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  Dernière mise à jour : 9 juillet 2014

Le quartier Saint-Eloy
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Saint-Eloi ou Saint-Eloy : quelle orthographe ?
Pourquoi les deux orthographes ? Pierre Brasme, président de la Société d'histoire de Woippy s'est penché sur cette particularité : « Le prénom Eloi viendrait du latin Eligius un prénom qui, au VIIe siècle, s'orthographie indistinctement Eloi ou Eloy. Il n'y a pas de règles précises puisque sur douze communes françaises portant ce nom, six s'écrivent avec un i et les autres un y. Pour le cas particulier de Woippy, il faut rappeler que le nom du quartier Saint-Eloy a été repris à partir de celui d'un domaine appartenant en 1591 aux Prémontrés installés dans l'hospice sis sur la colline de Sainte-Croix. En 1622, le domaine échut aux Jésuites puis, après la suppression de leur Ordre et leur expulsion du royaume (1764-1767), il revint aux Bénédictins de Saint-Symphorien.
Dans la plupart des archives antérieures ou postérieures à la Révolution, on orthographie Saint-Eloy qu'il s'agisse des registres paroissiaux de Woippy, de la carte de Cassini de 1756 ou du cadastre de 1808. Dans leur Histoire de Metz parue à la fin du XVIIIe siècle, dom François et dom Tabouillot utilisent également cette orthographe.
L'usage à travers le temps a toujours privilégié Saint-Eloy et ce, jusqu'à une époque très récente. Depuis la construction du quartier de Saint-Eloy, au début des années soixante, à cette orthographe, s'est ajoutée celle de Saint-Eloi. Si les registres des délibérations municipales de Woippy à cette époque mentionnent Saint-Eloy, ceux de Metz utilisent les deux, mais plus couramment Saint-Eloi. Pour éviter les confusions un accord entre les deux communes est intervenu au cours des années soixante-dix : on dira désormais avenue de l'abbaye Saint-Eloi mais quartier Saint-Eloy. Force est de constater que la confusion est encore bien réelle : pour preuve le plan de Metz daté de 1996 où on lit avenue de l'abbaye Saint-Eloi (NDLR : rebaptisée depuis, avenue des Deux-Fontaines) sur le plan mais ... abbaye de l'avenue Saint-Eloy dans le répertoire des rues !
Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, la municipalité serait bien inspirée d'y mettre bon ordre en tranchant une fois pour toutes ce cruel dilemme et d'en profiter pour adapter la signalisation routière à cette décision d'importance !
(Républicain Lorrain, Mardi 25 novembre 2003) (Explication déja insérée le mercredi 12 novembre 1997 : Courrier Service, I ou Y ?)


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Un historique de Saint-Eloy d'après le journal "Le Messin" du dimanche 13 septembre 1903
La Lorraine d’autrefois
Saint Eloy est situé à gauche de la Moselle, à trois kilomètres de Woippy.
Ce château et la ferme qui appartenaient à la collégiale de Metz, tirent leur nom de solitaires qui au VIIIe siècle, s'étaient établis dans la plaine au dessous de Metz et prétendaient suivre la règle de Saint-Eloy, orfèvre de la couronne et trésorier du roi Dagobert Ier, dont il eut toute la confiance ; il porta l'art de l'orfèvrerie à un degré de perfection extraordinaire pour le temps où il vivait ; en 1789 on possédait encore plusieurs de ses ouvrages, des châssis et deux sièges d'or enrichis de pierreries qu'il avait exécutés pour le roi Clotaire II. Saint-Eloy devint évêque de Noyon.
Les solitaires adoptèrent au 12e siècle la règle des Prémontrés et le monastère s'appela successivement Saint-Eloy, Tarris, Thury ou Buris, et Sainte-Croix. Ce dernier nom lui fut donné parce qu'un seigneur flamand y apporta un morceau de la vraie croix.
Une dame de Metz, nommée Ida, donna à ces pieux solitaires le fief de Thury ou Buris où ils bâtirent le monastère ; mais Thury étant exposé aux inondations de la Moselle, les solitaires formèrent le projet d’aller s'établir à Justemont ; cette translation causa longtemps de vifs débats : d'une part, les Messins qui avaient doté ce monastère voulaient retirer leurs donations parce que les moines s'éloignaient de la ville ; de l'autre, la discorde régnait parmi les religieux.
Des moines allemands avaient été reçus dans le monastère, les Français se déplurent bientôt avec eux et demandèrent à retourner à Thury, les Allemands voulaient rester à Justemont. Après bien des débats ces discussions s'apaisèrent en 1261. Les biens se partagèrent par égale portion entre les deux maisons de Thury et de Justemont.
Le duc de Guise fit détruire l'abbaye en 1552, aux approches du siège de Metz, et elle fut transférée à l'hospice ; on appelait hospice, une maison qui appartenait, dans la ville, aux abbayes ou aux communautés religieuses, établies dans la campagne, les abbés et les moines s'y réfugiaient pendant la guerre avec ce qu'ils avaient de plus précieux. L'hospice était situé dans la cour d'Orme, près de Chèvremont, là où aujourd'hui se trouve le couvent des Carmélites.

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Dimanche 28 mars 1999
La rue du Fort-Gambetta : au cœur des quartiers Est

Avec Pierre Brasme, après une promenade dans le vieux Woippy, nous avons traversé la route de Thionville pour arriver aujourd'hui rue du Fort-Gambetta et dans les quartiers de Saint-Eloy et de Boileau-Prégénie, qu'elle sépare ou plutôt unit.
La désignation même de la rue du Fort-Gambetta a une histoire assez originale. Pendant plusieurs siècles, ce n'est qu'un chemin vicinal, appelé chemin de Saint-Eloy à Woippy, et plus tard chemin de Woippy à La Maxe.
Par délibération du 30 mai 1933, le conseil municipal le baptise rue de Saint-Eloy, une rue qui, à l'époque, compte à peine une centaine d'habitants. Au début des années 60, commence la construction du quartier Saint-Eloy, décidée par la ville de Metz sur des terrains lui appartenant, mais situés sur le ban de Woippy. Cette construction rend nécessaire un certain nombre de dénominations de rues : en décembre 1963, sur proposition de la municipalité de Metz, les élus de Woippy entérinent les noms de Jean-Pierre Pécheur, Corneille Agrippa, Victor Poulain, Ferdinand Sechehaye, Ryneck, etc, la rue de Saint-Eloy conservant son nom... jusqu'à ce que, deux ans plus tard, la ville de Metz demande de supprimer cette appellation pour éviter la confusion avec le chemin de Saint-Eloi tout proche. Suggestion acceptée par les édiles de l'époque, qui proposent alors le nom de rue du Fort-Gambetta.
Du fort Hindersin au fort Gambetta
Revenons à l'histoire de cette rue. C'est le 19 février 1919 que, par décision ministérielle, les deux forts de Woippy, construits après 1871 par les Allemands, sont rebaptisés dans un esprit patriotique évident : le fort Kameke (route de Lorry) devient fort Déroulède, tandis que le fort Hindersin (achevé en 1882) reçoit le nom de Gambetta, en souvenir de l'homme qui avait en 1870-71 symbolisé la lutte de la France redevenue républicaine contre la Prusse. Comportant deux tourelles blindées mobiles, occupé par des hommes du 12e régiment d'artillerie à pied saxon, ce fort faisait partie avant 1918 de la ceinture fortifiée de Metz.
Au moment de la libération de Woippy, le 16 novembre 1944, les Allemands tiennent solidement le fort, protégé par les fossés et un rideau d'arbres et par des « trous de renard » encore visibles aujourd'hui, où des armes automatiques sont mises en batterie. Lorsque les Américains du 377e régiment d'infanterie arrivent aux lisières du fort, l'enfer se déchaîne, mettant hors de combat de nombreux soldats malgré l'héroïsme de certains comme le sous-officier Alnano et le lieutenant Cosgrove. Le fort étant imprenable, les Américains le contournent pour se diriger vers Metz. Le jour où une patrouille revient le 19, il est désert, les Allemands l'ayant évacué.
Le fort Gambetta a retrouvé sa quiétude et une fonction beaucoup plus pacifique et écologique, depuis qu'en 1978 la municipalité a transformé son périmètre en un parcours de santé de 22 stations qui, en limite d'agglomération, fait le bonheur des sportifs et des amoureux de la nature.

Dimanche 4 avril 1999
La rue du Fort-Gambetta axe majeur à l’échelle de la ville

Après la description du fort Gambetta, Pierre Brasme nous fait découvrir les particularités de la rue du Fort-Gambetta, cet axe qui, au fil des années et des aménagements, est devenue le cœur du quartier.
Au cours des années 70-80, la rue du Fort-Gambetta est davantage la voie de raccordement entre la route de Thionville et l'autoroute A 31 qu'une rue au sens strict.
Elle connaît un trafic de plus en plus dense, avec près de 7 200 véhicules par jour en 1990 et représente pour les riverains un danger et une source de nuisances.
Or, dans l'évolution de sa fonction et de son aménagement, l'année 1992 marque un « tournant », avec la mise en service du barreau de La Maxe : tout en permettant un accès plus facile et fluide à l'A 31 par le nord de la route de Thionville et de Woippy (et inversement). Cet axe de contournement soulage la rue et empêche désormais une grande partie du trafic automobile et surtout poids lourds de traverser les quartiers Est.
Cet allégement était indispensable et constituait un préalable à toute mise en valeur de la rue et de ses abords. Cet aménagement est ponctué de trois petits carrefours giratoires et d'un carrefour avec ralentisseur. Tout en cassant la vitesse, ces giratoires brisent partiellement le caractère prioritaire de la rue du Fort-Gambetta, et permettent aux deux quartiers Saint-Eloy et Boileau-Prégénie de mieux communiquer ensemble. Des travaux récents viennent d'ailleurs d'améliorer cette liaison inter-quartiers, par un cheminement qui aboutit, derrière les serres municipales, à hauteur de la mairie annexe.
L'aménagement de la rue s'est accompagné de la mise en place d'un mobilier urbain en harmonie, d'un éclairage public de type plus urbain que routier, d'espaces verts, de points de fleurissement et d'aires de stationnement qui s'intègrent à son espace. La rue du Fort-Gambetta apparaît ainsi à la fois comme un axe majeur à l'échelle de la ville, une artère vitale à l'échelle des quartiers est, mais aussi un exemple d'aménagement urbain harmonieux.
Du Mac Do à Jules-Ferry
Parcourir la rue du Fort-Gambetta, c'est plonger dans un petit univers aux activités nombreuses et variées. Elle est même le seul exemple de rue à Woippy offrant un panel de services aussi large : administratif avec la mairie annexe et la poste, sportif avec le stade de Saint-Eloy récemment inauguré et le parcours de santé, scolaire avec le collège Jules-Ferry, commerçant avec différents magasins, hôtelier avec les hôtels proches de l'échangeur autoroutier, sans compter la restauration qu'offrent, au croisement de la route de Thionville, les enseignes Mac Donald's et Belles Fontaines.
Si elle n'a pas le cachet historique des vieilles rues de Woippy village, la rue du Fort-Gambetta n'en mérite pas moins d'être connue. Elle est le cœur des quartiers est de Woippy. Lorsque, au début des années 60, Saint-Eloy est sorti de terre, suivi quelques années plus tard de Boileau-Prégénie, elle était une rue sans âme, une simple voie d'accès à l'autoroute. Grâce aux associations de quartier et à la mobilisation des habitants, grâce aux choix d'aménagement de la municipalité, mais aussi du département qui a financé en grande partie le Barreau de La Maxe, la rue du Fort-Gambetta a retrouvé une vocation urbaine et un aspect qui la rendent vivante et vivable pour ses riverains et ses utilisateurs.

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Saint-Eloy depuis les années 1800


Depuis la route de Metz à Thionville, le chemin de Saint-Eloy au début des années 1800.


1946 : Le même chemin de Saint-Eloy vu d'avion. (IGN 1946)
Quelques constructions et présence d'un bâtiment militaire.
Côte droit haut : Construit dans les années 1880, le fort Gambetta. Son premier nom : Fort Hindersin.


La quartier Saint-Eloi en 1969 (Bulletin officiel municipal de Woippy, 2ème trimestre 1969).


En 1971 (Idem, 1er trimestre 1971).


1974 (Idem, 1974).


Woippy Saint-Eloi.
("La Kermesse", 7, rue des Parmentiers, 57 Metz.
Excl. Le Mini-Drug, 42, rue F. Sechehaye, 57 Woippy-St-Eloi.)



Woippy Saint-Eloi.
(Combier Imprimeur Mâcon. Coll. Librairie Glad, Woippy-St-Eloi.)


La Place Jean-Perrin.
(Edit. d'Art "POLL", OLLAND, 56, En Fournirue, Metz.)


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