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  Dernière mise à jour : 9 mars 2014

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1922 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
 
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1922

Lundi 9 janvier 1922
Avis mortuaire.
« Nous avons la douleur de vous faire part de la perte cruelle que nous venons d’éprouver en la personne de Monsieur Fernand-Paul MAYOT, Croix de guerre, Insigne des blessés, Officier du Nichan-Iftikhar. Fermier à Chevalin, décédé le 8 janvier 1922, à 2 h. de l’après-midi, muni des Sacrements de l’Eglise, dans sa trente-sixième année, des suites de maladie contractée au front.
De la part de :
Mme Fernand-Paul Mayot, née Mangenot, son épouse ;
Jean Mayot, son fils ;
Des familles Mayot, Mangenot, Harmant, Holz, Enders, Deville et Watrin.
La levée du corps se fera mardi 10 du courant, à 9 h. ½, à la Maternité de Metz, et la messe d’enterrement aura lieu le même jour, à 10 h. ½ à Woippy. » (LL)

Vendredi 13 janvier 1922
Remerciements. Nous adressons nos remerciements profondément sincères à toutes les personnes, amis et connaissances, qui ont donné un témoignage de sympathie et des marques de condoléances, à l’occasion du décès de Monsieur Fernand-Paul MAYOT. De la part de toute la famille. (LL)

Samedi 14 janvier 1922
A vendre la Belle ferme des Petites-Tappes (commune de Woippy), d’un seul gazon exploitée par M. Bastien, d’une contenance de 170 hectares. Jouissance au gré des amateurs.
Pour tous renseignements s’adresser à MM. Zivy et Cie, 11, rue de Serre à Nancy (téléphone 692) ou à Constant Lévy et Constant Vormus, 60, rue Serpenoise à Metz (téléphone 170). (LL)

Samedi 21 janvier 1922
Etude de Me Tabary, notaire à Metz, rue aux Ours, 0.
Adjudication d’un lot d’Immeubles d’une contenance de 57 hectares, dépendant la ferme de la GRANGE-AUX-DAMES, situé bans de La Maxe, Devant-les-Ponts et Metz, exploité par M. DONEN.
Le mercredi 1er février 1922, à 2 heures de l’après-midi, à La Maxe, au lieu habituel des ventes.
Pour tous renseignements s’adresser à Me Tabary, notaire, et pour traiter, à MM. Zivy et Cie, 11, rue de Serre à Nancy (Tél. 692), ou à MM. Constant Lévy et Constant Vormus, 60, rue Serpenoise à Metz. (Tél. 170). (LL)

Mardi 31 janvier 1922
Etude de Me Tabary, notaire à Metz, rue aux Ours, 0.
Vente volontaire en bloc, par lots ou en détail. Le mercredi 1er février 1922, à La Maxe, à 1 heure de l’après-midi, au lieu habituel des ventes, des Terres de culture maraîchère, prés, terrains industriels dépendant de la ferme de La-Grange-aux-Dames situés territoires de La Maxe, Devant-les-Ponts, Plesnois et Metz-Nord.
Pour tous renseignements s’adresser à Me Tabary, notaire, et pour traiter, à MM. Zivy et Cie, 11, rue de Serre à Nancy (Tél. 692), ou à MM. Constant Lévy et Constant Vormus, 60, rue Serpenoise à Metz. (Tél. 170) ou à M. Debar, à Briey (Tél. 35). (LL)

Lundi 9 février 1922
Accident grave. On nous écrit :
Le sieur Alfred Gagneur, occupé aux usines de Hagondange, est tombé mardi vers 10 heures d’une hauteur de 12 mètres en déchargeant des wagons. Il eut les deux bras cassés et le crâne fracturé ; son état et très grave. Gagneur, âgé de 30 ans environ, est marié et a la réputation d’un homme rangé. Etant occupé à un autre poste que le sien, il est victime de la grève du charbon. (LL)

Dimanche 12 février 1922
Mort de M. Alfred Gagneur.
M. Alfred Gagneur, dont le Lorrain a rapporté jeudi les graves blessures reçues au cours de son travail aux usines de Hagondange, est mort vendredi à l’hôpital des Diaconesses, à Metz, où il avait été transporté. Ses obsèques auront lieu à Woippy demain lundi, à 10 heures. (LL)

Jeudi 16 février 1922
Nos honnêtes cheminots
Lundi soir, en gare de Woippy, l’employé Noël ayant trouvé un porte-monnaie oublié au guichet s’empressa de le porter à son chef, qui put, le téléphone aidant, faire aviser les voyageurs venant de Woippy, à leur sortie en gare centrale de Metz, que l’un d’eux avait perdu quelque chose.
Grâce à la probité de l’employé Noël et à la diligence du chef de gare de Woippy, une dame de Metz-Sablon eut la bonne fortune de retrouver son porte-monnaie contenant une somme assez considérable qu’elle destinait à un paiement. Nos sincères félicitations aux honnêtes cheminots de Woippy. (LL)

Mercredi 22 février 1922
A chacun le sien. On nous écrit :
La semaine dernière eut lieu, un peu inopinément, à Woippy, une course de 100 m. plats pour hommes de 100 kilos et au-dessus. Une des autorités locales, M. B., qui avait mené follement la course, fit une chute, heureusement sans gravité, à quelques mètres du but, de sorte que la victoire est échue à M. T., représentant d’une administration d’Etat, qui parcourut le trajet en 13 sec. 1/5. La course était arbitrée par M. S., le très sympathique sportsman bien connu dans tout le département pour l’encouragement désintéressé qu’il prodigue au sport. (LL)

Jeudi 2 mars 1922
Les folies du carnaval. On nous écrit :
On serait tenté de croire que le carnaval est seulement fait pour amuser la jeunesse. Il faut se détromper. Lundi soir, cinq ou six hommes d’un âge déjà assez mûr, déguisés d’une façon assez grotesque, ont voulu amuser la galerie à leur manière. Après avoir fait un tapage dans trois auberges différentes, ils sortirent triomphalement dans la rue. Par malheur, l’un d’eux entre en collision avec une voiture. Il fut renversé et se releva, à l’aide de ses camarades, avec des contusions assez sérieuses. On dut appeler le médecin. On espère le guérir, mais il sera obligé de garder le lit pendant quelque temps. (LL)

Lundi 6 mars 1922
Repos dominical. On nous écrit :
Actuellement, entre Woippy et Maizières, on remplace par des poteaux en fer les poteaux en bois de la conduite électrique. A en juger d’après l’allure que prennent les travaux, il ne peut s’agir là que d’une besogne bien peu pressée. Serait-ce pour effacer cette impression qu’on y occupe plusieurs ouvriers le dimanche – dans la matinée, entendez bien. Car si vous passez après midi, vous trouverez plutôt votre première impression confirmée. On se demande à qui incombe la responsabilité d’une telle infraction à la loi du repos dominical. On a de la peine à croire qu’il faille l’attribuer à une administration quelconque. En tout cas, elle ferait preuve de peu de prévoyance, l’administration qui oublierait que porter de la sorte atteinte à l’autorité divine, c’est ruiner la sienne propre. (LL)

Mercredi 8 mars 1922
Nouvelles industrielles. On nous écrit :
La maison Pierrecourt, qui avait acheté un lot de terrains, à proximité de la gare, dans le but d’y établir une fabrique de conserves de fraises, a définitivement abandonné son projet. Elle vient d’acheter l’ancienne fabrique de benzine, située à l’opposé, près de l’ancienne gare. Ces bâtiments qui étaient bien l’expression de l’abandon et de la désolation, vont donc recevoir une destination.
Mais les propriétaires des terrains vendus n’ont pas l’intention de s’en tenir là. Le contrat de vente, passé par devant Me Allard, fixait le prix de l’are à 500 fr., et dans ces conditions les cédants trouvent qu’une légère indemnité ne suffit pas. Ces terrains n’ont pas reçu leur culture d’automne et dans nos pays on préfère le blé à l’avoine. Question sérieuse à débattre !
Néanmoins quand de telles affaires sont à démêler, je songe involontairement à la fable du bon La Fontaine qui a pour titre « Le pot de terre et le pot de fer ».
Une autre entreprise, qui aurait contribué à transformer un peu notre localité vient d’être mise de côté. C’est la construction d’une chaudronnerie entre les fermes de Sainte-Anne et de Sainte-Agathe. Les bâtiments de la ferme Sainte-Anne étaient déjà en partie transformés à l’intérieur et voici que depuis quelques jours les ouvriers sont renvoyés.
Faut-il se plaindre ? Faut-il se réjouir ? Il est évident que nos braves ouvriers auraient par le fait trouvé du travail sans se déranger de si grand matin et sans quitter la famille aux heures du repas ; mais il est certain, d’autre part, que cette bonne terre engloutie dans les entreprises industrielles ne rapportent plus rien. Or, abandonner une terre si généreuse que la nôtre, même pour la couvrir de bâtiments industriels, c’est presque lui faire affront. (LL)

Mercredi 8 mars 1922
Etude de Me Alexandre, huissier à Metz, rue des Clercs, 11. Tél. 1246.
Vente volontaire le 10 mars 1922, à 14 heures, à Maison-Neuve, près Woippy-lès-Metz, dans l’ancienne distillerie Tonnelier, je procéderai à la vente par adjudication publique, au comptant et 15% en sus, des objets et articles désignés ci-après, savoir :
1 moulin à os, grands et petits fûts en bon état, presque neufs, 1 voiture à un cheval, char à bancs, 1 bascule avec poids, 1 voiturette pour conduire le seigle, 1 établi avec étau, 1 petite forge, 1 voiturette pour conduire les sacs, 2 petites tables, 1 coupe-racines pour betteraves, 1 hache-paille, 15 bonbonnes vides, 2 voiturettes pour conduire les tonneaux, 2 pelles, 1 brouette.
Alexandre, huissier. (LL)

Samedi 18 mars 1922
Etude de Me Alphonse LEVY, notaire à Metz, 4, rue de l’Esplanade.
Adjudication mobilière et immobilière à Woippy, le mercredi 5 avril 1922, à la requête de MM. Nicolas et Auguste WEBER.
1. Le matin, à 9 heures, devant la maison à vendre, sise rue de la Gare, 10, d’un bon mobilier, comprenant notamment : 4 lits montés, tables, chaises, armoires, commodes, fourneaux, cuisinière ;
Linge : 3 douzaines de draps, taies, serviettes ;
Une petite voiture à main à 4 roues ;
Deux cochons gras.
2. Et à 1 heure de l’après-midi, au Café de la Gare, à Woippy, Adjudication d’une belle maison construite en 1919, sise à Woippy, 10, rue de la Gare, comprenant : 5 chambres, écurie, caves et greniers, et un grand jardin d’environ 10 ares.
Pour tous renseignements ou traiter, s’adresser au notaire. (LL)

Dimanche 19 mars 1922
Etude de Me JODER, notaire à Metz, en Nexirue, 14. Successeur de MMes Frenckel et Muller.
Adjudication d’une maison sise à Woippy, rue de la gare, n° 10, et d’un jardin d’environ 30 ares. Le mardi 4 avril 1922, à 4 heures de l’après-midi, à Woippy, au Café de la Gare.
Immédiatement après la vente, rue de la Gare, n° 10, vente aux enchères de divers objets mobiliers.
Pour tous renseignements s’adresser à Me Joder. (LL)

Vendredi 24 mars 1922
Une alerte. (De notre correspondant.)
Lundi à 11 heures, le tocsin donnait l’alerte au village. Une fumée épaisse sortait en effet des appartements de Mme veuve L. Mais tandis que le monde se précipitait, la fumée disparaissait. Le petit accident arrivé à la ménagère n’avait pas d’autre suite. Et chacun de s’en retourner gaiement vers le déjeuner.
Un incendie.
Mais ce petit incident n’était qu’un prélude pour l’incendie qui se déclarait le lendemain, dans l’immeuble appartenant à M. Ch. Mayot, rue de Briey. Quand mardi, à 9 h. le tocsin se fit entendre, c’était pour un réel incendie. Le feu avait pris dans les engrangements, dont il fut lestement délogé. Pendant ce temps nos quatre menuisiers rivalisaient d’ardeur pour démonter et déménager le mobilier. On croyait déjà tout danger conjuré pour le corps de logis ; mais voilà que le feu se glisse en sourdine par une lucarne donnant accès au faux-grenier et, malgré tous les efforts de nos pompiers, le corps de logis devenait à son tour la proie des flammes. Le bétail et presque tout le mobilier ont été sauvés.
Cette honorable famille de cultivateurs mérite vraiment toute sympathie, car il y a cinq ans la même maison a déjà été détruite par l’incendie. Disons en terminant que nos braves pompiers et toute la population ont grandement fait leur devoir. L’immeuble est assuré. (LL)

Vendredi 31 mars 1922
Le feu. On nous écrit, le 30 mars :
« Trois fois dans l’espace de douze jours ! Bientôt il faudra voter un traitement supplémentaire au sonneur pour dérangement en cas d’incendie.
Cette nuit, vers 2 heures, un incendie s’est déclaré dans la fabrique de confitures de la Maison-Rouge, appartenant à M. Vogel. Quand, à l’appel du tocsin, le monde s’est dirigé du côté du sinistre, le magasin de la fabrique était déjà devenu la proie des flammes. Il fallait d’avance se résigner à faire la part du feu et à sauver le bâtiment, où se trouvent les bureaux et le corps de logis. Malheureusement cette fabrique ne possède pas la conduite d’eau, et l’on fut obligé de prendre l’eau d’un puits et de chercher le reste à la conduite du village. Malgré le peu d’eau, malgré le matériel passablement défectueux dont on disposait, nos pompiers, leur vaillant capitaine, L. Hennequin à leur tête, ont réussi à s’acquitter de leur tâche. On peut dire qu’ils ont bien mérité de la Compagnie d’assurance.
Vers 4 heures, tout danger pour le corps de logis était conjuré ; la charpente de la fabrique s’effondrait sur un tas de seaux de confiture qui, malgré la diligence et la bonne volonté du monde, n’avaient pu être retirés à temps. Le brasier, surchauffant ces seaux et ces boîtes de conserves, les faisait éclater comme des bombes et les détonations sinistres nous rappelaient un peu le bombardement des villages victimes de la guerre.
Il n’y a aucun accident. La cause du sinistre est inconnue. » (LL)

Dimanche 7 mai 1922
Conseils d’Arrondissements
Messieurs les conseillers d’arrondissement sortants, membres de l’Union Républicaine Lorraine, dont les noms suivent, se présentent à nouveau, savoir :
Arrondissement de Metz-Campagne :
Canton de Metz. – MM. Bastian Michel, à Bellevue-Woippy ; … (LL)

Mercredi 10 mai 1922
Menus faits
Jean B., de Woippy, appréhendé par les agents qui redoutaient pour lui les conséquences d’une « cuite » prononcée, les a menacés et outragés, ce qui n’a pas amélioré son cas. (LL)

Samedi 13 mai 1922
Au pays des fraises. (Corr. Part.). – La sécheresse persistante de l’an passé, après avoir grandement nui à la récolte des fraises, dont la plupart séchèrent avant d’avoir mûri, avait mis en péril quantité de plants. Le fraisier est en effet une plante dont les racines ne s’enfoncent jamais bien profondément en terre, et qui pour cette raison souffre rapidement du manque d’eau. Après une arrière-saison également très sèche survint un hiver rude, dont les froids prolongés ont achevé d’enlever aux malheureux fraisiers le peu de vie qui leur restait. Les cultivateurs de fraises espéraient toutefois que le retour des beaux jours, survenant après les abondantes pluies des mois derniers, parviendrait à ranimer la plus grande partie des plantes. Hélas, il n’en est rien, et il leur faut bien se rendre à l’évidence : à part les jeunes plantes, qui ont résisté, les trois quarts des fraisiers sont morts et bien morts. A une époque où les champs de fraisiers devraient montrer un ensemble de bouquets de boutons et même de fleurs, on remarque de longs vides dans les rangs, et par ci par là des plantes éparses, qui ont survécu. Si la récolte 1922 atteint le quart de la production normale, il ne faudra pas se plaindre, et forcément la fraise se maintiendra chère cette année. (LL)

Dimanche 14 mai 1922
USINE SAINTE-AGATHE COSAR, DOMER & Cie
Société en commandite par actions au capital de 1 million de francs (en formation). Emission de 1560 actions à souscrire en numéraire, au pair, soit 500 francs, et payables 250 francs à la souscription et le solde sur appel du Conseil de surveillance.
La Société a pour objet l’exploitation de Fonderie de fer, de Fonderie de cuivre et bronze, d’Emaillerie, de Nickelage, d’Ateliers mécaniques et de Sablerie.
(Bulletin des annonces légales du 27 février 1922).
Les souscriptions sont reçues :
Dans différentes Banques de Metz ;
1) Au siège social à Woippy ;
2) Chez M. A. Bouster, cabinet d’affaires, 10, rue Poncelet, à Metz ;
3) Chez M. Th. Welter, notaire, 17, rue des Clercs, à Metz ;
4) Chez V. de Laer, banquier, 19, rue Saint-Georges, à Nancy.
Des bulletins de souscription, le programme d’exploitation et les Statuts sont à la disposition du public aux domiciles ci-dessus. (LL)

Samedi 20 mai 1922
Du pays de Fêves
Les fraises. (Corr. part.) - L'autre jour, le Lorrain avait une correspondance de Woippy qui parlait des fraises, nous avons bien aussi notre petit mot à dire en toute simplicité !
Chacun sait que la culture de la fraise s'est répandue et se répand toujours plus dans les localités des environs de Metz. Là où, il y a quelque trente ans, vous voyiez des vignes, vous n'apercevez plus aujourd'hui que des champs de fraises. Autrefois, il y avait à Fêves un magnifique vignoble, aujourd'hui, ce vignoble n'existe plus. Le vin de Fêves jadis avait sa réputation ; c'était un petit vin couleur pelure d'oignon, avec un bouquet de framboise ; c'était tout ce qu'on pouvait trouver de plus délicat ; rien qu'à y penser, l'eau vous vient encore à la bouche. Aujourd'hui, ce bon petit vin de Fêves n'est plus qu'une légende, il n'existe plus !
Par contre, s'il n'y a plus de vin à Fêves, il y a des fraises. Ça change un peu l'aspect du pays, les champs de fraises ne donnent pas à nos coteaux le même cachet que le vignoble. Ça change aussi les occupations des gens, car il y a une fameuse différence entre cultiver la vigne et cultiver la fraise.
La culture de la vigne est, dirais-je, une culture supérieure, une culture qui exige du vigneron beaucoup plus de savoir-faire et de jugement que la culture de la fraise. En effet, ce n'est pas seulement la récolte de l'année qui doit être l'objet des soins du vigneron, mais encore celle des années suivantes. Pour cela il faut des soins plus intelligents et plus judicieux que pour la culture de la Fraise.
La culture de la vigne demande aussi des soins beaucoup plus assidus. C'est toute l'année que le vigneron doit s'occuper de sa vigne ; s'il a quelques moments de répit un peu avant et un peu après la vendange, ces moments sont très courts. Quand il fait la vendange, il y a des mois que la cueillette des fraises est finie.
La culture de la vigne exige encore des soins beaucoup plus délicats que la culture de la fraise. Tantôt il faut provigner, tantôt il faut soufrer, sulfater, il faut pour le moins un labourage et deux raclages ; il faut avoir constamment l'œil en éveil et voir si rien n'est en péril. La fraise demande des soins beaucoup moins délicats que ceux-là.
Nombreux sont les ennemis de la vigne, tellement nombreux que le vigneron s'est découragé et a fini par l'arracher. Beaucoup moins nombreux sont les ennemis de la fraise. Sans doute, elle gèle parfois l'hiver, ainsi que cette année, mais la vigne gèle aussi parfois ; sans doute encore, on signale différents insectes qui font une guerre acharnée aux boutons et aux fleurs de la fraise, mais qu'est-ce que cela en comparaison de toutes les maladies cryptogamiques qui font la guerre au raisin !
La culture de la vigne surtout est moins rémunératrice que la culture de la fraise, et c'est bien la grande raison pour laquelle nos vignerons n'en ont plus voulu. Pourtant n'est-ce pas bien plus distingué d'avoir à vendre un beau petit vin qu'un panier de fraises ? N'est-ce pas bien plus noble, en pays réputé bon vignoble jusqu'aujourd'hui, d'avoir à offrir à ses amis un bon clairet de son propre cru que de n'avoir à leur offrir qu'un très vulgaire pinard ? Je conseillerais donc à mes compatriotes de Fêves de ne pas trop multiplier leurs champs de fraises, mais de songer aussi à reconstituer leur vignoble.
Qu'ils replantent des vignes petit à petit ! Qu'ils achètent pour cela des plants greffés, je suis sûr que quand on saura qu'à Fêves on peut encore trouver le bon petit vin de jadis, les amateurs y courront, et que finalement la culture de la vigne redeviendra beaucoup plus lucrative que la culture de la fraise. (LL)

Mardi 23 mai 1922
Bien vivre et laisser dire. (Réd. Part.) – Les voleurs qui, dans la nuit du 19 au 20 mai, ont escaladé, après fracture d’un carreau d’une fenêtre de la salle de débit Flérès, avaient l’intention de bien vivre, car, après avoir visité cuisine, chambre et cave, ils ont emporté tout ce qu’il fallait pour faire « ripaille », soit 20 bouteilles de bordeaux, six bouteilles de champagne Léon Chandon, 1 jambon, du lard fumé, de la saucisse, du saindoux, des cigares et cigarettes. Le propriétaire, M. Flérès, débitant, a porté plainte contre inconnu. (LL)

Samedi 27 mai 1922
LES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE À PARIS
Paris, 26 mai. – Les maires, conseillers généraux et conseillers d’arrondissement de Metz-campagne, accompagnés de M. le colonel Deville, président de l'Union des maires, et de M. Geay, sous-préfet de Metz-campagne, sont arrivés à 21 heures 30. Sur le quai de la gare de l'Est, ils ont été salués par MM. Lainel, chef adjoint de M. Péret ; Mirman, ancien préfet de la Moselle ; Georges, vice-président de l'Association des Enfants de la Moselle, et plusieurs représentants du Conseil municipal de Paris. Ils ont gagné ensuite leurs hôtels. (LL)

Samedi 27 mai 1922
LES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE À PARIS
C'est hier, par l’express de 14 h. 29, que 105 de compatriotes, maires et adjoints de l’arrondissement de Metz-campagne, se sont mis en route pour Paris, sous la présidence du sympathique M. Geay, sous-préfet de l'arrondissement.
Dès 14 heures, ils s'étaient réunis en nombre à la gare, où MM. Marcus, l’ancien administrateur-adjoint, et Moncelle, conseiller général, avaient tenu à les accompagner, et où le Lorrain tint à aller les voir. Tous avaient fleuri leur boutonnière d'une cocarde aux trois couleurs de France et se montraient fort réjouis du beau voyage qu’ils vont entreprendre. Nous avons eu le plaisir de reconnaître encore MM. Henry et Bertrand, conseillers généraux, Jacquard, Girard, Naut et Bastien, conseillers d'arrondissement, MM. les maires d'Ars-sur-Moselle, Borny, Corny, Fleury, Gorze, Moulins, Novéant-sur-Moselle, Plappeville, Rozérieulles, Woippy, etc…, Rombas est représentée par MM. Barthel et Schladenhauffen.
Les maires de Metz-campagne sont arrivés à Paris dans la soirée, à 21 h., et ont été répartis par groupes dans les hôtels de Strasbourg, Est-Palace et Paradis, où toutes mesures avaient été prises pour les recevoir.
Aujourd'hui, partis dès 8 h. 45 dans les autocars du restaurant Labbé, ils ont commencé la visite de Paris, qu’ils ont inaugurée par le dépôt, à 9 h. 15, d’une palme sur le tombeau du Soldat inconnu. (LL)

Dimanche 28 mai 1922
LES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE À PARIS
Sur la Tombe du Soldat Inconnu.
Paris, 27 mai. - La première visite des maires de Metz-campagne arrivés hier soir à Paris, venant de l'arrondissement de Mets-campagne, a été pour la tombe du Soldat Inconnu qui personnifie l'héroïsme de la France qui les a rendus à la mère patrie. Ils s'y sont rendus sous la conduite du président de l'Union des maires de Metz-campagne, le colonel Deville, ce matin à 9 h. 25, et ont déposé une palme sur la dalle de pierre. (LL)

La réception à l'Hôtel de Ville.
A 11 heures, la délégation a été reçue à l’Hôtel de Ville par M. César Caire, président du Conseil municipal, entouré des membres du Conseil, par M. Aubanel, secrétaire général de la préfecture de la Seine, représentant M. Autrand, préfet de la Seine. Parmi les personnalités présentes on remarquait M. de Bertier, sénateur, Serot, député, l'amiral Hallez, le général Emery, l’inspecteur général Biju, Duval, inspecteur général des poudres, etc. M. César Caire a prononcé une allocution dans laquelle, après avoir exprimé l'émotion qu'il éprouvait, il a traduit en termes éloquents les sentiments de la France pour les deux provinces.
« Ce n'est plus, s'écria-t-il, l'enthousiasme d’il y a trois ans, mais une joie très douce d'être enfin réunis dans l'unité nationale reconstituée. »
S'approchant du colonel Deville qui conduisait la délégation :
« Paris, dit-il, vous fait le plus fraternel accueil et je vous donne en son nom ma plus fraternelle accolade. »
M. Aubanel, secrétaire de la Préfecture, a pris ensuite la parole et salué, dans les maires de Lorraine, les représentants d'une population qui vouée à un sort malheureux, a su conserver la fidélité du souvenir et un indéfectible attachement à la mère patrie.
M. Deville a terminé la série des discours, entouré de MM. Guillot, maire de Sainte-Marie-aux-Chênes ; Barthel, maire de Rombas ; Jacquard, maire de Borny ; Henry, maire de Courcelles-Chaussy ; Bertrand, maire de Marange, etc. Il a exprimé la reconnaissance des maires de Lorraine pour l'accueil émouvant et fraternel fait par la municipalité de Paris.

Au ministère de l'intérieur
Les maires de Metz-campagne, ont consacré l’après-midi à la visite des grands quotidiens de Paris. Ils se rendirent ensuite sous la conduite du colonel Deville au ministère de l'intérieur.
A cette réception, que présidait M. Lebrun, sénateur, ancien ministre, M. Poicaré s’était fait représenter par M. Grignon, son chef de cabinet, tandis que M. Maunoury, ministre de l'intérieur y assistait en personne, entouré des représentants de MM. Reibel, ministre des régions libérées, et Maginot, ministre de la guerre.
L'on remarquait en outre parmi les personnalités présentes : MM. Maringer, ancien vice-président du Conseil d'Etat ; Wilmoth, président des Alsaciens-Lorrains de Paris ; de Bertier, sénateur ; Serot, député ; l'amiral Hallez ; le général Tanon, directeur de l’Eceole de Saint-Cyr.
M. Lebrun a prononcé une allocution dans laquelle, reprenant une phrase : célèbre d'un récent discours de M. Poincaré : « A peine nous sommes-nous retrouvés, nous nous sommes reconnus », il a montré la nécessité d'un rapprochement de plus en plus étroit entre la Lorraine reconquise et la mère patrie.
M. Maunoury a pris ensuite la parole. Après avoir souhaité la bienvenue aux maires de la Lorraine, le ministre de l'intérieur a, en quelques mots, exprimé l’espoir d'être bientôt directement en rapport avec eux.
Le colonel Deville a clos le cycle des discours en répondant au nom de la délégation. Après avoir fait un exposé rapide de la situation précaire qui résulte pour l'Alsace-Lorraine de l'application simultanée des lois allemandes et des lois françaises, M. Deville a terminé en s'écriant : « Nous voulons être absorbés par la grande Lorraine définitivement et administrativement, comme nous l'avons tant désiré pendant 48 ans. Notre Lorraine, croyez-le, est de cœur avec nous, comme aux heures les plus dures où elle était tenue au secret ». (LL)

Lundi 29 mai 1922
Les Maires de Metz-campagne à Versailles
Versailles, 28 mai. - A 10 heures, ce matin, les maires de Metz-campagne sont arrivés à Versailles en autocars. Ils ont été reçus dans la Cour de Marbre du Château par MM. Connat, secrétaire général de la Préfecture de Seine-et-Oise, Brière, conservateur adjoint du Musée, et Mauricheau-Beaupré, attaché à la conservation.
Après que M. Brière leur eut fait l'historique du Château de Versailles et souhaité la bienvenue, l’un des maires, M. Henry, conseiller général du canton de Pange, a prononcé une courte allocution, rappelant à ses collègues que ce fut en ce palais que fut proclamé en 1871 l’Empire allemand et que le Pays Messin, avec un large morceau de la Lorraine, fut arraché à la France.
« C'est aussi à Versailles, dit-il, que fut signé le Traité qui détruisit l'Empire de proie et que s’est réalisée notre réintégration définitive dans le sein de la mère patrie. » Après la visite des grands appartements de la reine, les édiles lorrains s'arrêtèrent longuement dans la Galerie des Glaces. Ils visitèrent ensuite les grands appartements de Louis XIV, la Chapelle et les salles des guerres d'Algérie. Ils terminèrent leur visite par celle des Trianons et du Hameau. Puis ils sont rentrés à Paris. (LL)

Mardi 30 mai 1922
LES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE À PARIS
Visite au Sénat.
Paris, 29 mai. – Les Maires de Metz-campagne se sont rendus ce matin au Sénat. Reçus par MM. Poirson, l'un des questeurs, et Labrousse, secrétaire général de la questure, et guidés par le général Hirschauer, le colonel Stuhl et M. Bompard, sénateurs de la Moselle, ils ont parcouru les diverses salles du Luxembourg. La visite terminée, une réception intime a eu lieu à la Bibliothèque du Sénat. Là, M. Poison a présenté les regrets de M. Léon Bourgeois de n’avoir pu recevoir lui-même les maires de la Moselle. M. Poirson s'est félicité que cet honneur lui fût échu, non seulement comme questeur du Sénat, mais comme Mussipontain d’origine. Il a glorifié les maires lorrains qui, pendant quarante années et plus d’occupation allemande, ont su garder intactes la langue et les coutumes françaises.
M. Lasolgne, maire d'Ars-sur-Moselle, a remercié au nom de ses collègues.

A l’Elysée
Paris, 29 mai. – Les maires de Lorraine se sont rendus à 17 h. 30 à l'Elysée, où ils ont été reçus par le Président de la République.
MM. Manceron, préfet de la Moselle, Geay, sous-préfet, le colonel Deville, Barthel et Dezavelle, ces trois derniers président et vice-présidents de l'Associations des maires, conduisaient la délégation que le préfet a présentée à M. Millerand. Au cours de son allocution, M. Manceron a rappelé que le Président de la République, lorsqu'il était haut-commissaire à Strasbourg, avait déjà eu l'occasion d'apprécier la fidélité et l'affection des Lorrains. Il a ajouté que la visite actuelle des maires avait pour but d'apporter une fois de plus le témoignage de l'indéfectible attachement de la Lorraine à la patrie française.
Dans sa réponse, M. Millerand a assuré les représentants des municipalités messines de sa vive sympathie : « J’unis dans un même amour les Lorrains et les Alsaciens, les meilleurs parmi les Français. C'est pour moi une grande satisfaction de recevoir ici des hommes qui, malgré les pires souffrances, n'ont jamais désespéré de l'avenir et dont comme Haut-Commissaire en Lorraine comme en Alsace, j'ai appris à connaître la loyauté et l'affection sincère pour la France ». Les maires ont été ensuite présentés individuellement par M. Geay au président de la République, qui a tenu à serrer la main à chacun d'eux.
M. Poincaré aux Maires de lorraine
Paris, 29 mai. – Au cours du banquet offert aux maires de Metz-campagne, M. Poincaré a prononcé le discours suivant :
« Mes chers compatriotes. C'est pour un Lorrain aujourd'hui chargé de la direction du gouvernement français une indicible émotion de voir groupés ce soir autour de lui, à Paris, avec les représentants parlementaires de la Moselle, quatre-vingt-seize maires de la Lorraine délivrée. Que de souvenirs anciens ou récents cette fraternelle réunion n'évoque-t-elle pas dans mon esprit ! La dernière date de quelques mois à peine : c'était l'été passé, je présidais à l’Hôtel de Ville de Metz le banquet des association agricoles de l'Est, et dans tous les discours qui avaient été prononcés, s'était déjà exprimé, avec une touchante insistance, le vœu que vous adressez encore maintenant aux pouvoirs publics : « Puissent les derniers vestiges d'une frontière artificielle et mensongère être le plus tôt possible définitivement effacés ; puisse la Lorraine, que la force a pendant près de 50 ans brisée en deux morceaux, retrouver sans nouveaux retards l'unité qu'elle tenait de l'histoire et de la nature ! »
Je me rappelle par quelles chaleureuses manifestations ces souhaits avaient été accueillis, et je n'ai pas besoin de vous dire que j'avais été dès cette époque pleinement convaincu que nous devions tous nous hâter de répondre à vos patriotiques aspirations. Je n'ai pas changé d'avis en assumant la charge de président du Conseil.
L'an dernier, lorsque j'ai quitté Metz en automobile pour rejoindre, par Gravelotte et Mars-la-Tour, mon village dévasté, le soleil descendait devant moi et les ombres des arbres s'allongeaient au bord des routes. Je regardais attentivement cette campagne messine qu'a chantée le vieil Ausone et dont il disait qu'elle était fertile en blé et fertile en hommes. Je ne pouvais pas arriver à la distinguer de celle qui m'était la plus familière, que j'allais retrouver une heure plus tard sur les rives de la Meuse : même paysage et mêmes cultures, même profil des coteaux, même physionomie des habitants... Partout, autour de moi, les êtres et les choses démontraient l'existence d'une province homogène. Tout en évoquant cette immortelle personnalité historique qui s'appelle la Lorraine et qui s'est donnée à la France, je revivais doucement en imagination les heures divines que j'ai passées au mois d'août 1919 dans vos communes libérées des vallées de la Moselle et de la Seille.
Je fermais les yeux quelques instants pour mieux réveiller la vision enchantée ; je revoyais les drapeaux tricolores aux. fenêtres de vos villages, les guirlandes et les jonchées de fleurs ; les jeunes filles coiffées de jolies bonnets lorrains et les vieux de 1870 qui pleuraient sur le pas des portes, et puis insensiblement je remontais le cours de ma mémoires et je me retrouvais à Mars-la-Tour, il y a douze ans, présidant en compagnie de notre ami Lebrun, la cérémonie commémorative qui se déroulait chaque été à quelques mètres de la frontière d'alors, et aussi près que possible de Borny, Gravelotte et de Saint-Privat. Par milliers étaient venus, en voiture ou à pied, les habitants de vos communes annexées, qui se mêlaient à ceux des villages restés français, et ils parlaient exactement la même langue, se ressemblaient comme des frères, et moi j'étais chargé de leur adresser la parole.
Je ne pouvais cependant leur dire que de timides banalités ; je n'avais le droit de leur offrir ni espérance, ni réconfort ; ce que j'osais, c'était leur indiquer que nous gardions au fond de nous-mêmes nos regrets comme un trésor sacré. « La France - disais-je simplement à ces populations opprimées - la France veut sincèrement la paix, ne fera jamais rien pour la troubler et fera tout pour la maintenir, mais la paix ne nous condamne pas à l'oubli et à l’infidélité. »
Ah ! Messieurs ! Comment se trouve-t-il à l’étranger et même, prétend-on, en France, des fous ou des hommes de mauvaise foi, complices conscients ou inconscients de l’Allemagne, pour oser soutenir et peut-être même croire que des Français ont eu parcelle quelconque de responsabilité dans la guerre ! Lorsqu’on a été cent fois condamné à refouler devant des Alsaciens et des Lorrains, c’est-à-dire devant des Français sous la domination allemande, les sentiments de tristesse et d’indignation qu’on avait au fond du cœur ; lorsque cent fois on a dû éconduire sans un mot d’espoir les amis malheureux qui attendaient une promesse de délivrance, on peut repousser la calomnie du pied : on a conscience d'avoir mis la paix au-dessus de la justice, et quand la guerre est venue néanmoins par le fait des autres, on n'a rien à se reprocher et on peut librement se réjouir de voir la France à jamais reconstituée par la victoire. Oui, messieurs, oublions désormais nos longues années de douleur : nous sommes aujourd'hui réunis, rien ne nous séparera plus. Je lève mon verre en l'honneur de vos municipalités françaises, je bois à la Lorraine une et indivisible. (LL)

Mercredi 31 mai 1922
LES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE À PARIS
En quittant Paris
Sur le point de quitter Paris pour rentrer dans leurs communes, les maires de l'arrondissement de Metz-campagne, profondément émus de l’accueil véritablement sympathique et enthousiaste qui leur a été réservé par les hautes personnalités gouvernementales et officielles, par la presse et les populations de la région parisienne, désirent faire connaître à leurs compatriotes combien l'évocation de nos terres lorraines délivrées a provoqué d'éclatantes manifestations de sympathie spontanées et de vive cordialité. Ils adressent une fois encore l'expression de leur profonde reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à faciliter leur voyage patriotique qui a permis au cœur de la France d'affirmer sa plus étroite fraternité avec notre Pays messin, avec la Moselle toute entière et avec les trois départements délivrés.

Dimanche 4 et Lundi 5 juin 1922
Echos du voyage des Maires de Metz-campagne
Nous avons rapporté sommairement les diverses phases du magnifique voyage des maires de Metz-campagne à Paris. Nous sommes heureux de pouvoir aujourd’hui compléter nos informations d’après les renseignements qui nous ont été communiqués par un maire de nos amis. Au cours de leur visite au Meeting d’aviation du Bourget, M. Laurent Eynac, ministre de l’aviation, a mis gracieusement à leur disposition, un avion à passagers. M. Geay et une dizaine de maires ont pu ainsi recevoir le baptême de l’air. Tous auraient désiré y monter, et le désappointement a été grand lorsqu’on a appris qu’un second voyage ne pouvait avoir lieu par suite du dérangement d’un des moteurs.
Deux autres épisodes émouvants et que les journaux n’ont pas rapportés, se sont déroulés à Notre-Dame de Paris.
Le samedi matin, une délégation importante de maires a assisté officiellement et en corps, à une messe solennelle de Requiem pour les morts de la guerre, organisée par le Souvenir français.
Le lundi matin, après la visite au sénat, le groupe des maires s’est rendu à Notre-Dame où les attendait, entouré de ses vicaires, M. l’archiprêtre qui avait bien voulu les recevoir officiellement. Après quelques explications très intéressantes sur les sculptures du portail et une courte prière dite pour la France, eut lieu la visite de la cathédrale, des reliques et de son magnifique trésor.
Ce ne furent pas là les moindres, parmi les impressions ineffaçables, que les maires de Metz-campagne ont rapporté de leur voyage à Paris. (LL)

Lundi 12 juin 1922
Petites recettes pratiques
Contre les maladies des fraisiers
L'humidité des années pluvieuses donne aux fraisiers la rouille caractérisée par de petits trous qui apparaissent sur les feuilles qui se flétrissent et tombent. Ramasser toutes les feuilles à l'Automne et les brûler; au printemps suivant, sulfater les fraisiers tous les quinze jours, tant qu'ils ne portent pas de fruits mûrs.
La sécheresse provoque la grise, due à un petit insecte. Les feuilles sont jaunâtres en dessus, recouverte en dessous d’une toile grisâtre. Arroser fréquemment: bassiner au besoin avec de l’eau contenant 1 kilogramme de savon noir et 2 litres de nicotine pour 100 litres d’eau.
Les fruits sont quelquefois mangés par le mille-pieds ou iule du fraisier. On dispose sur la planche de petits tas de feuilles de laitue, les mille-pieds s’y réfugient, on les détruit le matin.
Au printemps, les fraisiers portent quelquefois de petits amas d'écume semblable à de la salive, cette bave est sécrétée par une larve, l’aphrophore écumeux, il suffit d’enlever cette écume dont la fonction dont la fonction consiste à empêcher la larve de se dessécher au soleil. (LL)

Mercredi 14 juin 1922
Petite nouvelles régionales.
A Woippy a été arrêté pour grivèleries au préjudice de Mme François, née Adeline Roger et de Mme Wagner, aubergiste, et pour vagabondage Léon-Edouard-Sébastien Philippe, sans domicile fixe. (LL)

Jeudi 15 juin 1922
LES MAIRES DE FRANCE EN LORRAINE
Nous avons déjà annoncé qu'au cours de leur tournée en Alsace et en Lorraine les Maires de France seront de passage dans notre région le vendredi 16 juin à midi. Un banquet les réunira à l’Hôtel des Mines sous la présidence de M. Jung, le nouveau maire de Metz et de M. Guy de Wendel, député.
Il nous faut ajouter que le soir, ils seront reçus par l'Association Minière d'Alsace et de Lorraine à 21 h. dans la grande salle de l'Hôtel des Mines où M. Bergerat, secrétaire des Associations métallurgique et minière, leur présentera, dans une conférence illustrée de projections cinématographiques, l'ensemble des industries métallurgique et minière de nos trois départements.
Les personnes qui désireraient assister à cette conférence sont priées d'adresser leur demande de cartes d'entrée à l'Hôtel des Mines et de la Métallurgie, 21, avenue Foch, à Metz.
Le samedi 17 juin, les Maires visiteront les usines d'Hagondange et d'Hayange et assisteront à midi 30 à l'Hôtel Terminus à Thionville à un banquet qui aura lieu sous la présidence de M. Mauclaire, maire de Thionville. (LL)

Samedi 24 juin 1922
Etude de Me Tabary, notaire à Metz, rue aux Ours, 0.
Adjudication volontaire en bloc ou en détail, d’un beau lot d’Immeubles situés territoires de La Maxe et Metz-Nord dépendant de la ferme de la Grange-aux-Dames. Le vendredi 7 juillet 1922, à 1 heure de l’après-midi, à La Maxe, au lieu habituel des ventes.
Pour tous renseignements s’adresser à Me Tabary, notaire, et pour traiter, à MM. Zivy et Cie, 11, rue de Serre à Nancy (Tél. 692), ou à MM. Constant Lévy et Constant Vormus, 60, rue Serpenoise à Metz. (Tél. 170) ou à M. Albert Debar, à Briey (Tél. 35). (LL)

Mercredi 28 juin 1922
Remise de drapeau. (Corr. part.) - Le dimanche 2 juillet, à 15 heures, aura lieu, à Woippy, sous la présidence de M. Geay, sous-préfet de Metz-campagne, la cérémonie solennelle d'inauguration et de remise du drapeau à la section locale du Souvenir Français.
Woippy et ses abords ont vu se dérouler les glorieux épisodes des derniers combats sous Metz en 1870. Nombreuses y sont restées dans les sillons, les petites croix abritant ceux qui tombèrent pour nous, et les commandant toujours par delà la mort, c'est aussi la tombe du général Gibon, qui repose sur le territoire de la commune.
Dès lors, la cérémonie ne doit-elle pas se développer avec une ampleur particulière ? Les souvenirs évoqués seront, sans aucun doute, un motif très spécial à tous ceux qui le pourront, de vouloir prendre part à cette fête patriotique, à laquelle très cordialement ils sont invités et à laquelle aussi, de nombreuses sections du Souvenir Français et Sociétés de musique ont bien voulu assurer leur concours. (Grandes facilités de communication assurées dans toutes les directions par la gare de Woippy et le terminus du tramway.) (LL)

L'utilisation des restes. (Réd. part.) - L'ouvrier de culture Auguste M. est inquiété tardivement pour avoir enlevé, l'hiver dernier, à l'ancien camp de permissionnaires, une vingtaine de mètres de tuyaux en ciment dont il s'est servi pour faire une canalisation d'égout. C'est l'occasion qui fait le larron, et si l'administration n'avait pas laissé traîner tant de matériaux dans toute la région, nul n'aurait été tenté de les utiliser. A chacun sa responsabilité.

Vol audacieux. – Lundi, entre 13 et 14 h., deux audacieux filous se sont introduits chez M. Schwartz, 35, rue de l'Église, qui travaillait à 200 mètres de là. Ils n'avaient eu qu'à faire sauter le crochet d'une persienne pour se trouver dans une chambre dont la fenêtre avait été laissée ouverte. Après avoir fouillé vainement les meubles, ils découvrirent enfin une sacoche contenant un millier de francs, avec lesquels ils se retirèrent. Un signalement suffisant des filous a été communiqué à la gendarmerie. (LL)

Vendredi 30 juin 1922
Avis mortuaire
« Nous avons la douleur de vous faire part de la perte cruelle que nous venons d’éprouver en la personne de Monsieur Louis FONTAINE, Propriétaire, décédé le 28 juin 1922, à l’âge de 74 ans.
Et vous prions d’assister au convoi funèbre, qui aura lieu le samedi 1er juillet, à 3 heures de l’après-midi.
On se réunira au domicile mortuaire à Woippy.
De la part de : Mme veuve Louis FONTAINE, née NOIRJEAN, de ses enfants et petits-enfants. Le présent avis tient lieu de faire-part. »
Pompes Funèbres générales, 7, rue des Clercs, Metz.

Vendredi 30 juin 1922
L’épidémie de vols. - M. Achille, boucher rue de Metz, a failli de peu être victime des cambrioleurs, au cours de la nuit de mardi à mercredi. Ceux-ci avaient déjà réussi à ouvrir un volet, lorsque les aboiements des chiens leur firent prendre la fuite. (LL)

Mardi 4 juillet 1922
Bénédiction et remise du drapeau au Souvenir Français de Woippy
Dimanche, à Woippy, avait lieu la remise solennelle du drapeau à la section locale du S. F. Dès midi, dans les rues joliment décorées et pavoisées, se pressait une foule nombreuse pendant que débarquaient de la gare, venues par Metz et Thionville, les Sociétés invitées à prendre part à la fête. Et sur les routes de Devant-les-Ponts, Lorry et Norroy, drapeaux déployés, musiques en tête, le sections du S. F. des pays voisins se hâtaient pour répondre à l'appel de la section de Woippy.
A 14 heures 15, l'auto de M. le sous-préfet de Metz-campagne stoppe à l'entrée du village, où M. Lavezzari, instructeur à l'escadron « Jeanne-la-Lorraine », lui présente aussitôt le peloton d'escorte. Encadrée des jeunes cavaliers, au grand trot, l'auto repart ensuite pour s'arrêter devant la mairie, où, M. le Maire et les conseillers municipaux, M. de Ladonchamps, capitaine de réserve et président du S. F. de Woippy, et M. François, maire de Moyeuvre et conseiller général, lui souhaitent la bienvenue. De part et d'autre de la Mairie, les sapeurs-pompiers, sous le commandement de M. Hennequin, et « La Lyre » de Woippy, dont M. Ladaique est le distingué président, rendent les honneurs, cependant que l'Union Saint-Etienne de Woippy, dans une tenue impeccable, présentaient les armes au commandement de M. Sechehaye, chargé des réceptions et des cortèges.
M. Geay remercie la municipalité et félicite tous ceux qui ont organisé la journée. Puis, de la Mairie, enroulé dans sa gaine et porté par six jeunes filles habillées de blanc avec des rubans et des cocardes tricolores, le drapeau est ensuite conduit au-devant des Sociétés invitées par les Sociétés locales de P. M., précédées des cavaliers et des pompiers, et, musique en tête, tout le monde se rend à l'église, trop petite pour contenir les gens qui se pressent sur les marches pour entendre la parole éloquente de M. le chanoine Muller dont l'allocution vibrante trouve un écho chaleureux dans le cœur de tous les assistants. Puis M. l'abbé Bigerel, curé de Woippy, bénit d'un geste large le nouveau drapeau, pendant que s'inclinent les emblèmes des Sociétés présentes, massées à droite et à gauche du chœur.
A la sortie, malgré le zèle des organisateurs, des commissaires et des pompiers, la foule met une telle ardeur à s'approcher de la tribune adossée à la Mairie, que c'est à peine si la place nécessaire peut être dégagée pour les porte-drapeaux présents et pour les membres du S. F. M. le capitaine de Ladonchamps, dans une allocution admirablement composée, remercie tous ceux qui sont venus assister à cette belle fête et tout particulièrement M. Geay, le si sympathique sous-préfet de Metz-campagne, dont le nom est acclamé chaudement par tous les spectateurs. Il termine en saluant au nom du S. F. de Woippy tous les drapeaux dont les jolies couleurs flottent gaiement au vent. Après cette allocution, la musique de Maizières exécute le Salut au drapeau et la Marseillaise; puis M. François monte à la tribune et en sa qualité de délégué du S. F. rappelle à tous l’œuvre du S. F. en Moselle; il parle de tout ce que doit représenter le drapeau aux yeux de chacun et fait appel au patriotisme de tous et à l'union indispensable qui doit régner entre tous pour le plus grand bien de la France. Applaudi vigoureusement, M. François cède la place à M. Geay.
Celui-ci sait, dès les premiers mots, conquérir le cœur de tous et tenir sous le charme ses auditeurs qui l'interrompent à chaque instant par leurs applaudissements, surtout quand il rappelle quelques souvenirs d'après la guerre de 70, parlant de l'ironie narquoise des Lorrains têtus, qui se moquaient des ordonnances allemandes les plus sévères et pavoisaient de leur mieux aux couleurs françaises, au grand désespoir de leurs oppresseurs. M. Geay saisit ensuite le drapeau et le remet à M. de Ladonchamp qui le donne aussitôt à M. Félix Lapied, à qui incombe désormais la tâche honorifique de le porter, entouré de MM. Demoncel et A. Munier. Après une reprise de la Marseillaise, les enfants des écoles chantent un chœur très réussi et, sous la menace d'un gros orage, les Sociétés s'apprêtent pour le cortège dans le village. Celui-ci se déroule dans un ordre parfait et défile devant la Mairie où ont pris place, à côté des personnalités déjà désignées, M. Vogel, du S. F. de Woippy, M. le commandant Guénot, de Lorry, MM. les Maires des communes voisines, M. Bertrand, conseiller général, etc, etc.
En tête les cavaliers ouvrent la marche, bien en selle, dans leur jolie tenue bleu, sur leurs chevaux très vifs, piaffants et énervés par le bruit des musiques. Puis viennent les pompiers, souvent à la peine et ce jour-là à l'honneur ; derrière le nouveau drapeau tous ceux des sections des musiques invitées et, successivement, la musique de Devant-les-Ponts, celle de Maizières, celle de Vitry-sur-Orne, celle de Plappeville, les cliques sonores de Saint-Julien et de Châtel-Saint-Germain, les sections du S. F. de Devant-les-ponts, Lorry, Maizières, Norroy, Rombas, Saint-Julien, Saint-Privat, Châtel-Saint-Germain, Vitry-sur-Orne, Plappeville, Longeville, Moyeuvre-Grande, Vallières, etc, etc, et, fermant la marche, La Lyre de Woippy et l'union Saint-Étienne, dont la belle tenue fait l'admiration de tous et dont les armes étincellent au soleil.
Après avoir parcouru les rues, le cortège s'arrête face à la Mairie et, au commandement de M. de Ladonchamps, les Sociétés saluent les drapeaux et se rendent aux cafés qui leur ont été désignés. A la Mairie, un vin d'honneur pour tous les présidents et directeurs ; puis tombola très réussie où une foule de gagnants a vu récompenser leur obole généreusement donnée sans grand espoir de gain! Cette belle journée se termina par un banquet magnifique, servi à l'hôtel du Commerce par Mme Humbert et auquel prennent part plus de 100 convives. M. Jean, député, arrive à temps pour assister avec M. Geay, revenu en hâte d'un autre coin de l'arrondissement. A leurs côtés prennent place à la table d'honneur : MM. François, Mangenot, maire de Woippy, le curé de Woippy, Vogel, président du S. F., M. Sechehaye, le toujours dévoué président de l'Union Jeanne-la-Lorraine et de l'Union Saint-Étienne ; Ladaique, président de La Lyre ; M. Lavezzari, instructeur à l'escadron Jeanne la Lorraine ; M. Dubar, ingénieur, cependant que tous les membres du S. F. de Woippy s'empressent de placer au mieux leurs invités autour des tables. Et, au champagne, après M. François et M. Jean, le dernier toast est porté par M. Geay, qui lève son verre à la santé des jeunes filles de Woippy, porteuses du drapeau, et à tous les habitants de la commune -au moment où l'un des plus anciens membres du Souvenir Français de Woippy entonne un refrain patriotique et que tous les assistants écoutent avec plaisir avant de se séparer. (LL)

Lundi 7 août 1922
Moyeuvre-Grande en fête
Le grand Concours de Musique a pleinement réussi
Moyeuvre n’avait jamais vu pareille affluence circuler, se presser et se réjouir dans ses rues, … Le palmarès
Deuxième et troisième division
Troisième division : 2e prix, médaille de vermeil : « La Lyre », Woippy. (LL)

Samedi 26 août 1922
Etude de Me Allard, notaire à Metz, place Saint Martin, 8.
Le jeudi 7 septembre 1922, à 3 heures de l’après-midi, à Woippy, au Café du Commerce, adjudication de 2 Maisons d’habitation et de commerce à Woippy, appartenant à M. Louis Hennequin, à Woippy.
Désignation (Ban de Woippy) :
1) Une maison d’habitation et de commerce, dans laquelle est exploitée une épicerie, sise rue de Metz, nos 24 et 26.
2) Une maison d’habitation, sise derrière la précédente, rue de Metz, 26, avec remise, serre et grand jardin derrière.
Aux conditions du procès-verbal.
Pour tous renseignements, s’adresser en l’étude de Me Allard, ou à MM. Zivy et Cie, 11, rue de Serre à Nancy (Téléphone 692) ou à Constant Lévy et Constant Vormus, 60, rue Serpenoise à Metz (téléphone 170). (LL)

Samedi 26 août 1922
Syndicat d’élevage des bêtes bovines

Mercredi 30 août, aura lieu le Concours du Syndicat d’élevage de Woippy. Le syndicat d’élevage des bêtes bovines de la région de Woippy n’a cessé de prospérer depuis sa fondation qui remonte à 1920. De nombreux éleveurs des communes voisines : La Maxe, Saulny, Norroy, Plesnois, Marange, se sont joints à ceux de la première heure.
En 1921, il a tenu un premier concours qui réunit plus de 70 têtes d’animaux pour la plupart remarquables de qualité.
Grâce aux subventions du Conseil général, du Comice, des municipalités et de généreux donateurs, il organise à Woippy pour le mercredi 30 août un deuxième concours qui marquera sans doute encore un progrès. Près de 2000 fr. de primes y seront distribués.
Voici le programme de cette journée du 30 août :
A 3 h. du matin, réception et classement des animaux,
De 9 à 10 h., opération du jury,
A 10 h., ouverture du concours au public,
A 11 h. ½, proclamation du palmarès à la mairie sous la présidence de M. le sous-préfet de Metz-campagne.
A midi, banquet des éleveurs et des amis du Syndicat.
Le Président : Fabert. (LL)

Mardi 29 août 1922
Woippy. Le concours agricole. – Nous rappelons à nos lecteurs le concours organisé pour demain mercredi par le Syndicat d’élevage des bêtes bovines (race frisonne). Ce concours s’annonce comme une belle manifestation agricole de la région messine ; beaucoup d’éleveurs se sont fait inscrire, plusieurs milliers de francs de prix seront répartis. Les bêtes primées pourront, bien entendu, être représentées à l’Exposition du 10 septembre. On ne pouvait trouver pour le grand concours meilleure préparation. Le dévoué président, M. Fabert, de Ladonchamps a, nous dit-on, organisé la journée jusque dans ses plus petits détails. (LL)

Jeudi 31 août 1922
LA VIE AGRICOLE
Le Concours du Syndicat d’élevage de la région de Woippy
Le Syndicat d'élevage de la race bovine frisonne de la région de Woippy, constitué au mois d'avril 1921, a tenu hier mercredi son deuxième concours et a affirmé ainsi sa vitalité et son utilité. Presque avec ses seuls moyens, appuyé simplement par quelques encouragements nécessairement limités du Conseil général, du Comice agricole de Metz et de généreux donateurs ayant des attaches avec la commune, le Syndicat a montré avec un succès incontestable ce que peut réaliser une initiative énergique et méthodique. Il n'en est encore qu'à ses débuts, mais les résultats qu'il a obtenus le posent en modèle méritant d'avoir beaucoup d'imitateurs dans toutes les régions où se pratique l'élevage.
Une soixantaine de sujets avaient été présentés. Sans une pluie malencontreuse, la participation au concours eût été notablement supérieure. Tous ces animaux de race hollandaise, à part deux ou trois reproducteurs importés, sont nés et ont été élevés dans le pays. Avec une sélection bien comprise, aidée par des livres généalogiques rigoureusement tenus, il s'agit d'arriver - et on y arrivera – à créer un cheptel s'adaptant à la situation, permettant de renoncer peu à peu aux importations si coûteuses et comprenant des sujets bons reproducteurs de lait et aptes, plus tard, à donner des animaux de boucherie d'un rendement avantageux. Comme on le verra plus loin par le palmarès, le jury, composé des éleveurs les plus distingués du Pays Messin, a pu décerner de nombreuses récompenses. Tous les animaux primés, sans doute, n'appartiennent pas à la classe supérieure ; mais on a relevé des progrès très sensibles en comparaison de la première exhibition l'an dernier, et il est si prévoir que ces progrès iront en s'accentuant. Les principaux agriculteurs de Woippy et des localités environnantes font partie du Syndicat et celui-ci est appelé à prendre de plus en plus de développement.
Le concours avait été fort bien préparé et organisé, grâce au dévouement de son si actif président M. J. Fabert, intelligemment secondé par les membres du bureau, MM. Bidon, vice-président ; Hurlin Paul, secrétaire-trésorier ; Bastien Michel, Glad Michel et Keller Charles, assesseurs, M. Mangenot, maire de Woippy, et la municipalité de cette commune avaient donné un appui efficace à cette manifestation agricole par une subvention et ont tenu à orner 1'emplacement du concours.
Les opérations du jury ont été notablement simplifiées grâce à une méthode de pointage rationnelle établie par M. Grand, directeur des Services agricoles de la Moselle, et qui a assuré un travail parfait effectué en un temps très court. Ce système sera appliqué aussi au prochain concours à Metz.
A 11 h. 45, en présence de MM, Sechehaye, remplaçant M. Geay, sous-préfet de Metzcampagne, empêché à son vif regret d’assister au concours ; Jouin, président du Comice ; Grand, directeur des Services agricoles ; des membres du jury, et sous la présidence de M. Fabert, a eu lieu la proclamation des récompenses.
M. Fabert a tenu à exprimer des remerciements à tous ceux qui ont contribué au succès du concours, en particulier au Conseil général et au Comice. Il a fait ressortir que le Syndicat a voulu prouver qu'il sait faire quelque chose de sérieux et d'utile.
Puis M. Sechehaye a donné lecture du palmarès.

1ère SECTION – MÂLES
1ère catégorie : Taurillons
  1ère classe : Robert Gabriel, Norroy-le-Veneur.
  2ème classe : Mme veuve Houpert, Plesnois. - Jacques Lucien, La Maxe.
  3ème classe : Mme veuve Houpert, Plesnois. - Bastien Charles, Petites-Tappes.

2ème catégorie : Taureaux de 2 à 5 ans
  Fabert Joseph, Ladonchamps. - Keller Charles, Saint-Eloy.

IIème SECTION – FEMELLES
1ère catégorie : Jeunes génisses n’ayant pas de dents de remplacement
  1ère classe : Mangenot Dominique, Saint-Remy. - Hurlin Paul, Grandes-Tappes.
  2ème classe : Stef Auguste, Saint-Remy. - Gros, Saint-Maurice (trois animaux primés).
  3ème classe : Gros, Saint-Maurice (deux animaux primés). - Grand François, Woippy. Mangenot Albert, Woippy.

2ème catégorie : Génisses ayant des dents de remplacement.
 1ère classe : Bastien Charles, Petites-Tappes. - Hurlin Paul, Grandes-Tappes. - Jacques Lucien, Franclonchamps.
 2ème classe : Duval Julien, La Maxe. - Duval Félix, La Maxe.

3ème catégorie : Vaches laitières n’ayant pas toutes leurs dents.
  1ère classe : Bidon Nicolas, Saint-Eloy (deux animaux primés). - Claude Emile, Saint-Remy. - Evrard Charles, Maison-Neuve.
  2ème classe : Bidon Nicolas, Saint-Eloy (quatre animaux primés). - Jacques Lucien, La Maxe. - Bastien Charles, Petites-Tappes. - Hurlin Paul, Grandes-Tappes.
  3ème classe : Mayot Charles, Woippy. - Gros, Saint-Maurice.

4ème catégorie : Vaches laitières adultes ayant toutes leurs dents de remplacement.
  1ère classe : Jacques Lucien, La Maxe. - Mme veuve Lapaque, La Maxe. - Hurlin Paul, Grandes-Tappes. - Schrœder Dominique, Saint-Remy.
  2ème classe : Schmitt Eugène, Sainte-Anne. - Fabert Joseph, Ladonchamps.
  3ème classe : Mangenot Alfred, Woippy. - Mme veuve Houpert, Plesnois. - Humbert, Saulny. - Mme Thuillier Octavie, Woippy. - Schmitt Eugène, Sainte-Anne (trois animaux primés). - Evrard Charles, Maison-Neuve. - Robert Gabriel, Norroy. - Vatier Lucien, Woippy. - Boda Edmond, Woippy.
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Dans une allocution pleine d'indications pratiques, M. Grand a dégagé la signification et le rôle du concours et a indiqué aux éleveurs comment ils arriveront par la suite à obtenir des animaux ayant de bonnes qualités laitières et pouvant être ensuite appréciés par la boucherie. Il a exprimé le souhait que l'exemple du Syndicat de Woippy trouve beaucoup d'imitateurs dans d'autres régions. Ce sera la lutte fraternelle et pacifique entre les éleveurs pour le plus grand bien du pays.
- - -
Un banquet durant lequel a régné le meilleur esprit d'entente, a réuni à midi les membres du jury, du Conseil d'administration, les exposants et les invités, au café Hennequi. M. Fabert présidait, ayant à ses côtés MM. Sechehaye, adjoint de M. Geay ; Jouin, président du Comice ; M. de Ladonchamps ; M. Mangenot, maire de Woippy ; M. l'abbé Bigerel, curé.
Le menu, préparé avec beaucoup de soins, comprenait de ces plats savoureux et substantiels qui sont la spécialité de nos bons hôtels de province.
Des toasts très cordiaux ont été échangés : M. Sechehaye a affirmé l'intérêt que l'administration et en particulier M. le Sous-Préfet de Metz-campagne, porte au développement de l'agriculture et à l'élevage, et a félicité les exposants de leurs efforts : leur travail contribue à la prospérité de notre terre lorraine et à celle de toute la France. M. Jouin a fait ressortir que Woippy n'est pas seulement la commune réputée par ses cultures de fraises parfumées et savoureuses, mais qu'elle se distingue à présent par son élevage. Les éleveurs voudront montrer aussi les meilleurs échantillons des animaux primés à l'Exposition de Metz où ils feront bonne figure. M. Jouin fait l'éloge de la municipalité de Woippy qui, en accordant une importante subvention au concours de Metz, a témoigné tout 1'intérêt qu'elle porte à la culture. Parlant des difficultés avec lesquelles les cultivateurs sont aux prises, le Président du Comice indique les démarches répétées auprès de l'administration militaire, afin d'obtenir que le fumier des casernes soit vendu aux enchères publiques, de manière à ce que les cultivateurs puissent s'en rendre acquéreurs. Ces démarches ont été efficacement appuyées par M. Serot, député, et ont abouti à un bon résultat. Au sujet de la législation en matière agricole, M. Jouin dit que le groupement des Comices demandera l'introduction de toutes les lois françaises assurant des avantages à l'agriculture. En terminant M. Jouin constate avec éloge la parfaite concorde qui règne à Woippy. Il boit à la prospérité du syndicat d'élevage et aux habitants de la commune.
Dans une causerie familière, M. Jules Joseph, président du Syndicat des commissionnaires en bestiaux, énumère les raison qui militent en faveur d'une entente entre producteurs et marchands.
M. Grand se joint a l'appel de M. Jouin. Il faut, dit-il, que tous les lauréats de ce concours viennent à Metz et prennent contact avec les é1eveurs des autres cantons. Le toast de M. Grand s'adresse aux agriculteurs de Woippy.
M. le Curé de Woippy trouve d'excellents termes pour exprimer ses sentiments vis-à-vis des agriculteurs qu'il a toujours aimés. Si 1e clergé, comme on l'a répété, a beaucoup fait pour entretenir le sentiment français pendant l'annexion, il a été soutenu par les braves terriens dont le patriotisme était toujours en éveil. Il boit au maintien de cette belle union qui s'affirme à Woippy.
Pour terminer, M. Fabert remercie cordialement tous ceux qui ont participé à cette journée et souhaite que d'autres syndicats soient créés.
Le Syndicat de Woippy a le droit d'être fier de ce concours si réussi à tous les égards. (LL)

Mercredi 6 septembre 1922
Norroy-le-Veneur.

Fin tragique. (Réd. part.) - Le 2 septembre, vers 6 h. 30, en se rendant aux champs, M. et Mme François firent une triste découverte sur le bord du chemin qui conduit au hameau d’Aumont. Un homme gisait là, étendu sur le dos, le visage et le cou violacés, couverts de boue, la tête baignant dans l’eau fangeuse du fossé. Le malheureux, qui était mort, fut reconnu par M. François pour être un sieur Charles Gadelle.
Gadelle, marié et père de 5 enfants, était parti pour son travail le 31 août vers 20 h., prévenant sa fille Marie qu’il se rendrait à Metz le lendemain pour y faire des achats. Comme il était assez coutumier d’absences prolongées, personne chez lui ne s’était alarmé de ne pas le voir rentrer. Le docteur Job, de Maizières-lès-Metz, qui sur la demande de l’adjoint au maire, vint examiner le corps, a conclu à une mort par asphyxie, vraisemblablement accidentelle ; une éraflure que M. Gadelle portait au front a dû se produire au cours de sa chute dans les ronces du fossé. Les gendarmes de Maizières ont procédé de leur côté aux constations d’usage. Il semble que M. Gadelle ayant gaspillé l’argent dont il était porteur, ce qui lui était déjà arrivé, rentrait chez lui d’un pas mal assuré, lorsqu’il fit la chute qui devait lui coûter la vie. L’infortuné était originaire de Woippy, où il naquit le 22 août 1868. (LL)

Dimanche 10 septembre 1922
Concours agricole de Metz
M. Guillon, inspecteur général de l'agriculture, délégué du ministre au Concours agricole du Comice de Metz, est arrivé, à Metz hier samedi par l'express de 13 h. 55. Il a été reçu par M. Jouin, président du Comice, une délégation de membres du bureau, et M. Grand, directeur des Services agricoles du département. Après s'être arrêté pendant quelques instants à la Préfecture, M. Guillon, accompagné de M. Pichon, maire de Scy, est parti pour faire une tournée à travers le vignoble du Pays messin.
Une indiscrétion nous permet de dire que M. Guillon n'arrive pas les mains vides. Il remettra des distinctions à plusieurs messieurs qui ont particulièrement mérité de l'agriculture et de la viticulture dans l'arrondissement de Metz.
L’organisation du concours était en de bonnes mains. Commissaires et secrétaires, à leur tête MM. Jouin, Grand, Haushalter, Gory, Dainque et Girard, ont déployé une activité de tous les instants depuis plusieurs jours et si, aujourd'hui, toute l'exposition se présente dans un cadre harmonieux, c’est au dévouement de ces messieurs qu'on le devra en premier lieu.
- - -
Nous avons donné hier après-midi un coup d'œil aux préparatifs qui s'effectuaient sur la place de France où se tient le Concours. La plupart des exposants de machines agricoles avaient terminé leurs installations. Les chevaux et le bétail n’ont été amenés que pendant la nuit. Un certain nombre de bovins ont été abrités dès hier dans les écuries mises à la disposition du Comice par l'administration militaire. L’espèce chevaline sera représentée par 77 sujets, l'espèce bovine par 88. Nos principaux éleveurs participeront à ces deux sections du concours.
Une activité fiévreuse régnait dans le vaste hall de la 141e compagnie automobile, où des équipes d'ouvriers jardiniers et autres disposaient les fleurs, fruits, semences, engrais, etc.
Cette partie du concours recevra certainement un grand nombre de visiteurs. L'exposition horticole, qui restera encore ouverte pendant la journée de demain lundi, présentera un attrait tout particulier. Le potager militaire de Woippy, les Amis des Jardins, de Knutange et Nilvange, les jardins ouvriers de Metz présenteront des surprises fort originales. Nos fleuristes de Metz et de la banlieue sauront, comme toujours, se distinguer par l’élégance de leurs collections de plantes fleuries, plantes d’ornement et fleurs coupées. Les collections de fruits occuperont de longues tables et s’annoncent comme un succès.
On trouvera difficilement dans un concours d’arrondissement une aussi grande variété de volailles, lapins, qu’à cette exposition du Comice de Metz : la Société d’aviculture de Devant-les-Ponts, la Société d’élevage du petit bétail de Montigny, le Syndicat d’élevage du menu bétail de Novéant et la Société des Aviculteurs de Rombas ont envoyé des collections remarquables qui attesteront les efforts de ces groupements en vue de répandre les meilleures races de volailles et de lapins parmi leurs adhérents.
Dès à présent on peut prédire un succès complet au concours de Metz. Pourvu que le beau temps se mette de la partie, l’affluence des visiteurs sera certainement considérable. La visite de l'exposition est gratuite.
A partir de 10 heures - ouverture - un catalogue très complet, offert par le Lorrain, sera distribué aux visiteurs. (LL)

Lundi 11 septembre 1922
LE RÉVEIL DE L’AGRICULTURE LORRAINE
Le Concours Agricole de Metz a magnifiquement réussi
(…)
A la section horticole
(…)
Au fond du manège une belle Croix de Lorraine éclairée à l’électricité indique le stand coquettement arrangé et copieusement approvisionné de MM. Schnitzler et Letsch, qui ont exposé des produits : aliments pour bétail, engrais, etc., si hautement apprécié par la culture. Dans l’angle droit du fond, MM. Quervel Frères (Woippy), fabricants, ont exhibé un grand choix de graisses et d’huiles pour machines agricoles, moteurs électriques, machines à vapeur, tracteurs, écrémeuses, cuirs, harnais, courroies, etc. L’autre angle est occupé par les produits alimentaires pour le bétail de la Carnina.
Les jardins ouvriers de Metz, Knutange, le potager militaire de Woippy, comme nous l’avons dit, ont apporté de jolies contributions à l’exposition.
(…)
LE PALMARES
(…) M. Paul Hurlin (Grandes-Tappes), M. Charles KELLER (Saint-Eloy), M. Nicolas BIDON (Saint-Eloy), M. Charles BASTIEN (Petite-Tappes), M. Lucien JACQUES (Franclonchamps), M. FABERT (Ladonchamps), M. PERQUIN (Saint-Remy), M. Dominique MANGENOT (Saint-Remy), M. STEFF (Saint-Remy)… M. Léon FRANÇOIS (Lorry-lès-Metz), M. Gabriel ROBERT (Norroy), M. HOUPERT (Plesnois), Mme veuve LAPAQUE (La Maxe), M. SCHENKE (Saulny) ...

Machines agricoles, ustensiles et produits divers exposés dans le hall de l’horticulture : Diplôme de médaille d’or : Quervel, Woippy. (LL)

Mardi 19 septembre 1922
LE « COURRIER DE METZ » CESSE DE PARAITRE
Le « Courrier de Metz » disparaît à la date du 30 septembre. Il avait dépassé sa 31e année d'une existence qui fut toujours consacrée à la défense de la cause française. Il avait été fondé par M. Béha, imprimeur à Metz, qui le céda ensuite à un consortium de personnalités politiques lorraines.
Le jour de la déclaration de guerre, M. Humbert, rédacteur en chef du « Courrier de Metz », fut arrêté et interné à Ehrenbreitstein, puis relégué à Munster où il mourut de souffrances et de privations.
Après l'armistice, le « Courrier de Metz » reprit sa publication sous la direction de M. Henri Béziès, qui essaya d'y acclimater la politique radicale. M. Béziès devait d'ailleurs quitter le « Courrier » pour fonder la « France de l'Est ». Le « Courrier » fut ensuite imprimé par notre confrère la « Lothringer Volkszeitung », après s'être assuré la collaboration de M. Rousselle, conseiller municipal de Metz, et de M. Durand, notre compatriote messin.
Malgré quelques escarmouches sans grande importance que le « Courrier » eut avec nous, il n'en resta pas moins toujours un bon confrère sincèrement dévoué à la cause française. Nous lui adressons ainsi qu'à tous ses collaborateurs l'expression de tous nos regrets et de toute notre sympathie. (LM)

Mercredi 20 septembre 1922
Les prix du « Lorrain » au concours agricole de Metz
Nos lecteurs savent que, soucieux d’encourager de toutes ses forces la production et la vie agricole, le Lorrain avait fondé, en dehors du beau catalogue distribué gratuitement sur la place du concours du 10 septembre, trois magnifiques prix, pour l’élevage du cheval, pour la vigne et pour la section horticole.
Voici quels furent les heureux gagnants de nos prix :
- A M. Charles Keller, l’éleveur bien connu de Woippy, sera remis l’objet d’art du Lorrain pour son premier prix d’ensemble de l’espèce chevaline, auquel un diplôme d’honneur avait déjà été décerné par le jury.
- M. Palseur, de Corny, qui a toujours eu à cœur de traiter ses vins avec beaucoup de soins, recevra pour le magnifique produit de ses cépages du pays, une médaille d’or, grand module, offerte par la Lorrain.
- Enfin, le titulaire de notre prix fondé – un objet d’art – pour le meilleur lot de produits horticoles, est M. Schiltz, horticulteur, route de Lorry, à Metz-Devant-les-Ponts. (LL)

Samedi 23 septembre 1922
Woippy. Les jeunes gens de Woippy ont l’honneur d’inviter leurs amis et connaissances de Metz et des environs à venir se distraire avec eux au relève-selle qui aura lieu le dimanche 24 septembre.
Grand bal à partir de 4 heures chez Mme veuve Humbert « Café du Commerce », dans lequel on trouvera des boissons de premier choix ainsi qu’un grand concours de quilles doté de plusieurs beaux prix. (LM)

Mardi 26 septembre 1922
Explosion à l’usine. – Le 20 septembre, un carburateur de l’usine de conserves Dubard a fait explosion, pour des causes inconnues. Il n’y a pas eu d’accident de personnes ; si l’on excepte un ouvrier qui s’est blessé à la main en brisant un carreau pour retirer un bidon d’essence menacé par les flammes. Par contre, les dégâts matériels sont assez importants : carburateur, canalisation électrique, carreau, tables et une cinquantaine de grosses boîtes de conserves ont été brisés ou mis hors d’usage ; les dégâts dépassent 3 000 fr. (LL)

Samedi 30 septembre 1922
Fête au stade Bellecroix
Demain dimanche, 1er octobre, aura lieu au stade Bellecroix la fête annuelle de gymnastique et de P. M. des S.A.G. de l’Union « Jeanne-la-Lorraine », sous la présidence de M. le général gouverneur de Metz.
Rassemblement des Sociétés à 15 heures. C’est au cours de cette fête que seront remis les diplômes de C. P. S. M. et les brevets de spécialités obtenus par les jeunes gens des Cercles des subdivisions de Metz et Thionville, affiliés à l’« Union Jeanne-la-Lorraine ».
Cercles déjà engagés pour les épreuves : Jeunes ouvriers ; Notre-Dame ; Espérance du Sablon ; Saint-Martin, de Metz ; Saint-Nicolas, de Montigny ; Saint-Clément, de Lorry ; Saint-Etienne, de Woippy ; Cercles de Basse-Yutz, de Boulay ; Escadron Jeanne-la-Lorraine. (LL)

Lundi 2 octobre 1922
Fête de gymnastique et de Préparation militaire
Sous ce titre, l’« Union Jeanne-la-Lorraine » avait organisé sur les magnifiques terrains du stade Bellecroix, qui avaient revêtu leur décoration des grands jours, une fête splendide et en tout point réussie…
Après la revue, les Cercles quittent le praticable, afin de laisser la place libre pour les différentes épreuves qui se déroulent dans un ordre parfait et donnent les résultats ci-dessous :
Leçon d’éducation physique. – Prix d'honneur avec citation spéciale au moniteur ; Cercle du Sablon, moniteur M. Pinck. 1er prix « ex aequo » : Jeunes Ouvriers et Woippy ; 2e prix : Saint-Martin, de Vatimont.
Course de relais (pupilles – 4 x 100 m.). 1er : C.N.-D. ; 2e : Jeunes Ouvriers ; 3e : Woippy. (LL)

Mardi 10 octobre 1922
Vol. (Cor. Part.) – Dimanche pendant l’office paroissial, un vol a été commis au préjudice des époux Gadelle-Michaux. Le cambrioleur s’est emparé d’une montre en or et d’une somme de 70 fr.
Des soupçons se portent sur un poilu qui avait manifesté le désir d’épouser une demoiselle G. Après quelques entrevues, les parents de la jeune fille avaient éconduit le jeune homme, ne le jugeant pas sérieux.
Un jour il était démobilisé pour les travaux agricoles, un autre jour, il jouissait d’une longue permission parce qu’il devait aller au maroc. Quand il fut éconduit, il menaça de se venger. Dimanche, il a été vu par un voisin, avant la grand messe, derrière la maison des époux Gadelle. Tous les soupçons se portent sur ce soldat qui « vadrouille » déjà depuis plus d’un mois. On espère que le cueillir serait besogne facile. (LL)

Mercredi 11 octobre 1922
Mauvais soldat et mauvais citoyen
Il y a trois mois, pendant les manœuvres de cadres, le facteur des postes Victor Gadelle recevait chez lui le chasseur-cycliste Théophile-Albert Jager, du 3e groupe, qui, quelques temps après s’introduisit chez le brave facteur pendant qu’il était en tournée, sa famille étant à la messe, pour y dérober une montre en or et de l’argent. Le chasseur Jager a encore deux autres exploits sur la conscience : d’abord un vol de 505 fr. à la gare de Rosselange, le 18 septembre, et une tentative de vol à main armée avec violence sur des agents du chemin de fer, à la gare de Hayange. Son signalement ayant été donné, il a été arrêté au Café de Thionville, rue du Pontiffroy, à Metz, par un agent de police. Jager est en outre inculpé de désertion à l’intérieur. (LL)

Dimanche 15 octobre 1922
Vol. Dans l’après-midi de vendredi, un individu resté inconnu a profité d’une absence de Mme Mayot pour s’introduire dans son logement où il a volé une montre de dame en or avec chaîne, trois bracelets en or avec médaillons, une certaine somme d’argent et différents titres. La gendarmerie a ouvert une enquête. (LL)

Vendredi 27 octobre 1922
Annonce :
On demande à acheter Réservoirs en tôle neufs ou d'occasion, contenant 500 ou 1000 litres. Faire offre détaillée aux Etablissements Quervel, à Woippy. (LL)

Samedi 4 novembre 1922
Avis mortuaire
« Nous avons la douleur de vous faire part de la perte bien sensible que nous éprouvons dans la personne de Madame Marie MANGENOT née THUILLIER décédée le 3 novembre, à l’âge de 80 ans, munie des sacrements de notre mère la Sainte-Eglise.
Et vous prions d’assister au Convoi funèbre et à l’office d’enterrement qui auront lieu à l’église de Woippy, le lundi 6 courant, à 10 heures du matin.
De la part de ses enfants et petits enfants et de la part des familles Thuillier, Petitjean, Richard, Mangin et Mangenot, et de leurs alliés.
Le présent avis tient lieu de faire-part. »

Dimanche 5 novembre 1922
Registre de commerce du Tribunal de bailliage de Metz
Aujourd’hui a été inscrit au Registre des Firmes : Vol. V. N° 293, la raison sociale : Etablissement PATARD (distillerie), propriétaire Emile PATARD à Woippy. Propriétaire : Emile PATARD, commerçant à Gravelotte.
Metz, le 14 octobre 1922. (LL)

Mercredi 8 novembre 1922
Une ténébreuse affaire. – Après avoir passé la journée de la Toussaint à Thionville, Mme Fonbanck, domiciliée à Woippy, 32 rue de Briey, venait de descendre en gare de Metz-Nord pour retourner chez elle. Elle fut, dit-elle, suivie par plusieurs individus qui l’auraient assaillie à Maison-Neuve, sur le pont du chemin de fer. Mme Fonbanck porte à la tête une blessure que ses agresseurs lui auraient occasionnée à coups de matraque. Elle a porté plainte et une enquête se poursuit. (LL)

Samedi 11 et Dimanche 12 novembre 1922
Etude de Me Timothée WELTER, notaire à Metz, 17, rue des Clercs.
Liquidation par adjudication publique des Biens séquestrés en Lorraine A la requête de l’Etat Français représenté par la Société Messine de Liquidation des Biens ennemis, à Metz, 20 bis, Avenue Serpenoise, il sera par mon ministère procédé :
Le lundi 27 novembre 1922, à 15 heures, en mon étude, 17, rue des Clercs, à l’adjudication publique des immeubles ci-après désignés, savoir :
I. - … ; II. - … ;
III. – 13 ares 75 centiares de Jardin, 98 ares 71 centiares de terre et 8 ares 78 centiares de Pré, lieu-dit Les Cors, ban de Woippy-lès-Metz. Patrimoine de M. François-Auguste KUHNE.
Voir détail aux affiches.
Ne pourront se rendre acquéreurs que des Français.
Timothée WELTER, notaire. (LL)

Samedi 2 décembre 1922
S. D. F. – Ce titre abrégé sans domicile fixe, pour l’Allemand Théodore Halbenfeld, il signifie l’arrestation en flagrant délit de vagabondage et défaut de passeport. Cette arrestation a été opérée le 30 du mois dernier à maison-Rouge. (LL)

Mercredi 20 décembre 1922
A vendre Renault 10 HP. S’adresser chez M. Vogel, fabrique de Conserves, Woippy. Téléph. 13.77. (LL)

Dimanche 31 décembre 1922
Charité mal récompensée. – Le 23 décembre, un Polonais déguenillé se présentait chez M. Hœn, cultivateur, route de Briey, sollicitant l’aumône d'un morceau de pain. M. Hœn lui offrit même charitablement de le garder à son service ; l'homme - un certain Bernard Mizka - accepta. Mais le 27 décembre, rentrant d'une courte absence qu'il avait faite, tandis que sa femme était partie vendre le lait, M. Hœn constata que l'échelle du grenier gisait à terre sous la fenêtre de sa chambre à coucher, qui était ouverte. Il monta aussitôt, après avoir constaté la disparition de Mizka, et ce fut pour constater en outre celle de 2 500 fr. contenus dans un porte-monnaie, d'un pardessus en drap noir, de deux paletots, d'un pantalon de drap, d'une chemise, d'une casquette et d’une paire de souliers jaunes. La gendarmerie, prévenue, recherche activement le voleur, dont un signalement précis lui a été fourni. (LL)

Avis mortuaire.
« Nous avons la douleur de vous faire part de la perte cruelle que nous venons d’éprouver en la personne de Mme Veuve Alphonse MANGENOT née Suzanne GALLERON, décédée à Woippy, le 30 décembre 1922, à l’âge de 58 ans, munie des sacrements de l’Eglise.
Et vous prions d’assister au Convoi funèbre et à la Messe d’enterrement, qui auront lieu le mardi 2 janvier, à 10 heures, en l’église de Woippy, sa paroisse.
On se réunira au domicile mortuaire : Rue de Metz.
De la part de : Mademoiselle Honorine Galleron, sa sœur ; Madame veuve Charles Galleron, sa belle-sœur ; Mademoiselle Marie et Messieurs Georges et Lucien Galleron, ses neveux et nièce ; et des familles Mangenot et Galleron.
Le présent avis tiendra lieu de faire-part. »
Pompes funèbres générales, 7, rue des Clercs, Metz.

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