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  Dernière mise à jour : 15 avril 2018

La gare de triage de Woippy
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 La gare de triage par la presse 
 1959 - 1967 


Le Lorrain (LL), Le Républicain Lorrain (RL)




Mardi 28 juillet 1959 (RL)
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
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ENQUETE PRÉALABLE A LA DÉCLARATION D'UTILITÉ PUBLIQUE
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ARRÊTÉ
LE PRÉFET DE LA MOSELLE
Officier de la Légion d'honneur,
Vu le projet présenté par la S.N.C.F., relatif à la création du triage dit « de Woippy » sur le territoire des communes de Woippy et de Maizières-lès-Metz ;
VU l’ordonnance n° 53-997 du 23 octobre 1958, portant réforme des régies relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique ;
VU le décret n° 59-701 du 6 juin 1959 portant règlement d’administration publique relatif à la procédure d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, à la détermination des parcelles à exproprier et à l’arrêté de cessibilité ;
VU la décision de Monsieur le Ministre des Travaux Publics, des Transports et du Tourisme, en date du 2 juin 1959 ;
ARRÊTE
ARTICLE 1er. – Le projet ci-dessus visé sera soumis à une enquête dans les formes déterminées par le décret précité du 6 juin 1959.
En conséquence, il sera déposé à la Sous-Préfecture de Metz-Campagne, pendant 21 jours, du 10 au 31 août 1959 inclus.
Un dossier sommaire sera déposé aux mêmes fins et pendant le même temps dans les mairies de Maizières-lès-Metz et Woippy.
Pendant ce temps, le public pourra prendre connaissance du dossier à la Sous-Préfecture d Metz-Campagne ainsi que dans les mairies des communes précitées, les jours ouvrables, de 9 à 12 h. et de 14 à 16 heures, et formuler ses observations sur les registres ouverts à cet effet. Les observations sur l’utilité publique de l’opération pourront être consignées par les intéressés par écrit au président de la commission d’enquête, siégeant à la Sous-Préfecture de Metz-Campagne, lequel les annexera au registre précité.
ARTICLE 2. – Avant la date fixée ci-dessus pour le commencement de l’enquête, le présent arrêté sera publié dans les communes intéressées par voie d’affiches et, éventuellement, par tous autres procédés. L’accomplissement de cette mesure de publicité sera certifié par le maire. En outre, il sera procédé à l’insertion de l’arrêté, en caractères apparents, dans une des journaux publiés dans le département.
ARTICLE 3. – A l’expiration du délai d’enquête, les registres d’enquête seront clos et signés par les maires, puis transmis dans les 24 heures avec le dossier d’enquête, au président de la commission d’enquête.
La commission d’enquête examinera les observations consignées ou annexées au registre d’enquête et entendra toutes les personnes qu’il paraîtra utile de consulter ainsi que l’expropriant si elle le demande. Le président de la commission transmettra le dossier avec ses conclusions au Sous-Préfet. Celui-ci adressera l’ensemble des pièces au Préfet avec son avis.
Ces opérations, dont il est dressé procès-verbal, seront terminées dans un délai de 13 jours, à compter de l’expiration du délai d’enquête.
ARTICLE 4. – Sont désignés pour faire partie de la commission d’enquête qui siégera à la Sous-Préfecture de Metz-Campagne :
MM. Théry, ingénieur des Ponts et Chaussées à Metz, qui remplira les fonctions de président ; Hermann Charles, chef de district principal en retraite à Moulins-lès-Metz ; Magny, industriel à Metz, 1, avenue Foch ; les Maires de Woippy et de Maizières-lès-Metz ; l’Ingénieur de la S.N.C.F., chargé de l’exécution des travaux.
ARTICLE 5. – Les Chambres de Commerce et d’Agriculture sont appelées à donner leur avis sur l’utilité et la convenance du projet. Les procès-verbaux de leurs délibérations devront être adressés à M. le Président de la commission d’enquête, qui les annexera au registre d’enquête.
ARTICLE 6. – Ampliation du présent arrêté sera adressé à :
- M. le Directeur de la Région Est de la S.N.C.F., 23, rue d’Alsace, Paris (Xe) ;
- M. le Chef du 7e Arrondissement VB, 3, rue Henry-Maret, à Metz ;
- M. le Sous-Préfet de Metz-Campagne ;
- M. le Maire de Maizières-lès-Metz ;
- M. le Maire de Woippy ;
- M. le Président de la Chambre de Commerce de la Moselle ;
- M. le Président de la Chambre d’Agriculture de la Moselle ;
- M. le Président et MM. les Membres de la commission d’enquête.
Metz, le 9 juillet 1959
LE PRÉFET
Pour le Préfet
Le secrétaire général délégué
Signé : A. ROUSSEL
Pour ampliation.
Pour le Préfet.
Le chef de Division délégué,
Signé : illisible

RÉPUBLIQUE FRANCAISE
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S.N.C.F. – RÉGION DE L’EST
Création du triage dit « de Woippy » sur le territoire
des communes de WOIPPY et de MAIZIÈRES-LÈS-METZ
Enquête parcellaire
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LE PRÉFET DE LA MOSELLE
Officier de la Légion d’honneur
Vu le projet présenté par la S.N.C.F., relatif à la création du triage dit « de Woippy » sur le territoire des communes de Woippy et de Maizières-lès-Metz ;
VU l’ordonnance n° 53-997 du 23 octobre 1958 et le décret n° 59-701 du 6 juin 1959 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique ;
VU le plan parcellaire et le tableau indicatif des immeubles à acquérir et la création de servitudes de passage d’écoulement d’eaux pour l’exécution des travaux projetés ;
Considérant qu’il y a lieu de remplir les formalités d’enquête prescrites par le titre II du décret précité du 6 juin 1959 pour préparer l’expropriation des propriétés dont l’occupation est nécessaire ;
ARRÊTE
ARTICLE 1er. – Une enquête parcellaire est ouverte sur la désignation des immeubles dont l’acquisition est nécessaire pour l’exécution des travaux précités.
A cet effet, le plan et l’état parcellaire ci-dessus visés seront déposés dans les mairies de Woippy et de Maizières-lès-Metz pendant 21 jours, du 10 au 31 août 1959 inclusivement, où chacun pourra en prendre connaissance, tous les jours ouvrables, de 9 à 12 h. et de 14 à 17 heures et le cas échant, présenter ses observations.
ARTICLE 2. – Avant la date fixée ci-dessus pour le commencement de l’enquête, le présent arrêté sera publié dans les communes précitées par voie d’affiches et, éventuellement, par tous autres procédés. L’accomplissement de cette mesure de publicité sera certifié par les maires. En outre, il sera procédé à l’insertion de l’arrêté en caractères apparents, dans un des journaux publiés dans le département.
ARTICLE 3. – Notification individuelle du dépôt du dossier à la mairie sera faite, par l’expropriant, sous pli recommandé avec demande d’avis de réception aux propriétaires figurant sur l’état parcellaire dans les conditions prévues à l’article 16 du décret précité du 6 juin 1959.
ARTICLE 4. – Pendant le délai prévu à l’article premier, les observations sur les limites des biens à exproprier seront consignées par les intéressés sur les registres d’enquête parcellaire ou adressées par écrit aux maires, qui les joindront aux registres ou au président de la commission d’enquête.
ARTICLE 5. – A l’expiration de ce délai, les registres d’enquête seront clos et signés par les maires et transmis dans les 24 heures avec le dossier d’enquête au président de la commission d’enquête. La commission d’enquête donnera son avis sur l’emprise des ouvrages projetés et dressera procès-verbal de l’opération après avoir entendu toutes les personnes susceptibles de l’éclairer. Ces opérations doivent être terminées dans un délai de quinze jours à compter de l’expiration du délai d’enquête.
ARTICLE 6. – Le président de la commission d’enquête transmettra le dossier au Sous-Préfet. Celui-ci adressera l’ensemble des pièces au Préfet avec son avis.
ARTICLE 7. – Dans le cas où la commission d’enquête proposerait, en accord avec l’expropriant, un changement de tracé et si le changement rend nécessaire l’expropriation de nouvelles surfaces de terrains bâties ou non bâtie, avertissement en sera donné collectivement et individuellement dans les conditions fixées aux articles 2 et 3 ci-dessus, aux propriétaires qui seront tenus de se conformer aux dispositions de l’article 17 du décret du 6 juin 1959.
Pendant huitaine, à dater de cet avertissement, le procès-verbal et le dossier resteront déposés à la mairie ; les intéressés pourront fournir leurs observations comme il est dit à l’article 4 du présent arrêté.
A l’expiration de ce délai, le président de la commission d’enquête fera connaître à nouveau, dans un délai maximum de 8 jours, ses conclusions et transmettra le dossier au Sous-Préfet, qui l’adressera au Préfet.
ARTICLE 8. – Sont désignés pour faire partie de la commission d’enquête qui siégera à la Sous-Préfecture de Metz-Campagne :
MM. Théry, ingénieur des Ponts et Chaussées à Metz, qui remplira les fonctions de président ; Herrmann Charles, chef de district principal an retraite, à Moulins-lès-Metz ; Magny, industriel à Metz, 1, avenue Foch ; les Maires de Woippy et de Maizières-lès-Metz ; l’Ingénieur de la S.N.C.F. chargé de l’exécution des travaux.
ARTICLE 9. – Ampliation du présent arrêté sera adressé à :
- M. le Président et MM. les membres de la commission ;
- M. le Sous-Préfet de Metz-Campagne ;
- MM. les Maires de Woippy et de Maizières-lès-Metz ;
- M. l’Ingénieur principal, chef du 7e Arrondissement VB de la S.N.C.F., 3, rue Henry-Maret, à Metz, chargé de l’exécution des travaux.
METZ, le 9 juillet 1959
LE PRÉFET
Pour le Préfet,
Le secrétaire général délégué
Signé : A. ROUSSEL
Pour ampliation,
Pour le Préfet,
Le chef de Division délégué,
Signé : illisible.

Samedi 1er août 1959

6 milliard de travaux étalés sur 4 ans
Trafic journalier envisagé : 3 500 wagons

Un arrêté préfectoral d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, vient de mettre tout un chacun au courant d’un projet SNCF, relatif à la création d’une gare de triage s’étendant sur le territoire des communes de Woippy et de Maizières-lès-Metz. Il s’agit là d’une réalisation très importante estimée, sans tenir compte de l’achat des terrains nécessaires, à plus de six milliards et dont l’exécution demandera 3 ou 4 ans ; aussi est-il intéressant d’en connaître les principales caractéristiques.

Il convient avant tout de situer le problème et d’expliquer pourquoi la Société Nationale des Chemins de Fer est amenée à entreprendre des travaux d’un tel volume, s’inscrivant au dossier des grandes entreprises nationales.

Sur notre photo, une vue d’ensemble du grand triage qui forme fuseau de Woippy à Maizières. On remarque spécialement la déviation de la R.N. 53 à partir, grosso modo, de la ferme des « Petites Tappes », légèrement en dehors du plan, sur la droite. On notera également les trois faisceaux formant l’ensemble du projet : réception, débranchement, attente au départ.
Difficultés actuelles
Les gros triages de la région sidérurgique lorraine sont actuellement au nombre de trois, mais chacun présent d’irréductibles inconvénients et est arrivé de ce fait à un réel point de saturation : Metz-Sablon d’abord, enserré dans la ville de Metz, ne peut s’étendre ; Conflans-Jarny, d’autre part, est trop éloigné des centres de productions ; Florange, enfin, se trouve étouffé par une très dense concentration industrielle.
Il existe bien d’autres triages, de caractère secondaire, Uckange, Audun, Valleroy et accessoirement Longwy et Baroncourt, mais l’éventuelle utilisation d’appoint et le développement de l’une ou l’autre de ces installations impliquerait un éparpillement du matériel et du personnel en définitive peu rentable.
Le projet de Woippy-Maizières apparaît comme la plus grosse réalisation ferroviaire du genre dans la région Est ; le projet adopté par le ministre compétent et inscrit à l’un des nombreux chapitres du plan quinquennal industriel, donnera un nouvel essor au trafic marchandises dans notre région, jusqu’ici mal desservie. Les triages de Hausbergen et de Blainville, dont la capacité est en moyenne de 3.000 wagons journellement, perdront, non de leur importance, mais la première place qu’ils détiennent actuellement quant au volume des opérations de réception et de diffusion.
C’est le dernier cri de ses installations qui permettra à Woippy d’atteindre une telle activité, surtout à la suite du recul du cordon douanier franco-sarrois et, partant, d’animer davantage encore l’économie mosellane.
  C’est pourquoi la direction générale de la S.N.C.F. a pensé et décidé la création d’un centre présentant, tant par sa capacité que sa situation et son modernisme, tous les avantages souhaitables.
  Le choix des techniciens s’est en conséquence fixé sur un terrain idéal qui, à la sortie de Woippy à l’entrée de Maizières-lès-Metz, couvre 117 hectares et s’étend donc sur une longueur optima de 5 km. Jusqu’à présent, la moitié de la superficie nécessaire a été acquise à l’amiable, l’autre moitié nécessitera le jeu d’une procédure d’expropriation.
5 faisceaux : 98 voies
  De l’examen technique du projet, il ressort que la S.N.C.F. a prévu la réalisation du premier faisceau, dit de réception, comprenant 18 voies courant sur une longueur de 800 m., d’un second faisceau dit de débranchement formé de 48 voies, s’étirant sur 900 m., et pourvu des bosses de gravité dotées de freins « Westinghouse » dont les puissantes mâchoires agissent sur les « jambes » des wagons. Latéralement seront en outre installés deux faisceaux de formation de 8 voies chacun et en prolongement du faisceau de débranchement viendra s’implanter un faisceau d’attente au départ, composé de 16 voies.
  A ce vaste complexe de rails, il faudra adjoindre les équipements suivants : un poste de débranchement électrique commandant la totalité des aiguilles donnant accès au faisceau de débranchement, un poste commandant les aiguilles du faisceau de formation, des bâtiments pour les différents services en place, avec lavabos, réfectoires, etc., une sous-station électrique, une installation de télécommunications et de radio (liaison entre les machines et les postes de manœuvres).
  La réalisation de ce puissant triage exige au préalable l’exécution de divers travaux routiers. En premier lieu, la déviation de la nationale 53 qui, actuellement, traverse en diagonale le terrain à aménager ; cette déviation partira de la sablière « Sablor » et le nouveau tracé sera long de 1.825 m. ; en second lieu, la déviation du chemin départemental 153 D s’accompagnant de la construction de trois passages supérieurs ; il faudra aussi dévier le chemin vicinal n° 5, de St-Rémy à Bellevue et le chemin rural n° 6 et construire quatre passages aériens.
  De plus, les techniciens devront déplacer des lignes électriques haute tension, des stations E.D.F. et câbles P.T.T.
  A Woippy, un petit dépôt sera créé de façon à effectuer certaines petites réparations urgentes sur les machines du parc électrique, les grosses réparations et les révisions étant faites à Thionville grâce à des installations beaucoup plus complètes. Même façon de voir pour le parc à wagons, dont le gros entretien sera assuré par les ateliers de Montigny.
Le plus gros triage de la région sidérurgique
  Il est encore intéressant de noter un renforcement des possibilités de transport sur la ligne Woippy-Hagondange, ces deux cités devant être reliées par une voie banalisée, impliquant la circulation dans les deux sens.
  Entre les gares de Maizières et Woippy, seront en outre posées deux voies principales rapides, les voies actuelles étant alors réservées au trafic des trains de marchandises et du matériel de triage.
  Ajoutons à ces précisions que tout le système de signalisation de l’ouvrage fonctionnera à partir d’un poste central unique, situé à Woippy.
  Les travaux commenceront cette année ; une première tranche vient d’être adjugée et porte sur le réseau d’aqueduc ; ensuite sera entreprise la déviation de la R.N. 53.
  L’an prochain débuteront les travaux de terrassement. Le volume de cette tâche est impressionnant : 500.000 m3 ; le reste de l’opération, bâtiments, voies, ballastage, signalisation, s’étalera sur environ trois ans.
  Ainsi va être constitué un ensemble ultra moderne qui emploiera quelque 600 agents, en principe logés en H.L.M. à la sortie nord de Metz et à Woippy où la S.N.C.F., en liaison avec la municipalité de cette dernière localité, envisage la construction d’un nouveau centre d’habitations.
  Les possibilités de ce centre ferroviaire seront énormes puisque journellement, dès le début de la mise en service, le triage de 3.500 wagons pourra être opéré. Hausbergen – près de Strasbourg – et Blainville (Meurthe-et-Moselle) seront ainsi nettement dépassés. Florange, par contre, et d’autres triages de la région de l’Est perdront un peu de leur activité par suite de cette concentration des rames marchandises à Woippy.
  Terminons en soulignant que le triage du Sablon, dégorgé à son tour, sera spécialement destiné au régime accéléré, à présent à Pagny-sur-Moselle, et que Metz sera la grand bénéficiaire de ce regroupement du triage qui, gravitant au cœur de la région industrielle, offrira de fort appréciables avantages à la S.N.C.F. comme à ses clients. (RL)

Vendredi 18 Septembre 1959
Les importants travaux d’aménagement de la future gare de triage de Woippy ont commencé cette semaine. Ces travaux s’échelonneront vraisemblablement sur plusieurs années, et débuteront par l’aménagement des écoulements d’eau, les ponts, avant de procéder à la mise en place des voies.
Hier, une pelleteuse et des terrassiers ont donné les premiers coups de pioche et de pelle aux travaux de nivellement. Ces travaux sont assurés par l’entreprise spécialisée Demathieu et Bard, sous la haute direction de M. Simon, chef de section principal de la section V.B. 73.
On voit, sur nos photos, d’une part, les techniciens, chef de district et surveillant de travaux S.N.C.F. examinant les plans des travaux avec les chefs de travaux de l’entreprise Demathieu et Bard, et d’autre part, l’un des engins de terrassement en pleine action. (RL)

Lundi 5 octobre 1959
WOIPPY. Le manque d’eau

Nos ménagères furent bien étonnées vendredi dernier en constatant que les robinets refusaient de donner la moindre goutte d’eau.
C’est le bulldozer d’une entreprise travaillant pour le compte de la S.N.C.F. qui, en nivelant le terrain destiné à la future gare de triage, a arraché la conduite principale venant de la station de Hauconcourt.
Depuis, tout le village et la cité des Quatre-Bornes sont entièrement privés de ce précieux liquide et même les boulangers vont manquer de l’eau nécessaire à la préparation de leur pâte. Inutile de dire que les rares puits encore existants furent pris d’assaut.
Espérons que le service des Eaux alerté, s’emploie à réparer les dégâts dans les meilleurs délais. (LL)

Samedi 24 octobre 1959
Le triage de Woippy-Maizières (5 milliards de travaux en 3 ans) assurera, dès son achèvement, un trafic journalier de 3 500 wagons et se place dans l’axe économique « Nord-Sud »


Voici à gauche le remblai existant et une partie de la plaine qui recevra l'infrastructure, voies et bâtiments, de la nouvelle gare de triage. (Photo J.-E. A.)

Quelques travaux à peine significatifs, entrepris sur la fin de l’été, des mesures de terrain, un arrêté préfectoral d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, ont été les signes précurseurs de la réalisation prochaine d’un grand projet. Entre Maizières-lès-Metz et Woippy, sur une longueur de 5 kilomètres, la SNCF s’apprête à créer l’une de plus importantes gares de triage de l’Est de la France, destinée à concentrer, tout en le répartissant mieux, l’important trafic ferroviaire de la région sidérurgique sur un axe nord-sud. Le chiffre global du financement, entre 4 et 5 milliards, donne l’ampleur du projet à réaliser dans les trois années qui suivent.
Il est nécessaire, avant de replacer ce projet dans le contexte des centres déjà existants. Trois gros triages, Metz-Sablon, Conflans-Jarny et Florange, ont pour mission, non pas exclusive mais importante, de régler harmonieusement le trafic de la région sidérurgique. Chacun, cependant est arrivé à un tel point d’encombrement et de saturation, qu’il a fallu envisager un point répondant aux besoins d’une région en pleine expansion.
Citons pour mémoire les triages secondaires (Valleroy, Audun, Uckange) dont la dispersion est le seul, mais gros inconvénient.
Il fallut à tout prix éviter des succédanés condamnés par avance à ne plus remplir leur rôle dans un futur immédiat. On a vu grand, et non sans raison.
La situation géographique
Quelle sera la situation géographique de cette nouvelle gare ? Entre Maizières-lès-Metz et Woippy, elle allongera son fuseau sur quelque 5 kilomètres dans la direction nord-sud, flanquée à l’est de Saint-Remy et de Ladonchamps, à l’ouest de Sainte-Agathe et de la route départementale qui y passe.
L’ensemble doit couvrir 120 ha environ, dont une bonne part à été acquise à l’amiable, des mesures d’expropriation doivent réunir les 50 hectares manquants. Précisons que la largeur maximum du faisceau atteindra 400 mètres.
L’infrastructure
La mise en place d’un tel projet comprend ses chapitres divers.
Pour les voies, il s’agit d’en implanter une longueur totale de 103 km (notons en passant que Metz-Sablon n’en a que 48 km). La gare de triage se divise d’ailleurs en trois faisceaux : le récepteur (18 voies), le triage (48 voies), le départ (16 voies).
Au chapitre des bâtiments l’on a d’abord les postes d’enclenchement de voies principales et de débranchement, une dizaine en tout, les halls d’entretien, le lotissement des services, enfin, ou dépôt, le foyer des mécaniciens, chauffeurs et agents de train.
Dernier chapitre, non des moins importants : les ouvrages d’art. Trois passages supérieurs devront être allongés avec les difficiles travaux que cela suppose. Dix aqueducs assurent la canalisation des ruisselets et fossés d’écoulement. La nationale Metz-Thionville doit être détournée sur 2 kilomètres.
Dans l’avenir, il faudra encore songer au logement du personnel de la gare de triage. 300 employés de la SNCF, avec leurs familles, seront installés soit à Woippy, soit à Maizières-lès-Metz, le choix n’étant pas encore fait.
Echelonnement des travaux
Les travaux sont échelonnés sur trois années et, en principe, pour 1962, la nouvelle gare de triage doit fonctionner.
Une première tranche de travaux vient d’être adjugée et porte sur le réseau d’aqueducs, la déviation de la nationale 53 doit faire suite.
Le terrassement – le volume représentant 500 000 m3 – est inscrit au programme de l’an prochain. Les installations proprement dites chevaucheront ou suivront ces premiers travaux.
Dès son achèvement, le nouveau centre apportera ses possibilités énormes. On prévoit que, journellement, 3 500 wagons pourront être triés, ce chiffre d’exploitation dépasse alors ceux de Blainville (en Meurthe-et-Moselle) et de Hausbergen (en Alsace).
Aussi, le triage de Maizières-Woippy se place dans le cadre des plus importantes réalisations ferroviaires de France. Il répond d’ailleurs à un besoin de plus en plus pressant, celui d’une région industrielle jusqu’alors mal desservie.
L’économie mosellane n’en sera que mieux canalisée, la rapidité accrue de transports par voie ferroviaire lui ouvrant, en outre, de nouvelles perspectives. (LL)

Mardi 17 novembre 1959
WOIPPY. La commune va subir une crise de croissance

La nouvelle gare de triage, l’une des plus importantes de l’Est de la France, sera implantée en grande partie sur le territoire de la commune de Woippy, entre la ligne de Metz-Thionville et la route nationale 53.
De nombreux cheminots viendront s’installer dans ce nouveau secteur, et c’est au nord de Woippy, dans l’angle de la rue de Ladonchamps et route de Rombas, que la S.N.C.F. désire créer une cité destinée à ses employés.
Mais comme la commune de Woippy fait partie de l’agglomération d’urbanisme avec Metz, il a fallu étudier un plan d’ensemble qui satisfasse également les industriels qui désirent construire pour leur personnel, et aussi pour les habitants de la commune. Ce plan d’ensemble envisage la construction de 1 700 logements, construction qui se ferait par tranches. La première comprendrait 300 logements S.N.C.F., plus 50 logements locatifs pour Woippyciens, plus un certain nombre de maisons destinées à l’accession à la propriété ; au total, 600 logements, soit un apport de 2 500 à 3 000 personnes.
De nombreux corollaires viennent évidemment s’ajouter à ce plan : construction de nouvelles rues, eau, électricité, écoles, lieu de culte, une place publique, évacuation d’eaux usées, etc. Dès à présent, le premier problème à résoudre sera l’acquisition du terrain : il s’agit de trente hectares. Il faudra également obtenir un arrêté de déclaration d’utilité publique.
La première tranche de 600 logements comprendrait trois tours (genre Patrotte), des habitations en collectif à quatre étages et des habitations individuelles, avec équipement collectif. Les travaux commenceraient en 1961, près de la route de Rombas, à hauteur du pont reliant cette dernière route à celle de Thionville, pour être terminés en trois ou quatre ans. d’autre part, la ville de Metz envisage la construction, dans d’assez brefs délais, de 200 logements sur un terrain lui appartenant, sur le ban de Woippy, rue Saint-Eloi, près de a route de La Maxe. Ce plan comporte également la construction d’une nouvelle école qui pourrait recevoir non seulement les enfants des nouveaux habitants, mais encore tous ceux qui sont déjà dans ce quartier, y compris ceux de la route de Thionville. Un service social y serait également prévu et une chapelle y sera nécessaire.
Ainsi qu’on peut le voir, notre commune va subir un accroissement démographique considérable et son nombre d’habitants, qui s’approche des 5 000, pourra être doubla d’ici une dizaine d’années. (LL)

Samedi 19 décembre 1959
Les travaux de la future gare de triage qui ont été entrepris récemment, seront suivis de la mise en œuvre du lotissement réservé aux employés de la S.N.C.F. (RL)

Jeudi 6 octobre 1960
Avec le triage de Woippy, le plus important de la région, la S.N.C.F. disposera d’un outil à la mesure de l’expansion industrielle lorraine

On sait le rôle important des triages actuels, pour connaître ceux qui fonctionnent avec intensité à Metz-Sablon, à Conflan-Jarny et Florange. Mais il va sans dire que ceux-ci vont atteindre dans un proche avenir, leurs limites de capacité et il importera de les décongestionner pour faire face aux augmentations de trafic à atteindre du développement industriel de la région.
En effet, l’augmentation constante de la capacité de production de la sidérurgie lorraine, jusqu’ici desservie par les triages cités plus haut, impliquerait une augmentation des moyens de triage du chemin de fer, de façon à continuer la desserte des mines et des usines dans des conditions satisfaisantes.
C’est pourquoi la S.N.C.F. a décidé la création d’un grand triage moderne à proximité des vallées de l’Orne et de la Fensch, ainsi que de la zone industrielle qui va de Hagondange à Thionville.
Le triage de Woippy, ainsi dénommé par ceux qui sont chargés de sa réalisation, est déjà entré dans une phase concrète, et MM. Grosse, inspecteur adjoint des services d’exploitation S.N.C.F., et Thiery, ingénieur adjoint au chef d’arrondissement, ont bien voulu nous donner d’utiles explications sur l’opportunité d’une semblable réalisation et sur ses différentes phases d’exécution.
Les terrains disponibles situés entre Woippy et Maizières-lès-Metz permettaient seul, par leur étendue, l’implantation d’installations s’étendant sur 5 kilomètres de longueur et 400 mètres de largeur.
Le triage, nous expliquèrent ces techniciens, sera construit à l’est des voies principales, et la circulation des trains voyageurs sera assurée par deux nouvelles voies principales qui longeront la R.N. 53 déviée.
Un faisceau de réception de 14 voies
Les trains à trier seront reçus sur un faisceau de 14 voies appelé faisceau de réception. Toutes les voies seront suffisamment longues pour recevoir en une seule fois des trains de 750 m de long. IL est fort possible que dans l’avenir, si la nécessité s’en fait sentir, la capacité de ce faisceau soit augmentée de trois voies.
Les vois de triage proprement dites seront posées dans le prolongement du faisceau de réception en direction de Maizières, et l’ensemble de ces voies dites faisceau de débranchement, seront au nombre de 48, donnant à cet ensemble une importance plus grande que Metz-Sablon.
A ce faisceau de débranchement sera accolé un réseau de formation de 8 voies où s’opérera notamment la formation d’une partie des trains desservant les gares voisines et comportant un classement géographique des wagons. Comme au Sablon, le triage s’opérera par gravité. Une butte de débranchement sera intercalée entre les deux faisceaux.
Les techniciens nous expliquèrent également qu’un faisceau d’ « attente au départ » comprendra 8 voies de 750 mètres, pour éviter les encombrements. Et, aux installations qui précèdent, viendront s’ajouter des chantiers auxiliaires. Un nouveau dépôt sera construit pour éviter les allers-retours des machines haut-le-pied. Comme chaque triage, celui de Woippy comprendra également un chantier d’entretien et de réparations de wagons et le service de la voie et des bâtiments disposera d’un parc de stockage de matériel destiné à l’entretien des installations.
Le travail propre d’une gare de triage soulève des questions importantes de liaisons entre les agents placés à des postes fixes et ceux dispersés sur le terrain. L’utilisation du téléphone ne peut résoudre ces problèmes et de plus en plus on fait appel aux liaisons par haut-parleurs et par radio. Ainsi à Woippy, on envisage d’étendre l’utilisation de la radio aux liaisons entre agents qui procèderont aux essais de freins et aux « pointeurs » qui reconnaîtront les trains à l’arrivée ou établiront les relevés des trains quittant la gare.
Liaison radio entre agents – Réorganisation des triages en zone industrielle
La mise en service du triage de Woippy répondra à cet impératif qui exige de faire face aux augmentations de trafic nées du développement industriel, mais entraînera également une réorganisation des différents triages de cette zone industrielle. Sans compter les trains complets de minerai, charbon, coke, produits métallurgiques qui n’ont pas à passer dans les triages, le trafic probable en 1962 de la zone desservie actuellement par Metz-Sablon, Conflans et Florange, plus celui du nord de la Meurthe-et-Moselle, s’élèvera vraisemblablement à environ 4.500 wagons par jour avec des pointes pouvant dépasser 5.000 wagons.
Ainsi Woippy, qui assurera la plus grosse partie du trafic de l’arrondissement de Metz, pourra constituer des lots étoffés pour des triages éloignés appartenant aux autres régions de la S.N.C.F.
A la mesure de l’expansion
Sauf imprévu, une première phase exploitable verra le jour vers la fin de l’année 1962. A ce moment, le triage comprendra 8 voies réceptrices, 24 voies de débranchement, 5 voies de formation et 4 voies d’attente au départ. Ces installations permettront de trier journellement 1.500 wagons en moyenne.
Une construction aussi vaste entraîne de multiples travaux préliminaires indispensables, mais peu visibles. C’est ainsi qu’il a fallu allonger les aqueducs, construire de nouveaux ponceaux, dévier des fossés et des ruisseaux. Ces travaux sont presque terminés et actuellement des fondations de trois passages supérieurs. Les piles de ces ponts seront édifiées sur pieux battus et une conduite d’eau de la ville de Metz, d’un diamètre de 600 mm, est également en cours de déviation. Dans un avenir prochain débuteront les travaux de terrassement dont le volume est évalué à 900.000 m3. L’adjudication de ces travaux se fait actuellement et comprend notamment la déviation de la R.N. 53.
En résumé, dans sa forme définitive, la gare de Woippy constituera le triage le plus important de la région de l’Est. Conçu pour une capacité de triage moyenne de 3.500 wagons, Woippy sera l’équivalent de Villeneuve-Saint-Georges, et avec elle la S.N.C.F disposera d’un outil à la mesure de l’importante expansion industrielle lorraine. (RL)
(Documents accompagnant l'article ci-dessus)
Sur nos photos : en haut : au poste de débranchement automatique tous les passages sont enregistrés ;
en bas : le poste de débranchement manuel
sera également installé à Woippy.
 
Nos photos : en haut : de poste à butte, les liaisons sont phoniques ; en bas, une manœuvre de décrochement des wagons.
(Documents accompagnant l'article ci-dessous)

Vendredi 7 octobre 1960
L’équipement de la future gare de triage de Woippy

Née de l’augmentation constante de l’actuelle production de notre industrie lorraine, l’initiative prise par la S.N.C.F. de réaliser le triage de Woippy va permettre un décongestionnement appréciable des autres installations déjà existantes. Car celles-ci vont bientôt atteindre – nous l’avons expliqué dans une précédente édition – leur point de saturation.
Nous avons également commenté les différentes phases de sa construction déjà en cours à proximité des vallées de l’Orne et de la Fensch et de la zone industrielle qui va de Hagondange à Thionville. Quant à son équipement, ajoutons que les aiguilles et signaux situés sur voies principales seront commandés ou placés sous la dépendance d’un poste unique de conception moderne, du type « poste tout relais à transit souple » (P.R.S.).
Ce poste comprendra un pupitre de 80 boutons commandant directement 60 itinéraires et permettant d’en commander 20 autres par l’intermédiaire d’autres postes plus simples. Sa zone d’action, nous ont expliqué les techniciens, s’étendra sur 10 km et comprendra la voie banalisée reliant l’extrémité du triage côté Maizières, à Hagondange.
Notons qu’un poste similaire fonctionne déjà à Thionville et un autre à Metz-Ville. Il sera également fait appel à quatre autres postes pour commander les installations du triage même.
En conséquence, avec le fonctionnement du triage de Woippy, les autres verront leur activité modifiée. Il sera même possible de se passer des services assurés par la gare de Pagny-sur-Moselle en reportant le triage des wagons du régime accéléré sur Metz-Sablon, qui absorbera les tâches de Metz-Ville et de Metz-marchandises dans ce domaine.
Notons que la gare de Metz-Sablon a été modernisée en prévision de son futur rôle, et la suppression des formations des trains de messagerie à Metz-Ville et à Metz-marchandises soulagera ces deux gares qui sont conçues pour assurer l’une le trafic des voyageurs, l’autre un trafic local de marchandises important. (RL)

Vendredi 7 octobre 1960
Le triage de Woippy-Maizières le plus important de l’Est pourra trier 3 500 wagons par jour
Les travaux de terrassement entraîneront une déviation de la R.N. 53

Afin de disposer d’un outil à la mesure de l’expansion industrielle lorraine, la S.N.C.F., qui ne joue pas perdant malgré les projets de canalisation de la Moselle, malgré les plans de voie d’eau Rotterdam-Metz et Marseille, malgré l’amélioration du réseau routier, s’apprête à créer à Woippy, un triage moderne à proximité des vallées de l’Orne et de la Fentsch et de la zone de Hagondange à Thionville.
Cette région sidérurgique était desservie jusqu’ici par les triages de Metz-Sablon, Conflans et Florange, qui sont sur le point d’atteindre leur point de saturation. Or, il est impossible de les agrandir, faute de place. Ces trois triages peuvent traiter chacun en moyenne, 1 500 wagons par jour. Les terrains disponibles situés entre Woippy et Maizières-lès-Metz permettaient seuls par leur étendue l’implantation d’installations s’étendant sur 5 kilomètres de longueur et 400 mètres de largeur.
L’augmentation constante de la capacité de production de la sidérurgie lorraine impliquait une augmentation des moyens de triage, de façon à continuer le desserte des mines, des usines et des autres clients, dans des conditions satisfaisantes, d’autant plus que le rétablissement du cordon douanier avec la Sarre a reporté sur la France des opérations qui s’effectuaient auparavant au triage de Sarrebruck.
Depuis sa création, la S.N.C.F. a été amenée à « repenser » l’organisation générale de l’acheminement des wagons. Au temps des anciens réseaux, il existait environ 70 triages. Pour obtenir des acheminements économiques, rapides et réguliers, la S.N.C.F. s’est efforcée de limiter le plus possible les opérations de triage et de concentrer le trafic sur des gares de triage peu nombreuses et bien équipées.
Des trains de 750 mètres de long
Le triage sera construit à l’Est des voies principales qui relient Woippy à Maizières. Les deux voies actuelles maintenues serviront essentiellement à la circulation des trains de marchandises. La circulation des trains de voyageurs sera assurée par deux nouvelles voies principales qui longeront la R.N. 53 déviée.
De plus, le triage sera relié à Hagondange par une voie principale banalisée, c’est-à-dire pouvant être parcourue dans les deux sens. Les trains à trier seront reçus sur un faisceau de 14 voies, appelé faisceau de réception. Ce faisceau prendra son origine côté Woippy à proximité du passage supérieur qui relie la R.N. 53 à la R.N. 412 (Metz-Rombas). Toutes ces voies pourront recevoir en une seule fois, des trains de 750 mètres de long. Si la nécessité s’en faisait sentir, la capacité du faisceau de réception pourrait être augmentée de trois voies. Les voies de triage proprement dites, seront posées dans le prolongement du faisceau de réception en direction de Maizières-lès-Metz. L’ensemble de ces voies, au nombre de quarante-huit, appelées faisceau de débranchement, sera d’une longueur variant entre 865 et 925 mètres.
Le triage s’opérant par gravité, une butte dit butte de débranchement sera intercalée entre le faisceau de réception et le faisceau de débranchement.
Au faisceau de débranchement sera accolé un faisceau de formation de 8 voies. C’est sur ce faisceau que s’opérera notamment la formation d’une partie des trains desservant les gares voisines et comportant un classement géographique des wagons. Pour cela, le triage disposera d’une butte de débranchement.
La place nécessaire à la construction d’un faisceau supplémentaire de formation de 8 voies restera réservée.
Dépôt et chantier
Pour éviter l’encombrement du faisceau, les trains formés seront garés sur un faisceau spécial situé dans le prolongement des précédents.
Le « faisceau d’attente au départ » comprendra 8 voies de 750 mètres et se terminera à l’entrée de Maizières-lès-Metz. Sa capacité pourra encore être doublée.
A ces installations viendront s’ajouter des chantiers auxiliaires. Pour éviter des allers-retours de machine haut-le-pied entre le triage et le dépôt de Metz-Sablon, un nouveau dépôt sera construit. Mais ce dépôt pour machines électriques n’aura pas, de très loin, l’ampleur des dépôts pour machines vapeur. Son rôle sera limité au remplissage et à l’entretien courant. Comme chaque triage, celui de Woippy comprendra également un chantier d’entretien et de réparation des wagons. Le rôle d’un tel chantier est d’assurer les réparations urgentes, les révisions périodiques et les grosses réparations continuant d’être assurées par les ateliers existants.
Enfin le service de la voie et des bâtiments disposera d’un parc de stockage de matériel destiné à l’entretien des installations.
1 500 puis 3 500 wagons par jour
Le triage sauf imprévu sera mis en service vers la fin de l’année 1962, mais il sera loin d’être terminé. Il ne comprendra alors que 8 voies de réception, 24 voies de débranchement, 5 voies de formation, 4 voies d’attente au départ. Ces installations permettront de trier 1 500 wagons. Pour l’instant le chantier n’en est qu’à l’établissement des fondations de trois passages supérieurs. Bientôt débuteront les travaux de terrassement portant sur plus de 900 000 m3 et comprenant notamment la déviation de la R.N. 53.
Dans sa forme définitive le triage de Woippy sera le plus important de la région de l’Est. Conçu pour une capacité de triage de 3 500 wagons, il sera l’équivalent de Villeneuve-Saint-Georges, triage commun aux régions sud-est et sud-ouest. (LL)

Mercredi 12 octobre 1960
Les futures installations du triage de Woippy

Nous avons publié récemment une étude complète du projet de gare de triage de Woippy qui est actuellement en cours de réalisation et qui sera le plus grand triage moderne de la région. Ces installations, situées entre Woippy et Maizières-lès-Metz, s’étendront sur 5 kilomètres de longueur et 400 mètres de largeur et seront construites à l’Est des voies principales qui relient Woippy à Maizières.
La réalisation de cet important ouvrage ferroviaire permettra de soulager notablement les gares de Metz-Sablon et de Metz-Ville et Metz-Marchandises.
Nous donnons ci-dessus une vue d’ensemble du plan de ce triage, avec l’indication de l’emplacement de la route nationale 53, qui sera déviée sur un partie de son parcours. (RL)

Mardi 1er novembre 1960
Sans quitter leur maison, des habitants de Saint-Remy (Moselle) vont faire un voyage de... 100 mètres
La modification du tracé de la route nationale Metz-Thionville, nécessitée par la construction d’une gare de triage entre Maizières et Woippy, vaudra dans quelques heures, au chef d’exploitation de Sablor, à Saint-Remy, de vivre dans la réalité un conte fantastique intitulé « La maison qui marche ».
En effet, à une vitesse de 3 m. 50 à l’heure, la coquet pavillon de six pièces de M. Henri Schante va se déplacer de cent mètres.
Après l’adoption du projet de construction d’une gare de triage par la S.N.C.F., la maison de M. Schante s’avéra être située justement sur le tracé choisi par la nouvelle route, tracé qui traverse les chantiers d’exploitation de Sablières Lorraines. Il fut donc décidé de déplacer la maison.
Une étude menée par des experts, au profit de la S.N.C.F., révéla qu’il était moins coûteux de mener à bien le déplacement sur rail de la maison entière, que de prévoir la démolition, puis la reconstruction.

Les rails sont posés. D’ici quelques jours, la maison sera placée sur des chariots et amenée à son nouvel emplacement. (Photo J.-E. A.)
Les travaux furent donc confiés aux ouvriers de l’entreprise Oréfice de Saint-Avold, et de la maison Saint-Rapp et Brice, spécialisée dans le déplacement de maisons. Ils sont donc actuellement à l’œuvre et la maison n’attend plus que d’être arrachée de ses fondations pour entreprendre sa « marche ».
La maison « embrochée »
Après la déplacement de l’enclos du jardin, la construction de fondations nouvelles et identiques, mais à cent mètres en retrait de l’actuel emplacement, les ouvriers ont littéralement embroché la maison au niveau de la salle du rez-de-chaussée sur dix-huit poutres, poutrelles et rails d’acier. Des chariots de vérins à huile, situés sous la dalle, vont maintenant entrer en action. Par une poussée verticale de bas en haut, les vérins arracheront la maison de ses fondations et la supporteront alors toute entière. Les chariots, alors, entreprendront leur marche lente sur les deux paires de rails de chemin de fer tendus à travers la sablière.
Comme si de rien n’était
Parvenue au-dessus des nouvelles fondations, la maison sera alors scellée sur celle-ci et le tour sera joué.
Pendant tout ce temps, les locataires, six personnes, auront vécu dans la maison sans voir leur confort réduit. En effet, une conduite d’eau flexible de 40à mètres, branchée sur les points d’eau de la S.N.C.F., suivra la maison dans sa progression, tandis qu’un tambour déroulera autant de mètres de fils électriques que requis.
Nous avons demandé à M. Schante de nous confier les impressions que lui procuraient ces opérations en cours : « Vous savez, a-t-il répondu, nous vivons comme si de rien n’était dans la maison. Pour ma part, je suis heureux du nouvel emplacement, qui m’évitera de voir les camions d’exploitation tourner sous mes fenêtres. Je serai en retrait et parfaitement situé ». Lorsque la maison sera arrachée de son socle, la famille s’installera à l’hôtel pour ne pas ressentir les effets de bruyantes et brutales manœuvres. Elle reviendra en son home lorsque celui-ci glissera paisiblement sur ses rails. (LL)

Dimanche 6 novembre 1960
Tandis qu’un banquet s’y déroulait
La maison sur rails de SAINT-REMY a commencé son voyage de 120 mètres

Nous avons parlé récemment de travaux qui étaient en cours pour le déplacement sur rails d’une maisonnette de 6 pièces, d’un poids total de 228 tonnes, qui doit être transportée sur 120 mètres autour de la carrière « Sablor », de Saint-Rémy. Elle gêne en effet le nouveau tracé de la route Metz-Thionville.
Après de minutieux et délicats travaux de mise en place de la voie destinée à son transfert, la maison a quitté hier matin ses anciennes fondations pour entreprendre le voyage d’escargot qui doit lui permettre d’être transférée à son nouvel emplacement. Il s’agit bien d’un voyage d’escargot, puisque le lourd chargement placé sur quatre chariots se déplaçant sur deux voies parallèles et poussé, mètre par mètre, à l’aide de puissants vérins hydrauliques d’une puissance de 50 tonnes actionnés par un compresseur autonome. Chaque poussée de vérin correspond à la longueur du piston de cet engin, soit un mètre, à peu près. Après quoi, le piston est rappelé, les cales qui prennent appui sur les rails sont déplacées, et une nouvelle poussée fait avancer l’édifice d’un nouveau mètre. On compte qu’il faudra environ deux jours de ce travail de titan pour parcourir les 120 mètres qui séparent l’ancien emplacement du nouveau. Il est à noter que si ces opérations de déplacement sont devenues assez courantes, il n’en reste pas moins que c’est la première fois qu’il est tenté sur une voie courbe et sur une aussi longue distance.
Toutefois, tout se déroule normalement et sans incident, et la vie à l’intérieur de la maison reste normale, puisque, pour en donner la preuve, le locataire de celle-ci avait convié, hier, les responsables de l’opération à un dîner amical qui fut servi à l’intérieur et qui se déroula dans une excellente ambiance. (RL)
La maison sur rails avance lentement, mais sûrement.

Vendredi 17 mars 1961
Dans trois ans, la SNCF aura réalisé à Woippy, en vue du nouveau triage
Un ensemble de 400 logements avec équipement social, scolaire, culturel et sportif des plus modernes pour accueillir les familles du personnel

L'importante GARE DE TRIAGE de WOIPPY-MAIZIERES qui se réalise actuellement avec la mise en œuvre de moyens matériels et techniques très puissants, sera servie en période de pleine activité par 600 agents et cadres. La préoccupation actuelle du service Voie et Bâtiments de la S.N.C.F., que dirige M. Petit, ingénieur principal chef d'arrondissement, est donc de prévoir le logement de ce personnel nombreux, et cela à proximité du triage.

Le problème a été soumis il y a plusieurs mois déjà à la Société d'H.L.M. Lorraine-Ardennes, qui construit pour le compte de la S.N.C.F. et M. Bercier, l'architecte messin a dressé les plans d'un ensemble remarquable qui, dans trois ans, sera devenu réalité.

Un terrain de 7 ha
C'est à l'angle de la rue de Ladonchamps et de la route de Rombas, à Woippy, au lieu-dit « Le Sureau », sur un terrain de 7 ha appartenant à une trentaine de propriétaires et acquis en novembre et décembre derniers, que se fera l'implantation des pavillons et des immeubles collectifs.
L’œuvre est très importante puisque l'ensemble ne comportera pas moins de 380 à 400 logements en bâtiments collectifs et 30 pavillons individuels réservés au logement des cadres. Les collectifs seront des bâtiments à plusieurs niveaux : 6 ou 8 sans doute l'on ne sait pas encore. D'ailleurs la nature du terrain obligera peut-être à modifier l'implantation initialement prévue de ces grands immeubles.
Mais le logement n'est pas l'unique problème qu'il a fallu résoudre, car il est impossible de fixer dans un groupe de constructions 2 ou 3.000 habitants sans songer à créer tout l'équipement indispensable, social, culturel, commercial, scolaire, sportif, etc. Pour l'ensemble S.N.C.F. « du Sureau », des solutions ont été prévues qui semblent particulièrement heureuses.
Un groupe scolaire de 15 classes
Tout d'abord le projet prévoit la construction d'un important groupe scolaire d'une quinzaine de classes garçons, filles et maternelles. Un terrain a été réserve également à proximité pour la création d'un terrain de jeux avec gymnase.
Pour donner aux habitants la possibilité de trouver près de leur domicile les choses essentielles dont ils auront besoin, 6 ou 8 magasins seront aménagés dans l'entre-sol d'un bâtiment collectif et recevront sans doute une épicerie, une boucherie, une boulangerie, etc.

Voici la maquette de l’ensemble S.N.C.F. de Woippy. Les bâtiments A, B, C, D, E et F seront des collectifs à plusieurs niveaux ; les constructions L : les bâtiments caténaires ; M : le foyer des célibataires ; O : le centre médico-social ; N : le groupe scolaire : J, les pavillons des cadres, et P : les quarante garages.
Le centre médico-social abritera de son côté le bureau de l'assistante sociale, une consultation de nourrissons, la bibliothèque de la S.N.C.F. et peut-être aussi un « centre du jeudi » organisé en accord avec le personnel enseignant.
Un foyer sera construit, qui offrira aux célibataires une soixantaine de chambres claires et parfaitement situées. Non loin de là sera réalisé un « centre-caténaires » comprenant des logements, des ateliers et des garages pour les agents chargés spécialement de l'entretien des lignes caténaires du triage. L'opération « Logements », non compris le groupe scolaire et le centre social, représente une dépense de l'ordre de 14 millions de NF.
Trois tranches de 100 logements
Le planning prévoit que les travaux débuteront très prochainement, les logements devant être livrés par tranche de 100 chaque année, en 1961, 1962 et 1963, mais plus vite encore démarreront les constructions S.N.C.F. proprement dites, le centre caténaire et le foyer des célibataires, qui seront nécessaires dès 1962.
Actuellement des discussions sont en cours d'une part avec Gaz de France pour l'alimentation en gaz de cet ensemble, et d'autre part avec la commune de Woippy pour la cession des terrains destinés à la construction du groupe scolaire. Mais tout porte à croire que ces difficultés s'aplaniront rapidement.
« L’ensemble S.N.C.F. de Woippy, nous déclara M. Heckly, le distingué ingénieur, adjoint au chef d'arrondissement V.B., doit être réalisé dans trois ans, car les agents doivent être sur place dès la mise en service du triage ». Tout est mis en œuvre afin que les délais soient respectés.
Avec cet apport important de population, la charmante cité des fraises connaîtra bientôt une nouvelle et heureuse extension et un développement intéressant lui assurant un avenir digne de son passé et de sa vitalité présente. (RL)

Jeudi 27 avril 1961
LA REALISATION DU CENTRE DE TRIAGE DE WOIPPY
Au rythme de 2 500 à 3 000 m3 par jour le crassier Davum disparaît peu à peu de l’horizon des habitants de Maizières-lès-Metz

L’infrastructure du nouveau centre de triage que la SNCF va réaliser entre Woippy et Maizières-lès-metz, envahit peu à peu les dizaines d’hectares où s’étaleront prochainement les faisceaux de voies de l’un des plus modernes complexes ferroviaire français.
Les travaux de terrassement, qui nécessitent un mouvement de déblais et remblais de l’ordre de un million de Mètres cubes, ont imposé aux entreprises adjudicataires le déploiement de moyens matériels colossaux.

Il a fallu abandonner le procédé de la dynamite, car il
disloquait la masse en blocs énormes.

Le "Ripper", un engin impressionnant, dont la pelle
pousse devant elle six mètrtes cubes. (Photos E. M.)

Cette grue est capable de charger la benne d'un camion
en trois pelletées.
Les ingénieurs avaient primitivement prévu de procéder à un décapage de l’immense surface et de compenser les déblais par les remblais à partir d’une côte déterminée. Mais il s’est avéré que le sous-sol composé d’une couche argileuse instable, ne présentait pas la résistance requise. Il a fallu dès lors envisager l’apport d’un certain volume de terre pour relever la surface de 1 à 2 mètres selon les zones.
Encore importait-il de trouver la quantité de matériaux suffisante à proximité du vaste chantier, et c’est alors que les regards se sont tournés vers la masse imposante du crassier Davum, qui borde l’un des horizons des habitants de Maizières-lès-Metz.
En novembre 61 le crassier Davum ne sera plus qu’un souvenir
Agissant pour le compte de la Société Sidelor, Davum accepta de signer un accord avec l’entreprise Vandewalle, plus spécialement chargée des travaux de terrassement, accord portant sur les quelque 750 000 m3 du crassier.
Le problème ne consistait plus qu’en la mise en place d’un procédé d’exploitation rationnel et en l’installation d’un important parc de camions pour le transport de la crasse.
L’emploi de la dynamite pour entamer la résistance de ce mont artificiel ne donna pas les résultats escomptés, car les explosions disloquaient la masse en blocs énormes qui ne pouvaient convenir à un épandage uniforme.
Le problème fut repensé, et les techniciens y apportèrent la solution idéale en mobilisant un engin impressionnant, genre Caterpillar, développant une puissance de 240 CV et dont le moteur tourne à 6 400 tours-minutes à plein régime. Cet engin, que l’on a baptisé « Ripper », dispose d’une grosse dent à l’arrière qui arrache le croûte compacte sur une profondeur d’environ 40 cm. Sa pelle, lourde de plusieurs tonnes, capable de pousser 6 m3, fait le reste du travail.
Les couches moins dures du crassier sont entamées à la base par une non moins impressionnante pelle mécanique, dont la poche enlève 2 m3 et charge la benne d’un camion en trois pelletées…
Ce matériel est complété par un train de 35 camions et tracteurs-bennes, qui amènent quotidiennement sur le terrain du triage 2 500 à 3 000 m3 de remblai. Il faudra néanmoins attendre la mi-novembre avant que les terrassements n’en arrivent à leur phase terminale. A cette époque, le crassier Davum ne sera plus qu’un souvenir pour les habitants de Maizières-lès-Metz.
Le problème des fondations
Parallèlement à ces travaux s’accomplit la construction des ouvrages d’art constitués notamment pas des P.S. (passages supérieurs) en d’autres termes, des ponts qui domineront l’infrastructure, l’un sur le chemin rural n° 6 de Ladonchamps, deux autres sur le chemin vicinal n° 5 et trois sur le C.D 53 D, territoire de la commune de Semécourt.
Avant de procéder à l’implantation de ces ouvrages, les techniciens ont eu à résoudre le problème des fondations, car elles ne pouvaient s’appuyer sur un sol suffisamment ferme, ainsi que nous l’avons signalé plus haut. La couche argileuse le a obligés à établir les semelles de fondation sur des pieux reposant sur le bon sol à 7 mètres de profondeur.
Cette solution doit d’ailleurs être adoptée pour les constructions futures des bâtiments qui composeront, dans trois ans, un magnifique ensemble habitable.
A ce sujet, le service VB de la SNCF a confié la réalisation de ce projet à M. Bercier, l’architecte messin bien connu, et sa mise en route à la Société d’H.L.M. Lorraine-Ardennes.
Un ensemble habitable de 14 millions de NF
Le projet prévoit environ 400 logements en blocs collectifs pour le agents ou en pavillons individuels pour les cadres. A ces habitations doivent s’ajouter un foyer de célibataires, comprenant 60 chambres, un centre commercial, un centre médico-social, un groupe scolaire de 12 classes et l’aménagement de terrains de jeux, de sports et d’espaces verts. Il s’agit là d’une opération d’envergure qui nécessitera un apport de crédits de 14 millions de NF.
Dès septembre 1962, le nouveau centre de triage de Woippy entrera dans sa première phase d’exploitation avec la fin de la réalisation des ouvrages SNCF et lorsque seront terminés les travaux de détournement des voies principales Metz-Thionville qui traversent le terrain occupé par les installations de la sablière Sablor. Ce n’est qu’au terme de l’année 1963 que cet important complexe ferroviaire et ses ensembles annexes mettront leurs énormes possibilités au service de l’expansion industrielle de la Lorraine. (LL)

Jeudi 1er juin 1961
La gare de triage de la SNCF qui s’étendra entre Woippy et Maizières-lès-Metz, a nécessité une rectification de la RN 53 sur laquelle celle-ci doit empiéter. C’est ainsi qu’a dû être envisagée la suppression d’un coude de plusieurs centaines de mètres et son remplacement par un tronçon rectiligne de chaussée qui prend naissance à la sablière au-delà de Saint-Remy pour rejoindre l’ancien tracé peu avant le cimetière de Maizières-lès-Metz.
Les travaux du nouveau tronçon sont à peu près terminés ; dans quelques jours, nous assure-t-on, cette chaussée pourra être livrée à la circulation.
Voici à gauche, l’actuelle chaussée où s’effectue la raccordement du tronçon rectiligne. (Photo E. Lorrain) (LL)

Mardi 6 juin 1961
FAITS ET MEFAITS

Brutale collision sur la nouvelle déviation de Maizières : Un blessé grave
Maizières (de notre correspondant). - Ouverte depuis quelques jours seulement, la nouvelle déviation de la RN 53, à la sortie de Maizières-lès-Metz, a connu son premier grave accident.
Dans la nuit, vers 3 h. 20 du matin, une voiture dont l'éclairage fonctionnait mal, s’était arrêtée en bordure de la chaussée. Ses feux de position étaient normalement allumés. Une voilure 2 CV venant de Metz et pilotée par M. Roger Fonteray, 34 ans, préparateur à la pharmacie du Soleil à Thionville, demeurant rue des Ecoles à Hettange-Grande, doubla le véhicule à l’arrêt. Au même instant survint dans le sens opposé une troisième voiture au volant de laquelle se trouvait M. Edmond Wiatkowski, demeurant à Mondelange, 354, rue Nationale. La grosse voiture percuta violemment la 2 CV qui fut stoppée net et rejetée à plusieurs mètres en arrière. La 3ème voiture dans sa lancée poursuivit sa route et vint atterrir dans le fosse gauche de la chaussée. Des débris de la 2 CV on devait retirer sérieusement blessé M. Fonteray qui a été conduit à l’hôpital Bon Secours à Metz par les soins de M. Furlan, un automobiliste de passage.
Quant à M. Wiatkowski, il a été légèrement blessé et a pu rejoindre son domicile. Le garage Magra, alerté par les soins de la gendarmerie a procédé à l’enlèvement des deux véhicules. Les gendarmes de Maizières ont procédé aux constatations après avoir fait hospitaliser le blessé. (LL)

Jeudi 7 juin 1962
A propos du passage à niveau de la route de Woippy

Depuis une dizaine d’années, il est question d’aménager le passage à niveau de la route de Woippy, dont la visibilité est insuffisante. En outre, la barrière se ferme fréquemment devant les automobilistes, afin de permettre le passage des trains de marchandises.
Avec la mise en service de la gare de triage de Woippy, cette voie ferrée va être soumise à un trafic plus intense. Aussi, la barrière se fermera plus souvent dans la journée et provoquera inévitablement un goulot pour la circulation routière.
Aussi il devient urgent que les Ponts et Chaussées se penchent sur le problème. (LL)

Lorraine Magazine n° 90 – Juin 1962
ON TRIERA A WOIPPY 3 500 WAGONS PAR JOUR

On aplanit, on remblaie, on consolide le vaste emplacement sur lequel doivent être installées des dizaines de voies parallèles, sur des kilomètres de longueur.

  Le voyageur qui se rend de Metz à Thionville peut observer à la sortie de Metz au niveau de Woippy, sur plusieurs kilomètres de longueur, un immense terrain labouré par les bulldozers... Il s'agit de l'emplacement de la nouvelle gare de triage de Woippy. Elle doit être mise en service en 1963 - tout au moins partiellement - et quand elle sera achevée, elle sera le plus grand centre de triage de France, à égalité avec celui de Villeneuve-Saint-Georges, dans la région parisienne.
On sait quel travail terriblement compliqué doit accomplir un centre de triage. Se présentent au Centre des rames de wagons composées de la façon la plus diverse deux wagons pour Marseille, trois wagons pour Dunkerque, deux wagons pour Paris, un wagon pour Rouen, etc. Il s'agit de défaire toutes ces rames pour recomposer d'autres rames homogènes qui contiendront uniquement des wagons à destination de Dunkerque, de Paris ou d'ailleurs... Il faut ajouter que les wagons ne peuvent pas « sauter » d'une voie à l'autre : ils doivent passer par les aiguillages ; ils sont également dans un certain ordre... Combiner les manœuvres nécessaires dans un ordre logique est un vrai casse-tête...
A Woippy, les machines électroniques s'en chargeront. Dans une seule journée, elles pourront former des trains atteignant jusqu'à 750 mètres de longueur. Bien entendu d'immenses faisceaux de voies parallèles, reliées entre elles par des aiguillages multiples, seront nécessaires. Il y aura par exemple un faisceau de 14 voies pour la réception ; il y aura un faisceau de 48 voies pour les « débranchements » ; il y aura 8 voies pour la formation de nouveaux convois...
Le Centre de Woippy, par son ampleur et son organisation moderne, est certainement appelé à prendre place parmi les belles réalisations françaises que l'on cite avec fierté.

Samedi 21 juillet 1962
En mai 1963, sera mis en service l’important centre S.N.C.F. de Woippy, pouvant assurer un trafic quotidien de 3000 wagons

Depuis qu'a été donné en 1960, le premier coup de pioche, suivant l'expression consacrée, des travaux du triage SNCF de Woippy-Maizières, qui sera le plus important de la région est l'égal des plus actifs de France, un énorme labeur a été accompli. M. Léon Heckly, ingénieur, adjoint au chef d'arrondissement V. B. M. Lecronier, qui dirige l'immense réalisation, a eu la courtoisie de nous exposer les réalisations effectuées à ce jour et les prévisions de mise en service du nouveau centre.
En raison de l'expansion de l'industrie lorraine, les différents triages de la région Florange, Metz-Sablon, Pagny-sur-Moselle, Conflans, étaient venus à saturation. Chacun d'entre eux aurait dû être agrandi pour répondre aux impératifs de l'acheminement rapide des marchandises. Il s'est avéré plus rentable de construire un triage de grande capacité, permettant de décharger ceux qui étaient arrivés à la limite de leurs possibilités. Sa mise en fonction permettra d'ailleurs une autre répartition du trafic. C'est ainsi que le triage de Metz-Sablon sera appelé à recevoir ultérieurement, le régime accéléré qui se fait actuellement à Pagny-sur-Moselle.
Les caractéristiques principales du triage de Woippy lorsqu'il sera entièrement réalisé, sont les suivantes : les installations s'étendront entre Woippy et Maizières-lès-Metz sur 5 km de longueur et 400 m de largeur. Les trains à trier seront reçus sur un faisceau de 18 voies appelé faisceau de réception, qui prendra son origine côté Woippy. Puis les wagons seront dirigés soit sur le faisceau de 16 voies de formation et relais, soit sur le faisceau de débranchement, comprenant 48 voies, d'une longueur variant entre 865 et 925 m. Le triage s'opérant par gravité, une butte sera intercalée entre le faisceau de réception et celui de branchement. Le tri étant effectué les rames seront amenées sur les voies d'attente au départ, au nombre de 16, faisceau qui se terminera à l’entrée de maizières-lès-metz. Près de celui-ci, seront installées 8 voies pour l’entretien sur place du matériel qui aurait besoin de quelque réparation.
En bordure de ce triage, côté route de Rombas, courent actuellement deux voies. Elles étaient devenues insuffisantes. Aussi, fut-il prévu de les doubler par deux nouvelles voies longeant la R.N. 53, destinées au trafic rapide, les anciennes étant affectées aux transports de marchandises.
A tout ceci, s'ajoutera le complément d'infrastructure : poste d'aiguillage, dépôt de machines, etc.
Lorsqu'il sera entièrement équipé, le centre de Woippy pourra trier de 5.000 à 6.000 wagons par jour.
La réalisation de la phase exploitable

De face, en arrière, une partie du faisceau de réception. A droite, le poste B
et les voies déviées. Vue prise du P.S. de Ladonchamps.


Depuis le P.S. de Saint-Remy, on domine la butte depuis laquelle les wagons prendront leur élan pour gagner le faisceau de débranchement.


La partie des ouvrages d'art sur le chemin vicinal n° 5. (Photos J.-E. A.)
La première phase de travaux de consiste en la réalisation de partie du programme, afin que des installations soient utilisables le plus rapidement possible. C'est ce que l'on appelle la « phase exploitable », qui porte sur la moitié du nombre des voies prévues : soit 9 de réception, 24 de branchement, 8 de formation et relais, 8 d’attente au départ, l’entretien étant maintenu à 8 voies. Tel que le centre pourra trier de 2.500 à 3.000 wagons par jour.
Le centre sera porté à sa pleine capacité lorsque le besoin s'en fera sentir.
Les travaux démarrèrent en 1960. Les techniciens du service V.B. de la S.N.C.F. eurent tout d'abord la tâche de préparer le vaste espace qui leur était affecté pour l'implantation du triage. Il fallut procéder à des constructions d'aqueducs et de déviations de cours d'eau, nécessitant l'installation de 13 aqueducs et de deux ponceaux. Puis, pour implanter les deux nouvelles voies rapides, fut réalisée la déviation sur environ 2 km, de la R.N. 53 Metz-Thionville avec pour corollaire la déviation de conduites de gaz, de lignes à haute tension et de câbles des P.T.T. Ces travaux préliminaires furent terminés en 1961.
9.000 mètres cubes de terrassements
La deuxième phase des travaux fut celle des terrassements. Les techniciens eurent à résoudre une difficulté imprévue. Alors qu'ils pensaient trouver dans cet ancien lit de la Moselle un sous-sol de sable et de gravier, ils tombèrent sur un terrain sableux et très argileux, impropre au remblai.
« Nous avons donc dû, a précisé M. Heckly, faire des terrassements avec du remblai d'apport, de la crasse prélevée au crassier de Sidélor de Maizières-lès-Metz. Transportée dans le triage, elle servit au relèvement du niveau des voies, relèvement variant entre 40 cm et 1 m 50, et jusqu'à deux mètres pour les bosses. Le volume de crasse utilisé fut de l'ordre de 800 à 900.000 mètres cubes, transportés par camions.
La mise en place du terrassement fut ralenti par la suspension des activités de l'entreprise Vandewalle, adjudicataire des travaux. Après une période d'arrêt, l’opération fut reprise par l'entreprise Razel qui la mènera à bien pour le 15 août prochain.
Outre le relèvement du niveau de voies sur un profil déterminé, auront été établies les rampes d'accès aux ouvrages d'art et mise en place de la terre végétale le long de ces rampes.
De nombreux ouvrages d'art achevés
Tandis que s'effectuait ce travail, on procédait à la construction des ouvrages d'art destinés à assurer la liaison entre la R.N. 53 et la R.N. 412. Sur le C.R. 6, fut réalisé un passage supérieur de 102 m de longueur ; sur le C.V. 5, deux ouvrages successifs nouveaux, tandis que le C.D. 153 D, qui va devenir l'amorce de la future R.N. de Rombas, enjambait le triage grâce à trois séries d'ouvrages : un sur les voies rapides, un sur les voies de triage, le dernier sur les voies lentes. Ces ouvrages, commencés en 1961, sont actuellement achevés. Toutefois, les Ponts et Chaussées ayant demandé que les rampes du C.D. 153 D soient élargies de quatre mètres, il est procédé à cet élargissement, qui doit être terminé pour fin août, par la Sté Salviam, chargée de la chaussée. A ce moment, les ouvrages seront mis en service.
Une autre série de travaux a dû être entreprise : l'assainissement, rendu nécessaire par le mauvais état de la sous-couche, dans la zone dite du « saute-mouton », imposant la construction d'un ouvrage à l’entrée du triage qui permettra une inversion de la circulation, et dans une deuxième zone, celle du débranchement Ces travaux extrêmement difficiles par suite des intempéries durant la période d'exécution : fin d'année et printemps, ont été exécutés par les entreprises Weiler, de Morhange ; Chanzy-Pardoux, de Montigny, et Muller, de Boulay. Ils sont actuellement en cours d'achèvement.
Bien entendu, au fur et à mesure de l'installation du terrassement, s'effectuait la pose des voies, exécutée par l'entreprise Tesso, opération actuellement réalisée à 65 % dans l'ensemble. De son côté la maison Trindel procédait à la pose des caténaires sur l'ensemble des faisceaux et sur les nouvelles voies, pose menée à bien à 50 %. La défection de l'entreprise Vandewalle s'est évidemment répercutée sur la rapidité de pose des voies et des caténaires.


Plan d'ensemble.

Six postes d’aiguillage
Quant aux bâtiments de service du triage, commencés fin 1961, ils doivent être achevés pour septembre ou octobre. Il s’agit des postes G, B, F, D, P.R.S. et A. le poste G commandera les aiguillages mécaniques pour la gare de Woippy. Le B, le faisceau de réception et l’entrée du triage. Le F, et le D, électriques-automatiques, le faisceau de débranchement. La A, poste mécanique, commandera l’entrée et la sortie du faisceau d’attente au départ. Quant au P.R.S, à commande électrique, il assurera l’ensemble de la circulation entre Woippy et Maizières sur les voies principales, rapides et lentes.
Les installations électriques sont faites par l'entreprise Mors pour le poste P.R.S. et le câblage des postes G., B. et A. Les électriques-automatiques F. et D. sont réalisés par la maison Aster, spécialisée dans ces installations. Quant à la maison Saxby, elle est chargée des installations mécaniques des postes G., B. et A.
Les travaux en cours seront achevés pour le 15 décembre, sauf pour le P.R.S., qui sera terminé le 15 février.
Ils sont extrêmement importants, car le matériel de signalisation est de conception ultra-moderne.
Quant aux communications entre les différents rouages de l'immense centre, elles sont, on s'en doute, très complètes. Outre la pose d'un réseau de câbles extrêmement dense entre la gare de Metz, le triage de Woippy et la gare d'Hagondange, il est prévu un auto-commutateur desservant les services du triage ainsi que des haut-parleurs pour les différents faisceaux. Des liaisons radio-téléphoniques permettront aux postes de branchement et de débranchement de tenir le contact. Ajoutons encore des relations par télé-imprimeurs entre le P.C. de Metz et les différents postes de Woippy.
Grand démarrage au printemps
La première exploitation des travaux en cours d'achèvement aura lieu entre fin février et le 15 mars, lorsque les trains rapides emprunteront les nouvelles voies posées en bordure de la R.N. 54, les anciennes n'ayant plus à assurer que l'écoulement des trains lents.
Puis ce sera la phase finale d'un labeur de trois ans, par la mise officielle en service du triage, fixée à mai 1963, lors de l'implantation du nouvel horaire d'été, dont il faut tenir compte pour le routage des trains de marchandises. Antérieurement auront lieu des exercices de rodage pour la mise en place des agents, car la mise en route d'une pareille installation ne s'improvise pas du jour au lendemain.
En conclusion de son intéressant exposé, M. l'ingénieur Heckly devait nous dire : « L'avancement des travaux a été dans l'ensemble satisfaisant. La défection de l'entreprise Vandewalle a entraîné quelque retard mais comme le triage, dont l’achèvement était prévu fin 1962, n'aurait pas été utilisé à plein durant les mois d'hiver, son démarrage total au printemps coïncide avec les prévisions ».
Il n'est que justice de citer les artisans de cette importante réalisation. Ce furent, sous la direction de M. Léon Heckly, M. Couffin, chef de section à Woippy, ouvrant avec ses chefs de district ou de circulation ; MM. Biévelot pour la voie ; Boucher, pour les travaux d'assainissement et divers ; Guérin, pour les ouvrages d'art et les terrassements ; Gascon, pour les bâtiments ; Blanchot et Servaz, pour les installations de sécurité ; Fessard, pour l'installation des caténaires ; Muller, pour la pose de câbles, assistés de surveillants de travaux, qui tous font honneur à la S.N.C.F. (LL)

Vendredi 31 août 1962
Le triage de Woippy, dont la première partie entrera en service en mai prochain, sera achevé fin 1963
Il permettra alors un trafic quotidien de 3 000 wagons


Il y a un peu plus de deux ans qu’étaient donnés les premiers coups, non pas de pioche, mais de pelle excavatrice, qui marquèrent le début de l'important chantier ouvert par la S.N.C.F. à Woippy, pour la construction et l'aménagement du nouveau centre de triage. Ces travaux sont maintenant aux deux tiers de leur programme, et dans quelques mois une partie des nouvelles installations pourra être mise en service.

Il n'est pas inutile de rappeler les conditions dans lesquelles ont été décidés ces travaux et les motifs essentiels qui ont déterminé la SNCF à les entreprendre. Ces motifs sont de deux ordres. Tout d'abord, le désir de faire face dans l'avenir aux exigences de plus en plus grandes d'un trafic de marchandises en constante extension. D'autre part, la recherche d'un meilleur rendement, qui incitait à réaliser un centre de triage moderne, doté des installations techniques les plus récentes.
Jusqu’à maintenant, trois gares de triage principales, à Metz-Sablon, Jarny et Florange, totalisaient un trafic quotidien de 5.000 wagons environ.
Pour répondre à l'accroissement prévisible de celui-ci, il fallait donc envisager l'extension et l'agrandissement de ces trois principaux triages, devenus insuffisants ; la SNCF se heurtait toutefois dans ce projet à des difficultés considérables, notamment les impératifs de l'urbanisme dans une cité comme Metz, et l'impossibilité de trouver les terrains suffisants.
En outre, la modernisation d'installations anciennes aurait imposé de très importantes et coûteuses modifications du matériel, des voies et des bâtiments.
Par contre, l'extension du trafic de marchandises étant liée au développement de l'industrie sidérurgique dans notre région. Woippy et la vaste plaine qui s'étend au nord de la commune offraient un emplacement parfaitement situé géographiquement.
La SNCF a donc choisi ce terrain assez plat, d'environ 120 hectares, répartis sur une longueur de 4 kilomètres et une largeur de 300 mètres, et qui nécessitait les minimum de travaux de terrassement et d'ouvrages d'art.
Trois faisceaux de 800 à 900 mètres
Un centre de triage moderne se compose de trois parties essentielles, qui sont : un faisceau de réception où arrivent les wagons, un faisceau de débranchement où ils sont triés et séparés par destination, et un faisceau d’attente du départ où les convois sont formés en attendant l'heure de quitter la gare. Ces trois faisceaux sont complétés par des voies de formation qui sont raccordées de part et d’autre du faisceau de débranchement, ainsi que par des voies principales d'accès qui permettent le passage rapide des trains ne s'arrêtant pas en gare.
En ce qui concerne le triage de Woippy, l'importance des divers éléments est la suivante : le faisceau de réception comporte 16 voies de 800 mètres de long ; le faisceau de débranchement est formé de 48 voies de 900 mètres, et le faisceau d'attente de départ est constitué de 8 voies de 750 mètres. Enfin, cet ensemble est complété de deux faisceaux de formation, comptant chacun 8 voies de 800 mètres.
Il existait, d’autre part, déjà deux voies principales de trafic, qui seront employées comme voies principales de passage pour les marchandises, et auxquelles s'ajouteront deux autres voies principales nouvelles, pour le trafic des voyageurs.
Les voies des divers faisceaux seront électrifiées et ne seront utilisées que pour le trafic des locomotrices électriques ou diesel.
L'aménagement de ces faisceaux a posé un certain nombre de problèmes techniques, et notamment la déviation de certaines routes ou chemins, qui fut faite en liaison avec les services des Ponts et Chaussées.
Déviation de routes
Pour donner à ces déviations le moins d'importance possible, les goulots d'étranglement entre les divers faisceaux, c'est-à-dire les emplacements où passe le plus petit nombre de voies, ont été situées à la hauteur des ouvrages d'art routiers déjà existants, et la déviation des routes transversales s'est faite à ces endroits.
C'est ainsi qu'ont été plus ou moins déplacés le C.D. 153, le chemin vicinal N° 5 et le chemin rural de Ladonchamps. Deux de ces chemins sont déjà aménagés et mis en service, et pour le C.D. 153, trois ouvrages nouveaux ont été construits à une plus grande largeur que le précédent, afin de permettre la transformation par les Ponts et Chaussées du chemin départemental en route nationale 412.
En outre, il a fallu pour dégager l'aire de construction du triage, déplacer latéralement de quelques centaines de mètres la route nationale 53 Metz-Thionville, sur une longueur de 1.900 mètres. Cette nouvelle portion a d'ailleurs été mise en service rapidement, en avril 1961, et on se souvient qu'une maison de gardien appartenant à la sablière Sablor, riveraine de la route, a été elle-même déplacée sur rails, sur une centaine de mètres, et replacée sur de nouvelles fondations.
Il fallut également dévier un certain nombre de câbles et de canalisations d'alimentation appartenant à l'EDF et aux PTT, ainsi que le feeder de la centrale de Richemont et la canalisation de 600 millimètres qui assure l'alimentation en eau de la ville de Metz.
70 chambres et 402 logements
Le centre de triage de Woippy sera lors de sa mise en service le plus moderne de la région de l’Est, et un des plus importants, seulement de l’Est, mais aussi de France, si l'extension sidérurgique se poursuit.
On prévoit d'ores et déjà un trafic quotidien de 3.000 wagons par jour, avec des pointes dépassant ce chiffre.
Le chiffre des investissements prévus dans cette réalisation peut être approximativement fixé aux premières évaluations, qui étaient de 6 milliards d'anciens francs en 1958. La première phase des travaux comporta la mise à niveau de l'aire de construction et le nivellement de celle-ci par des terrassements qui comportèrent l'exécution de remblais, provenant notamment du crassier voisin, qui permit l'obtention de 800.000 mètres cubes de matériau sain et solide, et l'établissement d’une plate-forme dans les meilleurs conditions.

Ci-dessus, la photo de M. Dreyer, ingénieur à la S.N.C.F., très connu et estimé à Metz et dans toute la région et qui est un des éminents collaborateurs et réalisateurs des grands travaux de la S.N.C.F.
(Ph. Rieger.)

Ces terrassements sont maintenant pratiquement terminés sur toute la surface de triage. Mais dès que les premières portions furent nivelées, les équipes passèrent à la seconde phase, c'est-à-dire à la pose des voies, qui fut commencée en 1961 et est maintenant bien avancée.
Parallèlement, on entreprenait la construction des bâtiments de service qui est, elle aussi, bien avancée. Un bâtiment comportant 70 chambres de célibataires est en cours de construction et sera complété par 402 logements dans la quartier du « Roi ».
Sur l'aire du triage, plusieurs postes de signalisation sont ou seront également aménagés pour abriter les dispositifs de manœuvre.
« tous relais », dit P.R.S., pour l’ensemble des voies principales de Woippy à Maizières. Ce poste est complété par un poste de débranchement pour triage automatique, un poste de formation des convois, un poste électronique de réception, un poste mécanique d’attente de départ, une sous-station d’alimentation électrique et bien entendu les infrastructures de caténaires.
Ces travaux d’ouvrages sont pratiquement terminés. Dans ces conditions, la SNCF compte mettre en service en mai 1963 la première partie exploitable et les deux voies principales nouvelles.
Le reste des faisceaux, c’est-à-dire la totalité du triage, serait en service à la fin de 1963. Ainsi, en des délais extrêmement courts et suivant un planning de travail qui fut rigoureusement respecté, les services V.B. du 7e arrondissement auront mené à bien la réalisation de cet important complexe, qui permettra à la SNCF de répondre dans les meilleures conditions à l’expansion économique qui se manifeste dans les divers secteurs de notre région, et plus spécialement dans l’industrie de la métallurgie et de la sidérurgie.
    Nous devons ces renseignements à l'obligeance des services de voies et bâtiments de la S.N.C.F. et notamment à MM. Dreyer, ingénieur et chef des services V.B. du 7ème arrondissement et Couffin, chef de station, chargé de la direction du chantier de Woippy. (RL)

Vendredi 1er février 1963
Dans le cadre des efforts de modernisation du réseau S.N.C.F
LE TRIAGE DE WOIPPY bénéficiera des derniers perfectionnements techniques

    Les richesse naturelles de la Moselle, créatrices de puissantes concentrations industrielles, se développent au fil des années, ont eu également pour conséquence l’incontestable développement du trafic ferroviaire. Celui des voyageurs s’est accru dans de fortes proportion, mais les richesses minières ont, d’autre part, assuré un trafic marchandises considérables en raison même des nombreux points de contact établis avec la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne.
    Pour s’en faire une idée, il suffit de savoir que le tonnage chargé sur l’arrondissement S.N.C.F. de Metz, ou y pénétrant en provenance de l’étranger, s’est élevé en 1961 à 78 millions de tonnes, soit plus d’un tiers du tonnage d’ensemble de la S.N.C.F. D’autre part, sur les 970 kilomètres de lignes de l’arrondissement, 690 sont à double voies, 590 sont électrifiées et le nombre journalier de trains atteint 1 200 en fin de semaine, dont 850 pour le seul service marchandises.
Chacune des usines installées dans les vallées de la Moselle, de l’Orne et de la Fensch possède son propre réseau ferré et le plus grand, d’une longueur de 315 kilomètres, est desservi par cent engins de traction. L’ensemble du trafic de ces usines s’est élevé en 1961 à 29 millions de tonnes.
C’est pourquoi la S.N.C.F s’est mise à l’heure du fer et du charbon et décida de faire bénéficier ses lignes d’améliorations considérables apportées par l’électrification en courant monophasé de fréquence industrielle. Rappelons que de 1955 à l’année dernière, de nombreuses sections furent électrifiées ainsi que celle de Fontoy, Audun-le-Tiche, en mai 1962. Par ces lignes passent actuellement plus de 90 pour cent du trafic des voyageurs et des marchandises de la Moselle.

Sur cette photo aérienne (à gauche, en gros plan, l’un des haubans de l’appareil), on distingue très nettement les détails de la gare de triage de Woippy, que l’on voit ici dans son ensemble, entre la nationale 53, Metz-Thionville (à gauche) et la voie ferrée qui relie les deux villes (à droite). Au fond, le panorama embrumé de la ville de Metz.

Prochaine mise en service du triage de Woippy
Cet effort consenti dans le domaine de l’électrification devait être complété, ainsi que l’on sait, par la construction d’un nouveau triage, celui de Woippy, dont la construction débuta en fin 1960.
Il s’agissait d’absorber dans de bonnes conditions, l’accroissement de trafic en prévision de l’extension prise par notre industrie régionale.
Selon une étude particulièrement documentée de la « Vie du Rail », cette construction a nécessité l’acquisition de 114 hectares de terrain et imposé d’importants travaux de génie civil : déviation de 1 800 mètres de la R.N. 53 Metz-Luxembourg ; d’un chemin départemental, pour la construction de trois passages supérieurs et de deux chemins pour la construction de deux autres passages ; celle d’un chemin rural avec construction d’un passage supérieur ainsi que la déviation de fossés et constructions d’aqueducs et d’un réseau d’assainissement de la plate-forme.
Le cube des terrassements est évalué à 230 000 mètres cubes de déblais et 850 000 mètres cubes d’apport, provenant de l’exploitation d’un crassier voisin. Le cube total de béton à couler était de l’ordre de 10 000 mètres cubes, dont 5 000 de béton armé.
La consistance de ce triage avec ses faisceaux de réception, de débranchement de formation et d’attente, représente environ 100 kilomètres de voie et 300 appareils de voie. Le débranchement et la formation seront commandés par deux postes électriques munis d’une combinateur à billes ; le ralentissement des wagons sera obtenu par six freins de voie Westinghouse et de trois freins de voie Saxby, pour la formation. Deux autres postes : un poste électromécanique de 75 leviers et un mécanique de 25 leviers, commanderont les autres têtes de faisceaux. Deux voies principales nouvelles contourneront le triage par l’est et seront utilisés pour les circulations rapides, alors que les deux voies actuelles seront affectées au trafic marchandises.
Le quadruplement des voies principales sera prolongé jusqu’à Hagondange, et le tronçon Woippy-Thionville sera à nouveau exploité sur en totalité sur quatre voies, comme il l’était jusqu’à la dernière guerre. Bien entendu, le triage de Woippy bénéficiera des derniers perfectionnements techniques en matière de radiotéléphonie, sonorisation, etc. et, parallèlement à ces aménagements, un important programme de construction de logements est en cours, ,sans oublier un certain nombre d’autres installations, chambres de célibataires, cantines, foyer, etc.
Sa mise en service étant prévue pour le mois de mai prochain, le nouveau triage pourra journellement traiter 1 600 wagons et la réalisation de la totalité des installations portera cette capacité à 4 000 wagons, classant ainsi Woippy parmi l’un des triages les plus importants de France.
Un centre ferroviaire à l’image de la S.N.C.F. de demain
Les responsables de notre réseau ont voulu créer un centre ferroviaire à l’image de la S.N.C.F. de demain. Ils ont supprimé pratiquement la traction vapeur pour faire place à celle électrique pour les grandes lignes et « diesel » pour les lignes secondaires. Il ne faut pas oublier que la seule gare de Metz-Ville est desservie journellement par 132 trains, alors que la gare de marchandises, dont le chantier de transbordement des colis de détail traite en moyenne de 90 wagons par jour, reçoit et expédie annuellement 360 000 tonnes de marchandises par wagons complets et dessert dix-neuf embranchements particuliers. Les triages du Sablon, Florange et Conflans-Jarny traitent au total 5 000 wagons, et leur point de saturation fut précisément la décision prise de créer le grand triage moderne de Woippy. Pourtant, ce triage du Sablon, est équipé de façon moderne et traite à lui seul 1 800 wagons.
Quant au dépôt de Frescaty, sa fermeture en 1960, a marqué la fin de la traction vapeur à Metz.
Et comme conclut si justement la « Vie du rail » :
« LE COMPLEXE FERROVIAIRE DE METZ POURRA, GRACE AUX POSSIBILITES NOUVELLES OFFERTES PAR LE TRIAGE DE WOIPPY, FAIRE FACE DANS D’EXCELLENTES CONDITIONS, AUX ACCROISSEMENTS DE TRAFIC QUE LUI APPORTERA UNE ACTIVITE ECONOMIQUE EN PLEIN ESSOR ». (RL)

Dimanche 10 mars 1963
Les lignes de traction électrique du triage de Woippy mises sous tension mardi

La S.N.C.F. informe le public qu’il sera procédé, le 12 mars, à partir de 8 heures, A LA MISE SOUS TENSION des lignes de traction électrique du triage de WOIPPY, y compris les voies principales contournant le triage à l’est.
Il y a DANGER DE MORT à toucher ces lignes soit directement, soit par l’intermédiaire d’un objet quelconque. (RL)

Mercredi 13 mars 1963
La première voie principale du triage de Woippy a été mise en service hier, en début d’après-midi

La journée d’hier a marqué la fin d’une première étape dans la réalisation du triage de Woippy, dont la nouvelle voie principale a été mise en service dans les meilleures conditions. Comme on le sait, l’important réseau de voies qui compose le triage de Woippy est bordé, à l’Ouest par les anciennes voies principales de transit descendantes et ascendantes reliant Metz à Thionville.
Or, dans les nouvelles perspectives d’utilisation du triage, ces voies anciennes seront employées comme voies principales de passage pour les marchandises, et seront complétées par deux nouvelles voies réservées au trafic des voyageurs, situées à l’est du réseau. C’est l’une de ces deux voies, la voie 2, reliant Woippy à Hagondange, qui a été mise en service hier.
Cet événement a marqué à la foi le terme d’une première série de travaux et la mise à l’épreuve pratique des diverses installations : plate-forme, voies, signaux, caténaires. Après les vérifications d’usage et le contrôle de toutes les normes de sécurité, sous la direction de M. Couffin, ingénieur, chef de section, le passage fut donné à 12 h. 25 au premier train. Il s’agissait du rapide Bâle-Metz-Luxembourg, qui passa sur toute la longueur du nouveau tronçon à la vitesse de 80 kilomètres à l’heure. Cette vitesse sera d’ailleurs maintenue sur cette portion jusqu’à ce que la plate-forme soit suffisamment stabilisée.
Pour la première fois donc, on a pu voir circuler à une vitesse relativement élevée, un convoi normal sur la voie longeant la route nationale 53, en bordure de la section déviée, il y a environ un an et demi.
Cette première mise en service s’est déroulée sans aucun incident technique, donnant ainsi la première consécration aux importants travaux entrepris depuis deux ans et demi sur le chantier de ce triage qui sera, dans quelques mois, un des plus importants de France et permettra un trafic quotidien d’environ 3 000 wagons. (RL)

Dès 8 h. 30, une équipe de spécialistes SNCF était occupée à la mise sous tension des nouvelles voies. (Photo E.L.)


Mercredi 13 mars 1963
A 11 h. 40, hier, à Woippy, le Calais-Bâle ouvrait la voie

Les équipes d’ouvriers, sous les ordres du chef d’arrondissement Heckly, du chef de section Couffin et de M. Helbach, s’affairaient hier matin sur la bifurcation de Woippy où devait avoir lieu la mise sous tension de la voie II.
Elle doit permettre en effet aux convois rapides d’éviter maintenant le centre de triage de Woippy.
Il fallait que les travaux se terminent pour 11 h. 30 environ, car le passage du Calais-Bâle était prévu pour 11 h. 40. Et à cette heure-là, le Calais-Bâle ouvrait la voie. (LL)

Mercredi 22 janvier 1964
Un Meusien de 17 ans mortellement blessé sur le triage de Woippy

Sur le triage de Woippy, au cours d’une manœuvre, un jeune homme de 17 ans a été renversé par un camion G.M.C. de l’entreprise Fourchard et Renard, de Bar-le-Duc.
Hospitalisé d’urgence, il est mort hier des suites de ses blessures.
Il s’agit de M. Jacques MOUROT, demeurant à Vassincourt, dans la Meuse.
Les gendarmes de Metz ont ouvert une enquête. (RL)

Samedi 25 janvier 1964
Les pilleurs de wagons du triage de Woippy

En octobre dernier, à la suite de différents vols constatés dans des wagons en transit, à la gare de triage de Woippy, les services de police, sur plainte de la S.N.C.F., ouvraient une enquête qui, assez rapidement, aboutit à l’identification du principal coupable, René G., 27 ans, domicilié à Woippy, véritable promoteur des razzias opérées depuis plusieurs semaines, et de ses comparses l’ayant assisté ou ayant profité des vols.
Le bilan des méfaits portait sur d’importantes quantités d’apéritifs, de cognac, cigarettes américaines, et aussi de café et de pommes de terre. Il a été établi que c’est G. qui prenait toujours l’initiative et déplombait les wagons dans lesquels il savait trouver des marchandises à sa convenance, qu’il transportait dans sa voiture, soit chez lui, soit chez ses comparses.
Toute la bande s’est retrouvée devant les juges pour répondre du vol et de recel.
Les peines suivantes ont été prononcées : six mois de prison pour G., quatre mois avec sursis à Raymond P., 28 ans, de Basse-Yutz, et à Jacques M., 25 ans ; un mois avec sursis à Joseph S., 30 ans ; à Claude C., 21 ans ; à Gilbert M., 23 ans ; à Jean P., 25 ans, de Woippy ; à Albert E., 25 ans, de Basse-Yutz, et à Raymond S., 27 ans, de Woippy.
Deux mois avec sursis à Maurice T., 22 ans, de Woippy, et à huit jours avec sursis à Gilbert G., 30 ans, de Basse-Yutz. (LL)

Jeudi 20 février 1964
Premier départ à la retraite au triage de Woippy

Pour la première fois depuis sa mise en service, le nouveau triage de Woippy a fêté un départ à la retraite. Il s’agit de celui de M. Eugène PFEND, né le 5 novembre 1908 à Montigny-lès-Metz.
M. Pfend, qui était affecté au nouveau triage de Woippy depuis le 1er avril 1959, avait, au cours de sa carrière, exercé à Metz et à Villerupt. Il est marié et père de deux grands enfants.
Mme Pfend avait été invitée à la petite manifestation d’amitié, donnée en l’honneur de son mari et, dans la coquette salle de la cantine jouxtant la nouvelle gare de Woippy, on reconnaissait MM. Bacus, chef de gare principal ; Jaugey et Hendgen, ses deux adjoints ; Meyer, chef de bureau du personnel ; Maire, chef du bureau du matériel, ainsi que plusieurs agents des différents chantiers, dont celui de la gare locale, auquel appartient M. Pfend
Au cours du vin d’honneur qui fut servi à cette occasion, une cafetière électrique fut offerte à Mme Pfend et une pendule électrique au nouveau retraité, sans doute pour lui rappeler les bonnes heures passées en compagnie de ses camarades de travail.
Nous profitons de la circonstance pour adresser à M. Pfend nos souhaits de longue et paisible retraite. (RL)

Mardi 25 février 1964
Blessé au triage de Woippy

Au cours de son service à la gare de triage de Woippy, hier soir, vers 22 h. 45, M. Marcel Goulet, 24 ans, domicilié à Nouvion-sur-Meuse, a été blessé à la main gauche. Une ambulance des sapeurs-pompiers l’a transporté à l’hôpital Belle-Isle. (RL)

Vendredi 13 mars 1964
FÉDÉRATION DES CHEMINOTS C.F.T.C.

La Fédération des cheminots communique :
« L’assemblée générale du Syndicat de Woippy et environs aura lieu à Hagondange, salle Trianon, dimanche à 9 heures.
M. Lucien Kron, ouvrira la séance. Puis le rapport d’activité du Syndicat sera présenté par Pierre Ficot, ; le rapport financier, par R. Olry ; le compte-rendu de mandat par les délégués EX. VB. MT. ; la situation générale et professionnelle par Maurice Dubois, secrétaire général adjoint.
Le secteur de la Moselle sera représenté par Jean Hoffmann, secrétaire fédéral, membre du bureau national, secrétaire du secteur de la Moselle. » (RL)

Vendredi 27 mars 1964
Bientôt 3.500 wagons par jour au triage de Woippy

Vue partielle de l’important triage de Woippy (Photo J.-E. A.)

Mis en service en mai 1963, Woippy-triage travaille sur un programme journalier de 1.500 wagons en provenance des gares situées autour de Longwy, Metz, Hagondange, etc., afin de former des trains à destination des régions de Dijon, Paris et Marseille. Mais certains jours, des pointes de 2.300 wagons sont enregistrées.
Toutefois, à partir de mai 1964, le SNCF envisage une réorganisation de ses services de triage qui touchera aussi Conflans-Jarny, Metz-Sablon et leurs chantiers annexes. De la sorte, la cadence du triage s’élèvera à 3.500 wagons par jour. Si la nécessité s’en fait sentir, il sera même possible d’atteindre ou de dépasser la cadence de Villeneuve-St-Georges, triage jusqu’alors le plus important de France, avec des pointes de 5.000 wagons par jour.
Téléphone, radio, tubes pneumatiques, télex, permettent da transmission rapide entre triages des trains qui les intéressent. A signaler que chaque employé travaillant sur le faisceau de voies de débranchement est porteur d’un poste récepteur de radio de la taille d’un étui à lunettes.
Cette belle réussite de la technique française est complétée par de nombreuses réalisations sociales en faveur du personnel. Un home pour célibataires ou personnes seules offre 140 lits, salle à manger, cuisine, salle de détente. Un restaurant d’entreprise permet de servir 120 repas simultanément, 400 logements destinés au personnel du triage sont déjà attribués aux employés. En outre, des chambres confortables avec salle de détente sont mises à disposition du personnel de traction ou d’accompagnement des trains transitant à Woippy. (LL)

Samedi 31 octobre 1964
Deux ouvriers grièvement brûlés par de la soude caustique au triage de Woippy

Deux cheminots ont été sérieusement brûlés, au cours de leur travail, cette nuit, à la gare de triage de Woippy.
Avec plusieurs de leurs camarades, tous deux surveillaient la manoeuvre d'une rame de wagons. Brusquement, à l'occasion d'un arrêt de la rame, de la soude caustique s'échappa par le couvrecle mal fermé d'une citerne et des projections atteignirent les deux cheminots.
Cruellement et sérieusement brûlés, l'un au visage, l'autre aux mains, les deux victimes ont aussitôt été conduites par les sapeurs-pompiers au service des brûlés de l'hôpital Bon-Secours.

Mardi 16 mars 1965

Tout le personnel du service du matériel autour de M. Pierre Puiseux
Collègues et amis de M. Pierre PUISEUX, contremaître de première classe au service du matériel au poste de Woippy-triage, avaient tenu à venir nombreux lui témoigner leur sympathie.
Après plus de 43 ans passés au service de la S.N.C.F., M.Pierre Puiseux prend une retraite que nous lui souhaitons paisible, à Longwy, 20, rue Baismont.
M. Steinmann, chef de l'entretien S.N.C.F., qui présidait cette petite cérémonie d'adieu, retraça la carrière du nouveau retraité, insistant plus particulièrement sur les qualités professionnelles remarquables dont fit preuve M. Pierre Puiseux.
Entré au service de la S.N.C.F. le 3 mars 1921, comme apprenti ajusteur aux ateliers de Mohon, il gravit, après s'être acquitté de ses obligations militaires, les différents échelons de la hiérarchie dans la spécialité. Chef-visiteur principal en 1955, il est nommé contremaître de 2e classe en 1961. Contremaître de 1ère classe le 1er août dernier, il passe successivement à l'entretien de Lumes, Conflans, Ecouviez, Mont-Saint-Martin, Longuyon, Longwy et enfin Woippy. Il est titulaire de la médaille de vermeil de la S.N.C.F.
Un vin d'honneur devait porter un joyeux terme à cette manifestation de sympathie et d'estime.

Vendredi 23 avril 1965
Emouvantes obsèques à Woippy de M. LOUASIL, tragiquement décédé

Hier matin eurent lieu à Bertrange, les obsèques de M. Louis Louasil, employé SNCF au dépôt de Woippy qui a trouvé la mort dans un accident de la route survenu sous les yeux de sa femme et de sa fillette.
Après la levée du corps qui a eu lieu en l’église de Bertrange, la dépouille mortelle fut placée dans un wagon qui devait l’emmener vers la Bretagne. Une brève cérémonie devait se dérouler en passant au triage de Woippy. Les cadres de la gare et les collègues de travail de M. Louasil rendirent un ultime hommage au disparu. Parmi l’assistance, on notait la présence de MM. Rœssler, chef de bureau principal, représentant ; Descadeillas, chef d’arrondissement d’exploitation ; Gross, chef de gare principal de Woippy ; Jangey, chef de gare adjoint ; Klein, sous-chef de gare principal ; les personnels des services exploitation, voie et bâtiment, matériel roulant et service traction.

Mardi 27 avril 1965
Un jeune homme blessé au triage de Woippy

Dans la nuit de dimanche à hier vers 0 h 35, les sapeurs-pompiers ont été appelés au triage de Woippy, où un jeune homme, M. Christian AUGE, 23 ans, demeurant à Woippy avait été blessé au pied par un wagon. Il a été transporté à l’hôpital Sainte-Croix.

Samedi 29 mai 1965
Un jeune militaire blessé au triage de Woippy

Hier matin, vers 4 h 50 au triage de Woippy, un wagon dans lequel se trouvaient des militaires a été heurté au cours d’une manoeuvre. Un jeune soldat qui dormait sur le plancher fut projeté contre la paroi du wagon et légèrement blessé à la tête. Il s’agit du soldat Albert FRANCOIS, 20 ans, en garnison à St-Avold. Les sapeurs-pompiers l’ont transporté à l’hôpital Legouest.

Samedi 3 juillet 1965
Un cyclomotoriste renversé à la gare de triage de Woippy

Alors qu’il circulait à l’intérieur de la gare de triage de Woippy, un cyclomotoriste, M. Louis Deveney, 33 ans, domicilié 10, rue des Ardennes à Woippy, a été renversé par une voiture. Il a été relevé souffrant d’une fracture du fémur et de contusions multiples. Il a été hospitalisé à St-André.

Dimanche 2 janvier 1966
Blessé au triage

Attaché au triage de la gare de Woippy, un cheminot, M. Jean Nacaz, âgé de 40 ans, domicilié rue d’Alsace, à Woippy, a été victime d’un accident à son travail, hier vers 12 h. 40.
Souffrant de contusions multiples, il a été transporté à la clinique Ste-Croix. (RL)

Jeudi 3 mars 1966
Nouveau retraité, M. Pierre SPAETER a quitté ses collègues de la gare de triage
Une chaleureuse fête de famille s’est déroulée à la cantine de la gare de triage à l’occasion des adieux d’un des nombreux employés, le sympathique chef de manœuvres principal, M. Pierre Spaeter.
Présidée par le chef d’établissement du triage, cette cérémonie, non dénuée pour autant d’une petite note d’émotion, se déroula en présence d’une délégation du triage de Metz-Sablon, conduite par M. Marcel Schneider. Après une trentaine d’année au service de la S.N.C.F., nous présentons à M. Spaeter nos vœux de longue et douce retraite parmi ses enfants et petits-enfants.
Notre photo : M. Spaeter, entouré de ses chefs et collègues, après avoir reçu le cadeau de l’amitié. (RL)

Dimanche 20 mars 1966
Le syndicat des cheminots C.F.D.T. de Woippy et environs a défini ses objectifs

Le groupe des cheminots C.F.D.T. réuni au café National.

Le syndicat des cheminots C.F.D.T. de Woippy et environs a tenu son assemblée générale au café National sous la présidence de M. Lucien Kron.
Le rapport d’activité et d’orientation fut présenté par M. Pierre Ficot, qui rappela la présence immédiate du syndicat dès la création du triage de Woippy. Il signala également que les groupes actifs d’Hagondange, Uckange et Rombas sont rattachés au syndicat de Woippy qui s’est surtout affirmé à l’occasion des différents problèmes posés par l’implantation du nouveau triage, logements, indemnités de déplacement, transport sur les lieux de travail, reclassement en raison de la modernisation, conditions et horaires de travail, etc.
L’orateur traita également de l’actuelle évolution de la C.F.D.T. et des activités internes récemment réglées par le Conseil syndical. Il présenta un plan de restructuration dudit syndicat : travail en commun entre les adhérents du personnel d’exécution et de maîtrise, réunion des groupes et sections des différents services, etc.
Après lecture faite par M. Olry du rapport financier, l’assemblée procéda à l’élection du nouveau bureau ainsi composé : L. Kron, président ; P. Huth, vice-président ; R. Olry, secrétaire ; P. Ficot, secrétaire adjoint ; R. Spielmann, trésorier ; P. Moyon, trésorier adjoint ; G. Delivron, responsable de cadres A. Zimmermann, représentant des retraités ; C. Zimmermann, informations ; R. Conrard, service EX ; J. Fixe, service MR ; P. Ficot, service VB ; ainsi que MM. P. Gilles et J. Meyer, nommés réviseurs aux comptes.
Au cours de l’exposé qui suivit, Monsieur René Wenger, président de l’Union des cheminots C.F.D.T. d’Alsace et de Lorraine, développa les questions revendicatives de la corporation, insistant tout particulièrement sur le problème des salaires qui reste le souci majeur du syndicat.
Finalement, l’assemblée désigna ses représentants au prochain congrès de la Moselle fixé pour le 27 mars prochain. (RL)

Mercredi 30 mars 1966
Double départ à la retraite à la gare de WOIPPY

Une sympathique cérémonie a été organisée à la cantine de la gare de triage de Woippy, à l’occasion du départ à la retraite de M. Robert Ilgen, facteur-chef, et de M. Jean Kury, sous-chef de gare de 2e classe. Le premier est entré à la SNCF en 1929 et le second en 1936. C’est de leur carrière digne d’éloges, que M. Grosse, chef de gare principal, parla devant une nombreuse assistance. Il félicita les deux retraités et leur souhaita un long repos entourés de l’affection des leurs. La plupart des camarades de MM. Ilgen et Kury, avaient tenu à assister à la petite fête donnée à cette occasion. On remarquait également la présence de MM. Jaugey, chef de gare adjoint ; Klein, sous-chef de gare principal, et Meyer, chef de bureau du personnel.
Un cadeau fut remis à chacun des retraités, à l’issue d’un vin d’honneur et d’une petite sauterie, animée par un orchestre du cru. Nous souhaitons une longue et paisible retraite à MM. Ilgen et Kury.
Notre photo : Les deux retraités (assis) entourés de leurs camarades de travail. (RL)

Mercredi 14 septembre 1966
Nommé à Vincennes, M. LERAPT, chef de district au triage S.N.C.F. de Woippy, a fait ses adieux à ses collègues
Après avoir exercé durant quatre ans comme chef de district V.B. à la gare de triage de Woippy, M. Jean-Claude LERAPT va quitter ses fonctions pour rejoindre Vincennes où d’autres occupations l’attendent.
Son départ prochain a donné lieu à une petite manifestation, organisée en présence de son successeur, M. Simon ; de MM. Hanrion, chef de gare à Maizières-lès-Metz ; Fischer, chef de section ; Bramerts et Sauce, chefs de canton principaux.
Au cours du vin d’honneur qui suivit, M. Sauce, également entouré des agents du district, rendit hommage aux qualités professionnelles de M. Lerapt et lui offrit un magnifique présent au nom de tous les membres du service. (RL)

Jeudi 8 décembre 1966
Vin d’adieux pour le départ à Strasbourg du chef de section principal, M. Ficher

Les collègues de M. Ficher, groupés autour de lui après la remise du cadeau.
Offert par les chefs d’équipe, un vin d’honneur a eu lieu à l’occasion de la mutation pour Strasbourg de M. FICHER, chef de section principal à la gare de triage de Woippy.
Dans l’amicale allocution que prononça au nom de ses collègues, l’un des chefs d’équipe, furent exprimés les regrets ressentis de ce départ, tout autant que les félicitations pour une mutation qui rendra à l’Alsace l’un de ses fils, et qui correspond aux désirs exprimés par celui qui en est l’objet.
Un cadeau fut ensuite remis à M. Ficher qui laissa pointer une note d’émotion dans les chaleureux remerciements qu’il adressa en réponse, à ses collègues. (RL)

Jeudi 2 novembre 1967
Bonne retraite, M. Quilling !
Une amicale réception a réuni au restaurant d’entreprise du centre de Woippy, bon nombre d’employés des postes de visite et de triage, venus faire leurs adieux à M. Quillig, visiteur principal au poste M.R. de Woippy, qui part à la retraite. On notait la présence de MM. Werner, chef du poste M.R., et Dolmaire, son adjoint, ainsi que M. Gérard, représentant les agents de l’entretien de Metz. Entré à la S.N.C.F. en 1938 comme menuisier à Basse-Yutz, M. Quillig avait successivement exercé à Thionville, Mont-St-Martin et Algrange avant d’être muté à Woippy en 1963 lors de la création de ce poste. Nous souhaitons à M. Quilling qui se retire à Basse-Yutz, une paisible retraite. (RL)

Vendredi 3 novembre 1967
M. POMBA nommé sous-chef de gare à Woippy

M. Jean Pomba, demeurant à Pierrepont, rue du Faubourg, quittera bientôt le triage S.N.C.F. de Longwy. En effet, nommé sous-chef de gare de 2e classe à Woippy ; il prendra ses nouvelles fonctions le 15 novembre et rejoindra son poste le 10.
Nous lui souhaitons une heureuse carrière dans la Moselle. (RL)

LA MOSELLE - Richesses de France - N° 120.
4, rue de la Sorbonne - 75005 PARIS
(3ème trimestre 1983)

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