de Saulny la source de Saulny d’où conclusion : gens de Woippy! c... de soif... ou du choléra!!
Pas gai! bien triste! il y a de quoi pleurer!...
En finissant : je ne suis ni juge, ni avocat, ni président, ni directeur, ni ingénieur, ni médecin, ni rien.
Mais voici mon vœu : je voudrais qu’à l’heure actuelle... subitement... comme une bombe... avocat, président, directeur, ingénieur, médecin, chef de police... tombent sur Woippy, mettent dix minutes à traverser le village, en longeant le ruisseau... ils en rapporteraient... je ne vous dis que çà... un nez!!!... mais un nez!!!... ou plutôt ils verraient clair... et sentiraient... (LM)

Mercredi 3 octobre 1900
Postes. A partir du 1er octobre, l’horaire des courriers pour le service des voyageurs circulant entre Metz et diverses localités de la campagne sera le suivant :
Metz-Woippy-Norroy-le-Veneur.
Départs de Metz 6 h 35 du matin, midi et 4 h 20 de l’après-midi ; de Woippy à 7 h 10, midi 30 et 4 h 55 ; arrivées à Norroy-le-Veneur à 8 heures et 5 h 34.
Départs de Norroy-le-Veneur à 8 h 5 du matin et 5h 50 de l’après-midi ; de Woippy à 8 h 50, midi 40 et 6 h 35 ; arrivées à Metz à 9 h 20, 1 h 10 et 7 h 5. (LM)

Mercredi 7 novembre 1900
Le sieur Schwartz, 55 ans, travaillait ce matin aux travaux de démolition et de reconstruction d’une partie de la ferme Ste-Agathe quand soudain tout un pan de mur vint à s’écrouler, l’ensevelissant et l’écrasant. (LL)

Mercredi 7 novembre
M. Schwartz, âgé de 55 ans, vient de mourir à Woippy dans des conditions particulièrement douloureuses.
M. Schwartz, connu dans le pays comme un ouvrier très rangé et très laborieux, travaillait hier matin à la ferme de Sainte-Agathe, dont une partie vient d’être démolie et va être reconstruite.
Il était occupé au pied d’un pan de mur, lorsque tout à coup un craquement se fit entendre, le mur s’abattit sur lui et lorsqu’on le retira des débris amoncelés, M. Schwartz avait cessé de vivre. Il jouissait dans le pays de la meilleure réputation et de l’estime de tous et la population du pays n’a ménagé aucune preuve de sympathie à sa veuve et aux enfants si douloureusement plongés dans le deuil. (LM)

Samedi 10 novembre 1900
Distinction. La fabrique lorraine de conserves alimentaires Alfred Traus, de Maison-Rouge, près Woippy, vient d’obtenir la médaille d’or à l’Exposition internationale de l’art culinaire de Francfort.
C’est la plus haute récompense qui ait été accordée par le jury aux produits de ce genre. (LM)

Mardi 25 décembre 1900
Vente aux enchères d’un moulin à Woippy appartenant à M. Jacob Neu, de Woippy. Le 2 janvier 1901 au café Evrard. Cet ancien moulin se trouve sur la route de Briey et comprend une maison d’habitation, un café, une grange, des écuries, jardin, avec tous ses accessoires. Le tout d’environ 7 ares et 80 centiares de superficie. (MZ)

Samedi 29 décembre 1900
Halte. Les travaux de construction de la gare de Woippy avancent avec une sage lenteur qui met la patience des intéressés à une rude épreuve. On espérait que cette halte pourrait être ouverte au public le 1er janvier, mais il est probable qu’il y aura un nouvel ajournement. (LM)

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Mardi 25 décembre 1900
Amtsstube des Kaiserl. Notars Heinrich Jacob CULLMANN in Metz, Goldkopfstrasse (rue de la Tête-d’Or) 11-13.
Adjudication d’un Moulin situé à Woippy près Metz, appartenant à M. Jacques Neu, de Woippy. Le mercredi 2 janvier 1901, à 1 heure de l’après-midi, à Woippy, dans l’auberge de M. Evrard, par Me Cullmann, Notaire à Metz.
Désignation. – Village de Woippy.
L’ancien moulin, situé à Woippy-lès-Metz, sur la route de Briey, comprenant aussi maison d’habitation, bâtiment d’exploitation, grange, écurie, jardin, aisance et dépendances, le tout d’une superficie d’environ 7 ares 80 centiares, section B, numéros 581, 582, 583 et 594 du plan.
Aux conditions du procès-verbal d’adjudication.

Dimanche 27 janvier 1901
Vente aux enchère publiques de Trois belles pièces de terre situées bans de Devant-les-Ponts et Woippy, dont une village de Devant-les-Ponts, contenant 1 hectare 20 ares, aboutissant sur deux routes et pouvant servir de terrain à bâtir ou de chantier. Le mardi 29 janvier 1901, à 2 heures de l’après-midi, à Devant-les-Ponts, chez M. Millet, aubergiste, par le ministère de Me HAMM.

Mercredi 30 janvier 1901
Le 26 janvier dernier, on a fêté l’anniversaire du Kaiser dans les locaux du cafetier Hennequin à l’initiative de la Société des Vétérans. Beaucoup de monde et plus de places libres. L’orchestre, sous la direction de M. Perquin a donné le meilleur de lui-même. Le président de la Société, M. Lohr, a fait un court discours, puis l’hymne national et la présentation de tableaux vivants précédèrent une pièce de théâtre humoristique. Un bal s’est tenu jusqu’aux premières lueurs du matin. (ZL)

Mercredi 30 janvier 1901
L’anniversaire impérial a été très brillamment célébré vendredi soir par la Société des anciens militaires de Woippy dans la salle de M. Hennequin. Un excellent orchestre sous la direction de M. Perquin a prêté son concours à la fête qui ne s’est terminée que fort avant dans la nuit. (LM)

Vendredi 1er février 1901
Maison d’accouchement particulière. Bon accueil dans la famille. Mme Roeper, Woippy près Metz. Rue de l’Eglise n° 34. Discrétion absolue. » (LL)

Dimanche 10 février 1901
« Remerciements.
Nous remercions bien sincèrement les nombreuses personnes qui, à l’occasion de la mort de nos bien-aimés fils Joseph Baugenez et Jules Lurion nous ont donné tant de marques de sympathies et de condoléances.
Nous adressons un chaleureux hommage surtout aux Jeunes gens de Woippy et des annexes et aux Membres de la Société chorale qui se sont admirablement comportés dans cette douloureuse circonstance.
Sur le double cercueil de nos deux chers fils frappés de mort en un seul et même jour, ils ont déposé, avec une double et magnifique couronne, le tribut généreux de leur fraternelle affection et de leurs chrétiennes prières.
Merci ! deux fois merci !
Les familles BAUGENEZ et LURION de Woippy. » (LL)

Vendredi 22 février 1901
Il est porté à la connaissance publique que la fièvre aphteuse qui s’était déclarée parmi le bétail de la commune de Woippy, et parmi le bétail et les porcs de la commune d’Ars-Laquenexy, est éteinte. (LM)

Dimanche 24 février 1901
Amtsstube von Notar Dr. FRENCKEL zu Metz, Bärenstrasse (rue aux Ours) 3.
Vente d’un beau Train de culture à St-Eloy-au-Château, commune de Woippy.
Le lundi 14 mars 1901, à 10 heures du matin, M. LAPOINTE, propriétaire-cultivateur, fera vendre, par le ministère de Me FRENCKEL, Notaire à Metz, son beau train de culture, se trouvant à la ferme Saint-Eloy-au-Château, commune de Woippy, à 2 kilomètres de Metz, et se composant de :
14 chevaux, parmi lesquels 1 étalon, 1 jument pleine ; 26 bêtes à cornes, dont 8 vaches suivies de leurs veaux ; 8 porcs, 40 moutons, volailles ; 6 voitures, 1 phaëton, 1 charrette à lait, 2 faucheuses, 2 ratisseuses, 1 semoir à grains, des charrues, etc., bascule, 2 grandes bâches à colza, 1 machine à vapeur de 7 atmosphères avec batteuses (Dupuis), 1 bat-trèfle, 2 hache-paille, transmission, 1 forge.
Meubles : Bois de lits, matelas, plumons, armoires, pendules, tables et autres objets.
A crédit jusqu’au 11 novembre 1901, 5% en sus.

Samedi 9 mars 1901

Avis. Me référant à mon avis du 7 de ce mois, n° 668, concernant les opérations de recrutement de l’année courante, je porte ci-après les circonscriptions de révision à la connaissance publique.
(…) 10ème journée à Metz , le 2 avril 1901. Communes : Amanweiler, Augnuy, Borny, Chieulles, Devant-les-Ponts, Longeville, Lorry b. Metz, Mey, Moulins, Plappeville, Sainte-Marie-aux-Chênes, Saint-Privat-la-Montagne, Saint-Julien, Saulny, Scy-Chazelles, Vallières, Vantoux, Vany, Woippy.
MM. les Maires voudront veiller à ce que les dates des opérations de recrutement soient publiées dans chaque commune.
A surplus, je recommande de nouveau la stricte observation des prescriptions de mon avis du 7 février 1901, n° 668.
Metz, le 25 février 1901. Le Directeur d’arrondissement, Comte de Villers.

Samedi 23 mars 1901
Maison-Rouge.
L’arrêt des trains à la halte de Maison-Rouge. Voici quelques rectifications au tableau des arrêts des trains à la halte de Maison-Rouge, récemment publiés : (LM)
Direction Metz-Thionville-Moyeuvre.
Direction Metz-Thionville-Moyeuvre. Direction Thionville-Moyeuvre-Metz
Train n° 321 matin 5 h 47 Train   n° 310 matin 7 h 29
  n° 981   8 h 18   n° 252   10 h 39
  n° 331 après-midi 12 h 34   n° 310 après-midi 12 h 38
  n° 985   2 h 54   n° 336   5 h 30
  n° 415   8 h 19   n° 340   7 h 49
          n° 406   8 h 59
          n° 1516   6 h 49

Vendredi 29 mars 1901
Les neiges et la culture. De violentes chutes de neige se sont produites, ces jours derniers, dans notre localité. Depuis quelques jours déjà des gelées très fortes pour la saison et un vent glacial ont arrêté, momentanément, les travaux des champs et des vignes. Par suite, les travaux sont très en retard ; aussi profite-t-on des quelques bons quarts d’heure que la température nous laisse pour courir aux champs et, lorsque l’on est pressé, bien entendu, on prend les chemins le plus courts, chemins ou sentiers qui ne sont pas toujours commodes et même quelquefois dangereux.
Ainsi, l’autre jour, un employé de Woippy a failli se noyer dans le ruisseau de Saulny par suite d’un étourdissement ou d’un faux pas en passant sur une passerelle, il est tombé au milieu du ruisseau, assez profond à cet endroit ; fort heureusement, il est parvenu à se cramponner aux herbes et a pu se retirer après plusieurs tentatives.
Des gens charitables de Saulny lui ont donné les premiers soins et, après avoir changé ses habits mouillés contre des secs, un voiturier de bonne volonté l’a ramené à son logis. Espérons qu’il en sera quitte pour un bain froid et que quelques jours de repos suffiront pour son rétablissement. (LM)

Dimanche 7 avril 1901
- Dernières informations. Metz, le 6 avril.
Un crime. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons l’assassinat de Madame veuve Nicolas Watrin, âgée de 82 ans, aubergiste, route de Thionville. Nous donnerons des détails dans à notre prochain numéro. (LL)

- Le crime de Maison-Neuve
Un crime affreux a été commis à Maison-Neuve près de Woippy. Mme veuve Watrin, aubergiste, âgée de 82 ans, a été trouvée hier matin dans son lit, le crâne fracassé.
La gendarmerie a été immédiatement prévenue et la parquet de Metz s’est transporté sur les lieux hier dans l’après-midi, afin de procéder à une enquête. Les soupçons se sont portés immédiatement sur le propre fils de la victime, âgé de 51 ans. Les soupçons ont motivé son arrestation, mais les soupçons ne sont pas encore absolument fondés. L’instruction continue. (LM)

- Meurtre à Woippy.
Une femme de 82 ans a été assassinée, la veuve Watrin, de Maison-Neuve. On soupçonne que le meurtrier soit son fils, qui a été arrêté. L’acte s’est passé dans la nuit du jeudi au vendredi. Il a été découvert par un gamin qui l’a signalé au maire qui à son tour a mis les autorités au courant. Mélanie Watrin, née Wachs, était veuve depuis 1879 et habitait avec son fils Victor, âgé de 50 ans, et un valet de ferme, dans la même maison. Ils tenaient un café connu sous le nom de la « Maison Wachs » à la Maison Neuve, la première maison à gauche sur la route de Thionville. La vieille femme a été assassinée dans son lit avec une arme non coupante, mais le crane était ouvert. La fille de la morte, mariée, habitant Devant-les-Ponts, avait de très bonnes relations avec sa mère, alors que son frère Victor était un véritable ivrogne. Il avait continuellement des disputes avec sa mère. Le fils est célibataire et jeudi soir, Victor revint à la maison complètement saoul. On ne sait pas ce qui s’est passé. Le cadavre de la pauvre femme sera autopsié aujourd’hui, le meurtrier étant resté sur place. Plainte a été déposée par le beau-frère de Devant-les-Ponts, une personne très respectable. (MZ)

- Assassinat de la veuve Watrin, cafetière à la Maison Neuve. Elle avait 82 ans et a été trouvée ce matin, baignant dans son sang dans son lit. Les autorités judiciaires et policières se sont rendues immédiatement sur place pour les constats d’usage. La maison se trouve sur la route de Thionville, dans un complexe d’autres habitations, non loin du passage à niveau. La veuve Watrin était née Mélanie Wachs et avait perdu son mari en 1879. Elle vivait avec son fils Victor, âgé de 50 ans, célibataire, et un valet. Une fille, mariée à Devant-les-Ponts, venait de temps à autre la voir. Le fils Victor est un ivrogne et est continuellement en dispute avec sa mère. C’est la raison pour laquelle la fille et le gendre ont quitté la maison. Il y a eut probablement meurtre et vol. La maison est souvent visitée par de la racaille qui y trouve un refuge. Il est possible que le meurtre ait été commis par l’un d’eux. Certains prétendent que le fils avait une vie dissolue, mais qu’il n’était pas capable de commettre un crime. Le café est connu sous le nom de « Maison Wachs ». La décédée est née à Metz, au café dénommé « le Cheval noir » aujourd’hui « Hans » dans la rue du Pontiffroy. Ses parents étaient originaires de la région de Thionville et ne parlaient pas le français. Elle connaissait les deux langues. (ZL)

Lundi 8 avril 1901
- Le crime de la Maison Neuve. Nous avons brièvement signalé ce matin qu’un crime affreux vient de jeter l’épouvante à Devant-les-Ponts, à Woippy et dans tout le voisinage de la Maison Neuve.
« La veuve Watrin est assassinée ! ». Tel et le mot sinistre qui courait vendredi matin de bouche en bouche. A deux kilomètres de Metz, sur la grande route de Thionville, tout proche de la Maison Neuve, se trouve, un peu isolée, la maison bien connue sous le nom d’ « auberge Wax ». La propriétaire, veuve Nicolas Watrin, née Mélanie Vax, âgée de 82 ans, a été, hier matin, vendredi, trouvée dans son lit assassinée et baignée dans son sang. La victime a été frappée au front ; elle a dû succomber dès le premier coup qui lui fut porté par son agresseur, sans qu’il lui fut possible de se débattre ou tout au moins d’appeler du secours. Le coupable est entré, dit-on, par la fenêtre qui donne sur le jardin, et il aurait essayé ensuite de faire disparaître les traces de ses pas. Deux voyageurs qui ont couché dans l’auberge Vax racontent qu’ils ont entendu marcher dans la maison toute une partie de la nuit, mais ils supposaient que d’autres voyageurs allaient et venaient. Quel est le criminel ? Quel est le mobile du crime ? La justice sans doute ne tardera pas à résoudre cette double question.
L’auberge Vax était fréquentée par toutes sortes de voyageurs, surtout par ceux qu’on appelle les roulants, marchands de faïences, marchands de chiffons, marchands de moutons, et… mendiants. Lesdits voyageurs, moyennant 10 ou 20 pfennigs, trouvaient chez la mère Vax l’hospitalité de la nuit dans une écurie, dans un grenier, ou dans une mauvaise chambre.
Chose curieuse, malgré son grand âge, la mère Watrin, encore vive et alerte, savait se débrouiller au milieu de tout ce monde, et… se faire payer. Serviable et bienveillante, elle avait du reste pitié des miséreux, et volontiers leur rendait service. Faut-il chercher le coupable dans ce monde des « allants et venants » ? Faut-il le chercher moins loin, hélas !
La gendarmerie qui est venue sur place faire une première enquête, a arrêté et emmené le fils Watrin, âgé de 50 ans, vieux garçon qui habitait avec sa mère. Le fils Watrin, né en 1851, avait gardé la nationalité française ; mais il était revenu se fixer à Maison Neuve. Plusieurs fois il a été expulsé. Mais finalement on ne l’inquiétait plus. On n’ose pas s’arrêter à la pensée qu’il puise être le coupable… On colporte à ce sujet toutes sortes d’affirmations et de racontars qui ont besoin d’être contrôlés et vérifiés. (LL)

- Le crime de la Maison-Neuve. Tout proche de la Maison-Neuve se trouve, un peu isolée, la maison bien connue sous le nom d’ « auberge Vax ».
La propriétaire, veuve Nicolas Watrin, née Mélanie Vax, âgée de 82 ans, a été, hier matin, vendredi, trouvée dans son lit assassinée et baignée dan son sang.
La victime a été frappée au front ; elle a dû succomber dès le premier coup qui lui fut porté par son agresseur, sans qu’il lui fut possible de se débattre ou tout au moins d’appeler du secours.
Le coupable est entré, dit-on, par la fenêtre qui donne sur le jardin, et il aurait essayé ensuite de faire disparaître les traces de ses pas.
Deux voyageurs qui ont couché dans l’auberge Vax racontent qu’il sont entendu marcher dans la maison toute une partie de la nuit, mais ils supposaient que d’autres voyageurs allaient et venaient.
Quel est le criminel ? Quel est le mobile du crime ? La justice sans doute ne tardera pas à résoudre cette double question.
L’auberge Vax était fréquentée par toutes sortes de voyageurs, surtout ceux qu’on appelle les roulants, marchands de faïences, marchands de chiffons, marchands de moutons, et... mendiants. Lesdits voyageurs, moyennant 10 ou 20 pfennig, trouvaient chez la mère Watrin l’hospitalité de la nuit dans une écurie, dans un grenier, ou dans une mauvaise chambrette.
Chose curieuse, malgré son grand âge, la mère Watrin, encore vive et alerte, savait se débrouiller au milieu de tout ce monde, et... se faire payer.
Serviable et bienveillante, elle avait du reste pitié des miséreux, et volontiers leur rendait service.
Faut-il chercher le coupable dans ce monde des « allant et venant » ?
Faut-il le chercher moins loin, hélas ! ?
La gendarmerie qui est venue sur place faire une première enquête a arrêté et emmené le fils Watrin, âgé de 50 ans, vieux garçon qui habitait avec sa mère.
Le fils Watrin, né en 1851, avait gardé la nationalité française ; mais il était revenu se fixer à Maison-Neuve. Plusieurs fois il a été expulsé. Mais finalement on ne l’inquiétait plus.
On n’ose pas s’arrêter à la pensée qu’il puisse être le coupable... On colporte à ce sujet toutes sortes d’affirmations et de racontars qui ont besoin d’être contrôlés et vérifiés.

Mardi 9 avril 1901
Autopsie de la veuve Watrin par le Dr. Meisel et son assistant le Dr. Weiss, en présence du procureur impérial Kieffer et de son greffier Rinckenbach. Le fils a été mis en présence du corps de sa mère. Lors du voyage du retour, il aurait dit à la personne qui l’accompagnait : « C’est vrai, je n’ai pas tremblé ». (ZL)

Mardi 10 avril 1901
- Confrontation du fils Watrin avec le cadavre de sa mère, hier samedi. L’entrevue a eu lieu avant l’autopsie. (MZ)

- Le crime de Maison-Neuve. L’autopsie médico-légale du corps de Mme Watrin a été pratiquée samedi après-midi par MM. les docteurs Meinel et Weiss, conseillers d’hygiène. M. Kieffer, procureur général, et M. Rinckenbach, greffier, étaient présents. Le fils de la victime a été mis en présence du corps de sa mère. On assure que le crime a été commis avec un maillet qui aurait été fendu par la violence du coup. (LM)

- (….) Dans la nuit suivante, des marchands de faïence ambulants étaient venus se reposer dans l’auberge et l’avaient quittée vers six heures du matin. L’établissement était très fréquenté par tous les vagabonds des environs. Souvent, toute une bande de ceux-ci s’y mettaient à l’abris des recherches policières. (CdM)

« Remerciements.
La famille LOHS remercie toutes le personnes, notamment les habitants de Woippy, qui ont bien voulu assister à l’enterrement de Madame veuve WATRIN, née VAX.
Maison-Neuve, 8 avril 1901. » (LL)

Dimanche 14 avril 1901
Amtsstube des Notars Justizrat HAMM, in Metz.
Adjudication volontaire pour cause de cessation d’exploitation d’une Belle propriété située à Bellevue (route de Metz à Clouange, à 4 kilomètres de Metz et environ 800 mètres de la nouvelle station de chemin de fer de Woippy), appelée « Château de Bellevue », comprenant maison de maître avec dépendances et beau jardin d’environ 3 hectares, planté de milliers d’arbres fruitiers, le tout entouré de murs et d’une Maison sise à Bellevue et Terres et Prés, sis au ban de Woippy et Norroy-le-Veneur.
Le mercredi 24 avril 1901, à 2 heures de l’après-midi, à Bellevue, chez M. ESSEL, aubergiste.
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Le même jour, à 9 heures du matin, au Château de Bellevue, Vente volontaire d’unmobilier, train de culture et matériel de jardinier.

Mardi 16 avril 1901
La halte de chemin de fer à Woippy sera ouverte le 1er mai au service des voyageurs, des bagages et des colis de grande vitesse. (LM)

Samedi 20 avril 1901
Woippy-Norroy. (Le courrier). On nous écrit : Le bruit commence à se répandre que l’ouverture de la gare de Woippy amènera la suppression du courrier en voiture Metz-Woippy-Norroy. C’est à n’y pas croire, ce serait alors le progrès à rebours ! Sans doute, il y a toujours profit et avantage à posséder une halte, une gare, et c’est vexant de voir le train filer sans arrêt sur votre territoire, au bas de vos vergers. Les habitants de Woippy l’ont bien compris, et la souscription ouverte parmi eux a eu du succès ; ils y sont allés généreusement de leur bourse. Mais dans le cas présent, si l’inauguration de la halte de Woippy, entraîne la disparition du courrier auquel ils sont si bien habitués, leur déception sera amère ; ils regretteront fort leur courrier et leur argent. Si on les consultait, si l’on ouvrait au plébiscite, je suis convaincu qu’au veto secret aussi bien qu’à mains levées, ils se prononceraient sans exception pour le maintien du courrier ; le choix ne serait pas douteux, j’en réponds. Pour qui connaît un peu la topographie des lieux, la situation de la gare nouvelle, il ne peut pas y avoir le moindre doute.
Et Norroy-le-Veneur ! C’est précisément au moment où ce village prend de l’importance, où sa population augmente de façon sensible, qu’on le délaisserait, qu’on le priverait de toute communication ! Il est assourdi par le sifflet des locomotives, par le roulement des wagons, à droite, à gauche, au nord, au sud. Mais d’aucuns de ces chemins de fer qui l’entourent et l’enserrent maintenant, il ne peut tirer profit. Ces sifflets-là ne font que le narguer.
Nous invitons l’administration de la poste, toujours si bienveillante et si empressée, à prendre de plus amples information, et à tenir compte du vœu unanime de nos populations. De grâce, Monsieur le Directeur des postes, laissez-nous notre courrier. La charge qu’il impose à votre administration n’est, à bien compter, guère lourde. N’allez pas pour si peu, indisposer toute une population. A deux pas de Norroy s’achève un fort, qui sera bientôt occupé ; officiers, civils, ouvriers, commerçants, affluent déjà. Interrogez qui vous voudrez, vous n’entendrez qu’une réponse : Laissez-nous notre courrier.
Un groupe d’habitants de Norroy et de Woippy. (LL)

Mercredi 24 avril 1901
Adjudication le 30 avril à 9 h ½ à la mairie pour la remise en état du lavoir. Le maire : Ladaique. (ZL)

Mercredi 1er mai 1901
La nouvelle gare de Woippy établie sur la ligne de chemin de fer Metz-Thionville, éloignée de 3, 043 km de la station de Devant-les-Ponts et de 6,383 km de celle de Maizières, sera ouverte le 1er mai courant au service des voyageurs, des bagages et des expéditions par grande vitesse.
Metz le 22 avril 1901. Pour le Directeur d’arrondissement, Lautz. (LM)

Jeudi 2 mai 1901
Par suite de l’ouverture de la halte de Woippy, le courrier qui faisait le service à midi entre Metz et Woippy est supprimé. (LL)

Jeudi 9 mai 1901
- La ligne de chemin de fer Devant-les-Ponts - Woippy est ouverte depuis 8 jours mais n’a pas été beaucoup utilisée. On pensait que dimanche dernier la foire de mai attirerait un certain nombre de clients, mais non! Et pourtant Woippy est un joli village de 1 000 habitants et peut être le départ de belles excursions. L’Hôtel de la gare Flérès peut fournir une restauration impeccable. Le village possède aussi un autre restaurant « Hennequin », bien situé, avec un grand local avec jardin, près de l’église. Enfin encore un autre, près de ruisseau « Le Lion d’Or » tenu par M. Evrard.
La salle d’attente de la station est le double de celle de Châtel-St-Germain mais il manque encore des sièges. (MZ)

- Par ordonnance du Gouverneur d’Alsace-Lorraine, la dénommée Johana-Maria Liechty, née le 8 novembre 1892 à Woippy, demeurant actuellement à Cologne, pourra porter désormais le nom de « Ladermann ». (MZ)

Mercredi 15 mai 1901
Tournée de confirmation. Sa grandeur Mgr Schrod, évêque-suffragant de Trèves, arrivera à Metz le jour de l’Ascension au soir, pour commencer, le lendemain, accompagné de M. Karst, vicaire capitulaire, la première tournée de confirmation dans l’archidiaconé de Metz.
Voici l’itinéraire de cette tournée : ... vendredi 24 : Woippy. (LL)

Mardi 21 mai 1901
Téléphone. Les abonnés au téléphone dont les noms suivent ont été reliés au réseau téléphonique.
684. A. Alt, propriétaire, Woippy, 45 rue de l’Eglise. Magasin, 3 rue de la Petite-Boucherie, Metz. 685. A. Alt, quincailler pour bâtiments et installation d’eau, 1-3, rue de la Petite-Boucherie , Metz (LL)

Mercredi 29 mai 1901
Téléphone. Les bureaux téléphoniques publics établis à Devant-les-Ponts, Montigny-lès-Metz, Plappeville et Woippy ont été admis à communiquer avec les localités suivantes. Nous indiquons entre parenthèses la taxe en pfennigs prélevée pour chaque localité : Algrange (20), Ars (20), Dieuze (40), Forbach (25), Grossblittersdorf (50), Hagondange (20), Hayange (20), Kurzel (20), Maizières-lès-Metz (20), Morhange (25), Oberhomburg (25), Phalsbourg (50), Rémilly (20), Rombas (20), Sarrebourg (50), Sarreguemines (50), Saint-Avold ( 25), Sierck (25), Thionville (20), Uckange (20).
La taxe entre Montigny, d’une part, et Devant-les-Ponts, Plappeville et Woippy d’autre part, est de 20 pf. pour une conversation ordinaire de trois minutes. (LL)

Vendredi 7 juin 1901
La campagne de fraises bat son plein à Woippy, et de grandes quantités sont chargées à la gare de Woippy nouvellement construite. Metz est donc déchargé de ces envois qui vont beaucoup en France. (MZ)

Samedi 8 juin 1901
Les fraises. L’expédition des fraises est déjà commencée. A dater de cette année, le gros de l’expédition s’effectuera par la nouvelle gare de Woippy. (LM)

Annonce : « On demande Un cocher sérieux.
S’adresser à la Fabrique de Conserves alimentaires A. Traus, à Maison-Rouge, près Woippy. »

Jeudi 13 juin 1901
La station de chemin de fer est très pratique pour l’envoi des fraises. Chaque jour, de grandes quantités partent dans toutes les villes d’Allemagne. Le prix actuel est de 24 pf. la livre, prix convenable. Les quetsches sont malades cette année et beaucoup de ces fruits serviront d’aliments aux cochons. (ZL)

Jeudi 4 juillet 1901
Victor Watrin, 51 ans, accusé d’avoir assassiné sa mère se retrouve devant la Cour d’Assise. Il demeurait à la Maison-Neuve, commune de Woippy. Watrin avait opté pour la France, puis était revenu à Woippy et expulsé vers la France. Il revenait souvent à Woippy voir sa mère et petit à petit, il s’est installé chez elle. Le 4 avril dernier, il avait été chargé par sa mère d’aller à Metz chercher du pain et de l’eau de vie. Revenu vers 9 h du soir, il est allé se coucher. Il déclare que ce jour il n’était pas saoul et n’avait pas eu de dispute avec sa mère, comme à l’accoutumé. Sa mère couchait au rez-de-chaussée, lui à l’étage et le jardinier valet Hannès au deuxième étage. Il se serait levé le lendemain vers 7 h ½ , est descendu et a remarqué le désordre dans la chambre de sa mère avant de la trouver morte dans son lit. Il aurait appelé au secours et c’est Hannès qui est venu et qui a prévenu le beau-frère de Watrin. Toutes les portes de l’immeuble étaient ouvertes et deux vitres de la chambre mortuaire étaient brisées.
L’autopsie pratiquée sur Mme Watrin découvrit que celle-ci portait des blessures à la tête provenant de plusieurs coups. La cervelle était écrasée. On a trouvé dans la pièce un marteau de bois portant des traces de sang. L’accusé prétend qu’il n’y avait pas de marteau quand il a découvert sa mère. Le jardinier reconnaît la véracité des faits apportés par Watrin, sauf que lorsqu’il était revenu de Metz, il serait entré dans la chambre de sa mère en disant « Voilà le pain et le schnaps ». Puis il demanda à sa mère de lui donner de cette eau de vie et sa mère lui aurait répondu « Vas-t-en, cochon, tu ne peux plus tenir sur tes jambes ». Puis il l’entendit monter et descendre à plusieurs reprises les marches de l’étage. Il a entendu « Vas-t-en. Tiens voilà la bouteille, elle te portera malheur ». La bouteille fut retrouvée vide dans la pièce aux provisions. Les disputes entre mère et fils étaient continuelles, la mère reprochait à son fils son intempérance. Ceci fur confirmé par les déclarations de la nièce de Mme Watrin, Mme Jungblut. Le témoin Wintriger confirma aussi les faits. D’autres témoins l’ont vu saoul le soir de la tragédie. Le témoin Graff avait prédit « la veuve Watrin ne pourra pas d’une manière naturelle, elle reçoit trop de canailles dans sa maison ». Le témoin Seignert prétend que la veuve Watrin et son fils étaient très pauvres, qu’elle avait vu la mère battre son fils qui ne se défendait pas. La femme Capronyme dit « que le mendiant Graf était entretenu par la veuve Watrin ». Les jurés ont déclaré le fils non coupable et il a été relaxé de l’accusation. Watrin fils était défendu par l’avocat Dr. Grégoire. (MZ)

Jeudi 4 juillet 1901
L’ouvrier Watrin passe aux assises, accusé du meurtre de sa mère. Autrefois, il avait opté pour la France mais il est revenu en Lorraine clandestinement plusieurs fois. Il prétend avoir, le 4 avril dernier, été envoyé par sa mère à Metz faire l’achat de pain et d’alcool. Revenu vers 9 heures du soir, il a rencontré sa mère à la cuisine et lui a remis les achats. Il s’est couché entre 9 h ½ et 10 heures. Il n’était, dit-il, pas saoul comme d’habitude, mais était entré en dispute avec sa mère parce que celle-ci lui avait refusé de l’alcool. La mère couchait au rez-de-chaussée, Watrin au premier étage ainsi que le valet Hannès.
Le lendemain, en descendant à 7 heures, il aurait constaté un grand désordre dans la chambre de sa mère et trouvé celle-ci morte dans son lit. Toutes les portes de l’habitation étaient ouvertes et une vitre avait même été cassée à une fenêtre donnant sur un petit jardin. Watrin se rendit alors chez le maire pour signaler ce qui était arrivé. Watrin est souvent en dispute avec sa mère qui lui reproche son intempérance. Il aurait dit à plusieurs reprises : « Si seulement elle crevait ». Watrin n’aurait rien entendu durant cette nuit tragique, sa chambre donnant sur l’arrière. La veuve avait la tempe gauche fracassée et portait d’autres blessures sur le corps. Le cerveau était complètement détruit. Un marteau en bois a été trouvé dans le cellier, portant des traces de sang, mais on ne sait pas s’il s’agit de sang humain ou d’animal.
Puis suit la description de l’état de la chambre, faire par un policier Keller, le premier sur les lieux. Il a trouvé dans la chambre de la morte une chemise, un col et des manchettes appartenant au fils Watrin. Celui-ci reconnaît avoir donné la veille, des objets à sa mère pour qu’elle les lui repasse. Un client du bistrot rapporte que Hannès, âge de 72 ans et infirme, était le soir dans la cuisine avec la veuve et qu’il se mit au lit à 10 heures. Le marchand de vaisselle Jungblutt raconte que vers 10 heures, la veuve aurait dit à son fils : « Tiens, voilà du schnaps ! Vas-t-en, tu ne tiens plus debout, espèce de vaurien ». On a trouvé la bouteille vide dans le cellier. A 6 heures 30 du matin, un certain Wintringer voulut apporter dans la maison à Watrin, un sac contenant des os et des peaux. Wintringer était accompagné par un autre femme, plus jeune. Toutes les portes étaient closes et les deux se mirent à frapper à la porte. Watrin fils vint leur ouvrir, les fit entrer dans la chambre mortuaire, releva le drap, montra sa mère et dit : « Elle est morte ».
Tout laisse à croire que Watrin a tué sa mère dans son lit en lui portant des coups de marteau.
En 1891, il avait été déjà expulsé vers Pompey pour entrée clandestine en Lorraine.
Tout le monde, y compris la fille de Mme Watrin et son gendre, M. et Mme Lohs, sont d’accord pour affirmer que le fils vivait en mauvaise intelligence avec sa mère. Mais d’autres déclarent aussi que la veuve recevait toute sorte de racaille. La maison est dans un état lamentable et mal entretenue. Watrin, dans sa jeunesse était policier en France.
L’accusé ayant été reconnu innocent par les jurés a été remis en liberté. Aucune charge précise ne peut être relevée contre lui. Le jury était M. Kieffer et la défense assurée par le Dr. Grégoire. (ZL)

Dimanche 7 juillet 1901
Cour d’assises. L’accusé d’avant-hier est un nommé Victor-Félix Watrin, âgé de 51 ans, demeurant en dernier lieu à Maison-Neuve, commune de Woippy. Il est accusé de parricide. Il comparaît, en effet, pour avoir donné la mort, avec préméditation, à sa propre mère.
On se rappelle l’émoi causé par l’assassinat de la veuve Mélanie Watrin, née Wax, pauvre vieille femme de 82 ans, aubergiste à Maison-Neuve. C’était le Vendredi Saint, au matin, que la veuve Watrin fut trouvée morte dans son lit ; elle avait été assassinée pendant la nuit, et le meurtrier lui avait brisé le crâne à coups de marteau ou de maillet.
Les soupçons ne se portèrent pas de prime abord sur le fils, l’accusé d’aujourd’hui, et des indices recueillis sur lui semblaient plutôt inculper des étrangers.
La maison qu’habitait la veuve Watrin et son fils est située sur la route de Metz à Thionville ; elle se trouvait en mauvais état et était le refuge habituel d’une foule de gens, même de vagabonds, qui y logeaient ou y passaient la nuit.
En même temps que l’on constatait l’assassinat, on remarquait un grand désordre dans la maison : plusieurs portes donnant accès à l’intérieur étaient ouvertes, un garde-manger était fracturé, des effets d’habillement et autres objets jonchaient le plancher, et indice plus grave, deux carreaux de la fenêtre de la chambre à coucher avaient été brisés. De là à déduire que l’assassin s’était introduit nuitamment dans la maison, il n’y avait qu’un pas.
Toutefois, on ne tarda pas à abandonner cette hypothèse. La veuve Watrin était connue pour être pauvre ; d’autre part, des objets représentant quelque valeur n’avaient pas été touchés. D’autres circonstances encore permirent de supposer que l’assassinat avait dû être commis par une ou deux personnes connaissant parfaitement la maison. Cette dernière hébergeait non seulement le fils, mais encore un pauvre infirme, du nom de Hannès, qui ne pouvait être soupçonné avec quelque semblant de raison. Il avait, du reste, toujours vécu en bonne intelligence avec la vieille veuve. Restait le fils. Celui-ci était connu pour ivrogne et paraissait bien être capable d’un pareil crime. On savait que ses relations avec sa mère n’avaient été rien moins que bonnes et que de fréquentes querelles avaient éclaté entre eux. Les choses en étaient même arrivées au point que la famille Lohs, dont le chef était le gendre de la veuve Watrin, et qui habitait longtemps avec elle, avait cru devoir quitter la maison. L’accusé traitait souvent sa mère de « vieille vache, p..., si tu crevais seulement », etc. D’autre part, son attitude suspecte, ainsi que ses déclarations ambiguës et en contradiction avec celle d’autres témoins firent que les soupçons se portèrent sur lui, et l’on procéda sans retard à son arrestation.
A l’audience, Watrin nie énergiquement avoir touché seulement sa mère. Voici, d’ailleurs, le récit qu’il fait pour se laver de l’accusation qui pèse sur lui.
Le Jeudi Saint, il se rendit à Metz pour acheter du pain et de l’eau-de-vie. En rentrant -il était 9 h ½ du soir environ- il donna le pain et l’eau-de-vie à sa mère et alla se coucher. Il n’y a eu aucune querelle entre eux. Sa chambre à coucher se trouvait au 1er étage, mais pas au-dessus de la chambre à coucher de sa mère. Par contre, l’infirme Hannès couchait au-dessus de sa mère. Il n’a entendu aucun bruit insolite durant la nuit. En se levant, le matin, entre 6 h ½ et 7 heures, il constata au rez-de-chaussée un grand désordre et vit sa mère morte au lit. Il alla appeler Hannès dans sa chambre ; ce dernier était levé et se mettait en devoir de s’habiller. Il aperçut de même que les portes étaient ouvertes, que le garde-manger avait été fracturé et que deux carreaux de la fenêtre donnant sur le jardin avaient été enfoncés. Enfin, il ignore absolument comment sa mère a été tuée.
Comme nous le disions plus haut, ces déclarations sont en contradiction flagrantes avec celles faites par plusieurs témoins, entre autres par des membres même de la famille de son propre beau-frère.
Plusieurs d’entre eux ont constaté que les portes de la maison étaient fermées le matin du Vendredi Saint et qu’ils avaient été obligés d’y frapper pour pouvoir entrer. Watrin n’a pas non plus réveillé Hannès après avoir constaté la mort de sa mère. C’est plutôt ce dernier qui est venu rejoindre l’accusé, sans être appelé, dans la chambre de la mère, et W. lui aurait dit tout tranquillement : « Ma mère est morte ». En outre, W. était rentré la veille plus tard qu’il ne l’avait prétendu, une dispute s’était élevée, le soir même, entre lui et sa mère, et au cours de cette dispute il a encore grossièrement insulté sa mère. Du reste, la bouteille d’eau-de-vie, rapportée par lui la veille, fut trouvée à moitié vide dans un endroit où la vieille femme n’avait pas l’habitude de la cacher.
Il fut, en outre, constaté, lors de la descente de la justice, que la fenêtre, donnant sur le jardin, ne pouvait avoir été brisée par un individu venant du dehors, attendu que l’on n’a pas remarqué de traces dans le jardin fraîchement détrempé par une forte pluie qui était tombée la veille, ni sur une poutre qui se trouvait devant la fenêtre et qui seule aurait pu permettre l’accès à la chambre, la fenêtre se trouvant à 1 mètre 50 au moins du sol. Enfin, sur maints autres points, les déclarations de Watrin diffèrent d’avec celles des témoins et justifient la terrible accusation qui pèse sur lui.
Lors de l’autopsie, les médecins légistes ont constaté que la pauvre femme avait été assommée et tuée à coups de marteau ou de maillet sur la tête. Or, on a trouvé dans la maison un maillet en bois portant des traces de sang.
Des preuves directes contre Watrin, il n’en existe point ; par contre, les indices ou les preuves morales abondent.
Vingt-deux témoins et deux experts ont été entendus dans cette affaire, qui ne s’est terminée qu’avant-hier, vers midi. Les jurés ayant répondu négativement à la question de culpabilité touchant la question d’homicide volontaire, l’accusé a été acquitté par la Cour. (LM)

Dimanche 7 juillet 1901
Vente aux enchère publiques d’une maison de maître, 25 rue de Metz, en plein village, le 18 juillet à 3 heures, au café Mangenot. La maison et son jardin viennent de l’héritage Methlin. La matin du même jour et au même endroit se tiendra une adjudication de divers mobiliers. (MZ)

Amtsstube des Notars Justizrat HAMM, in Metz, St-Martinsplatz 8.
Le jeudi 18 juillet 1901, à 3 heures de l’après-midi à Woippy, chez M. Mangenot, aubergiste. Vente aux enchères publiques d’une vaste Maison de maître sise à Woippy, rue de Metz et de l’Eglise, et d’un beau jardin, situé audit village.
Vu sa situation avantageuse, cette propriété est propre à tous genres de commerce.
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Et le même jour, à 9 heures du matin, dans ladite maison, Vente de beaux Objets Mobiliers (LM)

Jeudi 18 juillet 1901
« Les personnes de connaissance, qui par mégarde ou omission n’auraient pas reçu de faire-part de la mort de Madame veuve PIERSON, née DELATTE, décédée le 15 juillet 1901, à 10 heures du soir, dans sa cinquante-cinquième année, sont priées de considérer le présent avis comme en tenant lieu et d’assister au convoi funèbre et à la messe d’enterrement qui auront lieu le jeudi 18 courant, à 10 heures du matin, en l’église de Woippy.
Des voitures stationneront à la gare de Devant-les-Ponts et place de Chambre. »

Dimanche 21 juillet 1901
Annonce : « A vendre. 2 cuves de moyenne grandeur, une cuvelle, 1 foudre d'environ 12 hectolitres et futailles diverses. S’adresser chez M. Mangenot, 20 route de Metz, Woippy. » (LM)

Vendredi 26 juillet 1901
Vente forcée aux enchères à Saint-Remy, lundi 29 juillet à 9 heures au logement du voiturier Michel Scuck de : 3 chevaux (1 jument rouge âgée de 9 ans, 1 jument noire de 5 ans, 1 jument brune de 9 ans) et environ 2 500 kg de foin. (MZ)
Vente aux enchères volontaires d’une grande propriété à Maison-Neuve le 12 août.

Dimanche 28 juillet 1901
Amtsstube des Notars Justizrat HAMM, in Metz.
Le lundi 12 août 1901, à 6 heures du soir, à Maison-Neuve, commune de Woippy (route de Metz à Thionville), par le ministère de Me Hamm, Adjudication volontaire d’une Grande propriété située à Maison-Neuve, commune de Woippy (route de Metz à Thionville, environ 2 kilomètres de Metz), comprenant :
Maison d’habitation, hangars, remises, écuries pour chevaux, poulailler, bergerie, grande cour, dans laquelle 2 puits, beau jardin entouré de murs.
Contenance totale : 40 ares.
Propre à toute entreprise industrielle ou autre exploitation. (LM)

Mercredi 21 août 1901
Les fêtes. La fête patronale sera célébrée, cette année, le dimanche 25 août. On sait que la fête de Woippy est l’une des plus fréquentées de la région et la jeunesse du pays fait tous ses efforts pour que l’éclat en soit plus grand encore que les années précédentes. (LM)

Jeudi 29 août 1901
Décoration. Un de nos compatriotes, Jean-François Lahaire, ancien caporal au 3ème tirailleurs algériens et qui a fait cinq ans de service dans ce régiment, à Constantine, a reçu du ministère de la Guerre de France la médaille coloniale avec agrafe. (LM)

Mercredi 11 septembre 1901
La Maxe. La ferme de Thury, non loin de La Maxe, a été réduite en cendres par un incendie. C’est vers 3 heures ½ du matin que le feu a été aperçu, et M. Scholtus, le fermier, a dû se borner à sauver son bétail. Toutes les récoltes et le blé en magasin sont perdus. Les efforts des pompiers de Woippy, accourus au premier signal, ont été inutiles. Malheureusement, les pertes subies, évaluées à 50 000 marks, ne sont couvertes que partiellement par l’assurance. On ne sait encore à quelles causes attribuer le sinistre. (LM)

Samedi 14 septembre 1901
La Maxe. Incendie. On communique au Lorrain, les renseignemen,ts complémentaires qui suivent au sujet de l’incendie de la ferme de Thury :
Ainsi qu’on l’a annoncé, les pertes sont très élevées. Le bétail une fois dehors, un domestique de M. Scholtus est allé donner l’alarme à La Maxe ; la distance qui sépare la ferme est de deux kilomètres. Aussitôt le chef des pompiers et ses hommes sont allés prendre à la maison de commune la pompe qui, pour la première fois, allait au feu. En très peu de temps, on arrivait sur les lieux du sinistre. M. le Maire et, avec lui, presque tous les habitants de La Maxe étaient accourus. Mais la grange et les greniers étaient en feu. On ne put que préserver une remise, un hangar et une partie du corps de logis. Il faut dire, à la louange de nos pompiers, qu’ils ont été admirables de courage et de sang-froid. Ils sont restés sur les lieux deux jours et deux nuits, car par moment le feu se rallumait. Lorsque la pompe de Woippy est arrivée, l’eau s’épuisait, de sorte qu’elle n’a pas servi. (LM)

Samedi 14 septembre 1901
Les fêtes. C’est dimanche prochain 15 septembre, que sera célébré le relève-selle de la fête de Woippy. Cette seconde reprise des divertissements promet d’être plus joyeuse encore que la première. (LM)

Mardi 1er octobre 1901
Un brave. On lit dans le « Gaulois » :
Nous avons le regret d’apprendre la mort d’un très brave et très savant officier, le colonel Henderson, dont le nom est intimement mêlé à l’un des épisodes les plus tragiques de la guerre de 1870.
Originaire de Woippy, un charmant village de la banlieue de Metz, le colonel Henderson avait soixante-six ans ; sorti de l’ancienne école d’état-major, il était, en 1870, aide de camp du général Margueritte.
On sait comment l’héroïque général, dans la fatale journée du 1er septembre, à Sedan, fut mortellement blessé en allant reconnaître, sous une pluie de projectiles, les positions de l’ennemi. Atteint d’une balle qui lui traverse les deux joues et lui coupe la langue, Margueritte tombe de cheval, la face contre terre, son aide de camp, la capitaine Henderson, et son officier d’ordonnance, le lieutenant Réverony qui se trouvaient à ses côtés, mettent aussitôt pied à terre, relèvent le blessé, réussissent à le remettre en selle, et, le soutenant par les bras, le ramènent au pas, sous un feu épouvantable, jusque dans nos lignes.
Le triste cortège passe devant le front du 1er régiment de chasseurs d’Afrique. A la vue de leur chef bien-aimé, tout couvert de sang, les chasseurs, dans un élan sublime de colère et de rage, se mettent debout sur les étriers, le sabre haut, et crient à pleins poumons : « Vive le général ! Vengeons-le ! En avant ! »
Et, sans attendre les ordres, les voilà lancés comme un ouragan sur l’ennemi. Ils parcourent le champ de bataille, brisant tout sur leur passage, jusqu’au moment où ils rencontrent les lignes épaisses de l’infanterie ennemie contre lesquelles ils vont se briser sans retour.
M. Henderson, aussitôt son général hors d’atteinte, était retourné au feu et prit part à cette charge héroïque. Ce vaillant officier a terminé sa carrière comme colonel, chef de la section historique à l’état-major de l’armée, fonctions qu’il a remplies avec autant de distinction que de science, huit années durant, jusqu’à sa retraite. (LM) (CdM)

Voir aussi la notice biographique du colonel Emile Henderson dans BRASME (P.), La Moselle et ses soldats, Ed. Serpenoise, Metz, 1999, page 101.

Dimanche 13 octobre 1901
Woippy. (Vous avez censément le chemin de fer). Sous ce titre, on nous écrit le 12 octobre : L’autre jour, je m’en allais tranquillement à Metz… sur mes pieds. C’est le moyen de locomotion qui ne coûte pas cher, et qui est à la disposition de tous. Arrivé à l’octroi de la porte de Thionville, je constate que la nouvelle ligne de tramway, après avoir tourné à droite le long du trottoir, sur la grande route de Maizières, s’arrête à cinq ou six mètres plus loin. Et je me dis à part moi : Tiens ! un scrupule du tramway qui s’arrête en chemin et qui sans doute se demande : Faut-il m’en aller directement à Woippy ? ou bien ne vaut-il pas mieux de faire un petit coude, et passer par Woippy même ?
Tout en faisant ces réflexions, j’accoste un ouvrier qui me réponds : Nicht verstehen ! - Je m’adresse à un autre : Où va, où ira votre tramway ? Et cet autre me réponds gentiment : Pour le moment, il fait halte ici même. - Bien ! mais plus tard, passera-t-il par Woippy ou à côté de Woippy. - Vous avez déjà le chemin de fer et une halte, pourquoi voulez-vous encore le tramway ? - Oh ! parlez-en ! nous avons en effet le chemin de fer qui nous prend à un kilomètre et demi au-delà du centre de Woippy, et qui nous descend à deux kilomètres et demi en-deçà à Devant-les-Ponts, oui, parlez-en !!!
Mais… mais enfin… reprend mon homme, vous avez censément le chemin de fer !! – Bien parlé ! mon ami, nous avons censément le chemin de fer ; et si votre tramway s’en va directement à Maizières nous aurons aussi censément le tramway, mais en fait, nous n’aurons ni l’un ni l’autre. – Le brave ouvrier comprit ma réponse, et il se mit à rire de tout son cœur.
Maintenant, Monsieur le Rédacteur, discutons un peu cette question Tramway Metz-Maizières. Je n’ai pas à répéter ici ce que vous a écrit fort intelligemment votre correspondant de Villers-sous-Plesnois : N’est-il pas déraisonnable d’établir un tramway parallèle à la voie ferrée, pour quelques maisons disséminées sur la grande route, et laisser de côté une douzaine de localités importantes, Woippy, Plesnois, Norroy, Fèves, Semécourt, Marange, Pierrevillers, Rombas… ?
En particulier, que penseriez-vous de l’idée de faire passer le tramway à 12 ou 1500 mètres de Woippy, au lieu de lui faire traverser Woippy. Le tramway a-t-il l’ambition de travailler simplement pour… l’honneur ? et les actionnaires ont-ils pour but de refuser les voyageurs et surtout les…bénéfices ?
Il en est peut-être qui me diront : la route qui conduit à Woippy est trop étroite. A cela je répondrai : Elle est plus large que la rue d’Estrée, la rue Fournirue, et bien d’autres où passera la tramway. Nous n’avons pas comme en ville encombrement de piétons et de voitures. D’autres part, nous avons déjà sur notre petite route un petit chemin de fer aboutissant aux forts. Mettez donc votre chemin électrique à cheval sur ce chemin de fer. Le génie militaire ne s’y opposera pas plus à la campagne qu’il ne s’oppose en ville.
En supposant même que l’administration du tramway s’obstine à circuler uniquement entre Metz et Maizières, rien ne l’empêche donc de passer par le centre de Woippy, et son intérêt bien compris, en même temps que l’intérêt des habitants, doit l’y décider. Espérons !!!
Puisque j’ai touché la question du chemin de fer au commencement de ma lettre, ajoutons un mot pour préciser. Voici la vérité vraie ! Le chemin de fer, la halte, malgré l’éloignement du centre de Woippy, nous est utile pour aller à Maizières, Thionville, Luxembourg… nous est utile également pour aller à la grande gare de Metz et trouver là des correspondances pour les lignes de Nancy, Sarrebourg, Boulay, etc… mais… nous est à peu près inutile quand il s’agit d’aller à Metz, au centre de Metz, au centre de commerce et des affaires. Tout le monde est de cet avis.
Le tramway nous sera presque aussi inutile en vue de Metz, si au lieu de passer à Woippy, il passe à côté.
Monsieur le Rédacteur, j’ai écrit et parlé dans l’intérêt de mes compatriotes, mais aussi, répétons le en finassant, dans l’intérêt des actionnaires du tramway électrique.
Un pour mille. (LL)

Mardi 5 novembre 1901
On a trouvé à la lisière du bois de Woippy, le cadavre de l’adjudant Rothhelfer de la 12ème compagnie du 2ème régiment bavarois d’artillerie à pied, stationné au fort Kameke. Il s’était suicidé avec son pistolet de service en se tirant une balle dans la bouche. Il avait 19 ans de service, laisse une veuve avec 6 enfants et un septième est en route. On ne connaît pas le mobile de ce geste funeste. (MZ)

Mercredi 6 novembre 1901
On a trouvé, hier matin, à la lisière de la forêt des Woippy à Saulny, le cadavre d’un sergent-major du 2ème régiment d’artillerie bavaroise. On avait constaté sa disparition depuis une quinzaine de jours. Il a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la bouche te une autre dans la poitrine. Le défunt a dix-neuf ans de service et laisse une veuve et six enfants ; on attend bientôt le septième. L’enterrement a eu lieu hier. On ignore les motifs de ce suicide. (LM)

Mardi 26 novembre 1901
M. Alfred Traus, fabricant de conserves à Maison Rouge, commune de Woippy, a l’intention d’établir une fabrique de benzine sur sa propriété. Une enquête d’une durée de 14 jours est ouverte à ce sujet. Les plans et descriptifs sont déposés à Woippy et à la Direction d’arrondissement de Metz-campagne. (LL)

Jeudi 12 décembre 1901
Découverte mystérieuse. Un cadavre à la ferme Sainte-Adèle près Woippy.
Hier matin, un ouvrier vitrier de Metz a fait une triste découverte à la ferme Sainte-Adèle, commune de Woippy. Cette ferme, située sur la route de Clouange, à 500 mètres environ de la gare, était inhabitée depuis très longtemps et vient d’être louée à un sieur F. Remy, fermier, qui, l’occupe depuis 5 ou 6 jours seulement. Le fermier n’avait pas encore visité toutes les dépendances, et c’est ce matin, quand le vitrier vint pour poser des carreaux, que cette triste découverte fut faite.
Dans le corps de logis donnant sur la route se trouvent deux chambres au premier. L’une des pièces était complètement dépourvue de clenche.
Le vitrier, afin de poser les vitres, ouvrit la serrure au moyen d’un tournevis et, en se dirigeant vers la fenêtre pour ouvrir les volets, il heurta quelque chose. C’était le cadavre d’un homme d’environ 45 ans, inconnu dans les environs. Le malheureux était couché sur un tas de paille et avait les pieds liés ensemble avec un chiffon. Pour tout vêtement, il n’avait qu’un pantalon et se trouvait dans un état de décomposition très avancée, ce qui porte à croire que le cadavre était depuis longtemps dans cette ferme.
Un endroit foulé dans la paille démontre la place qu’occupait une autre personne à côté du cadavre. La ferme est située sur un passage de chemineaux. Inhabitée, elle servait de refuge et d’abri aux malheureux qui courent les routes. Une grande partie des carreaux de l’appartement du rez-de-chaussée étaient brisés, la porte d’entrée est dépourvue de serrure et un petit loquet sert à la fermer intérieurement.
Les autorités, prévenues immédiatement, se sont rendues sur les lieux et, après les constatations d’usage, elle ont ouvert une enquête sur cette affaire mystérieuse. (LM)

Samedi 14 décembre 1901
Découverte d’un cadavre. La police adresse la communication suivante à la presse : Mardi matin on a trouvé au premier étage d’une maison non habitée à Ste-Adèle (commune de Woippy) le cadavre d’un homme qui paraît avoir séjourné là depuis 3 à 4 semaines. Les jambes du cadavre étaient liées à l’aide de mouchoirs tandis que les vêtements étaient posés à côté du cadavre. On paraît se trouver en présence du corps d’un homme âgé de 50 à 60 ans. Taille 1 m 62 ; corps élancé, amaigri ; cheveux noirs épais légèrement grisonnants ; barbe grise hirsute. Les incisives manquent complètement. Les vêtements trouvés à côté du corps sont : un veston brun, un gilet bleu foncé, une camisole en tricot brun foncé, un pantalon brun, 3 chemises de flanelle, une ceinture bleue, deux vieux souliers dépareillés, une bottine et un soulier à boucle, un vieux chapeau de feutre noir.
Dans les poches on a trouvé : un petit porte-monnaie, un cornet de tabac, deux lacets en cuir, un gant de coton blanc, un mouchoir et un petit peigne. L’identité du corps n’est pas établie jusqu’ici. Les personnes qui pourraient fournir des renseignements sont priées de les communiquer à la police. (LL)

Samedi 21 décembre 1901
Nomination ecclésiastique. Par décision de Mgr l’évêque, M. Louis-Auguste Laurent, desservant de Woippy, a été nommé curé-archiprêtre de Gorze. Cette nomination a été agréée par S.A. le Statthalter. (LL)

Mardi 24 décembre 1901
Nomination ecclésiastique. Par décision de Mgr l’évêque, M. Paul L’Huillier, desservant de Kerprich-lès-Dieuze, a été transféré à Woippy. (LL)

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