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  Dernière mise à jour : 9 décembre 2014

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1931 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
 
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1931

Jeudi 1er / Vendredi 2 janvier 1931
Le recouvrement des impôts.

Lettre ouverte du Conseil municipal de Woippy aux parlementaires de la Moselle
Nous reproduisons ci-après la lettre ouverte que le conseil municipal de Woippy a adressé aux parlementaires de la Moselle :
« Monsieur,
Les habitants de notre commune, comme tous ceux des départements recouvrés d’ailleurs, ont reçu, il y a quelques jours leur feuille d’impositions locales au titre de l’année 1930.
Du fait d’un retard dans l’établissement des impositions au titre de l’année 1929, le rôle concernant celles-ci n’a été mis en recouvrement que le 30 mars 1930, ce qui fera qu’en moins de 10 mois, les contribuables de notre commune auront été astreints à payer deux fois leurs impôts, en sus des impôts d’Etat.
En effet, le rôle émis au titre de l’année 1930 est mis en recouvrement à la date du 30 décembre 1930, rendant de ce fait l’impôt exigible en totalité pour janvier 1931, au plus tard.
Cette exigibilité aussi brève, pèsera lourdement sur notre population, et plus particulièrement pour les bourses moyennes qui sont la majorité dans notre localité, surtout dans cette période de l’année, où la vie chère croissante va obérer fortement le budget des ménages, par suite de dépenses nécessitées par l’existence telles que chauffage, éclairage, etc., en regard, pour beaucoup, de gains amoindris par la morte saison, dans leur branche de travail, et d’une récolte déficitaire.
Aussi, nous nous permettons de vous demander de bien vouloir intervenir au plus tôt auprès des pouvoirs publics compétents pour qu’un délai assez large soit donné aux contribuables, leur permettant de solder leurs impositions au titre de l’année 1930, sans que cela puisse constituer pour eux une gêne dont ils souffriraient péniblement, eux et leurs familles.
Dans l’espoir que votre utile intervention nous permettra de donner toute quiétude à notre population sur ce point, veuillez agréer…etc. Le maire, chargé par le conseil municipal, MANGENOT. » (LL)

Vendredi 9 janvier 1931
Soirée de l’U. N. C.

La soirée que les anciens combattants donneront le dimanche 18 janvier, dans la salle du Lion d’Or, constituera, sans aucun doute, le clou de la saison des distractions à Woippy.
Le comité des fêtes s’est attaché à donner à cette soirée un cachet tout à fait original et de bon goût. Il s’est tout d’abord assuré le concours d’un jazz complet de la salle Gérard, de Metz. En outre, au cours de la soirée, il y aura des surprises bien agréables pour les assistants, et tout à fait inédites à Woippy. C’est tout ce qu’il nous est possible de dévoiler pour l’instant. De pair avec la soirée, sous un jeu couvert, attenant à la salle, il sera organisé un jeu de quilles doté de plusieurs prix. Si une fête doit avoir un succès incomparable, ce sera bien celle des anciens combattants, à laquelle ceux-ci convient bien cordialement leurs amis et camarades des localités voisines.

Retraite du combattant.
Pour l’établissement des dossiers des ayants-droit, la section de Woippy de l’U.N.C. établira une permanence à la mairie tous les samedis, de 20 à 21 heures. (LL)

Mercredi 14 janvier 1931
M. Fabert, agriculteur à Ladonchamps, est nommé chevalier de la Légion d’honneur

Paris, 13 janvier. – Par décret rendu sur la proposition du ministre de l’Agriculture, est nommé au grade de chevalier de la Légion d’honneur, M. Joseph Fabert, agriculteur à Woippy.
C’est avec une sympathie unanime que l’agriculture mosellane apprendra la haute distinction dont M. Joseph Fabert vient d’être l’objet.
En la personne du nouveau chevalier, ce n’est pas, en effet, seulement le président de nombreuses organisations agricoles – Syndicats et coopératives – qui est récompensé pour son labeur acharné et son esprit de conciliation ; beaucoup verront dans le ruban rouge qui ve désormais orner la boutonnière du fermier d Ladonchamps, une distinction accordée à l’agriculteur-type qu’est M. Fabert ; à l’homme de la terre lorraine, à l’amant du sol natal, au chantre de nos champs et de nos étables, des hôtes des bois et des buissons ; au fermier qui pétrit encore lui-même le pain qu’il mangea et que mangent tous ceux de sa ferme ; au caractère droit, intègre et tout d’une pièce que tous estiment et honorent dans le « père Fabert ».
De grand cœur, le « Lorrain » se réjouit de la haute distinction accordée à son fidèle ami et aussi d’être parmi les premiers à l’en féliciter cordialement. C.R. (LL)

La légion d’honneur
M. JOSEPH FABERT

Est nommé chevalier de la Légion d’honneur au titre du ministère de l’Agriculture, M. Joseph Fabert, agriculteur à Woippy.
Adjoint au maire de cette commune, M. Fabert a déjà été décoré de la croix d’officier du Mérite agricole pour son grand dévouement à la cause agricole de notre région et son active collaboration aux divers organismes qui se proposent de soutenir et d’encourager l’agriculture. Il est notamment membre du bureau de la Chambre d’agriculture, président de l’Union mosellane des Syndicats agricoles et président de la Coopérative agricole de la Moselle.
Toutes les semaines, le monde agricole suit avec un vif intérêt ses très intéressantes chroniques dans la revue agricole « La terre Lorraine ».
Aux nombreuses marques de sympathie qui ont déjà été témoignées à M. Fabert, le « Messin » est heureux de joindre ses vives et bien sincères félicitations. (LM)

Vendredi 16 janvier 1931
Soirée des anciens combattants.

Nous rappelons que c’est dimanche prochain 18, que les anciens combattants de Woippy donneront leur grande soirée dans la salle du Lion d’Or.
Nous avons déjà dévoilé quelques détails de cette fête vouée au succès, nous ajoutons que quelques scènes surprises seront dotées de lots de valeur et de bon goût, il y aura encore d’autres innovations, mais … chut !
Le jeu de quilles, organisé à cette occasion, commencera à 13 heures.
Si les anciens combattants ont connu la misère et des souffrances, ils sauront prouver qu’ils sont passés maîtres dans l’art d’engendrer la joie et le plaisir. Ne manquez pas de participer à leur soirée, sinon vous le regretteriez. (LL)

Club l’Espérance. – Samedi dernier, 10 courant, au Café Bader, eut lieu l’assemblée générale du Club l’Espérance.
Grande était l’affluence, quand à 20 hures, M. Lahaire, le dévoué président du Club, ouvrit la séance. Dans une petite allocution, il présenta à ses collègues ses meilleurs vœux pour la nouvelle année et démontra les progrès réalisés pendant l’année écoulée. C’est par un appel à l’union de tous pour le bien de l’assemblée que le président termina son discours, qui fut très applaudi.
La parole est donnée ensuite au trésorier : l’exposé clair et précis qu’il fait de la situation financière terminant l’année 1930 avec un excédent de recettes fort appréciable, prouve que les finances du Club sont dans de bonnes mains.
Le secrétaire rendit compte de la situation générale et refit l’historique de l’Espérance depuis son origine, remontant à 1926, et il félicita les fondateurs, MM. Dusselle et Bader de leur heureuse initiative.
On passa ensuite au scrutin pour le renouvellement du Comité. Le président sortant, passa la présidence à M. Boquet, doyen d’âge.
Furent élus membres du Comité pour l’année 1931 : MM. Lahaire Ch, Jungling F., Michaux L., Henry L., Gény Ch., Remiatte L., Mangenot-Hugo A., Dusselle E., Charraux Ch. et Bizé.
Après une suspension de séance de 10 minutes, le bureau fut installé de la façon suivante :
Président : M. Lahaire Charles ; vice-président : M. Dusselle Eugène ; trésorier : M. Jungling Ferdinand ; secrétaire : M. Henry Léon.
Le comité nomme ensuite les commissions des fêtes et des finances.
Une souscription ayant pour but d venir en aide à un collègue hospitalisé est ouverte.
Après l’annonce des résultats du scrutin, le président remercie l’assemblée pour les marques de confiance qu’elle ne cesse de lui témoigner et déclare qu’il continuera comme par le passé à travailler à la prospérité du Club l’Espérance, puis il lève la séance à 22 h 30.
Le sympathique camarade Charraux entonna ensuite la chanson du Club et on se quitta vers 23 heures aux cris de « Vive le Club ». (LM)

Mardi 20 janvier 1931
- Beau succès.

Nous apprenons avec plaisir que M. Louis Remiatte, de Woippy, vient d’obtenir le grand diplôme de l’Académie sténographique de Paris. Toutes nos félicitations. (LL)
- Assemblée générale de l’U. W.
L’assemblée générale de « l’Union de Woippy », S. A. G., aura lieu samedi prochain, 24 janvier, à 20 heures, dans la salle du Café du Commerce.
Cette réunion offrant aux membres l’occasion de présenter à leur comité, leurs observations et doléances ou propositions, tous sont invités et instamment priés d’y assister. (LL)
- Dans la Légion d’honneur.
Les membres de « l’Union de Woippy » ont appris avec un vif plaisir la nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur de M. Joseph Fabert, vive-président d’honneur de la Société. Ils sont heureux de présenter au nouveau chevalier leurs cordiales et chaleureuses félicitations. (LL)

Bal des anciens combattants. – Jamais on ne vit jusqu’alors dans un bal, à Woippy, une affluence aussi nombreuse et un tel entrain qu’au bal donné, dimanche dernier, par les anciens combattants. Un orchestre de choix et infatigable, des danses-surprises, des concours dotés de lots de valeurs, etc., le tout constituait des innovations heureuses très appréciées des assistants. Les anciens combattants de Woippy remercient les personnes qui avaient bien voulu répondre à leur appel, et leur ont permis ainsi de grossir leur caisse de secours pour venir en aide à leurs camarades malheureux. L’année prochaine, ils feront mieux encore… ce n’est pas peu dire. (LM)

Dimanche 25 janvier 1931
Curage des cours d’eau.

A la suite des travaux de la commission des cours d’eau, travaux commencés il y a plusieurs mois, et qui avaient été retardés par les pluies et crues de l’automne, le conseil municipal a décidé :
1° Que tous les ruisseaux et fossés de la commune devront être curés et relevés, et ce, régulièrement aux dimensions fixées par le Génie rural, pour l’automne 1931 au plus tard ;
2° Que certains fossés ayant été comblés, nivelés et aplanis par les riverains, ceux-ci devront avoir rétabli ces fossés dans leurs cours et niveau primitifs, pour l’automne 1931 au plus tard ;
3° Qu’à une date qui sera fixée ultérieurement par la commission de curage, en accord avec le génie rural, très probablement vers fin septembre, les travaux qui n’auraient pas été effectués ou qui l’auraient été imparfaitement, seront mis à l’adjudication et exécutés aux frais des riverains qui n’auraient pas satisfait à leurs obligations.
Il ne saurait être trop conseillé aux propriétaires de terrains, riverains de cours d’eau, de se renseigner exactement à la mairie, sur les dimensions à respecter s’ils veulent s’éviter toute surprise.
Le temps laissé aux riverains pour remplir leurs obligations et suffisamment large pour qu’ils puissent invoquer une excuse quelconque, aussi aucune dérogation, pour quelque raison que ce soit, ne sera accordée et les instructions précédentes seront strictement appliquées. Le Maire. (LL)

Samedi 31 janvier 1931
Conseil municipal de Metz. Séance du 30 janvier.
(extrait)
(…) On passe à l’ordre du jour.
La guerre aux taudis requiert une fois de plus l’attention du conseil. Touchant la construction de logement pour les ans-abris, M. le Maire obtient l’unanimité sur les points suivants :
1° construction de trois groupes de dix logements en acier, destinés à abriter les sans-logis ;
2° décision de confier la construction des dits abris à la Société anonyme des constructions métalliques Fillod, à Hayange ;
3° édification de ces trois groupes de logements : dans la caserne de Plappeville et sur le terrain de Maison-Neuve à Woippy, le 3ème groupe de préférence sur le territoire des faubourgs de Sablon ou de Queuleu ;
4° inscription du crédit nécessaire au budget supplémentaire de 1931. (…) (LL)

Dimanche 1er février 1931
L’assemblée générale de l’U.W.

L’assemblée générale annuelle de l’Union de Woippy s’est tenue samedi dernier, 24 janvier, dans la salle du café du Commerce, sous la présidence de M. Sechehaye, assisté des membres du Comité et d’un grand nombre de Sociétaires.
La président est heureux de saluer notamment, la présence de MM. Mangenot, maire ; l’abbé Guénot ; Fabert et Paté, et leur exprime sa reconnaissance pour l’appui moral qu’ils apportent à l’U.W.
L’historique qu’il fait ensuite, sur l’activité et le développement de la Société en général et de chacune de ses sections en particulier, intéresse vivement l’assemblée. Il rappelle les buts poursuivis par l’U.W., indique les efforts encore à faire et termine en remerciant ses collaborateurs et en exprimant aux membres sa satisfaction pour l’esprit de solidarité qui règne au sein de la Société.
L’exposé de la situation financière, arrêtée au 31 décembre 1930, est fait par le trésorier, qui donne en outre connaissance des principales recettes et dépenses de l’exercice écoulé.
L’ancien comité ayant rempli son mandat et en ayant rendu compte se retire, et la présidence de l’assemblée est confiée à M. Mangenot, qui fait procéder aux nouvelles élections. Sont élus membres du comité pour 1931 : MM. Sechehaye, Remiatte, Didier, Trimbour, Mangenot Alfred et Auguste, Billotte, Bayer, Lamort, Bonvier, Natier, Kocher, Gusse, Wilhelm et Kopp.
Une proposition de M. Sechehaye tendant à nommer MM. l’abbé Guénot et Fabert, présidents d’honneur de l’U.W. (avec M. le Maire déjà élu), est adoptée à l’unanimité et sanctionnée par de vifs applaudissements.
En fin de séance, le distingué et dévoué président de l’Union de Woippy annonce que la revue annuelle de la Société sera vraisemblablement donnée le premier dimanche de mars. (LL)

Jeudi 5 février 1931
Conseil municipal du 28 janvier.

Le conseil répartit les lots communaux vacants pour 1931 : le lot de Mme veuve Kieffer est attribué à M. Didier Gabriel ; le lot de M. Renauld Emile est concédé à M. Sidot Jules ; le lot de M. Boutter Nicolas est attribué à M. Hennequin Gustave.
Le conseil donne avis favorable à trois demandes de sursis d’incorporation pour continuation d’études. Le conseil attribue un secours à deux veuves nécessiteuses. Il est donné avis favorable à une demande d’allocation militaire pour soutien indispensable de famille. Le conseil, l’unanimité, se déclare d’accord avec la troisième solution du rapport concernant la nouvelle conduite d’eau, et laisse à la commission le soin de continuer les pourparlers en ce sens avec la ville de Metz. Le conseil ne peut approuver une requête pour la réfection d’un chemin passant près de la ferme de Saint-Eloy vu que le projet de travaux à exécuter en 1931 ne prévoit pas la mise en état de ce chemin, et que d’autres travaux plus urgents attendent encore leur exécution. La réfection de ce chemin se fera ultérieurement, et dès qu’il y aura possibilité. Le conseil consent à avancer les frais d’hospitalisation d’une personne en traitement dans une clinique. (LL)

Samedi 7 février 1931
Soirée théâtrale.

Dimanche 8 février, à 19 heures, aura lieu une soirée théâtrale dans la salle du Lion d’Or (Tigre-Bock), organisée par le Cercle Jeanne-d’Arc, d’Hagondange, au profit de la nouvelle église. Tout laisse prévoir un plein succès pour nos jeunes gens du Cercle et sans doute une grande foule de spectateurs prouveront, par leur présence, l’intérêt qu’ils portent à ce Cercle. Sur le programme figurent un grand drame, en trois actes, de la Révolution, et une comédie. (LL)

Mercredi 18 février 1931
Soirée de Gala-Revue.

Le comité de l’Union de Woippy a l’honneur d’informer les membres et les amis de la Société que la nouvelle revue de Sir Harry sera donnée le dimanche 1er mars, au cours de la grande soirée artistique qu’organise annuellement l’Union.
Des détails complémentaires seront donnés sur cette très belle organisation. (LL)

Carnet rose. Nous apprenons avec plaisir que M. Sechehaye vient d’être l’heureux père d’une seconde petite fille. L’Union de Woippy tient à féliciter son président, à exprimer à la maman et son bébé ses meilleur vœux de prospérité et de bonheur. (LL)

Jeudi 26 février 1931
« Fraises Hindoues ! », revue-opérette.

C’est dimanche prochain 1er mars, à 20 heures, dans la salle du Lion d’Or, que l’Union de Woippy organise sa soirée de gala annuelle, au cours de laquelle sera donnée la nouvelle revue de Sir Harry, « Fraises Hindoues ! », en 3 actes et un prologue, avec chœurs, défilés et ballets.
Prologue : Sur le « Volubilis ». 1er acte : Le Port de Bourbouratatam. 2ème acte : Le Palais du Maharadjah. 3ème acte : Les jardins du Palais.
Des artistes spécialement engagés renforceront la troupe de l’Union, aussi la mise en scène promet-elle d’être magnifique ; il y aura plus de 60 acteurs, actrices ou musiciens dans de somptueux décors et costumes ! Musique entièrement inédite. A l’orchestre le septuor à cordes de Mlle Graebert et le jazz de l’Union. La revue sera précédée de numéros artistiques et l’harmonie, sous la direction de M. Didier, exécutera les meilleurs morceaux de son répertoire.
Les membres de la société, pour avoir droit à l’entrée gratuite, devront obligatoirement présenter leur carte de sociétaire au contrôle.
Un autobus partant à 20 heures précises de la place d’Armes (ancien corps de garde) et qui repartira de Woippy à la fin du spectacle, sera à la disposition du nombreux public messin qui, chaque année vient assister à la revue de l’Union de Woippy. (LL)

Dimanche 1er mars 1931
Recensement de la population.

A l’occasion du recensement de la population, qui aura lieu le 8 mars prochain, les personnes qui désirent remplir les fonctions d’agent recenseur sont priées de se présenter à la mairie avant le 5 mars, pour recevoir les instructions nécessaires. Une rémunération équitable leur sera assurée. (LL)

Mardi 3 mars 1931
La Soirée fort réussie à Woippy.
La revue-opérette « Fraises Hindoues ».

Peut-on concevoir une attraction plus intéressante qu’une revue locale surtout quand cette dernière est toujours d’actualité, avec quelques bons mets du terroir ?
La salle du « Lion d’Or » à Woippy, cependant vaste, ne put contenir tous les invités et membres de l’Union locale, et l’on dut avoir recours aux balcons, aux portes et aux tables et aux fenêtres pour caser tout le monde. On se serait cru à une représentation donnée par une grande troupe parisienne ; et ma foi, les Parisiens ne nous auraient certes pas tant amusé que ces jeunes comiques : Remiatte, Billotte, Wilhelm, Lecomte et Bayer. Cette revue locale, agrémentée de décors et de costumes orientaux, accompagnée d’une musique inédite et bien en rapport avec les sujets traités eut le don de plaire à grands et petits, aux villageois comme aux nombreux citadins venus assister aux réputés spectacles de l’Union de Woippy. C’est, il faut bien le dire, - au risque de blesser la modestie de M. Sechehaye, le sympathique président de la Société - que l’on connaît maintenant partout le nom de l’auteur humoristique, du compositeur, du dessinateur, du chef d’orchestre, du décorateur talentueux, de l’organisateur, bref que tout le monde connaît l’animateur et le créateur des spectacles de Woippy. La preuve, c’est que M. Guérineau, sous-préfet de Metz-campagne, M. de Bonnegarde, maire de Maizières, M. Hanshalter, conseiller général du canton de Vigy, de nombreuses personnalités de Metz, de Moulins, de Rosselange, etc…, voire même de Nancy, s’étaient empressés de venir assister à cette soirée de dimanche.
Tous les acteurs et musiciens remportèrent un bien vif succès. L’harmonie, sous la direction de son chef m. G. Didier, charma l’auditoire. Les monologues, chansonnettes et duos furent presque tous bissés. Mais c’est la revue qui suscita le plus gros intérêt. En trois actes et prologue, nous assistons tour à tour à la traversée des océans sur le « Volubilis », à l’abordage et à la réception des Woippyciens au Port de Bourbouratatam ; à la culture et à la récolte des fraises au Palais du Maharadjah, et aux fêtes dans les jardins du Palais.
L’envoyé extraordinaire de la R.F., le délégué de l’Institut des Fraises et son fils suscitèrent le fou-rire. Les danseurs du maharadjah, ainsi que les Lorraines expatriées en pays étranger tinrent leur rôle à ravir. Les attractions, les acrobates, le fakir, le ballet des fraises, la conférence contre la guerre ne furent pas moins applaudis. Nous ne pouvons les citer tous ; ils sont nombreux les acteurs et actrices qui coopérèrent au succès de la soirée. Le défilé eut un vif succès de curiosité.
En un mot, c’était original, amusant et surtout spirituel, ce qui ne gâte rien.
Félicitons le organisateurs de cette belle soirée, et espérons encore en voir une semblable cette saison. (LL)

Vendredi 6 mars 1931
Reprise de la revue-opérette « Fraises Hindoues ».

En raison du beau succès remporté par « Fraises Hindoues », et pour permettre aux nombreuses personnes qui n’ont pu, faute de place, assister à la représentation, la revue-opérette de l’Union de Woippy sera donnée une seconde fois dimanche prochain, 8 mars, à 20 heures, dans la salle du Lion d’Or, exactement dans les mêmes conditions que dimanche dernier. (LL)

Mercredi 11 mars 1931
Annonce : « Jeune fille pour service femme de chambre, est demandée par M. Sechehaye, à Woippy. Ecrire ou se présenter. » (LL)

Samedi 14 mars 1931
Belle réunion en vue.

La section d’Action catholique de Woippy organise, le samedi 21 mars, à 20 heures, à la salle Natier, une grande réunion, pour laquelle elle a su obtenir le concours de deux brillants orateurs. Des invitations spéciales ont été adressées aux sections voisines, notamment à celles de Lorry, Saulny, Norroy et La Maxe, pour venir renforcer les rangs, et pour démontrer ainsi leur esprit de solidarité chrétienne.
Nul doute que cette importante manifestation catholique, qui se prépare sous les meilleurs auspices, sera la mieux réussie et la mieux fréquentée de la saison, et que tous les hommes bien pensants, quel que soit leur rang social, se feront un devoir d’y assister. (LL)

Une grande réunion.
Rarement il a été constaté qu’une réunion s’annonçait aussi brillante que celle qu’organise la section d’Action catholique samedi prochain, 21 mars, à 20 heures, dans la grande salle Natier. Cela est si vrai que ceux qui n’aiment pas l’Action Catholique Lorraine se sont cru obligés de réagir, en convoquant pour le lendemain et dans la même salle une réunion dont on attend, avec certaine curiosité, les résultats. Ces « amis du peuple » voudraient anéantir l’heureuse influence qu’exerce la Fédération nationale catholique dirigée par le général de Castelnau dans tout le pays, et particulièrement dans notre département ; ils oublient toutefois qu’ils ne se trouvent pas en présence d’un parti politique, mais d’un mouvement restant en toute circonstance au-dessus de tous les partis.
Avec son éloquence entraînante, M. Boiteux, président diocésain, tracera un tableau complet des droits et des devoirs de l’homme catholique dans l’Etat moderne, tandis que M. le chanoine Louis, l’infatigable organisateur, parlera uniquement du but et de l’organisation de la Fédération nationale qui compte 40 000 membres dans notre département.
Entouré d’un comité nouvellement réorganisé, ces deux orateurs populaires réfuteront avec l’autorité qu’on leur connaît les thèses funestes des adversaires de l’Action Catholique. Une discussion courtoise est assurée.
Il sera bon d’arriver avant 20 heures, afin de s’assurer une place et de permettre aux organisateurs d’ouvrir la réunion sans retard. (LL)

Dimanche 22 mars 1931
Etude de Me Garnier, notaire à Courcelles-Chaussy (Tél. 6).
Adjudication d’une belle maison d’habitation de construction récente sise à Woippy, route de Norroy, comprenant cuisine et deux pièces au rez-de-chaussée, 3 pièces à l’étage, écurie, jardin, eau, électricité, et 35 ares de terre (champ d fraises) ban de Woippy, lieu-dit « Berlange-cherrière », le mardi 24 mars 1931, à 2 heures de l’après-midi, à Woippy, au café de M. Fréling. Appartenant à M. Alfred Humbert.
En cas d’offres suffisantes on traiterait avant la vente. S’adresser à l’étude. (LL)

Vendredi 27 mars 1931
Action catholique.

C’est devant une salle comble que samedi dernier M. Lamort, adjoint au maire et président local de l’Action catholique, a ouvert la réunion annuelle de la section. A ses côtés avaient pris place M. Boiteux, président diocésain, M. l’abbé Guénot, M. le curé de Lorry, ainsi que tous les membres du Comité local, au nombre de dix. Les places d’honneur étaient occupées par la majorité des membres du Conseil municipal, le corps enseignant, ainsi que par les délégués des sections de La Maxe, et surtout Lorry, dont la délégation était particulièrement nombreuse.
M. Lamort remercia les hommes bien pensants d’être accourus en si grand nombre et traça brièvement le travail important qui reste encore à réaliser.
M. Boiteux excusa M. le chanoine Louis, retenu à la dernière heure par une indisposition fâcheuse, et aborda immédiatement son sujet de conférence. Durant deux heures et en des termes qui soulevèrent à maintes reprises des applaudissements unanimes, l’auteur populaire exposa l’origine, l’essence et le but de l’Action catholique. Il montra comment l’union de tous les catholiques du pays avait pu faire échec aux tentatives de laïcisation faites brusquement en 1924 par M. Herriot et précisa le rôle que doit jouer actuellement l’Action catholique. Tout le monde se trouvait d’accord avec le président diocésain, lorsque celui-ci affirma que les catholiques n’étaient pas moins de bon Français que ceux qui affichent des idées antireligieuses et que les mérites du général de Castelnau valaient bien ceux des M. Daladier ou de M. François-Albert.
Dans une deuxième partie le conférencier passa en revue les résultats appréciables obtenus grâce à la conduite énergique du Comité central de l’Action catholique. Il r..tient qu’aux hommes bien intentionnés de serrer les rangs afin d’obtenir toujours satisfaction dans les revendications légitimes.
Le catholique doit être entendu par l’Etat qui s’adresse bien à lui pour remplir ses caisses et la liberté doit être absolue pour lui comme pour les autres.
En terminant, M. Boiteux indiqua brièvement comment l’attaque dirigée contre l’enseignement libre se prépare pour le moment sous le nom fallacieux de l’Ecole unique. Il insista sur le fait qu’une victoire ne sera jamais possible si les catholiques s’entre-déchirent dans leurs propres rangs. L’union seule peut garantir notre force.
Me Walter P., après s’être fait l’interprète de toute l’assistance en dressant un hommage respectueux au dévoué président diocésain, traita brièvement l’organisation interne de l’Action catholique. Il pria tous ceux qui se disent partisans de l’ordre et de la liberté de s’inscrire comme membre et de venir toujours aussi nombreux aux réunions d’Action catholique qui vont être organisées.
M. l’abbé Guénot tira les conclusions de cette réunion et se dit heureux de voir tant de bonne volonté dans sa paroisse où une section puissante doit exister. Nul doute que la réunion a porté d’excellents fruits. (LL)

Woippy-Norroy-Fèves-Semécourt, etc.
Crédit agricole. L’assemblée générale de la caisse locale de Crédit agricole mutuel de Woippy et environs, aura lieu dimanche 29 mars, à 15 heures, dans la salle du café du Commerce.
Tous les sociétaires sont instamment priés d’y assister. Le Président. (LL)

Dimanche 29 mars 1931
Une volée de bois vert.

A peine le comité de la section d’Action catholique avait-il fait connaître son intention d’organiser une réunion, des particuliers, « aux idées avancées », s’agitèrent et voulurent réagir. Ne se sentant pas de force suffisante pour contredire et exposer leurs idées « rrrépublicaines et laiques », ils firent appel à deux orateurs de Metz, secrétaires attitrés du parti socialiste, les priant de venir dire aux gens de Woippy les choses que ces pauvres ignorent, et sans lesquelles il est impossible d’être un « citoyen ».
MM. Psaume et Gantard sont venus avec leurs amis et connaissances, faire une réunion qui, disons-le de suite, fut aussi intéressante que longue. Tout l’arrière-ban socialiste était dans la salle Natier, admirant ses chefs, et heureux de voir autant de monde réuni sous l’enseigne du drapeau rouge. Le bureau, se composant de « capitalistes » pur teint, devait veiller au bon ordre et à la tranquillité. Cette tâche dépassait ses forces, car durant l’exposé parfois embrouillé du futur régime « collectiviste », dans lequel « l’exploitation de l’homme par l’homme serait inexistant », les secrétaires socialistes, fidèles disciples de Léon Blum, furent déjà interpellés et contredits.
Leurs affirmations de vouloir limiter, et même faire disparaître la propriété privée, d’introduire en nos provinces recouvrées toutes les lois françaises, y compris les lois laïques et antidémocratiques, et d’anéantir le cléricalisme et ses adeptes, ne trouvèrent en guise d’applaudissements que des sourires ironiques.
Les tendances démagogiques de ce parti de gauche apparurent nettement dans la question du chômage, des fortifications et des impôts (qui se prête si facilement à des promesses irréalisables). Naturellement, l’attaque traditionnelle contre le budget du culte, le concordat et l’école confessionnelle introduite en 1850 et maintenue chez nous intégralement malgré la désannexion, ne devait pas manquer. Cependant, l’enthousiasme des assistants - 800 personnes environ - ne s’était toujours pas manifesté, malgré la « claque » de militants venus de Metz ; c’est au milieu d’un froid significatif que les citoyens socialistes cédèrent, après deux heures de parole, la tribune aux contradicteurs.
Me P. Walter, jeune et fougueux orateur, eut bientôt toute la salle de son côté lorsque, dans un réquisitoire très sévère, il montra le non-sens des théories socialistes. Il analysa tout d’abord le fameux problème du collectivisme, et prouva la nécessité impérieuse de la propriété privée, source de paix sociale, stimulant à l’épargne et à l’économie. La suppression de la propriété privée serait l’aliénation de l’indépendance et la disparition de toute initiative individuelle.
En termes particulièrement sévères, il constata le double jeu des socialistes qui, dans nos départements, traitent de « Français conditionnels » tous ceux qui n’acceptent pas les lois laïques, et qui, à Paris, sont les plus grands adversaires des patriotes et des familles françaises. Ils votent contre le budget, contre les fortifications, et exposent, par leur internationalisme, la nation aux plus grands dangers.
Quant à leur position antireligieuse, le contradicteur leur distribua une volée de bois vert, fort applaudi par les assistants, affirmant que jamais on ne permettra, en Lorraine, l’abolition du Concordat, dont tout le monde ici approuve l’esprit de justice et d’équité. Il termina en exprimant son étonnement de voir un parti compromis si honteusement dans les scandales financiers, venir susciter la haine de la classe ouvrière contre le patronat et faire appel à la révolte pour l’aboutissement de théories utopiques et désastreuses.
Non la lutte, mais la collaboration des classes doit être le mot d’ordre : les uns et les autres doivent avoir la justice pour guide et pour compagne la charité.
M. Desprez, industriel et conseiller municipal, en termes forts goûtés, fit également les plus grandes réserves concernant le collectivisme. Il n’est pas dans l’intérêt de la classe ouvrière de bouleverser l’ordre existant, mais il importe d’y porter les remèdes nécessaires dans le calme et avec une modération qui peut être aussi tenace qu’énergique.
M. Fabert, adjoint au maire et fermier apprécié dans tout le département, démasqua l’appât des théories révolutionnaires et montra que le paysan n’était nullement enclin de laisser diriger son train de culture par un conseil collectiviste préférant peut-être les discours au travail.
La contradiction n’était pas pour plaire aux orateurs socialistes, qui voulaient à nouveau répondre aussi longuement qu’ils avaient déjà parlé. Mais la salle devint houleuse.
Bref, la réunion – qui dura de 3 à 8 heures – fut un échec complet pour le organisateurs et leurs idées révolutionnaires. Qu’ils retiennent qu’à leur prochaine visite, ils seront encore mieux servis et que les gens de Woippy resteront toujours des amis de l’ordre et de l’indépendance. (LL)

Samedi 18 avril 1931
DES FRAISES !

Chez un marchand de primeurs de la ville nous nous sommes permis… d’admirer seulement de jolis petits paniers contenant des non moins mignonnes fraises. Elles ne sont naturellement pas de la région de Metz, mais sont tout de même fort appétissantes. Nous nous sommes laissé dire que le petit panier, avec son contenu – une demi-livre environ – se vendait pour 15 fr. seulement. (LL)

Lundi 11 mai 1931
Conseil municipal.
– Le Conseil doublé des plus imposés, qui s'est réuni le 28 avril, a pris connaissance de la circulaire préfectorale, rappelant les dispositions des lois locales du 13 juillet 1901, relatives à la dispense éventuelle du paiement des centimes additionnels au profit des communes, en faveur des contribuables dont la productivité, jointe à d'autres sources de revenus, ne dépasse pas 4.200 francs par an.
Les membres présents ont décidé à l'unanimité de ne pas dispenser les contribuables précités, estimant que chacun doit participer selon ses moyens au paiement des impôts communaux.
Le Conseil a appuyé d'autre part les réclamations présentées contre la modification du projet des alignements du G. C. 23, rue de Metz, puis une somme annuelle de 8 francs a été votée comme quote-part de la commune dans l'indemnité de logement servie au Grand-Rabbin.
Monsieur Michaux a été désigné comme délégué du Conseil, pour l'établissement de la liste électorale de la Chambre d'Agriculture. (LM)

Dimanche 17 mai 1931 (Le Lorrain)
Assemblée générale de l’Union Mosellane des Syndicats Agricoles
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Remise de la Croix de la Légion d’honneur à M. Fabert
Une salle Saint-Bernard remplie d'agriculteurs, dont un grand nombre de jeunes, tel est le cadre où se déroula hier matin, à 9 h 30, l'assemblée générale de l'Union Mosellane des Syndicats agricoles. Il est vraiment réconfortant de constater que nos agriculteurs s'intéressent de plus en plus aux graves problèmes économiques de l'heure présente en venant écouter les magistrales conférences faites par des personnalités éminentes du monde agricole.
M. Fabert, le très aimé président de l'Union Mosellane, ouvre la séance, ayant auprès de lui MM. le colonel Lyautey, président de l'Union Lorraine des Syndicats agricoles ; Thisse, directeur des Services agricoles ; Robineau, secrétaire général de la Confédération des Producteurs de Lait ; Goussault, administrateur de l'Association Générale des Producteurs de Blé, et représentant des agriculteurs à la Bourse de Commerce de Paris ; le général Stuhl, sénateur de la Moselle ; Geisler, président de la Caisse agricole des malades de l'arrondissement de Metz-Campagne ; de Ladonchamps, président de l'Union des Syndicats des Producteurs de fraises et autres fruits de la Moselle.
Le « père » Fabert souhaite avec sa cordialité et sa bonhomie coutumières la bienvenue à la nombreuse assistance et aux personnalités présentes, puis il passe la parole à l'actif secrétaire de l'Union Mosellane, M. R. Pignard, qui présente le rapport moral, dont voici la substance :

Le rapport moral par M. PIGNARD

Le but que s'est proposé l'Union Mosellane, dès sa création, a été de travailler de toutes ses forces à « l'organisation professionnelle de notre métier ». Cette organisation dont tous ceux qui voient clairement les difficultés que nous traversons sont d'accord pour dire que c'est la seule planche de salut de l'agriculture.
Dans ce but l'U. M. s'est efforcée de mettre sur pied, petit à petit, cette organisation professionnelle reconnue nécessaire, de fonder dans notre département les associations et les groupements qui pouvaient la réaliser.
C'est ainsi qu'elle a provoqué notamment la fondation des deux Coopératives : La Coopérative laitière et la Coopérative agricole, celles-ci étant destinées à organiser, chacune dans leur spécialité, la vente des produits agricoles par les producteurs eux-mêmes.
Si, jusqu'à maintenant, ces Coopératives n'ont pas gagné de l'argent pour elles-mêmes, tout le monde est d'accord, et même leurs adversaires, pour reconnaitre que leur création et leur existence ont eu des résultats extrêmement importants pour l'agriculture. Si par exemple la Coopérative laitière n'existait pas, dés ce moment-ci de l'année, nous aurions à nouveau une grande partie de notre lait sur les bras. Il n'est pas exagéré d'estimer à 20 centimes par litre le supplément de prix qui est payé à l'agriculteur uniquement parce que la Coopérative laitière est là. Or, si la production laitière du département est de 300.000 litres par jour, le supplément de 0 fr. 20 correspond à une recette supplémentaire de 60.000 fr. par jour pour l'agriculture mosellane, ce qui fait plus de 18 millions par an. On pourrait faire des calculs analogues à propos de la Coopérative agricole.
L'organisation de la profession, cela veut dire aussi la transformation de la mentalité paysanne, trop encline à l'individualisme, nous pouvons même dire à l'égoïsme ; c'est dans ce but que l'U. M. s'est aussitôt préoccupée de la formation sociale des jeunes, pour lesquels elle a fondé le Cercle d'études qui comporte actuellement des sections dans toutes les parties du département.
Toutes ces nouvelles idées à mettre en œuvre nécessitent une propagande constante auprès des cultivateurs et, dans ce but, un journal agricole départemental était nécessaire. Ce journal, « La Terre Lorraine », c'est l'U. M. qui a eu l'honneur de le fonder en transformant, avec l'appui des grandes associations du département et principalement des Comices, son petit bulletin initial en journal hebdomadaire et bilingue. L'excès de travail résultant de la pénurie de dirigeants n'a pas permis d'organiser suffisamment de journées rurales, comme autrefois. Il y a cependant encore beaucoup de Syndicats agricoles et de Mutuelles à fonder. L'U. M. facilite la tâche de ceux qui veulent s'en occuper en fournissant tout ce qui est nécessaires (formulaires, statuts, etc.).
L'Union Mosellane n'a donc jamais cherché à conserver à son profit les réalisations qu'elle a mises debout. Elle est le groupement ouvert à toutes les forces agissantes qui concourent à ce travail si nécessaire d'organisation professionnelle, sans crainte des responsabilités, sans recherche d'honneur ni de profits.
Passant ensuite à des questions administratives, M. Pignard rappelle que les dernières élections au conseil d'administration ont eu lieu en 1929. Il y en aura donc de nouvelles cette année. Dans sa réunion du 9 mai, le conseil a pensé qu'il était préférable de les remettre à une autre assemblée générale, qui aura lieu dans le courant de l'année, afin de ne pas surcharger l'ordre du jour de cette réunion.
L'excellent secrétaire conclut en demandant une collaboration plus intense aux présidents des syndicats, et, selon la phrase célèbre de M. Tardieu : « L'Agriculture organisée dans l'Etat fort, c'est pour demain la plus grande France. »

Le rapport financier

M. Lançon, ingénieur agronome et gérant de la « Terre Lorraine », présente ensuite la situation financière, dont il convient de souligner le parfait équilibre. Les comptes, préalablement approuvés par le conseil, le sont à leur tour par l'assemblée, et décharge est donnée au trésorier, dom le mérite a été si grand dans les débuts et dans le développement de l'U. M.

Le problème du blé par M. GOUSSAULT

Dans un remarquable exposé, l'éminent conférencier rappelle les années malheureuses que notre région vient de traverser et fait le point de ce qui a été obtenu. Malgré les mauvaises récoltes, il faut reconnaître que la situation s'est améliorée depuis trois à quatre ans. Au point de vue des prix, la politique du blé nous a donné certaines satisfactions. Sur le marché mondial, la France occupe une situation privilégiée, et il faut nous estimer très relativement heureux des cours obtenus depuis le début de l'année. Nous avons pu obtenir ces prix, parce que nous avons des organisations centrales qui ont pu imposer une politique du blé aux gouvernements. Nous avons obtenu un droit de douane de 35 fr., qui a été élevé progressivement à 50 et 80 fr. La protection douanière ne nous a cependant pas donné satisfaction complète. Les organisations centrales ont demandé que l'entrée des blés étrangers en France soit supprimée. Chose très difficile. Ce qu’on a pu obtenir, c'est la limitation de l'importation des blés étrangers, destinés à la mouture. Cependant les barrières douanières n'empêchaient pas l'envahissement de notre marché par les blés étrangers.
La mesure la plus efficace a été la lutte contre la spéculation, notamment par la grosse réforme de la Bourse de Commerce, en y admettant la représentation des agriculteurs. Cette présence des agriculteurs au marché de Paris conditionne toutes les réformes. Il importe maintenant de nous organiser économiquement, car la spéculation n'est qu'un effet et il faut en supprimer les causes. Il faut créer des organisations pour soutenir la politique du blé, augmenter le pourcentage sur les blés exotiques et en contrôler l'importation, ce qui renforcerait encore notre situation avantagée sur le marché mondial. Enfin, il nous faut pratiquer le stockage, seul moyen qui nous permet de vendre rationnellement.
Très applaudi, l'orateur termine en exhortant nos agriculteurs à s'organiser économiquement, condition essentielle pour rendre la France agricole plus prospère et lui donner la place qu'elle mérite dans la vie économique mondiale.

M. LE GÉNÉRAL STUHL

L'estimé sénateur de la Moselle rend hommage à nos agriculteurs et félicite tout particulièrement les nombreux jeunes présents, qui comprennent la nécessité de se grouper pour la défense de leurs intérêts. Après avoir dit la grande sollicitude qu'il porte à l'agriculture, le général Stuhl expose les rapports qui doivent exister entre les organisations agricoles er les parlementaires. Soulignant la situation dangereuse créée par le « dumping » pratiqué par la Russie, l'orateur fait connaître qu'il est question de créer une organisation pour veiller à ce que la Russie n'importe pas plus chez nous qu'elle n'exporte

M. DE MARMIER

développe quelques idées de la magnifique conférence de M. Goussault, et demande aux agriculteurs, en face de la situation tragique de l'heure présente, de se grouper, disciplinés et confiants, à l'intérieur des organisations économiques.

Les questions laitières par M. ROBINEAU

Avec une rare compétence, le distingué secrétaire général de la Confédération des producteurs de lait démontre que nos agriculteurs, considérés comme une quantité négligeable, ont à faire amende honorable de la situation actuelle. Il faut, avant tout, changer la méthode de travail dans les organisations professionnelles.
Trois causes ont provoqué la situation mauvaise du marché laitier en France. Ce sont la surproduction partielle de la production nationale et mondiale, les importations massives (les importations pour le seul mois de mars 1931 égalent celles de toute l’année 1930) et les crèmes artificielles, margarine et tous les produits d'origine végétale. Parmi les remèdes à cette situation, il faut tout d’abord citer la protection douanière contre le produit d'importation. Mais le droit de douane est un mur de protection illusoire, car à côté du producteur il y a le consommateur dont la puissance d’achat est limitée. Le droit de douane finirait d’ailleurs par nous causer des surprises ; il est, de ce fait, le moins intéressant.
Il est un autre moye n plus certain, c'est l’organisation professionnelle. Certes, il faut reconnaître les résultats méritoires des coopératives laitières, mais les formules de réalisation sont restées davantage à l'état technique .qu'à l'état pratique. La formule de syndicat est une formule insuffisante et limitée dans ses résultats, car son rôle se borne surtout à la rédaction de vœux. La formule coopérative doit être celle de demain, car elle s'appuie sur les engagements des producteurs. Cette réalisation coopérative est grosse d'avenir, parce qu'elle permet la vente en commun du produit laitier.
C'est grâce à la formule coopérative que l'on obtiendra le maintien à la terre de nos populations rurales. Cette formule doit être 1a charte de toutes nos revendications.

M. DE LADONCHAMPS

traite ensuite brièvement la question des fruits en Moselle : la fraise, la mirabelle, la prune, etc., et le cassis. Si la récolte cette année s’annonce bonne, la demande s'annonce bonne aussi, mais a quelles conditions de prix ? Du côté allemand, M, de Ladonchamps a appris que la situation économique semble se stabiliser et que les prix ne seront pas inférieurs à ceux de l'année dernière. Pour les fraises, on ne peut encore fixer les cours, mais les prix obtenus la semaine passée sont égaux à ceux de l'année dernière et même plus élevés. Tout ce que les orateurs précédents ont exprimé peut s'appliquer aux fruits qui souffrent des mêmes maux.
Pour la mirabelle, les renseignements sont moins bons et la récolte s'annonce beaucoup moins importante.
En ce qui concerne le cassis, on en a beaucoup planté, mais on l'arrache à nouveau dans beaucoup d'endroits. Le gros client de la France pour ce produit était l'Angleterre. Mais ce pays pratique depuis quelque temps une politique protectionniste et achète, d’autre part, beaucoup de cassis en Australie.
M. de Ladonchamps engage les agriculteurs à cultiver un produit de qualité et à seconder fortement les organisations dont le rôle est de trouver des débouchés.

M. GEISLER

prend la parole pour engager les agriculteurs à faire partie de la Caisse agricole des malades de Metz-Campagne, qui à l'instar de celle de Sarrebourg, devrait grouper la totalité de nos agriculteurs. Avec l'augmentation des adhérents, on pourrait fortement réduire les tarifs. M. Geisler examine et détruit toutes les objections qui semblent empêcher nombre d'agriculteurs d'adhérer à la Caisse agricole des malades.

M. HAUSHALTER,

le dernier orateur de la matinée, brode sur les thèmes déjà évoqués et insiste sur la nécessité d'exercer la police des fraudes au sein même des organisations.
Les discours s’étant multipliés, la réunion, qui devait finir vers midi, n’a pris fin qu’à 13 heures bien sonnées


Le banquet et la Remise de la Croix à M. Fabert
La grande salle des Mines est remplie d'une foule ardente – 584 personnes – quand, à 1 heure sonnée, seulement, les principaux invités font leur entrée. Service d'ordre très bien fait. De même le menu, bien préparé par le bon restaurateur Schmitt, du restaurant du C.A.M., est rapidement servi. La fanfare de Woippy, sous l'excellente direction de son chef Didier, accueille les hôtes de ses harmonies qu'elle dispensera encore le long du repas.
Citons les principales personnalités qui ont pris place à la table d'honneur, sur le podium : M. le colonel Lyautey préside. À sa droite : MM. Fabert, Guy de Wendel, de Marmier, le général Hirschauer, Robineau, Thisse, Goussault, C. Champigneulles, l'abbé Marsa1, Groh, Leroy, directeur des Services agricoles à Beauvais, Alfred Mangenot, Mayot, Pierre Grandidier, Sigaut, Haushalter, Lançon.
À sa gauche : MM. Armand, chef de cabinet du Préfet, l’abbé Keller, Vautrin, maire de Metz, Corbedaine, de Ladonchamps, de Bonnegarde, Bertrand, Patard, Utzschneider, Archen, Pallez, Geisler, Brunotte.
De la tribune pendent les drapeaux du Cercle d’études agricoles et de l’Union de Woippy.

LES DISCOURS

Toutes les personnalités que nous avons nommées ont pris place autour des tables d'honneur, dressées en fer à cheval, sur la grande scène. Au centre, on remarque M. Fabert, simple et souriant comme toujours. Des balcons, les photographes mitraillent sans cesse et les autorités et l'assistance. Les brusques éclairs du magnésium signalent seuls leur présence.
Au dessert.

M. le Colonel Lyautey

inaugure la série des discours d'usage. En sa qualité de délégué des corporations agricoles de Meurthe-et-Moselle, il apporte aux cultivateurs mosellans le salut cordial de leurs bons voisins, et, s'associant de tout cœur à cette belle cérémonie, il lève son verre à la santé du président Fabert et à la prospérité de l'agriculture mosellane.

M. de Marmier
Chevalier de la Légion d'honneur

chargé par le gouvernement de remettre la croix à M. Fabert, dit l'émotion et le plaisir qu'il éprouve à s'acquitter de cette mission. Il trace brièvement les principaux épisodes de la vie de M. Fabert, à qui Colin et Fanchon sont si reconnaissants de tant de dévouement à leur cause.

La vie de M. Fabert

Né à Woippy, dans cette ferme de Ladonchamps, gérée de père en fils par les Fabert, M. Joseph Fabert passa sa jeunesse à l’école de son village, puis à l’Ecole réale, enfin dans diverses associations lorraines. Il accomplit son service militaire chez les Allemands. Il porte l’uniforme abhorré, oui, mais parce que c’est l’uniforme. Jamais il ne demandera rien à ses chefs. Il servira loyalement jusqu’au bout, sans jamais solliciter un seul jour de permission. Au lendemain de sa vie militaire, une nostalgie le prend, il quitte Ladonchamps et va faire campagne dans diverses fermes du pays de la Marne, pour se perfectionner dans son métier de cultivateur. Il revient pour reprendre la ferme de Ladonchamps que son père exploitait. Il fait fructifier cette bonne terre de Ladonchamps et de Woippy, à laquelle il est si attaché. Il a montré qu’à Woippy il ne poussait pas seulement des fraises, mais aussi des céréales. M. Fabert gagna vite la confiance du village. En 1908, il est élu au conseil municipal. Il est adjoint au maire de Woippy depuis 1912. Avant la guerre, M. Fabert faisait partie du Souvenir Français et ne craignait pas les menaces des Allemands pour assister aux réunions. Pendant la guerre, le père Fabert a vibré de toute son âme et de tout son cœur. Il cherche à faire l’union de tous. Et nous reconnaissons tous ces belles « histoires » du père Fabert, du père Fabert qui traverse l’Allemagne avec un chargement de saucisses lorraines et de « mirabelles », pour réconforter les Lorrains abandonnés aux environs de Kœnigsberg ; du père Fabert pendant ce mois de mars 1918, du père Fabert enfin, qui, la guerre finie, prend le train pour Mayence, pour voir Mangin jeter un pont sur le Rhin, à l’endroit même où Blucher, en 1814, passait le fleuve. Le père Fabert qui connaît son histoire mieux qu’aucun de nous, estime alors l’injure faite au fleuve sacré est effacée. La guerre finie, il faut recommencer le travail. Tout de suite, le père Fabert se pose en champion pour faire pénétrer la doctrine de la charité française et latine, en organisant le mouvement syndical des agriculteurs. Il fut un animateur incomparable. C’est lui qui fonda le premier Syndicat à Woippy. En en 1924, quand il fut question d’enlever à l’Alsace et à la Lorraine leurs biens les plus sacrés, c’est encore le père Fabert qui se fit le défenseur acharné de nos plus chères libertés. Il n’hésita pas à mettre dans la balance sa personne, ses biens et ceux de sa famille. Il a mis à notre service se fortune et son labeur pour nous organiser et nous sauver. Et cet homme a été combattu ! Cet homme, ce chef, qui, pas sa méthode et sa tranquille confiance, a su imposer à ses troupes autant d’abnégation ! Eh ! bien, nous proclamons bien haut que M. Fabert n’a jamais été l’instrument de personne. Il est le chef de tous.
En cette minute, la plus belle et la plus émouvante dans la vie d’un Français, je tiens à le dire que jamais une croix n’aura mieux récompensé toute une vie de dévouement et de labeur.
Toute l’assistance et debout. Le père Fabert, très ému, reçoit sous les plis des drapeaux aux couleurs nationales de l’Union de Woippy et du cercle d’études de la section des jeunes agriculteurs de la Moselle, la croix d’honneur des mains de M. de Marmier, qui lui donne l’accolade.
La musique attaque une vibrante « Marseillaise » que tout le monde écoute debout. Puis, M. de Marmier remet un superbe cadeau, don de l’Union mosellane des syndicats agricoles. Ce cadeau consiste en un bronze de toute beauté, dû au ciseau du maître sculpteur parisien, Maxime Real del Sarte, représentant Jeanne la lorraine, et qui est dédicacé : « Au père Fabert, Colin et Fanchon reconnaissants, 16 mai 1931 ».
De toutes parts fusent les applaudissements et les vivats : la terre lorraine acclame son chef d’hier, son défenseur d’aujourd’hui, son espoir de demain.

M. Mangenot
Maire deWoippy

rappelle brièvement la belle carrière de M. Fabert, dont il s'honore d'être le compatriote, et lui souhaite de porter encore bien longtemps parmi sa chère famille la haute décoration qu'il vient de recevoir.

M. Mayot
Président de la Coopérative laitière de la Moselle

loue hautement l'œuvre de M. Fabert, paysan et écrivain savoureux, qui fait si grand honneur à la terre, et le félicite bien vivement, au nom de l'agriculture mosellane.
M. le Sénateur Hirschauer
souligne la dignité que représente la Légion d'honneur, créée pour récompenser ceux qui ont rendu service à la patrie, et associe les félicitations des parlementaires mosellans à celles que l'agriculture adresse au nouveau décoré.

M. Vautrin
Maire de Metz

apporte à cette imposante assemblée de cultivateurs les plus vives sympathies de la ville de Metz et félicite le très honoré et vénéré président Fabert.

M. Robineau

loue hautement M. Fabert, « synthèse du type du paysan français », en la personne de qui le gouvernement a voulu honorer la paysannerie française toute entière. « Fabert, dit-il, dont vous appréciez tous dans la Terre Lorraine la puissance d’esprit, la beauté d’âme et la richesse de documentation, a toujours personnifié en Lorraine l’âme des coopérateurs, en défendant la formule syndicale à une époque d’individualisme outrancier. Fabert est le champion de l’organisation, M. Tardieu, l’a définie. Faisons donc l’union autour de M. Fabert, afin que l’avenir de nos corporations agricoles soit légalement assuré ».

M. l’Archiprêtre Keller

tient à définir en deux mots le caractère de cette fête : fête de famille et de la paysannerie mosellane. M. Fabert, dit-il, a toujours eu à cœur de maintenir l'union la plus complète entre les travailleurs de la terre, n'ayant en vue qu'une seule chose : le dévouement à son pays et à la France. Aussi le clergé tient à apporter à M. Fabert, le nouveau légionnaire d'aujourd'hui, celui qui toujours a su apprécier les facteurs moraux qui reposent sur la justice et l'entraide sociales, ses félicitations les plus cordiales ».

M. de Wendel
Sénateur de la Moselle

avec cette verve dont il est coutumier, rappelle les heures difficiles que traversa l’agriculture mosellane, les luttes hardies conduites par le chef qu’est M. Fabert, et termine en assurant à l’assemblée attentive toute la sollicitude des parlementaires mosellans dans l’effort pour l’organisation de la profession. En dernier lieu,

M. Armand

apporte à M. Fabert les vives félicitations du gouvernement qui a voulu, en le décorant, récompenser toute une vie d’attachement et de fidélité à la terre lorraine. « M. Fabert, dit-il, a été de ceux qui, par leur initiative, que ni le sol ingrat ni la mauvaise fortune ne rebutent, ont su organiser la production agricole mosellane selon les méthodes françaises de travail ».

M. Fabert

Pressé par ses nombreux amis, sollicité de toutes parts, le « père Fabert », lui aussi, se doit de dire un mot à ses « troupes ». Il monte donc à la tribune, avec sa très digne épouse, que tous associent à cette cérémonie. M. Fabert remercie sobrement mais très cordialement les organisateurs de cette fête, les autorités et toutes les personnalités présentes. Modeste comme à son habitude, M. Fabert reporte sur la paysannerie lorraine toute entière l'honneur qui lui est fait en ce jour. Il appelle l'union de tous pour le bien de tous, car, dit-il, on commence maintenant de compter avec nous. A nous de ne pas laisser tomber l’outil. Vous exaltez mon œuvre ; mais je n’ai prêté que mon nom, je n’ai été que l’un de chez nous, de ceux auxquels nos ancêtres ont montré le chemin.
Continuons l’œuvre commencée, défendons-nous, car il faut que nos campagnes restent l’agrément de nos Fanchons. Travaillons pour que redevienne grande, puissante et belle notre France puissante et belle pour nous et nos enfants.
Et sur ces mots, le « père Fabert » prend à bouts de bras une petite fille, une jolie et très blonde Fanchette de 5 ans, qui lui offre une belle gerbe de roses rouges. On applaudit à ce tableau touchant de l’aïeul et de l’enfant, symbole de toute une vie, programme de tout l'avenir.
Le voilà bien tel que nous nous le figurons, le poète paysan, la cigale lorraine, attaché à sa famille et à sa terre, luttant pour tous les deux, avec cette ténacité et cette tranquille confiance qui caractérise si bien le père Fabert et la paysannerie lorraine que la France, qui n'oublie pas ses enfants fidèles ; a voulu récompenser en ce jour et perpétuer.

Dimanche 17 mai 1931 (Le Messin)
Nos agriculteurs en fête
La Croix de M. Fabert
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En une féconde réunion à la salle Saint-Bernard, l’Union Lorraine
des Syndicats agricoles s’occupe de l’avenir du blé en France
Puis, à l’issue d’un banquet de 600 couverts, M. de Marmier
remet à M. Fabert, président de l’Union Mosellane, la Légion d’honneur

L'agriculture mosellane était hier en fête ; n'honorait-on pas un de ses plus autorisés représentants, le véritable « prototype » de cette âme lorraine, rude et forte, solide en ses affections, inébranlables en ses convictions, un fils de ce fier et loyal terroir qui est un des plus beaux fleurons de notre France éternelle.
Président de l'Union des Syndicats agricoles, apôtre de l'union et de la coopération, M. Fabert a bien mérité de la France et de la République ; c'est pourquoi l'insigne de l'honneur et du dévouement à sa patrie brille désormais sur son cœur fidèle.

L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Mais nos paysans, s'ils s'appuyent sur le mancheron de la charrue pour s'essuyer le front et jeter avec satisfaction un regard en arrière, ne le font que lorsque la tâche est achevée. De même hier, avant de se réunir et de festoyer en des agapes fraternelles, ont-ils voulu tout d'abord discuter les graves problèmes agricoles qui se posent à l'heure actuelle.
Et ce fut dès 9 h 30, à la salle Saint-Bernard, une assemblée plénière de l’Union Lorraine des Syndicats agricoles, à l’ordre du jour trop fécond pour qu'il nous soit possible d'en rendre compte in-extenso.

À L’HÔTEL DES MINES

Dénombrer les personnalités parmi 600 convives groupés par affinités est chose malaisée ; aussi, sans suivre l'ordre protocolaire, glanerons-nous au hasard du stylo quelques noms parmi les innombrables amis que compte M. Fabert dans tout le département. Disons d'abord que M. Schmitt, le maître d'hôtel, assisté du Syndicat des Garçons de Metz, sous la direction de M. Fink, avait réussi le tour de force de dresser élégamment les tables ; la salle, ornée de plantes vertes, égayée par le soleil, offrait un joli coup d'œil avec, à la tribune, les drapeaux de l'Union Lorraine de Woippy et du Cercle des Jeunes de l’Union Mosellane, et au premier plan de la tribune le bronze qui va être offert au récipiendaire par ses collègues terriens.
Voici MM. Guy de Wendel, sénateur, président du Conseil général ; les généraux sénateurs Hirschauer et Stuhl ; M. Armand, chef de cabinet du préfet ; M. Corbedaine, conseiller général, président de la Chambre d’agriculture ; les conseillers généraux Bertrand, de Ma-range, Ritz, de Verny, Haushalter, de Vigy ; M. Thisse, directeur des Services agricoles de la Moselle, et son prédécesseur, M. Leroy, actuellement à Chartres ; M. Der Katchadourian, directeur du centre national d’expérimentation agricole de Courcelles-Chaussy ; M. Lançon, ingénieur agronome ; M. Brunotte, ingénieur du Génie ; M. l’abbé Keller, archiprêtre de Vigy, aumônier des Jeunesses agricoles, et M. l'abbé Marsal, de Vry ; MM. de Ladonchamps, baron de Bonnegarde, de Marmier, Thuillier, Mayot, Pignal, Champigneulle et autres animateurs du mouvement agricole ; M. Vautrin, maire de Metz ; les maires et délégations de nombreuses communes, notamment MM. Bourson et Husson, de Flévy.
Beaucoup de dames, de jeunes filles et de jeunes agriculteurs, avec leur jeune conseiller-maître Walter, étaient venus égayer de leur présence ce banquet, auquel l’agriculture de « l’intérieur »… était représentée par le colonel Lyautey, président de l’Union de Meurthe-et-Moselle ; M. Bourson, délégué de l'Association nationale des producteurs de blé, et M. Robinean, président de l'Union des Coopératives et directeur de l'Union de l'Yonne.

IL N’Y A QU’UNE LORRAINE

Au dessert, le colonel Lyautey prend le premier la parole. Il apporte le salut de l'Union Lorraine de Meurthe-et-Moselle, société soeur, dont il trace un bref historique. Il excuse l'absence du président Varaignes, absence qui lui vaut d'être parmi nous, et il se dit très heureux d'être en cette Lorraine, qui ne fait qu'une avec l'autre, cette Lorraine que, pendant 50 ans, on pleura avec la certitude, aujourd'hui réalisée, de la revoir un jour.
Il boit aux animateurs de l'agriculture mosellane, aux parlementaires mosellans, à M. Fabert, à l'agriculture et à la France.

UN MOMENT SOLENNEL

Les drapeaux du Cercle des Jeunes et de l'Union de Woippy viennent alors se placer au premier rang de l'estrade, M. de Marmier, parrain, et M. Fabert, récipiendaire, se placent entre les drapeaux et derrière eux les personnalités officielles.
M. de Marmier évoque sa propre décoration au front, croix qui lui vaut 1a grande joie aujourd'hui de conférer la Légion d'honneur au père incontesté du mouvement agricole en Moselle.
De celui-ci il rappelle les antécédents patriotiques ; sous l'uniforme feldgrau même, qu'il porta « malgré lui », on reconnaît le fils de France. Libéré, il en a assez des Teutons et va étudier l'agriculture française dont il rapporte les enseignements en réponse au bluff des Doktors allemands. Et M. de Marmier, très discret, rappelle des histoires du « Père Fabert ». Le voici partant à Kœnigsberg avec plusieurs litres de mirabelles et... des saucisses… Celles-ci, il les distribue aux « boches » en route et il apporte aussi intacte la mirabelle du pays aux compatriotes exilés là-bas.
Anecdote encore ; c'est à la fin de la guerre, sur la Somme ; on est en mars 1918, l'heure est mauvaise, l'Allemagne provisoirement a le dessus, les Lorrains ramenés du front russe sont un peu démoralisés, M. Fabert les réconforte, ranime leur foi en la France. Et il a raison, car l'héroïsme français une fois encore force la victoire.
Et voici la délivrance, M. Fabert est parmi ceux qui accueillent, à Metz, nos troupes victorieuses ; il part à Mayence voir Mangin, faire jeter un pont là où jadis le fit Blucher, effaçant l’injure faite au fleuve sacré. Puis c'est l'organisation française, et le « Père Fabert » en est un pionnier incomparable, mettant en jeu sans murmurer sa fortune et celle de sa famille. Il n’y a pas de chef qui sache aussi bien diriger, par l'exemple et lui-même, intensément « servir ».
Et le voici au moment de la récompense et nulle croix ne sera jamais mieux distribuée que celle-là.

COMME LE « PETIT CAPORAL »

Le ban ouvert, sous les plis du drapeau du Cercle d'études, avec le cérémonial consacré, M. de Marmier épingle la croix sur la poitrine de M. Fabert, auquel il donne l'accolade.
C'est sa propre croix gagnée en guerre, cette croix « qui a vécu la vie du front, celle des martyrs, celle des morts » que, rééditant le geste cher au petit caporal, M. de Marmier offrit à M. Fabert ; joli geste, que nous soulignons. Le ban est fermé, ce pendant que les drapeaux s'inclinent devant le nouveau chevalier, auquel, en second hommage, M. de Marmier offre, au nom de l'Union des Syndicats agricoles, une œuvre superbe de Maxime Real del Sarte, « Jeanne d'Arc au bûcher de Rouen », la sainte de la patrie, le plus beau symbole de la France.
La « Marseillaise » retentit, ce pendant que sur ses joues tannées par le soleil des larmes ruissellent des yeux de M. Fabert, de bonnes larmes de joie, qui effacent toutes les larmes amères de l'existence.

UN TRIBUT D’HOMMAGES

M. Mangenot, maire de Woippy, félicité celui qui honore si bien la commune ; il rappelle que M. Fabert est d’une lignée de travailleurs probes, tenaces, incarnant bien la vieille race française. Il boit à M. Fabert et à la France.
C'est l'agriculture mosellane qui est à l'honneur, dit M. Maillot, président de la Coopérative Laitière, qui, collaborant étroitement avec le nouveau chevalier, sait quel travail celui-ci a fourni et ce que lui doit sa commune, sa province et la patrie toute entière.

TOAST DU GÉNÉRAL HIRSCHAUER

Le général Hirschauer rappelle que la croix est faite pour « tous ceux qui ont rendu service à la patrie », non seulement les soldats, mais ceux qui dans tous les domaines se sont dévoués pour la France. Nul donc ne l'a plus mérité que M. Fabert, auquel le général lève son verre en associant dans cet hommage toute la famille, tous les collaborateurs du décoré.

M. VAUTRIN

Puis M. Vautrin, heureux de voir en notre ville toute l’élite de l’agriculture de la Moselle, exprime chaleureusement la part que prend Metz à cette fête de famille. Il félicite en M. Fabert tous les agriculteurs présents à cette belle fête.

L’ABBÉ KELLER

L’abbé Keller à l’habitude de parler du haut de la chaire ; c’est pourquoi il monta à la tribune pour son allocution.
Fête de famille que celle de ce jour, dit-il, famille agricole, dont le père est aujourd'hui à l'honneur ; fête d'union agricole aussi ; l'aumônier dit même « de la paysannerie mosellane », si représentative de la paysannerie française, dont le décoré est bien le prototype.
Et, en un beau sermon d'actualité, c'est le mot, M. l'Archiprêtre de Vigy montre qu'il n'y a plus de barrière, de différence entre ceux de la campagne et ceux de la ville, et cette union, ce nivellement gardera au lieu de la faire perdre, l’amour du sol natal.

M. ROBINEAU

M. Robineau, président de la Coopérative de l’Yonne, apporte le salut des agriculteurs de « l’intérieur » et se déclare très ému de cette touchante manifestation, à laquelle ne pouvaient manquer les agriculteurs de la vieille France qui sont venus, en sa personne, saluer cette synthèse du paysan ; il évoque « La Terre Lorraine » et les « poèmes en prose » de M. Fabert ; il le montre apôtre du groupement et termine en demandant aux parlementaires le vote urgent du statut des coopératives, qui protégera légalement cette union.

M. DE WENDEL

M. Guy de Wendel dit humoristiquement que « quelques soient les sentiments religieux, on n’aime pas entendre deux sermons de suite ». Il parle, selon la parole de Tardieu, du devoir d'organiser la profession agricole. Le Parlement ne faillira pas à la tâche dont il comprend toute l'importance en cette époque d'individualisme outrancier. Le distingué sénateur de la Moselle, qui promet aux agriculteurs l'appui le plus dévoué du Parlement, est très applaudi, car on sait qu'il ne s’engage jamais sans être sûr de tenir, et n'est pas partisan des vaines paroles.
Aujourd'hui l'union nationale, demain l'union internationale, tel est le programme d'une paix organisée et féconde.

M. ARMAND

L'ère des toasts est close par M. Armand, chef de Cabinet, qui, au nom de M. le Préfet et du gouvernement de la République, ajoute les hommages officiels à tous ceux exprimés en ce jour à M. Fabert, dont la France connaît tous les mérites qu'a retracés un grand blessé de guerre, M. de Marmier.
M. Fabert a été un de ceux qui surent soutenir les efforts assidus, les organiser, les coordonner et c'est là œuvre pie et pour la Moselle et pour la France ; aussi tous les représentants autorisés de l'agriculture ont-ils voulu être à ses côtés en ce beau jour.

LES REMERCIEMENTS DE M. FABERT

Après la « Marche Lorraine », brillamment enlevée par l'Union de Woippy, salué par une manifestation « monstre » de sympathie, M. Fabert, la voix empreinte d'une émotion que vainement il cherche à cacher, ayant à ses côtés la fidèle compagne des bonnes et des mauvaises heures, prend la parole annoncée à l’assemblée par son parrain qui, en quelques mots du cœur, montre la haute part des « femmes des agriculteurs ».
« Mes chers amis, dit M. Fabert, cette croix, tous les paysans de la Moselle l’ont mérité autant si ce n’est mieux que moi ; après moi, elle ira à notre drapeau, car c'est en votre nom à tous que je remercie le grand latin Geay, qui nous comprend et nous gouverne si bien, la ville de Metz, dont nous sommes les hôtes, les parlementaires qui ont appuyé la décoration d'un « paysan de la Moselle ».
À nous de ne pas laisser tomber l'outil, de persévérer, d'aller plus loin. »
Modestement, M. Fabert poursuit : « Ce que j'ai fait, un autre l'aurait fait, car « nos vieux » nous avaient montré le chemin. La France est la terre du blé, la France a le plus beau cheptel, il n'est pas à nous, il est à la patrie douce, accueillante et prospère.
C’est nous qui, il y a 150 ans, avons fait la grande révolution ; que les autres pays se révoltent encore, nous, notre révolution est faite ; restons paysans unis avec nos Fanchons et nos Colettes, nos femmes et nos filles… »

APOTHÉOSE

À ces mots, un mignon bébé blond, la petite fille du légionnaire, lui apporte une gerbe ; il l’élève en ses bras, c’est la poétique et saine conclusion de cette journée émouvante.

Samedi 23 mai 1931
Grand bal.
– Lundi 25 mai, à partir de 18 heures, grand bal dans la salle du Café du Commerce (M. Natier), avec le concours d'un orchestre ayant fait ses preuves dans les plus grands dancings de Metz.
Championnat du Club « Espérance ». – L’animation était grande le 14 mai dernier au café Bader, siège du Club « Espérance ». C'est ce jour-là, en effet, que se disputait entre les membres du Club le championnat de l'année 1930-1931. Dès 15 heures, la vaillante section musicale soutenait l'ardeur des compétiteurs, car la lutte s'annonçait dure. A 16 heures, le sympathique président M. Lahaire donnait le signal de départ. Tour à tour et dans un ordre parfait, les fervents de la boule entraient en lice, se disputant le titre de champion qui était remporté nettement, après 1 heure et demie de lutte acharnée, par le camarade Paulin Charles (Grandjean), qui fut chaleureusement ovationné. Le trophée, en l'espèce une jolie statue de bronze représentant « La Semeuse », fut remis au glorieux champion par le président, qui le félicita chaudement de sa performance et profita de la circonstance pour faire appel à l'esprit de camaraderie et de solidarité qui anime tous les membres du Club pour resserrer toujours plus les liens qui les unissent. Un triple ban accueillit ces nobles paroles.
Un joli concert de la section musicale clôtura cette belle fête, avec le concours, bénévole de quelques camarades qui épuisèrent leur répertoire.
Belle manifestation qui augure bien de celles qui suivront.
Un assistant. (LM)

Lundi 8 juin 1931
Séance du Conseil municipal du 20 mai.
– Le Conseil donne avis favorable à quatre demandes d'assistance aux femmes en couches ;
- décide que le contrôle de l'allaitement au sein se fera par la sage-femme, le 1er de chaque mois, à la mairie ;
- établit un nouveau barème, devant servir de base, pour l'attribution de l'assistance aux familles nombreuses et aux femmes en couches ;
- impose pour 1932 un jour de prestations sur chemins vicinaux et un jour sur chemins ruraux ;
- demande, vu le nombre croissant des élèves fréquentant les écoles, la création de deux nouvelles classes, d'une classe de garçons et d'une classe de filles ;
- donne avis favorable à l’attribution d’une allocation militaire pour soutien de famille ;
- décide la création d'une commission spéciale, dite commission du budget, qui comprendra les rapporteurs des différentes commissions.

Séance du Conseil du 28 mai. – Le Conseil, doublé des plus imposés, décide la création d'un emploi de secrétaire de mairie a titre permanent ;
- approuve un règlement à appliquer au futur secrétaire de mairie ; - décide que le traitement initial du nouveau secrétaire de mairie sera de 750 francs par mois, avec rappel de 750 francs après trois mois de stage, et de 1.000 francs par mois, à partir du 4e mois ;
- vote un crédit supplémentaire global de 3.320 francs 19 à différents titres du budget 1930 ;
- approuve le projet de contrat avec la ville de Metz pour fourniture d'eau à la commune et ses annexes ;
- établit un règlement de police des cimetières ;
- donne avis favorable à l'attribution d'une allocation militaire pour soutien de famille ;
- décide l'admission en non-valeur de cotes irrécouvrables pour prestations en 1931, s'élevant à 1a somme de 264 francs. (LM)

Samedi 13 juin 1931
Le nouveau terrain de sports du Collège Saint-Clément
Le Stade Saint-Eloy

Nul n'ignore que le collège Saint-Clément va avoir maintenant le plus grand et le plus moderne terrain de sports de tout l'Est. Il y a un peu plus d'un an que l'on donnait le premier coup de pioche à cette formidable entreprise, et voilà que demain, déjà, sera inauguré le tout, de façon officielle. Dix hectares de terrain ont été remués, nivelés, arrangés. On y a construit une telle foule d'adaptations sportives que l'on a peine à croire que c'est terminé. Et cependant...
Nous avons refait hier le tour du majestueux stade Saint-Eloy, qui demeure pour nous et pour tous les visiteurs un sujet d'admiration.
Metz qui a tant travaillé à son développement et à son extension, qui s'accroît effectivement d'année en année, possède, dans le rayonnement de sa majestueuse cathédrale, un exemple de plus du génie constructif de ce pays, allié à celui du Nord, et qui suscite notre compréhensible orgueil.

UNE MERVEILLE

A quelques minutes de la gare de Metz-Nord, entre la poudrière de St-Eloy et la ferme du même nom, un magnifique et très grand terrain a été agréablement transformé en un immense parc des sports. Une route, spécialement créée et bordée de jeunes arbres, nous conduit à cet Eden sportif, en passant devant la coquette maison du garde.
De suite, on est saisi de surprise en voyant cette étendue de terrain. D’innombrables poteaux blancs ont poussé comme des champignons, à côté d'un préau, de six courts de tennis, de trois emplacements pour volley-ball, de trois autres de basket-ball, près d'une piste en cendrée de 635 m de tour, au milieu quatre terrains de football, etc., bref tout le confort moderne. Une cour sablée, d'une superficie de plus de 5.000 mètres carrés, permettra aux jeunes de s'amuser à leur aise.
Au loin, des sautoirs, des barres fixes avec agrès et emplacements d'autres jeux encore.
La piste est unique en son genre, car il était rare jusqu'ici de trouver une piste cendrée de plus de 450 mètres. La ligne droite est de 250 m de long sur 10 m de large. Cela ne vous dit rien ?...
Mais ce n'est pas tout. Parcourons encore plusieurs centaines de mètres et nous arrivons au bord de la piscine en plein air, avec un bassin modèle, bétonné et atteignant progressivement de 0 m. 50 à 3 mètres.
De l’avis même dit commandant, le C. R. I. P. de Metz, la piscine est unique en son genre. Par ce beau temps ensoleillé, on prendrait plaisir à se plonger dans l'onde pure de ce bassin, car l'eau est courante et sans cesse renouvelée. Ajoutons que les lavabos et W.-C. sont à eau courante également.
A une cinquantaine de mètres de la piscine, on procède aux travaux de fondation d'une maison de repos pour les professeurs du collège St-Clément. Elle sera bien placée là, au milieu des ébats de la jeunesse et dans un cadre idéal de verdure et de tranquillité. Des centaines d'arbres et de sapins viennent d'être plantés et l'on aperçoit en face de cette maison en construction les arbres touffus de la poudrière de St-Eloy. Derrière, c'est la ferme de St-Eloy qui arrête nos regards et qui semble donner un peu de vie à ce grand coin ignoré de Metz. De chaque côté se dessinent à l’arrière plan, les monts de Saint-Quentin et de Plappeville opposés aux moutonnements de St-Julien.
Décor majestueux qui nous laisse rêveur. On est en droit de jalouser un peu ces collégiens privilégiés de Saint-Clément, qui peuvent s'en donner à cœur joie. Dans le, calme et la solitude, l'oasis verdoyante que dessina le paysagiste Degand et que créa l'ingénieur en chef Weber, des établissements C. Tiberghien, aidé par les conseils techniques de M. Navel, directeur de nos promenades, nous apparaît comme le commencement de beaux espoirs, conservant dans ses séduisants attraits le caractère puissant d'une idée forte et généreuse. Car il faut bien l'avouer, ce stade et son aménagement sont tus à la générosité d'un mécène catholique, dont le nom vient d'être prononcé tout à l'heure et que sa modestie nous interdit de louer davantage.

C’EST DEMAIN L’INAUGURATION

Sous la présidence de M. le général Brion, commandant la 42e D.I., et en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, ce superbe stade sera inauguré officiellement.
Tout a été préparé, rien n'a été laissé au hasard pour recevoir les invités. Empressons-nous de le dire, ce stade Saint-Eloy est une initiative privée et il faut des invitations pour y accéder. Pour arriver au stade le plus facilement, passez à côté de la maison d'octroi de Metz-Nord, puis tournez à gauche sous le pont de la ligne de chemin de fer, pour aller droit devant vous, 500 mètres environ. Le terrain se trouve, répétons-le, entre la poudrière militaire et la ferme de Saint-Eloy.
Un garage pour autos sera aménagé à l'entrée de la propriété.
Il y aura des démonstrations athlétiques, gymniques et sportives, depuis le basket et le tennis jusqu'à la course de 60 mètres des tout petits. La natation y sera à l'honneur, grâce à la vaste piscine bétonnée. Les grands élèves, préparant les écoles militaires, donneront un assaut d'épée, sous la direction de leur maître d'armes. Un lâcher de ballons aura lieu.
La musique du 151e R.I., appréciée des Messins, donnera un concert durant les exhibitions.
Le buffet sera tenu par M. Duverneuil, de l'Hôtel Royal.
Souhaitons le beau temps aux dévoués organisateurs et aux heureux collégiens.    AUDE (LL)

Dimanche 14 juin 1931
C'est aujourd'hui l'inauguration du Stade Saint-Eloy

Il y a deux ans et demi maintenant, non loin de la poudrière et de la ferme Saint-Eloy, en février 1929 exactement, en silence on commençait à arpenter, jalonner, niveler 10 hectares de terrain.
Ce qu'est le stade ?
Le « Messin » fut le premier à annoncer ces travaux et, avant même que le tracé fût complètement terminé, à faire connaître que là serait un stade dont l'aménagement coûterait plus de deux millions de francs dus à la générosité d’un grand industriel de Roubaix, M. Tîberghien, dont le fils, le Révérend Père Edouard, est un des érudits professeurs du réputé collège St-Clément, au corps professoral et aux élèves duquel est destiné ce terrain sportif.
Si nous nous reportons à notre longue chronique de l'époque, nous y trouvons toutes les caractéristiques et dimensions des parties de ce stade, aujourd'hui réalisé, que nous saluions comme le plus vaste, le plus grand, le mieux agencé de tout le Nord-Est.
Rappelons-les rapidement en leur rigoureuse exactitude : 5 courts de tennis, 4 terrains de football, 4 de basket, 2 de volley-ball ; un gymnase avec tous les agrès perfectionnés ; une cour sablée de 5.000 mètres carrés, un préau couvert de 110 mètres de long sur 7 de large, venu de Tourcoing et remonté par le personnel technique des établissements Tiberghien ; enfin une piste et une piscine sans pareils en la région.
La piste, cendrée, a 637 mètres de tour ; elle est reliée par un chemin de 5 m de large et de 450 mètres de long, en ligne droite, à la piscine de 50 m. sur 12, d'une profondeur progressive de 0 mètre 80 à 3 mètres, entourée d'une plage sablée de 12 mètres de large et dotée de vestiaires, de cabines, de lavabos à eau courante, tout comme la piscine dont l'eau est rigoureusement pure, car sans cesse renouvelée.
Là ne se borne pas la belle œuvre du mécène roubaisien car non loin de la piscine, se bâtit une maison de repos des plus importantes, qui comprendra 25 chambres, cuisines, réfectoires, infirmerie, vaste bibliothèque, salle de lecture et chapelle ; 1’immeuble, des plus modernes, complétera merveilleusement le stade. C'est en un mot la santé par le grand air et l'exercice assurée à tous, jeunes et vieux, à Saint-Clément.
Et nul emplacement ne pouvait être rêvé pour une cure d'air aux portes mêmes de Metz ; partout la vue s'étend sur un paysage enchanteur : nos agrestes collines, le Saint-Quentin altier et le panorama grandiose de notre ville sur lequel se détache majestueux le vaisseau aux pures lignes de notre belle cathédrale.
Les travaux ont été conduits avec une activité remarquable par les services techniques des établissements Tiberghein et en particulier l'ingénieur en chef Wéber, assisté des conseils techniques de M. Henri Navel, directeur des jardins et promenades ; M. Schnitzler réalisa la partie construction ; M. Wagner revêtit tout ce qui le réclamait de couleurs gaies et claires.

L'inauguration

Aujourd'hui, à 14 heures 30, tous les amis du sport pourront en juger, car tous et toutes s'intéressant aux sports, sont cordialement invités à 1’inauguration que présidera M. le général Brion, commandant la 42e D. I.
A cette occasion se déroulera une magnifique fête sportive par les élèves de Saint-Clément et les moniteurs du C.R.I.P. ; tous les sports seront représentés, gymnastique, athlétisme, jeux, natation, escrime, etc…
Grâce à la générosité de M. Jacques Bloch, on pourra assister à un grand lâcher de ballons, le président du groupe Chéron, qu'aucune initiative sportive ne laisse indifférent, dota en outre les épreuves de 15 prix de toute beauté.
Pendant ces épreuves, la musique du 151e R.I. exécutera ses plus beaux morceaux ; ceux qui voudront se rafraîchir trouveront tout ce qu'ils pourront désirer, car M. Duverneuil, le sympathique directeur de l'Hôtel Royal, tiendra un buffet
Et maintenant l’essentiel. Comment se rendre au stade ? De deux façons. Ou on va en auto (un garage vaste est aménagé) et route de Thionville on prend le tournant à droite, avant la gare de Metz-Nord, on suit le chemin de la Moselle et on oblique chemin St-Eloy ; ou à pied, en ce cas, la majeure partie de la fatigue est évitée, on prend le tram Metz-Nord, puis à droite on suit le talus de la voie ferrée qui aboutit juste au chemin St-Eloy : 3 minutes de footing…
Cette après-midi, le stade connaîtra certes une énorme affluence ; puisse-t-il y avoir parmi elle quelques mécènes qui, désireux d'imiter M. Tiberghien, dotent nos différents quartiers de stades municipaux qui trouveront de suite place dans les plans d’extension. (LM)

Lundi 15 juin 1931
La bénédiction et l’inauguration du Stade Saint-Eloy

Nous avons dit hier ce qu'est le Stade en lui-même, nous n'y reviendrons pas, la grosse affluence qui se pressa hier autour de la piste ou de la piscine ou sous le grand préau, précieux par ce soleil tropical, ont pu constater que nos éloges étaient encore au-dessous de la réalité.
Les généreux donateurs ont pu goûter hier la meilleure des récompenses : voir que leur but est atteint, que le Stade est apprécié des élèves comme des familles, que ce sera un merveilleux élément de propagande pour le réputé Collège Saint-Clément, voir enfin le Stade en activité et constater par eux-mêmes que les plans ont été merveilleusement dressés et parfaitement exécutés. Aux réalisateurs que nous avons cités, il y a lieu d'ajouter M. Degand, le bon architecte paysagiste, qui de l'ensemble, terrains de jeux ou cultivables, a su faire un tout enchanteur. Dans quelques années, lorsque les arbres auront pris de la force, ce sera un petit Eden.

L’ASSISTANCE

Aimablement accueillis par le Révérend Père Hartmann, recteur du Collège, le R. P. Barcau, préfet des études, le R. P. Tiberghien et ses collègues, notamment le R. P. Pioche, personnalités, familles d'élèves ou simples sympathisants du Collège ou du sport, prennent, dès 13 h. 30, place aux chaises réservées pour assister aux diverses productions.
Le général Brion, qui vient procéder à l'inauguration, est accompagné du capitaine Trévelot, officier d'ordonnance du général gouverneur; citons encore le général de Lardemelle, les colonels Fèvre, Clavaud, Lhéritier, Mangés, Varaignes, Deville, MM. F. et P. Guermont, Boiteux, Sechehaye, Navel, Jal, Pétré, Schneider, en un mot tout le haut état-major de la Compagnie A. L. ; de nombreux conseillers municipaux et M. l'adjoint Hocquard ; de nombreux ecclésiastiques, notamment plusieurs membres du Chapitre, Me Mallet, président de la Drac, des professeurs, etc. M. Jacques Bloch, président du groupe de la Moselle de la Fédération Chéron, appelé à Paris pour les grands concours de cette Fédération, s'était fait représenter par son collaborateur M. Pierchon.

L’INAUGURATION OFFICIELLE ET RELIGIEUSE

A 14 h. 15, le « garde-à-vous ! » retentit ; dans la cour sablée, les élèves se sont formés en 3 divisions. Le général Brion, suivi du capitaine Trévelot, passe devant les rangs, puis, se plaçant face au mat central, le général commande « au drapeau », et la musique du 15l e exécute cette belle sonnerie en salut à nos couleurs, qu'on déploie et hisse au haut du pavillon.
La « Marseillaise » retentit, puis simplement, amicalement, d'une voix claire qui porte bien, le général remercie le directeur et le corps professoral de Saint-Clément pour l'avoir convié à présider cette belle fête ; il évoque le souvenir du grand ancien de Saint-Clément, le Maréchal Foch, qui eût été heureux de voir son vieux Collège doté de ce Stade merveilleux, le plus beau de toute la région.
Jadis, l'éducation physique n'était aux Lycées et Collèges qu'une leçon ingrate dans une cour obscure ou un hangar poussiéreux ; aussi, à part quelques acrobates-nés, on « séchait » ce cours en masse, et aux distributions de prix, le premier prix de gymnastique était salué de bravos plutôt ironiques.
Aujourd’hui, l'éducation physique comprend un ensemble d'exercices dont la pratique rationnelle réalise le vieil adage : « Mens sana in corpore sano ».
Pour cette nouvelle science, il faut un cadre approprié ; Saint-Clément l'a compris. Après les longues journées d'études, les élèves se délasseront au milieu de la splendide campagne messine.
« Monsieur le proviseur, termine le général, je vous laisse la parole ; à vous d'amener sur ce Stade la bénédiction de Dieu. »
« Mon général, débute le R. P. Hartmann, permettez-moi de vous remercier d'abord, ainsi que les personnalités, familles et tous ceux qui honorent notre fête.
Merci encore aux ingénieurs, architectes, contremaîtres et ouvriers qui ont réalisé si vite et si bien ce Stade ; merci à la presse, dont le concours nous fut si précieux.
Dieu veuille qu'ici se puisent des forces non seulement physiques, mais morales » et prenant le manipule, qu'il passe au bras, et, saisissant le goupillon, le R. P. asperge l'eau bénite dans toutes les directions, ce pendant que, respectueuse, la foule se signe. La « Marseillaise » retentit une fois encore ; la partie officielle est terminée.

LA FÊTE SPORTIVE

Avant de passer, trop rapidement, malheureusement, en revue le beau programme sportif, félicitons-en le dévoué réalisateur, M. Pink, l'excellent professeur d'éducation physique dont le dévouement est d'autant plus noble qu'il est grand mutilé à 70 p. 100 et que sa blessure de guerre, rouverte ces jours-ci, il commit l'héroïque imprudence d'assurer quand même le succès qui lui tenait à cœur. En bon ordre, aux sons de la « Marche Lorraine » par la musique du 151e, qui durant toute la fête se fera entendre, voici un défilé impeccable des petits, des moyens, des grands, puis, sur la grande piste, une leçon complète d'éducation physique avec accompagnement de musique, mouvements d'ensemble gracieux avec drapeaux, et, pour finir, une belle pyramide terminée par le « Poilu » de l'Esplanade, fièrement incarné par un petit en tenue de campagne complète.
Lorsque, saluant à la romaine, les jeunes athlètes défilent, les bravos ne cessent de crépiter.
Autre spectacle de choix : une leçon type par les stagiaires du C.R.I.P. : mouvements rythmiques, luffe à la corde, saut du cheval d'arçon, la corbeille, tous les mouvements avec une précision remarquable. Lorsque le défilé, scandé par un chant magnifiant le sport, annonça la fin de la production, le public était littéralement emballé.
Voici maintenant des sports spéciaux : matches de basket, assauts d'escrime, sauts divers, tennis simple et double, courses simples et de relais sur diverses distances ; enfin, ne fallait-il pas aussi inaugurer la superbe piscine? Concours de plongée et de vitesse, toutes sortes de productions qui permirent d'admirer sinon des as, du moins de jeunes athlètes parfaitement en forme et qui, avec ce Stade qui permettra leur entraînement, seront vite capables d'entrer en compétition avec les meilleurs d'entre les meilleurs.
Un joli coup d'œil d'ensemble fut encore le carrousel cycliste avec vélos joliment fleuris et enrubannés en vert et blanc et en vert et rouge ; enfin, les enfants s'amusèrent fort au lâcher de ballons dont, vu l'air excessivement chaud, peu durent gagner de grandes distances.
Entre les épreuves, le buffet tentateur, tenu par M. Duverneuil, était littéralement pris d'assaut.
Et lorsque vinrent 7 heures, ce fut, à regret que l'on quitta le Stade, espérant que désormais, au moins annuellement, Saint-Clément y conviera les Messins à assister à de belles fêtes comme celle qu'hier il nous fut donné d’applaudir. (LM)

Lundi 15 juin 1931

Un succès du Collège Saint-Clément
INAUGURATION DU STADE SAINT-ÉLOY

Le collège Saint-Clément est en fête. Et, avec une juste fierté, certes, puisque en ce dimanche très chaud, très lourd de juin, a lieu l'inauguration officielle du stade de Saint-Elov, admirablement situé dans un cadre agréable, aux portes mêmes du Vieux-Metz. Il nous est superflu de rappeler ici les importantes dimensions de ce stade, son parfait agencement, les travaux admirables qui ont été exécutés par de remarquables techniciens, grâce à la générosité d'un mécène roubaisien. Contentons-nous de dire qu'il est, par son ampleur, sa profondeur, par la variété de ses terrains - pistes, cours sablées, piscine, préau, courts de tennis, etc., sans omettre les corps de maisons qui se bâtissent hâtivement - l'un des plus importants de la région de l'Est, en tout cas l'un des mieux agencés, selon les exigences et les goûts modernes.

L’ARRIVÉE DES AUTORITÉS OFFICIELLES

L'entrée du stade est copieusement pavoisée de drapeaux et d'oriflammes aux couleurs nationales, quand dès 14 h 30, les autorités et les spectateurs commencent à affluer. Tout le Collège Saint-Clément est déjà sur les lieux : supérieur, professeurs et élèves, ces derniers en tenue de sport.
En face du préau, des sièges ont été réservés aux officiels. Et, pendant que peu à peu la foule déambule autour du stade et que des élèves distribuent des programmes, les autorités prennent place.
Remarqué notamment le général Brion, commandant la 42e division, chargé de présider la cérémonie, entouré de M. le Supérieur du Collège, et du P. Tiberghien ; de MM. Hocquard, adjoint au maire de Metz, représentant la municipalité; le général de Lardemelle ; Me Mallet, président de la D.R.A.C. ; des officiers supérieurs des corps de la garnison ; des colonels Gage, commandant l'A.D. ; Clavaud, commandant le 163e régiment d'artillerie ; Klein, commandant le C.R.I.P. ; des lieutenants-colonels du 61e R.A.D., du 146e, etc. ; M. Sechehaye, président de l'Union Jeanne-la-Lorraine ; le capitaine Trévelot de Trevalot, officier d'ordonnance du général gouverneur, etc.
Aussitôt après l’arrivée du général Brion, la musique militaire du 15le régiment d'infanterie, exécute, la « Marseillaise », sous la direction du capitaine Granger.

LA FÊTE SPORTIVE

En présence de plus d'un millier de spectateurs, le programme débute par la présentation des belles phalanges des jeunes de Saint-Clément et l'exécution impeccable de jolis mouvements d'ensemble, sous l'habile direction de M. Pineck, moniteur. Notons ici le superbe exercice gymnique d'un groupe d'élèves avec drapeaux et accompagnement de la musique militaire, qui obtint un gros succès. Suit un championnat de tennis entre G. de Monclin et J. Simon, d'une part, entre R. Vinot et G. Schwartz, de l'autre. Après les sauts en longueur et en hauteur, nous assistons à une leçon d'éducation physique donnée par les stagiaires du C.R.I.P.
N'oublions pas de citer le magnifique carrousel de vélos exécuté par les externes du Collège, les courses et attractions diverses des grands et petits, 1es tournois d'escrime entre J. de Monclin et P. de Lardemelle, ainsi que le concours de natation. Mais l’exercice le plus apprécié encore par les tout petits, fut le lâcher de ballons et de montgolfières surmontés de mignons drapeaux tricolores, qui prirent leur envol à travers le ciel messin. Ceux-ci avaient été offerts gracieusement par M. Jacques Bloch, qui se plaît toujours à favoriser les manifestations sportives.
Au cours des épreuves de gymnastique, la musique militaire du 151e R.I. interprétait plusieurs marches militaires, comme la « Marche Lorraine », le « Chant du départ », etc. Un buffet, tenu avec talent par M. Duverneuil, directeur de l'Hôtel Royal, était placé à l'entrée du stade, pouvant satisfaire les spectateurs assoiffés par cette chaleur torride.
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Belle et imposante manifestation qui fut un réel succès pour le Collège Saint-Clément. Le général Brion, en cette circonstance, ne manqua pas de féliciter maîtres et élèves pour l'ardeur avec laquelle ils se donnent à la culture physique comme à la culture intellectuelle. Il souligna les bienfaits du sport qui apporte et la vigueur et la santé à la jeunesse, qualités indispensables dans les luttes de la vie.
Heureux collégiens de Saint-Clément qui possèdent désormais un lieu de délassement et de repos dans ce merveilleux stade de Saint-Eloy. (LL)

Mardi 16 juin 1931
Echos de l’inauguration du Stade Saint-Eloy

Au sujet de cette belle fête, dont nous avons longuement parlé hier, il convient de donner encore les précisions suivantes :
La fête débuta par la présentation des trois divisions et le salut au drapeau et la bénédiction du terrain par le Supérieur le P. Hartmann.
Puis les trois divisions défilèrent crânement aux accents de la musique militaire devant la tribune, saluant, le bras droit tendu, les autorités. Les petits de la troisième division présentèrent d'abord une leçon complète d’éducation physique (méthode française), exercices exécutés avec beaucoup de souplesse dans laquelle on se rendit compte que tous les moyens physiques de l'enfant entrent en action. Ces exercices et jeux variés retinrent l’attention des autorités et du public nombreux.
Ce fut ensuite une présentation admirable d’exercices d’ensemble bien rythmés avec drapeau et accompagnement de la musique du 151e R.I. Les trois divisions revinrent alors sur le terrain et une belle pyramide s'éleva, en haut de laquelle apparut le Poilu de l'Esplanade, incarné par un petit en tenue de campagne complète.
Toutes ses présentations, sous la direction de M. Pinck, professeur d'éducation physique, se terminèrent chaque fois par des applaudissements enthousiastes de la foule et surtout des nombreux parents, dont le cœur battait de joie à la vue du spectacle si saisissant, exécuté par leurs enfants. Citons enfin le jeu des boucliers en deux camps que nous avons déjà admiré dans le film des religieux de France. (LL)

Jeudi 18 juin 1931
Grand bal.
– Dimanche 21 juin, à partir de 16 heures, dans la salle du Café du Commerce, grand bal au profit de la caisse des anciens combattants. Un concours de quilles doté de nombreux prix aura lieu.
La jeunesse des environs ainsi que les amateurs de bonnes et belles fraises ne manqueront pas de se rendre à Woippy s’en donner à cœur joie.
Donc tous à Woippy, dimanche prochain. (LM)

Samedi 20 juin 1931
Une innovation.
– Grâce au concours de la section d’Anciens Combattants, nous allons avoir au centre même de la contrée des fraises du val de Metz, une grande fête analogue à ce qui se fait à Saverne pour les roses, à Argenteuil pour les asperges, etc.
Dimanche 21 courant, les gourmets, ainsi que les ménagères se donneront certainement rendez-vous à Woippy. Pour les gourmets, un comptoir de dégustation sera installé au Restaurant Natier. Nous pouvons annoncer qu’il y aura à la disposition de tout le monde, de la fraise au champagne, au kirch, au vin, à la crème, etc.
Dégustation à prix très réduit de fraises fraîches. Les ménagères trouveront en toute quantité à la même adresse de la fraise au prix de gros. Des personnalités compétentes se tiendront à la disposition de tous pour donner des explications sur les différente sortes de fraises : fraises de table, fraises de conserve, fraises à confiture, la manière de les accommoder. Naturellement, comme une pareille fête ne peut se passer sans qu’il y ait de la musique, il y aura à partir de 14 heures, un grand concert par l’Union de Woippy, et à 17 heures, grand bal champêtre. La charmante reine des fraises, Mlle Lucie Bourgeois, avec ses demoiselles d’honneur, présidera la cérémonie et les nombreux visiteurs pourront se rendre compte que l’ancien adage, qui disait « Woippy, pays des fraises et des belles filles, tient toujours debout ». Le Comité des fêtes. (LM)

Jeudi 25 juin 1931
Obsèques.
– Lundi dernier, toute la population locale avait tenu à rendre les derniers honneurs à Mme Lefebvre de Ladonchamps, présidente des Mères chrétiennes de Woippy, décédée à l'âge de 75 ans. De nombreux amis de la famille de la défunte, des prêtres et des religieuses, ainsi que la municipalité de la localité furent remarqués dans le long cortège. Le groupe des Mères chrétiennes portant des cierges formait la garde d'honneur autour du cercueil, porté par les épaules solides des gens de service de la maison de la disparue.
M. le chanoine L'Huillier, ancien curé de Woippy, chanta la messe en la chapelle du château, après quoi la défunte fut inhumée dans le caveau de famille.
En cette douloureuse circonstance, le « Messin » renouvelle ses plus sincères condoléances. (LM)

Samedi 27 juin 1931
Fête des fraises.
– Les membres du club « L’Espérance » de Woippy, invitent leurs amis et connaissances de Metz et environs à venir se divertir avec eux à la fête des fraises qu’ils organisent demain dimanche, 28 juin 1931.
Un grand concert sera donné par l’orchestre du Club, à partir de 14 heures, au Café Bader, sous la direction de M. Remiatte.
Il y aura jeux de quilles chez MM. Bader et Fréling. Jeu de tir sur la place, et pendant toute la fête une grande vente surprise sera faite.
Tous les jeux sont dotés de prix susceptibles de contenter les plus difficiles.
A partir de 18 heures, grand bal dans la grande salle du Lion d’Or (Tigre-Bock).
Donc, rendez-vous dimanche prochain à Woippy, à la fête du club « L’Espérance ». (LM)

Jeudi 2 juillet 1931
Conseil municipal du 24 juin.

Le conseil, vu l’état d’indication des travaux à exécuter comme prestations en nature pour 931, approuve la conversion en tâches des prestations mentionnées, sous réserve de la vérification des éléments d’imposition. Le conseil donne avis favorable à la vente d’un terrain, appartenant au Couvent de la Visitation à Metz, et situé sur le territoire de la commune de Woippy, ce terrain devant servir au renforcement de la conduite d’eau de la ville de Metz. Le conseil décide que le crédit voté pour fêtes publiques sera utilisé comme suit à l’occasion de la fête du 14 juillet :
a) 250 fr. pour achat de sucreries aux enfants des écoles ;
b) 200 fr. pour le paiement de la musique du bal officiel ;
c) 150 fr. pour la participation des Sociétés à la retraite aux flambeaux ;
d) 120 fr. pour l’organisation des courses et jeux ;
e) 130 fr. pour illuminations.
M. Sechehaye, rapporteur de la Commission des fêtes, percevra la somme de 830 fr. et se chargera de la répartir ainsi qu’il a été décidé. (LL)

Vendredi 3 juillet 1931
Démission du Maire.

La population de Woippy, a appris avec regret, que M. Alfred Mangenot, officier du Mérite agricole, s’était démis de ses fonctions de maire de la commune. M. Mangenot a occupé la charge de maire pendant quinze années, à la grande satisfaction de ses administrés. Avec beaucoup de doigté, il avait encore mené à bien, dans les derniers mois, les importantes négociations touchant au rattachement de la conduite d’eau actuelle à celle de la ville de Metz. On regrette son départ au moment précis où il va y avoir bien des affaires sérieuses à régler.
M. Joseph Fabert, chevalier de la Légion d’honneur, premier adjoint, est chargé de remplir les fonctions de maire pendant l’intérim.
Des élections municipales complémentaires auront lieu le dimanche 19 juillet, pour remplacer M. Mangenot, démissionnaire, et M. Bellinger, qui a quitté la commune. Quand le conseil sera au complet, il procédera à l’élection du nouveau maire. (LL)

Fête d’été.
L’annuelle fête d’été, organisée par la section de musique de l’Union de Woippy, avec le concours de sociétés régionales, aura lieu dimanche prochain 5 juillet.
En voici le programme : 9 h. 30 : Rassemblement de la section et départ pour la messe ; à l’issue de l’office, dépôt d’une gerbe devant le monument aux morts de la grande guerre. 14 h. : Réception des sociétés et défilé. 15 h. 15 : Morceau d’ensemble. 15 h. 30 : Dislocation, vin d’honneur et concert par les sociétés dans les différents cafés. Jeu de quilles au café du Commerce ; premier prix, un mouton. Ventes de fleurs et attractions diverses.
Tous les amis de l’U. d. W. sont cordialement invités à cette fête. (LL)

Communiqué.
La Société prendra part aux concours sportifs et musical de Sarrebourg les 11 et 12 juillet. Départ le samedi après-midi. Retour le dimanche soir. Les membres honoraires qui désirent effectuer cette sortie sont priés d’en aviser d’urgence le président ou le secrétaire.
D’autre part, les jeunes gens désirant pratiquer le basket-ball sont invités à se faire connaître au secrétaire. (LL)

Samedi 4 juillet 1931
WOIPPY. – M. Alfred Mangenot, officier du Mérite agricole, vient de se démettre de ses fonctions de maire de la localité. Son départ est fort regretté par la population rurale.
Des élections municipales complémentaires auront lieu le dimanche 19 juillet, en vue de remplacer M. Mangenot, démissionnaire, ainsi que M. Bellinger.
Joseph Fabert, chevalier de la Légion d'honneur, premier adjoint, remplira entre temps les fonctions de maire. (LM)

Mardi 7 juillet 1931
Générosité. – M. Joseph Fabert, sympathiquement connu de toute la population, à qui le gouvernement a décerné si justement, il y a quelques mois, la Légion d’honneur, a adressé au trésorier de la section des Anciens Combattants une somme de 100 francs, destinée à être versée à leur caisse de secours mutuels. Tous les anciens combattants de Woippy remercient bien sincèrement le généreux donateur. (LM)

Samedi 18 juillet 1931
Elections municipales.
– Maintenant que les fraises et les groseilles sont vendues, les habitants de Woippy vont pouvoir s'occuper d’élire deux conseillers municipaux. Il s'agit de remplacer, en effet, un sympathique employé des chemins de fer, M. Bellinger, nommé dans une autre localité, et M. Mangenot, qui fut maire de la commune pendant de longues années, mais qui a tenu à prendre sa retraite avant l'expiration de son mandat.
Deux candidats sont déjà connus : ce sont MM. Ch. Kiffer et J. Wéber, auxquels les conseillers municipaux en exercice ont demandé de prendre les places vacantes, parce qu'ils les estimaient particulièrement aptes à gérer avec eux les affaires de la commune au mieux des intérêts de tous.
Il y a lieu de croire que les électeurs ratifieront par leurs suffrages le choix de leurs concitoyens qu'ils ont élus il y a deux ans, mais il faut s'attendre à ce que d'autres « listes » soient publiées, surtout en dernière heure. On parle de la candidature du secrétaire de l’U.N.C., groupe de Lorraine, qui habite Woippy…
Peut-être plusieurs autres candidats se présenteront-ils aussi ; en ce cas, les habitants de la commune auront l'embarras du choix. Il faut espérer qu'ils n'hésiteront pas trop cependant pour qu’il n'y ait pas ballottage et pour que le Conseil municipal, qui n’a pas de temps à perdre, soit rapidement complété. (LM)

Mercredi 22 juillet 1931
Les élections municipales.
– Les élections municipales n’ont pas donné de résultats ; il y a ballotage et il faudra « remettre ça » dimanche 26 juillet ! Il y avait lieu de la craindre.
C'est qu'en plus des premiers candidats annoncés, d'autres se sont présentés en dernière heure, aux suffrages de leurs concitoyens ; il n'y avait pas moins de quatre listes entre lesquelles les électeurs n'ont pas su faire un choix !
Même l'ancien maire démissionnaire figurait sur l'une de ces listes, quoiqu'il ait manifesté son intention ferme de ne plus s'occuper des affaires de la commune. Comme deux autres candidats, il ne recueillit d'ailleurs que peu de voix.
Il y eut dès le samedi des affiches rédigées en termes énergiques, des réunions, des colloques animés, surtout dans les cafés.., c'est bien dommage que tout cela ait été inutile et que le Conseil municipal n'ait pas été complété dimanche soir !
Voici les résultats intéressants : M. Kieffer Charles, 122 voix ; derrière lui, deux excellents amis qui s'étaient présen¬tés sur deux listes différentes : MM. Galleron et Wéber, avec chacun 116 voix ; puis, M. Joseph Steff fils, avec 113 voix. Enfin, les autres candidats ou d'honorables citoyens, qui n'avaient rien demandé à personne, eurent quelques voix à se partager.
M. Fabert, premier adjoint, en proclamant les chiffres du scrutin, n'hésita pas à déclarer que c’était « une belle salade ». Nous, les gens raisonnables, seront de son avis. (LM)

Jeudi 23 juillet 1931
Coup de théâtre : Les anciens conseillers sont tous démissionnaires.
– Las d’être continuellement critiqués dans les cafés ou sur des tracts et des affiches dans lesquels on les accuse (sans préciser et sans donner de preuves, naturellement), d'incapacité, de basses intrigues ou d'inertie coupable, les anciens conseillers municipaux sont décidés à mettre leurs adversaires et les électeurs woippyciens en présence de leurs responsabilités.
Ceux qui n'ont pas voulu, dimanche dernier, apporter leurs suffrages aux deux candidats choisis par les conseillers en fonction pour les aider, comprendront peut-être qu'ils auraient mieux fait de ne pas écouter les conseils de gens plus ou moins pondérés et de faire confiance à leurs élus d'il y a deux ans.
D'autant plus que MM. Ch. Kiffer et J. Wéber qui se présentaient par devoir, étaient de ceux dont « il n'y a rien à dire » comme étaient obligés de l'avouer leurs concurrents et que c'étaient des membres dévoués du Comité des A. C., dont le secrétaire a agi dans la circonstance avec plus ou moins de tact, prétendant leur dicter, ainsi qu'aux autres anciens combattants, la conduite qu'ils devraient tenir !
Une nouvelle « équipe » de conseillers municipaux, vraisemblablement constituée, recueillera peut-être un nombre de suffrages suffisant pour qu’il y ait à Woippy, enfin, un maire et une assemblée capables de mener â bien les destinées du village.
En attendant, les conseillers sortants ont déclaré qu’ils ne collaboreraient avec personne d’autre que leurs anciens collègues avec lesquels ils avaient déjà fait d'excellent travail et avec lesquels ils voulaient continuer, en parfaite union, à se consacrer aux intérêts de la commune.
Les électeurs les comprendront-ils ou essayeront-ils de se lancer dans une aventure au moins très dangereuse, sinon néfaste pour Woippy ? (LM)

Soirée théâtrale.
Nous apprenons que la section théâtrale des Jeunes Ouvriers, bien connue à Metz, et aux environs, donnera une soirée récréative à Woippy, salle du « Tigre-Bock », le dimanche 26 juillet, à 20 h. 30. Au programme figurent deux belles comédies : un comique militaire burlesque, des chansons, monologues et clowneries, qui dérideront les plus moroses. La séance sera terminée pour 23 heures. Donc, tous dimanche à Woippy.
On peut se procurer des billets au Café « Tigre-Bock » à Woippy. (LL)

Vendredi 24 juillet 1931
En marge des élections.
– Un groupe d’électeurs nous prie d’insérer la note ci-dessous :
« Les élections complémentaires de dimanche dernier ont nécessité l’établissement de cartes d’électeurs. Or, un bon nombre d’électeurs ne sont pas satisfaits de la manière dont les cartes leur sont parvenues. D'après la législation sur les élections, nous croyons savoir que les cartes d'électeur doivent être distribuées à domicile et 5 jours avant les élections. Or, une bonne partie des cartes n'a atteint les destinataires que le jeudi et même le vendredi, c'est-à-dire deux jours et même un jour avant le scrutin. Certains électeurs attendent encore. Le garde champêtre a chargé les enfants des écoles de la distribution d'une bonne partie des cartes. Certaines cartes ont été données chez le voisin, d'autres ont été glissées sous les portes, d'autres ont été égarées. Nous protestons contre ce système désordonné, illégal et répréhensible, qu'emploie le garde champêtre. S’il ne peut ou ne veut pas faire son service, un nouveau garde s’impose. Nous espérons ne pas être obligés d’en reparler et demandons un prompt remède à ce déplorable état de choses. »   Un groupe d’électeurs. (LM)

Soirée récréative.
La section théâtrale des Jeunes Ouvriers rappelle que c’est ce soir, à 20 h. 30, salle du Tigre-Bock, à Woippy, qu’elle donnera sa soirée récréative, au programme de laquelle figurent deux jolies comédies, un comique militaire burlesque, des chansons, monologues et clowneries qui dérideront le plus moroses.
La séance sera terminée à 23 heures. Location de billets : Salle du Tigre-Bock, à Woippy. (LL)

Dimanche 26 juillet 1931
Rectification.

Nous informons nos lecteurs que c’est par erreur que nous avons annoncé dans notre journal du vendredi 24 courant, que la représentation donnée par la section théâtrale des Jeunes Ouvriers, devait avoir lieu le même jour, à 20 h. 30.
Nous rappelons que c’est bien aujourd’hui, dimanche 26 juillet, à 20 h. 30, salle du « Tigre-Bock », à Woippy, que cette séance aura lieu.
Les billets seront délivrés dès 19 h. 30 à l’entrée de la salle. On peut également s’en procurer au Café « Tigre-Bock ». (LL)

Mardi 28 juillet 1931
Elections complémentaires.
– Voici le résultat des élections complémentaires du dimanche 26 juillet (2e tour de scrutin), à Woippy. Sont élus conseillers municipaux : MM. Stef Joseph fils, 178 voix, et Weber Joseph, 142 voix. (LM)

Jeudi 30 juillet 1931
Blessé par une remorque.

L’ouvrier Henri Krone, 37 ans, marié, père de deux enfants, habitant à Koecking, près de Cattenom, était occupé sur la route de Thionville, près de St-Remy, lorsqu’il fut happé, renversé et blessé par la remorque d’un camion qui se baladait d’un côté à l’autre de la route.
Probablement que le conducteur du camion n’a rien vu, car il n’a pas arrêté son véhicule.
Le blessé a été transporté par les soins de l’ambulance des pompiers à l’hôpital Bon-Secours, où on a constaté la fracture du bras gauche, à hauteur du coude.
La gendarmerie de Metz a ouvert une enquête pour identifier le camion et la remorque cause de cet accident. (LL)

Vendredi 31 juillet 1931
Les élections municipales complémentaires de Woippy.

Il n’y aura vraisemblablement plus d’élections municipales à Woippy d’ici longtemps.
M. Weber, l’un des candidats proposés par les anciens conseillers ayant été élu définitivement avec 148 voix, ceux-ci ont décidé de retirer leurs démissions sur les instances de M. le Sous-préfet de Metz-campagne, parlant au nom de M. le Préfet, au cours d’une réunion qui eut lieu le mardi 28 juillet, à la mairie.
Le même jour, M. Stef, adversaire courtois et sympathique de MM. Kieffer et Weber, élu avec 173 voix, a été accueilli au Conseil municipal, où il collaborera certainement avec ardeur aux travaux de ses collègues.
L’élection d’un maire aura lieu le samedi 1er août, et les affaires en instance pourront enfin être étudiées et traitées normalement. (LL) (LM)

Samedi 1er août 1931
Anniversaire.

Nous apprenons que M. Walter, directeur d’école, fête aujourd’hui, le 30ème anniversaire de son entrée dans l’établissement. Envoyé en 1901 à Novéant, il occupa successivement le poste d’instituteur à Audun-le-Tiche et à Uckange, où il resta pendant 17 ans, puis à Puttelange-lès-Thionville. Dans cette dernière localité il occupa le poste de secrétaire de mairie. Pendant 11 ans, il s’intéressa aussi à la Caisse agricole d’épargne et de prêts. La fédération, dont il est aujourd’hui le directeur régional pour Metz-Thionville, apprécia en 1925, ses efforts et lui décerna le diplôme d’honneur. En 1929, M. Walter fut nommé au poste de directeur d’écoles de Woippy. Un ami. (LL)

Jubilé universitaire. – Nous apprenons, par une indiscrétion, que notre sympathique et dévoué directeur d'écoles M. Walter, fête aujourd'hui le 30e anniversaire de son entrée dans l'enseignement. Envoyé en 1901 à Novéant, il occupa successivement le poste d'instituteur à Audun-le-Tiche et à Uckange, où il resta pendant 17 ans, puis à Puttelange-lès-Thionville. Dans cette dernière localité il occupa avec beaucoup de zèle le poste de secrétaire de mairie et s'est employé à relever une situation peu brillante provenant de quatre années de guerre. Pendant 11 ans, il se sacrifia aussi à la Caisse agricole d'épargne et de prêts, à laquelle il sut donner un essor remarquable. La Fédération, dont il est aujourd'hui le directeur régional pour Metz-Thionville, apprécia déjà en 1925 ses efforts et lui décerna le diplôme d'honneur. En 1929, M. Walter fut nommé au poste, toujours plus important, de directeur d'écoles de Woippy, où il a su, par son amabilité et son travail, s'attirer toutes les sympathies de la population. Ad multos annos ! Un ami. (LM)

Dimanche 2 août 1931
M. Sechehaye est élu maire de Woippy.

Hier soir, presque à 23 h. 30, le téléphone nous apprenait que M. Sechehaye, le dévoué et sympathique conseiller municipal de Woippy, était élu maire de la jolie localité, berceau des fraises.
Nos très sincères félicitations accompagnent M. Sechehaye dans son poste de dévouement où l’a porté la confiance de ses concitoyens. (LL)

Vendredi 14 août 1931
Annonce : « Ménage valet de chambre et cuisinière ou bonne cuisinière sont demandés par M. Sechehaye, à Woippy. Ecrire ou se présenter. » (LL)

Jeudi 20 août 1931
La fête patronale.

C’est dimanche 23, lundi 24 et mardi 25, qu’aura lieu la fête patronale de Woippy. Déjà un grand nombre de forains ont pris d’assaut les places et les rue de la localité (le record de la location des emplacements est largement battu), et le nombre des attractions, des boutiques de confiserie et des jeux promet d’être de beaucoup supérieur à celui des années précédentes, ce qui n’est pas pour déplaire à la nombreuse jeunesse de Woippy.
Est-il besoin de souligner l’afflux de visiteurs qu’enregistre chaque année la fête patronale de Woippy ?
Sa popularité est depuis longtemps établie ; on peut s’y divertir agréablement. Notons qu’un orchestre symphonique a été engagé par le Café du Commerce et qu’il donnera un concert permanent, matinée et soirée.
Comme chaque année, les jeunes gens de Woippy sont heureux et se font un honneur d’inviter leurs amis et connaissance, les personnes de Metz et des environs, à venir se divertir à leur fête patronale. (LL)

Samedi 22 août 1931
Fête patronale.

A l’occasion de la fête patronale qui aura lieu dimanche 23, lundi 24 et mardi 25 août, les jeunes gens de Woippy invitent leurs amis et connaissances de Metz et des environs à venir se divertir avec eux.
Il y aura des divertissements de tous genres. Grand concours de quilles au Café du « Lion d’Or » (Tigre-Bock) et au Café Bader. Chaque jeu sera doté d’un superbe mouton comme premier prix. On trouvera des consommations de choix chez les débitants.
Donc, tous rendez-vous dimanche prochain dans la cité des fraises. (LL)

Jeudi 10 septembre 1931
Relève-selle.
– Les jeunes gens invitent leurs amis et connaissances à venir se divertir avec eux au relève-selle de la fête patronale, qui aura lieu dimanche prochain, 13 septembre.
A partir de 16 heures, grand bal dans la salle du café du Commerce, aux sons d’un orchestre jazz réputé, dirigé par le populaire « Charlot ». Le beau temps aidant, profitez des derniers beaux jours, en vous promenant jusqu’à Woippy, la cité des fraises, vous y trouverez certainement un bon accueil. (LM)

Samedi 12 septembre 1931
Relève-selle.
– Rappelons que c’est demain dimanche, 13 courant, qu’a lieu le relève-selle de la fête patronale.
Grand bal, concours de quilles, et. Toute la jeunesse est cordialement invitée.

U.N.C. – La section voisine de Lorry se fait remettre son drapeau dimanche prochain. Tous les camarades sont priés de prendre part à cette manifestation patriotique.
Le rassemblement aura lieu à 13 h. 15 devant l’ancienne mairie. Le secrétaire : G. Galleron. (LL)

Dimanche 13 septembre 1931
Adjudication du curage du ruisseau.

MM. les entrepreneurs qui désireraient soumissionner pour les travaux sont invités à venir prendre connaissance à la mairie d’un additif au cahier des charges concernant le curage sous les ponts. Le Maire. (LL)

Samedi 19 septembre 1931
Bal du « Petit Poucet ».

Nous apprenons avec plaisir que c'est dimanche 27 septembre, que la section du « Petit Poucet » donnera sa soirée depuis si longtemps attendue.
Un programme détaillé, qui fera la surprise et la joie de tous, paraîtra ultérieurement. Nous assurons d'ores et déjà nos amis que cette soirée aura un éclat et un succès grandioses. En effet, on annonce qu'à l'orchestre figurent les deux fameux accordéonistes du Music-Hall de Roubaix, ainsi que le maître saxophone Durand, de Briey.
Donc, préparons-nous tous à venir danser à Woippy le 27 septembre. Les programmes de cette soirée seront en vente à 1a caisse au prix de 25 centimes. A bientôt. (LL) (LM)

Samedi 26 septembre 1931
Bal du « Petit-Poucet ».

Ainsi que nous l’avons annoncé récemment, le bal tant attendu aura lieu demain, dimanche, dans la salle du Café Flérès, rue de la gare. L’ouverture aura lieu à 17 heures précises. La salle a été parée, guirlandée et cirée avec goût, ce qui fera et la joie et l’étonnement de tous nos amis.
Sur le programme figurent d'ailleurs les danses et ballets suivants :
Polka, valse, boston, tango, mazurka, fox-bluett, fox-trott ; ballet du tapis, ballet de la glace, ballet japonais ; la polonaise et 1a fameuse danse funèbre qui va faire fureur.
Nos accordéonistes sont prêts à venir se faire entendre avec leur jazz et l'orchestre au complet.
Que nos amis ne manquent donc pas cette soirée qui promet d'être la mieux réussie de l'année.
C'est entendu : salle Flérès, Café de la Gare, à 17 heures. Le père Flérès a sorti ses meilleurs vins...
Un qui y sera. (LM)

Samedi 3 octobre 1931
Souvenir Français.

Le comité de la section locale du Souvenir Français a l'honneur d'inviter ses adhérents, ainsi que ceux des sections voisines et tous ceux qui le pourront, à vouloir bien assister à la cérémonie commémorative annuelle pour les enfants de la localité et les militaires tombés, tant au cours de la dernière guerre que dans les combats et engagements livrés en 1870 à Ladonchamps et sur le territoire de 1a commune.
La cérémonie aura lieu le dimanche 4 octobre à 14 h. 30 en l'église de Woippy. (LM)

Jeudi 8 octobre 1931
CHRONIQUE NANCEIENNE.

« Ceux de Woippy »
On est venu me prendre en auto dimanche dernier pour me conduite à Woippy, où j’ai été véritablement charmé par une généreuse et très aimable hospitalité, par un site reposant et admirable et par de bien agréables souvenirs.
J’ai retrouvé là, outre une splendide église moderne, du temps de Mgr Dupont des Loges, entretenue de décorée avec goût parfait, de très curieux souvenirs de Bossuet, chanoine de Metz, qui venait là en villégiature, de vieilles maisons des temps passés et surtout un vieux château du XIIIème siècle avec tourelles d’angle, qui est un très précieux vestige du haut moyen âge, avec ses douves, ses fossés entourés d’eau, et des piliers massifs. Cette demeure antique est tout simplement un souvenir historique de la plus haute valeur et l’heureux propriétaire, M. Paul Sechehaye, maire de Woippy, doit la conserver très précieusement, comme une richesse incomparable d’architecture du pays lorrain. Il y aura lieu d’en reparler quelque jour. E.B. (LL)

Vendredi 9 octobre 1931
Concours de quilles.
– Le club des joueurs de quilles l’ « Espérance » se fait un plaisir d’inviter ses amis et connaissances à la fête qu’il organise dimanche prochain, 11 octobre. A cette occasion, un grand concours de quilles, doté de plusieurs prix, aura lieu au Café Freling (Tigre-Bock). Le soir, grand bal dans le même établissement.
Mateurs de la boule et de la danse, en avant pour Woippy dimanche prochain ! (LM)

Lundi 12 octobre 1931
Disparition.

Un jeune homme de Woippy, M. Pierre Schmidt, qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales, a disparu depuis quelque temps du domicile de ses parents.
Mme Schmidt, Maison Neuve, à Woippy, recevra tous les renseignements susceptibles de lui parvenir au sujet du disparu. (L’Est républicain)

Vendredi 16 octobre 1931
Bal des conscrits.
– Dimanche prochain, 18 courant, les jeunes conscrits partants organisent un grand bal au Café du Commerce. L’orchestre, un des plus réputés de la région, se montrera, comme toujours, à la hauteur des circonstances. La jeunesse environnante est cordialement invitée à ce bal, et ne regrettera pas d’y être venue. Ouverture à 18 heures. (LM)

Mardi 20 octobre 1931
Vol d'une bicyclette d'une valeur de 160 fr., commis au préjudice de M. Roger Régnier, demeurant, 32, rue de Briey, Woippy. (L’Est républicain)

Les élections cantonales de dimanche.
METZ-CAMPAGNE
MM. Bertrand, Simon
Amanvillers
Amnéville
Augny
Ban-St-Martin
Borny
Bronvaux
Chieulles
Fèves
Hagondange
Hauconcourt
La Maxe
Longeville-lès-Metz
Maizières-lès-Metz
Lorry-lès-Metz
Malancourt
Marange-Silvange
Mey
Montigny
Montois-la-Montagne
Moulins
Norroy
Pierrevillers
Plappeville
Plesnois
Rombas
Roncourt
Saint-Julien
Ste-Marie-aux-Chênes
Saint-Privat
Saulny
Scy-Chazelles
Semécourt
Talange
Vallières
Vantoux
Vany
Woippy
68
217
83
141
141
22
15
33
362
75
82
145
113
278
48
152
10
877
81
91
101
86
68
45
403
33
71
75
86
73
77
48
97
49
30
23
220
20
680
15
25
17
19
2
10
432
42
6
80
21
228
21
8
7
490
41
25
10
60
7
4
633
17
185
130
64
4
24
7
157
55
25
7
4
Totaux 4 625 3 588

Lundi 26 octobre 1931
ARRONDISSEMENT DE METZ - L'UNION DES MAIRES DE METZ-CAMPAGNE
Le 3 octobre, les maires de l'Union de Metz-Campagne étaient invités à assister, à 10 h. 30, à l'assemblée trimestrielle qui, normalement, devait être tenue le dernier samedi du trimestre écoulé.
M. Peupion rappelle qu'au cours du trimestre écoulé, l'Union a été particulièrement éprouvés par le décès de trois de ses membres : M. Vax, maire de Vigy, membre du bureau de l'Union ; M. Collignon, maire de Vallières ; M. Badé, maire de Secourt.
Et M. Peupion demande aux maires présents de se lever et de consacrer quelques instants au souvenir de ces collègues disparus et regrettés. D'autres événements sont survenus, qui réjouirent l'Union, notamment l'attribution du Mérite agricole à MM. Cabayot, maire de Saint-Jure, promu officier ; Rozaire, maire de Malroy, et Subtil, maire de Malancourt, promus chevaliers, et la promotion récente, dans l'ordre de la Légion d'honneur, du sympathique maire d'Ars, M. Lasolgne. Le président ajoute encore qu'à l'occasion de l'assemblée de décembre, les nouveaux promus seront fêtés ainsi qu'il est de tradition à l'Union, et il termine ces communications en se faisant l'interprète de l'Union pour exprimer à M. Mangenot les regrets qu'a causé sa décision de donner sa démission de maire de Woippy, et pour souhaiter la bienvenue à MM. Sechehaye et d'Argentré, nouveaux maires de Woippy et de Hayes. (…) (L’Est républicain)

Lundi 26 octobre 1931
Un autobus s’écrase contre un arbre près de Saint-Remy-Woippy.
Sur 16 voyageurs, huit sont blessés.

Un terrible accident s’est produit, hier après-midi, vers 2 h. 30, sur la route de Woippy, en face du petit écart de Bellevue, qui appartient à la commune de Norroy-le-Veneur. L’autobus appartenant à M. Lucien Kromfeld, entrepreneur d’autobus, à Auboué, Hôtel Central, est allé s’écraser, à une vitesse considérable, contre un arbre bordant la route. Trois arbres avaient été éraflés par la lourde voiture ; le quatrième arbre, plus résistant, soutint le choc et l’autobus se brisa dans sa rencontre.
La voiture, un autobus Citroën, était conduite par le chauffeur Alphonse Wendling, qui venait d’obtenir son permis de conduire ; près de lui était assis le conducteur habituel Dillenseger, qui essaya bien un redressement de l’autobus, mais n’y parvint pas.
Le choc fut terrible. Seize voyageurs occupaient le lourde machine, et c’est presque miracle qu’il n’y ait pas eu d’accidents mortels. Le toit de la voiture fut arraché et projeté de l’autre côté de l’arbre, contre lequel se brisa le moteur et tout le devant de la voiture.
Des cris de peur et de douleur s’échappèrent de l’autobus. Les huit voyageurs restés indemnes aidèrent à sortir les huit blessés. M. Bettinger, propriétaire à Bellevue, qui était prêt à partir pour Metz, avec sa voiture attelée, emmena deux blessés. Puis les pompiers furent avertis et leur voiture ambulance emporta à Notre-Dame de Bon-Secours les six autres blessés, dont deux furent pansés immédiatement et purent regagner leur domicile.
La plus gravement atteinte fut Mlle Augustine Leroux, 23, rue de la Filature à Briey, qui dut subir l’amputation des doigts d’un pied ; son soulier, arraché, était resté coincé dans le véhicule. Citons encore parmi les blessés, M. Guillaume Ferandini, 79, Grand’Rue à Rosselange.
M. L’abbé Hocquard, professeur à Saint-Clément, de Metz, qui était également dans l’autobus, reçut de fortes contusions à la tête, mais après les premiers soins, put rentrer à son domicile.
A tous les blessés, nous souhaitons un prompt rétablissement.
Une enquête fut immédiatement ouverte par la gendarmerie, en vue d’établire les responsabilités de cet accident, dont les conséquences auraient pu être bien plus considérables. (LL)

Mardi 27 octobre 1931
- Après l’accident d’autobus près de Saint-Remy.

Nos lecteurs ont trouvé, hier, la relation du grave accident qui s’est produit au cours de l’après-midi de dimanche. Aucun des voyageurs accidentés n’est en danger, et la plupart ont pu regagner leur domicile. La gendarmerie a interrogé les différents témoins et poursuit son enquête. M. le juge d’instruction Lévy, chargé d’ouvrir une information, a demandé à un expert de lui fournir un rapport sur les causes et circonstances de ce pénible accident. Le chauffeur Wendling a été laissé en liberté, mais il sera poursuivi pour blessures par imprudence. (LL)

- Syndicat indépendant des cheminots A.-L.
Le mercredi 28 octobre, le Syndicat indépendant des cheminots A.-L. fera une réunion de ses membres isolés, ses amis et sympathisants, au Restaurant Bader, à 20 heures. Il y sera donné un compte-rendu sur la situation actuelle des revendications des cheminots et de leur activité syndicale, exigeant la collaboration de tous sans distinction de grade ou de fonctions. (LL)

Samedi 31 octobre 1931
Après l’accident d’autobus de Bellevue.

A la suite du terrible accident survenu dimanche à l’autobus de M. Kromfeld, et auquel la Société des Transports départementaux est par conséquent complètement étrangère, de nombreuses questions m’ont été posées par les usagers des transports sur route, justement émus.
Je crois nécessaire d’y répondre publiquement.
Les premiers résultats de l’enquête entreprise immédiatement par l’active et dévouée brigade de gendarmerie de Maizières-lès-Metz, semblent prouver que ce tragique événement a été causé par la vitesse excessive du véhicule.
La légèreté de la voiture au cause n’est sans doute pas étrangère non plus aux conséquences très graves d’un défaut de conduite.
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler à ce propos que nous possédons en Moselle une organisation dont les mérites sont parfois trop ignorés.
La Société des Transports départementale de la Moselle, créée en 1927, par notre Comité, et avec des fonds recueillis sur place, surtout à Metz, a été la première à établir un trafic véritablement important et intense dans notre département.
Au cours de nos tournées et de nos conversations, nous avons quelquefois entendu dire que ses voitures étaient lourdes, pas assez rapides…, etc…,
Mais ne faut-il pas reconnaître pourtant qu’à ces défauts correspondent de sérieuses qualités ?
Chaque jour, il y a plusieurs milliers de voitures appartenant à la Société générale des Transports départementaux qui roulent en province, à Paris, en Afrique du Nord. Si cette Société, après une longue expérience, a fixé son choix sur des voitures larges, pesantes, robustes, sacrifiant même la belle prestance à la solidité, c’est qu’elle aborda le problème du transport sur route par son côté le plus important : Avant toute chose, pouvoir assurer le maximum de sécurité à ses voyageurs. C’est aussi pourquoi ses voitures ne sont pas faites pour réaliser de grandes vitesses, toujours dangereuses sur des routes chaque jour meilleures – incitant donc aux excès – mais par contre plus encombrées.
Enfin, je crois savoir que M. le Préfet et plusieurs Conseillers généraux se sont émus de ce qu’un certain nombre d’entrepreneurs de transports n’étaient pas suffisamment assurés. La Société des Transports départementaux de la Moselle échappe à ce reproche puisqu’elle est couverte pour 3 500 000 fr. par sinistre et par voiture et qu’elle garantit ainsi aux victimes et à leurs familles les équitables indemnités auxquelles elle pourraient prétendre.
Nous n’avons, heureusement, jamais eu à déplorer semblable événement depuis 4 ans, au cours des millions de kilomètres déjà parcourus sur nos routes par les voitures de la Société des Transports départementaux de la Moselle. Il convient ici de féliciter leurs conducteurs prudents et conscients de leur responsabilité.
Faut-il ajouter encore que le Conseil général en surveille et régit l’exploitation avec les Services de la Préfecture et ceux des Ponts et Chaussées ; que les services des Mines s’assurent constamment du bon état du matériel ?
Quant aux prix demandés, que certain désireraient plus bas, ils ont été établis au plus juste, en raison même des frais d’exploitation, et approuvés par l’Administration préfectorale. Toutes les garanties données entraînent fatalement de lourdes charges.
Ne vaut-il pas mieux débourser un peu plus d’argent en échange de la sécurité et des garanties précitées, que de tenter une économie aux conséquences peut-être terribles ?
Nous signalons tout à l’heure quelques défauts de cette organisation… Il peut en exister d’autres, mais aucun n’est sans remède. Nous savons qu’un gros effort est fait par la Société des Transports départementaux de la Moselle pour améliorer sans cesse le confort de ses voitures et l’exploitation de son réseau. La Direction locale sera toujours heureuse de recevoir toute les réclamations et suggestions qui pourront lui faire connaître mieux les désirs de chacun et guider soin action de perfectionnement constant.
Le Président du Comité d’organisation d’un réseau d’autobus dans la Moselle. (LL)

Samedi 31 octobre 1931
Woippy. Toujours la vitesse.

Innombrables sont les accidents de la route dus tout simplement à la folie qui s’empare de certains motocyclistes, quand ils roulent sur une route lisse. L’aventure qui advint mercredi dernier, vers 18 heures, à l’un d’eux, sujet sarrois, sur la route de Metz, vis-à-vis de la gare de Woippy, le guérira certainement. Revenant de Metz à allure de bolide, ce motocycliste voulut doubler en vitesse une limousine de luxe venant du même sens, quand la machine dérapa et fit une embardée. Perdant le contrôle, le motocycliste fut traîné sur un parcours d’une vingtaine de mètres par sa machine, une superbe « Dollar », dont le moteur tournait toujours. Contre toute attente, le blessé se relevait indemne à part une forte hémorragie nasale, mais il n’en fut pas de même de la machine, qui devra subir une révision minutieuse, sans compter que le complet du voyageur porte de multiples traces de cet accident. (LL)

Samedi 31 octobre 1931
Woippy. La folie de la vitesse.

Innombrables sont les accidents de la route qui se sont produits parce que la folie de faire des prouesses hantent plus ou moins les détenteurs de ces machines infernales dénommées « motos ». La route de Metz, vis-à-vis de la gare de Woippy, lisse comme un miroir, tente à faire de la vitesse. Cependant avec la circulation intense sur cette partie de la route nationale, cela ne va pas sans risques. C’est en effet ce qu’appris à ses dépens et à ceux de sa machine un motocycliste sarrois qui, en voulant doubler une limousine, dérapa, et fit une belle embardée. Le conducteur, en tombant, fut traîné sur près de 20 mètres, sans s'attirer toutefois autres blessures qu'un nez saignant abondamment. Les dégâts matériels sont plus importants, puisque la moto a besoin d'une bonne remise au point, sans compter que le costume du voyageur peut être remplacé. (LM)

Dimanche 8 novembre 1931
Arrestation mouvementée d’un cambrioleur à Woippy.

Hier matin, M. Bassompierre, maréchal, s’aperçut que son clapier avait reçu nuitamment la visite d’un cambrioleur. Il en avertit en hâte la gendarmerie de Metz, qui se rendit sur place et constata que cinq lapins avaient été volés. D’utiles indications, telles que pochette trouvée près du clapier, des traces de pas de chaussures sans talons, etc… furent relevées. Les soupçons se portèrent sur un jeune voleur qui avait été condamné en 1928 pour vol d’une somme de 400 fr., chez M. Mangenot, alors maire de Woippy. L’on avait revu ce jeune vaurien ces jours derniers dans le village, quoi qu’il soit expulsé du pays. Mme Schweitzer l’avait hébergé et nourri le jeudi soir, après quoi ce vagabond déclara retourner à Metz chez son frère. Des recherches furent donc faites en ville.
Mais voilà qu’hier soir la gendarmerie de Metz fut avertie par M. Sechehaye, maire de Woippy, qu’un cambrioleur venait d’être surpris dans la maison de Mme veuve Maillot, que cette habitation était cernée et surveillée par quelques solides gars du pays et que les gendarmes devaient venir prendre livraison du malfaiteur. Des autos furent requises et une expédition s’en alla à toute vitesse vers Woippy.
Mme Maillot était partie à Metz depuis le matin et ne devait rentrer que tard dans la soirée. M. Léger, le voisin, savait cela et fut fort étonné de voir de la lumière dans cette maison à 17 h. ; il alla s’enquérir si la locataire était rentrée. N’obtenant pas de réponse, il fit le tour de la maison et remarqua qu’un inconnu était occupé à fouiller les tiroirs.
L’alarme fut donnée dans le village et les voisins armés de pioches, bêches, carabines, entourèrent la maison en attendant l’arrivée des gendarmes. Juste au moment où ceux-ci arrivaient, le cambrioleur, entendant du bruit, sauta par une fenêtre et tenta de s’évader, mais quelque coups de carabine effrayèrent le malandrin qui se constitua prisonnier.
C’était Adolph Weissenfeld, âgé de 19 ans, l’ancien voleur de Woippy, qui avait essayé de cambrioler dans cette maison que l’on surnomme « l’Ancien Moulin ». Les gendarmes l’amenèrent alors devant le clapier de M. Bassompierre, où après quelques réticences, Weissenfeld dut avouer avoir également volé les lapins. Il déclara les avoir pris à cinq heures du matin et le savoir vendus à 9 heures au marché de Metz pour la modique somme de 30 fr. Puis ayant appris que Mme Maillot s’absentait, il serait revenu à Woippy pour y trouver de l’argent.
Les gendarmes le « cuisinèrent » à fond et l’on apprit que W. avait été, après son expulsion, arrêté en Sarre pour abus de confiance. Sortant de prison il aurait été expulsé à son tour de là-bas et serait revenu à Woippy, ainsi que nous l’avons dit plus haut.
Inutile de dire que tous les habitants de cette paisible commune, qu’administre avec tant d’autorité M. Sechehaye, sont heureux de l’arrestation de Weissenfeld. (LL)

Lundi 9 novembre 1931
La cambriole à 1a mode.

M. Bassompierre s'aperçut samedi matin que son clapier avait reçu la visite d'un cambrioleur ; cinq lapins manquaient à l'appel.
La gendarmerie, prévenue, accourut et releva des traces de chaussures sans talon. Les soupçons se portèrent sur un jeune voleur condamné en 1928 et revenu dans le village malgré son expulsion ; il fut recherché.
Samedi soir, le maire avertit de nouveau la gendarmerie de Metz qu'un cambrioleur opérait chez Mme veuve Maillot. Celle-ci étant à Metz ; un de ses voisins, M. Léger, le sachant, fut donc tout étonné de voir de la lumière dans le logis ; i1 regarda et vit un individu fouiller les tiroirs. Il donna l'alerte et des voisins, armés de pioches, bêches et carabines, cernèrent la maison.
Le voleur, entendant du bruit voulut se sauver, mais effrayé par quelques coups de fusil, il se constitua prisonnier. Les gendarmes le cueillirent. C'est un jeune homme de 19 ans, celui qu'on soupçonnait comme voleur de lapins : Adolph Weissenfels.
Il reconnut, en effet, le vol précité, déclarant les avoir vendus au marché de Metz, à 9 heures du matin, pour 30 fr. Il voulait trouver de l'argent chez Mme Maillot.
Il avait été condamné en Sarre pour vol et expulsé ; c'était pour cela qu'il était revenu à Woippy. Les habitants sont heureux de sa capture. (L’Est républicain)

Lundi 16 novembre 1931
La fête de l'Espérance.

L'animation était grande l'autre jour, au café Bader, siège du club l’« Espérance » où avait lieu le banquet traditionnel, le sixième depuis la création de la société.
Parmi les invités, l'on remarquait M. Sechehaye, maire de Woippy ; M. Fabert, chevalier de la Légion d'honneur, adjoint au maire ; M. Mangenot, chevalier du Mérite agricole. Ces personnalités entouraient M. Ch. Lahaire, le sympathique président du club.
Chacun des convives apprécia comme il convient les plats succulents préparés par un cordon bleu émérite et firent honneur aux vins.
Au dessert, M. le président prit le premier la parole pour remercier les invités d'avoir bien voulu répondre à l'appel du comité, ainsi que les camarades de l'Association. Il regretta vivement l'absence du vice-président, M. E. Dusselle, empêché pour cause de maladie, et forma des vœux pour son prompt rétablissement.
Au champagne, le dévoué secrétaire M. Léon Henry, dans un discours empreint du plus pur patriotisme et de gaîté, remercia vivement M. le maire, M. l'adjoint et M. Mangenot.
Après un court historique du club, il incita tous les membres à conserver leur bonne entente et pria l'assemblée de lever son verre au club, à Woippy et à la France.
Le discours fut chaleureusement applaudi et suivi de la « Marseillaise », chantée par le camarade F. Junglung.
M. Fabert félicita les membres du club pour l'organisation de cette soirée et les invita à persévérer.
Le dernier, M. le maire prit la parole en exprimant la joie qu'il éprouvait à présider le banquet du club de 1931 ; il promit son appui pour les années à venir.
La fête se termina tard dans la soirée au milieu de l'allégresse générale et on se sépara à regret en se promettant de faire mieux encore la prochaine fois. (L’Est républicain)

Le banquet de « L’Espérance ». – L’animation était grande le samedi novembre, au Café bader, siège de « L’Espérance », où avait lieu le banquet traditionnel, le sixième depuis la création de la société. Parmi les invités, on remarquait : M. Sechehaye, maire de Woippy ; M. Fabert, chevalier de la Légion d’honneur, adjoint au maire ; M. Mangenot, chevalier du Mérite Agricole. Ces personnalités entouraient M. Ch. Lahaire, le sympathique président du club. Chacun des convives apprécia comme il convenait les plats succulents préparés par un cordon-bleu émérite, et firent honneur aux vins de marque de la maison Bader.
Au dessert, M. le Président prit le premier la parole, pour remercier les invités d’avoir bien voulu répondre à l’appel du Comité, ainsi que les camarades de l’association. Il regretta vivement l’absence du vice-président, M. E. Dusselle, empêché pour cause de maladie et forma des vœux pour son prompt rétablissement.
Au champagne, le dévoué secrétaire, M. Léon Henry, dans un discours d’une rare éloquence, imprégné du plus pur patriotisme et à la fois de gaîté, remercia vivement M. le Maire, M. l’Adjoint et M. Mangenot de leur présence à ce banquet, montrant par là tout l’intérêt qu’ils portent à notre chère société.
Après un court historique du club, il incita tous les membres à conserver la bonne entente qui règne dans son sein et pria l’assemblée de lever son verre au club, à Woippy et à la France. Le discours fut chaleureusement applaudi et suivi de la « Marseillaise », chantée par le camarade F. Jungling.
M. Fabert, adjoint, félicita les membres du club pour l’organisation de cette charmante soirée et les invita à persévérer dans l’avenir. Le dernier, M. le Maire prit la parole, exprimant la joie qu’il éprouvait à présider le banquet, et après avoir fait un exposé du travail qu’il y a à fournir pour gérer une commune de l’importance de Woippy, promit son appui pour les années à venir.
La fête se termina tard dans la soirée au milieu de l’allégresse générale, et on se sépara à regret, en se promettant de faire mieux encore la prochaine fois. (LM)

Mercredi 25 novembre 1931
Nécrologie.

M. l’abbé Charles Lapied, qui fut successivement curé d’Arraincourt, Lessy et La Maxe, vient de mourir à Sainte-Blandine, après une longue et douloureuse maladie. Il avait 68 ans. (L’Est républicain)

Jeudi 26 novembre 1931
Les obsèques de M. l’abbé Lapied.

Au Pays Messin s’est une fois de plus manifestée hier l’affection que la population porte aux prêtres issus de sa race et de son sang. Woippy, en particulier, recevant dans sa terre natale M. l’abbé Lapied, a voulu montrer sa fidélité à un de ses fils qui l’ont dignement honorée.
Toutes les familles étaient représentées dans le beau cortège qui, à l’orée du bourg, accueillit le corps du digne prêtre. En tête marchait la longue kyrielle des enfants des écoles avec leurs éducateurs, instituteurs et religieuses. Le drapeau des prisonniers politiques était accompagné d’une délégation de Metz, dans laquelle nous avons remarqué MM. Winsback, président, et Losson, secrétaire. Des anciennes paroisses du défunt, en particulier de La Maxe et de Lessy, étaient venus de nombreux habitants, avec leurs maires et leurs curés, pour honorer le prêtre modeste et dévoué qui leur avait donné le meilleur de se pieuse sollicitude.
Au nombre d’une cinquantaine environ, les prêtres s’étaient réunis de partout pour rendre hommage à la mémoire d’un de ceux qui, dans le silence, le recueillement et la souffrance, avaient si bien honoré le sacerdoce. Signalons la présence de MM. les chanoines Erman, qui a chanté l’office, L’Huillier et Lesprand, supérieur et directeur des études du Petit Séminaire, de plusieurs autres membres du chapitre, archiprêtres, religieux et curés, surtout des cantons de Saint-vincent et Verny.
La belle et vaste église de Woippy était remplie de la foule recueillie où les hommes étaient particulièrement nombreux, suivant le frère et les neveux du défunt qui conduisaient le deuil. Les familles Lapied, de Woippy, n’appartiennent-elles pas à une des souches les plus vigoureuses, travailleuses et chrétiennes de ce vieux bourg du Pays Messin ?
Après l’office, aux chants si bien exécutés, surtout par les voix d’enfants, M. l’abbé Lacroix, curé de Norroy-le-Veneur et ami du défunt, monta en chaire pour prononcer un bref et vibrant hommage à la mémoire du cher disparu. C’était un fils soumis de l’Eglise, dit l’orateur, qui avait une véritable affection pour le Souverain Pontife et une profonde obéissance pour son évêque ; un dévot serviteur de la Vierge, en particulier dans son sanctuaire de Lourdes où il aimait se rendre pour prier et faire pénitence ; un prêtre aimant profondément les âmes qu’il voulait conduire sur les traces du Christ. Mais c’était un modeste, qui fuyait le bruit, une sorte de curé d’Ars, travaillant dans le recueillement et le silence, se souciant uniquement de plaire à Dieu dont il ne recherchait que la gloire, se dévouant pour l’embellissement de ses églises et de ses cérémonies par le chant sacré qu’il cultivait avec âme. M. l’abbé Lacroix eut aussi un souvenir ému pour le patriote calme, raisonné et intransigeant que fut le prêtre défunt et que les Allemands arrêtèrent et enfermèrent cinq grands mois à Coblence, dans une cellule sans air, lui faisant subir, de même qu’en exil qui suivit, les pires humiliations. Un appel à la prière conclut ces émouvantes paroles de l’ami.
Aujourd’hui, le bon abbé Lapied repose avec ses ancêtres dans la terre lorraine et française de Woippy, qu’il a su si bien servir dans ses traditions catholiques et nationales, d’un service modeste, mais si fidèle et si tenace.
A toute sa famille, en particulier à son frère et à son neveu, M. le curé de Magny, le « Lorrain » renouvelle l’expression de ses très sincères condoléances. R.I.P. (LL)

Noces d’or.
Entourés d’une belle couronne d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants et de parents, M. et Mme François Paulin ont célébré, le 24 novembre, leur noces d’or. M. Paulin étant président de la Fabrique et membre du conseil depuis 29 ans, la belle église avait revêtu sa parure des grands jours. Avant la messe, chantée par M. le Curé de la paroisse, M. le chanoine L’Huillier, supérieur du Petit-Séminaire et ancien curé de Woippy, a prononcé le discours de circonstance, qui a visiblement ému les jubilaires et l’assistance. Etaient présents : quelques prêtres, amis de la famille ; M. le Curé de Bouxières-sous-Froidmont, M. le chanoine Thirion, le R.P. Gœller et le R.P. Tabellion.
M. Boda, organiste depuis près de 50 ans, et la chorale ont rivalisé de zèle, pour rehausser, par des morceaux choisis, cette belle fête de famille, assez rare dans une paroisse.
Le « Lorrain » présente ses meilleurs vœux et félicitations aux jubilaires. (LL)

Vendredi 27 novembre 1931
- Woippy. Noces d'or.

Mme et M. Paulin, président du conseil de fabrique, viennent de fêter leurs noces d'or entourés de leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Nos félicitations. (L’Est républicain)

- Les obsèques de M. l’abbé Lapied.
Avant-hier, M, l'abbé Lapied a été conduit à sa dernière demeure par une assistance considérable.
Toutes les familles étaient représentées dans le beau cortège qui, à l’orée du bourg, accueillit le corps du digne prêtre. En tête marchait la longue kyrielle des enfants des écoles avec leurs éducateurs, instituteurs et religieuses. Le drapeau des prisonniers politiques était accompagné d’une délégation de Metz, dans laquelle nous avons remarqué MM. Winsback, président, et Losson, secrétaire. Des anciennes paroisses du défunt, en particulier de La Maxe et de Lessy étaient venus de nombreux habitants, avec leurs maires et leurs curés, pour honorer le prêtre modeste et dévoué qui leur avait donné le meilleur de sa pieuse sollicitude.
Au nombre d'une cinquantaine environ, les prêtres s'étaient réunis de partout, pour rendre hommage à la mémoire d'un de ceux qui, dans le silence, le recueillement et la souffrance, avaient si bien honoré le sacerdoce. Signalons la présence de MM. les chanoines Erman, qui a chanté l’office ; L'Huillier et Lesprand, supérieur et directeur des études du Petit-Séminaire ; de plusieurs autres membres du chapitre, archiprêtres, religieux et curés, surtout des cantons de Saint-Vincent et Verny.
Après l’office, aux chants si bien exécutés, surtout par les voix d'enfants, M. l’abbé Lacroix, curé de Norroy-le-Veneur, et ami du défunt, monta en chaire pour prononcer un bref et vibrant hommage à la mémoire du cher disparu, qui repose aujourd'hui dans la terre lorraine qu’il a tant aimée et pour laquelle il a souffert dans les cellules d’Ehrenbreistein.
Le « Messin » renouvelle à la famille, l’expression de se sincères condoléances. (LM)

Vendredi 4 décembre 1931
Sainte-Barbe.

Le corps des sapeurs-pompiers de Woippy fêtera dimanche prochain la Sainte-Barbe, et afin de clôturer gaîment cette belle fête, organise, à partir de 18 heures, un grand bal dans la magnifique salle de M. Flérès. Amis et connaissances sont cordialement invités. (L’Est républicain)

Jeudi 10 décembre 1931
Théâtre de l'Union.

Très prochainement, au cours de la première de ses soirées récréatives annuelles, l’Union de Woippy fera interpréter par sa section théâtrale, qui compte d'excellents amateurs, le grand drame vénitien en quatre actes : « Léontio le Fratricide ». Cette pièce, d'une haute puissance dramatique, a obtenu un gros succès partout où elle fut représentée. Nous engageons vivement les fidèles auditeurs de l'Union de Woippy à venir assister à l'unique représentation qui sera donnée de « Léontio le Fraticide ». (L’Est républicain) (LL)

Jeudi 17 décembre 1931
Théâtre de l’Union.

La représentation, par la section théâtrale de l’Union de Woippy, de la pièce dramatique en 4 actes « Léontio le Fraticide », aura lieu dimanche prochain, 20 décembre, à 20 h., dans la salle du Lion d’Or. Ce drame pathétique, d’une haute moralité, a connu le succès partout où il fut donné. L’action est bien enchaînée, serrée et facile à suivre. Quant à la forme, rien de laisse à désirer : le style en est nerveux, bref, mordant, toujours très littéraire. Nous pouvons assurer que les meilleurs amateurs de l’Union de Woippy s’efforceront à leur tour d’en être les fidèles et parfaits interprètes. Cette pièce est certainement, en son genre, une des plus belles données jusqu’ici par le Théâtre de l’Union. Par suite des dépenses élevées, occasionnées par les nombreux décors et costumes, une seule représentation sera donnée de « Léontio le Fraticide ». Nous conseillons aux fidèles auditeurs des soirées théâtrales de l’Union de Woippy de ne pas manquer d’y assister.
Côté musical, l’harmonie, sous la direction de M. Didier, exécutera les derniers morceaux de son répertoire, et les chanteurs nous donneront d’agréables intermèdes.
Ouverture de la salle : 19 h. 30. Rideau : 20 heures.
Entrée gratuite pour les membres de la Société. La présente insertion tient lieu d’invitation. (LL)

Mercredi 23 décembre 1931
Fête patronale.

Les jeunes gens de Woippy invitent leurs amis et connaissances des environs à venir rehausser par leur présence, l’éclat de la fête de leur grand patron, saint Etienne, qui aura lieu samedi 26 décembre. Divertissements divers et grand bal dans la salle du café du Commerce (M. Natier).
Tous les amateurs de danse ne manqueront pas cette soirée, qui promet. Le concours d'un jazz, des plus réputés, est assuré.
Les amateurs de saine gaîté, n'oubliez pas le 26 décembre à Woippy. (L’Est républicain)

Vendredi 25 décembre 1931
U. N. C.

La section de l’Union de Woippy donnera son bal annuel au profit de sa caisse de secours, le jeudi 3l décembre, à 20 heures, dans la salle du Lion d’Or, à Woippy.
Ou se souvient encore du succès obtenu par le bal des anciens combattants de l'année dernière, et il n'a rien été laissé au hasard pour que celui de cette année soit moins bien que le précèdent, tout au contraire.
Outre un orchestre de quatre musiciens d'un jazz messin, il y aura des concours de ballons, de cotillons, de danses surprises dotés de nombreux lots de goût et de valeur.
La salle sera artistiquement décorée et des projecteurs de couleurs donneront une note originale à cette soirée de famille. (L’Est républicain)

Mercredi 30 décembre 1931
Bat des Anciens combattants.

C'est demain jeudi 31 décembre, à 20 heures, que la section de l'U. N. C. de Woippy donnera son bal annuel dans 1a salle du Lion d’Or à Woippy.
Chacun tiendra à assister à cette soirée qui constituera le clou de la saison des fêtes à Woippy. (L’Est républicain)

Jeudi 31 décembre 1931
Les droits dont l’Angleterre va frapper nos fraises à l’importation.

Le ministère anglais de l’Agriculture vient de rendre publique une première nomenclature, établie le 24 décembre, des produits horticoles d’importation qui seront frappés de droits spéciaux en vertu de la nouvelle loi douanière qui va entrer en vigueur dès le 5 janvier prochain.
En ce qui peut concerner plus directement la région mosellane, nous remarquons que les fraises importées en Angleterre en primeur du 1er avril au 31 mai, auront à supporter un droit de deux shillings et demi par livre anglaise, et que les fraises importées du 1er au 15 juin, terme extrême de la production des fraises, seront taxées à six pence seulement.
D’ici juin, le rapport des monnaies aura pu varier encore, en sorte qu’il est difficile de tabler utilement sur les chiffres de la présente nomenclature. Toutefois, nos lecteurs adonnés à la culture de la fraise - ils sont nombreux, et hier encore, l’un d’eux nous disait avec quelle impatience ils attendaient des précisions sur la menace des taxes anglaises - nous sauront gré de donner aujourd’hui quelque interprétation intelligible à tous. Nous faisons remarquer encore que celle-ci ne vaut guère que pour le temps où nous écrivons, la livre cotant 87 fr. 50.
Donc, les fraises exportées à destination de l’Angleterre auraient à supporter, du 1er avril au 31 mai, des droits s’élevant en chiffres ronds à dix francs par livre anglaise ; les fraises exportées du 1er juin au 15 juin, auraient à payer une taxe de deux francs par livre anglaise. Si l’on joint à ceci que la livre anglaise n’est que de 453 grammes, on voit que les taxes vont sérieusement compromettre nos exportations.
Le seul palliatif nous semble se présenter sous les apparences d’une très sérieuse organisation des producteurs de fraises, tendant à éliminer le plus justement possible les intermédiaires qui se sont interposés en nombre croissant entre la production et son débouché final. La saison d’hiver pourra être utilement mise à profit dans ce sens par les intéressés, mais il est grand temps : il faut que les deux francs dont seront grevés chaque 453 grammes de fraises soient amortis dans la mesure du possible par de judicieuses compressions. Le consommateur anglais ne paiera certes pas deux francs par livre de fraises en plus des hauts prix qui lui étaient déjà demandés ; quant au producteur français, ce n’est pas à lui non plus qu’il faut songer pour faire les frais de l’opération.
Les prix de plus en plus bas qui lui ont été payés interdisent d’avoir même l’ombre de la pensée de lui demander un nouveau sacrifice. D’ailleurs, les organisations qualifiées des producteurs mosellans pourront non seulement travailler à sauvegarder le débouché anglais, qui n’est pas, tant s’en faut, leur débouché principal, mais encore et surtout à se ménager des débouchés sur le marché français, qui, par contre-coup, se trouvera vraisemblablement encombré. (LL)

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