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  Dernière mise à jour : 9 décembre 2011

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1932 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
 
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1932

Samedi 2 avril 1932
Acte de probité.

Un employé des postes, M. Kratz, agent manipulant, qui rentrait de son service à Metz, a ramassé dans le village un portefeuille contenant une certaine somme d’argent. L’honnête postier s’est empressé de restituer le précieux dépôt à sa légitime propriétaire, Mme L., de Woippy. (LL)

Lundi 4 avril 1932
Annonce : « Bidons fer-blanc usagés, environ 2 000 kilos, à enlever gratuitement. S’adresser Ets QUERVEL, route de Thionville, Woippy. » (LL)

Mercredi 6 avril 1932
L’Union de Woippy à Nice.

La section de préparation militaire et d’éducation physique de l’Union de Woippy prendra part au concours international de gymnastique de Nice, qui aura lieu les 15, 16 et 17 juillet 1932. Tous les membres qui désireraient accompagner la section dans son déplacement à Nice sont priés de se faire inscrire au Café Natier ou chez M. J. Lamort, jusqu’au dimanche 10 avril au plus tard. Les conditions du voyage sont très intéressantes, entre autres : réduction de 50 pour cent sur le chemin de fer. Pour tous renseignements, s’adresser à M. J. Lamort, ou au Café Natier. (LL)

Mardi 12 avril 1932
Hygiène et coup d’œil.

En l’espèce, il s’agit de notre gare des marchandises si toutefois on peut appeler ce bureau de gare. Une baraque en planches, avec pas mal de jours, abrite 4 et quelques fois 5 employés du chemin de fer sur une superficie de quelques mètres carrés.
Le local, par lui-même, peut être considéré comme hygiénique en raison des courants d’air qui y circulent, mais au point de vue coup d’œil il n’en est pas de même et il serait à souhaiter que la Compagnie fasse quelque chose en ce sens, surtout que dans quelques mois, la saison des fraises commencera et que nombreux seront les expéditeurs appelés à entrer dans ce bureau. (LL)

Jeudi 14 avril 1932
Woippy et environs. Crédit agricole.

L’assemblée générale ordinaire des membres de la caisse locale de Crédit agricole de Woippy, Maizières, Norroy, Semécourt, Fèves, Lorry, etc ., aura lieu dimanche prochain, 17 avril, à 15 heures, dans la salle du Café du Commerce (M. Natier), à Woippy. Tous les sociétaires y sont cordialement invités et sont priés d’apporter leurs titres, pour le paiement des intérêts aux parts sociales. (LL)

Jeudi 28 avril 1932
CHRONIQUE ELECTORALE.

Les communistes à Woippy.
Les communistes sont venus le 26 avril apporter aux habitants de Woippy la bonne parole (celle de Moscou) à l’occasion des élections législatives.
Dans la salle du Tigre-Bock, une centaine d'électeurs les écoutèrent sans conviction, mais non sans protester. Tour à tour le «camarade» Noisette et surtout un nommé Perronin essayèrent de « bourrer le crâne » aux assistants ; ils suppléaient de leur mieux à l'insuffisance manifeste du candidat qui fut constatée par tout le monde.
M. Fabert et M. Desprez qui parlèrent pendant plus de deux heures, n'eurent aucune peine à prouver aux électeurs venus pour s'instruire qu’on essayait maladroitement de les tromper, quant aux ouvriers présents, ils accusèrent nettement les communistes de les avoir « vendus » en des circonstances et à des dates qu'ils précisèrent.
D’autre part, les frères Moitry, de jeunes lumières du parti S.F.I.O. à Woippy entamèrent avec les orateurs de Moscou de longues diatribes cherchant à bien montrer que le socialisme n'est pas cousin-germain du communisme et qu'ils n'avaient pas confiance dans Staline, Lénine, Marty, etc.
Décidément les voix des électeurs de Woippy iront en majeure partie à M. Mancelle : puisqu’on n’a à leur proposer que des candidats comme ceux qui sont venus jusqu’ici leur offrir leurs services à la Chambre : et ils sont unanimes dès maintenant, en tout cas, à déclarer que le plus nul de tous est le « camarade » Simon. (LL)

Mardi 3 mai 1932
Echos électoraux.

La probité nous fait un devoir, sur la remarque à nous faite par un de nos amis de Woippy, de préciser que les frères Moitry ont été très sévères dans la réunion de mercredi dernier, pour la doctrine communiste en général et pour Marty en particulier. L’un de ces jeunes hommes ayant servi sur le vaisseau où commandait l’officier-mécanicien Marty, a rapporté, avec preuves à l’appui, la façon indigne dont ce « camarade » traitait les hommes soumis à son autorité. Nous donnons volontiers acte à notre correspondant et nous le remercions de sa communication. (LL)

Chez les conscrits.
Les jeunes gens de la classe 1931-1932 organisent mercredi 4 mai, à 20 heures, au Café Natier, une soirée de famille.
Ils invitent cordialement la jeunesse de Woippy et des environs à y assister.
Ce sera, sans nul doute, un franc succès de gaîté. (LL)

Mercredi 4 mai 1932
APERCUS ELECTORAUX APRES LE 1er TOUR EN MOSELLE
Woippy. Inscrits : 480 ; votants : 419.
Simon : 28 ; Psaume : 75 ; Moncelle : 233 ; Hertz : 13 ; Guise : 44 ; Hederich : 16.
Lorry-lès-Metz. Inscrits : 191 ; votants : 169.
Simon : 5 ; Psaume : 15 ; Moncelle : 95 ; Hertz : 2 ; Guise : 47 ; Hederich : 3.
Plappeville. Inscrits : 181 ; votants : 149.
Simon : 8 ; Psaume : 55 ; Moncelle : 68 ; Hertz : 1 ; Guise : 16 ; Hederich : 1.
Plesnois. Inscrits : 79 ; votants : 73.
Simon : 1 ; Psaume : 3 ; Moncelle : 30 ; Hertz : 0 ; Guise : 17 ; Hederich : 2.
Saulny. Inscrits : 114 ; votants : 102.
Simon : 3 ; Psaume : 5 ; Moncelle : 62 ; Hertz : 3 ; Guise : 23 ; Hederich : 0.
La Maxe. Inscrits : 102 ; votants : 97.
Simon : 2 ; Psaume : 1 ; Moncelle : 65 ; Hertz : 2 ; Guise : 27 ; Hederich : 0.
Norroy-le-Veneur. Inscrits : 148 ; votants : 130.
Simon : 8 ; Psaume : 3 ; Moncelle : 90 ; Hertz : 7 ; Guise : 18 ; Hederich : 4.

Mercredi 4 mai 1932
Soirée de la Coupe « Sanal ».

Dimanche prochain, à partir de 19 heures, et à l’occasion de la finale de la coupe « Sanal » de Basket-ball, aura lieu, dans la salle du Café du Commerce, une belle soirée organisée par l’Union de Woippy, en collaboration avec les représentants de la Société anonyme Nancéienne d’Alimentation. Orchestre de premier ordre. Les établissements « Sanal » réservent quelques agréables surprises aux personnes qui assisteront à cette soirée . (LL)

Mardi 10 mai 1932
Fête des fraises.

La municipalité de Woippy, avec le concours de toutes les Sociétés locales, organise, pour le 26 juin prochain, une fête des fraises, à laquelle participeront de nombreuses délégations d’anciens combattants, des Sociétés musicales et sportives et qui comporte un programme très attrayant.
Ce programme sera publié prochainement dans tous ses détails, mais d’ores et déjà, on peut annoncer qu’il est prévu un grand concert, des jeux variés avec des prix très importants, et que, pendant toute la journée du 26 juin, les acheteurs pourront trouver des fraises au détail, au prix de revient ! (LL)

Dimanche 15 / Lundi 16 mai 1932
Etude de Me Philippe Prud’Homme, huissier à Metz, 2, rue de l’Esplanade (tél. 23.85)
Grande vente judiciaire à Woippy.
Le jeudi 19 mai 1932, à 2 heures de l’après-midi, le soussigné procédera à Woippy, dans les dépendances de la Société anonyme des Conserves Dubar, à la vente judiciaire des marchandises, dont voici le détail :
180 caisses de framboise tamisée, à 24 litres ;
25 caisses de framboise sucrée, à 24 litres ;
240 caisses de fraise tamisée naturelle, à 24 litres ;
60 caisses de fraise tamisée sucrée 10 %, à 24 litres ;
40 caisses de fraise tamisée sucrée 20 %, à 24 litres ;
218 caisses de conserves de haricots, 1/2 et 4/4 ;
15 caisses de conserves de pois 4/4 ;
46 caisses de conserves de haricots verts 4/4 ;
60 caisses de conserves de pois 1/2 ;
115 caisses de boîtes de sirop de fraise ;
66 caisses de boîtes de framboises ;
25 caisses de boîtes de mirabelles ;
51 caisses de boîtes de poires.
Payable au comptant avec 15 % en sus.
L’huissier poursuivant : Ph. Prud’Homme. (LL)

Jeudi 9 juin 1932
Soirée « Sanal ».
– La soirée avec bal qui devait avoir lieu le jour de la finale de la « Coupe Sanal » de basket-ball et qui avait été remise en raison du décès du Président de la République, sera donnée dimanche prochain 12 juin, à partir de 18 heures, dans la salle du café du Commerce. Surprises, dégustations offertes par les Etablissements « Sanal ».
Orchestre renforcé. Le présent avis tient lieu d’invitation. (LM)

Samedi 11 juin 1932
Cueillette des fraises.

Malgré le froid, les fraises commencent à rougir et la cueillette va commencer tout doucement la semaine prochaine. La frontière allemande étant fermée, les producteurs pessimistes se demandent avec anxiété ce que leur vaudra la récolte de cette année. Comme il n’y a guère d’autres fruits, les optimistes espèrent écouler leur marchandise encore avec un petit profit. Souhaitons que ces deniers aient raison !

Cinéma.
Le cinéma paroissial est parvenu à se procurer, pour dimanche prochain, 12 juin, un film d’actualité : « La mort et les funérailles de M. le président Doumer ». La séance commencera à 20 h. 30. (LL)

Jeudi 16 juin 1932
La cueillette des fraises a commencé au Pays Messin.

Dimanche dernier déjà, des isolés venus avec voitures et petits camions ont fait commencer la cueillette des fraises à Woippy, dont le Syndicat a ainsi ouvert la saison des fraises. On parle de 150 paniers qui auraient été ainsi récoltés.
Hier, Woippy a poursuivi la cueillette avec plus d'intensité, de même Lorry-lès-Metz et Devant-les-Ponts. Un wagon a été livré par Woippy à un grossiste. En général les fraises prennent la destination de Strasbourg, Luxembourg et la Sarre.
Les autres villages ne commenceront pas la cueillette avant la fin de cette semaine, d'aucuns même pas avant lundi prochain. La récolte est belle, le fruit bien mûr, mais la quantité ne sera. pas ce que faisait espérer la superbe floraison. Les pluies et le froid ont empêché en bonne partie les fruits de se former, surtout dans l'espèce tardive. Cependant que les acheteurs ne craignent pas, il y en aura pour tout le monde, car les plantations sont cette année. plus nombreuses que jamais.
A la suite de la cueillette d'hier, la journée d'aujourd'hui parait devoir être quelque peu creuse, mais demain la cueillette reprendra de plus belle. Bien entendu les plants demanderaient un peu d'eau pour grossir le fruit.
La frontière allemande, on le sait, est complètement fermée et, elle le restera. Nous avons pu rencontrer hier M. de Ladonchamps, le dévoué président du Syndicat de Woippy et de l'Union des Syndicats de la Moselle. Nous lui demandions la conséquence que pourrait avoir la fermeture de la frontière allemande.
- Pour nous à Woippy, nous répondit M. de Ladonchamps, l'effet se fera peu sentir. Nous accusant d'être les meneurs, les acheteurs allemands nous avaient mis en quarantaine et nous avons été forcés de chercher des débouchés ailleurs.
- Et votre Union des Syndicats M. le Président ?
- Je sors à l'instant d'une réunion de délégués qui a duré deux heures et où nous avons fait du bon travail. Nous avons d'abord décidé de payer le même prix, pour la journée, à tous les syndicats ou villages qui nous fourniront.
- Somme toute, vous cherchez l'unification des prix, autant que faire se peut ?
- Parfaitement; et ceci dans l'intérêt du producteur comme de l'acheteur, car l'acheteur, souvent, hésite de donner le prix demandé par crainte que, le concurrent ayant acheté à plus bas prix ailleurs, l'empêche, en vendant moins cher, de se débarrasser de sa marchandise. Si l'acheteur est assuré de vendre, le producteur est assuré de vendre à son tour.
- Mais cette légitime ambition de l'Union est-elle connue ?
- Nous avons fait une campagne d'affiches et d'annonces. Notre affiche en bleu porte au centre l'écusson départemental syndical, encadré de nos produits du Pays Messin : La fraise en rouge, la mirabelle en en jaune, la groseille en vert. Le tout d'un très bel effet. Nous prenons congé des méritants producteurs de fraises et de leur non moins méritant président, en souhaitant à leur idée le succès qu'elle mérite et que, par ces lignes, le « Lorrain » voudrait aider à réaliser.

Jeudi 16 juin 1932
L’importation des fraises en Allemagne.

A une demande adressée au ministère de l’Agriculture, M. Peter, député de la Moselle, a reçu la lettre suivante :
Ministère de l’Agriculture
Paris, le 10 juin 1932
Monsieur Emile Peter, député de la Moselle, Paris.
Monsieur le député,
Par lettre du 12 mai dernier, vous attirez mon attention sur une requête de producteurs et expéditeurs de fruits de la Moselle, protestant contre l’interdiction d’importation des fraises sur le territoire allemand, édictée par le Gouvernement du Reich le 29 avril dernier.
J’ai l’honneur de vous informer que la mesure en question a été prise en exécution du décret alleman,d du 23 février 1932, interdisant, pour raison sanitaire, l’entrée de nos fruits et légumes en Allemagne.
Par mesure de réciprocité, le Gouvernement français a promulgué le décret du 18 avril dernier prohibant l’entrée en France des produits allemands correspondants.
Par ailleurs, je ne perds pas de vue la question des répercussions fâcheuses sur notre commerce d’exportation de fraises des départements limitrophes, que ne manquera pas d’avoir, à l’ouverture de la saison prochaine, la prohibition allemande précitée. D’accord avec les départements ministériels intéressés, une démarche va être, en conséquence, tentée immédiatement auprès du gouvernement du Reich pour obtenir, si possible, la suppression.
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’assurance de la haute considération.
Le Ministre de l’Agriculture, signé : Abel Gardey. (LL)

Jeudi 16 juin 1932
La cueillette des fraises en Pays Messin.
La cueillette se poursuit dans les centres que nous indiquions dernièrement : Woippy, Lorry-lès-Metz et Devant-les-Ponts. Mais, pour le 3ème jour de récolte, elle ne bat pas encore son plein comme l’an dernier à pareil jour de saison.
On voit beaucoup de producteurs qui s’adonnent aux travaux des champs : fenaison, piochage, etc., ce qui prouve qu’ils ne sont point surchargés de travail. Dans les autres villages, la récolte est à peine commencée, on attend encore, comme nous l’avions dit, la fin de cette semaine ou le début de la prochaine.
En général, les fruits sont bien à point, mais ce n’est pas le mûrissement hâtif, brusque des autres années, qui imposait une activité plus intense, dès le début.
La moyenne des prix payés au producteur est de 4 fr. 20 le kilo.
Woippy a certainement cueilli le double d’hier. Dans les autres localités, c’est le camion qui est le moyen d’évacuation de la fraise, jusqu’au jour où, la récolte étant plus forte, l’évacuation se fera par les gares. (LL)

Samedi 18 juin 1932
Le marché des fraises.17 juin.

Le beau temps aidant, la cueillette se fait plus active. C’est ainsi qu’hier vendredi, la récolte a été bien plus grande que les jours précédents. A Woippy, seize wagons ont pu être expédiés. Malgré tout, le soleil ne semble pas encore « travailler » au gré des consommateurs, puisque la demande semble vouloir dépasser l’offre.
Les acheteurs ont déclaré hier aux producteurs qu’ils payaient le kilo 4 fr. 30 pour la journée du jeudi, et 3 fr. 60 pour hier vendredi. (LL)

METZ - FAITS DIVERS
Voulez-vous des fraises ? Allez les acheter chez le producteur, pour 3 fr. vous en aurez un kilo. A Metz, on pouvait en acheter, hier, à 3 fr. 50 la livre. (LL)

Dimanche 19 juin 1932
L’ « Union » au concours de Nice.

L’engagement définitif de la section d’E.P. et de gymnastique de l’Union, au grand concours international et national de Nice des 16, 17 et 18 juillet, a été envoyé. Les conditions du voyage déjà exceptionnellement avantageuses, seront encore réduites, dans de larges proportions, les dirigeants de la Société ayant décidé de faire un gros effort financier et de mettre à la charge de la caisse de l’Union une bonne partie des frais. D’ores et déjà, nous pouvons assurer que tout a été prévu pour ménager à Nice, aux gymnastes et aux accompagnateurs, un séjour des plus agréables. L’« Amicale des Lorrains de la Côte d’Azur » s’est mise gracieusement à la disposition des quelques Sociétés lorraines prenant part au concours, pour les recevoir et les guider. En ce qui concerne l’Union de Woippy, le départ de Metz est fixé au 14 juillet, à 18 h., retour à Woippy le 20, dans l’après-midi. Deux excursions sont prévues. La première pour Menton, Monte-Carlo, Monaco, Cap d’Ail, etc., la seconde de Nice à Cannes et de Cannes aux Iles Lérins en vedette-automobile. Tous les membres effectuant le voyage sont priés d’assister à la réunion de mardi prochain, à 20 h. 30, au siège.
Préparation militaire. Exceptionnellement, les cours auront lieu cette semaine lundi, mercredi et vendredi. Rassemblement à 20 h., sur le terrain. (LL)

Lundi 20 juin 1932
Dans la région. La cueillette des fraises.

Malgré le ralentissement dans la cueillette de fraises durant la journée de samedi, les apports d’hier ont été peu importants. Les fruits étant sains et bien à point, la cueillette ne presse pas. A Woippy, le Syndicat des producteurs a fait annoncer samedi qu’il payait 3 fr. 20 le kilo.
Dimanche, le même organisme était preneur à 2 fr. 90. Ces prix doivent rester fermes, sinon augmenter aujourd’hui et demain. D’autre part, la récolte commence à se développer sérieusement à l’ouest et au sud de Metz et nombreuses sont les camionnettes sarroises qui sillonnent nos routes pour venir s’approvisionner dans le val de Metz. Le nouveau débouché que constitue le nord devient très intéressant. Vendredi, huit wagons ont été expédiés de Woippy à destinations de Lille et Amiens. (LL)

Mercredi 22 juin 1932
La Fête des Fraises à Woippy. Dimanche 26 juin.

Programme complet de la fête.
E c’tennaye ç’o é lé St Saulve lo 26 d’on moué
L’és fètes dés Fraises et des Framboises ;
V’neu-s-y tortus, po lé sayet ét on chorchét,
I s’menge é lé main ét en pot’naye é tote scausse,
Froche ét cofite elle font tôt ostant pliagit.
V’nou don ou pessen tortoue é Woieppie, po lé chousse,
Tocé estounr po n’pu palé d’lé crise,
En s’dine « Porvu qu’en en v’einsse ! ».
A partir de 13 heures : Commencement des épreuves des concours ci-dessous :
CONCOURS DE TIR,
Café Mangenot. 1er prix : Service à café de 15 pièces ; 2ème prix : Moulin à café rotatif ; 3ème prix : Une douzaine d’assiettes à dessert.
CONCOURS DE QUILLES.
Café du Commerce. 1er prix : Un gros mouton ; 2ème prix : Une belle oie ; 3ème prix : Une bouteille.
Café National. 1er prix : Un service de table 52 pièces ; 2ème prix : Un seau à biscuits ; 3ème prix : Une ménagère.
A 14 heures. A l’entrée du village, route de Metz : Réception des autorités et des Sociétés invitées.
A 14 h. 45. Départ du cortège : Sapeurs-pompiers, musique des A. C., les délégations des A. C., musique « La Délivrance » de Richemont, bicyclette fleurie et voitures de la « Reine des Fraises », musique l’Harmonie St-Martin, de Rémilly, Groupe de jeunes filles vendant des fleurs, Musique La Fraternelle, de Talange, Section de gymnastique du Cercle St-Georges, de Rosselange, Musique La Jeune Lorraine, de Saulny, Section gymnastique du Cercle St-Martin, de Maizières, Musique La Renaissance, de Devant-les-Ponts, Musique et Section de gymnastique de l’Union de Woippy.
Pendant le défilé fonctionneront les jurys chargés de juger le concours de balcons ou fenêtres et de bicyclettes fleuries ou décorées. Pour ces deux concours, premier prix : 50 fr. ; deuxième prix : 20 fr. ; éventuellement d’autres prix aussi.
A 15 h. 30 : Production gymnastiques et morceau d’ensemble : « Alsace et Lorraine », sous la direction du chef de musique des A. C. dans la rue de l’Eglise.
A 15 h. 45 : Vin d’honneur au Café de la Gare, aux autorités et aux dirigeants des sociétés et aux invités. Remise des prix aux gagnants des concours de fenêtres et de bicyclettes décorées.
A 16 h. 15 : Conférence sur les « Fraises » par le président du Syndicat des producteurs de fraises, au Café de la Gare (entrée libre).
Toute la journée : Vente de fraises au détail au prix de revient, dans d’élégants petits paniers contenant environ 1 kg, par le Syndicat des producteurs de fraises. Les gourmets trouveront chez les débitants du sucre en poudre, des vins variés, du kirsch, de la crème, etc., etc. (LL)

Jeudi 23 juin 1932
Le temps de fraises.

Renfrognées par les deux jours de froid gris que nous venons de traverser, les fraises ont pris un goût manifeste aux quelques ondées qui se sont abattues hier sur le Pays Messin. C’est de quoi faire grossir à merveille celles qui se trouvaient en état de profiter de ces pluies, d’ailleurs un peu parcimonieuses. Il est à désirer toutefois qu’une honnête chaleur se manifeste à nouveau, avec le soleil de saison. Mais le baromètre donne les meilleures espérances à ce sujet.
Reste la question des prix. C’est toujours là le « hic ». Le prix moyen offert aux producteurs, depuis deux jours déjà, n’excédait pas un franc par livre, avec perspective de baisse. Toujours aussi peu maîtres du marché, les producteurs ont dû d’ailleurs consentir à travailler « dans le noir » depuis deux jours, et à livrer leur marchandises sans savoir combien elle leur sera payée –sans savoir à quelle sauce ils seront mangés.
Si le temps devient favorable au grossissement et à la bonne maturation des fruits on peut s’attendre à de nouveaux affaissements des prix offerts aux infortunés producteurs, sans que le consommateur urbain soit appelé à profiter de la baisse dans la même mesure.
- - o - -
Le « Lorrain » ne saurait trop inviter les producteurs de fraises qui le lise à songer sérieusement à la question « confitures ». Cette année surtout, où la fraise paraît devoir être le seul fruit à confitures passablement abondant, les circonstances semblent propices à un sondage qui peut être gros de conséquence. On sait que l’Angleterre, pays importateur de fruits, a commencé à devenir en France exportateur de confitures, et que des confitures anglaises ont fait leur apparition sur le marché de Metz. C’est donc qu’il y a une place à prendre, et nous redisons à nos producteurs : prenez-la :
S’ils ne se entent pas assez hardis ou assez confiants pour risquer la fondation de confitureries coopératives, nous leur proposons de tâter le terrain de la façon suivante :
lorsque les prix des fraises à la production auront cessé d’être rémunérateurs, que chaque producteur entreprenant fabrique quelques dizaines de kilos de confitures qu’il mettra en verrines ou en seaux métalliques, et qu’il cherche à toucher la clientèle bourgeoise. Quant à nous, nous offrons aux producteurs de fraises abonnés au « Lorrain » d’insérer l’annonce en vente de leurs confitures à titre gracieux jusqu’à écoulement de leurs marchandises. Nous sommes fermement convaincus qu’il y a là une spécialité messine à créer, comme on a créé à Bar-le-Duc une spécialité avec la groseille. Alors qu’on écoule à Paris de grandes quantités de confitures industrielles « aux fraises », qui ne comportent que quelques fruits emprisonnés dans une gelée tirée de pommes à cidre, nous croyons qu’il y a une place à prendre pour les délicates confitures pur fruit que savent réussir toutes les ménagères du Pays Messin. Nous croyons qu’il y a de l’avenir chez nous, nous le redisons avec force, pour la confiturerie, et nous espérons que les producteurs qui nous lisent entendront, avec nous, prouver le mouvement en marchant. En tout cas, ils ne doivent pas oublier, en présence du rétrécissement progressif des marchés étrangers, que le temps est venu de travailler en profondeur le marché national. (LL)

Jeudi 23 juin 1932
Grave accident de la route près de Woippy.

Un cycliste est mortellement blessé par un camion.
Hier matin, vers 7 heures, un grave accident est survenu sur le chemin communal, entre St-Remy et La Maxe. Un camion, conduit par M. Eugène Barbier, entrepreneur de transports, 22 rue Wilson, à Metz, passait sur ce chemin assez étroit, lorsqu’un cycliste nommé Ignace Mikolaizak vint en sens inverse. En croisant le camion, le cycliste perdit l’équilibre et tomba sous la roue arrière du lourd véhicule. Très grièvement blessé, Mikolaizak fut transporté d’urgence à l’hôpital Bonsecours, où il expira peu de temps après son admission. (LL)

Lundi 27 juin 1932
La Fête des Fraises à Woippy a obtenu un franc succès.

Chaque province, chaque localité a sa spécialité. C’est ainsi qu’on trouve la mirabelle de Metz, les pêches de Jouy, les vignobles de Scy, de Vaux, de Lorry ; quant à la fraise de Woippy, sa renommée n’est plus à faire. Tout jeune, l’enfant apprend à la connaître, et, vieillard sans dents, il la savoure encore avec délices… Aussi n’est-elle pas à critiquer cette idée qui a voulu fêter la gloire d’une des « demoiselles d’honneur du Pays Messin », la fraise de Woippy. Il faut croire que l’idée a plu à quantité de gens, puisque, malgré les multiples fêtes qui tentaient hier nos compatriotes, ils se sont trouvés si nombreux à jalonner les routes et encombrer les chemins de fer qui conduisent à cette bourgade, centre de la production fraisière.
L’on n’avait pas attendu l’après-midi pour avoir l’âme en fête. Et quiconque passait hier matin à Woippy, à voir l’entrain de tous et la joie illuminant les visages, se demandait sans aucun doute quel important événement devait avoir lieu dans la belle et paisible bourgade de Woippy. Evénement sensationnel ? Eh ! oui ! puisqu’il s’agissait, en même temps que de fêter le fruit qui enrichit tant de braves travailleurs, d’inaugurer une fête qui, nous le souhaitons bien vivement, se renouvelant chaque année, aura tôt fait de passer au rang de ces coutumes locales, auxquelles la population lorraine est si passionnément attachée.

Réception des éléments du cortège
Dès 2 heures de l’après-midi, la fanfare de l’ « Union » de Woippy, sous l’habile direction de M. Didier, stationnait devant le café de la Gare, à l’entrée du village, route de Metz, pour recevoir les sociétés invitées. Arrive d’abord la Société de musique « La Délivrance », de Richemont. Suivent ensuite, à peu de temps d’intervalle, plusieurs sociétés de gymnastique : la section du Cercle Saint-Martin, de Maizières-lès-Metz, puis celle du Cercle Saint-Georges, de Rosselange.
Vers 2 h. 30, arrive majestueusement un landau encombré de fleurs multicolores, que rehausse une aimable verdure. Voici venir le char de la Reine. Mlle Marie Wéber, la charmante reine des Fraises, entourée de Mlles Lucienne Didier et Thérèse Deschamps, ne se montre pas du tout avare de ses sourires ; nullement inquiète de se voir sur un char mis gracieusement à la disposition de la municipalité par la direction des Pompes Funèbres de Metz – oh ! shocking ! – Peut-être était-ce pour rappeler aux gourmands les néfastes effets de l’intempérance ?
Puis c’est l’arrivée successive des autres Sociétés invitées : La Société de musique « La Jeune Lorraine » de Saulny, la « Renaissance » de Devant-les-Ponts, qui suit de près l’Harmonie du cercle St-Martin de Rémilly. La musique la « Fraternelle » de Talange s’était fait excuser.

Le cortège
Toutes les Sociétés présentes, le cortège se forme ; puis, vers 15 heures, se met en branle ; en tête marchaient les sapeurs-pompiers, dont le lieutenant, M. Hennequin, alité, ne pouvait diriger la marche. Ils étaient suivis de l’Harmonie des A. C. de Metz, que conduisait maîtrement M. Marchal ; ensuite venait la « Délivrance » de Richemont. Trois vélos, élégamment fleuris et montés par des jeune gens de 12 à 13 ans, précédaient le char de la Reine, lequel était de nouveau suivi par deux bicyclettes également ornées de fleurs et de fraises. L’on vit ensuite plusieurs jeunes filles qui avaient pour charge d’épingler les fleurs traditionnelles, sortes de sauf-conduit pour les « fêtards » ; derrière elles l’Harmonie St-Martin de Rémilly, les sections de gymnastique du Cercle St-Georges de Rosselange et de l’« Union » de Woippy, la « Jeune Lorraine » de Saulny. Et voici qu’à petits pas réguliers, des petits garçons, vêtus de blanc, coiffés et ceinturés de rouge, suivent le cortège. Ils sont tous jeunes, les aînés n’ont pas 15 ans et les plus jeunes ont bien six ans ; ce sont les gars de la section de gymnastique du Cercle St-Martin de Maizières-lès-Metz. Leurs aînés les suivent. Pendant vingt bonnes minutes, le cortège défile ainsi à travers les rues de la bourgade en fête, pour venir se disloquer devant l’église, cependant qu’un jury compétent examinait les vélos fleuris et les balcons ornés, pour distribuer les prix.
Pour les vélos, le premier prix fut décerné au jeune Scherhammer Robert ; le deuxième prix au petit Guy Desprez, fils de M. Desprez, le sympathique président des A. C. de Woippy ; pour les balcons, le premier prix est attribué à M. Louis, et le deuxième à M. Wilhelm.

Productions gymniques
Le cortège disloqué, les sections de gymnastique se rendent dans la cour de l’église, pendant que, massées sur la place, toutes le Sociétés de musique entonnent l’hymne émouvant : « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». Les petits gymnastes du Cercle St-Martin de Maizières-lès-Metz furent les premiers à se produire, sous les ordre de leur jeune et dévoué moniteur, M. Charles Boudat, d’Avancy. Les applaudissements qui couronnèrent leurs magnifiques exercices d’assouplissement et d’adresse, furent plus que mérités. Un pareil ensemble et une aussi belle discipline sont vraiment remarquables pour des enfants de cet âge. Mais leur souplesse dans l’exécution de six pyramides différentes et compliquées, émerveillèrent à juste titre la nombreuse assistance.
Les plus forts gymnastes du cercle St-Georges de Rosselange montrent ensuite leurs éminentes qualités d’équilibristes ; ensuite toute la section, unie à celle de Woippy, exécute de magnifiques mouvements d’ensemble, sous la direction de M. Gueux, moniteur général de l’Union Jeanne-la-Lorraine et moniteur de Woippy et Rosselange ; la section de Rosselange travaille ensuite toute seule et recueille de nombreux applaudissements, pour ses simulacres de lancer du poids, de boxe, etc.

Le vin d’honneur
A 15 h. 45, dans la grande salle des fêtes du Café de la Gare, fut offert le vin d’honneur ; MM. Guérineau, sous-préfet de Metz-campagne ; Sechehaye, maire de Woippy, président de l’Union Jeanne-la-Lorraine et de l’Escadron Lasalle ; Desprez, président des A. C. de Woippy. Face à eux l’aimable Reine et ses demoiselles d’honneur. De nombreuses personnalités étaient également présentes. Remarquées notamment : MM. Hulot, maire de Lorry ; Duval, maire de La Maxe ; Schmitt, vice-président des A. C. de Lorry ; M. de Ladonchamps, président du Syndicat des producteurs de fruits de la Moselle et du Syndicat des producteurs de fraises. M. Sechehaye prend la parole pour saluer et remercier toutes les autorités présentes et les Reines de la fête, exprimant son espoir et ses souhaits pour l’avenir, la continuation de la coutume qui s’inaugure aujourd’hui.
M. de Ladonchamps monte sur la tribune vers 4 h. 30 et parle de l’origine et du développement de la culture de la fraise en Moselle. Woippy est en même temps que le berceau le cœur de cette culture. C’est en 1868 qu’elle débute et la primeur en revient aux frères Dominique et Jacques Vion, qui eurent l’idée très simple de planter des fraises en plein champ, idée dont est sorti la magnifique ampleur qui acquiert maintenant l’exploitation fraisière. Ce sont les familles Senzen et Lapied qui la développèrent par la suite jusqu’à ce que cette culture fût devenue coutume locale. Puis ce fut l’amélioration de la grosseur et de la saveur du fruit. En 1898, par le vaillant abbé Laurent, fut fondé le premier syndicat des producteurs de fraises de Woippy, dont le président fut M. Alfred Mangenot, ancien maire de Woippy. A partir de 1920, la production des fraises s’est considérablement accrue dans les régions du sud et au sud-ouest de Metz : Novéant, Ars-sur-Moselle, Moulins, Jouy, Augny, etc.
Pendant ce temps, toute la population était en fête et gaîté. Les cafés regorgeaient de monde et les tables étaient couvertes de fruits. On se bousculait dans les rues et chacun portait son panier de fraises ; les enfants -grands et petits- assiégeaient les marchands ambulants et les chevaux de bois furent fatigués. De magnifiques prix se disputaient par de nombreux et habiles compétiteurs aux concours de tir et de quilles.
On s’amusa beaucoup hier à Woippy et longtemps on se souviendra avec plaisir de la première fête des fraises, qui se renouvellera -nous l’espérons et le souhaitons- chaque année dans la bourgade si gentille et si accueillante. R. L. (LL)

Lundi 27 juin 1932
Un mauvais temps pour nos fraises

Une légère tendance à la hausse quant aux prix
Alors que l’espèce précoce est à peu près terminée, une nouvelle période pluvieuse et froide vient contrarier la récolte des « tardives » et empêcher la soudure, qui ordinairement se fait vers le dixième ou onzième jour de la récolte. Les chiffres nous dispensent d’ailleurs de tout commentaire. Mercredi soir, 12 à 15 wagons furent expédiés à la gare de Woippy, au lieu de 25 la veille. Hier jeudi, c’est une dizaine au plus également qui quittèrent cette gare.
La récolte est moins importante qu’on ne l’aurait cru, du fait de ces temps humides et pas assez doux. Il en résulté que les demandes, qui sont de beaucoup supérieures aux offres, doivent être notablement réduites. De nombreuses camionnettes, venues de différents points de la consommation, ont dû repartir sans emporter la quantité qui leur avait été promise. Cette « crise » de la fraise provoque donc une courbe de prix qui ne correspond nullement à celle des autres années en général.
Mardi et mercredi, il fut payé 95 centimes la livre au producteur pour des variétés qui n’étaient pas de la « tomate », car cette dernière se vend beaucoup plus cher. Lundi, la livre de vendit, pour les mêmes variétés, légèrement plus cher, soit 1 fr. 20.
Et les prix, qui, déjà fléchissaient, se sont arrêtés dans leur décroissance et stabilisés. On prévoit même une tendance à la hausse, si la production ne s’élargit pas.
Les renseignements que nous avaient communiqués de nombreux producteurs se justifient donc pleinement. Ils n’avaient en rien exagéré dans leurs prévisions.
On peur dire qu’il est extraordinaire de voir, au dixième ou onzième jour, la récolte diminuer à ce point, alors qu’elle devrait normalement augmenter tous les jours, ou tout au moins se stabiliser. Si l’on pense que la récolte de mercredi fut de moitié moindre que celle de la veille, c’est un signe caractéristique qui marque bien le ralentissement et l’action néfaste du froid humide et du vent sur les fraisiers. (LM)
Les fraises
A l’occasion de la fête des fraises, à Woippy, nombreux étaient les acheteurs au détail. Si hier matin un wagon quittait la gare de Woippy, il n’en était pas de même le soir, vu cette affluence au cœur de la région fraisière.
Il est bon de mentionner aujourd’hui que c’est à partir du 26 juin qu’est levée la taxe de 6 pences par livre anglaise de fraises entrant en Angleterre. La suppression de cette taxe, qui ne devait plus être en vigueur à partir de cette date va décharger quelques peu les marchés. En effet, la fraise de Bretagne, qui envahissait, vu ce droit prohibitif, les marchés de Paris et du Nord de la France, va pouvoir être exportée plus intensivement sur l’Angleterre. Les marchés français seront ainsi décongestionnés et les débouchés élargis. (LM)

Mercredi 29 juin 1932
A Woippy. M. de Ladonchamps donne sa démission de président du Syndicat des producteurs de fraises.

Hier après-midi, nous apprenions que M. de Ladonchamps, qui, depuis de nombreuses années, se dévoue pour assurer aux producteurs de fraises de la région de Woippy une juste rémunération de leurs peines, venait de donner sa démission de président du Syndicat de Woippy. La nouvelle était malheureusement exacte.
Nous ne croyons pas nous tromper en attribuant la démission de M. de Ladonchamps au manque d’esprit syndical et coopératif chez un certain nombre de producteurs. On connaît la raison d’être et la façon de procéder au Syndicat des producteurs de fraises : il demande à ses adhérents de lui fournir toute la récolte qu’il se charge d’écouler, quelle que soit la production journalière. C’est donc au Syndicat que doivent s’adresser ramasseurs et grossistes, lequel syndicat fixe les prix au mieux des intérêts des producteurs. Avec le Syndicat c’est la vente assurée, c’est la régularité des prix, biens si précieux quand apparaissent les joueurs à la baisse.
Malheureusement, cette nécessité de plus en plus grande de se grouper est mal comprise, et d’aucuns considèrent encore le Syndicat comme un preneur de la marchandise que l’on n’a pas pu écouler ailleurs. La semaine dernière déjà, nous dit-on, on a constaté au Syndicat un ralentissement dans la livraison. Des marchés privés se pratiquaient sur la route, au détriment du groupement.
Dimanche soir, le Syndicat fit annoncer que d’importantes commandes avaient été faites pour le lendemain, et demandait au producteurs de livrer le plus possible. Mais le lundi vers midi, le Syndicat ne recueillait que 900 paniers, de sorte que plusieurs wagons commandés ne purent être expédiés. Découragé, M. de Ladonchamps envoya alors sa démission de président, précisant qu’il ne reviendrait pas sur sa décision.
Hier mardi, dès la première heure, le comité alla exprimer ses vifs regrets au président démissionnaire, le remerciant pour le dévouement et le désintéressement dont il avait fait preuve à la tête du Syndicat. M. de Ladonchamps ne revint cependant pas sur sa décision, et, hier, à 20 heures, le Syndicat se réunissait au Café du Commerce, sous la présidence de M. Sechehaye, maire, pour trouver une solution.
Car, il faut une solution, une bonne et rapide solution. La démission de M. de Ladonchamps fut très commentée pendant la journée, et très nombreux étaient les regrets exprimés. Tout le monde reconnaît, en effet, que le président démissionnaire n’avait qu’un but : celui de défendre les intérêts des producteurs, et qu’à cette tâche il consacrait le meilleur de son temps.
La conséquence de cette démission a été l’absence de prix fixes pour la journée d’hier. On nous signale que la fraise précoce, qui ne supporte plus l’expédition en wagons et en camions, s’est vendue aux environs de 1 fr. 70 le kilo ; la tardive a atteint 2 fr. 10.
Nous ignorons les décisions de la réunion qui s’est tenue hier soir. Mais quelles qu’elles soient, nous demandons une fois de plus à nos amis de Woippy de se serrer les coudes, et de bien se pénétrer de cette idée que la solution syndicale et coopérative est la seule bonne. Il y va de leur intérêt, de l’intérêt de la culture fraisière dans la pays Messin.
- - -
Pas d’accord !…
La réunion tenue hier soir sous la présidence de M. Sechehaye n’a pas obtenu de résultat pratique, l’accord n’ayant pu se faire, malgré l’empressement du dévoué maire. Une autre réunion aura lieu aujourd’hui.

Jeudi 30 juin 1932
Le Syndicat des fraisiers de Woippy est reconstitué.

Au cours de la réunion de mardi soir, le Comité du Syndicat s’est rassemblé et a décidé, d’un commun accord avec les producteurs, de continuer à ramasser et à vendre les fraises. Des anciens mandataires ont été désignés pour remplacer ceux qui travaillaient, cette année avec M. de Ladonchamps, et ce dernier a promis de les aider à se mettre au courant, autant qu’il le pourrait.
Le Syndicat des fraisiers de Woippy n’est donc pas mort ; et, hier soir, à l’assemblée générale qui a été convoquée à 20 heures, au Café Watier, il a été pourvu au remplacement de deux membres démissionnaires du comité qui n’ont pas du tout l’intention, d’ailleurs, d’abandonner le Syndicat en même temps que leurs fonctions.
La saison des fraises ne durera plus longtemps maintenant, et l’organisation provisoire qui a été prévue jusqu’à la fin de la campagne sera complétée et perfectionnée pour l’année prochaine.
- -o- -
La réunion du comité qui précéda la réunion de tous les producteurs, constat que seul M. de Ladonchamps était démissionnaire, l’autre membre démissionnaire ayant consenti à conserver son mandat jusqu’après la campagne de cette année. Dans ces conditions, aucune élection n’étant prévue par les statuts, le comité et le Syndicat continuent à fonctionner sous la présidence de M. Louis Paulin, vice-président. L’assemblée générale statutaire, qui aura lieu dans le cours de l’hiver, achèvera la reconstitution du comité. Nous souhaitons au Syndicat de Woippy qu’il achève la campagne de 1932 au mieux des intérêts de tous. (LL)

Jeudi 30 juin 1932
Un automobiliste de Woippy renverse et blesse mortellement une femme à Frouard.

Lundi, vers 10 h. 30, Louis Remiatte, 19 ans, menuisier, demeurant à Woippy, pilotant une camionnette a, sur le pont du canal, heurté Mme veuve Gabrielle Lamadou, âgée de 66 ans, qui traversait la chaussée à Frouard.
Blessée grièvement à la tête, Mme Lamadou fut transportée à l’hôpital central de Nancy, où elle expirait quelque temps après. La gendarmerie a ouvert une enquête. (LL) [Voir l'épilogue le lundi 14 novembre 1933 (LL)]

Samedi 2 juillet 1932
Médaille militaire.

La médaille militaire vient d’être décernée pour faits de guerre à M. Yvon Gardeux, employé de laboratoire au Centre de ravitaillement d’essence à Woippy.
M. Gardeux, qui est titulaire de la croix de guerre et mutilé de guerre, a fait vaillamment son devoir pendant la grande guerre et a pris part à de nombreux combats au cours desquels il fut blessé et cité plusieurs fois.
Nous sommes heureux que la médaille des braves lui soit décernée et à cette occasion nous lui adressons nos biens vives félicitations. (LL)

Dimanche 3 juillet 1932
Le prix des fraises.

Le prix payé aux producteurs, qui s’était maintenu sensiblement aux abords de 1 fr. 90 la livre pour la variété dite « Tomate », a baissé brusquement à Novéant, le mercredi 29 juin à 0 fr. 70, entraînant la baisse le lendemain sur certains marchés. Pourquoi ? C’est que les producteurs de Novéant, qui ne travaillent qu’en ordre dispersé, ne peuvent réagir en rien contre les propositions en baisse qui leur sont quelquefois faites, malgré la situation des marchés. Cette situation était la suivante au cours des jours derniers.
Le marché suisse, qui absorbe cette année une grande partie de la production à raison de 40 à 45 wagons par jour, était fermé. Les prix y atteignaient en fin de semaine 2 fr. 9à à 3 fr. le kilo. Même fermeté sur le marché de Strasbourg, sur lequel il arrivait le mercredi 29 juin huit wagons, vendus de 2 fr. 80 à 3 fr. 20 le kilo. Le vendredi 1er juillet, 5 wagons, vendus de 2 fr. 50 à 2 fr. 70 le kilo, et hier, samedi, 5 wagons, vendus de 2 fr. 70 à 3 fr. le kilo. Même bonne tenue du marché de Sarrebruck. Paris s’améliore, le contingentement autorise à entrer en Suisse, et qui était épuisé, a été augmenté. Dans ces conditions, il semble étonnant que les prix proposés aux producteurs ces derniers jours dans certaines localités, Novéant, Ars et autres, n’avaient été que de 0 fr. 70, sinon moins. Le plein de la récolte est terminé ; elle va maintenant rapidement diminuer, les prix doivent donc au moins se maintenir.
L’Union des Syndicats est prête à charger aujourd’hui dimanche, en gare de Novéant, un wagon de 500 à 800 paniers, sous réserve, toutefois, que le Syndicat de Novéant lui envoie son adhésion aujourd’hui avant midi par message téléphoné. L’Union se chargera du camionnage à la gare.
Producteurs de Novéant ! Souvenez-vous de ce que je vous ai dit dans la réunion du 15 mars 1931 : vous n’avez pas suivi alors. Je compte qu’aujourd’hui vos yeux sont enfin ouverts.
H. De Ladonchamps, Président de l’Union des Syndicats des producteurs de Fraises de la Moselle. (LL)

Dimanche 3 juillet 1932
Le prix de fraises.

On nous prie d’insérer : Dans le journal « Le Lorrain » du dimanche 3 juillet est paru un article sous la signature de M. de Ladonchamps, président de l’Union du Syndicat des producteurs de fraises de la Moselle, contre lequel nous sommes dans l’obligation de protester véhémentement.
Les prix payés à Novéant n’ont jamais atteint 1 fr. 90 la livre et ne sont pas tombés brusquement, le 29 juin, à 0 fr. 70. Le 19 juin, cours exceptionnel, 300 fr., le 20 juin, 200 fr. les 100 kg., pour se maintenir à ce cours jusqu’au 26 et descendre petit à petit à 140 fr. le 29.
Le public ne doit pas ignorer ce que tous les producteurs savent parfaitement et que nous voudrions exposer au grand jour.
En partant d’un prix d’achat de 140 fr. au 100 kg., il y a lieu d’ajouter pour courtage et camionnage en gare de chargement une somme variant de 30 à 40 fr. aux 100 kg., soit 140 + 30 (prix minimum) = 170 fr. Le transport de Novéant à Strasbourg est de 21 fr. 50, soit 170 + 21, 50 = 191, 50. A cette somme, il y a lieu d’ajouter 5% pour frais de route, ce qui nous donne 9, 55. Les 5% de perte portent non seulement sur la marchandise elle-même, mais sur tous les frais venant grever la marchandise. Nous arrivons ainsi à un prix de 201, 50 fr., wagon rendu gare de Strasbourg.
Le camionnage, droit de place des marchés et commission du grossiste peuvent être chiffrés à 20%, soit 40, 20 fr., donnant ainsi un prix de vente de 241, 25 fr., auquel il y a lieu d’ajouter le prix de revient de 36 paniers à 0, 80, soit 28, 80. Au total 270, 05 fr. Donc le prix initial d’achat à la production de 140 fr. devient comme prix de vente en gros 270, 95, prix indiqué par M. de Ladonchamps pour les journées des 29 et 1er juillet. Comment pourrait-on payer à la production un prix supérieur à 140 fr., c’est-à-dire 0, 70 la livre, prix correspondant bien au prix de vente sur les marchés visés.
Sur Paris, la calcul est exactement le même, en remplaçant le prix de 21, 50 par 35 fr. Sur la Suisse, nous avons 35 fr. 50 de transport à augmenter pour les importateurs ayant une licence d’importation de 2 fr. suisses aux 100 kg. pour la douane, soit 10 fr. français, et pour ceux n’ayant pas de licence le droit est de 20 fr. suisses aux 100 kg., soit 100 fr. français.
Ces quelques chiffres posent le problème tel qu’il se présente, et les chiffres cités dans l’article d’hier sont nettement tendancieux et ne peuvent avoir comme résultat que de créer une atmosphère d’animosité entre les producteurs d’une part et les commerçants d’autre part, et ce au préjudice de tous.
Et cependant, lors d’un récent voyage d’études dans le Midi, nous avons pu constater, et M. de Ladonchamps était avec nous, que les producteurs travaillent en parfait accord avec les commerçants, avec les Chambres de commerce et toutes les autorités administratives. Nous avons tenu à remettre cette question au point, car il est indispensable que chacun soit au courant d’une question qui tient une importance capitale dans la vie économique de notre région.
Sans exagération aucune, il nous est permis de soutenir que tous ceux qui cette année ont touché au commerce de fraises, ont fait de gros sacrifices qui souvent se sont traduits par des pertes.
Ce n’est pas en provoquant des quiproquos de ce genre que l’on encouragera les commerçants à s’intéresser à une telle production et à les inciter à toujours chercher de nouveaux débouchés, à multiplier leurs démarches pour obtenir de meilleures conditions de transport ou de meilleurs acheminements.
Pour terminer, au lieu de dire aux producteurs que leurs yeux doivent s’être enfin ouverts nous leur disons : « Qui n’entend qu’une cloche, n’entend qu’un son. »
Le Syndicat des expéditeurs en fruits de la Moselle : Président : M. Chatam, Vice-président : Zimmermann. (LL)

Dimanche 3 juillet 1932
Woippy. Certificat d’études.

A l’examen du certificat d’études primaires, qui a eu lieu à Metz, nos écoles communales ont présenté 5 garçons et 5 filles. Tous ont été reçus, dont 3 garçons et 3 filles avec la mention « bien ».
Nos félicitations sincères aux jeunes lauréats et à leur dévoué maître et Sœur enseignante. (LL)

Mercredi 6 juillet 1932
Toujours des accidents à la Maison-Neuve, route de Thionville.

La semaine passée, une voiture pilotée par un curé arrivait par la route de La Maxe sur la route de Thionville. Une autre voiture venant de Metz, se dirigeant sur Thionville, s’est jetée dans la première. Pour une fois, pas de blessé, dégâts matériels.
Dimanche dernier, une camionnette débouchait sur la route de Thionville venant de La Maxe. A ce moment, comme par hasard, une moto venant de Metz, heurte avec violence la camionnette ; dégâts, blessure grave du motocycliste à la jambe gauche. Le chauffeur de la voiture conduit le blessé à l’hôpital.
Chaque semaine, ce coin est le théâtre d’un ou de plusieurs accidents. La maison du coin, cachant la route de Metz, il est à recommander aux chauffeurs, aux cyclistes et aux charretiers de prendre des précautions en voulant traverser ou se diriger sur Metz. Qu’ils se rappellent qu’il passe en moyenne 120 à 150 voitures à l’heure les journées normales. (LL)

Voleurs de fraises.
M. Albert Bombardier, cultivateur à Saint-Remy, a surpris dans son champ de fraises lui appartenant, le jeune Gabriel Wendling, âgé de 18 ans, de Maizières, qui lui avait dérobé une certaine quantité de fraises. Wendling a été remis entre les mains de la gendarmerie et présenté au parquet de Metz, qui l’a fait écrouer. (LL)

Précisions sur le prix des fraises.
Le Syndicat des expéditeurs en fruits de la Moselle, sous les signatures de MM. Chatam, son président, et Zimmermann, son vice-président, répondent dans le « Lorrain » du 5 juillet à un article que j’y avais fait paraître le 3 sur le prix des fraises, spécialement à Novéant. Cette réponse apporte certains chiffres de l’alignement desquels conclut que dans des conditions données, un prix de vente de 270 fr. 95 ne permet pas de payer plus de 140 fr. les 100 kg. au producteur de Novéant.
Nous reprenons donc ces chiffres et nous constatons :
1. La « freinte de route » ou perte de poids par évaporation des fruits a été calculée non seulement sur la valeur de ces derniers, qui dans le cas présent est adoptée à 140 fr. les 100 kg., mais aussi sur les frais de courtage et camionnage au départ et sur le prix de transport par voie ferrée, soit sur 191, 50, ce qui est une inexactitude, involontaire certainement, mais inexacte tout de même.
2. Les frais de camionnage à l’arrivée, droit de place et commission de grossiste sont indiqués comme étant de 20%. Ce chiffre est trop élevé et ne s’établit en général que de 12 à 14%, et même moins, surtout pour les expéditions importantes. Le Syndicat des exportateurs a dû être l’objet, tout comme celui des producteurs, de nombreuses sollicitations dans ce sens.
3. Les frais de courtage et camionnage au départ, indiqués comme étant de 30 (prix minimum) à 40 fr. aux 100 kg. peuvent et doivent être réduits. Ce n’est pas le lieu d’ouvrir une discussion à ce sujet ; disons seulement qu’en l’état actuel des choses et depuis trop longtemps, le producteur qui est tout de même le rouage capital, n’a que ce qui reste lorsque chacun s’est payé et bien payé.
4. Il n’est pas possible de dire que le panier entraîne une dépense de 0, 80 à l’unité ; s’il ne revient pas, c’est qu’il est vendu à son prix, s’il revient et fait seulement deux voyages la dépense ne serait que de 0, 40 par expédition ; il y a donc erreur involontaire, mais erreur de 100% dans le premier cas et de 50% dans le deuxième cas. D’ailleurs, le prix de revient des paniers achetés en première main n’est pas de 0, 80 ; chacun sait que des maisons françaises les livrent à meilleur prix.
Tous ces faits établissent que les prix annoncés à Novéant à la date envisagée auraient pu être supérieurs à ce qu’ils ont été, et je remercie le Syndicat des expéditeurs d’avoir permis par ses chiffres d’en apporter la preuve par 9.
Quant au prix indiqué dans l’article du 3 comme ayant été de 1 fr. 90 à la livre, alors que j’avais écrit 1 fr. à 0,90 (1), il y a eu faute d’impression dont je ne suis pas responsable. Aucun des autres éléments que j’avais présentés sur la situation des marchés n’a été contesté. Chacun jugera si le qualitatif de « tendancieux » appliqué à l’exposé du 3 juillet est justifié ou non, et jugera ce qui peut être retenu de l’appréciation que l’on porte sur celui-ci en le présentant comme un ensemble de quiproquos volontaires de ma part. Quant au reste, « parfait accord » des commerçants et des producteurs dans d’autres régions françaises, « atmosphère d’animosité » ici, les représentants du Syndicat des expéditions doivent cependant bien se souvenir que si dans telle localité parcourue au cours du voyage l’accord fut constaté, il a été loin d’en être de même dans telle autre région et que dans plusieurs, il n’y a même pas la moindre organisation de producteurs ; ceux-ci y sont encore dans le néant !
Chacun qui est au courant de la question se rappellera les différentes tentatives de l’organisation syndicale des producteurs de la Moselle en vue de collaboration. Ces tentatives n’ont pas été suivies. Si l’on veut que je revienne sur ces faits, j’y reviendrai et je dirai ce que les producteurs ont fait pour l’entente.
Présentement j’adresse au Syndicat des expéditeurs deux demandes qui restent valables pour les années suivantes :
1. Annonce publique et dès que les membres du Syndicat des expéditeurs sont à même d’être renseignés :
a) du refus de leur part de telle ou telle variété de fraises, surtout en fin de récolte de la printanière ;
b) de la fermeture de tel ou tel de leurs dépôts de ramassage, si la réduction de la demande ou tout autre motif y oblige. Dans ces deux cas, il est essentiel que le producteur soit prévenu avant de partir cueillir et non pas comme le fait se produit, au moment où il rentre des champs avec sa cueillette de la demi-journée.
2. Indication, par les membres du Syndicat des expéditeurs, des prix payés par eux et cela sans attendre 3 ou 4 jours que les Syndicats des producteurs aient payé eux-mêmes ou fait connaître leurs prix. Pourquoi, lorsqu’on et sûr de soi, pourquoi de se refuser systématiquement à indiquer son prix tant que le Syndicat des producteurs n’a pas fait connaître le sien ?
Et vous, producteurs de Novéant comme de plus d’un autre village, vous à qui l’on a déclaré si souvent et fait croire dur comme fer - vous me l’avez dit l’an dernier le 15 mars - que vos fraises étaient beaucoup plus belles que celles d’autres localités, pourquoi n’obtenez-vous pas toujours en conséquence de plus hauts prix ? Pourquoi trop souvent n’obtenez-vous que des prix nettement inférieurs aux autres ?
A vous tous, producteurs de fraises des différentes localités de la Moselle et de Meurthte-et-Moselle dont j’ai la liste devant moi, j’adresse une demande instante : des écarts énormes dans les prix payés au producteur ont été constatés, sans cause, certaines années, pour une même journée, entre différentes localités ; j’ai sous les yeux les diagrammes établis à ce sujet ; je vous demande cette année de choisir dans chacune des localités une personne compétente que vous renseignerez vous-mêmes, et que vous voudrez bien charger de m’envoyer en fin de récolte l’indication de chacun des différents prix payés chaque jour au producteur par chacun, et avec les noms des différents acheteurs opérant chez vous, et sans oublier les prix traités en gare pour ceux qui opèrent de cette façon, ni les prix donnés dans les écarts de la portion centrale de la commune ; s’il s’y ajoute une commission de ramassage, il y aura lieu de la spécifier. Il est certain que si toutes les localités productrices répondent à cette demande, elles seront en marche vers une sensible unification des prix que tous, expéditeurs, acheteurs, consommateurs et producteurs appellent certainement de tous leurs vœux.
Et une fois nouvelle encore, ce sera le mérite et l’honneur de l’organisation syndicale des producteurs d’avoir, comme pour le contrôle établi par elle dès 1928 pour les étiquettes imaginées, créées, adoptées et appliquées par elle avant qui que ce soit dans le département dès 1930, ce sera son mérite d’avoir une fois de plus débrouillé, coordonné, organisé.
M. de Ladonchamps, Président de l’Union des Syndicats des producteurs de fraises et autres fruits de la Moselle.
___________
(1) C’est en effet une faute d’impression qui indiquait 1 fr. 90, au lieu de 1 fr. à 0 fr. 90. Nous nous en excusons. La Rédaction. (LL)

Jeudi 14 / Vendredi 15 juillet 1932
F.G.S.P.F.

Nos Cercles de Lorraine au grand Concours de Nice.
Ainsi que nous l’avons déjà indiqué, c’est du 15 au 18 juillet que se déroule, à Nice, le grand concours national et international de la Fédération des patronages de France.
Après 34 ans d’existence, c’est la consécration officielle de l’œuvre sociale et nationale réalisée par la Fédération, dont le fondateur fut le regretté docteur Paul Michaux, un Messin qui aimait sa ville natale.
A cet important concours prendront part 422 sociétés de gymnastique, avec 15 300 gymnastes ; 180 sociétés de musique avec 4 000 musiciens, en plus 37 sociétés de chant, 95 sociétés de tir, 36 sociétés de natation.
La Moselle sera représentée par les Cercles suivants :
Cercle Saint-Georges de Rosselange, 16 membres ; Cercle Saint-Nicolas de Montigny, 62 ; Cercle Saint-Louis d’Algrange, 16 ; Cercle l’Espérance, Metz-Sablon, 40 ; Cercle de Basse-Yutz, 15 ; Jeunes-Ouvriers de Metz, 50 ; L’Union de Woippy, 20, soit au total sept cercles avec 219 membres. Parmi ces voyageurs, signalons la présence des excellents acteurs du Théâtre des Familles, qui vont se faire applaudir sur les bords de la grande Bleue.
Les Lorrains résidant sur la Côte d’Azur, groupés dans « l’Amicale des Lorrains » s’apprêtent à recevoir magnifiquement nos compatriotes se rendant au concours.
M. Fournier, secrétaire général de l’Amicale, s’et multiplié pour organiser en faveur des Sociétés lorraines, réceptions, excursions, manifestations patriotiques.
Le Cercle Saint-Nicolas de Montigny est parti mardi soir par le Dijonnais. Les Jeunes Ouvriers, avec soixante membres actifs et une vingtaine de membres honoraires se sont embarqués mercredi soir pour arriver à Nice aujourd’hui jeudi dans l’après-midi.
Bon voyage et bon succès à nos jeunes compatriotes. (LL)

Samedi 16 juillet 1932
Succès.

Nous apprenons avec plaisir que M. Nicolas Hourt, de notre localité, vient de passer avec succès ses examens de pharmacien à la faculté de Nancy.
Le « Lorrain » lui adresse ses sincères félicitations. (LL)

Anciens combattants.
Nous adressons nos sincères remerciements à M. Baptiste Remy, nouveau bénéficiaire de la retraite du combattant, qui a bien voulu verser à la caisse de la section la somme de 25 francs. Dans l’article paru dernièrement ici, une erreur s’est glissée ; rectifions. Il fallait lire comme ayant versé 50 fr. à la caisse, M. Louis Bayer et non M. Gustave Bayer. (LL)

Dimanche 17 juillet 1932
Avec nos Patronages sur la Côte d’Azur.

Nice, 16 juillet. Individuellement nos patronages sont partis de Metz pour Nice. Le voyage s’est effectué dans d’excellentes conditions. Sont successivement traversées la vallée de la Moselle, où toutes les cultures sont si variées, de Nancy par Mirecourt. Vittel, aux hôtels grandioses, Contrexéville, on arrive à Dijon, sous la pluie qui ne cessera pas avant Saint-Raphaël. Lyon est traversée à 5 heures. Beau coup d’œil sur Notre-Dame de Fourvière, la vallée du Rhône entourée d’escarpes montagneuses, Avignon avec son château historique et ses ponts. L’étang de Berre est contourné et le centre d’aviation maritime de Marseille est atteint vers 10 heures. Vue magnifique sur Notre-Dame-de-la-Garde. Le train conduit à travers les Alpes. De jolies bourgades aux flancs des roches s’offrent à la vue. La Ciotat avec ses curieuses maisons disséminées par étages est traversée. On arrive à Toulon. Puis les villes d’eau font leur apparition : Saint-Raphaël, Cannes, Juan-les-Pins sont admirées d’autant plus que le chemin de fer jusqu’à Nice longe la mer.
Arrivée à Nice à 15 heures. Après la réception a lieu l’installation aux cantonnements et nos jeunes gens profitent du temps splendide pour prendre un bain et visiter la ville. Quelques-uns s’en furent vers Menton ; d’autres restèrent à Nice. Ils purent visiter le paquebot « Ile de beauté », messager pour la Corse. Au kiosque de la jetée-promenade, les Jeunes-Ouvriers avec l’Amicale des Lorrains donna un concert vocal et instrumental fort applaudi. La Promenade des Anglais attira bien des curieux avec ses hôtels de styles différents et son théâtre.
Samedi aura lieu le concours proprement dit, suivi d’une fête de nuit, et dimanche grande manifestation. La messe sera chantée par le nonce apostolique en présence de la fanfare de la Garde Républicaine. (LL)

Lundi 18 juillet 1932
Nos Patronages de Lorraine sur la Côte d’Azur.

(De notre correspondant particulier).
Nice, 17 juillet. La deuxième journée de nos patronages fut réservée au concours en sections. Toutes nos sociétés se comportèrent de bonne façon. Le concours eut lieu place du 15e Corps, magnifiquement installée. La manifestation fut contrariée par un pluie, heureusement passagère.
A 11 heures, l’Amicale des lorrains servit un vin d’honneur aux dirigeants lorrains, à l’Hôtel de Lyon, au cours duquel des discours furent prononcés par le président et M. le chanoine Thirion. A 16 h. 45, nos patronages se groupèrent devant le gigantesque monument aux morts, pour rendre hommages aux héros de la guerre.
Le soir, une fête de nuit obtint un franc succès, par ses productions variées et pittoresques. Plus de 50 000 personnes y assistèrent.
Aujourd’hui dimanche, journée des championnats individuels, favorisée par un soleil splendide. Après un grand défilé, nous avons assisté à une messe solennelle célébrée par Mgr. Maglione, nonce apostolique, et au cours de laquelle 15 000 gymnastes affirmèrent leur foi chrétienne par un vibrant « Credo ».
Cet après-midi, des fêtes ont été organisées au bord de la mer. Demain enfin, nous partirons en excursion pour l’Ile de Lérins, Monte-Carlo et Villefranche, et dans la soirée, nous reprendrons le chemin du retour. (LL)

Mardi 19 juillet 1932
Inscriptions au registre de commerce du Tribunal cantonal de Metz pendant le mois de juin 1932.
N° 15 528.
Raison de commerce : Kupet Albert.
Propriétaire : Kupet Albert.
Objet : Fraises, fruits, alimentation.
Siège : Woippy, 50, rue de Briey. (LL)

Mercredi 20 juillet 1932
Avec nos Patronages à Nice.

- Le Cercle Saint-Nicolas de Montigny (…)
- Les « Jeunes Ouvriers » (…)
- La troisième journée.
Cette troisième journée, qui était réservée aux championnats individuels, au défilé et à la fête qui termine toujours un concours, fut la plus dure pour nos gymnastes. Un soleil aride chauffait à plus de 40°. On conçoit que, quelques gymnastes furent pris de malaises, sans gravité d'ailleurs, vu la promptitude du service de secours. Dès 5 heures du matin, les champions furent au travail, et 1'on enregistra de belles performances. A 9 heures, un défilé monstre déversa dans les avenues un flot d'harmonies. La quatrième colonne se composait. uniquement de Sociétés de Lorrains et était précédée, d'un groupe important de Lorrains et Lorraines en costumes du pays. Aussi, à leur passage, les applaudissements éclataient nombreux.
Toutes les Sociétés se rassemblèrent à 11 heures, sur le terrain du concours, où S. Exc. Mgr. Maglione dit la messe. Remarqué, un bon nombre d'évêques et de prélats, parmi lesquels l'archevêque d'Aix. Mgr Rémond, évêque de Nice, dans un sermon empreint de pacifisme le plus pur, souhaita l'entente européenne comme la pratiquent les gymnastes. Ceci dit en passant pour marquer l'offensive, restée dans l'ombre, des partis laïques et anticléricaux, qui n'avaient trouvé rien de mieux que de placarder des affiches injurieuses, faisant mentir leur base de lutte qui est la paix, mais ne la mettant guère en pratique. L'après-midi eut lieu la fête. 10 000 adultes et 5 000 pupilles émerveillèrent les quelques milliers de spectateurs par un mouvement d'ensemble très bien exécuté, sous la direction compétente de M. Gérodit, de Paris. Un. magnifique coup d'œil fut la présentation des drapeaux, au nombre de 490. Les hymnes nationaux saluèrent. les drapeaux belges, polonais, suisses, tchécoslovaques, et français. Avant la lecture du palmarès, M. Hébrard, le président de la F. G. S. P. F., remercia en termes éloquents et émouvants le comité organisateur, après avoir, au préalable, présenté les Excellences, de leur soutien. Le soir, nouvelle fête de nuit et clôture, de la fête avec le concours de la fanfare de la Garde républicaine, dont le chef, M. Defrance, dirigea avec maestria le chant fédéral, chanté par tous les gymnastes. C'est ainsi que se termina le cinquième concours international de la F. G. S. P. F., et Nice la jolie, dérangée pour quelques jours dans sa quiétude, retrouvera dans quelques heures son calme de ville d'eau. (LL)

Jeudi 21 juillet 1932
Bellevue. Fête patronale.

A l’occasion de la fête patronale qui aura lieu les dimanche 24 et lundi 25 juillet 1932, les jeunes gens se font un plaisir d’inviter leurs amis et connaissances à venir se divertir avec eux.
Il y aura des divertissements : jeu de mouton, tir, et, à partir de 17 heures, grand concert. On trouvera chez l’ami Jean-Pierre des dégustations de premier choix. (LL)

Vendredi 22 juillet 1932
Avec nos patronages à Nice.

C’en est fait. Le beau voyage de nos gymnastes sur la Côte d’Azur est terminé, beaucoup trop court au gré des participants. Et cependant, la lutte fut chaude parmi les quelques 490 Sociétés et concurrents individuels. Soulignons encore en passant que les Lorrains furent amplement applaudis en toutes circonstances. « La quatrième colonne, écrit L’Eclaireur de Nice, fut retardée dans son défilé par l’enthousiasme que provoquait à son passage le groupe de Lorraines en costumes mosellans et de la région de Charleville et des Lorraines en costumes de la pièce d’Erckmann-Chatrian, « L’Ami Fritz ».
Même individuellement, nos jeunes Lorrains étaient l’objet d’affectueuse sympathie, dès que leur origine était connue. Côté technique, disons que toutes les Sociétés lorraines firent de louables efforts, couronnés par des prix d’excellence ou d’honneur. Une mention spéciale revient au Cercle St-Georges, qui, concourant en Excellence A, se classa 14e sur 490 et 1er de nos Sociétés mosellanes. Le lundi fut employé par quelques Sociétés à faire des excursions qui à Monaco, qui aux Iles de Lérins et son monastère fortifié. D’autres prirent le train spécial qui devait les ramener dans leur contrée. Ainsi se termina cette randonnée sur la côte la plus privilégiée, et nous sommes certains que nos jeunes gens catholiques garderont de Nice-la-Belle un impérissable souvenir, et qui leur montra que la F.G.S.P.F. est une force morale dans la grande patrie.

En excursion au pays du soleil.
Comme nous le disions dans nos précédents articles, les gymnastes ayant participé au Concours de Nice mirent la journée de lundi à profit pour faire des excursions aux environs. Pour ceux qui restèrent « cheu nô », nous allons tâcher de reproduire une de ces excursions. Dans de confortables auto-cars, par la route littorale, nous traversons successivement Mont Boron - Villefranche-sur-mer avec sa rade magnifique, Beaulieu, Eze, village pittoresque en haut de la montagne, Cap d’Ail, pour arriver à Monte-carlo. Visite du célèbre casino au luxe exorbitant. Par une route taillée au flanc du coteau, on se rend au jardin exotique étagé à même le roc, où poussent dans de petits espaces de terrain des cactus géants et lianes grimpantes. De là, on jouit d’un beau coup d’œil sur le port de Monaco. Pour se rendre à Monaco, on redescend par une rampe d’escaliers pour ensuite grimper sur un chemin pavé et, par trois portes successives du 18e siècle, on débouche sur la place d’Armes, devant le palais princier, gardé par de vieux canons et par une sentinelle en casque colonial et un uniforme bardé de dorures, le tout d’une blancheur immaculée. Puis, par de vieilles rues bordées de maisons au fronton étroit, on arrive par l’église monastrale au Palais océanographique du prince Albert Ier, qui est, comme on le sait unique dans son genre. Par la complaisance du prince régnant, les gymnastes bénéficient d’une réduction de 50% du prix d’entrée.
La visite débute par l’aquarium, où une infinité de poissons sont présentés vivants dans le paysage sous-marin propre à chaque espèce, le merlan y voisine entre autres avec le poisson-lune, l’hippocampe, à la tête ressemblant à celle d’un cheval, le poisson argenté et celui non moins curieux des mers, qui, à l’instar du chardonneret, arbore fièrement toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Puis, au premier étage, après une brève visite à la salle des conférences, avec son trône princier, on passe successivement à la galerie de la zone antarctique à celle arctique. Des poissons de toutes les grandeurs et différentes espèces sont présentés artistiquement, de même que les squelettes formidables d’une baleine et d’un cachalot. L’ours blanc et les phoques président en quelque sorte aux produits des mers du Nord, tandis qu’un éléphant de mer et un lion des mers, flanqués de pingouins représentent le pôle Sud. Des maquettes représentent les différentes phases de chasse et de pêche sur différents continents et mers. Ceux qui purent assister à cette visité s’en retournèrent ravis.
De retour à Nice, le train rapide déposa les gymnastes à Marseille vers minuit. La grimpée à Notre-Dame de la Garde, où nous assistâmes à la première messe et prirent le petit déjeuner. Achats de souvenirs au magasin tenu par les Sœurs de la Miséricorde, et la descente se fit par le funiculaire vers le vieux port, où la vedette Mistral nous conduisit au célèbre château d’If, aux cachots rendus célèbres par l’évasion d’Edmond Dantès, le héros du livre « Le comte de Monte-Christo » et celui du Masque de Fer ; de là, par une mer heureusement calme, on visita le canal souterrain de Bove, longueur 7 000 mètres et inauguré en 1913 par M. Poincaré, et le retour par les nouveaux ports et coup d’œil sur les grands paquebots, tels que le Maréchal-Lyautey. A l’arrivée au vieux port, nous eûmes le plaisir de voir prendre la mer au sous-marin Calypso et de voir Alain Gerbault sur son yacht minuscule L’Intrépide, avec lequel il a l’intention de faire le tour du monde. Puis le train, en bonds formidables, nous conduisit sans encombres vers Metz-la-Pucelle. (LL)

Vendredi 30 septembre 1932
On nous annonce. - Comme chaque année, le « Club de ceux comme n'en faut pu » organise dimanche prochain, 2 octobre, un grand bal musette dans la salle du Tigre-Bock.
L'ouverture du bal aura lieu immédiatement après la clôture du congrès, qui se tiendra près des Chiloux, c'est-à-dire vers 18 heures. On y reverra surtout le grand accordéoniste di Bianchini tant apprécié dans la région lyonnaise et qui, l'an dernier, remporta un si grand succès à Woippy.
Mais le clou de cette soirée sera une surprise pour les jeunes filles. Mais, chut! N’en pardons pas encore...
Donc, dimanche prochain, tous en avant pour Woippy.
Henri Boiteux.

Dimanche 9 octobre 1932
Accident.

Un accident qui aurait pu avoir des suites plus graves est survenu hier, vers midi, à un ouvrier travaillant à l'élargissement de la rue de Metz. Plusieurs ouvriers étaient occupés à transporter. de lourdes pierres, lorsque l'un d'eux, lâchant prise, laissa, glisser le lourd fardeau qui tomba sur l'ouvrier Mangenot qui eut une côte fracturée ; il se plaint en outre de douleurs internes. Il fut immédiatement transporté à l’hôpital. La victime est père de six enfants. (LL)

Mercredi 19 octobre 1932
U. N. C.

A l’occasion de la perception de leurs premières primes de combattant, ont versé à la caisse de secours de notre section : Linder André 20 fr.; Louis Léon, 50 fr.; Billotte Th., 40 fr.; Lecomte J., 50 fr.; Natier Lucien, 50 fr.; Lamort Aug., 50 fr.
Le comité tout entier les remercie de ce geste à imiter. Le trésorier. (LL)

Dimanche 23 octobre 1932
Doléances. La rue de Metz.

On a aménagé, à certains endroits, sur les trottoirs de la rue de Metz, des puits communiquant avec les nouvelles canalisations souterraines. Or, ces puits ne sont couverts que de tôles rectangulaires très minces. Il est donc facile aux garnements, toujours à la recherche de mauvais tours, de déplacer ces tôles de quelques centimètres pour qu'une personne, y posant le pied, fasse une chute et se casse une jambe. Déjà, l’an dernier, il est arrivé fréquemment que ces plaques aient été déplacées. Ne pourrait-on pas remplacer ces tôles par des plaques plus lourdes ou même par un système à clef comme dans les villes ?

A la gare.
Le couloir passant, au-dessus des voies pour accéder aux différents quais est couvert d'un toit qui devrait protéger les voyageurs contre la pluie. Erreur !... C'est une installation de douches plus ou moins perfectionnée. En effet, au moment des pluies, on voit les voyageurs, peu désireux de profiter de la douche offerte gracieusement, exécuter des bonds désordonnés sous les gouttières. A quand la réparation ?

Cours d'adultes.
Les cours d'adultes reprendront mercredi prochain, 26 octobre, à 19 h. 30, à l’école de garçons toujours hospitalière pour ses anciens élèves. Les jeunes gens désireux de perfectionner l’instruction qu'ils ont reçue à l'école, recevront des leçons sur les matières qu’ils désirent approfondir plus particulièrement. Les auditeurs non pourvus du certificat d'études élémentaires pourront, en outre, se préparer au certificat d’études post-scolaires. Tous les candidats présentés en 1930 et 1931 ont été reçus et ont obtenu 1e diplôme avec mention « assez bien » et « bien ».
Il est donc de grand intérêt pour les jeunes gens n’ayant pu atteindre l'instruction nécessaire pour un emploi intéressant, de se faire inscrire. Les parents soucieux, de l'avenir de leurs fils feront bien de les envoyer à ces cours aussi intéressants qu’instructifs. Les inscriptions seront reçues tous les jours par le dévoué directeur de l'école de garçons. (LL)

Jeudi 27 octobre 1932
Anciens Combattants.

Le Comité de la section de l'U.N.C. de Woippy a ainsi fixé le programme du 11 Novembre, anniversaire de l’Armistice :
A 10 heures, service religieux à la mémoire des enfants de Woippy morts au cours des guerres coloniales et de 1914-18 ;
A 12 h. 30, banquet au Café Veuve Natier ;
A 16 heures, assemblée générale dans la salle du Café Veuve Natier;
A 19 heures, bal dans la salle du Café Veuve Natier.
Nous rappelons aux membres que les inscriptions pour le banquet sont reçues au Café Veuve Natier jusqu'au 2 novembre et nous espérons que les participations seront nombreuses. (LM)

Mardi 22 novembre 1932
Régime sec.

Jeudi dernier, nos rues présentaient une animation inaccoutumée : les ménagères affairées déambulaient dans les rues, les unes avec des bassins, les autres avec des seaux et des brocs, pour chercher de l’eau chez les rares personnes encore propriétaires d'une pompe. C’est que depuis 8 heures les robinets refusaient de donner la moindre goutte d'eau.
Une demi-heure plus tard seulement, le garde-champêtre annonçait que la conduite d'eau serait fermée de 8 h. à 15 h. On imagine le mécontentement des ménagères qui auraient pu faire d’avance leur provision d'eau pour toute la journée si elles avaient été prévenues plus tôt. Le service des eaux de Metz aurait-il négligé de prévenir la mairie, ou bien la mairie ayant été avertie, aurait-elle oublié de l'annoncer à temps ?
Il serait souhaitable qu’à l'avenir on ne ferme plus sans prévenir la conduite d'eau au moment de la journée où l'on en a le plus besoin.

Mise au point.
A différentes reprises j’ai déjà été interviewé au sujet d'un homicide par imprudence que j’aurais prétendument commis avec ma voiture automobile... et dont votre journal a rapporté la condamnation récente par le tribunal correctionnel de Nancy. Or, je tiens à préciser aux lecteurs de votre estimé journal qu’il ne s’agit nullement de moi en l’occurrence, mais d’un jeune homme dont le nom est identique au mien : Louis Remiatte-Corton, menuisier à Woippy. Ceci afin d’éviter toutes confusions inutiles et préjudiciables.
Louis Remiatte, clerc principal.

Samedi 3 décembre 1932
La fête des sapeurs-pompiers.

Les sapeurs-pompiers de Woippy et Saint-Remy fêteront, dimanche 4 décembre, la fête de sainte Barbe, leur patronne.
A 7 h., réveil ; à 8 h., revue; à 10 h., tout le corps assistera à la grand’messe ; à 12 h. 30, un banquet fraternel les réunira au Café du Commerce, et le soir, à partir de 17 h., une fête de famille clôturera cette belle fête.

Samedi 3 décembre 1932
Photo : La voiture après l’accident (Photo et cliché E. Gangloit) – non reproduite ici. Une automobile se jette dans un ravin près de Ladonchamps
Le bruit circulait, hier matin, à Metz, qu’un grave accident de la circulation s’était produit au cours de la nuit de jeudi à vendredi, près de Saint-Remy.
Une auto toute neuve, appartenant à M. Nassau, entrepreneur à Hagondange, s’était jetée, par suite du brouillard, dans un ravin profond de trois mètres, entre le pont de chemin de fer de Woippy et Ladonchamps, route de Thionville.
L’auto culbuta et vint poser près d’une petite sablière. Comme par miracle, M. Nassau et deux autres personnes qui se trouvaient dans la voiture, se sont tirés indemnes de l’accident. L’auto a été sérieusement endommagée. (LM)

Jeudi 8 décembre 1932
Syndicat indépendant des cheminots d’Alsace et de Lorraine.

Vendredi le 9 décembre, aura lieu, à 20 h., au restaurant Bader, une réunion de nos membres, où sera donné un compte rendu sur la situation actuelle et l’activité du S.I.C.A.L.
Les camarades cheminots, sachant qu’il est de leur devoir de suivre de très près le mouvement syndical, surtout par ces temps très difficiles que nous traversons, ne manqueront pas d’assister en grand nombre à cette réunion. Le Comité. (LL)

Vendredi 9 décembre 1932
Théâtre de l'Union.

Pour répondre aux nombreuses demandes qui lui sont parvenues, le comité de l'Union de Woippy a l'honneur de faire connaître aux membres de la Société et à ses amis que la première soirée théâtrale et musicale de la saison sera donnée le 18 décembre. Elle comportera un très joli programme sur lequel nous reviendrons. (LL)

Mardi 13 décembre 1932
Avis mortuaire.
Décès de Monsieur Léon STABLO, instituteur, mort à Woippy, dans sa 25e année.
Les obsèques auront lieu mercredi 14 décembre, à 11 heures, à Woippy.
Le présent avis tient lieu de faire-part.

Mardi 13 décembre 1932
Une belle fête en perspective.

Le 27 décembre de cette année, il y aura 50 ans que notre dévoué et habile organiste, M.Joseph Boda, a signé son engagement de tenir les orgues de la paroisse.
Aussi, toute la paroisse, tient-elle à fêter dignement, ce cinquantenaire. Mais comme Noël et le Nouvel-An tombent un dimanche, cette belle fête sera reportée au 8 janvier. Il paraît que le patronage, dont M. Boda est l'accompagnateur, a déjà préparé une soirée théâtrale qui sera donnée le soir de la fête du cinquantenaire. Mais surtout, ne le dites à personne, c'est un secret !
A notre excellent organiste, le papa Boda, nous présentons nos sincères félicitations. Ad multos annos ! (LL)

Anciens combattants.
Le comité entièrement renouvelé à la dernière assemblée générale, a ainsi constitué son bureau : Président, M. Desprez ; vice-présidents, MM. Alfred Mangenot et Auguste Lamort ; secrétaire général, M. Simon Eugène ; secrétaire administratif, M. Gardeux ; trésorier, M. Limouzin.
L'assemblée générale avait, d'autre part, appelé à la présidence d'honneur, le président fondateur de la section M. Sechehaye, maire de Woippy.
Toutes les demandes concernant la carte et la retraite du combattant devront être faites au secrétaire général, M. Eugène Simon.

Vendredi 16 décembre 1932
Obsèques.

Mercredi dernier, une très nombreuse assistance accompagnait à sa dernière demeure le corps de M. Léon Stablo, instituteur, décédé à l'âge de 24 ans seulement, après une longue maladie. Bon nombre d'instituteurs de la région et ses camarades d'études et amis étaient accourus de tous les points du département pour lui faire un dernier adieu. Les enfants des écoles de Woippy, dirigés par leurs maîtres et maîtresses, y participaient également.
Sur la tombe si prématurément ouverte, prirent successivement la parole : un délégué de l'Amicale des anciens élèves du cours complémentaire de Creutzwald, dont Stablo avait été le premier président et l'animateur, M E. Klein, instituteur à Hayange, au nom des anciens élèves de I'Ecole normale de Montigny-lès-Metz ; enfin M Duquénois, directeur du cours complémentaire de Creutzwald, au nom de M. l'inspecteur primaire de l'arrondissement de Boulay et au nom du corps enseignant de Creutzwald, où M. Stablo avait exercé comme instituteur. Il retraça la vie si courte et pourtant si bien remplie de ce jeune instituteur plein de zèle et sut trouver pour la famille du défunt des paroles de consolation.
Que la famille si durement éprouvée veuille bien trouver ici l'expression de nos sincères condoléances. (LL)

Vendredi 16 décembre 1932
Soirée théâtrale.

C'est dimanche prochain 18 courant, à 20 h., dans la salle du « Lion d'Or », que l'Union de Woippy donnera sa première soirée théâtrale de la saison. Depuis longtemps, les spectacles de l'Union de Woippy ont acquis une popularité qui nous dispense d'insister beaucoup sur le succès des précédentes soirées. Rappelons cependant les éloges unanimes qui ont sanctionné, l'an dernier la représentation du drame émouvant « Léontio le Fratricide ». Le programme de dimanche prochain n'aura rien à envier à ceux des années précédentes. Avec leur talent habituel les excellents amateurs de l'Union de Woippy interpréteront une comédie humoristique : « L'Agence Marions-Nous », et un drame en trois actes : « Saragosse ». Chanteurs et musiciens, par leurs intermèdes toujours goûtés du public, complèteront un programme bien rempli et choisi. Entrée libre pour les membres. La présente insertion tient lieu d'invitation. (LL)

Samedi 17 décembre 1932
Nécrologie. Mercredi dernier, une très nombreuse assistante accompagnait à sa dernière demeure le corps de M. Léon Stablo, instituteur, décédé à l'âge de 24 ans seulement, après une longue maladie. De nombreux instituteurs de la région et camarades d'études et amis étaient accourus de tous les points du département pour lui faire un dernier adieu. Les enfants des écoles de Woippy, dirigés par leurs maîtres et maîtresses, y participaient également.
Sur la tombe si prématurément ouverte, prirent successivement la parole, un délégué de l'Amicale des anciens élèves du cours complémentaire de Creutzwald, dont Stablo avait été le premier président et l'animateur, M. E. Klein, instituteur à Hayange, au nom des anciens élèves de l'Eco1e normale de Montigny-lès-Metz; enfin M. Duquénois, directeur du cours complémentaire de Creutzwald, au nom de M. l'inspecteur primaire de l'arrondissement de Boulay et au nom du corps enseignant de Creutzwald, où M. Stablo avait exercé comme instituteur.
Le « Messin » renouvelle à la famille si cruellement éprouvée ses sincères condoléances. (LM)

Dimanche 18 décembre 1932
A 20 heures, à la salle du « Lion d’Or », soirée théâtrale, organisée par l’Union de Woippy. (LL)

Vendredi 23 décembre 1932
Soirée de la petite fête.

C'est le 26 décembre, lendemain de Noël et fête de Saint Etienne, que Woippy fêtera son second patron. A cette occasion, les garçons de fête, d'accord. avec... la Mouche... ont décidé d'organiser une grande soirée au Café du Lion d'Or à partir de 19 heures. Ils se font un plaisir d'y inviter leurs nombreux amis de la région, qui sont assurés de passer une agréable soirée. Donc, lundi prochain, rendez-vous à Woippy. Les garçons de fête. (LL)

Mardi 27 décembre 1932
Entretien des tombes de 1870-71.

Le général Hirschauer, sénateur, a reçu la lettre ci-dessous du ministre des pensions :
« M. le Sénateur,
Vous avez bien voulu me signaler la situation des tombes de la guerre de 1870-1871, existant sur les terrains où se sont déroulés des combats et situés dans le département de la Moselle.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que cette question a fait l'objet d'une minutieuse étude.
Primitivement, le regroupement des tombes de 1870-1871 sur le territoire de la commune de Woippy avait été envisagé. En présence des oppositions qui se sont manifestées tant de la part des autorités locales, que du comité régional du « Souvenir Français. » et des propriétaires des terrains, occupés par les sépultures en question, j'ai décidé que ces dernières seraient maintenues à leurs emplacements actuels.
L'attribution d'une indemnité annuelle d'occupation de terrain aux propriétaires a été décidée. Seule, une question de procédure a jusqu'ici empêché de donner à cette affaire la solution qui ne saurait tarder d'intervenir.
Dès qu'une décision sera prise à ce sujet, je m'empresserai de vous la communiquer. Veuillez agréer, etc.... » (LL)

Samedi 31 décembre 1932
N’oubliez pas que c’est ce soir, samedi, à 20 heures, que les Anciens Combattants de Woippy donnent leur soirée annuelle dans la salle du Lion d’Or.
Orchestre de premier choix, salle décorée avec goût, fleurs de Nice pour les dames et demoiselles, surprises, intermèdes, tout à été prévu pour donner à cette fête un éclat sans pareil dans notre localité.
Vous ne pourrez commencer mieux l’année nouvelle. A ce soir donc. (LL)

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