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Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1902 - 1903 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin LM)
Gazette de Lorraine (GdL)
Courrier de Metz (CdM)
Zeitung für Lothringen (ZL)
Metzer Zeitung (MZ)
Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)
Les articles de journaux de langue allemande (MZ, ZL et BZ) ont été collationnés et traduits par M. Jean Schmitt, président de l'association "Montigny autrefois".

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| 1903 |
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Année 1902

Mercredi 1er - Jeudi 2 janvier 1902
(Extrait du rapport de la Chambre de commerce)
La mairie de Woippy a soumis à la Chambre une motion tendant à obtenir un nouvel arrêt de train, dans l’après-midi, à la gare de Woippy -dans la direction de Thionville- et l’établissement d’une voie dérivée à cette gare pour l’expédition des fruits par wagons.
La Chambre est d’avis que la transmission de sa part de cette motion en lieu compétent n’aurait pas de succès : la direction générale des chemins de fer s’est déjà prononcée négativement à cet égard près des intéressés.
La halte de Woippy existe, du reste, depuis trop peu de temps pour que l’on puisse déjà y demander de nouvelles annexes.
En ce qui concerne l’arrêt supplémentaire d’un train dans l’après-midi, la Chambre est d’avis -étant donné que six trains dans la direction de Thionville s’arrêtent déjà à Woippy- qu’il est donné satisfaction suffisante aux besoins les plus urgents, en présence, d’ailleurs, du trafic peu élevé des voyageurs de cette halte.
Il faut attendre le développement ultérieur du trafic à la halte de Woippy ; les intéressés pourront peut-être renouveler leur demande pour le printemps prochain, vers le mois de février par exemple, en s’appuyant sur des statistiques.
Ce n’est qu’après avoir acquis la conviction que le trafic de cette halte justifie des dépenses permanentes que le Chambre sera à même d’appuyer des vœux dans le sens qui précède. (LM)

A Woippy, ce premier janvier 1902, les Woippyciens font leurs adieux au curé de la paroisse, l’abbé Laurent, en poste depuis août 1890, nommé archiprêtre à Gorze. Son remplaçant, l’abbé L’Huillier, vient de Kerprich-lès-Dieuze. La cérémonie a lieu d’abord à la chapelle de Ladonchamps, puis à l’église du village.
Le Lorrain du 5 janvier : (Les adieux d’une paroisse à son curé).
On nous écrit : « Pendant l’office de Ladonchamps, le violon mêla sa note plaintive aux chants d’adieu répondant aux vibrantes paroles de monsieur le curé.
A l’issue de la messe, les habitants des annexes accourus en grand nombre se regroupèrent devant la chapelle et monsieur de Ladonchamps, au nom de tous remercia « le pasteur dévoué qui, pendant douze ans, avait partagé les joies et les douleurs de chacun des foyers et dont le zèle apostolique avait été sans bornes.»
Ensuite, Mesdemoiselles de Ladonchamps s’avancèrent pour offrir un souvenir à monsieur le curé qui remercia en termes émus laissant à chacun une bonne et heureuse parole.
A Woippy, à 10 heures et demie, toute la population s’était réunie pour la messe, l’église était comble. La société chorale a chanté une très belle messe en musique.
Pendant le sermon, bien des larmes de reconnaissance et de regrets ont été versées.
A la sortie, monsieur le maire, d’après la demande d’une députation des habitants et au nom de tous les paroissiens a remercié monsieur le curé de toutes les peines qu’il s’était données pour ses paroissiens, pendant le temps qu’il avait passé parmi nous.
Monsieur le curé, dans un discours aussi noble qu’ému, a remercié toute la paroisse de Woippy de toutes les preuves de confiance qui lui avaient été données, et nous a priés aussi vivement que possible de reporter ces preuves de confiance sur son successeur qui, comme lui, est l’envoyé de Dieu. Ce discours a été acclamé par tous les paroissiens aux cris de « Merci monsieur le curé ! Vive Monsieur le curé ! ».
Dès le dimanche 29 décembre, une soirée d’adieu donnée par la chorale, avait groupé les habitants de Woippy autour de leur pasteur.
Cette soirée fut brillante, grâce aux habiles acteurs et surtout au talent du dévoué et sympathique directeur, Monsieur Boda. Elle s’est terminée par un discours dans lequel le président, Monsieur Schmeiser, exprima les remerciements et les regrets de tous et offrit à Monsieur le curé un dernier souvenir au nom de cette société qu’il avait fondée et à laquelle il portait tant d’intérêt. »
(LL)

En ce début d’année, il est toujours question du tramway qui relierait Metz à Rombas et les maires des communes concernées rédigent une pétition à ce sujet, dont voici la traduction :

Woippy, le 6 janvier 1902.

A l’Impérial Président de l’Arrondissement
Monsieur le comte von Zeppelin.

Les maires des communes soussignés prient votre excellence de bien vouloir favoriser la construction d’un tramway électrique Metz, Devant-les-Ponts, Woippy, Semécourt, Pierrevilliers, Rombas.
Parmi les lignes de tramway dont il est officiellement question, celle-ci est la seule qui dessert directement les localités importantes de Devant-les-Ponts, Woippy, Semécourt, Pierrevillers et Rombas, et dont le tracé passe très près d’autres localités comme Lorry, Saulny, Plesnois, Norroy, Fèves et Marange.
La région sidérurgique de Rombas-Moyeuvre sera de cette manière directement reliée à la capitale de la Lorraine et irriguée par un important trafic de voyageurs, garantie pour la rentabilité de la ligne.
D’autre part, le très important commerce fruitier des villages précités, qui aujourd’hui manquent totalement de moyens de transport et de communication, serait augmenté.
Un projet Metz-Maizières etc, ne touche sur sa ligne que le hameau de Saint-Remy alors que toutes les localités situées à l’ouest ne peuvent pas utiliser cette voie. D’ailleurs, la liaison ferroviaire Metz-Maizières existe déjà.
Nous espérons respectueusement la réalisation de notre requête.

Suivent tous les cachets et signatures des maires touchés par la pétition (page reproduite ci-dessous).

Dimanche 19 janvier 1902
M. François Lahaire, qui a servi dans le temps dans un régiment en garnison en Algérie, a reçu la médaille coloniale. (LL)

Jeudi 20 février 1902
La maire de Woippy, M. Ladaique, a présenté une pétition au Président du Bezirk dans laquelle il soutient la construction d’une ligne de tramway électrique de Metz par Devant-les- Ponts, Woippy, Semécourt, Pierrevillers et Rombas. La pétition est signée du maire de Woippy et de ceux de Lorry, Saulny, Plesnois, Norroy, Fèves et Marange. Le maire de Woippy et celui de Rombas (M. Tischmacher) seront reçus en audience par le Président du Bezirk, le Comte Zeppelin-Aschhausen, pour s’entretenir du projet. (ZL)

Vendredi 21 février 1902
Le chemin de fer électrique Metz-Rombas. Sur l’initiative de M. Ladaique, maire de Woippy, une demande a été adressée à M. le Président de Lorraine réclamant sa protection pour l’établissement d’une ligne de tramway électrique Metz-devant-les-Ponts, Woippy, Semécourt, Pierrevillers, Rombas. Cette pétition a été signée par tous les maires des communes intéressées.
MM. Tischmacher, membre de la délégation d’Alsace-Lorraine, maire de Rombas, et Ladaique, maire de Woippy, ont été reçus en audience par M. le Président de Lorraine qui a approuvé pleinement leur demande et les a assurés de sa bienveillance.
Les communes du pays messin s’intéressent vivement à l’établissement de cette nouvelle voie de communication ; il faut leur souhaiter un plein succès. Cette ligne, en effet, aurait pour résultat immédiat de créer une communication directe entre Metz et de nombreux points très peuplés de la banlieue messine, notamment la partie de Devant-les-Ponts opposée à la gare. (LL)

Mercredi 5 mars 1902
La chambre de Commerce de Metz a décidé d’installer une voie ferrée annexe à la station de Woippy pour l’envoi de wagons chargés en entier. (MZ)

Samedi 15 mars 1902
Woippy. Une statistique intéressante. Une pétition.
On nous écrit : « Sur la prière de M. Ladaique, maire, les villages de Woippy et des environs ont adressé, à la date du 25 février dernier, la demande suivante à la direction générale des chemins de fer à Strasbourg, par la voie de la Chambre de commerce :
D’après les statistiques officielles et une liste des signataires, le trafic de la gare de Woippy sera de 700 à 800 wagons de 10 000 kilos par an. Nous pensons que ce chiffre est supérieur à celui de beaucoup d’autre gares, telles que Pange, Peltre, etc., et nous espérons que l’administration des chemins de fer ne refusera pas cette demande justifiée.
La culture des fruits et légumes est parvenue à un haut degré de perfection dans les communes ci-nommées, et si les produits principaux sont les fraises et les mirabelles, le pays récolte aussi de grandes quantité de framboises, groseilles, cerises, prunes, reines-claudes, pommes, poire, noix, haricots, pois, etc. Pour en donner une idée, nous citerons les plantations suivantes de fraises et de framboises :
Woippy 84 hectares, Saulny 12, Lorry 8, Plesnois 10, Norroy 5, Semécourt 5, Fèves 3, Ensemble 127.

Le centre de ces cultures se trouve à Woippy, dont les champs de fraises couvrent une surface supérieure à celle des plantations de l’Allemagne entière. En négligeant les quantités consommées à Metz, voici celles des fruits exportés :

1898 1900
Gare de Metz 790 000 kg Gare de Metz 2 198 220 kg
Gare de Dev.-les-Ponts 114 000 kg Gare de Dev.-les-Ponts 272 174 kg
    Gare de Maizières 81 410 kg

Les différents genres de fruits se composent comme suit :

1900
Fraises Gare de Metz
Gare de Dev.-les-Ponts
465 160 kg
24 382 kg
Mirabelles Gare de Metz
Gare de Dev.-les-Ponts
1 545 770 kg
181 350 kg
Cerises Gare de Metz
Gare de Dev.-les-Ponts
135 870 kg
24 480 kg
Poires Gare de Metz
Gare de Dev.-les-Ponts
51 420 kg
14 495 kg
Noix Gare de Metz
Gare de Dev.-les-Ponts
---
27 440 kg

La gare de Maizières par 81 410 kg dont la majeure partie serait expédiée de la gare de Woippy, les lieux de production se trouvant à proximité de cette station. De grandes quantités de ces fruits sont expédiées vers l’Alsace, la Suisse et les bords du Rhin.
Il faut admettre que les deux tiers des envois des gares de Metz, Devant-les-Ponts et Maizières seront expédiés de Woippy, centre de leur production, ce qui assure un tonnage de 850 528 kilos en fruits frais.
Les chiffres ci-dessus démontrent que le rendement des fruits au pays messin ne cesse d’augmenter. Il ne faut pas ignorer cependant que les bords du Rhin et la Suisse ont établi de vastes plantations de fraises. Les envois de Woippy en souffrirent surtout parce que leur transport en wagons ne permet pas de garder aux fruits leur première fraîcheur. Il importe surtout aux planteurs d’éviter le transport des fraises par le pavé de Metz et d’en activer l’expédition le plus promptement possible. L’établissement d’une voie de garage répondra à ce désirs.
Il est à prévoir, d’autre part, que l’agrandissement de Metz contraindra les mésoyers à abandonner le côté sud de la ville pour s’établir dans la plaine de Woippy, ce qui augmentera l’expédition des légumes vers Sarrebruck et Luxembourg.
Le côté nord de la ville est appelé à voir la création de nouvelles fabriques puisque l’espace et les facilités de terrain s’y prêtent admirablement.
Chaque établissement industriel constitue un avantage pour le pays messin dépourvu de manufactures, et il serait urgent de faciliter la création de nouvelles industries par des conditions faciles de transport. La gare de Devant-les-Ponts ne répondant plus aux besoins de notre époque, son trafic trop important pour son étendue (9306 wagons en 1900) pourrait être reporté en partie à la gare de Woippy. Cette même voie de garage rendrait des services en cas d’encombrement de la ligne Devant-les-Ponts - Maizières.
Les habitants des villages environnants demandent l’arrêt du train qui quitte Devant-les-Ponts à 5 h 21 du soir. Jusqu’à ce jour il n’y avait pas de communication facile entre Metz et Woippy avant le dernier train du soir. Ainsi les cultivateurs qui soignaient leurs affaires pendant la matinée quittent Woippy par le train de 12 h 39 pour rentrer chez eux avant la fin de la journée. Le train qui arrive à Woippy à 2 h 59 ne leur permet pas de tenir leurs courses à Metz tandis que celui de 8 h 20 arrive trop tard.
Un train intermédiaire tel que celui de 5 h 21 se trouve tout indiqué et les recettes de la gare n’en feront qu’augmenter. Cette pétition est signée par les maires des villages suivants : Woippy, La Maxe, Lorry, Saulny, Plesnois, Norroy, Semécourt. »

Jeudi 3 avril 1902
La commune de Woippy a communiqué à la Chambre, avec prière de l’appuyer, une pétition des communes de Woippy, Saulny, Lorry, Plesnois, Norroy-le-Veneur, Fèves, Semécourt et La Maxe à la direction générale des chemins de fer à Strasbourg.
La Chambre appuiera cette pétition en tant qu’elle concerne :
a) L’établissement d’une voie de garage pour le déchargement et le chargement de wagons à marchandises, c’est-à-dire la disposition de la halte de Woippy en vue du trafic des marchandises, tant par wagons complets qu’en colis et
b) l’arrêt à la station de Woippy du train de l’après-midi Metz-Thionville, partant de Metz à 4 h 59 de l’après-midi.
En ce qui concerne d’autre points touchés dans la requête, la Chambre fera à la commune de Woippy les communications voulues. (LM)

Mardi 29 avril 1902
La journalière Philippine Kaiser, épouse Lichtenberger, faisait quelques heures de ménage dans un café de Woippy. A cette occasion, elle s’empara de deux serviettes de table qu’elle déposa au Mont de piété. Elle écopa d’une jour de prison en tenant compte qu’elle n’a encore jamais été condamnée. (MZ)

Mardi 29 avril 1902
(Extrait du rapport de la Chambre de commerce)
A une lettre de la Chambre du 26 mars 1902, concernant l’établissement à la gare de Woippy d’une voie de garage pour le chargement et le déchargement de wagons de marchandises, respectivement la disposition de cette halte en gare d’expédition de colis et de wagons, la direction générale des chemins de fer à Strasbourg communique copie de la réponse qu’elle a adressée le 15 avril 1902 à M. le Maire de Woippy concernant la même question.
Il en résulte que la direction ne saurait, quant à présent, reconnaître le besoin de faire à la halte de Woippy des constructions en vue de son aménagement pour la réception et l’expédition de chargements en wagons complets.
L’introduction du trafic des wagons complets à Woippy n’apporterait pas à l’administration une augmentation de recettes de transports que l’on pourrait qualifier de sensible et elle ne serait pas du tout, même approximativement, en rapport rationnel avec les dépenses d’établissement et permanentes qui résulteraient des constructions à faire et de leur entretien, ainsi que de l’augmentation du personnel, etc.
Pour cette question la requête dont il s’agit ne pourrait être prise en considération que si les communes et industriels intéressés s’engageaient à supporter tous les frais d’agrandissement de la halte dont il s’agit. (LM)

Vendredi 2 mai 1902
Postes. A partir du 1er mai, le courrier ci-après circulera aux heures suivantes :
Metz-Woippy-Norroy.
Départ de Metz à 6 h 35 du matin et 4 h 30 de l’après-midi ; de Woippy à 7 h 10 et 5 h 5 ; arrivées à Norroy à 8 h et 5 h 55.
Départs de Norroy à 8 h 5 du matin et 6 h de l’après-midi ; de Woippy à 8 h 50 et 6 h 45 ; arrivées à Metz à 9 h 20 et 7 h 15. (LL)

Jeudi 22 mai 1902
Belle fête à Woippy.
Le lendemain de la pentecôte (19 mai) on inaugurait dans notre paroisse une magnifique grotte de Lourdes. D’après tous les anciens pèlerins de Lourdes, c’est tout ce qu’il y a de plus ressemblant avec la vraie grotte de Lourdes. Ce n’est pas étonnant puisqu’elle a été construite d’après la maquette faite à Lourdes même pour la grotte que l’on vient d’élever dans les jardins du Vatican.
Toute la paroisse était là, heureuse de montrer sa dévotion bien connue à Notre-Dame de Lourdes, heureuse d’entendre l’éloquente et émouvante allocution de notre ancien curé, heureuse de suivre la procession presque sans fin, en chantant l’Ave Maria, comme à Lourdes, heureuse de prier de tout cœur et sans respect humain, comme on fait à Lourdes, heureuse de s’unir aux enfants de la première communion pour demander à la Vierge immaculée de protéger toujours notre chrétienne population. Notre bon curé avait eu l’heureuse inspiration d’inviter l’abbé G. Collin, directeur du pèlerinage messin à Lourdes, à bénir cette magnifique grotte que nous devons à la pieuse générosité d’une de nos meilleures familles. Un ancien pèlerin de Lourdes. (LL)

Dimanche 6 juillet 1902
Annonce : Vendre ou à louer une belle propriété de campagne à Woippy. Station de chemin de fer à 2 km de Metz comprenant : maison d’habitation avec grandes chambres, salle de bains, cuisine, remise, grande écurie, terrasse, hangar, jardin d’agrément et potager, étang avec source. Superficie d’environ 1 hectare. Vue splendide. (MZ)

Mercredi 9 juillet 1902
Le commerce des fraises bat son plein depuis une quinzaine. Avec la chaleur torride qu’il fait depuis la semaine dernière, la cueillette touche à sa fin. La saison, dans tous les cas, aura été bonne pour les producteurs des Woippy, Devant-les-Ponts et Lorry. On évalue à 30 000 kilos la quantité qui est expédiée chaque jour vers Mayence, Francfort, Cologne, Düsseldorf, voire même Berlin. (LL)

Lundi 21 juillet 1902
Dimanche matin, vers 7 heures, s’est noyé dans la Moselle en faisant boire ses chevaux, près de St-Eloy, le valet Franz Muller, employé à la firme Arz et Hoberrer. On a retrouvé son corps et le malheureux laisse une veuve et deux petits enfants. (ZL)

Mardi 12 août 1902
Nomination ecclésiastique. Mgr l’évêque de Metz a nommé vicaire à Thionville M. Jules Guénot, prêtre de la dernière ordination. (Monsieur Jules Guénot sera curé de Woippy de 1925 à 1952) (LL)

Mardi 26 août 1902
On a volé un vélo à Woippy. La propriétaire l’avait laissé en stationnement devant un bistrot. Hier-après midi, on a trouvé le vélo volé dans la fabrique de conserves de Devant-les-Ponts et apporté par le mécanicien Victor F. qui n’a pas pu prouver sa propriété sur la machine. Il est fortement soupçonné d’avoir dérobé l’engin d’autant plus que la plaque d(identité de l’ancien propriétaire avait été enlevée. (MZ)

Samedi 13 septembre 1902
Un beau coup de fusil. Vendredi dernier, M. Victor Keller, cultivateur à la ferme St-Eloy, a eu la chance d’abattre deux magnifiques renards en faisant coup double. (LL)

Lundi 15 septembre 1902
On demande l’installation d’une ligne de tramway qui irait jusqu’à Woippy. Elle devient nécessaire vu le nombre d’habitants à desservir : Lorry (670 habitants), Saulny (479 habitants), Woippy (1 326 habitants), Plesnois (318 habitants), Villers-lès-Plesnoy et Norroy-le-Veneur (733 habitants), Plappeville et Tignemont (1 291 habitants) et le fort Kameke. (MZ)

Mercredi 17 septembre 1902
(Suite de l’affaire du vélo volé). Le mécanicien Victor Franz Fidel, de Devant-les-Ponts, se trouvait le 28 août à la fête patronale de Woippy. Il a vu le vélo du maçon Y. devant la porte du bistrot H.. Il le prit (le vélo, pas le bistrot) et s’en alla avec. Arrêté par un policier qui lui demanda comment il était en possession de la machine, il répondit qu’un inconnu lui l’a donné en garde. Traduit devant le tribunal pour vol, il a été condamné à 1 mois de prison. (MZ)

Jeudi 18 septembre 1902
Maison-Neuve. On est en train de construire dans cette localité (située sur la route de Metz à Woippy) de vastes étables pour l’élevage et l’engraissement des porcs. Ces habillés de soie sont surtout destinés au marché de Metz.

Mercredi 1er octobre 1902
Postes. La direction supérieure des postes nous communique l’horaire d’hiver des courriers-omnibus dans les environs de Metz :
Metz-Woippy-Norroy-le-Veneur.
Départs de Metz à 6 h 35 du matin et 4 h 30 de l’après-midi ; de Woippy à 7 h 10 et 5 h 5 ; arrivées à Norroy à 8 h et 5 h 55.
Départs de Norroy à 8 h 5 du matin et 6 h de l’après-midi ; de Woippy à 8 h 50 et 6 h 45 ; arrivées à Metz à 9 h 20 et 7 h 15. (LL)

Jeudi 9 octobre 1902
Une gare de marchandises à Woippy.
C’est le plus grand désir des habitants de cette localité si importante par ses productions de fraises, et de framboise, qui exporte en outre d’autres produit du site. Mais Woippy possède encore certaines branches d’industrie, au nombre desquelles vient en première ligne la fabrique de conserves et de benzine de M. Alfred Traus. Il faut aussi mentionner une grande charcuterie et ses dépendance. Des centaines de wagons de pierres de construction passent par Woippy pour être dirigés sur Metz, et ces matériaux sont chargés sur des camions pour être ensuite expédiés à Woippy, ce qui entraîne naturellement des frais considérables.
Si l’on considère maintenant que d’autres localités, telles que Lorry, Saulny et Norroy-le-Veneur, Ladonchamps et La Maxe sont situées tout près de Woippy, on se rend parfaitement compte combien est justifié le désir de ces communes de voir construire une petite gare de marchandises à Woippy.
L’administration des chemins de fer ne le regretterait certainement pas. Lothringer Zeitung. (LM)

Dimanche 16 novembre 1902
Du Chêne, près de Woippy. Nous apprenons un cambriolage au cours duquel le voleur s’est emparé de 460 marks et que l’épouse du contremaître Bott a reçu deux coups de couteau à la cuisse. Les époux Bott sont de condition très modeste et l’argent volé devait servir à payer des factures. Des secours seraient les bienvenus. (MZ)

Mardi 18 novembre 1902
Brigandage. Nous apprenons qu’un vol par effraction a été commis au Chêne, annexe de Woippy, chez M. Bott, surveillant. Le voleur, après avoir fracturé plusieurs meubles a pu s’emparer d’une somme d’environ 460 marks. Surpris par Mme B. le criminel porta deux coups de couteau à cette personne et prit la fuite. Il est activement recherché. (LL)

Jeudi 20 novembre 1902
M. Eugène Hennequin a été nommé officiellement maire de Woippy. (MZ) (LL)

Jeudi 4 décembre 1902
Mme Pierson, de Woippy, avait institué par un acte du notaire Bazin, de Metz, M. Victor Lapointe, de Metz, comme son légataire universel. Les héritiers Methelin ont attaqué le testament en prétendant y avoir une erreur de forme. Le tribunal de Metz déclare le testament pour non valable, le tribunal du Land de Colmar, par contre, le reconnaît valable. Les héritiers Methelin portèrent l’affaire devant le tribunal du Reich à Leipzig, qui a déclaré le testament inattaquable. Il s’agit d’une somme de 100 000 marks. (MZ)

Vendredi 12 décembre 1902
Le tramway. Le projet tendant à prolonger la ligne de tramway électrique jusqu’à Woippy va occuper aujourd’hui une réunion qui est convoquée à Woippy et à laquelle prendront part les représentants de Devant-les-Ponts et Woippy, plusieurs propriétaires intéressés, ainsi que les délégués de l’administration du tramway, venus à cet effet de Berlin. On pense généralement que le projet ne tardera pas à prendre corps. Dans le but de faciliter l’entreprise, la route étant assez étroite, M. Bredow, de Devant-les-Ponts met gratuitement à la disposition de la Compagnie un grand terrain pour y faire passer la ligne de tramway près du Goupillon. (LL)

Mercredi 17 décembre 1902
Hier matin, à 3 heures, on a essayé de cambrioler la maison Poinsignon à Woippy. Ne pouvant y entrer, les voleurs s’en sont abstenus. (MZ)

Jeudi 18 décembre 1902
Tentative de vol. Hier matin, vers 3 heures, des malfaiteurs ont frappé aux volets de la maison habitée par les dames Poinsignon. L’une des dames, une octogénaire, croyant à l’arrivée d’un parent qu’elles attendaient, se leva pour voir qui était là.
Elle se trouva en présence de plusieurs individus qui, par des menaces, la sommèrent de leur remettre tout l’argent se trouvant à la maison. La brave femme eut la présence d’esprit de répondre que l’argent étant dans une chambre voisine, elle priait les visiteurs de patienter.
Au lieu de passer dans la chambre en question, Mme Poinsignon ouvrit la fenêtre et appela au secours et immédiatement plusieurs voisins accoururent. Déconcertés, les voleurs prirent la fuite. On croit qu’ils devaient être familiarisés avec les lieux. (LL)

Dimanche 21 et lundi 22 décembre 1902
La Lorraine d’autrefois
Le village de Woippy était autrefois le siège d’une prévôté qui appartenait au chapitre de la cathédrale de Metz, cette prévôté s’étendait sur un grand nombre de villages en 1123. Les domaines de Woippy et de Lorry ont été exclusivement attribués au trésorier de la cathédrale.
Le jour des Rogations, c’était le maire de Woippy qui portait à la procession la figure du Graouilly ; les uns ont prétendu que le monstre représentait l’emblème de la destruction du paganisme par Saint-Clément ; d’autres, au contraire, ont cru y voir un reste d’idolâtrie. Ils ont comparé le Graouilly au serpent ailé sous l’emblème duquel on représentait Saturne régénérateur de la nature, que l’on déliait au printemps.
De même qu’on offrait de petits gâteaux, pour se le rendre propice, de même les boulangers et les pâtissiers devant la boutique desquels passait le Graouilly, étaient obligés de mettre dans sa gueule un petit pain et une tartelette dont le maire de Woippy faisait son profit.
C’est en 1786 qu’on a cessé de porter le Graouilly en procession.
Le village de Woippy a été souvent brûlé et saccagé dans les guerres qui s’allumaient sans cesse entre les princes voisins, les évêques et la cité messine.
Il paraît que les sorciers étaient nombreux à Woippy ; car il existe dans les archives de la cathédrale beaucoup de procédures pour le crime de sorcellerie, contre les habitants de ce village. Les sentences étaient rendues, à la requête des procureurs d’office de la cathédrale, par le maire et les échevins de Woippy ; le 20 juillet 1591 fut condamnée au feu Simonate, femme de Claudon Florentin, pour avoir, avec une poudre dont le diable lui avait donné la recette et qu’elle composait avec les os des enfants mort-nés, fait mourir un cheval rouge, Georgette, l’enfant du gros Simenony, celui de Nicolas Remiatte et celui de Jacques Modo ; cette malheureuse femme, quoique attachée au fatal poteau et déjà environnée de flammes, attestait encore son innocence, dont elle a constamment protesté dans les tortures.
Le 23 août fut aussi brûlée vive sur la place de Woippy, Pollette, femme de Toussaint Guillaume, pour s’être donnée au diable avec lequel elle avait, en dit la sentence, habitation charnelle et dont elle avait reçu une poudre noire qui lui avait servi à faire mourir une poule, trois chevaux et ensorceler un soldat de la garnison de la citadelle de Metz, lequel avait volé six noix.
Le 2 août 1622, le procureur d’office de la Cathédrale fit donner la question à Mangin Mareschal pour lui faire avouer : 1° qu’il avait pris part à une conjuration de sorciers sur le mont St-Quentin et auprès de la chapelle de Terlange, afin de faire geler les vignes et manquer la récolte du blé ; 2° qu’il allait au Sabbat sur un char noir traîné par six truies rasées. Au milieu des plus violentes tortures, ce malheureux repoussa d’aussi grossières accusations. Jeanne Jadin, femme Georgi, fut accusée en même temps des mêmes maléfices. Quoique âgée de 50 ans, elle supporta les douleurs avec grand courage ; d’autres, Jeanne Lambour et Marguerite Fileur, de Talange y succombèrent et la violence des tourments leur fit confesser des crimes qu’elles n’avaient point commis.
On croira difficilement qu’au 17ème siècle, lorsque déjà les lettres et les sciences brillaient en France d’un certain éclat, on eût pu souffrir que de misérables échevins de la campagne rendissent, à la réquisition d’hommes bien plus coupables qu’eux, des jugements où l’absurdité le dispute à la barbarie. Alors, Metz n’avait point encore de parlement.
Vigneulles, village voisin de Lorry et de Woippy, est le lieu de naissance de Philippe de Vigneulles, auteur des chroniques de France, de Lorraine et de Metz. Son ouvrage, divisé en quatre livres, commence à l’an du monde 2639 et s’arrête à l’an 1521 de l’ère chrétienne.
Les faits historiques qui se rapportent au temps où il a vécu, sont exactement et judicieusement racontés ; il a de plus composé un recueil de cent nouvelles. Dans le mois de novembre 1490, Jean Gérard, maire de Vigneulles et son fils Philippe furent enlevés de leur moisson par trois hommes, armés de toutes pièces, qui les conduisirent à cheval jusqu’à Chauveny où ils restèrent enfermés dans une grosse tour pendant deux mois ; ils ne recouvrèrent la liberté qu’en payant mille florins du Rhin à deux hommes de Norroy qui les avaient fit arrêter. Le père en voulant s’évader s’était cassé la jambe.

Mercredi 24 décembre 1902
- Incendie dans la cours de la Raffinerie Lorraine de benzine, à Woippy. Dans un coin de la cour, on avait entassé des réservoirs, des bidons, des tonneaux, le tout prévu pour des essais d’incendie. On devait expérimenter un produit éteignant le feu et mis au point par la maison Carl Hoffmann de Mannheim. On a mis le feu à tout le tas. On a essayé et cela à fonctionné. (MZ)

Jeudi 25 décembre 1902
Woippy. (Renversé par un cycliste). Hier matin, le domestique Claude Gusse, âgé de 70 ans, en condition chez M. Hennequin, a été renversé par un cycliste et grièvement blessé à la tête et sur différentes parties du corps. Le pauvre vieillard a dû être transporté d’urgence à l’hôpital Bonsecours à Metz. (LL)

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Jeudi 22 janvier 1903
(Nomination d’un adjoint). On nous écrit : « Enfin notre ministère est complètement constitué. Pauvres orphelins, abandonnés de tout le monde, nous faisions comme sœur Anne : montés sur la haute tour de notre église, nous regardions sans rien voir venir. Enfin ! nous voici satisfaits, au moins quant au titre et à la constitution officielle de notre conseil municipal. Pourvu que, tous les galons étant arrosés, les adversaires ne se retrouvent pas en présence et que nous n’entendions pas crier sur les toits : « Malheur aux vaincus ! » (LL)

Jeudi 29 janvier 1903
(Autour d’une nomination). On nous écrit :
« Ces jours derniers, un entrefilet du Lorrain se rapportant à la nomination de l’adjoint, se terminait par ces mots : Malheur aux vaincus !
Puisse cette devise ne pas se réaliser parce qu’elle ferait trop de victimes.
Après le conseil municipal, ça a été le tour du maire, de l’adjoint, du greffier. Est-ce fini ? on parlait encore récemment du garde de police et de l’instituteur qui devaient y passer.
Et nous qui avons fait passer aux élections le maire avec toute sa liste, est-ce que nous pouvons nous dire vainqueurs quand, après que nous l’avons vu mis à pied, sans façon, malgré toutes les démarches entreprises par toutes les personnalités possibles pour changer cette décision. Maintenant encore, quand nous le voyons, pensif et mélancolique, les yeux en terre, nous nous demandons : une chute pareille après un pareil triomphe, est-ce possible ?
Et ensuite, nous avons été menacés d’avoir un maire pris en dehors du conseil. Ça aurait été une belle affaire, si on n’avait trouvé dans les élus aucun homme capable d’être maire. Et nous, qui sur la recommandation du maire, les prenions tous pour des bacheliers ! Enfin, après un long et consciencieux examen, on a laissé de côté les savants et les beaux parleurs qui eussent ceint si volontiers l’écharpe municipale, et, après des élections où l’on avait crié : « A bas la calotte », on a nommé ô ironie ! un employé d’église qui fait l’affaire à merveille et qui a produit le meilleur effet en laissant à Morhange le greffier de l’ancien maire pour prendre son greffier à Woippy.
Non, monsieur le correspondant, ne dites plus : « Malheur aux vaincus ! » car, à cette heure, je cherche, et je ne trouve plus guère de vainqueurs à Woippy. Un électeur désabusé. » (LL)

Samedi 24 janvier 1903
Zum Kapitel Toleranz...
Au chapitre de la tolérance, on nous écrit de Woippy. Alors qu’une personne des plus âgées de notre région M. Brément, qui aurait bientôt pu fêter son centième anniversaire (il était âgé de 96 ans) avait reçu l’Extrême Onction en signe d’adieu, l’abbé L’Huillier a refusé de l’enterrer avec les honneurs de l’église prétextant que le vieil homme n’avait pas régulièrement fait ses Pâques au cours des dernières années. Renseignements concernant cette affaire devenue nécessairement un enterrement civil, le curé ne pouvait que donner un mauvais exemple dans la région en raison de la pénible impression qu’il a fait à l’égard d’un homme qui était un fils fidèle de l’église.
Heureusement le curé de Lorry a pu trouver un ecclésiastique ayant une autre opinion sur ce cas prodigieux, qui a enterré le vieil homme religieusement. (MZ)

Dimanche 25 - Lundi 26 janvier 1903
La miséricorde divine de l’Eglise. On nous écrit :
« Mon cousin, M. Premont, vient de mourir, à l’âge de 96 ans, après avoir reçu les Saints Sacrements. J’en ai fait la déclaration à M. l’abbé L’Huillier, curé à Woippy, en le priant de bien vouloir faire l’enterrement.
Jugez de mon étonnement quand M. l’abbé L’Huillier me répondit par un refus net, en alléguant que le défunt ne faisait pas régulièrement ses Pâques. Il a ajouté qu’il tient à donner un exemple à sa paroisse et qu’il va défendre toute sonnerie ainsi que l’entrée du corps à l’église. Je lui fis remarquer que cet exemple peut être néfaste pour l’église, mais il s’obstinait à me refuser son concours.
Devant ce refus, il ne me restait qu’un seul moyen, celui de m’adresser à un prêtre plus libéral et moins doctrinaire. Je l’ai trouvé en la personne de M. le curé de Lorry qui a bien voulu procéder à l’enterrement religieux du brave vieillard en terre sainte, selon les rites de l’Eglise.
Morale de l’histoire : il n’y a qu’une seule religion catholique, mais il y a plusieurs manières pour en interpréter les règlements. » (LM)

Jeudi 29 janvier 1903
On nous écrit :
« Monsieur le Rédacteur,
Vous avez publié, sur l’enterrement d’un vieillard de Woippy, une relation inexacte.
1° Le « cousin Prémont » n’a pas voulu recevoir les Sacrements. Si quelqu’un est à même de le savoir, il me semble que c’est moi et non votre correspondant que je n’ai jamais vu ni rencontré chez le malade.
2° Je n’ai pas refusé complètement la sépulture religieuse. Me conformant à des ordres reçus de qui de droit, je n’ai pas accepté d’enterrer le défunt avec la solennité qu’on me demandait, mais j’ai offert de conduire le cadavre de la maison mortuaire au cimetière, sans passer par l’église et sans sonnerie, ce qui a été fait exactement à Lorry, où M. Prémont a sa tombe de famille.
L’Huillier, curé de Woippy. »

Notre correspondant nous adresse, d’autre part, la rétractation suivante :
« Woippy, 25 janvier.
Au sujet de l’enterrement de M. Prémont, de Woippy, je me permets de vous signaler que j’ai été induit en erreur, en croyant que le défunt avait reçu les Sacrements en bonne et due forme. Je viens d’apprendre le contraire et je regrette d’avoir engagé cette polémique.
Le cousin du défunt, L. Hennequin. »

Lorry-lès-Metz. On nous écrit :
« Monsieur le Rédacteur,
Dans le Messin, paru samedi soir, un correspondant de Woippy, qui veut être désagréable à son curé, me fait au contraire, à propos d’une sépulture, des compliments que vous me permettrez de ne pas accepter.
Le défunt était né à Lorry qu’il habitait, sa famille y est encore nombreuse, et depuis longtemps il avait désiré y être enterré ; il n’est donc pas extraordinaire qu’il ait été amené au cimetière de Lorry.
Avec la meilleures intention du monde, je le crois, votre correspondant dit que je suis « un prêtre plus libéral et moins doctrinaire ». J’espère ne l’être ni plus ni moins qu’il ne faut. Les lois de l’Eglise sont faites pour être exécutées et, pour les appliquer, s’il est besoin d’une interprétation, la règle nous est donnée par l’Evêché. Dans le cas particulier, je n’ai fait que suivre ponctuellement et exécuter à la lettre les instructions transmises à M. le curé de Woippy.
Je n’ai pas à répondre aux autres assertions de l’article qui ne me concernent pas, et je vous prie, Monsieur, de recevoir mes salutations distinguées.
Etienne T., curé de Lorry-lès-Metz. » (LM)

Jeudi 29 janvier 1903
Nous avons reçu hier la lettre suivante de Monsieur le curé L’Huillier de Woippy.
Dans le n°21 du Metzer Zeitung, vous prétendez dans un article intitulé Tolérance, que j’ai refusé d’enterrer religieusement un certain Monsieur Prémont, prétextant que le vieil homme n’avait ces derniers temps pas fait religieusement ses Pâques. En plus, vous dites que M. Prémont était un fils fidèle de l’Eglise et qu’il avait reçu l’Extrême Onction. A l’opposé, il est à constater que le dénommé Prémont comme je l’ai appris de source sûre, négligeait ses devoirs religieux depuis 50 ans et refusait de recevoir les Saints Sacrements notamment au cours de sa dernière maladie, malgré mes adjurations lors de mes fréquentes visites. J’ai proposé à sa famille d’accompagner le corps au cimetière sans le faire passer à l’église mais pour des raisons qui me sont propres et qui ne regardent pas le Metzer Zeitung, j’ai refusé de faire un enterrement avec trois prêtres comme on me le demandait. Le corps a été enterré dans le caveau familial de Prémont à Lorry sans autre manière que celle que j’avais proposée. Abstraction faite cette fois d’une poursuite pénale conforme au §186 du code pénal art. B, je me contenterai du démenti de l’auteur, de ce qu’il a fait paraître aujourd’hui dans le Messin. Je vous demanderai toutefois, en application du §11 de la loi de presse de publier, dans ces termes, ce qui suit : Woippy, 25 janvier. En ce qui concerne l’enterrement de M. Prémont de Woippy, je me permets de vous faire connaître que j’ai été induit en erreur car je croyais que le défunt avait, comme cela se fait habituellement, reçu les derniers sacrements. Je viens d’apprendre le contraire et je regrette d’avoir provoqué cette controverse. Signé Hennequin.
Nous ne publierons pas la longue lettre de M. le curé L’Huillier de Woippy qui fait ressortir sa légitime impression d’avoir été menacé, afin de ne pas troubler le sentiment idyllique d’âmes en paix de la paroisse susnommée. De pure bienveillante publicité nous avons reproduit la lettre de doléances de M. Jérémie Hennequin mais nous ne pouvions pas prévoir que bientôt il annoncerait avoir « été induit en erreur ». Quand et pourquoi ? cela nous intéresse bien peu. Nous reconnaissons sincèrement la sobriété du curé qui dans deux paragraphes seulement brandit des menaces d’excommunication. Mais il gagne en admiration comme pasteur d’âmes en faisant faire « à droite droite » et « à gauche gauche » à son troupeau à la vitesse de l’éclair huilé. Dressage énergique cela ! La Pologne n’est pas encore perdue. D.R. (MZ)

Mardi 3 février 1903
La fabrique de benzine.
Depuis le 1er janvier, une nouvelle usine de benzine est en activité à la Maison Rouge près de Woippy, juste à côté de la fabrique de conserves Traus.
Les installations réalisées correspondent aux exigences de cette branche d’activité et le personnel technique et commercial est à la hauteur des temps actuels.
L’usine de la Maison Rouge produit pas moins de 12 sortes de benzine dans 12 degrés différents, de l’éther le plus pur à l’essence ordinaire et à moindre prix qu’auparavant.
Ainsi, l’industrie se développe petit à petit dans la région dans ses différentes branches et sûrement pas au détriment du commerce et du changement.
L’usine a également un débouché important en France*. (MZ)
L’annonce reproduite ci-dessus est extraite de la Gazette de Lorraine du 25 janvier 1903.
* Voir l’historique de cette raffinerie, avec son plan, dans Woippy de 1871 à nos jours, Pierre Brasme, pages 86 et suivantes.

A la Maison Rouge, près de Woippy, tout à côté de la fabrique de conserves Trauss, une fabrique d’essence est en exploitation depuis le 1er janvier. L’agencement est des plus modernes et le personnel employé d’une haute technicité. Le capital de cette société par actions est de 170 000 marks. On y fabrique pas moins de 12 sortes d’essence, de l’éther léger à l’essence ordinaire. Les prix de vente sont les plus bas de la région. Cette usine livre de grande quantité de sa production en France. (ZL)

Jeudi 5 février 1903
(Affaires municipales). Nous recevons la lettre suivante :
« Woippy, le 2 février 1903.
Monsieur le Rédacteur, Dans votre numéro du 29 janvier, un électeur désabusé s’est occupé du Conseil municipal de Woippy et de ma personne. J’ai été près de deux ans administrateur de cette commune, pendant six ans j’étais maire, au 15 juin dernier ma liste électorale a passé avec une majorité écrasante tandis que j’ai réuni sur ma propre personne presque la totalité des voix des électeurs.
Si je n ‘ai pas été renommé maire, c’est que notre Kreisdirecteur alléguait avoir besoin d’un maire connaissant la langue allemande. Quant au maire et à l’adjoint actuels, ils sortent du sein du Conseil, ce qui a l’air d’ennuyer votre correspondant qui voudrait y voir les siens.
Malgré mes 72 ans, je marche la tête haute ou il se pourrait que votre correspondant (on me rapporte qu’ils ont été quatre pour confectionner leurs articles) ne pourrait pas en faire autant puisqu’il se cache sous l’anonymat, en tout cas il n’est ni bachelier ni savant, car plus que jamais il a manqué l’occasion de se taire.
Recevez, Monsieur le Rédacteur, l’assurance de ma haute considération.
Dominique LADAIQUE. » (LL)

Samedi 7 février 1903
(Nécrologie). On nous écrit, le 4 février :
« Aujourd’hui à 10 h. du matin nous avons assisté au service d’enterrement* de Mme veuve Séchehaye, née Thérèse-Emilie de Mairesse. La famille Séchehaye a habité Woippy pendant près d’un siècle et a laissé à tous ceux qui l’ont connu, tant à Woippy que dans la pays messin, un souvenir d’honneur, de probité et de bienveillance pour tous. La nombreuse assistance au service d’enterrement de ce matin, dans laquelle presque toutes les anciennes familles de Woippy et de Metz étaient représentées, a été un témoignage de l’estime dont Mme Séchehaye était entourée. Que le Dieu de toute justice veuille bien lui donner la récompense qu’elle a si dignement méritée et que sa famille daigne agréer nos bien sincères condoléances et nos remerciements.
Un habitant de Woippy. »
(LL)
* L’avis de décès a été inséré dans le Lorrain du 5 février 1903. Thérèse-Emilie de Mairesse (1811-1903), était l’épouse de Pierre-Eugène Séchehaye (1804-1870). Tous deux sont inhumés au cimetière de Woippy.
L’un de leurs enfants, Jules-Ferdinand (1841-1908) est le père de Paul (1893-1975), qui fut maire de Woippy et longtemps président de l’Union de Woippy.
La biographie de Jules-Ferdinand Séchehaye, écrite par F. de Robert, a été insérée dans la revue l’Austrasie 1910/1913. On peut en lire des extraits dans Woippy, de 1871 à nos jours, page 130.

Dimanche 29 mars 1903
Vente d’un mobilier considérable et d’une belle et vaste maison au village de Woippy.
Les héritiers de M. Victor Lapointe feront vendre par le ministère de Me Mann, notaire à Rémilly, le lundi 6 avril 1903, à 11 heures du matin à Woippy, rue de Metz, n°14, un mobilier considérable, dont le détail est à voir aux affiches.
Et le même jour à 3 heures de l’après-midi, chez M. Galleron, aubergiste à Woippy, une belle est vaste maison comprenant 2 logements, cours, remises, écurie et dépendances, avec beau jardin entouré de murs, située au village de Woippy, rue de Metz, n° 14-16.
Le tout dépendant de la succession de M. Victor Lapointe, décédé à Woippy. A crédit, et aux conditions du procès-verbal. (LM)

Mardi 31 mars 1903
On demande de suite un bon ouvrier-cordonnier chez M. Victor Heller, Woippy. (LM)

Lundi 6 avril 1903
Vente d’un mobilier considérable à Woippy ainsi que d’une belle est vaste maison. Les héritiers de M. Victor Lapointe feront vendre par le ministère de Me Mann, notaire à Rémilly, le lundi 6 avril 1903 à 11 heures du matin à Woippy, rue de Metz n°14, un mobilier considérable dont le détail est à voir aux affiches.
Et le même jour à 3 heures de l’après-midi chez M. Galleron, aubergiste à Woippy, une belle et vaste maison, comprenant 2 logements, cours, remises, écuries et dépendances, avec beau jardin entouré de murs, situés au village de Woippy, rue de Metz, n°14-16. Le tout dépendant de la succession de M. Victor Lapointe, décédé à Woippy. A crédit et aux conditions du procès-verbal. (LL)

Samedi 11 avril 1903
Hier, vers 10 heures, à la station de Woippy, un escadron du 13ème régiment de dragons faisait de l’exercice. Un caporal à cheval qui se rendait dans le village fit brusquement demi-tour après avoir passé le passage à niveau. Le cheval se prit les pattes dans la barrière descendue et resta coincé avec une de ses pattes arrières dans ladite barrière. En sa débattant, il arracha la barrière et la traîna sur les voies. Un train de marchandises arriva, écrasa la barrière et le cheval. Lors du choc, le cavalier sortit de selle et fut projeté dans le fossé, sans grand dommage. Quant au cheval, il fut totalement broyé par le train. (MZ)

Ce matin, vers 10 heures, un escadron du 13ème dragons se trouvait en service de campagne à la station de Woippy. Un caporal à cheval qui traversait le passage à niveau, fit brusquement demi-tour et sauta par-dessus la barrière baissée. Le cheval resta coincé avec ses pattes de derrière et en même temps arriva un train de marchandises de Thionville. Le train écrasa littéralement l’animal mais sous le choc, le cavalier fut projeté de sa selle et tomba de côté, sans dommage. Le train a pu s’arrêter presque instantanément. (ZL)

Mercredi 15 avril 1903
Cheval tué par un train. On nous écrit, le 11 avril : « Vers midi, un dragon du 9ème régiment passait à cheval près de la station de Woippy. En tendant le sifflet d’un train de marchandises qui venait de Maizières, le cheval s’emballa, et sans que le cavalier pût arriver à la maintenir, il vint buter contre la barrière fermée du passage à niveau de la station. Le choc fut si violent que la barrière fut renversée et brisée, le cheval s’abattait sur les débris et le cavalier était projeté à quelques mètres plus loin sur la seconde voie. Au même moment, le train arrivait sur la première, le cheval eut la tête littéralement tranchée et le corps ouvert par les roues de la locomotive, tandis que le cavalier, projeté plus loin, n’eut que le talon d’une botte coupé, et quelques égratignures occasionnées par la chute. Il paraît que le cheval avait, au régiment, une mauvaise réputation ; autre circonstance, on dit que c’est la second cheval que ce cavalier voit tuer sous lui. » (LL)

Vendredi 1er mai 1903
Disparition. Le voiturier de la fabrique de conserves de Maison-Rouge, nommé Pieraerts, originaire de L’Au (Belgique), qui était sorti avec cheval et camion et auquel son patron avait confié une somme de 600 Marks pour effectuer des paiements, a disparu. Le cheval et la camion représentent une valeur de 3 500 marks. On ignore si Pieraerts, qui habitait Woippy, où il devait se marier prochainement, a pris la fuite ou bien s’il a été victime d’un accident. (LL)

Dimanche 3 mai 1903
Divers. La voiture et le cheval appartenant au propriétaire de la fabrique de conserves de Maison-Rouge, près de Woippy, dont on avait signalé la disparition, ont été retrouvés devant l’auberge Boiteux, place Saint-Thiébault, où Pieraerts les avait laissés lorsqu’il s’est éloigné en promettant de revenir dès que ses courses seraient terminées. Depuis Pieraerts n’a plus été revu. (LL)

Mercredi 20 mai 1903
La commission supérieure de recrutement militaire de l’arrondissement de Metz-campagne siégera aux lieux et jours ci-après : (...)
Samedi , le 30 mai, à 8 heures du matin, à Metz (Hôtel de Ville).
A cette circonscription appartiennent les communes suivantes :
Amanvillers, Augny, Ban-Saint-Martin, Borny, Chieulles, Devant-les-Ponts, Longeville, Lorry-lès-Metz, Mey, Montigny, Moulins, Plantières, Plappeville, Saint-Julien, Sainte-Marie-aux-Chênes, Saint-Privat-la-Montagne, Saulny, Scy-Chazelles, Vallières, Vantoux, Vany, Woippy, Châtel-Saint-Germain, Jussy, Lessy, Rozérieulles, Sainte-Ruffine, Vaux.
A ces dates et lieux devront comparaître une heure avant le temps indiqué plus haut :
1. Tous les jeunes gens reconnus propres au service militaire par la commission de recrutement.
2. Les jeunes gens versés dans la réserve pour un motif quelconque.
3. Les jeunes gens versés dans le Landsturm (Réserve de l’armée territoriale) avec ou sans armes.
4. Les jeunes gens reconnus pour toujours impropres au service militaire.
5. Tous les jeunes gens nés en 1882 et les années précédentes domiciliés dans l’arrondissement de Metz qui pour un motif quelconque ne se sont pas encore présentés devant les autorités de recrutement.
6. Les jeunes gens ayant droit au volontariat d’un an qui
a) ont sollicité à temps leur remise du service militaire pour raison de famille ;
b) ont été refusés par un corps de troupe de l’armée de terre ou de mer (§ 94 de la loi sur le recrutement militaire).

Jeudi 16 juillet 1903
Noyé. Dimanche dernier, un jeune homme de vingt-quatre ans, Félix Honnert, qui était en villégiature à la ferme Saint-Eloy, chez ses cousins les fils Keller, se baignait, en attendant la messe, dans le fossé du fortin de Saint-Eloy, lorsque tout à coup il disparut sous l’eau sans que ses compagnons qui, au péril de leur vie, avaient essayé de lui porter secours, aient pu le retirer. C’était un bon jeune homme, et sa mort dans de si tristes circonstances, va jeter dans la désolation ses excellents parents qui habitent Ballering. (LM)

Mercredi 29 juillet 1903
Promenade à travers les cultures fruitières de Woippy.
Devant les portes de Metz, adossé contre un riant coteau des bords de la Moselle, recouvert de vignobles et de cultures jardinières, le beau village de Woippy étale ses coquettes habitations. Qui de nos lecteurs n’aurait pas déjà entendu parler des fraises du pays messin, de ses mirabelles et de ses prunes? C’est Woippy qui se distingue entre tous les villages voisins, par sa riche culture de fraises, de groseilles et de framboises en pleins champs. La cueillette des fraises est presque achevée, la récolte des groseilles et des framboises bat son plein pour le moment ; une visite à travers ces champs de culture si intéressante ne saurait manquer d’intérêt.
En entrant dans la banlieue de l’endroit, le touriste est frappé de la particularité qu’y présente l’exploitation rurale ; ce n’est plus de la culture ordinaire, mais une exploitation jardinière sur une vaste échelle ; c’est cette exploitation caractéristique pour presque tous les villages avoisinant la ville de Metz, qui amena le grand morcellement des terres que nous constatons autour de l’endroit et sur les coteaux avoisinants. La proximité immédiate de la grande ville et aussi un peu la nature du sol qui s’y prête, ont dû stimuler les agriculteurs de Woippy à entrer dans la voie d’une culture intensive de leurs champs, pour produire des plantes à fruits de jardin, faciles à vendre et à exporter au loin.
Citons seulement les fraisiers, les groseilliers et les framboisiers qui, à eux seuls, couvrent une grande partie de la banlieue et qui prêtent un aspect tout particulier, frappant tout visiteur qui n’a pas encore vu pareille industrie jardinière. Par milliers, les corbeilles de fraises, de groseilles et de framboises arrivent sur le marché de Metz, et c’est par wagons qu’elles sont expédiées au loin. Rien de plus charmant que l’entourage de Woippy. Derrière les maisons, de grands et petits vergers, emplantés de pruniers, quetschiers et mirabelliers, qui, cette année, malheureusement sont dépourvus de leurs fruits dorés : les gelées printanières ont ravagé la riche floraison, de sorte qu’on n’y voit pas un seul fruit ; le dégât causé par ce fléau peut être estimé pour le beau pays messin à plusieurs centaines de milliers de Marks. Heureusement les fraises, groseilles et framboises y ont échappé et donnent encore un assez beau rendement, quoiqu’il n’arrive pas à celui de l’année dernière.
A vrai dire, la culture du fraisier n’est pas difficile ; le fraisier prospère à merveille, pourvu que le sol soit tenu bien propre, soigneusement ameubli et obtienne une fumure abondante. On atteint ce but par des façons réitérées jusqu’à la cueillette. Auparavant encore, une façon est donnée au sol sur lequel on épand alors un fumier de cheval très paillé ou aussi de la paille même, pour maintenir le sol frais et meuble et pour prêter au fruit mûrissant une couche sèche et propre. La cueillette se fait avec les plus grands soins, pour avoir les fraises bien fraîches et pourvues d’une petite tige d’un centimètre ou deux : une à une, elles sont déposées dans de petites corbeilles de bois pour les transporter ainsi aux marchés et marchands de Metz, ou pour les expédier par wagons au loin. Ces travaux et le commerce des fraises occupent des centaines de bras à Woippy même, et pour en donner une idée, je n’aurai qu’à dire, qu’un seul commissionnaire étranger a acheté pour le compte de maisons étrangères, pendant cette campagne, jour par jour pour environ 3 000 marks.
Les prix ont varié de 24 pf à 36 pf. la livre ; tout naturellement, c’est au début de la campagne que furent payés les prix les plus élevés. Le lecteur pourra se faire une idée de la production de fraises de Woippy en lisant les chiffres suivants : en 1897, il a été expédié des gares de Metz et de Devant-les-Ponts 246 550 kilos, et en 1898, 413 600 kilos de fraises.
Quant aux autres fruits, principalement les mirabelles, il en a été expédié des gares de Metz, Devant-les-Ponts, Moulins, Maizières, Ars-sur-Moselle, Uckange et Novéant 2 244 585 kilos ; je me permets de citer ces chiffres pour donner une idée du dégât occasionné au Pays Messin par les gelées de printemps. (Journal agricole) (LM)

Incendie. Un incendie s’est déclaré samedi soir, entre 10 et 11 heures, dans un immeuble situé rue de la gare et appartenant à M. Pierret.
Aperçu de suite, le fléau a été vivement combattu par les pompiers secondés par les habitants. Les dégâts évalués à 2 000 marks sont couverts par l’assurance. On ignore la cause du sinistre. (LL)

Samedi 8 août 1903
Woippy. Ecole agricole. M. le Dr Herzog, directeur de l’Ecole d’hiver d’agriculture tout récemment créée à Metz, fera une conférence dimanche prochain, 9 août, à la mairie de Woippy, où l’orateur développera le but que poursuivra l’Ecole d’agriculture. Les agriculteurs de Woippy et des environs ne manqueront certainement pas de se rendre à ladite conférence. (LM)

Lundi 10 août 1903
M. Auguste Herzog a tenu une conférence dans une salle de la mairie, devant environ 50 agriculteurs. Le thème de la causerie était « La raison et le but des écoles d’agriculture d’hiver » et « La lutte contre l’oïdium des vignes ». (MZ)

Jeudi 13 août 1903
On nous écrit, le 10 août : « Environ cinquante personnes assistaient à la conférence qu’a faite hier après-midi M. le Dr Herzog, directeur de l’Ecole d’agriculture de Metz. « Conférence » n’est peut-être pas le mot, car ce fut plutôt entre l’orateur et les auditeurs un entretien libre et agréable, en même temps qu’instructif pour ces derniers. M. le Dr Herzog, après avoir développé le but que poursuit l’Ecole d’agriculture, a parlé également de la vigne, de l’oïdium et du soufrage, recommandant chaudement de faire incontinent cette opération d’une si grande importance.
L’orateur, cela va sans dire, a su charmer son auditoire et il est certain que Woippy et les environs fourniront leur contingent lors de l’ouverture de l’Ecole d’hiver d’agriculture.
Un paysan. » (LM)

Samedi 22 août 1903
Les fêtes. La jeunesse de la localité invite ses amis et connaissances à venir se divertir avec elle le jour de la fête patronale qui sera célébrée dimanche, lundi et mardi.
Comme les années précédentes, le programme de la fête ne laisse rien à désirer et les jeunes gens espèrent que tous leurs amis et connaissances des environs s’empresseront de répondre à l’invitation. Le bal aura lieu sur la place habituelle et promet d’être très brillant. (LM)

Samedi 29 août 1903
Incendie avant-hier à 10 heures dans le grenier d’une propriété sur la route de Briey. Les pompiers ont mis une heure pour éteindre le feu. Les dégâts ne sont pas importants mais il y a trois semaines, le feu avait déjà pris dans la même maison. (MZ)

Dimanche 30 août 1903
Incendie. On nous écrit le 28 août : Hier, à dix heures, le feu prenait dans un grenier d’un immeuble situé rue de Briey. Les pompiers arrivèrent à temps. En une heure, ils étaient maîtres du feu qui, heureusement, n’a pas causé de grands dégâts. Détail curieux : la même maison a déjà été visitée par le feu il y a trois semaines. Autre détail : le chef des pompiers manquait à l’appel. (LL)

Mercerdi 9 septembre 1903
Woippy. On nous écrit : Depuis quelques temps, le beau sexe de notre localité, si avantageusement connue par ses délicieuses fraises et ses framboises, est en révolution. Hâtons-nous de dire que cette petite « fronde » est loin d’avoir un caractère inquiétant.
Voici ce dont il s’agit : Les dames de Woippy, dont la dévotion est légendaire, sont maintenant divisées en deux camps. Les unes appartiennent à plusieurs confréries et les autres prétendent être l’objet de vexations continuelles de la part des premières.
Ainsi, par exemple, pendant les processions de la Fête-Dieu et de l’Assomption, les membres des confréries suivaient la bannière, tandis que les autres étaient restées en arrière. Depuis cette époque, l’animosité s’est fortement aggravée. Celles qui ne font pas partie des confréries prétendent être cependant aussi vertueuses que les autres, et nous sommes très éloignés de vouloir leur contester ce droit, au contraire, nous rendons le plus chaleureux hommage aux éminentes qualités des femmes de Woippy, mais sans faire aucune distinction. Nous tenons surtout à leur rendre ce témoignage en compensation du blâme qui leur a été infligé par M. le curé de la localité, qui a sévèrement condamné la manière d’agir d’une certaine catégorie. Celles qui sont visées trouvent que leur mérites sont par trop méconnus, et elles espèrent qu’on ne tardera pas à leur rendre justice comme il convient. Nous nous associons très volontiers au vœu formulé par ce bloc féminin et nous voulons croire qu’elles trouveront toutes pleine et entière satisfaction dans un avenir très rapproché. (LM)

Samedi 19 septembre 1903
Affaires postales. A partir du 15 septembre, les localités de Lorry-lès-Metz, le Chêne, Saulny et les Tuileries sont détachées de la circonscription postale de Woippy, et desservies par le bureau de poste de Devant-les-Ponts. Un courrier en voiture fera le service entre Devant-les-Ponts et Lorry-lès-Metz. (LM)

Les fêtes. Dimanche prochain, grand bal chez M. Hennequin, aubergiste à Woippy. (LM)

Samedi 26 septembre 1903
Tribunal des échevins, audience du 22 septembre.
Christophe Weber, domestique à Jury, était, en dernier lieu, au service du sieur Sch., cultivateur à la ferme de Sainte-Agathe, près de Woippy. Un jour, pendant la moisson, il conduisit une voiture et maltraita un des chevaux de l’attelage d’une façon inouïe. Le vétérinaire constata une plaie profonde de 15 centimètres pénétrant jusqu’au rein ; il donna le conseil au propriétaire du cheval de le vendre sans délai pour le faire abattre. L’accusé profita de l’absence de son patron pour d’emparer du cheval qu’il mena à Metz et vendit pour 40 marks. La tribunal prononce contre l’accusé, vu la gravité du fait, une peine d’emprisonnement de six mois. (LM)

Dimanche 27 septembre 1903
Accident. On écrit au Lorrain, le 25 septembre : Un grave accident mettait hier, vendredi, en émoi le village de Woippy. Un enfant de quinze ans, travaillant chez M. Lamort, était occupé à nettoyer le dessus d’une machine à battre, lorsqu’il approcha si malheureusement son pied de l’engrenage, que les batteurs l’entraînèrent en un instant. Sa jambe a été complètement mutilée, ce qui lui a occasionné une perte de sang considérable.
On s’empressa de le conduire à l’hôpital à Metz , où l’on sera très probablement obligé de l’amputer. (LM)

Mardi 29 septembre 1903
Nous avons rapporté un accident survenu vendredi à Woippy, on nous communique des détails suivants :
Le fils de M. Bauler, apprenti menuisier chez M. Lamort, a été occupé par celui-ci auprès d’une machine à battre ; son pied a glissé et la jambe a été broyée à la hauteur du genou. Le hasard voulait que le mécanicien qui devait surveiller la machine motrice ne fut pas à son poste, si bien que l’accident a eu des proportions des plus graves.
La jambe a dû être amputée à l’hôpital de Bon-Secours où la victime avait été transportée aussitôt.
Il est à voir à qui incombent les responsabilités : Est-ce le patron menuisier qui a employé son apprenti à des travaux agricoles très dangereux ? Est-ce à l’entrepreneur de la machine à battre dont le personnel ne remplissait pas suffisamment ses fonctions, et qui, aux dires de certains témoins, aurait lui-même placé là le jeune homme ?
Qui règlera la pension due à cet enfant malheureux ?
Est-ce l’assurance de la corporation, ou est-ce l’assurance agricole ?
Voilà un problème assez compliqué que nous aimerions à voir résoudre au mieux des intérêts du blessé et de ses parents attristés. (LM)

Mercredi 28 octobre 1903
Terrible accident en gare de Woippy - Deux jeunes gens tués.
Samedi soir, à la gare de Woippy, à l’arrivée du train de 8 heures 20, deux jeunes gens voulurent traverser la voie. L’un, Louis Gravier, âgé de 17 ans, employé de bureau à la fabrique de benzine à Woippy, pour s’en retourner chez ses parents à Richemont ; l’autre, Charles Bayer, âgé de 18 ans, domicilié à Woippy, qui accompagnait son camarade. Au même moment le train entrait en gare et les deux malheureux furent tamponnés par la locomotive. Charles Bayer fut tué sur le coup. Louis Gravier fut blessé à la tête et eut le bras enlevé avec une partie de l’épaule. Par le train de neuf heures, Gravier fut transporté à Metz et de là à l’hôpital Sainte-Blandine. Il fut administré dans le train par M. le curé de Woippy. Son état ne laisse aucun espoir*. La nouvelle de ce double et triste accident a produit le plus vif émoi à Woippy où, le même jour, on avait enterré un jeune homme de 18 ans, enlevé en 48 heures par une angine compliquée de tétanos. (LM)
* « Les médecins sont parvenus à le conserver à la vie, mais il a dû subir l’amputation du bras au ras de l’épaule » (Le Messin du 26 mars 1904).

Vendredi 30 octobre 1903
Nous avons relaté d’après le Lorrain le terrible accident survenu à la gare de cette localité. Un correspondant de cette localité nous écrit à ce sujet en demandant à qui incombent les responsabilités.
Nous ne voulons pas résoudre la question, dit-il, cependant il nous semble bon de faire remarquer que la gare de Woippy ne possède pour tout personnel qu’une femme devant distribuer les billets, assistée d’un employé chargé de surveiller à la fois le passage à niveau et l’expédition des marchandises.
Tout récemment créée, cette station est, dans son genre, une des plus fréquentées des voyageurs et fait, en outre, beaucoup plus d’expéditions que d’autres gares plus conséquentes. Le passage à niveau y attenant est placé sur un croisement de routes d’une rare importance et sillonnées de nombreuses voitures.
Les croisements sur cette ligne traversée par plus de 90 trains par jour, sont très nombreux en cet endroit. Il est donc parfaitement impossible à l’employé préposé seul -par mesure d’économie sans doute- de faire l’expédition et de surveiller la barrière tout en assurant le service d’ordre et de contrôle des voyageurs.
Ils sont appréciables les résultats de cette mesure d’économie grâce à laquelle les voyageurs ne peuvent être ni informés, ni guidés, ni surveillés, tel que cela a lieu dans toute autre gare et c’est ainsi que deux familles des plus honorables de la contrée sont aujourd’hui plongées dans la plus complète désolation. (LM)

Vendredi 11 décembre 1903
Ladonchamps. Une des plus nobles figures de l’aristocratie de notre pays vient de disparaître.
Mlle de Ponsort est morte dimanche, à Nancy, où elle était allée se faire opérer d’un mal cruel.
Ce deuil inattendu afflige non seulement la baronne de Ponsort, sa mère, la marquise de Méry de Monterrand, sa grand mère, et la famille de Ladonchamps, mais toute la ville de Châlons, où Mlle de Ponsort passait depuis longtemps pour la mère des pauvres et surtout des enfants pauvres.
En rendant hommage aux mérites de la défunte, elle réunissait tous les jours chez elle les déshérités pour leur apprendre avec les éléments de l’instruction primaire la science du catéchisme. Tour à tour organiste dans une pauvre paroisse de faubourg, institutrice, professeur d’allemand, surveillante, quêteuse, elle était toujours au premier rang dès qu’il fallait soutenir la bonne cause, et le clergé de Châlons n’avait point pour le seconder de meilleur apôtre.
Et lorsqu’elle venait se reposer chez sa sœur, à Ladonchamps, qui n’a admiré son dévouement à la chapelle du château et son rare esprit de sacrifice qui lui faisait faire à pied tous les jours et par tous les temps, le chemin de Ladonchamps à l’église de Woippy, car, disait-elle, ce serait bien mal d’aller à la messe en carrosse, quand on prêche aux autres qu’il faut supporter la pauvreté et les misères de la vie. C’est une âme d’élite et une femme de bien qui disparaît et qui laissera un vide profond chez tous ceux qui l’ont connue, aimée et estimée.
Nous nous associons (le journal) très volontiers à notre confrère pour offrir à Mme et à M. de Ladonchamps nos respectueuses condoléances. (LM)

Dimanche 13 - lundi 14 décembre 1903
Vol avec effraction. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un vol par effraction a été commis à la halte du chemin de fer à Woippy.
Les voleurs se sont introduits dans le bureau en brisant une vitre. Ils ont fait main basse sur différentes choses et ont chargé le coffre-fort sur la brouette de la gare pour l’emporter au loin et être tranquilles pour le dépouiller de son contenu. Il renfermait, paraît-il, une vingtaine de Marks seulement. La brouette a été retrouvée dans les champs, mais pas le coffre-fort, et des malfaiteurs pas la moindre trace. Une enquête est ouverte. (LM)

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