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  Dernière mise à jour : 9 janvier 2020

La rue de Nachy
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Visite de la rue de Nachy

Au bas de la rue de Nachy, la première maison de gauche abritait un café-restaurant-épicerie. En 1891 il est tenu par M. Legris. Par la suite, c'est le débit Vaudois puis Sitorius (Annonce ci-dessous). En août 1919, la tenancière est Mme Vve François. (Pour se situer aujourd'hui, passer le curseur sur la photographie)


Courrier de Metz, dimanche 12 avril 1913

À partir du début de l'année 1926, cet établissement est tenu par Antoine Pellissier, capitaine en retraite (né à Lyon en 1894).
La salle de débit éclairée par trois fenêtres a une superficie d'environ 40 mètres carrés, la hauteur sous plafond est de 2,80 mètres. A l'étage existent quatre chambres d'hébergement.
Pendant la période 1940-1945, cet établissement est tenu par Horst Ostermann.
Petite information : En 1941, la rue de Nachy a été débaptisée pour devenir Erntestrasse puis Erdbeerstrasse en 1943 ( M.Z am Abend du 2 juin 1943).
En mai et août 1944, les usines Hobus-Werke route de Thionville sont bombardées, des bâtiments et maisons du village sont victimes de quelques "erreurs" de larguages. La Gastwirtschaft (auberge) Ostermann est en partie détruite. Ce bâtiment ne sera pas reconstruit après la guerre.
D'après un article du Républicain Lorrain du 5 juin 1947, un square planté d'arbres devait être aménagé à cet emplacement. Mais en définitive, c'est un parking qui sera aménagé (Ainsi se trouve abordé, avec un net esprit d'anticipation, le problème du stationnement qui, s'il ne se pose pas encore à Woippy, localité fort aérée, atteint dans certains centres un degré quasi insoluble. Journal Le Lorrain 7 mars 1961).
C'est pour cette raison que la numérotation de la rue débute au numéro 4, cette maison porte sur son linteau de porte la date de 1822.
Ensuite, nous arrivons devant le bâtiment portant le numéro 10. C'est une ancienne demeure qui date du XVIIIe siècle.
Au début du XIXe siècle, elle appartient à Remy Augustin Ibrelisle, chirurgien en chef de l'hôpital militaire de Metz, et à Thérèse Villeroy, son épouse.
Le 8 septembre 1832, elle est vendue par leur fils, Joseph-Maximilien Ibrelisle, docteur en médecine | clic |.
L'acquisition est réalisée par Charles Pêcheur, conseiller à la cour royale de Metz et Jeanne Victoire Baudouin, son épouse. Pour découvrir l'acte de vente : | clic |
Cette phographie datant du début des années 1900, nous montre l'arrière de ce bâtiment ci-dessus (flèche).
Pour se situer aujourd'hui, passer le curseur sur ce document.
Accolé à ce dernier bâtiment, on découvre un appentis qui abrita une meunuiserie. Aujourd'hui, c'est à l'abandon !... Passer le curseur sur la photo.
Aucune information sur cette demeure qui a dû être bâtie sous l'annexion de 1871-1914).
Nous arrivons ici devant ce qui était appelé à l'époque « le château de Nachy ». Sa construction remonte bien avant la révolution de 1789.
Ce « château de Woippy » est vendu le 2 janvier 1845, description complète dans l'annonce ci-contre
Il est vendu par Mme Elisabeth Sechehaye, épouse en secondes noces de Jean-Nicolas Lacroix (procureur du roi près le tribunal de première instance séant à Metz), à Antoine Jean Puel, docteur en médecine, et son épouse Clarisse Alexandrine Marin.
Cette propriété lui venait de l'héritage de ses parents Jean-Nicolas Sechehaye (1780-1840, maire de Woippy de décembre 1836 à février 1840) et Françoise Eléonore Olry (1784-1820), et de François Nicolas Olry, son aieul maternel.

(Au mois de juin suivant, Elisabeth Sechehaye vendait aux mêmes personnes le verger situé en face de cette propriété d'une contenance d'un hectare 40 ares)
 

Courrier de la Moselle, 14 et 28 décembre 1844
En 1913, cette propriété qui appartient aux héritiers Henriquet est mise en vente le 4 septembre, en l'étude de Me Bazin à Metz.
Une même annonce a déjà été insérée dans la presse le samedi 15 mars 1913, avec adjudication en l'étude le 19 mars.

Et ensuite, en descendant quelques dizaines de mètres la rue de la Fontaine, au niveau de la source, on découvre une demeure qui date d'avant la révolution de 1789 car elle est présente sur le plan de 1808. A cette date, cette propriété appartient à Jean-Baptiste Vivien, avocat à la Cour de Metz.
M. Vivien, et son épouse Catherine Hanès, l'ont acquise le 7 mai 1806 de Cerf Zachrias, négociant, demeurant à Metz et son épouse Judith Jacob Israël. Lesquels l'avaient acquise de Jean-Baptiste Gossin et Anne-Rose Demarre le 9 pluviose de l'an VII (28 janvier 1799), et eux-mêmes devenus les propriétaires lors de l'adjudication du 27 décembre 1791 réalisée par le district de Metz comme domaine national dépendant du trescens dit sous la Fontaine, de Claude Joseph Nicolas Fériet, ci-devant chanoine de la cathédrale de Metz. Le chanoine Fériet avait "hérité" de ce trescens après le décès de son "propriétaire" le chanoine Picard. En 1785, Mr Fériet l'avait loué à bail de neuf années à Jean Joseph Sechehaye (grand-père d'Elisabeth Sechehaye, nommée précédemment).
En novembre 1817, Jean-Baptiste Charles Bouchotte - clic -, colonel d'artillerie en retraite, et Françoise Jacquin, son épouse, sont les nouveaux propriétaires.

Courrier de la Moselle, mardi 4 juin 1839.
Le 18 juin 1839, elle est acquise par Mme Florence Alexandrine de Lobel, veuve d'Antoine Pierre Marin.
Cette propriété est revendue en septembre 1851 par Mme Clarisse Marin, épouse Antoine-Jean Puel (propriétaire du "château de Nachy" ci-avant), à M. Barthelemy Collignon et Mme Marie Françoise d'Huart son épouse. À cette date, la propriété est décrite ainsi :
« Une maison avec jardin et dépendances situées au village de Woippy près Metz, entre le chemin du Rucher au midi et la propriété de Mr Puel au nord, la rue de Nachy à l’ouest et la propriété du Sieur Paquet à l’est, en avant de laquelle se trouvent une cour avec pavillon à droite et à gauche, derrière et sur les côtés terrasses, jardin anglais, jardin potager, verger et pièce d’eau vive, le tout entouré de murs ; ainsi que toutes les aisances et dépendances de ladite maison telle qu’elle de compose ».
En 1878, la propriété appartient encore à la famille Collignon d'Huart.
Cette photographie des années 1920 nous fait découvrir l'intérieur de cette propriété.
À la fin du XIXe et début du XXe, elle appartient à la famille Erpeldinger - clic -.
Dans le journal Le Lorrain du jeudi 6 mars 1919, on peut lire que « La doyenne de Woippy, Mme veuve (Elisabeth) Erpeldinger a été inhumée lundi dernier au cimetière de l'Est ; la défunte avait encore eu le bonheur de revoir son fils retenu pendant 53 mois en captivité en Allemagne. Mme Erpeldinger était issue d’une vieille famille lorraine qui avait fourni plusieurs officiers à la France ».
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Au coin de la place se situe une borne. Installée à l'initiative de la Société d'Histoire de Woippy par la municipalité, elle permet aux visiteurs de faire connaissance avec la rue de Nachy (cette rue fait partie de la visite historique de Woippy proposée par la Société d'Histoire de Woippy).
Ce « Sentier Historique de Woippy » a été inauguré le 16 septembre 2000.
Voir le circuit de la visite : - clic -
À l'extrémité de la place, le bâtiment que l'on aperçoit (ci-dessous à droite) renfermait l'un des pressoirs du village.
Ce pressoir formait un ensemble avec le bâtiment de gauche utilisé comme habitation.

Nous voici arrivés en haut de Nachy. Après avoir découvert plusieurs très anciennes demeures, il est temps de se poser une question ! Depuis des siècles, Woippy était terre d'église (Bulle du pape Callixte II datée du 5 avril 1123), aussi, avant la révolution, une ou plusieurs des propriétés décrites précédemment ont certainement appartenu à l'église ou même à des personnes qui émigrèrent ? Car il faut rappeler qu'en novembre 1789, les biens ecclésiastiques sont mis à la « disposition de la nation » et vendus comme biens nationaux. Quant aux Français ayant quitté la France pour conviction personnelle, leurs biens sont réquisitionnés par le décret du 30 mars 1792 et autorisés à la vente quelques mois plus tard.
Il est donc tout à fait probable que certaines de ces très anciennes maisons et propriétés de cette rue de Nachy, et aussi du village, ont été acquises pendant les premières années de la révolution, mais les archives de cette période ayant disparu dans un incendie lors de la libération de Metz en 1944, il est difficile d'être affirmatif.
Toutefois, des actes notariaux rédigés au début du XIXe siècle réservent parfois quelques surprises !
Par exemple, la première ancienne maison de la rue (le numéro 10 décrit au début de la visite), une partie a été acquise de l'émigré Jean-Nicolas-Etienne, baron de Bock, l'un des plus grands propriétaires du département.
Et comme nous venons de le voir, la propriété précédente faisait partie du trescens de Claude-Joseph-François-Nicolas Fériet, né le 23 novembre 1765, clerc du dioèse de Saint-Dié, chanoine de Metz depuis le 15 mars 1783.

Quant à ce pressoir et la maison... Eh bien ils appartenaient à Claude François Gossin, prêtre administrateur de la paroisse d’Osches, district de Verdun.
Ces deux bâtiments ont été acquis le 1er août 1792 par Albert Delatte et Anne Chamois son épouse. Par donation entre vifs le 17 vendémiaire de l'an VIII (9 octobre 1799), Anne Chamois devient seule propriétaire. Devenue veuve, elle se remarie avec Nicolas Bourlier et le 4ème jour complémentaire de l'an X (21 septembre 1802), l'ensemble est vendu à Michel Delatte (maire de Woippy de 1801 à 1808) et Marie Buzy son épouse (la tombe de ces deux personnes existe encore au cimetière : Michel Delatte 1763-1836, Marie Buzy 1772-1844).
Par la suite, les différents propriétaires seront :
En novembre 1822, Jean-Baptiste Charles Bouchotte et Françoise Jacquin.
En 1846, (seul le bâtiment du pressoir-cuverie est vendu, le bâtiment d'habitation restant aux Bouchotte), les propriétaires sont alors Jean-Cuny Metsigner et Catherine Marichal, et Marguerite Marichal, épouse Dominique Sturel (chacun pour un quart).
- Pour la suite, les recherches seraient à poursuivre...

Quant à l'habitation, en 1878, elle appartient à Pierre Obélianne (maire de Woippy de 1848 à 1853) et Christine Gille, lesquels en font donnation à leur fille Elise (10 décembre 1887).
Sauf erreur, cette maison portait à cette date le numéro 26. D'après le livre de René Paquet, Histoire du village de Woippy près Metz, édité en 1878, dans le chapitre "Itinéraire historique et archéologique", page 151, il est noté : « N° 26, Servait au commencement du siècle (début 1800) de presbytère. Rien d'ancien. Elle appartient aujourd'hui à M. Obélianne. »

Après avoir passé « l'ancien pressoir », nous découvrons une construction récente qui a remplacé la maison ci-dessous à la fin des années 1960 :

Cette photographie est prise vers 1913/1914. La maison portait le numéro 28.
Sont présents sur cette photo, M. et Mme Auguste Mangenot et leur fille Jeanne.


En face de la place, on remarque une maison qui possède une vieille fenêtre d'angle du XVIIe siècle.

Dans une autre habitation, il existe aussi, non visible de la rue, une seconde fenêtre d'angle datée de 1567.


L'autre coin du bâtiment possède aussi sa fenêtre d'angle.

À part sa partie haute, le côté droit de la rue de Nachy ne possède que des maisons "assez récentes" et ne permettent pas un historique comme ci-dessus. Toutefois, on peut découvrir dans certaines de celles-ci des choses assez curieuses.
Par exemple, dans un jardin cette pierre sculptée aux armes du chapitre de la cathédrale. Jusqu'à la révolution de 1789, Woippy était terre d'église. Il se pourrait que cette pierre fût l'une des clés de voûte de l'ancienne église de Woippy qui se situait dans l'enceinte du cimetière communal.
Dans certains actes notariaux anciens (début XVIIe siècle), on trouve au hameau de Nachy, un lieu-dit nommé "le Cloître" ou "le Grand Cloître", même "une maison devant le Cloître", et encore "la grande place dépendante de ladite maison appelée communément le Grand Cloître". Toutes les hypothèses restent envisageables !...
 
Dans une autre maison, un linteau évoque le passé viticole de Woippy (1561) :

On y découvre aussi cette très belle sculpture.

Fin de la visite.

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