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  Dernière mise à jour : 9 avril 2017

Presse locale : Informations, Faits divers, Courriers, Annonces ( 1940 )

Journaux consultés et abréviations utilisées Sources
Le Lorrain (LL)
Le Messin (LM)
Le Républicain Lorrain (RL)
  Les journaux consultés sont issus des collections de la Bibliothèque-Médiathèque de Metz-Pontiffroy, des Archives municipales de Metz et des Archives départementales de la Moselle.
(références disponibles sur place)

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Année 1940

Jeudi 11 janvier 1940
Standard Française des Pétroles
Société Anonyme au capital de 605.039.000 francs
Siège social à PARIS
82, avenue des Champs-Elysées.
Fusion par voie d’absorption de la Société des « Etablissements QUERVEL Frères », Société anonyme au capital de 10.008.000 francs, dont la siège est actuellement à Paris, avenue des Champs Elysées, numéro 88, et précédemment à Aubervilliers (Seine), rue du Port, numéros 25 à 37.
DISSOLUTION de ladite Société des Etablissements QUERVEL Frères
I - Suivant acte reçu par Me René BARILLOT, et Me MAROTTE, ayant suppléé Me DURANT DES AULNOIS, tous trois notaires à Paris, le 3 novembre 1939, la Société anonyme des « Etablissements QUERVEL Frères », au capital de 10.008.000 francs, dont le siège est actuellement à Paris, avenue des Champs Elysées, numéro 88, et précédemment à Aubervilliers (Seine), rue du Port 25 à 37, a fait apport à titre de fusion à la Société anonyme dénommées « Standard Française des Pétroles », alors au capital de 605 millions 30.000 francs, dont le siège social est à Paris, avenue des Champs-Elysées, numéro 82, sous la condition suspensive des vérifications et approbations prévues par la loi.
De tout son actif, sans aucune exception ni réserve tel qu’il existait au 31 décembre 1939, lequel actif consistait notamment dans les biens et droits ci-après désignés sommairement, sans que l’énonciation faite audit acte d’apport ait aucun caractère limitatif, savoir :
Un fonds de commerce industriel et commercial d’huiles et graisses, que la Société des « Etablissements QUERVEL Frères » possédait et exploitait à Aubervilliers (Seine), rue du Port, numéro 25 à 37, avec :
Bureaux à Paris, avenue des Champs-Elysées, numéro 88.
Usines à : Nantes, rue François Bruneau, numéro 24 ; Lyon, chemin de Villon, numéro 104 ; et à Woippy près Metz.
Et dépôts à : Bordeaux, quai de la Paludate, numéro 104 ; Lille, rue Caumartin, numéro 16 et 18 ; Marseille, boulevard National, numéro 82 et boulevard Dugommier, numéro 1 ; Rouen, rue Duguay-Trouin, numéro 6 ; et Toulouse, rue de Metz, numéro 39.
Lesdits éléments comprenant :
1° La clientèle et l’achalandage y attachés ;
2° L’enseigne et le nom commercial avec droit de se dire successeur de la Société apporteuse ;
3°Les marques de fabrique et de commerce ainsi que les brevets d’invention servant à l’exploitation dudit établissement et notamment les marques suivantes :
(....)
VI - Tous les terrains, constructions, installations, matériel immeubles par nature ou destination et tous droits immobiliers quelconques qui appartenaient aux « Etablissements QUERVEL Frères » sans aucune exception ni réserve et notamment les immeubles ci-après :
A) Un établissement industriel situé à Aubervilliers (Seine), rue du port, numéros 25 à 37, chemin du Macreux, rue de l’Echange, et quai du Canal Saint-Denis, d’une contenance de 11.301 mètres carrés 19 décimètres carrés environ d’après les titres, mais devant avoir( en réalité 14.369 mètres carrés 14 décimètres carrés. (…)
B) Un établissement à usage industriel situé à Nantes (Loire-Inférieure), rue François-Bruneau, numéro 24, d’une contenance de 1.878 mètres carrés environ, (…)
C) Un établissement à usage industriel, situé à Woippy près Metz (Moselle), d’une contenance de 17.353 mètres carrés environ.
Le tout clôturé et cadastré : section E, numéro 1 527p, lieudit à la Couleuvre, pour 3 ares 29 centiares de terre, entre aboutissants et le chemin de fer ; section E, numéro 1.531p, lieudit sur le Neuf Pré, pour 27 ares 6 centiares de terre et 14 ares de cour, entre aboutissants et le propriétaire ; section E, numéro 1.532p, lieudit sur la Neuf Pré, pour 31 ares 60 centiares de terre et 18 ares de cour, deux maisons, dépendances et distillerie, entre Mangenot et le propriétaire ; section E, numéro 1.532p, folio 556 du Livre foncier, lieudit sur le Neuf Pré, pour 79 ares 58 centiares ; et section E, numéro 1.529p, folio 269 du Livre foncier, lieudit sur le Neuf Pré, pour 8 centiares.
Ensemble le matériel immeuble par destination se trouvant attaché audit établissement.
D) Un établissement à usage industriel, situé à Lyon (Rhône), chemin de Villon, numéro 103, composé de trois bâtiments, d’une contenance de 1.563 mètres carrés 52 décimètres carrés environ, (…) (LL)

Vendredi 19 janvier 1940
Avis mortuaire
Mme Veuve Eugène MANGENOT, née Octavie MANGENOT, décédée à Woippy, le jeudi 18 janvier 1940, à l’âge de 91 ans. Domicile mortuaire, 25, rue de Metz.

Une doyenne n’est plus. – Jusqu’ici doyenne du village, Mme veuve Marie Octavie Mangenot s’est éteinte hier à la veille d’achever sa 91e année, étant née le 26 janvier 1849. Veuve depuis dix ans, elle avait eu la douleur, en 1916, de perdre son fils aîné, tombé sur le front russe sous le drapeau de l’envahisseur allemand, et qui laissait cinq orphelins. Le vaillant Lorrain sacrifié à une cause qui n’était pas la sienne est dignement représenté aujourd’hui sous les drapeaux de France par ses deux fils jumeaux.
A M. Albert Mangenot, fils survivant de la défunte, aux petits-enfants de celle-ci et à toute la famille le « Lorrain » exprime ses sincères condoléances. R.I.P. (LL)

Mardi 30 janvier 1940
Avis mortuaire
Madame Veuve Emile BOMBARDIER, née Marie HENSGEN, décédée à Saint-Rémy le 28 janvier 1940, à l’âge de 82 ans. Domicile mortuaire, 27, à Saint-Rémy.

Mercredi 13 mars 1940
Un incendie à La Maxe.
– Dans la soirée de dimanche, vers 19 heures, les pompiers de Metz étaient mandés d’urgence à La Maxe, où une maison venait de prendre feu. Lorsqu’ils arrivèrent sur les lieux, les habitants avaient, en grande parte, enrayé l’incendie. Les dégâts sont importants. (LL)

Dimanche 17 mars 1940
Les dégâts de l’ouragan à travers le Pays Messin

A l’aval de Metz, on nous signale encore des dégâts importants : au château de Ladonchamps, plusieurs arbres du parc ont été déracinés, obstruant la route pendant un certain temps.

L’ouragan du 14 a causé une troisième victime
Lors du récent ouragan, Mme Petit, née Duval Irène, âgée de 44 ans, demeurant à Saint-Rémy, qui se rendait à Maizières-lès-Metz en poussant une petite charrette à bras, dans laquelle se trouvait sa fillette Simone, âgée de 5 ans, fut soudain prise de malaise. Abandonnée par elle, la frêle voiture partit à la dérive, chassée par le vent. Une épouvantable coïncidence voulut qu’une automobile survenant à ce moment, la renversa et blessa mortellement la fillette. La pauvre enfant, transportée à l’hôpital Notre-Dame de Bon-Secours, y a rendu son dernier soupir. (LL)

Entre Maizières et Saint-Rémy, une fillette est renversée par un camion
Elle meurt des suites de ses blessures

Jeudi dernier, Mme Petit, née Duval Irène, s’était rendue avec sa fillette Simone, âgée de 5 ans, à Maizières, pour faire des achats. Sur le chemin du retour, la fillette, fatiguée, monta dans la voiturette, au milieu des emplettes. A mi-chemin, Mme Petit, sujette à des crises cardiaques, s’affaissa sur le bas-côté de la route, tandis que le vent poussait la voiturette vers le milieu de la chaussée. A ce moment surgit un camion qui happa au passage la voiture, blessant gravement son occupante. Transportée à l’hôpital Bon-Secours, l’enfant reçut les premiers soins. Mais la malheureuse enfant succomba au cours de la journée d’hier. (RL)

Près de Maizières, une fillette est écrasée par une auto
Lors du récent ouragan, Mme Petit, âgée de 44 ans, demeurant à Saint-Rémy, se rendant à Maizières-lès-Metz en poussant une petite charrette à bras dans laquelle se trouvait sa fillette Simone, âgée de 5 ans, fut prise d’une syncope. La voiture fut chassée par le vent. Une automobile, survenant, la renversa et blessa mortellement la fillette. (LM)

Dimanche 24 / Lundi 25 mars 1940
Carnet rose.
– Nous apprenons la naissance d’une petite Claude Marie Marguerite au foyer de notre sympathique concitoyen, M. Ferdinand Jungling, actuellement sous-lieutenant au front.
Nos sincères félicitations aux heureux parents. (LL) (LM)

Mercredi 27 mars 1940
Carnet blanc.
– Nous apprenons le prochain mariage de Mlle Lucie Willaume, de Sainte-Barbe, demeurant à Woippy, avec M. André Beurrier, de Saint-Hilaire, actuellement aux armées. Nous présentons aux futurs époux nos meilleurs Tous nos compliments. (LL)

Mercredi 3 avril 1940
Carnet blanc.
– A Angoulême a eu lieu le mariage de M. Julien Gagneur, commis du Trésor, de Woippy, avec Mlle Jeanne Parmentier, fille de M. E. Parmentier, contremaître aux chemins de fer, à Metz, rue Saint-André. Nos félicitations aux nouveaux mariés. (RL)


Samedi 11 mai 1940



Dimanche 9 juin 1940
QUESTION DES FRAISES
Lundi 3 juin, M. de Ladonchamps, président de l'Union des syndicats des producteurs de fraises et autres fruits de la Moselle, avait convoqué à l'Hôtel Hazard, place St-Simplice, à Metz, tous les présidents des syndicats des 28 communes de Metz-Nord et Sud, en vue de la prochaine récolte de fraises.
A cette réunion assistaient MM. Meunier, inspecteur commercial de la SNCF ; Zinsberger, inspecteur des PTT de la Moselle ; Maurice Chatam, président des expéditeurs de fruits de la Moselle ; Guépratte, de la maison Kinnel et Cie, vice-président du syndicat des confituriers de l'Est ; Mondon, conseiller d'arrondissement, maire d'Ancy. Les présidents des syndicats suivants : Rappe, de Woippy ; Ronnel, de Lorry-lès-Metz ; Gérard, d'Ancy ; Parmentier, de Novéant ; Bolay, de Jouy ; Picard, de Lorry-Mardigny ; Maucourt, de Vezon ; Henriot, de Marieulles.
M. l'inspecteur des chemins de fer, promit de mettre des wagons à la disposition des expéditeurs. M. Zinsberger promit, pour la durée de la récolte, le téléphone à tous les syndicats de production et d’expéditeurs. M. de Ladonchamps remercia ces deux messieurs. Ensuite les présidents se syndicats convinrent de réunir tous les producteurs dans leurs communes respectives en vue d’entente pour la cueillette qui commencera demain 10 juin. Des réunions ont ainsi eu lieu à Novéant, Ancy, Jouy, Lorry.
Celle d’Ancy, eut lieu le 6 juin dans la grande salle de la mairie sous la présidence de M. Gérard, au milieu d’une grande assistance. Le président, mit au courant les membres, les diverses phases de vente des fraises de cette année, qui ne sera pas toujours très gaie, vue la pénible épreuve que nous traversons, car la récolte des fraises est cette année, la seule sur qui les pauvres producteurs de fruits et de raisins pouvaient un peu compter, car il n’y a aucun autre fruit et la vigne est gelée à fond, sauf quelques rares hybrides. A Ancy, la vente des fraises a commencé quelque peu, dans le courant de la semaine, le prix était de 5 fr. le kilo, pour descendre vendredi à 3 fr. Si la sécheresse continue, la récolte sera, en plus des autres mauvaises conditions, des plus maigres.
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LES PREMIÈRES FRAISES
Quelques localités de notre région ont commencé la cueillette des fraises au début de cette semaine. D'après des renseignements reçus, il semble que les acheteurs de demi-gros qui viennent sur place, ont payé dans les derniers jours, aux abords de 4 à 4 F 20 le kilo à la production. Si des prix nettement plus bas avaient été mis en avant dans certains villages, ils auraient été en-dessous de la valeur réelle.
La récolte s'annonçait bonne, mais elle sera réduite dans une forte proportion si la sécheresse et les grands hâles actuels ne cessent pas de suite. La cueillette qui pour une superficie et une variété données, devrait déjà se développer, reste stationnaire.
Il semble que lorsque la récolte ira en augmentant avec l'entrée en rapport d'autres variétés, les différentes localités productrices auraient intérêt à s'entendre pour déterminer un prix de vente, qui pour une même variété, soit le même ou très sensiblement le même pour tous les acheteurs faisant les marchés ; ce serait aussi l'intérêt de ces derniers, car ils pourraient même assurer leurs ventes, s'ils avaient la certitude de ne pas se trouver en concurrence impossible à soutenir avec un collègue qui aurait acheté à la production à un prix présentant un trop grand écart avec le leur. (LL)

Mardi 11 juin 1940





Un mois que l'offensive allemande est commencée. La Hollande et la Belgique sont vaincues et les lignes françaises n'existent plus. Les Allemands entrent dans Metz le 17 juin, et le 25, l'entrée en vigueur de l'armistice signé le 22 met fin aux hostilités.
Le 24 juillet, la Lorraine et l'Alsace sont annexées et incoprorées au Reich ; le 7 août, l'administration allemande remplace l'administration française.
La germanisation entreprise en 1870 ayant été un « raté », celle de 1940 se doit de réussir. Elle commence donc sans ménagement : la Lorraine est intégrée au Gau Westmark comprenant alors la Sarre et le Palatinat ; Sarrebrück en devient la capitale. L'administrateur civil (Gauleiter) a l'appui des plus hautes autorités du Reich. Les Allemands s'attaquent à tout ce qui rappelle la présence française, la langue allemande devient langue officielle, les rues et places sont débaptisées.
Le 1er avril 1941, Woippy est intégré au « Gross Metz » et devient un simple quartier de Metz. Et, pour la deuxième fois de son histoire est regermanianisé Wappingen.



Ci-contre : NSZ WESTMARK, 12 septembre 1941 (copie)

Pour les annexes :
 Saint-Rémy : Sankt-Remiginersweiler
 Sainte-Adèle : Sankt-Adelenhof
 Sainte-Agathe : Sankt-Agatenweiler
 Saint-Eloy : Sankt-Eliginshöfe
 Ladonchamps : Landenhof
 Grandes-Tappes : Grostapelhof
 Petites-Tappes : Kleintapelhof
 Maison-Rouge : Rothaus
 Maison-Neuve : Neuhaus
 Le chemin de Saint-Eloy a pris le nom de Sanct Eloyweg puis de Gehöftweg.

La M.Z am Abend du 2 juin 1943 indique des changements de noms pour le Stadtbezirk Metz, voici pour Wappingen :
Erntestr. devient Erdbeerst. ; Mittelplatz : Ernteplatz et Markusstr. : Nussbaumstr.

En septembre, le curé et les sœurs de Woippy sont expulsés, bientôt suivis, mi-novembre, par environ 460 Woippyciens « indésirables » qui deviennent pour une grande majorité Castelnausiens, Gaillacois, Mazamétains, Rabastenais, Vauréens, Villeneuvois, Saint-Gaudinois, Châtelguyonnais, etc.
En avril 1941, une deuxième vague d'expulsions a lieu, une trentaine de Woippycien sont concernés.

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La période de Woippy de juin 1940 à sa libération en novembre 1944 est relatée dans l'ouvrage de Pierre Brasme, Woippy de 1871 à nos jours, Editions Serpenoise, 1994, pages 231-274.
Voyez aussi Les Chroniques du Graoully, éditées annuellement par la Société d'Histoire de Woippy :

N° 1 - 1991
- 16 novembre 1944 : les combats du 3/377e R.I.-U.S. au fort Gambetta (Armand Henry)
N° 2 et 3 - 1992 -1993
- Woippy de 1939 à 1945 (Philippe Thoen)
N° 4 - 1994
- 4 septembre 1944 : l'évacuation de Woippy (Armand Henry)
N° 14 - 2004
- La libération de Woippy (16 novembre 1944) (Armand Henry)
- Le camp de déportation de Woippy. Témoignage de René Ratouis.
N° 16 -2006
- 1940-1944, Woippy annexé et l’usine des Hobus Werke (Philippe Thoen)


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